Digitized by Google
REVUE UNIVERSELLE
DES MINES» DE là HÉTALLintGIK , DES TRATAtll PUBLICS,
DES SCIENCES ET DES ARTS
APPLIQUÉS A yiNDUSTRIE.
Digitized by Google
Litae. — IMPRIMEBIE DE J. DE50EK.
«
Digitized by Google
REVUE UNIVERSELLE
DES umz&t ns u métallurgie, des travaux publics,
BIS SCIENCES ET DES ARTS
APPLIQUÉS A L'INDUSTbIË.
sot» LA BIMBCTH»
M
rasrBmsR pu itvORx k t'Acwx ors arts et KANUfACiimi» n ow mim».
TOME OmiÉMB.
1862. — 1« SEMESTRE.
PARIS ET Li£eE
B. HOBLBTy âDITBOR.
Digitized by Google
PROPBltTt DE L'ÉOITEVB.
1.0 dépAt lé^nl dis cot ouvr&gu u ëlé fuit en traoc^: et m Belgique
coDtormément atu lois Toute reproduction du texte et des dessins ^
Interdite.
Digitizeù by Google
REVUE UNIVERSELLE
DBS mm, DB U HfiTALLURGIB , DRS TRAVAUX PUBLICS,
DKS SClË.NCliis ET ARTS APPUQUÉS A L'INDUSTRIE
éiN^M * PBoal» ^ «Mi «1 awMftolun» «1 ^ NriMi, «in. , et*.
La Retnte wiiverseUe , fondée en 1857 , compte cinq annrt s
d'exisieace et les travaux qu'elle a publiés forment iO volumes
de 5 à 600 pages , avec nn atlas de S50 planches gravées.
Oatre les Mémoires originaux dns aux ingénieur^ distingoés
de France et de Belgi(îue (jui , appréciant rimportance do ce
recueil international , ont bien voulu le soutenir par leur coila-
boration, ces iO volumes contiennent la traduction ou l'analyse
des prindpaax articles qui ont paru dans les Revues étrangères
PUBLIÉE SOUS LA DiKECTIOR
t
U. GH. DE CUYPER,
Sllllil ARNlI.
Digitized by Google
- 2 -
sur les travaux publics, les mines » la métallurgie , les arts mé*
caniques et chimiques , en un mot sur toutes les applications
des sciences à rindustrie.
C'est ce caractère cosmopolite que la direction de la Revue
universelle s'efforcera de développer de plus eu plus , et dans
ce but elle s*est assuré un concours actif en Angleterre , en
Allemagne , en Italie et en Espagne , et elle a également établi
des relations avec les États-Unis d'Amérique. En outre , elle a
pris les dispositions nécessaires pour présenter dans ie second
volume de lâôâ les inventions et les procédés nouveaux dont
TExposition de Londres permettra d'apprécier la valeur pra-
tique , et dans ce but le nombre des planches de la sixième
année sera porté de 50 à 60, sans augmenlalion de prix.
Ënirn, pour répondre au vœu d'un grand nombre d'abonnés,
la Revue umvmeUe se complétera par la partie économique,
juridique et administrative des mines et de la métallurgie
eu i lancu, i^ui est conflée à M. Simonin, ingénieur civil.
uAcB. — nffmmiB bs x. viaosa.
Digitizeù by Google
REVUE UNIVERSELLE
DES MINES, DE LA MÉTALLURGIE, DES TKAVAUX PLBLlCb
DES SCIEKCES ET DES ARTS
APPLlUiji-S A ^INDUSTRIE.
NOTE
tum LES
USINES DE FEK DU PAYS DE CALLtS.
BITRAIT d'un RAPPUai SUR UNE KXCUR&ION OA.NS LES UbUi£i>
UÊTALLURQIQUE^ DE L'ANOLETCaRË ,
VAB
£. HOLLIN,
tUtn niGtlIIBUK DES MllflS,
4860
L'industrie du fer a , depuis quelques années « acquis dans
le Fays de Galles une împorianoe que Tabondance da minerai
et la richesse du bassin houiller tendent à augmenter encore.
Il me serait donc impossible de décrire toutes les nombreuses
usines qui couvrent celte partie de TAngleierre, el j*ai dû en
choisir on petit nombre des plus remarquables par l^éteuduc et
TOME XI. 1
Digitizeù by Google
s USINES D£ FER
la perfection des travaux, pour les étudier avec quelques détails.
Mais avant d'aborder rns descriptions, il est nécessaire de
dire deux mots des minerais que Ton y traite et des gisements
qui les fournissent.
Je diviserai ces minerais en quatre classes :
1" L'hématite brune.
Le carbonate argileux.
3" Le blackband.
4" La liuionile (Brmvn ore).
L'Ii/'iTiatite se Ikhivo dahord en Ikuh's puissants aux environs
de Llanll■i.^.<ant, sur la rùie sud du Pays de Galles; rL'[)osanl sur
(lu rairaiie hoiiillci' , vWc r?t ( oiivrn te par un calcaire dolomi-
tique qui a|)partient probableuient à la fnrnialion perniienne; à
Lanliarry, cf banc a 5 pieds de puissance. On peut évaluer la
production de ce di:>trict à environ 26,0U0 tonnes par an, dont
la richesse luuyrniit' appruciic de 50 "/o.
L'hémaiilP c>i eu outre amenée en quantité assez considé-
rable du Cuuil*orland , du (iloucpstprshire ( Forest of Dean ), du
Lancashire , du Devon.-iiire et du Cornouailles.
Le citrbonate argileux ( argillaceous carlionaie)so prrscnto en
petites couches uiiiicos, IVequeui aient coiorécs par du peroxyde,
au luit ou an mur des couches de houille, ou bien * a rognons
disséminés dont la richesse est d'ordifiaire plus grande, et qui
sont engagés dans les ruches de ia lui m.Jiiun iiouillère.
Le blackband (carbouaceous ironstone) bc distingue du minerai
préccdeul par la présence de matiîires charbonneuses qui le
colorent fortement. Il se compose de carbonate ferreux, ma-
tières charbonneuses, alumine, silice et traces de chaux, et est
d*ordinaire un peu plus riche que le précédent. Leur teneur
varie du reste dans les limites assez étendues de 22 à 33 */».
La limonite est très-peu employée dans le Pays de Galles.
Celle que J y ai vu travailler venait du Norlbamptonsbire, oit
elle se vend à environ 5 sh. ou te, 6,25 la tonne.
UsiKB d'Abbiidare. — L'usine d'Aberdare , située en partie
dans la commune de ce nom , et en partie sur le territoire
d'Abeinant, comprend 4 hauis^fonrneaui en marche qui pro-
duisent ensemble de IS à 1300 tonnes de fonte par semaine.
Digitizeù by Google
DU PATS DE GALLES. . 3
Ces fourneaux sont construits en bftU pyramidal . placés 1 un
contre Tantre , et adossés à la montagne. J'ai joint à ce rapport
le dessin du plus grand de ces fourneaux, pl. i , flg. i à 5, et il sera
par suite inutile d'insister longuement sur leur construction.
Toutes les parties qui doivent supporter le feu sont construites
avec des briques réfractaires d'excellentes qualités. L'argile
de ces briques se trouve dans le terrain anthraxtfère des envi«
rons , et a un gisement analogue à celui de Targile d'Andenne;
elle est délayée et lavée au moyen d'une roue hydraulique, et le
pétrissage se fkit à ia main.
Les embrasures du fourneau sont recouvertes de plaques de
fonte, et la soufflerie se fait au moyen de 6 tuyères, t sur
chacun des 3 ofttés, outre une septième qui s'enlève et se
replace à volonté au-dessus de la tympe. Le fourneau est
remarquable par son grand diamètre au ventre, qui est à peu
près égal à la moitié de la hauteur; la cuve, en outre, n'est pas
exactement circulaire , et au ventre , les deux axes principaux
ont lun âO, Tautre 22 pieds; à la hauteur de l'ouvrage, ces
deux diamètres ont respectivement 8 1/2 et iO pieds , et au bas
du creuset 8 pieds sur 9; le creuset forme le prolongement de
l'ouvrage.
La production de ce fourneau est immense , et s*est élevée ,
comme j'ai pu le constater par les livres qui m'ont été commu-
niqués, à la quantité incroyable de iâ7 tonnes par semaine, ou
61 tonnes par jour.
On y traite un mélange d'hémaliie brune provenant de la côte,
de carbonate argileux des houillf res , el de cendres et scories
des fours à puddler. L'héniaiiie a une teneur moyenne d't-u-
vii'on 50 o/o, et revient, avec le transport, à 18 shel., ou Ir. 22 50
ta tonne. Le carbonate ar^iieux .s'exti-aii des liouilItTes mêmes
de rélablissemenl; à l'étal crû, il ne contient que 23 à 7,, de
te"; mais on le calcine dans des tours à cuve analogues aux
fours à chaux, dans lesquels il est stratifié avec du charbon.
Il perd , dans cette calcinaiion , envi! < fi o °'o de son poids par
volatilisation, el par suite sa teneur s dcve jusqu'à 33 à 35 "Z».
On peut évaluer sou prix de revient à environ 7 sh. ou fr« 8-75
la tonne.
Digitizeù by Google
4 USINES DE PBR
Le mélange se fait dans les proportions suivantes :
S 1/2 de carbonate argileux calciné,
S1/3dliématite,
1 3/5 de scories.
Les scories augmentent la richesse du lit et surtout sa fusibi-
lité. L*béniatite se charge, sans même avoir subi de cassage
préalable.
Le calcaire s*emploie à Tétat de chaux ; ce calcaire est souvent
on peu dolomitiqae et de couleur grisâtre claire; on remploie
dans la proportion d'environ 12 ^ 15 °/o du lii de fusion, c'est-
à-dire à pou pi t-s iO à io de la fonte produite.
Cette calcination de la castine, dont l'avantage a été si souvent
contesté , paraît donner k Abordare une économie notable et il
semble naturel en effet que dans les cas où Ton ferme le sommet
du fourneau, afin d'en utiliser les gaz , il doit 011*6 avantageux
de supprimer, à l'intérieur de la cuve, les dégagements de
vapeur d'rau et d'acide carbonique qui résultent inévitablement
de remploi du calcaire crû.
Comme combustible , on emploie tantôt un mélange de
houille et de coke, tantôt du coke seul, mais toujours dans
la proportion d à i)eu |>rès H tonnes de charbon par tonne
de fonte produite; ce charbon revient à environ fr. 4,ô0 à 5 Ir.
la tonne.
Tout le lit de fusion est amené directement de la montagne
sur la plate-forme du fniirtseau qui y estado>sé. Le chargement
se fait à la mesure, mais se marque au poids sur les livres,
c'est-à-dire que chaque mesure est censée représenter un
certain poids déterminé, une lois pour toutes, par la moyenne
d'un grand nombre d'expériences.
Le coke se rabri(}ue par deux procédés diilcrenls : en tas et
en Cours. La première niélhode consiste il faire de grandes fosses
alloni^ées »■! peu profondes dans lesquelles on met du charbon ,
jusi[u'à ce qu'il dépasse de((uelques pieds le nivean du sol ;au-
desaus un lasse du menu , et le feu se met du côt«' d'où vient le
vent, par le moyeu de canaux longitudinaux. Au bout de 2 à
3 jours on peut enlever le commencement du Uis.
La seconde méthode consiste dans l'emploi de longs luurs
Digitizeù by Google
DU PAYS DE r.ALLES. 5
à une porte ci k parois froides, dont la s(Me est à fleur de terre ;
les gaz se dt^gagrnl par une diemiiiro à rpp:istro ot sont perdus.
On cnrhonise de la preiulÎTC manière les houilles les plus
grasses. Le coke qui en provient e^t cl an aspect très-beau ,
sonore, argentin, lé^ei-, en grands pri.smes ; généralement il
contient ptu de soufre par suite de Taclion des agents almos-
phtTi(jues. Le fer qu'il donne est done dexeellente (lualité »
mais il îi'en donne que peu, parce qu'il n'est pas assez résistant
pour supporter une forte charge de minerai. D'un autre côté,
cette méthode donne des pertes considérables , et on n'obtient
gu?*re que 5 i " o de eoke.
La calciuation dans les fours dure 2i heures et donne envi-
ron 68 de coke. Le défournenient au nibie , et le coke
est éteint avec de l'eau pour le débarrasser d'une partie du
soufre. Il a un aspect terne , gris mat , et donne beaucoup plus
de fonte , mais de la fonte d'une qualité très-inférieure. Du reste,
la proi)ortion de soafi-e contenue dans !e charbon du Pays de
Galles, estasse/, considérable , et comme on tend tous les jours
davantage à substituer l'emploi delà honillr à celui du coke,
il en résulte (pie la qualité du fer va ég ilemcnten décroissaul.
Voici une analyse do ce charbon faite par M. Arthur Phillips
dans une série d'expériences qu'H entreprit, il y a quelques
années , pour la marine à vapeur.
Moyenne de 36 échantillons :
Carbone 83, 7 s
Hydrogène ^,79
Azote 0,98
Soufre 1»43
Oxig»'«ne ....... 4,15
Cendres . 4,91
i00,04
Dans les fourneaux d'Aberdare, comme dans la plupart de
ceux du Pays de Galles, on utilise les gaz pour chauller le vent
et une partie des (■baudi^res. Pour {^rendre ces gaz, le fourneau
est pourvu , wnuat' 1 indique la tlgure, d une fermeture à cloche
qui se niana^uvre au moyen d'un levier ii contrepoids installé
6
USINES DB m
sur la plate-forûie supérieure ; de celle raaiiièrc, le lit de fusion
Ke répand , en tombant, le long des parois, et laisse au milieu
un cône renversé, dans lequel se précipite le minerai, en
vertu de sa densité plus grande. Cette dispoi»itiOD paraît plutôt
avantageuse que nuisible à la marche du fourneau , lorsque
toutefois le combustible est assez résistant pour porter la coudie
épaisse de minerai qui va s*accumuler à la pointe du câne.
La prise di s gaz a lieu par un large tuyau disposé à entiron
i mèlre sous le sommet du fourneau dams Tespace laissé libre
par les parois de la cloche; ils se rendent d'abord dans un
réservoir extérieur muni d*nne soupape de sûreté , et de là ils
descendent dans les appareils à chaufTer Tair et les chaudières.
Pour diminuer les pertes de chaleur par rayonnement , entre
la prise des gaz et les appareils où ils sont utilisés, les tuyaux
sont enduits d'une couche de chaux qui parait répondre par*
faitement à ce but.
Les appareils à chauffer Tair, flg. 6 et 7 , sont analogues à
ceux bien connus de Tusine de la Galder; ce sont deux grands
tuyaux horizontaux auxquels sont adaptés une série de con-
duits plus étroits en forme de k renversé; les coudes seulement
sont arrondis comme dans Tapparetl de Taylor, pour en aug-
menter la résistance. Les gaz arrivent par le dessous, dans
l'espace qui reste libre entre les tuyaux; au-dessus de leur
entrée est une plaque on tdle perforée pour laisser pénétrer
rair destiné à brûler les gaz. Le feu se met au moyen d'un
brandon , par une petite porte qui reste fermée pendant le
travail. Pour entretenir la combustion d'une manière uniforme,
on met en outre sur le fond du four une petite couche de menu
charbon maigre provenant des déchets de la mine.
Ce n*est pas là le seul usage des gaz des hauts-fourneaux ,
el le même grand tuyau les distribue aussi sous une partie
drs chaudièrps de la machine Foiifflante. Tci encore la dispo-
sition est très-simple : ce sont des eliaudières cylindriques
ordinaires «lonl la grille est supprimée, el sur la sole d'en
dessous on brille ('^'alemenl un peu de menu cliarbon pour régu-
lariser la combustion. Il est évident que pnr suite des grandes
variations que peut subir la marctie d'm iiaut-fourneau , il
Digitizeù by Google
nr PAYS HP CAI LES. 7
SPrait dangereux d'appli(îiier ce mode de chauffage à toutes les
chaudières. Le danger de l'emploi exclusif des gaz serait d'aU'
taut phi.s tjrand que le déranijement même du fourneau , en
diminuant lu production des r/- z-, empù iierait par là d'appliquer
le remède qui est d'crdindire une augmentation de vent ou de
pression. Aussi a l-oii soin de laisser quelques chaudières dis-
posées avec des grilles et chauâées au cliarbon comme à
l'ordinaire.
Le fourneau est souillé, eoninie je l'ai dit prccrdemmeiu ,
par six tuyères qui lancent eusenible environ 10,000 pieds
cubes d'air par minute , fi une pi ession de 3 i;'2 livies pnr
pouce carrf'', c'est à-dire d'environ 19 cent, de mercure; ta
lenipéraiure de cet air est comprise entre HOO et iOO dejçn's
centigrades. Cette quaniit<^ d'air revient î» (nviron 10"»' d'air
par minute et par mètre rarrù de section au ventre. Toutefois,
si V'^n tient compte de l'énorme quantité de fonte produite , on
csi ciiii luit à reconnaître que cette masse d air n'est uuère trop
considéra' 'e. Le calcul fi cet elîet est facile à établir.
10,000 [fieds cubes reviennent ^ environ 28t"»*', el en snppo
saoi une production de 60 tonnes en 24 heures , ce qui, à vrai
dire, est déjà un chiffirc anormal, on trouve rl^\^^^^. » 41 ,66 kil.
t){} ~\~ ïïi
pour la production de fonte pendant nne uiiuutc. Supposons
aussi ([lie 100 de fonte exigent 900 de eliaibon; iS kU. de tVmte
demdudtront 84 kil. de charbon dont la combustion, pour être
complète, exigera :
75 : 200 84 : « »4 kil. d'oxygène.
Cet oxygène doit provenir de l'air delà soiuîlerie et de la
réduction du minerai. Or d'air pèsent 284 x i,3 369 k.,
en supposant tout* tois qu'il soit à la pression et h la température
ordinaire , ou bien que la pression el la icujpf raun e varient
ensemble , de manière à ce que la densité r^ stc la même. Le
rapport de l'oxy^^ène contenu dans cet air étant d t iiviion 21 «>/o,
0,àSl X 369=^77 kil. sera ie poids de 1 oxygène lancé par minute.
30 X 4''
D'un autre oOté, le minerai dans sa réduction cède —^q ' =»18^.
Digitized by Google
s OSIKES DE FBR
Donc en Iriut la souftlcrio et la n'ducliûii du minerai ne donnent
que 77 -f I.S 95 kil. d oxyfïi'ne et il en faudrait i.U jiOur que
la cuuibaslioii de 84 kil. de riii bono par minute fût complète.
Mais ici se pr<^sentent plusieuis circonstances dont je n ui pas
ti'iiu coinpic. F.i! jiremier Heu , les -00 de charbon pour 100 de
fonir doivent non sculenicut n'duirfî le rainerai , mais suppléer
h 1.1 chaleur que les gaz ne peuvent donner. En second lieu , ce
charbon s'emploie, partie à lïîtat crû , partie h l'état de coke, et
sur 100 parties de combustible , il n'y a réellement que 68 à 70
parties qu\ soient utilisées pour la réduction. En tenant compte
de ces deux observations , au lieu de 84 kil. de charbon , il en
faudra tout au plus 84 x 0,60 = 50'',40. En outre » le poids de
Tair lancé est supérieur à i^3 par suite de la forte pression à
laquelle cet air est soumis , pression qui fait plus qat balancer
la dilatation causée par la chaleur. Uinfluence combinée de
tous ces éléments fera que la quantité d*air deviendra suffisante,
d'autant plus qu'il n'est jamais possible . en forçant le fbnraeaa
de cette manière,d*obtenir une combustion complète da charbon.
Comme régulateur de la pression , on emploie de grands
réservoirs ellipsoïdaux en tAle , les réserv<^r$ eux-raèmes, ainsi
que les buses et les tuyères, sont enduits de chaux, dans le bal
d'éviter tonte déperdition de chaleur par rayonnement.
Voici comment j*ai évalué ap[)roximativement le prix de
revient de la fonte à Aberdare :
1 tonne d'hématite à 18 sh fi*. 2i 50
1 1/2 carbonate calciné à S sb n 15 00
î/2 tonne calcaire calciné à 2 sb. ...» 1 25
2 tonnes de charbon à 4 sh. . . . . . » 10 00
Frais généraux, main-d'œuvre, entretien
de machines, ctc » 25 00
Total, I» 73 75
Marcbe bt conduits des fourneaux. — Le fourneau, comme il
est aisé de le conclure des données qui précèdent , doit avoir
une marche froide et donner de la fonte blanche de qualité
assez mauvaise , moins mauvaise toutefois que dans beaucoup
d'autres établissements, par suite de ce que le charbon y est un
Digitized by Google
DU MIS DB GALLES.
9
poil plus [Ail. Cette énormo production ne peut généralement
être obtenue qu'aux dépens de la qualité du produit, et à grands
frais de soufflerie. Aussi la flamme sort-elle continuellement
sous la tympe , et les scories sont p<^teuses et coulent difficile-
ment. Malgré ces Indices dangereux , les obstractioos sont
cependant fort rares, et m vient d*éteindre à Aberdare un foar-
neau qui marcbait depuis plus de 95 ans ; c'est néanmoins déjà
une exception qu'une durée aussi longue, et leur durée
moyenne est d'environ 7 à 8 ans. Toutes les petites réparations,
cbangementde tympe, réparations de creuset, de gueulard, etc.»
se font en marche normale , et quand it s*agit , par extraordi*
naire , de renouveler la chemise ou les étalages , rinterraption
ne dure guère longtemps , et le rallnmage s*opère avec une
rapidité quelquefois incroyable. Ainsi, dans Tusine d*Abeinant,
on se bornait à remplir le fourneau jusqu^aux S/S de charbons ,
et de morceaux de lÂois ronds ; puis, immédiatement dessus, on
plaçait le lit de fusion , en commençant par le calcaire et aug-
mentant successivement la proportion déminerai. En allumant
le matin dn premier jour , on commençait à souiller le soir du
second , et ce peu de précaution parait autorisé , jusqu'il un
certain point , par l'excellente qualité des briques qui peuvent
résister à des variations très-brusques de température.
En marche normale , les coulées se font d'ordinaire 3 fois
par jour, mais il arrive de ne les faire que S fois et alors on
retire, en une percée du fourneau, jusqu'à i8 tonnes de fonte.
Le nettoyage dn creuset et le relevage des laitiers ne se font que
toutes les six semaines, ou même tous les deux mois » et après
une coulée ordinaire , on se contente de boucher avec un
tampon le trou de percée. Les gueuses se coulent en plein air
dans un sable mélangé de poussière de charbon.
La fonte obtenue sous la forte pression de 3 1/2 livres par
pouce carré, et à la haute température de 300 à 400*, ne parait
pas d'un puddlage plus diffîcilo, et, à Aberdare» on ne fine que
celle (}ui doit servir au bourrelet des rails.
Les feux des tineries no présentent rien (pii mérite une
attention spéciale; la charge y est d'environ 1 1/2 tonne de
fonte, l'opération dure 3 heures et le déchet est d'environ I5°y«.
Digitizeù by Google
40 IJ8INES DE FEIt
Le finncrn y pst poussé assez loin, ol les frais de combustible et
(le niain-(l"(piîvre sont d'onviron 3 sliellin^s ou fr. 3,75 i);(r tenue
de fronte traitée , ce qui porte le prix de revient de la tou:.! de
fine-métal h environ ïv. 85; celui-ci est |)arfaitement blanc à
texture fibreusp ou radiée, quebiuefois un peu celiuleuse ; OU y
ajoute assez souvent un peu de casiine.
Les fours de puddiage sont entourés de plaques de fonte et
leur sôle, éf^îlement en fonte, repose sur des consoles qui
permettent dr Teulcver pour les réparations. Chaque four est
snrmont*'- d'une cheminée de 6 à 7 niMres d'élévation qui lance
directement dans l'atmosphère les produits de la combustion ,
sans qu'on ail cherché à les utiliser. On laisse libre et coinplèie-
raeni ouvert aux deux bouts l'espace sous la sôle» atin d'y éta-
blir U5H' circulation d'air qui la préserve; dans un grand nombre
de fours on a jugé utile, eu outre, d'activer la combustion en
lançant de l'air sous la grille ; cela se fait au n)oyen d'un ven-
tilateur à force centrifugée lançant le vent dans des tuyaux (|ui
passent sous le foyer et dont le côté supérieur est peicé de
petites ouvertures. Le nettoyage du four ne se fait que toutes
les cinq ou six semaines et, dans c& cas, on le démonte
complètement.
Les dimf nsions i^énéraîes des sôles sont d'environ i ",80 de
longueur sur 1"\20 dans la plus grande largeur.
Le puddiage dure environ 2 heures pour la fonte , et moins
d*unfi heure o/4 pour le fine-métal , mais très-souvent pour le
fer en barn s , on travaille un mélange de fonte crue et de fine-
métal : alors on peut faire 7 opérations par poste de 12 heures
donnant ensemble i 1/2 tonne de fer. Le déchet est de 8 îi 10 %
et la (piantiié de combustible d'environ une tonne par tonne de
1er. Ou pau', de C 1,'2 à 8 .-.hill. par tonne, suivant que l'on puddle
du line-métal ou de la fonte; le prix de revient de la tonne de
fer puddlé est donc d'environ fr. 93.
Pour revêtement de la sùle , ou emploie du calcaire ou de
rar^iiie eu poudre, et cette derniî-re s'emploie presque uni-
quement dans le travail du fine-métal, parce que, sous l'in-
llueiice du calcaire, le fer prendrait trop rapidement consistance.
La plupart du temps , le puddiage se fait sans addition , mais
Dtl PAYS DE GALLES. 11
dans certains cas , on emploie un peu d'oxyde de manganèse.
Les instruments de compression les plus employés sont des
marteaux à cames et les compresseurs doubles ou squeezers.
Quant aux laminoirs 'à rails, je me réserve de développer
davantage ce sujet , en parlant de Tusine de Dowlafs.
UsiNB DE DowLAis. — L*usiDe de Dowiais située près de
Masbyx^Tydvil, comprend dix-hnit fourneaux dont 15 étaient
en feu, an moment de ma visite. Un grand nombre marchent
an charbon maigre , d*autrefl , et parmi eux celui qui sert spé-
cialement à la fonderie , sont alimentés par un mélange de
charbon et de coke. J*aî joint à ce rapport les profils de 4 de
ces fourneaux, pl. S, fig. 11 à 13 ; on remarquera qulis sont plus
élevés par rapport à la largeur que ceux précédemment décrits;
' cela est dû à ce qu'Us sont construits en vue d'employer du char-
bon crA ; quelques-uns en outre méritent de fixer Tattention par
le grand rapport du diamètre du gueulard à celui du ventre;
cette disposition semble avoir également pour cause remploi da
charbon et pour but d*égaliser la descente des charges dans la
partie supéiieure de la cuve : en effet, comme le charbon perd
beaucoup de son volume en se carbonisant sous une forte
pression , la charge se réduirait à une couche trop mince , si le
diamètre de la cuve croissait trop rapidement depuis le
' gueulard jusqu'au ventre. Tous les fourneaux ne sont pas
fermés au sommet, et par conséquent les gaz de tous ne sont
pas utilisés , il paraîtrait même que Dowiais est une des usines
qui ait résisté le plus longtemps à Tinnovation de Pair chaud ,
en prétendant qu'il faisait perdre au fer de sa qualité; aujour-
d'hui cependant on est sur le point d'appliquer la fermeture à
cloche à plusieurs fourneaux encore ouverts jusqu'à présent.
Cette fermeture paraît ici , comme h l'usine fl'Aherbare, rendre
avantai;eiix l'emploi de la chaux au lieu de calcaire.
r.a disposition extérieure des foui iicaux est assez variable ,
les uns sont à massif pyramidal, les autres ont seulemeni la
base en pyramide jusque vers la hauteur des étalai^^es, et la
cnvf est eulourée d'une tour roudc ; celtti tour ne conserve
quelquefois au soiuuiel (jue Icpaisseur d'une seule brique,
c'est-à-dire 20 pouces ou 0^,51; ces briques ont en outre 4
Digitizeù by Google
iS CSIRES DE FER
pouces OU 0«,1<> d'épaisseur et 9 ponces on 0'",23 de largeur.
Les tours sont consolidées sur leur hauteur par des cercles en
fer reliés Vun k ]*autre au moyen de barres verticales , serrées
par des ancres et des clefe.
Le minerai que Ton traite dans les fourneans . e$tunmé>
lange, à parties à peu près égales.de carbonate argileux calciné»
d'hématite de la cOte , de blackband des bouilli res , et de limo-
Dite brune du comté de Nortbampton. La production moyenne
d*un fourneau est de 3 à 300 tonnes par semaine, soit 30 à 40
par jour.
Les hauts-fourneaux de Dowlais marchent , pour la plupart,
à air chaud , avec trois tuyères ; quelques-uns à air froid pro-
duisent moins et de meilleure fonte ; enfin , il pn ost à 4 tuyères,
dont 3 sont alimentées par de l'air chaud , et la quatrième ,
celle qui se trouve plac<''e dans l'embrasure de coulée , par de
l'air froid. Un des croquis joints à ce rapport représente un
fourneau h 6 l>iyi"^res avec air cliaiid.
Pour rlrrirtcr lair, on emploie , comme Aberdare, les gaz
des fourneaux , el des appareils de différents {jenres où l'on a
cherché, auiant que possible . à éviter les inilexions brusques
et même les changements de courbure qui constituent les
l)riii( i[iaux inconvénients des apjiareils de la Cahier , de Taylor
et de touies les imitations (jui en ont été faites. Dans Tnn de ces
appareils , les tuyaux sont disi)Osés en spirale verticale , mais
la disposition qui me paraît la meilleure est celle dont je donne
le croquis, pl. 1 , fig. 8 et 9 , et où la spirale est îiorizoniale , le
four a 6">,40 de lonj^ueur el le tuyau y fait 13 tours; les gaz
amenés par un large tuyau, entrent dans des canaux en briques,
dont les faces supérieures sont perçées d'ouvertures qui corres-
pondent précisément aux intervalles entre les spires. De cette
manière , toute intlexiou brusc^ue est évitée , et aucune partie
n'est soumise à l'action directe du jet de flamme. Sur le fond
du four, entre les deux canaux, une petite couche de menu
charbon entrelient la combustion.
Une partie des gaz sert aussi , par une disposition analogue
à celle déjà décrite, à chauffer un certain nombre des chau-
dières qui alim^tent la machine soufflante.
Digitizeù by Google
DU PATS DB GALLES.
18
ouaul à ut disposiliuii de celle dernière machine et en même
temps de celle des laminoirs, je ne puis mieux faire que de
traduire la description accompagnée de dessins que le directeur
de Dowlais, M. Menelans, a lu devant nnstilut des Ingénieurs,
lors de Térection de ces machines en 1858, et que Tua des
Ingénieurs, H. Bhys , a eu Tobligeance de me communiquer.
• La machine soufQanle el celle des laminoirs qui forment
1 Tobjet de ce rapport sont surtout remarquables par leur
1 grandeur inusitée. La machine soufflante est la plus grande
• de son espèce qui ait été construite jusqu'ici, soit dans ce
» pays , soit à Tétranger, et elle a été élevée en vue de produire
» une grande somme de travail , tout en donnant le plus de
» garanties possibles contre tout risque de manque de vent ou
» de ruptures d'appareils.
» La machine soufflante fut construite en 1851 , et se trouve
8 représentée dans les fig. 1 , S et 3. La figure 1 est une éléva-
• tion latérale de la machine, la figure S une vue de fiice,
» et la figure 3 une coupe verticale du cylindre soufllant. Pl. 3.
1» Le cylindre soufflant A a un diamètre de 3**,66 ou 12 pieds
i avec une course également de 3",66. Le nombre de coups de
» piston est de SO par minute , la pression du vent de 3 1/S livres
» par pouce carré. Le tuyau de décharge a 5 pieds ou 1",33 de
• diamètre, et environ 128 métros de longueur. La surfiice des
» soupapes d'aspiration est de 5'"-,t20 , celle des soupapes de
1 sortie i'"S50. La quantité d*air lancé k la pression ci-dessus
» est de USO"*^ par minute,
» Le cylindre à vapeur a 55 pouces ou i'",iO de diamètre et
B une course de i"* ; la pression de la vapeur est de 60 livres
» j)ar pouce carré , soit un peu plus de A atmosphères. La force
» de la machine est de 650 chevaux. Lorsque le piston est
» arrivé au tiers de sa course, l'entrée de la vapeur est fermée
» au moyen d'une valve ordinaire h grille D, placée derrière le
» tiroir E (fig. -i rt r»); en outre, une |>etiie valve spéciale F,
« disposi'e h côté du tuy;iii , sf>rt à njaiueuvrer la niacliine îi la
» main lors de sa mise en tram. Le tiroir de distrii)ulion a une
i> course de 11 pouces ou 0"',2.s avec un jeu d'un demi-pouce
» ou 0'",0t:2. La machine e^t sans coudeosaiion , el la vapeur se
U mSES DE FER
» déchaîne dans un réservoir cylindrique de 7 pieds on t*,i4
a de diamètre et 86 piedft ou li mètres de long, contenant Feau
» d'ailmentation des chaudières. En dessous du cylindre à
«Tapeur il y a environ 75 tonnes de charpente en fonte, et
» 10,000 pieds cubes de muraillement en gros blocs de caicaire,
» dont plusieurs pèsent plusieurs tonnes chacun.
«Le balancier est coulé en deux parties, pesant chacune
» environ 1(1 i/2 tonnes, et le poids total porté par les oous-
f sinets est de U tonnes ; il a 44 pieds ou i2^,90 d*un centre à
» raulre, et il est relié à la manivelle de Tarbre du volant 1, au
» moyen d*une bielle en chêne K, consolidée d*Qn bout à Taotre
« par des armatures de fer. Le balancier est supporté par un
« mur L qui traverse tout le bâtiment, et dont Tépaisseur est
» de 7 pieds ou S'",i4; c'est sur ce mur construit en blocs de
» calcaire taillé que reposent Ifts $upt>orts qui y sont attachés au
» moyen de 18 boulons d'un diamètre de ^ pouces. Le volant
» a 22 pieds ou b^JS de diamètre et pèse environ 3o tonnes.
« Huit chaudières de Cornouailles sont employées h fournir
« la vapeur. Chacune d'elles a 42 pieds ou li^.SO de long, el
» 7 pieds ou 2"),U de diamètre; elles sont construites en tôle du
» Staifordshirc de première qualité, de 9/i6 de pouce ou O'^M
» d'i'paisseur, el sont traversées d'outre en outre par un tube
» de 4 pieds ou l'",92 de diamètre, dans lequel se trouve la grille
» longue de 9 pieds ou 2'",75.
» Pendant nn certain temps, cette nnu-liine a fourni le vfiiit
» à huit hauts-fourneaux de çnnndps diinrnsions , dont le dia-
» niMrn nu vcnlrr étnit ronipris cnlre IH et IN pieds, i'",SO k
«S'^^O; aujourd'hui, avec laide de trois nia* liines heaiicoup
n pins potiU-s. ol!e souftle 15 fourneaux, dont quelques-uns
» font aii-d* !:i de tonnes de honnr fonte d'alVina^e , par
«semaine; le iirodnit toti'I de i'2 fourneaux est d'environ
» 2 000 tonnes de foute Maiiehe. A l'exception des cylmdres
» (|ui ont rté faits et lra\aill»'s à la fonderie de Pen-an, àTruro,
» cette machine el ses eiiandii res ont été construites à l'usine
» même de Uowiais, sous la direction de M. Samuel Truran ,
» ingénieur de la Compagnie.
D La force motrice pour les nouveaux laminoin> qu'on monte
Digitizeù by Google
DU PkU Ofi CALLES. IK
» aujourdliui à Dûiwlaift,«st donnée par dmn machines ^ baiite
9 pression* acoonpléea k angle droit, figure 6, élévation laté-
» raie, etfigare 7, élévation de face; la figure 1i est un plan
9 général des laminoirs»
t Leçylindre à vapeur C a un diamètre de 45 pouces ou li»,U
» avec une course de iO pieds ou 3*" ,05 « et le nombre de tours
» est de 94 par minute. Chaque cylindre a une botte de disiri-
» bution avec glissières eu laiton mues par un excentrique placé
Il sur l'arbre principal. Les soupapes de la déicute sont mues
» par une came placée sur le même axe , et la venue de la
n vapeur est interceptée environ au tiers de la course ; une
1» disposition spéciale a pour but d'interrompre le jeu de ces
» soupapes, quand la machine marche avec toute sa force.
» Chaque machine est munie d'une petite glissif're qui se ma-
» no.'uvre à la main et qui a pour bul d'arrêter ou de renverser
» le mouvement. La vapeur est fournie par six. chaudières de
» ConioiiaîUes de -44 pieds de lont^, de 7 de diamètre, avec
» tube intérieur de 4 pieds; toutes les tôles sont de la niollleurc
» qualité du Stalfordshire , de 9/16 de pouce d'épaisseur , et le
» puids total est de liO tounes.
» La rlinrpenîf' qui se trouve sous les mactiines est eu foute,
» et ciHi^i>u^ eu quatre assises , longues chacune de 75 pieds,
n hautes de 12 et larges de ; le poids total est d'eûvirou
» 850 t^ , tu lies.
» Chaque balancier li est formé de deux parties ; les rMH
» posent environ 17 toimes, et le poids total avee aecessoires
» est d'environ 37 tonnes. Ils sont supportés sur b colonnes L
» du ii jùeds de long et 2 i/i de diamètre, fixées d'une ma-
9 nière iiivai laijle par le pied dans des échancrures de la char-
» pente. Au sommet de chaque gi-oupe de i eolonnes se trouve
» un grand et lourd entablement N qui porte les empoises des
» coussinets. Chaque colonne traverse l'entablement et pénètre
» dans des mortaises de 24 pouces de profondeur ; l'extré-
» mité est tournée de manière à produire l*ajnstement le plus
» parfût. Les empoises sont également serrées dans des creux
» que porte l*eniabiement, au moyen de ciefs en fer. Les bielles
» sont en chêne avec armatures en fer.
16 USINES DE FEK
» L'arbre de la roue motrice 1 el celui du volant 0 soQt en
» fonte. La roue motiK e a ^25 pieds ou 7"',62 de diamètre
» jusqu'à la ligne des engrenag(;s, 0'",68 de largeur et 0",1S pour
» les dents. Le diarnî tre du pi^rnon placé sur l'arbre des volants
» est de 6 pieds, et les dents sont consolidées par une couronne
» disiujï^ip sur chaque côté. Le volant placé sur larlne des
» laminoirs a 21 pieds ou ô^'.'iû de diamètre , et pèse environ
» 30 tonnes ; il fait au-delà de 100 révolutions ])ar minute. Tous
n les assemblages des roues et de la charpente de fonte sont
j) coiisolidés au moyen de coins en chêne et en fer.
» Ces machines devront faire marcher un laminoir h rails
«capable de produire 1000 tonnes de rails par scmaiiic , un
» second laminoir capable de fabriquer 700 tonnes de rails ou
» de fer ébauché par semaine , et un laminoir a barres capable
» de produire 200 tonnes par semaine ; le produit lutal ^era
»donc facilement porté à 2,000 tonnes de fer par semaine;
» deux marteaux doivent aussi être mûs par la même machine.
» Les sdes et petits appardis accessoires , tels que ceux pour
» redresser et percer les rails , seront mis en mouvement par
s des machines séparées.
» La toiture en tôle ridée couvre un espace de ilO sur
» SlO pieds. L^ouvertnre de chaque cintre est de SO pieds, et la
I couverture repose sur des poutres en treillis dont la longueur
» est en moyenne de 45 pieds , et qui sont portées par des
» colonnes dont remplacement est marqué sur le plan fig. Si.
t Le sol sera garni de plaques de fonte » et Ton remarquera
9 qu*il sera complètement libre sur toute son étendue.
9 On s*est depuis longtemps aperça que les moyens de laminer
» des barres de fer , d*une grande section et d'une grande Ion*
» gueur , ne se sont pas tenus au niveau des exigences de Tin-
» dustrie , et les ingénieurs sont entravés dans leurs projets par
» l'impossibilité d'obtenir des fers de dimensions suffisantes.
M Pour élever des constructions de quelque importance , des
II barres d*nne grande longueur, d*une largeur considérable, et
B d^une épaisseur modérée sont souvent requises. Dans la dis-
» position ordinaire des laminoirs , la longueur et la largeur de
• la barre sont limitées par la puissance de la macbine et par la-
Digitizeù by Google
DU PAYS DB GAUES. i7
» durée de ropéraiion. 11 esl donc évident que i)our finir rapi-
» dément une barre, H faut qu'on puisse la placer dans les deux
» sens entre les cylindres, afin d'éviter tout retard, et de longues
» et pesantes barres ne peuvent être laminées ainsi que par une
» machine d'une puissance énorme. C'est en vue d'atteindre cet
■ objet que l'on fait usage des deux machines accouplées qui
» viennent d'être décrites ; on a imaginé en même temps une
B disposition très-simple pour passer les barres dans les deux
» directions , fig. 12, 13 et 14 ; la paire de rouleaux inférieurs P
» reçoit directement son mouvement de l'arbre du volant , et
» dans les circonstances ordinaires le travail se fait comme
» d'habitude, c'est-à-dire qu'on lamine les barres dans un sens,
» et qu'on les repasse en sens Inverse par-dessus le rouleau
» supérieur. •
» Mais lorsqu'il est nécessaire de iaire des barres d'une
» dimension extraordinaire , les deux rouleaux supérieurs R
• sont placés sur leurs coussinets et reçoivent leur mouvement
• de l'arbre du volant par l'intermédiaire de roues d'engre-
» nageas, fig. 6. On peut ainsi travailler le fer dans les deux
B directions, comme le montrent les fl>rhes sur la fij^un", et
» par cette disposition , 1»? laminoir est capable de produire dti
» fer de section et de longueur que l'ou n'a pu atteindre jusqu'à
> ce jour. ))
Telle est la traduction îi pon lui-s littérale du rapport de
M. Ménélaiis, et les figures que j"y joins me dispensent d'y rien
ajouter, si ce n'est nue le résultat a pieinementjustilié les espé-
rances des lundateurs.
Les compresseur» ordinaires sont le marteau à cames et le
squcezer. Le marteau pilon n'est employé que pour travailler
des niasses très-jïra iules , et dans ce cas on auguienle encore la
force de la chuie en l'aisaul arriver la vapeur au-dessua du pislon.
Pour découper les barres à froid , on emploie les cisaiilo à
queue ; pour découper les rails ou fait n^n^e de petites scies
circulaires.
Les rails (jue I on talirique à Dowlais sont surtout les rails
Brunnel qui sont employés sur presque tous les cbemins de
fer auijlais.
TOME II. 3
Digitizeù by Google
18 USINES BB m
J'ai ebaayé U'établir un prix de revieni approxiijiaiii du 1er
en barres, en admettant ([u'une tonne de barres exigo 1 1/3 tonne
de [unie blaiiclic et que le prix de la fonte soit do 75 ir. la tonne.
\ l'3 ton 110 de fonte
Puddlaije de 1 1/3 tonne
1 tonne charbon pour puddlage. . .
r!nt;l;iii:e des ballt's
Travail aux cylindres r'baucheurs. .
Cinglage dos barres et mise en paquets
liéchaulfage
8 quintaux de rliarbon pour réchauffage
Travail aux laminoirs liuis^euis . .
Découpage des bouts et pesage. . .
t&ure d^a appareils
fr.
»
»
»
»
»
lOU
5
2,15
1 ,50
0,95
1,85
•i,OU
7,00
1,25
6,00 environ.
Total . » 141,70
sans y comprendre l'intérêt du capital eiv^n^é.
Usine d ïm^cedwin , planche 2. — L'usine d'Ynisccdwin est
située dans la vallée do Swansea k quelques kilomètres au-delà
de Pont-ar-Dawe. Elle comprend quatre hauts-fourneaux qui
marchent à Tanthracite , mais dont deai senl^neot étaient en
feu au moment de ma visiie. C'est là que M. Grsme est parvenu
le premier à se smir de ce combustible , en le brûlant au
moyen de l*air chaud , et, avant lui , toute la partie occidentale
du bassin du Pays de Galles n'avait presque aucune imporlance.
J*ai reproduit les croquis des deux foumeauit en marcbe qui ont
la réputation de donner la meilleure fonte du pays; le prix de
revient est malheureusement plus élevé que celui de la fonte au
charbon et au coke, et c'est cette circonstance qui a obligé
d'éteindre, cette année, un grand nombre de fourneaux k
anthracite du Pays de Galles.
Les fourneaux dont Je donne le croquis ont un volume très-
petit; leur hauteur est de 12^,90, leur diamètte au ventre de
3*,66, et le rapport du diamètre du gueulard à celui du ventre
est de 5 à 6. On remarquera , en outre , la disposition particu-
lière de la fermeture à cloche , et voici oommeni Je crois pou-
voir expliquer l'avantage de ce système, dans le cas où l'on
Digitizeù by Google
DU PATS im «ALtES. 19
emploie de Tantluracite. Avec le système ordinaire des clocbes
qqi se lieissent pour le cliargemeiit , la charge tombe snr la
périphérie du fourneau, et il se forme, comme je l'ai déjà
dit, an cAne intérieur, dont la pointe est dirigée vers le has ,
et dans lequel le minerai vient naturellement s'accumuler, en
vertu de sa densité plus grande; il va donc s'entasser an centre
sur une forte épaisseur. Avec le système employée Yniscedwin,
an contraire, toute la charge tomhe au centre; il se formera
donc encore un cône, mais un céne dont la pente est dirigée
vers la circonférence. C'est naturellement vers cette partie que
le minerai devra glisser , et il s'étalera sur une couche beaucoup
plus étendue et par suite moins épaisse. La première disposi-
tion convient fort bien quand le combustible est assez résistant
pour supporter une forte épaisseur de minerai, mais dans le
cas où Ton emploie l'anthracite , dont le caractère propre est de
tomber en fragments sous Taction de la chaleur, la disposi-
tion d'Yniscedwiu doit évidemment présenter des avantages.
ii'antbracite qui provient du bassin des environs de Swansea
est d*un aspect brillant , dure , et devient friable par la chaleur,
mais on peut rexlraire et la charger en gros blocs. £n fait de
soufre, elle est beaucoup plus pure que les houilles grasses et
demi-grasses qui se trouvent îi l'Est du bassin , et c'est en grande
partie îi cette cause qu'fst duo rexct^llPiUe qualité du fer de ces
fourneaux. On trailo à Yiiiscedwin un mélauj^x* îi parties à peu
près égales de carbonate argileux calciné et d liématitc. Le
carbonate a une teneur d'environ '66 après la calcination et
revient à 10 shil. ou fr. li-50; l'hématite revient à tr. i2-J-jO.
La proportion de combastibh! est plus considéiable que dans
les lourneaux à coke et d'environ "2 Vil tonnes d anthracite par
tonne de fonte; du reste , il sort coniinueliement par Tembra-
sure de coulée des morceaux d'anthracite non brûlés, mêlés
aux scorieiï, et que i on rejette dans le fourneau. Voici à peu
près le prix de revient de cette fonte.
Hématite 1,2 tonne à 48 sh. fr. 27
Carbonate 1,2 » à 10 sh » iH
Ânlhracile 2,5 » à 4 sh j> 1^2,50
Soufflerie,main-d'œuvre,inlérôt,frai.sgéueiaux. w 28,00
Total. . . fr. 82,50
Digitizeù by Google
20 USIMËS DE FER
Ce qui estasses remarquable , c*esi que Ton parvienne à faire
usage des gaz de ces fourneaux ; ces gaz soni peu abondants «
mais d'un pouvoir calorifique très grand , et \h servent , con-
curremment avec du menu d*antbracite , à cbauffer l'air et les
Cbaudières.
L'air est lancé à une température toujours supérieure à
323^ cent, et qui souvent 5*élève jusqu'à 550» cent. La pression
de cet air est de 5 livres par pouce carré , c'est-à-dire d'environ
S6à27 cent, de mercure, et la quanti! * Inncée par minute
d'environ 6,000 pieds cubes ou environ ITC"', ce qui revient à
17a< par mètre carré de surface au ventre. Celte quantité d'air
m'a paru énorme, et si l'on cherche à quelle production de
fonte elle devrait correspondre, on arrive à cette conclusion
qu'il doit s'en échapper la moitié par le gueulard sans avoir
été utilisée. En effet , 47">' d'air supposé fi t" et à la pression
ordinaire pèsent 17 x i,3 = 22'',1 dont la proportion d'oxygène
est 0,21 X 22,1 —4*, 61. Cette proportion d'oxyg?'nc est capable
de brûler un poids de carbone donné par h's proportions :
200 : 175 =- 4,64 : X = i'-.OG. Or, comme 1 de fonte demande
2,5 de combustible , cette (luantité do carbone pourra réduire
2,5 : 1 = 4'',06 : ar = l'^ô. La quanlil*' produite par minute et
par mètre carré de surface serait donc de l'-.ô et cela sans tenir
compte de l'oxygène fourni par la réduction du minerai. Pour
10"* de section, la produciion serait donc 16'' et ]»ar jour
16 X 60 X 24 — 2:2 tonnes. Cette production est loin d'être
atteinte et ne dépasse pas 10 îi 12 tonnes par jour. £u moyenne,
elle est de 70 à 80 tonnes par semaine.
l/air est souiné dans le fourneau j»ar 6 tuyères , î2 à cliai] ne
embrasure, mais le plus souvent il n'y en a qu'une partie qui
soufflent. La machine souillante est de la force de lâO chevaux.
Les deux autres fourneaux éteints cette année étaient plus petits
que les deux précédents; ils avaient l'un 30 pieds, l'autre 28
pieds de hanieur et donnaient chacun euviron 60 tonnes de
fonte par semaine.
La fonte d'Yniscedwin revient , comme je l'ai dit , à environ
3 liv. 6 sh., ou fr. 82,50 et l'élévation de ce ju ix est surtout due
aux irais de soufflerie. On emploie spécialement cette fonte
Digitized by Google
DU l'AYS Dli GALLE . 51
pour la fabrication des lôles étam(''ps , et il paraît !fs tùlps
qui en proviennent valent de 20 à 25 fr. de plus que celles
faites avec d'autres fontes.
A Yslalitera , la disposition iiitrriinire des fourneaux est
presque exactement la même qu'à Yniscedwin , mais ils sont
disposés l'un contre l'autre, en un massif adossé à la nu)ntagne.
Je me bornerai îi y signaler une disposition pour cliaufl'er l'air,
qui m'a paru assez bonne. Les tuyaux qui arrivent de la machine
soufflante et ceux qui amènent les gnz des fourneaux sont
disposés [larallèlemeut les uns aux autres ; sur leur parcours et
derrière le massif des fourneaux se trouvent des petits réser-
voirs ellipsoïdaux , (}ui communiquent avec les tuyaux du vent,
et les réservoirs sont placés au-dessus d'une petite chambre en
maçonnerie réfractaire où pénètrent les gaz; de celte manière ,
Tair rencontre des gaz à une température de plus en plus élevée,
à mesure qnll approche dn fourneau, et le dernier appareil où il
atteint sa température maxinui se trouve dans Tintervalle même
de deux fourneaux contigus. Cette disposition m*a paru * sous
ce rapport , assez fovorable, puisqu'elle prévient les pertes de
chaleur qui doivent inévitablement avoir lieu quand le parcours
des gaz, du sommet du fourneau Jusqu'aux appareils qui les
utilisent , est trop considérable. L'usine dTstalifera comprend
8 bauts-fouraeaux qui marchent partie au coke , partie ï Tan-
tbracite, partie avec mélange des deux.
On y fabrique des tôles étamées.
Fabrication des tôles êtavêes. ^ Les usines où Ton fabrique
les tôles étamées sont établies dans la vallée de Swansea k
Llandore , Pont-ar-pawe et Tstalifera. Pour la description du
procédé, je choisirai l'Usine de Llandore quej'al visitée avec
plus de détails.
Les feuilles de tôle destinées à rétamage sont d'ordinaire
travaillées au charbon de bois , au lieu de coke , dans le but de
leur donner plus de flexibilité ; on les lamine alors H différents
degrés de finesse , puis on les coupe au moyen d'une petite
cisaille. Les dimensions des plaques sont assez variables; mais
la plus fréquente est de 0",25 sur 0'»,3$ et la boite de 395
plaques étamées pèse de 47 ^ 85 kil.
91 usnves m frr
La prcniièro opération que doivent subir les tôles est un
décapage quj ïîùt au moyen d'acide sulfurique diiuô dans
des caisses en plomb, aprîs ((ue, toutefois, elles ont été plîées
en A et cliauftées au rouj;e dans un four à réverbère. Lorsque
racide a décapé la surlace métalliiiue , les tùles sont redressées
au marledu , après quoi elles ont uno apparence bleuâtre assez
variable; elles sont passées à froid entre des cylindres de lami-
noirs coulés en coquille, et dont la surface est, par suite,
rendue très-dure; ensuite on les plonge pendant environ 10
heures dans de Peau de son fermentée » en ayant soin de les
isoler Tune de l'autre et de les retourner pendant l'opération ,
de manière à soumettre toute la surface également à l'action de
l'acide produit par la fermentation. Elles subissent alors un
nouveau décapage dans l'acide sulfurique dilué, contenu dans
des caisses en piurnb : ces caisses sont divisées en compar-
timents, et l'ouvrier y agite les tôles pondant un temps assez
variable jusqu'il ce que leur surface devienne parfaitement
brillante; on a soin que cette opération se fasse à une tem-
pérature d'environ 30". Les lôles sont ensuite lavées plusieurs
fois à l'eau claire , Trotlées avec du sable et du chanvre, et
enfin conservées dans l'eau pure , d'où elles passent à i atelier
d*étamage.
Cet atelier se compose d'un bâtiment allongé ; les caisses il
ôtamer sont placées sur de petits foyers et rangées le long d'un
mur sous un large manteau de cheminée qui a pour but de
protéger les ouvriers contre les vapeurs nuisibles ; le long du
mur opposé se trouvent les bacs à son , où les ouvrières achè-
vent le nettoyage dés tôles étamées» Chaque division de travail
comprend 5 caisses ; la première contient un mélange fondu de
bUfck-Un et ffraitt>4in recouvert d*ane couche d'environ 0*',10 de
suif ou graisse fondue ; la seconde, rempi ie de graîn-tin , s'appelle
wash-pot ; la troisième contient de la graissa Ibndue ; la qua-
trième, appelée pan, est vide et a lo ibnd formé dHine grille ;
enfin » la S* , contenant de Tétafn ontièrement pur , est un peu
plus étroite que les antres ; on rappelle list-pot ( caisse à bour-
relets) , parce qu'elle est destinée k dlssondre le bourrelet qui
s'attache d'ordinaire aux plaques dans les antres compartiments.
Digitized by Google
DU PAYS DE GALLES. 23
Voici maintenant comment marche le travail. La première
caisse qai se trouve dans un cûTupartinK^nt h part et qui est chauf-
fée par un foyer séparé , reçoit les tôles décapées de la manière
qne j'ai indiquée , elles y séjoament pendant environ 1 heure
à 1 i/2benre, saivant leur grosseur; le bain entre en ébnllition
et les impuretés s'écoulent en partie dans un compartiment
latéral laissé vide ; 300 feuilles ù la fois peuvent être placées
dans la première caisse. Quand elles sont suffisamment recou-
vertes d'étain , l'ouvrier les retire et les place sur une grille ,
011 Vf\cH dp métal s'ncoiilr ; de Hi nn second ouvrier !os prend
une à uno : il plon^^'e rliaquc feuille dans le spcond bain d'étain,
l'en relire, l'essuio avec une bro«;se fn chanvre et la Hempe
dans le bain de p:raisse loridue ; toult''?; ceî^ immersions ne
durent qu'un instant et les tùlfs sonl liin^res dans la caisse
vide : nn garçon les en retire , les plonj^e rapidement dans !e
dernier bain d'étain et, api^-s leur avoir donné nn ronp du plat
d'une batte , il les passe à une lemme. Celie-ei !i\s trempe dans
le son et l 'S range en paquets. Ces paquets sont ensnite portés
à une ouvrière placée de l'autre côté de l'atelier ([iii les nettoie
encore deux l'ois dans le son, en les frottant iéi^crenicni avec
une brosse de chanvre. De lîi les tôles vont à l alelier d'emma-
gasinage où elles sont encore frottées avec un tampon sec,
pour donner du brillant k leur surface, et enfermées ensuite
dans des caisses de bois contenant 225 feuilles. On compte ([u'il
faut de 8 à Kl livres d'étain pour étami-r ^00 feuilles, et en
comptant pour ces 225 feuilles un poids moyen de 120 livres,
le rapport entre le poids de l'éiain et celui de la tôle est de 6,5
à 8 »/o.
L'étain de la seconde caisse se salit assez rapidement, et
après If ft 1400 feuilles, on en passe nne partie dans la pre-
mière caisse.
A Llandore, on étame également au plomb, c'est-à-dire
qa*on recouvre la feuille de tôle d*un alliage d^étain et de plomb.
Gomme la température de fusion du plomb décomposerait
llwiie on le snif , on est obligé de reooorir à nn autre liquide
préservateur; je n*ai pas de données exactes sur sa composition,
mais il est formé d'un mélange de chlorure de zinc et d1mil$
Digitizeù by Google
2i USINES DG FER
que l'on mol h la surface du biiin de plomb dans la preniii'rf
caisse. Ihiiis ci' ras, Its feuiiie» clamées doivent être préservées
quflqno temps du contact de l'air, et à cet effet , la i* caisse
est divisée en compartimonts on une feuille se pose debout , et
qui peuvent être fermés par une série de petits couvercles
allongés.
SUPPLËMËiM AU FEa.
PRIX DE REVIENT DANS LB PATS DE GALLES.
Après avoir écrit les pages qui précîîdent , j'ai reçu d'un
ingénieur de Dowlais, M. Leysori Kliys, un documonl qui m'a
paru présenter un intérêt suflisant pour que je le joigne à ce
rapport.
C'est la copie complote d'un compie de quatre hauls-four-
neaux qui établit le prix de revient moyeu do leurs fontes pour
quatre semaines prises au hasard. Leur production moyenne
est do 130 tonnes de fonte blanche, ou yo tonnes de fonte grise
par semaine.
Tons les matériaux dont on a fait usa^e ont été pesés avec
un soin tout particulier, ce qui , dans beaucoup d'usines , ne se
fait pas toujours; par suite, ou peut se lier entil'reraent aux
chiffres qtie je donne. La production esi plus faible qnk
Dowlais, Aberdarc et ailleurs. Cela lient, en premier lieu, à
a qualité du coke qui est moins résistant que le charbon dont
on fait usage dans d'autres usines; en second lieu , à la quantité
d'air qui y est moins forte , tant en volume qu'en pression.
En revanche , la fonte y est do qualité supérieure.
Les prix coûtants de toas les matériaux sont aussi approxi-
mativement que possible les prix d*aojourd*hai. Quant aux
cendres de forges et de fineries, elles proviennent, dans ce cas-cî
comme djins la plupart des antres, des forges et des fineries
annexées à I*usine , mais quand il fant les acheter on les paie
10 shil. ou fr. 1S,50 la tonne , prises à rnsine.
J*ai converti les mesures anglaises en mesures françaises
pour rintelligence des chiffres, et les tonnes de 2400 livres en
tonnes de 2208 livres ou 1000 kil.
Digitized by Google
DU PAYS DE fiALLES.
95
0»
00
1*;
— 30
«'5
f- 5S
7T
-M —
X
. 2
■X
><•
x
X
1^
;<
Si
00
«
•
e
y.
^ œ
M :a 19
-M
o --C r-»
«
Ci l>
-M
u: — <N — —
§ g i
-.t —
t>. >- y-
: »«5
M e»
l'a F»
ru
• "5
i- I-:
00
-a 1«
ce
-£ S-^^O £ ■
-.-r iç 13T
W O -B «~
^1
1
l'3
ë
ïâ 1^ ^ 9
ë o S
C3 tf> a
^ M 10
10
•a
•S S
2 0
s «*•
- o
- S
2 I
> *
«
3 o
o «
5- b.
â
g -1
o. S
£ I
9
Cl
11
c ^
o a
<3 :§
.2 «
« ._
i. 2
a. o
« S
Z a
I! -
oc
a 5
-3 •=
3
O
(O
- «
.2 S
13 Q
S S S
-^^ i
c
"a
0 es ._
.b '^^ «
«Sa
«) <i< «
S 2 «.
0> (3 c
2 5 g
01 ^ co
s =■ "5
o -
t«
^ ^
CM
Digitizeù by Google
2t>
USINES DE FER
Les prix de revient sont pour les mesures anglaises :
abil. dn. tt. e.
Coke de mena cbarbon . . IS 6 ou 15 6S les lî brouettes.
Coke de honille grasse. . . f I » 36 t5 ' »
Carbonate de fer argileux
calciné ....... iO » 12 50 la "P. anglaise.
Hématite 18 6 » S3 12 »
Cendres de forge et de finerîes 2 S » 3 IS »
Battitures de loupe (appareils
decinglage) 5 » 6 25 »
Blackband calciné .... 10 t 12 50 »
Main-d'œuvre 9 » Il 25 par T.
En liaii.sfûniianl les tonnes anglaises de 2,400 livras ou 1087
kil. 011 tonnos françaises de 1000 kil. OU 2,208 livres , ces prix
deviennent les suivants :
Coke do menu charbon 1 30 la biouclle.
Coko (lo houille grasse ^ »
Cak ciiro 1 15 la tonne.
Carbon a le de fer argileux calciné . . . . 11 50 »
Hématite 21 87 »
Cendres de forges et fineries 2 87 »
Baîtitiirns 5 75 »
Blackb;iiid 11 50 »
Maïu-d'ocuvre 10 35 par T.
Il ne reste qa^ appliquer ces chiffe aux consommations
des quatre fourneaux et à leur consommation moyenne . pour
avoir leur prix de revient respectif et leur prix de revient
moyen , abstraction foite toutefois des frais de soufflerie , ainsi
que de IHntérèt et de ramortissement du capital. G*est ce que
j*ai fait dans le tableau suivant :
Digitized by Google
T)U PAYS DE GALLES.
u
ssi
o
\4
C; ; T "^4 î- . i ~
9*— 5i
2 - 1>. O _:
II!
1 = 3 3
r S S 3
I B W»M A
^ S ^
— r>. T» o hs
3 c »2 OD o K3
es
O
CQ
„ ;s X -N I': ic te i:s —
w . ■ 9 m t . * * • *
(M
s 3
O e
«I
s
c
*•— • e • e •
OC :s Ci ce **
:3
<
s
«s
s
es
u
H
S?:
©
0> ce i>. :p — — — i-;
, «-^ X ac^»* !>. iN. I-
« « «
B 3
:r ^
30 —
1^
X
^2 !
^ i
■<
s « ^
b> O
w V, x5
»^ i
l>
) .1 J:^
\ ï r • rs « •
S S
' E 2 —
J'a ai»
1 ^ ^
s T *J <
S K »
1 1 '
i 5 : = ^
, g a» ^ ^
jB ^ <N Vf- Ï.-Î te 1 ^ ^ ri
• a ' ^ ' *
. = . .
• ^ . • • •
S «>
• 5 • §» • •
• ^ ««s • ■
2 2 .t; * 2i <t
.!: S — »
— o Œ •* ^
J5 ÏS ^ ^
5 •s^i-ë-s-dc
o
NOTE SUK LES MINES 0E SEL
ET US
1
SALINES DE SAINT-NIGOLAS-VARA.NGE VILL
Cet établissfmeiit apiiRrlinil à la Socirîf' I)ai;uiii et C;
pîemitVes coiislruclioiis remoiiieiit an mois de s* plembrc LSoo.
Outre le sel raOltié, il produit aQuuellcnieut 330,000 quintaux
de sel gemme.
Le système d'exploitalion , la machiiu' à colonne d'enii , sa
disposition et SOS accessoires , dr même que les modifications
in^'éniouses que l'on renconlre dans !a saline, sont dus à nn
in^ nu ir badois, M. Pfetscb, qui dirige cet établissement
depuis sa fondation.
Le terrain qui fournit les couches d»^ *^»d d* ' lîut-Nicolas et
des mines voisines est le Kfuper (saliierien de dïii'bigny).
La première couche fnt rencontn'e à 79™, 60. File n'ctait pas
surraoniée d'une nnppe d'eau comme on avait eu lieu de le
présumer. On iraversa ensuite huccesivement neuf antres
couches , puis à 174"'.î>0 on arriva à la onzième , qui est la plus
imporianle et qui repose sur nn banc de marne si épais, qu'on
ne l'a pas complètement traversé avec un puisard de 1*^,00 de
profondeur.
Toutes les ccuela s de sel sont, séparées par des marnes. La
quatrième a 7"», 10 et même 15"' de puissance , mais les parties
inférieures sont marneuses et rougies par des matières orga-
( Extrait du Rapport île roj/of/c dr M. L. B&OMMe,
éière ingénieur des mines.
(HEURTNE).
1861
MIIBS DE SEL ET SAUHES.
niques animales. U n'y a que les quatre mètres supérieurs qui
soient assez purs pour être exploités comme sel gemme. La
onzième couche a 31" de puissance, et Ton exploite actuelle-
ment les 5»,50 inférieurs. Toutes les autres couches n*ODt que
0",30 à 0"«40 d'épaisseur, et ne sont pas exploitées. Les travaux
dans la quatrième sont même abandonnés, parce que la
onaEîème suffit amplement à Textraction.
Gomme on se proposait de vendre du sel isemme et de fabri-
quer en même temps du sei raffiné, on n'avait adopté que
transitoirement le procédé d*abord employé et qui consistait
à extraire le sel en blocs et à en dissoudre une partie pour le
raffinage. Dans te but de remédier aux inconvénients que pré-
sentait cette méthode , M. Pfetsch a imaginé de saturer l'eau au
fond de la mine, en lui faisant creuser des entailles verticales
destinées à faciliter rabattage du sei. L*eau salée est alors élevée
par deux jeux de pompes superposés, jusque dans les réser-
voirs de la saline.
Les avantages de ce système sont faciles à saisir; Teau se
sature presque sans frais et les entailles qu'elle produit dimi-
nuent considérablemeot les frais d'abattage du sel. Ensuite les
matières insolubles que peut contenir le banc de sel restent
dans les galeries, tandis que, quand la dissolution se faisait au
jour, on était obligé d'extraire les matières inertes, puis de les
retirer des bassins de dissolution.
J'ai dit que deux pompes servent à élever l'eau salée jusqu'au
jour. Le moteur de la pompe inférieure est une machine à
colonne d*eau horizontale, construite d'après le système de
H. de Reichenhach. Le motif pour lequel on a préféfé le mou-
vement horizontal dans cette circonstance, était la difficulté
de donner une fondation solide à une machine verticale. L*eau
qui sort de la machine à colonne d'eau, remonte dans un
bassin situé à onze mètres plus haut. Ce bassin la distribue
dans les galeries, où elle creuse les entailles; elle revient en-
saite, par des rigoles, dans deux résenoirs, d'où la pompe
la tire pour Télever dans un autre réservoir placé à 87'" sous
le sol. Une pompe, mue par nno rnachiiie h vapeur établie au
Jour, l'amène de Ut dans les bassius de dépOt.
Digitized by Google
30 HMIt DB SEL IT ftALIMSi.
L'eau qui sert à faire mouvoir la machine à colonne d'eau
provient : i"* du canal de la Meurthe, qui communique, par iin
conduit souterrain, avec un petit puits de rélabllssement;
%• d'une source extérieure venant d'une montagne voisine;
3" d'une sourea qui se trouve à 83"> sous le sol, et dont l'eau
wrive dans ud }ms\n , d'où elle est élevée jusqu'au réservoir à
eau douce par une petite pompe mue par la mftme machine que
la pompe à eau salée.
Toute cette eau , rassemblée au jour dans on bassin en bois ,
SB reud directement dans ta machine it colonne d'eau. Celle-ci
est représentée en coupe pl. 5 , flg. 1 et S. L'eau arrive par le
tuyau K, et par le moyen des deux pistons distributeurs 0 et N,
se rend alternativement de chaque c6té du piston moteur B ,
auquel elle communique ainsi un mouvement de va et vient.
Considérons la machine dans la position où elle est représentée
sur le dessin.
L'eau arrive par le canal P, et par sa pression fait avancer
le piston de gauche à droite. Vers la fin de la course, la tringle G,
poussée par la coulisse F , force les petits pistons H, I à se
déplacer, et l'eau, ayant alors accès à droite du piston M . force
le système des trois pistons M . N , 0 à se mouvoir de droite à
gauche. L'eau peut donc entrer dans le canal Q <!t donner au
piston moteur un mouvement de translation de droite ;i gauche.
La diifêrence de diamètre eiiti c les deux pistons 0 et M est
destinée à coin penser la perte de pression due à la surface
occupée par la lige.
On voit que le niouvemenl du système dépend uniquement
du pelil piston M : si la position du piston 11 permet Tenirt^e de
l'eau par le canal L, il y a k droile du piston M un c\( t s de
pression qui pousse les trois pistons. Si le canal L est au con-
traire t(^riîn'. c.H px<'t"^s df pression existe en sens inverse , et
le>> pislons repreMumi ifiir pD^iiioii [tremière.
La figure lo donne le détail de lu Iriiigle G, fig. 1. Do clja([ue
côlé de Textrcmilé inférieure de celif pi^'ce se trouve un petit
levier h angle droit, qui, à cause d'un arrêt tixe , ne peut
tourner que d'un cùlé. Chacune dus coulisses est munie d'un
bout de lige ; celle-ci , rencontrant les leviers de la pièce G ,
Digitizeù by Google
sMilève te pvemiçr, pals vient huit/» fioaire 1^ Bmnd^ 9i cb^nge
ainsi la poiition de la tringlft.
La pidce V, fig. i,eat un mancbon fiite destiné à guider
la tige.
Le pliton de la pompe ISonianla à double effi9t,destin<^e k élever
Teau 85" plus haut , est commandé directement par la tige.
La force tl^éorique de la machine k a>lonne d'eau est de 8,43
chevaux. Or» la force utilisée par la pompe est 6, U chevaux.
En outre, la macbioe fait encore mouvoir une petite pompe
destinée à enlever les eaux dMnflUration qui s'amassent dans
le puii^ard, et à les déverser dans les bassins situés 4*" plus
haut. Cette petite pompe consomme 0,37 cheval. LWet utile de
^ 44 -4-' 0 37
la machine à colonne d'eau est donc * "y * ^ 77,20 % ,
résultat des plus remarquables». piston donne par minute dix
courses de 0*^,80.
Les détails de construction de lu pompe ne pré:>eiUeiii rien de
parUculfer , si ce n'est le système des robinets de conduite, qui
est également adopté pour la machiiie îi eùlomio d'eau.
L'énorme pression à laquelle ces roi)inets doivent résister ,
était un obstacle à remploi des robinets coniques. En ollet»
bupi)ui tei- une pression de 474'" d'eau et ooni»erver un jeu suffi-
sant pour pouvoir être manœuvré sans trop de dilUculU;,
étaient des conditions qui rendaient presque impossible l'emploi
de ces robinets, à cause de la pression qui s'uxerce parallè-
lement à l'a^e et qui tend à chasser le j obiuet hors de son siège.
Les fig. 5 , 6, 7 , 8, 9 représentent deux coupes des robinets
cylindriques placés sur les tuyaux d(î conduite.
A et B sont deux disiiues en foule lixés k Taxe C du robinet.
Ils contiennent deux entailles dans lesquelles s'engagent les
extrémités de la plaque de cuivre D, C"esl celle-ci qui intercepte
la communication dans les Luyaux, lorsqu'elle vient s'appliquer
contre une des ouvertures, en tournant sa concavité vers le
côté où se trouve Teau. La pression d'un ressort et celle de l'eau
elle-même en font une fermeture aussi parfaite que possible.
Des ouvertares F , percées dans le disque B , sont destinées à
laisser entrer reaa sous le disque ; la presiiaii se produit ainsi
Digitizeù by Google
3f MINES DE SEL ET SAUNES.
de B en A pour mainlenir le disque A contre la pîa({ur adjacente.
Récemment ou a légèrement modilu'' cette dispObiLion. L'eau
s'échappaiit toujours par le pourtour du distjue A , on supprime
dans les nouveaux robinets les ouv(.'riurt\s F, et l'on place au-
tour de l'axe C une boîte à bourrage qui n'est pas représentée
sur la fig. 5.
Le piston de la i)onî[)e est liguré en coupes longitudinale et
transversale , dans les tigures 3 et 4 ;
a corps du piston en fonte ;
b plaque circulaire en fer forgé;
c , c anneaux en fer assujetiis^ant , à l'aide des boulons i , les
cuirs emboutis d;
f bande de cuir foruiam un manchon cylindrique autour
du piston ;
g clapet double s'ouvi'aiit du cùlé d où vient la pression , et
destiné à peiuiettre l'acc^-s de l'eau à i luioneur du piston,
pour qu'elle exerce sa pression sui' la bande de cuir. Ce piston
est excellent, mais une circonsiance pai'liculi('re doitlelaiie
abandonner : une portion de l'eau qui alimente la machine
provient du canal, et cette eau contient toujours du sable qui
slntroduit entre le piston et le corps de pompe. On va donc
remplacer ces pistons par des pistons Stephenson , auxquels
on adaptera des cuirs emboutis semblables à c( , fig. 3.
Les cylindres de la machine à colonne d*eau et de la pompe
ont au minimum 0^,005 d^épsdsseur. Ils sont en fonte , mais
pour la machine, on a dt& en ikire faire trois a?ant d*en avoir
un ooDTenable. Le premier s*est brisé à une des brides, et le
deuxième n'étant pas assez compacte , Teaa s*en écliappait sous
forme de brouillard. Le troisi^e ne présente pas du tout ce
dernier inconvénient Les machines k colonne d'eau de la
Bavière et du Wurtemberg ont des cylindres en cuivre ; ce métal
présente plus de résistance et moins de porosité que là fonte.
La machine et la pompe ont coûté 3,000 fb.; elles ont été
construites chez M. Dyckhoff, à Bar-le-Duc.
Nous avons vu que le motif qui avait déterminé Bf . Pfetsch
à construire une machine horizontale, était la facilité de donner
à celle-ci une fondation inébranlable. En effet, la machine de
Digitized by Google
«INBS DB SEL ET SALIHE8.
33
Saint-Nicolas est simplement assujettie sur deax grosses pièces
de bois de chêne reliées entre elles par quatre larges bandes de
fer, et reposant sur quelques poutres en traiers. Ce b&ti est
fort simple et fort peu coûteux eu comparaison de celui qu*eût
nécessité une machine verticale. Cependant il est probable que
quand on établira une deuxième machine , on lui donnera une
position verticale, parce que les matières sableuses de Teau
usent promptement la partie inférieure de la sur&ce interne
du cylindre.
Dans la marche des pistons de la pompe et de la machine,
on observe un phénomène très-remarquable. Ces pistons
prennent un mouvement lent de rotation, qui va jusque quatre
tours complets par jour, et comme on ne connaît aucun moyen
d*empècher la rotation, on est obligé d*avoir, pour Tassem-
blage des tiges, une disposition qui permette ce mouvement.
La tige du piston moteur et celle du piston de la pompe sont
reliées par un embrayage T, fig. 1 , représenté en coupe à
une échelle plus grande par la fig. 16.
a, tige de la machine à colonne d'eau ;
b, tige de la pompe; celle-ci s'emboite dans la première par
une surface conique;
ceid, boulons; le boulon c est rendu fixe sur la tige b au
moyen d'une brocho k.
nianclion conlonanl i'assembhige;
f, clavette qui permet de serrer à volonté Tune contre l'autre,
les extrémités des lij^M-s a el b. .
Cclles-ri i^f'uveni doue obéir aux mouvements de rotalion que
leur impriment leurs pistons res[)ectifs. Le sens de la rotation
n a pas de loi connue; une modification dans la machine peut
le faire changer.
Ce fait a été observé pour la première fois par M. de Reichen-
bach, dans les premières machines à colonne d eau construites
par ce ct'lrbre ingénieur, et depuis lors, on Ta remarqué dans
toutes les machines de ce système.
Dans la machine de Saint-Nicolas, la rotation est beaucoup
plus intense pour le piston moteur que pour celui de la
pompe. . ^ ^
TOME XI.
3
Digitizeù by Google
u MINES DB SEL BT SALINBS.
Ce fait mf'Titp dY'lre étudié, car il n'a pas encore reçu d'ex-
pliiaiion saiisfaisaïue. Peut-être l'eau qui chasse le piston,
arrive-t-clie conlre celui-ci, par une cause quelconque, avec
un mouvement de tourbillon. Cela dépendrait alors de la confi-
guration intérieure des conduites d'eau.
Les figures 10 et 11 représentent une coupe de rintérieur
de la mine , passant par Taxe du puits. On y voit la manière
dont sont disposés les réservoirs et les machines. L*eiii
douce descend par le tuyau a , se rend dans la machine à
colonne A, puis, par le tuyau c, se dévene dans le basilD E.
De là elle se rend dans les galeries par le Uiyau L*eau salée
se réunit dans les réservoirs D D, où se rend aussi l^eattdn
puisard pompée par nne petite pompe B. Tonte cette ean est
enfin reprise par la pompe foulante F.
Le puits est représenté , quant à sa disposition, par la Og. 17.
On voit qu*il contient trois oorapartiments. L*an sert pour les
pompes et les échelles, le deuxième est occupé par Textraciion,
le troisième est réservé pour l'aérage. Celui-ci est activé de la
manière suivante : Tout Tair qui sort du puits par le compar-
timent spécial, se rend sous les foyers des chaudières et ces
foyers ne peuvent brûler d*autre air que celui de la mine. Le
nombre des ouvriers étant peu considérable relativement à
rétendue des travaux, Tair qui sort de la mine n*est pas asses
vicié pour être impropre h la combustion. Ce système permet
d'obtenir sans finis un excellent aérage , que Ton peut modérer
à volonté.
Gomme je Ta! dit plus haut, la couche de sel a SI* de puis-
sance , mais on n*en exploite que les 5",li0 inférieurs « et cette
partie suffisant largement k Textraction pendant un grand
nombre d'années, on ne s*est pas encore préoccupé de la ma-
nière dont on exploitera le reste de la couche. Prochainement
cependant, on augmentera de deux mètres la hauteur des
galeries.
le système actuel est une de ces dispositions dites en éeM^uiêr,
On laisse des piliers de &^ sur 6» , en donnant 9* de largeur
aux galeries principales et 8* aux galeries transversales. Le
puits, dont la section est de î^fiù sur 3",60, est protégé par
deux massifs de sel gemme de iO* sur 30"^.
Digitized by Google
MINES DE SEL ET SALINES. 85
\,e pntjt'l [U'iniitit , el qui , in peiibe, lut suivi dans !oh com-
mencemcni.-? , (.'laii (U faip« des j^aleries df 9"» de lari^^eur, en
laissant des piliers de 30"' de cùlc; car ou puisait trouver une
assez. {^iHud'î (juantité d'eau, ce qui n'est pas a ni vc. Ce plan
fut bientôt abandonné; en effet, il ne permotiait de donner
une certaine étendue à l'exploitation qu'avec un transport
considérable.
Uu deuxième projet , proposé pour le cas où Ton aurait des
venues subites d'eau , fut de même abandonné, et c'est alors
que M. Pfetsch , en conservant les voies principales de 9« du
piojet primitif, divisa les massifs par d'autres votes auxquelles
il doDua B*^ de largeur pour ne pas avoir des piliers trop
faibles. Telle est Torigine de cette différence entre les voies
principales et les autres.
L^eau du bassin placé Ik H" au-dessus du fond se distribue
par des tuyaux en fonte guidés le long des galeries. Chacun
d'eux est relié à son extrémité , par rintermédiaire d'un tube
plus petit en fer forgé, à un autre tube horizontal placé paral-
lèlement au front de la galerie, et communiquant* par des
tuyaux en caoutchouc , avec quatre becs (fig. 14). C'est par ces
becs, qui sont percés de petits trous, que l'eau s'échappe eu
filets minces pour dissoudre le sel et creuser peu à peu les
enuiUes. Celles-ci ont 0«,40 ë 0»,50 de largeur; leur profon-
deur va jusque 4" el même 6" (fig. 13). Leur avancement
journalier est de Q^^ÀO en moyenne. Elles n'exigent qu'une
main-d'œuvre très-faible, puisqu'il n'y a besoin que d'avancer
de temps on temps les becs et de faire tomber les matit>res
ntameuses qui, par la dissolution du sel, font saillie dans les
entailles et empêchent l'eau douce de couler le long de la roche
pour se saturer. L'eau salée se réunit dans une rigole placée
latéralement et qui la conduit vers un des réservoirs. Il y a
toujours un certain nombre de charniers dont on prépare les
entaille? , tandis que d'autres sont en abattage.
Lorsque les entailles ont la profondeur suflisanle, il reste à
enlever h^s trois piliers ainsi préparcs. Celte opération se fait
k l'aide du pic et de quehiues coii[)s de njine. Quand on com-
mence une galerie, la premi(;re opération est de former un
Digitizeù by Google
36 MINES 1>F. SFL ET SALINEIS.
gradin , dont la partie supérieure a 2'", 50 et la partie inférieure
3 mètres (fig. 12 et 13) , puis on continue l'abattage en travail-
lant successivement aux deux parties du gradin. L'ouvrier doit
d'abord enlever le mas&ii a. Pour cela, il s'installe sur le giaJin,
el, avec le pic» pratique une large entaille horizontale à la base
de cette partie; deux mines successives, Tune placée peu
près au centre, l'autre près du toit, fonl eii.suite sauter le
reste de la niasse. On s'occupe alors de la partie 6, qu'on fait
ordinairement sauter au moyen d'un seul trou de mine vertical.
Il est rare que cette mine ne sullise pas. On continue do la
sorte jusqu'à ce qu'on soit an ivc aux extrémités des entailles ;
on en recommence alors de nouvelles.
Un chantier occupe à la fois trois ouvriers cl un manœuvre.
Il y a deux jiostes de huit heures chacun. Les six mineurs des
deux postes sont payés en bloc par mètre cube d'avancement ,
à raison de fr. 2,75 pour la partie supérieure et de fr. 3,20 pour
la partie inférieure. Les manœuvres sont payés h la journée.
On voit combien ce système est supérieur à celui qui est em-
ployé dans prcscjne toutes les mines de sel i;L'iiime, et entre
autres dans celles de la Meurllie. Grâce aux entailles, la main-
d'œuvre pour l'abattage du sel est presque diminuée de moitié .
L'eau salée marque 49» et est amenée à saturation , encore
presque sans frais , au moyen des fragments de sel trop impurs
pour être vendus , et que Ton jette dans des paniers flottants
placés dans les réservoirs de la saline. Bans Télat actuel des
travaux, on produit annuellement, au fond de la mine, 100,000^
d*eau salée. Le nombre des cbaniiers varie suivant Téiat des
commandes; il va jusque 65 environ. L'extraction journalière
est de 1000 à ISOO quintaux; on sera obligé dans peu de
temps de creuser un nouveau puits , parce que le puits actuel
ne pourra bientôt plus suffire à Textraction.
Les mines de sel passent pour être les plus belles d*entre
tontes les mines ; j'ai pu en juger par celles qui font Tobjet de
cette note. Les énormes dimensions des galeries , la blancheur
des parois, le reflet des lampes sur la rocbe bumide et luisante,
donnent à ces travaux un aspea grandiose et pittoresque, qui
excite l*admiraiion des nombreux visiteurs que la curiosité
Digitized by Google
MINES IlK SKI. KT SALINES.
37
attire ù Saint-Nicolas durant tuuic l'annexe. Ajoutons qun chacun
y est accueilli avec la plus grande atl'aijiliit"' par les cliefs do
lYtnblissement, ce qui ne peut qu'augmenter encore le charme
de cette visite.
Lï'tablissempnl n'a fabriqué jusqu'à présent que du sel
raftiné, mais la Soci(^té se propose de compléter son usine par
une fabrique de produits cliiraiques. Tant par ses dispositions
d'ensemble (pie i)ar ses ingénieux dt^ails, la saline passe , à
juste lUie, pour Tune ôas pius belles de France. J'en dirai
quelques mots pour terminer.
Les résenoirs qui reçoivent l'eau salée de la mine sont au
nombre de seize. Ils sont eu sapin et ont une capacité de
chacun. L'eau achève de s'y saturer et y dépose les impuit ics
qu'elle tenait en sus|)ension. On aide à la clariHcation de l'eau
salée en y jetant de la chaux; celle-ci, en se caiboi.aïaii » i se
précipitant, entraîne mécaniquement la plus grande partie des
impuretés. On ajoute environ vingt litres de chaux par réser-
voir. La clarification dure 4 à 8 jours.
L'eau se rend de là dans les poêles à évaporer, où , par la
concentration, elle laiese déposer du sel en cristanx plus ou
moins gros , selon le temps au boni duquel on les recueille. La
disposition de ces poêles est particulière à cette saline. Elles
sont chauffées soit au feu nu, soit à la vapeur. Les grandes
poêles, de 75"» de capacité, sont cbaaffées directement; la
flamme, après avoir circulé dans des ctiicanes, se rend dans
une cheminée de 48" de hauteur. A chacune de ces poêles est
annexée une antre poêle, plus petite, chauffée uniquement par
la vapeur produite dans la première; on avait d*abord voulu
Ihirecîrcul^la vapeur dans des chicanes, mais on a reconnu
qu*il était préférable de laisser libre tout l'espace situé sous ces
poêles et de diminuer le tirage, afin que la vapeur pût aban-
donner tout son calorique.
Enfin, la vapeur des petites poêles sert encore à chauffer les
séchoirs. Presque tonte la chaleur théorique produite par la
houille est donc utilisée.
Les foyers des poêles sont i*eprésenlés dans la fig. 18. A est
une trémie qui reçoit le charbon frais, et que l'on doit maintenir
Digitizeù by Google
38 MINES DR SKI, ET SALINES.
toujours plcino. H vA uu'' '^v\Up vu j-rudiiis , el C un cUipot en
tôip, Tiiohilo !Hit'»iii (le l'axej 0 et s'ouviant à rmléiieur. Deux
bras p scrvi'iil à le mnnmiivrpr, ol i! siifiil de lui imprimer
quL'hjiirs secousses pour faire t'iniher de la houille sur la grille.
Ce f<ner, qui est breveté, est parlai terne ut fuuiivore.
La marche de la flamme sous les poêles psi donnée par la
fig. 19. I,n chambre qui se trouve sous lu poèie p"-! divisée par
une cloisou lonjiitudinale , aux deux cùîés de latpu.'ilo trouve
un foyer A. La flaniuie est divisée au «loyeu de plusieurs cloi-
sous en éveulail el se dirige, de la manière doiit l'indiquent les
flèches, vers la cheminée. La disposition de ces cloisons, qui
sont faites eu bri(pies , jimnet d'obteuir, daus la partie anté-
rieure de la poêle , du sel tin à 12 heures, et de l'autre côté du
sol plus firos , à 2i heures ( 1 ).
Les {)oèles îi évaporer, ainsi que les séchoirs, sont en lôle
comme partout ailleurs ; mais , par un moyen des plus iugé-
nieux et que la discrétion m'empêche de décrire , l'habile
directeur de l'étaldisseiuent a trouvé le secret d'eniiu rlier
l'oxydation de la lôle. Ce procédé est surtout précieu5i pour le^s
poêles chauffées à la vapeur. Le sel qu'on en relire, bien que
recueilli h de lODgs intervalles, ne possède pas la moindre
coloration.
Au bout d'une (pîinzaine de jours, les eaux sont devenues
trop impures pour fournir encore du sel, on est donc obligé de
les jeter: mais plus tai-d , ces eaux mères seront utilisées à la
fabrication Je produits chiurupu^s. On fabrique 14 qualités de sel
raffiné, groupées sous les noms de blancs^ étaméfi, gris et extra.
Quant au sel gemme en roche , i! esi livré au commerce sous
les noms de cgt'ugës, blocs, (''pauva , Ibrmanl cimi (jualiiés
difl'érenlcs. Le sel que l'on retire des poêles est égouUe, puis
porlé aux séchoirs, il \ a uianiU haiu une soixantaine de poêles
et , chaque mois , l'établissement s'agi'andil encore de quelque
construction nouvelle.
(t ) On nU que Tod désigne le sel reflliié par le «on^r« d'hetifM w ImvI
dv^n^ 04 le relira des poêles.
Digitized by Google
NOTE m lÀ mam
OTIE
LË8 AGGEOISSËMËNÏS DË LA SURFACE D£ GUAUFFE
ET
LBS AGGROISSBlfBlITS DB Là QUANTITft D*BAU VAPORISÉS ,
PAft
P. HAYREZ,
iMtlinni dm m» Him, vbè akts it ■JunFP&cTmiis,
nMmsn» a L*tooui bu abts immibtmeu n vu mnn w ullb.
SOMMAIRE.
1 1. AmIitM el iDcoavénieflto des grandM sarbees de cbenfliB. — g <. Ré*
ebercbes expérimenlalei sur lee teeroîssemenis d'eau vaporisée par une
floite d'aecroistoments ée lu {^urfqco de cliaofle. — § 3. Rocberches 1« de
îa dt^pense par 1»' de chaudière; 2*^ de l'économie do rhalf-nr (]nf> celle ci
réalisa; d«« con<iilions où la dépensé (igale récooûmio; '." ti'piiciitioQ.
— 5 ^. ^'^ rpfroidisftemeol de la flarnme qut avance sous
im chméicrùs, — § îi. Recherche da la (|uaQlilé loUiu vaporiiiéti par une
loagueor de lobe clieiid. — Rapport renamiaable « eenttrDtf par l'axpd-
rience» entre le« ^«ntiléa vaiwrisëee par des longoears aaceessivea
^lea. - Applicatloii.
Les constructeurs sont, on le sait, loin de seniciidre sur lo
meilleur rapport à adopter entre la surface de chauffe et la
quantité d'eau à vaporiser par heure.
Les uns trouvent qu'il y a t^conomie à ne pas trop étendre les
surfoces de chauffe ; ils admetleol S décimètres carrés de surface
Digitized by Google
40 SURFACE DR CHAUFFE
par litre d'eau à vapoi iser i>ar heure. Une surface plus grande
augmenterait la dépense sans accroître sensiblement l'écono-
mie du combustible ; cl d'ailleurs elle occasiouaerail trois
inconvénients :
1" Elle refroidirait trop les gaz et nuirait au tirage de la
cheminée; 2'' en nécessitant une chaleur moins intense , elle
rendrait l'ébullilion très-languissante pendant les premiers
temps do la chauffe; 3° elle exigerait de vastes locaux toujours
très coûteux , surtout dans les villes.
D'autres constructeurs , plaçant en première ligne l'économie
du combustible, prennent par litre à vaporiser eu 1 heure ,
5, 6 et même 10 décimètres carrés; dans la chaudière de
Cornwail de (M Ford, on a été juscju'à !50 et même 450 déci-
mètres carrés (1). Les avantages qui résultent de ces grandes
surfaces de chauiïe sont r
1^ LYcouoiiiiti du combustible, si coûteux dans certaines
localités.
2^ La chaleur moins intense , ce qui ménage les parois des
chaudières.
3° La possibilité d'employer des combustibles schisteux , peu
échauffant et peu coûteux.
4° La quantité plus faible de comltuslible mise sur la grille
et le ralenlissemenl dans le tirage. On sait que cette combus-
tion lente et celte circulation moins rapide des gaz échaufl'anis
qui ont ainsi le temps de mieux se dépouiller de leur chaleur ,
sont très-favorables à l'économie du ronibusiible.
5* L'éloignement entre la [irisi: de vapeur et la portion de la
chaudière où le bouillement de l'eau est le plus actif, et consé-
qucmmcui la diminution de la quantité d'eau entraînée par
la vapeur.
) 2. — RECBBRCHBS EXPÉRINBNTALBS.
Le plus importaDt des avantages précédents est, sans contre-
dit, récoQomie du combustible ; on a cherché à la connaître en
(1) Techoologiste» 18ii8, page t^tô.
Digitized by Google
UES CHAUDIÈRES k VAPEUR. 41
étudiant la relation générale qui existe enii o les accroissements
de la surface de chauffe et les accroissements de la quantité
d'eau vaporisée.
Des recherches expérimentales ont otii faites dans re but ,
en 184^2, par MM. Dewrance et Woods, ingénieurs du railway
de Liverpool à Manchester. M. Grahara a aussi recherché les
quaniiiôs d'eau vaporisées par les portions successives d'un tube
traversé par une llanime. M. Williams, dont !a chaudière non-
tubulaire fut trouvée supérieure aux chaudières lubulaires par
le Comité de la Société houillère de Newrjjtle , a repris ces
expériences , et est arrivé , en employant un tube de O^jOTS de
diamètre , et l'^'.SO de long, aux résultats suivants : ( TechnolO'
giste^ tome XIX, page 431).
Le tube étant divisé en 5 parties égales , chacune de 30 cen-
timètres de loui^iieur, il a observé les températures et les
quantités suivaiiies d'eau vaporisée dans les cinq couiparli-
meuis après les nombres de minutes ci-dessous indiqués :
1
NUMÉRO DU COMPARTIMENT
1
a
3
4
5
Flamme tie coke.
BriUaoto — —
elle sort it 427»
Tmipéraluft d» Vtau.
Après 0 minute
12*
ta*
ï'2*
20 "
ino*
ce*
«{•
40 -
lut)-
98*
'JZ'
80-
«0 -
100*
KNh
89-
Eaa wporitée en 3 henrea.
t^787
Deux autres expériences faifes sur un tube long de l'^as ,
divisé eu 5 compartiments , dont 4 de Zù centimètres , et le
premier de i5 c. , ont donné, après 4 heures d*ébaUUi<»i et en
cbaufi^nt à Taide du gaz d^éclairage dont la flamme reAroidie
sortait & SSO* :
Digitizeù by Google
41 fOHFACE DB OUCm
Efto ivtporéeQ,
- - 0,
9k7iî)
Surface (1)
d'Jvaporalion S™*
O-%a7O7<jo»»,07€7l
0^^,07071
3
Eau évaporée
p«r I- -|i
Ettu évaporée
0.
par 1™*
12k 8
9^.2
7it,6
Pour saisir avec ensemble les variations des quantités d'eau
vaporisée . oii [)eut représenter ces résultais par deux courbes
dont Ips abscisses seront les longueurs du tuyau , et les ordon-
nées seront les quantités d'eau vaporiisées en moyenne par
chaque longueur successive.
Le rayonnement intense do *'oyer altère la courbe dans les
premières parties de la chaulTr , iii;iis au-delà , l'influence de U
chaleur diminue de moins en moins.
$ 3.
Plusieurs problèmes Importants sont à résoudre pour expli^
quer et utiliser les résultats ci-dessus : le plus important pour
la pratique est de savoir la quantité d'eau que doit irapori-
(I) CeUe surface étant celle du pourtoar d'ao tnbe» égale «Dit
déi'itn.
at 5M j 3<> — = 7'*,071 pour lee dernière eompartineiiU , el la moitié «
9**,lf39, poir le premier.
Digitized by Google
DES CllALOlÉllKS A VAPEIR.
4S
8CT an niininiiini j our «lu'i! y ail fVononiio au bout de rann«^p ,
en d'aulK s in nirs , la limite à ciorincr à la surface do chauffe.
Pour le résoudre , ii laut dôlorminer ia dcp'-risf^ uccasiounée
par 1 mètre carré Uh chaudière , el leconuiuie que celle-ci
produit.
1" nFXHERCHE DE LA DÉPENSE POUP i'^' PE CHAlfFE A AJOUTER.
Le prix des chaudières est proportionnel à leur poids , et ce
poids égale:
la snrftice >c l*épai&settr x denMté 7, 7,
Les constractears prennent 10 poqr la densité à cause def
rivets et des recouTrements. (1). Le prix de iOO kil, de t6le en
Belf^que est de SO à 60 fr. On ajoute 1/5 pour les portes , bsir^
reaux, etc.; nous compterons donc 70 fr. pour 100 Itil. de idle (t),
NoQS admetterons que, comme dans le cas des chaudières à
récliauffeurs , i»* de tôle ajoutée est entièrement utilisé pour
la chauffe, et n*a joute rien à 1$ chambre de vapeur.
L'épaisseur « 1».8 . » . D +3*"* pour parois ebauffées par
la flamme du foyer.
= i^fti . « P 4- î"" pour parois npn chauffées.
n est le nombre d*atmosphères de presaiop effective.
D est le diamètre exprimé en mètres.
Le prix do 1"» de tôle est donc dans le cas où toutes les
parois de la chaudière sont chauffée^ par la flamme*
(f ) Ca France , on pèse généralement le» eliandièree. Lee babltadee ohéee
•ont eallee de Belgique.
{% i Cénéralemeut on fût la apifiee é« «tiaullb égale 1 90 fota oelle de la
grUte ; et le puids de cetUe surface c»i nugmeoté de |/5 t «illl 4o Wf9i le*
grille» . portes , etc. Si alors on (rouve bon (ravoir un accroissomoiil de
surface de c^^i^u^lVJ le poid» de celui-ci pc sera plus grevé de Tî^ocrûissennenl
1/5. I! serait donc pm juste dfl fairo f^upporit-r aux grandes surfuceâ de
cbaoffe cet excès de prix. — En France, on paie ^ëparéiDeot les griUes et
laa portée, c'est asseï rationnel. Lee ftiavilitrea se vendent 7$ à 1U0 fr. les
ItiO kilog. qoand elles ont de petite dhmètres. — Les prU de IN) i 60 francs
aont snrtont ceux des chandiires à réchaulTeors que l'en préftre en Belgiqne,
tant ponr récoR«nie dn conlNiatiWe qne pnnr ta Aicilllé do netloyago.
SURFACE DE CBADFPB
i-(l-«,8»D + 8"-)X-j35 X
100*
-s ISn]
Ponr les chaudières tabulaires, le prix du mètre carré des
surfaces non exposées à la flamme est :
On pourrait considérer comme surface soustraite à l'ardeur
du feu toutes les parties qu'on ajoute à la chauffe, et prendre
la formule des épaisseurs permises dans ce cas. Mais, dans le
problème qui nous occupe , il est préférable d*exagérer la dé-
pense pour rachat des machines , et nous adopterons pour tous
les cas la formule des plus fortes épaisseurs.
Nous devons encore tenir compte du prix des maçonneries
qui croissent en même temps que la sur£ice de chauffe. Mais la
quantité et la qualité des briques varient extrêmement d*ttn sys-
tème de chaudières à Tautre.
Les locomotives n*en employenl pas.
Les tubulaires fixes pour une force de 80 chevaux peuvent
n*exiger que pour 800 fr. de maçonnerie • en admettant 1** de
chauffe par cheval ; chaque mètre carré de chauffe est donc
grevé de tO tr, pour la maçonnerie.
Pour les chaudières è bouilleurs de 50 chevaux la maçonnerie
coûte 1500 à SOOO fr. C'est donc 80 à 40 fir. par 1">* de chauffe,
à cause de remploi des briques réfractaires.
Mais dans un accroissement de suriisice de chauffe on peut
employer des briques ordinaires , et Ton n'a souvent qu*è
allonger les cylindres sans augmenter les maçonneries des
extrémités. Aussi , on peut admettre que par ajouté à la
chauffe , la dépense de maçonnerie est : B ^ iO à SO francs.
La dépense totale par 1** est donc en francs :
L*intéf6t annuel exigible est 10 pour 100. L'amortissement
Digitized by Google
DË8 CHAUDIÈRES A VAPEUR. 45
peut aussi être évalué à 10 pour iOO. U faut donc que Tusage
de cette surface rembourse annoellemeut :
t> BBCBERCBB OB I.*£CONOHIB ANNUBLLB PRODUITE PAR OB CHAUFFB.
Admettons que la quantité Â kilogrammes se vaporise jutr
1") et par heure. En une année, ou 300 jours, à 10 beuies
par jour , c'esi 3,000 A kilog. gagnés.
Une chaudière à surface de chauffe étendue peut vaporiser
iO kilog. de vapeur par kilogramme de houille consommé.
Soit P coTi limes le prix de 1 kilog. de houille.
Les 3,000 A Kilog. de vapeur réalisent une économie de
300 Â P centimes , soit 3 A P francs.
3« RBCUERCHE DES CONDITIONS OU L ÉCOSiOMJE ÉGALE IK DÉPENSE.
Il faut <\uv réconomie 3 AP rêalis.''e paye au moins l'intérêt
et ramonk^semem annuels de la dépense pour la surface de
chauffe , donc :
ÎA.P- i[(M.«.ï^+3j.7 + 10i.S0]
d*où Ton déduit la quantité A qu'un mètre carré de surface de
chauffe doit débiter au momt par heure pour qn*il n*y ait pas
de perte k la fin de Tannée.
4» APPUCATiON.
Appliquons ctlie équniion ^M'iiérale et prenons pour cas
particulier celui drs cliauiiicres à réchauffeurs (du système
Farcot ou de tout autre système). — Les systèmes à hautes
pres>ioi].s t'iaiit l<'s plus écoiionii(iues , nous admettrons que
la pression eflLcLive est de fî almosphrres , et que les réchauf-
feurs que i on allonge ont 60 cenlinièlres de diamètre ; leur
épaisseur sera :
1,8 . 6 . 0,6 -f 3 - 9<»<»,48 , soit 10 millimètres.
46 WWkCR D8 CHAUPPB
Admettons que P, le prix de un kilogramme d( houille , soit
1 centime. — G^est moins dans les houillères , c'est plus dans
les lieuK qui en sont éloignés. Et d*ailleurs, les grandes surfaces
de chauffe permettent l'emploi de mauvais combusiibles. L'é-
quation générale donnera pour le cas qui nous occupe
3.A»'=-i[t0.7H-10à20 J
d où A -» à 6^
Nous ijuiivoiis adnictlrc que la niaroniHTie [lOiir Ifs n'f^iauf-
feurs a une vah'ur intermédiaire entre la nuirunnr-rif^ do tnbu-
laires et celle des bouilleurs. Donc A = en uioni^mk' 5,0 kilo^,'.
Celte quantité doit être vaijorist'c au moins par heure et par
ral'lre carré des dernières portions de chautic pour qu'il y ait
économie à la lin de l'année.
Si la tôle est peu épaisse , comaie cela est permis |.our les
rhaiulirrcs d'un itutil diainrlre et pour los systèmes tabulaires»
surtout loiS(pie la pression est plus faible; s'il, y a peu de
maçonnerie, un poun a rconoinitiiienienl descendre à un pouvoir
vaporisant de -4 cl même 2 kilug. d'eau par l™* de chaiitVe.
En Cornwall et dans les localités où le charbon est coûIlmix ,
on poui la descendre à 1/2 et même à 1 -i kil. de vapeur par
(AoK* avons UU en téte de celte note qu'on eUnt descendu à
kitag, par !■"*.) Nous ferons remarquer cependant qu*il est
dvaulagcux d«' ne pas imniobili.sfr li'op de capitaux et qu'il
faudra rester touj^ui s .lu-dessus de la valeur anuuua A.
Prenons A =^ 10 kiloy.
11 est facile de trouver jusqu'ofi il faut pousser le refruidisse-
ment pour avoir sur les dernières parties de la chaufl'e une
vaporisation A'* par i"* et par 1 heure.
Nous voyons par les expériences de Williams que quand le gaz
échauffant est à 427" il dégage par 0**,0707 env. ^^987de vapeur.
17« dégagent en moyenne 1 kilogram. par
et 170» dégag6ront 10 kilog. (1)
(I) Il faut remarquer cepeadaai que dans la eeconde expérience tfe
Williaine i atSO* n*oal dégagé qae d bil. ée vapeur. Ainai 40* dégage-
Digitized by Google
ras CHAIIDlfcUS A VAPBCH.
Ainsi dans ie cas ci-dassas il ne fkadra pas reflroidir -les
gas en dessoos de 170*. -«^ Ces gaz pourront d'ailleurs servir
ntilement sons d'antres appareils construits en tOle mince.
4. — RBCflBItCHB UB U LOI 00 MPROlDIBSEMStlT DB LA PUHHB.
Soit c la quantité de clialeor qui traverse par l' la tôle pour
un excès de f" de t* et pour une surCice 1.
A*ti sera la quantité qui passera pendant le temps fit pour un
exofes de température T et par une surface A f .
Ainsi
Cette équation générale donne la quantité de chaleur qui
sortira dans tous ic& cas possibles, lorsqu'on donnera la relation
eDtre la suite des températures du gaz échauffant, la suite des
vitesses et l'équation de la surface.
Les auteurs admettent généralement que rfi , c/ T et rf/» sont
constants et déduisent delà l'équation
Il n'y est pas tenu compte de l'épaisseur des cliaudières, qui
n'a d'influence que sur leur prix, et non sur leur pouvoir vapo-
risant; en cifot, l'expérience prouve que les dépôts de suie
et de calcaire qui se produisent sur les surfaces exiérieures et
raient en noyeaoe I kilog par 1"' et par 1 heure — Dans le chauffage k
la vapeur on admet que. pour un excès de tompératoro de , en 1 heure cl
par , il passe 11,8 calories; ce qui fail que, iii» d'excès de V laisseront
pas^> r calories et vaporiscronl l Ikilo^r (i't rio. — Mais, comme l'ont
remarqué Duloûg el Petit , la vilefiae du refcoidiââuiueal tllaot plu:i grande
poar dê gnsdft excès de tenpéntiiM , il est possible que chaque exc^
daSt* à 90* vaporise t kilog. d'eau pour les haalca lempdrauitw, feadis
qall fimt 30* à 40^ d*excèB, loraqae la teniidratttro de la flaatme est pins
CilMe. — l**diat dea snrteoaa doit avoir nae gnade iaflaeaea sar la valear
de eca eMlBres, aiasi <iae la feastitd et la vllaeia dea gas cbavds qai ctrcalenl.
= C . t . T . p .
Digitized by Google
ÀB SURFACE OE CBAOFFE
intérieures des chaudières ont une telle influence sur la conduc-
tibilité des parois métalliques que celle-ci n*a pas d'influence
sensible.
Toutefois, cette équation n*est pas rigoureuse, puisque
jamais Ton n*a une diffSreDce constante entre les tempéra-
tures du gaz et celle de l*eau. Le temps est aussi un élément
essentiel du problème, car, si le gaz passe dans un temps
moitié moindre avec une vitesse double, il ne sera refroidi que
moitié moins. Les variations de vitesse qu*éprouTent les gaz
plus ou moins dilatés, sont assez faibles pour que nous n*en
tenions pas compte dans les calculs ultérieurs , ' nous nous
bornerons à indiquer le moyen d'évaluer celte influence. Nous
devons traduire analyliquement qu'à mesure que le gaz avance,
son volume, Y refroidi, se contracte, ce qui diminue sa vitesse,
T
V à T. Soit Bel y la section et le volume à la température 0«.
t • u
"tX S, = V, = V,(1+«T)
hmggeur 1 mttre V.
i" temps t pour décrire 1 mètre
d où rf* - ^ V, (1 -+^«t) j ^ ^ V7 (Tf^
Toile est la valeur îi substituer dans l'équation générale.
Ce ([ui inlîue surtout sur la quantité vaporisée, et ce dont
nous tiendrons exclusivement comi)te, c'est la variation rfT des
températures du ga/. dans le tul)e. Pour l'évaluer, prenons sur
la longueur de ce tube deux tranches successives de longueur
égale et inOnimenl petite r/f; nous admettrons que l'eau tout
autour du tube suit \\ la température 5 constante d'ébuHilion.
La lerapéralure du gaz chaud est devenue moindre eu passant
d'une tranche à la suivante et celle diminution d T de la tempé-
rature est due à la quanliié d Q de chaleur qui s'est échappée
du tube dans l'espace compris entre les deux tranches
consécutives
m.c.dl^dCi {\]
en nommant m la masse du gaz chaud.
c . son calorique spécifique.
Digitizeù by Google
DES CHAUIMÈBfiS A VAPEUR. 49
Si nous admettons la loi du refroidissemeni de Newton , la
quantité de chaleur transmise par une tranche infinimeut petite
sera proportionnelle à la section rayonnante a . d ( et à la diffé»
renée de température T ~ a qui existe entre les deux parois.
Nous admettons aussi qae la vitesse du gaz n*a pas sensiblement
changé en passant à travers une tranche infiniment petite.
Donc:
a est un eoefficient fonction de Tétat des surTaces =fr conduc-
trices. Il îxai — , parce que la quantité Q diminue à mesure
que l augmente.
Les équations [1] ei [ 2] mises en regard donnent :
medT^ — a<(MT — «) d*où en prenant l'intégrale définie
entre les iimilesTetT»onaura;j^log. dfc (T — ^')]^ « — —
d'où T-««=b(To 13] (1)
Ainsi y les distances ûu foyer croissuiU en progression nritli-
méiUjue, les excès de tempt' rature de la flamme sur Veau am-
biante , décroissent en prognasion géométrique (2).
(1 ) De là on pourra déduire la valear 4T à subatilner dans réqoation
générale de la page 47 et obtenir q.
(2) Je ferai remarquer Tanalc^ic qui existe enlrc cette loi et celle qui
régit la suite des températures T d'une barre chaufl'ëc à T. à un bout et sa
pro longeant d'une quantité 1 dans une atmosphère à 0* (Voir ie< traités de
Fourier cl de Poisson). Cette loi est :
ëqvatioii ob K m \/ ^ a étant la section de U iMurre, c son contour,
» <i«
h sa condvclIbiUlé «xtérîeare, k sa condnclibilllé intérieure.
A f«t une eonstsnle de proportion qvi devient ~ 9 pour l infini.
B»> • ««o >"
Ce qni donne In relation, citée dans les traités de physique, entre les
levpératnres anccessivea de la barre :
TOUS XI. 4
Digitized by Google
SURFACË DE CilAUFFE
j 5. — HF.I.IIFK- i!K |)K LA OrANTllK TOTALE VAPORISÉE PAR UNE
LONGUKI ii i lit TLIlE ClULl». — KAI'l'OUT ENTRE LES QUANTITÉS
VAPORISKi S CAR DES LONGUEURS SUCCESSIVES EGALES. —
APPLICATION.
On déduit facilement de l'équation [3] la valear deQ , quantité
de chaleur, et par suite de q , quantité de vapeur, qui se dégage
tout le long du tube.
Nous l'obtiendrons immédiatement en remarquant que :
m
.c.(T.-.)(l-J— i)
- pi.c.{To — 9) \i — « J[A]
On aurait pu obioiiir celle valeur par la quadrature de la
coucbe de vaporisation :
T, _0 ^ T, — » ^ fa - 0 ^
Tt ' 0 Ts — e T, — e""
Loi donl l'ex.icUtudi' a lHi' venliét- par les expérifiiios (tfi M. Dpspjvtï.
Noos serions arrivt^s u une loi analuiçuc 8i, aa lieu de parlir lu loi de
MuwloQ qui D'esl qu'approximative, iioos avions pris la loi beaucoup plus
rigoureuse de Palong cl Petit. Ea effi&t, on peut dédeire de eelle*d qoe
o<i Q est la qoeoUti de chaleer cédée par la longaeer l ;
I est la long ueor de lobe ;
A e&l une conslanle spéciale pour chaque appareil, elle éga*
lait 2.037 ( t ,r»77)® dans celai de Dulong et Petit ;
II est une roijstanto — f,077;
T est l'i It iiipéraluro. du corps qui .s»? refroidit
hUit tiii regard de l'équuiiùD mcdT = dQ , elle dooat; ;
a* — 1 m.c.
Alog.a ^ a*(aT —
Digitized by Google
DBS CHAODIÉRBS A VAPBUR. $1
<l*oft en intégnint entre les limites i ai, et/ »o ,on déduit
ré<iQ&tion IA\ ci-dessus (1).
On en déduit qne q^, vaporisé entre /« et ou entre et T, ,
que^,, - - (.et/, - T.eiT,.
pourvu que etc. = I «,sontdans le rapport de
650
II. c. I
Ht.C.
(.-,--)
650
m e
Ainsi 1° /i' ra}>])ort entre les qnnntités vaporisées sur des lon-
gueurs éijales cmsécvUves est un nombre constant.
Ce nombre sera d'autant plm faible qm la qtutnlité m de
gaz qui passe sera plus forte.
Voyons si Us quantités trouvées expéfimentalemeflil par
Williams .suiit dans un rapport constant.
11 a vu que l'on obtenait sur chaque 30 centimèlres cousé-
cutifs de sou tube une évaporaiion de :
i\m . 0^906 0>.4«t .
Cesl-à-dire q^ q, q, q^ .
Les rapports. -^«^=.1,87
0.651
(f) Poor simplifier les applications , on peut employer le ddveloppemeni
XX* jp*
— — i+-jj — TYT ******* •"***tiiiianl, on a :
a(T,><)t j faiy I , / gt \. I , i
« — 65Ô— l * - [^.l'T^ +[^)rî:iT- - ' 1
et, pour ï peut: ,«ai!î^ ( I - ^-^).
Digitizeù by Google
52 SUtFACE DE CHAUFFE
La loi que noQS avons donnée ci-dessus est donc remarqua-
blement confirmée par Texpêrience.
Dans les premières parties du tube , le rayonnement du foyer
altérera toujours fortement les résultats.
1,37 » *
L'écjualiun . -ï- ^ s= etc.
nous permet de déduire que pour Tapparcil de Williams
i log. 1\37
et que; T — 100»
1,37 . d'où A =
log. t'.Û'",3
T«— 100» To — 100
équation qui doune lâ température de la fumée à une distance
i'" quelconque du foyer.
Elle nous fournit le tableau suivant , où To , la température
initiale de la ilannne , égale iOOO*. En admettant que chaque
excès de température de 30® vaporise i'' d'eau par l'^' et par
heure, nous avons pu inscrire en rr-ai d des divers excès de
température les quantités appro]Limatives de vapeur qui y
correspondent.
l
EXCÈS
QUANTITÉ
DISTANCE
DB
TAPORItÉS
T.
ou
TEMPÉRATURE
PAR
EXISTENT
SUR
CES EXCES
LES DIVEBSES
L'EAU
>AB
TEMPÉRATURES.
AHBIASTC.
llXUaS IT PAA 1»'.
1000.
0
900»
30k
900*
0-,H
SOO*
800»
G-SΫ
TOC»
700»
C«,58
ecc-
600»
0»>,S0
l€k
;;oo«
0»,77
m*
400»
i«,(Kf
soc*
ICk
300*
soo*
I
Digitized by Google
DES CFI.VI'IIIÈRES A VAPEUU.
53
On voit avec qnello mpiciiiL' doivent croître les longueurs qui
produisent un même refroidissement; si les p^.iz qui passent
avaient été en plus grande masse que dans l'appareil Williams,
les accroisseraenis auraient varié moins rapidement et auraient
été plus considéra])les.
GoNCLOSiON. ^ 1« Qmmd ta mrfaeedeehauge crcU en progrei-
iion arithméUqne , la ipumtUé totaie de vapeur produile crvit
suiwmt une pmctton iCufte progreuion géométrique
Cette quantité croit de moins en moins vite, et ce n'est que
par une surface de cbauffe infinie que toute la chaleur sera
soutirée au gaz.
Le rapport entre les quantités vaporisées par des longueurs
égales consécutives est constant et d'aiiirnit plus voisin de Tunilé
que la masse de la flamme est plus grande.
^ Pour qu'il y ait économie , teeportiane les plus froides de ta
chauffe doivent détnter au moins par mètre carré et par heure
une quantUé Â dt vapeur égale à :
P étant le prix en centimes de 1 kilog. de charbon ,
n le nombre d'atmos[dirres ,
S la surface ayant le diamètre D.
Digitized by Google
NOTICE
SOI mit
■AGHINK A SCIEft LIS BACHES TBNBRfiS
«
KAil^LOitE AUX CÂRUiÉUES rVlilMUiNT ^ SAVOIE),
PI»
Al* LEBRUN ET Ca. DEMANET,
ÉtÈVES IIICÊMILDBS UBS HIHES.
On rencontre en Savoie, le long du RhAiio, et principalement
à Pyrimont , près des frontières de la Suisse , un gisement très-
puis^s iîU de calcaire j»rossier qui est pon Oralement employé
comme [)ierre de cnnsiniriion dans le midi de la rraïu'i'. Cr
calcaire, d'après les géologues du pays, appartient au système
néocomieii , et correspondrait à rAachenien de Du mont. Il est
tendre , à prains moyens ; sa couleur est blanclie , el l\ mesure
qu'il perd son eau de carrière par l'exposition h l'air, il devient
de plus en plus dur. Ce gisement se trouve au niveau du Rh6ne
et forme une couche horizontale de 6 à 7 mètres de puissance ,
recouverte par d'autres terrains sur une hauteur de 40 à 45
mètres environ.
Cette roche s'exploite par grandes chambres qui atteignent
quelquefois des dimensions considérables, de à 30 mètres
de côté.
Anciennement, pour exploiter ce calcaire, on agissait à la
manière ordinaire en détachant de gros blocs irrégulîers, un
à un, au moyen de coins et de leviers ; mais il en résultait évi-
demment un très-grand déchet. Aujourdliui on est parvenu à
remplacer le travail de Thomme par celui de la vapeur et Ton
fiiit usage & cet effet d'une machine très-Ingénieuse , qui scie la
roche en gros parallélipipèdes réguliers. Cette méthode offre
beaucoup d'avantages : le déchet est pour ainsi dire nul et Ton
Digitizeù by Google
MACHINE A SCIER LES ROCHES. S(t
obtient de» blocs d'une ir^B-graiide régularité , pouvant être
immédiatement employt^'s dans les comtruetions.
La machine est fort simple; elle se compose d'une scie sans
fin formée d'une chaîne ^ la Vaucanson, munie de cinq dents ou
rabots R, R, (fig. 1 et 3, pl. 4), qui viennent l'un après l'autre
gratter contre la roche et pratiquent ainsi des rainures verticales
d'environ 1 mètre de profondeur et de 0"',03 de largeur. La
cbaine s^enroule autour de deux poulies maintenues .«olidement
dans un plan vertical; la poulie supérieure reçoit un mou-
vement de rotation au moyen d'un petit cylindre n-^cillant; le
mouvement est régularisé par un volant. Le loul csi monté sur
un chariot en fonte placé sur dt»s rails; il peut avancer de lui-
même au moyen du mécanisme suivant: une vis sans fin,
recevant un mouvement de rolaiion par l'arbre de la poulie
sn[)éiieure , a^Mt , an niny^^n d'un [u^uon , sur une crémaillère
horizontale placée sur le sol entre les rails.
Pour installer une de ces machines, on place une certaine
loni^neur de rails parallèlement et à côté de la rainure que l'on
veut prati({uer. La crémaillt re s'adapte au milieu au moyen de
broches lixées aux liilles. A mesure que le chariot (|uitle une
paire de rails, ou enlève celle-ci et on la l'cporle en avant avec
la portion de crémaillère con cspondante.
L'avancement du chariot peut être facilement modifié en
changeant les dimensions relatives d(^s poulies; il est, du reste,
eu rapi)oi t avec la dureté de la pierre ({ue 1 ou veut découper.
A Pyrimout , sa vitesse varie de 1"',bO à 2",00 par lieurp.
Cette machine ne pratique que des rainures verticales; quand
donc un bloc est dégagé sur ses quatre faces, il faut encore le
détacher à la partie inférieure au moyen de coins et de leviers.
Voici la manière dont on dispose le chantier dans une exploi-
tation de ce genre ; la carrière est exploitée par gradins ayant
un mètre environ de bauteur; sur cbacun de ces gradins est
installée une de ces petites machines. Quant ù ta partie supé-
rieure a ^ (fig. 4), elle doit nécessairement être abattue à la
manière ordinaire, sans le secours des machines. Tous les
gradins avancent successivement en même temi>s que ce cra-
botage supérieur.
Digitizeù by Google
56
MACiflNE A SCIER LES ROCIIES.
Chaque gradin est d'abord divisé par des rainures longitudi-
nales qui ont la longueur da chantier et espacées chacune de
un mètre environ ; puis par d*autres rainures transversales dont
la longueur est égale à la largeur du gradin et espacées de deux
à trois mètres. Il ne reste plus alors qu'à détacher successive-
ment chacun des blocs avec des leviers , ainsi que nous Tavons
déjà dit. On obtient donc de la sorte des pierres ayant environ
O"»05 de hauteur, i'^M de largeur, et 2",00 îi 3'»,00 de longueur.
Ce système a été trouvé si avantageux à Pyrimont qu'on fait
actuellement des essais sur une machine construite d'après les
mêmes principes, mais pouvant scier horizontalement, ce qui
permettrait de supprimer entièrement le travail d'homme.
LÉGENDE DE LA PLANCHE.
Figures 1 et 2. .4. Chaîne à la Vaucanson s'enroulaiit autour
des deux poulies P P'. La figure 3 moulre le détail de la chaîne
et de la poulie supérieure.
R. R. 5 dents ou ratfùis adaptés sur la chaiae et servant
& creuser les rainures.
C. Cylindre oscillant agissant par l'intermédiaire d'un arbre
coudé B sur la poulie P.
V. Volant.
F', Poulie transmettant son mouvement de rotation à l'aide
d'une courroie à une autre poulie P"' .
L. Vis sans fin fixée sur le même iirbi o (\nc P ".
M. Pignon transmeitanl son mouvement à un second pignonD
engrenant avec la crémaill're K.
Q Q'. Plaques en tôle maintenant les deux poulies P P' dans
un plan vertical.
CH. Rainure creuséo par la scio.
S 7. Surface du banc à exploiter, sur laquelle reposent les
rails r, r.
Figure 4. Disposition d'un chantier.
liège t l6 17 janvier Uti2.
Digitized by Google
mm vmsMm
rooft va
PERPfiGTIOj^NBàifiMTS APPORTÉS AU TRAlTBMfiNT DBS
BONBRAIS DE FER DANS LES HAUTS-FOURNEAUX,
PAR
MM. EUGÈNE BOULANGER ET JILES OILAIT.
Jasqae maintenant , le traitement des minerais riches a pré-
senté des inconvénients tels, que l'on avait renoncé à les traiter
purs. On les associait à des minerais pauvres^ de façon à former
un lit de Aision rendant en poids au plus trenle-dnq pour cent
de fonte.
Dès l*instant où cette proportion était dépassée , li^ fourneau
présentait une allure cliaude on s^lie , accompagnée de la
formation de laitiers poreux et les parties inférieures du fou^-
neau, même celles formant le milieu do la cuve, se corrodaient
au point que la durée d'une campagne était assez restreinte.
En Belgique, les minerais présentant ces inconvénients sont :
roligiste , les carbonates de fer crus ou grillés et les minerais
Hclies de la Campine et des Flandres.
Lesdifficultés rencontrées, surtout dans le traitement de roli-
giste , ont fixé Tattention de la Société des anciens élèves sortis
de l*ÉGOlede Liège, au point que cette Société a mis au concours
la question suivante , restée irrésolue depuis près de deux ans :
« F^ire connaître le traitement du minerai oligiste ; les raisons
> qui s^opposent à son emploi dans une proportion plus forte
• que celle qui est généralement usitée aujourd'hui et les per^
t fectionnements que Ton peut y apporter. »
Digitized by Google
Î5S TRAITEWK.M DES MINERAIS DE FER.
Le but du pr^^sent brevet est donc la résolution de cette
question îi laquelle se trouve liée celle du traitement des
miiiornis riclies , soit carbonato do fer grillé ou non » soit des
minerais de Campine ou des Flandres , quand le traitement de
ces minerais aura lieu dans les circonstances qui seront
t'jnoncfTs plus bas.
Jusque maintenant, on a partagé les minerais on mines
froidos et en mines cliandcs. La pratî((nc , sans se rendre
conii)le du motirde ces dénoniiiialioiis, avait cependant reconnu
qu'au fourneau , les minerais IVoids exigeaient plus de coke
pour leur traitement et qu'ils donnaient souvent des laitiers
chargés de fer, tandis qne les minerais chauds, tout eo exigeant
moins de coke, donnaient des laitiers moins ferreux.
La i .nson des difT('>rences oliservres réside, î^elon nous, dans la
faciiiié de rrd'iction présentée par ces deux espî'ces de minerais.
Les uiin^'s cliaudes comprennent celles dont la réduction peut
être complète avant qu'elles n'atteignent une zône du fourneau
jouissant d'une température as^ez, élevée pour scoi ifier l'oxyde
de ler non réduit par Toxyde de carbone. Ce sont généralement
les mines arf;i!o-calcaires d'une richebae de moins de 3o %.
Les mines fi oides compreiinerjt :
1° Les minerais siliceux où la totalité, ou une partie de la
silice, est à l'état libre. IK'S l'inslant où ces minerais arrivent
non réduits li une zône turlement échauffée du iourneau , la
siiicalisation de l'oxyde de fer non réduit s'exécute.
2» Les rainerais trop compacts. Cette propriété s'opposant à
ce que les gaz réducteurs i)uisseni facilement exercer leur
action jus(ju'au centre des fragments de la mine, il arrive alors,
lorsipie ces minerais aiieignent une zone assez fortement
échauffée, que la transformation en protoxyde s'eûectue rapi-
dement, sotis l'inlUience de la gangue.
3° Les minerais trop riches , la quantité de laitiers formée au
creu.seï devant êlrt' eu rappoi t avec la quantité de gangue que
la mine conlieiil. Dès l'instant où la quantité de lailier formé
n'est pas en (piantité suOisante [ioiir partager convenablement
au creuset, avec la idnic ci h-s gaz provenant de la combustion
du carbone, le calorique qui y est produit, les gaz s'échuppcut
Digitized by Google
TRAITEMENT DES MINERAIS DE FER. SI
des parties basses du fourneau avec une température telle que
le haut de la cuve prend une élévation de température qui
donne Iteu à la scorificatîon des minerais. Les minerais riches,
ayant toujours une certaine compacité, présentent eu plua l'in-
convénient attaché au n» 2.
4<* Les minerais carbonates. La décomposition des carbonates
exige, comme on sait, une certaine température et donne lieu
& une absorption de calorique provenant de ce que l'acide car-
bonique se dégage du minerai en passant à l't'tat de gaz. Ces
minerais ne peuvent donc commencer leur réduction qu'après
qne l*acidc carbonique se soit dégagé à l'aide d'une température
déjà assez haute. Après le départ de leur acide , ils atteignent
de suite une zône qui favorise la formation de silicate ferreux.
De plus, ces minerais , qui ne présentaient qu'une richesse de
30à3o "'o avant le grillage. arrivent, aprîîs l'élimination de l'acide
carbonique, k donner une njatih'e grillée contenanl 45 îi 50 %
de fer et présentant les inconvénients attachés aux mines trop
riches.
Pourquoi maintenant , selon que la n'diiction est, ou non,
accompagnée de formation de silicate ferreux, distingue-t-on
les minerais en mines froides et en mines rliaudes? La raison
en est simple. C'est que le silicate terreux, une fois produit, n'est
plus réductible qu'avec grande con<f»nimatiorj de couihustiblu
et que, par kilog. de fonle provenant de la réduction de ce sili-
cate , il doit se faire une consommation de 0*^,78 de carbone en
plus que si cfMte quantité de fonte provenait de la réduction de
l'oxyde de îer par l'oxyde carbonique.
Jusque maintenant, les minerais riches avaient élé Uaités
avec des proportions de coke telles (jue, malgré l'insuffisance
de laitier, la quantité de carlmnc consommé était sulhsante
pour compenser l'absorption du calorique résultant de la ré-
duction du «ilicate de fer tonné. On n'obtenait, dans ce cas,
que des tontes jdus ou moins blanches , le minerai ne rendait
pas tout le fer qu'il contenait et il y avait production de laitier
ferreux, avec grande coiisommation de coke.
nirtyrn que nous proposons pour obvier h ct s mconvé-
nieuib, consiste à proportionner la quautiié de coke à con-
M TKAITBMEirr DBS VimmAIS IMB FBR.
sommer avec la quanlité de laiiior :\ produire, de façon à ce
qu'au creuset la quanliti'- de ohalt ar drveluppée puisse se
partager convenablement eiiire la funi(3 et le laiiicr, d'une part,
elles gaz de l'autre, pour (jue les deux pioniitM-s sorleni du
fourneau U la tempôi attire qui leur convient et que les gaz ne
jouissent pas d'une leiiipérature assez élevée pour scorifier au
hant de la cuve l'oxyde de fer du minerai. Celte partie du
fourneau jouira alors d'une tenipciature assez faible pour que
des minerais compacts ne s'y scorifieni pas , (piand ou aura eu
soin de les charger au foui-neau en menus fragments.
Au riioyen d'expériences faites sur le laitier et la foute sortant
du fourneau, nous sommes arrivés à constater :
1° Qu'en affînage, un gramme fonte possède , au sortir du
fourneau, :: 9 calories. Que dans la même circonstance, un
gramme lai ier en possède 433. De plus, que le total de calories
enlevées au fourneau par iOO kilog. fonte et le laitier ([ui y
correspond , forme les 50 "/o du nombre de calories développé
par le carbone du combustibb' consommé pour labriquer ce
poids de métal.
Qu'en moulage en n»* supérieurs, un gramme fonte enlt've
337 calories, un gramme laitier 492, et que le calorique enlevé
par 100 kil. fonte et par le laitier qui y correspond forme les
45 7o du nombre de calories développé par le combustible ,
c'est à-dire par le carbone passant à l'état d'oxyde.
En admellaul que un gramme de coke renferme 0«^.S2 carbone
et 13 % cendres , on U uuve que celle quaniiié de combustible
peut dégager , en se transformant en laitier et en oxyde de car-
bone, une quantité de 1 ,950 calories, chilTre qui représente assez
bien l'etfet utile d'un coke couieuaut 13 7o cendres et 5 ma-
tières volatiles.
Cela dit , chercbons , d'après la quantué de laitier formé par
des minerais de ditïérenles richesses , les ([uanlilés de coke à
consoiiuuer , soil dans la fabrication de la fonte de moulage ,
soit dans celle de l'attinage.
D'apiès les richesses suivauies de minerais cl en ne tenant
compte que du laiiier provenant des gangues auxquelles on a
fait une addition de chaux sous forme de castiue , c'est-k-due
Digitized by Google
TRAITEIIBIIT DES MIIIBRAIS DE PBIt. 6t
abstraction feîte du laitier provenant des cendres du combus-
tible, on trouve que pour des miuei ais rendant eu fer
85% aO*/o 40«/» 45«/« 50*/«
il se foimc par kilog. fonte les quantités suivantes de laitier
3SiO 2Sâ5 1^60 OSâÛ Q^Jbù.
Il est facile de saisir que les quantités de chaleur à prendre
dans ces divers cas de ricbesse , par la fonle et le laitier, sont
pour les fabrications de :
RiebesM.
30 "/o
45 °/o
50 o/o
AHimge,
Foula.
Lailiw.
Calories par le' de
foDle fabriquée.
X 309 + 3«M0 X 433 = 1651 calories.
1 X 300 2 ,25 X 133 = 1283 »
1 X 309 -f 1 ,m X 133 = 1001 »
1 X 309 + 1 ,15 X t33 807 n
1 X 309 -i- 0 ,80 X 433 ^ 655 »
1 X 309 + 0 ,50 X 433 = 525 »
Richesâû. Foute.
85 «/o
30 «/o
35%
iO%
45%
80%
Moulage.
I X 337 H- 3.10 X m
1 X 337 + 2,85 X 408
X 337 + <.60 X 498
X 337 + 1,15 X 492
X 337 4- 0,80 X 492
Calories par {^rnmmo
de foDte fabri4|u4e.
1868 calories.
1444 »
1134 »
903 »
730 »
X 337 + 0,50 X 498 — 533 b
Au moyen de ces données, sachant qu*en affinage les gaz
s'échappant du creuset doivent emporter, pour préparer la
charge, les 50 % du calorique produit ; qtt*en moulage la quan-
tité ainsi emportée forme les 55 %; il nous sera facile de voir
qutile est la quantité de coke à consommer.
Digitizeù by Google
$t nunBMBHT DBS MIMBItAIS DB VER.
Âffinaffe.
Richesse. Calorique à produirai Quantité de coke correspoodanle.
25 «/o 3;i0-2 1^69
30 «/o 2566 1 ,31
35 o/o 2002 1 ,02
40»/o 1614 0,83
45 «/o 1310 0,67
50 »/• 1050 0 ,54
MmUage.
Richesse. Calorique à produire. QuaoUlé de cokn correspoodiinie.
25 »/o 4360
30 o/o 3209 1 ,64
35 Y ^^498 1 ,28
40 % 2007 1 ,03
45 «/„ 1622 0 ,83
50 «/« 1295 0 ,66
Selon !* s richesses suivantes , on commeDcera donc par
100 kilo^. (le fonte.
25«/, 30»/, 35«/. 40*/« ^% i»0%
Affinage, 169^ 131 102 83 67 54 de coke.
Moulage, 164 128 103 83 66 »
Il est à remarquer que ce$ chiffres ne présentent ane eucU-
tude rigoureuse que pour autant que l*on n*aU qa*à parer aux
inconvénients de la richesse da minerai. Pour des richesses
de plus de S5 et en alBnage , il arrivera que ces chiffres
devront èire majorés pour des minerais alisolument trop com-
pacts ou carbonalés, afin d'obtenir au haut de la cave une
chaleur assez forte pour ne pas laisser arriver du minerai
non réduit dans les parties inlérieures du fourneau. Il en
sera de même en moulage, parce que la proportion d*oxjde de
carbone nécessaire à la réduction du minerai , et qui varie
avec la proportion de coite consommé par 100 kilog. de fonte,
ne se trouvant plus en aussi grande quantité qu*avaat , il s*ea
Digitized by Google
suhra une ceriaine lenteur de réduction que Ton ne pourra
corriger qu'en consommant un peu plus de coke, ou en restrei-
gnant le cbtffre de la production au point de ne plus consom-
iDcr au fourneau qu'une quantité journalière de combustible,
moindre que celle que Ton consommait jadis. S'il n'en était
pas ainsi, on arriverait à produire par jour et pour une con-
sommation de coke de â8»000 liiiog. les quantités suivantes
de fontes :
Rlehem.
Prodvelîoik «ttatg».
Prodaetlon iMutage.
i6,500 kîlog.
tS.600 MlOg.
SI ,300 »
<7.000 n
tl,900 »
40»/.
33,700 »
97,100 »
4f,700 »
33,700 »
50*/«
51,800 »
4Sy400 >
Comme le temps est un élément avec lequel il faulcompler
dans la réalisation d'une réduction convenable , il est facile de
prévoir que les quantités de fonte à obtenir quotidieiniement ,
au moyen de minerais d'un rendement aupéricur h 40 "'o, seront
limitées k des chiffres inférieurs à ceux relatée au Lableaii
préL-('(leiil. Quoiqu'il en soit , la production (|ue Ton o])lieiidra
sera toujours assez supéricui e à celle que l'un a aujourd'hui
avec des minerais d uu rendement faible , pour que la répar-
tition de certains frais, ayant lieu sur une production plus
grande , amène une réduction assez forte sur le prix de
revient.
Nous réclamons donc le bénéfice du brevet pour des lits de
fusion rendant plus de 35 % que les minerais ricbes , soit em»
piuyés séparément, soit combinés deux à deux, ou les trois
espèces à la fols , et mélangés ou non à des minerais plus
pauvres, ou à des matières capables de former du laitier , dès
que la consommation du coke sera :
1« Iln dessous de iOO kilog. de ce combustible par 100 kilog.
de fonte d*affinage.
S> £n dessous de ISS kilog. par 100 kilog. de fonte de mou-
lage en numéros supérieurs 1, S et 3.
64 TRjUTEMENT DES NINERAIS DE FBR.
30 £ji dessons de 115 kilog. par 100 kilog. de fonte de mou-
lage en numéros inférieurs 4 et 5.
Ces consommations ont toujours été dépassées, soit en trai-
tant des lits de fusion d'une richesse inférieure à 35 «/• parce
que la quantité de laitier formée était trop considérable , soit
en traitant des oligistes et des carbonates crus ou grillés,
faiblement mélangés de mines pauvres ou de matières suscep-
tibles de donner du Initier, parce que, à cause de la trop grande
quanlilé de coke employée , la réduction de ces minerais était
accompagnée de silicalisalion et que pour ];i réducliou de un
kilog. du silicate de fer formé , il avait fallu une majoration de
consommation de combustible de 0S78 carbone, soit 1 kilog. de
coke pour fabriquer la même fonte qu'avec des minerais d'une
richesse de 30 35 ^U.
Quand on traitera un lit de fusion composé exclusivement
d'o!i;,'isie, carbonates crus ou grillés , ou de minerais siliceux
riches de la Campine ou des Flandres, soit qu'un seul de ces
minerais forme le lit de fusion, soit que ces minerais soient
combinés deux à deux, ou les trois espèces à la fois, nous
demandons (ju'il nous soit accordé le bénéfice d'employer, comme
faisant partie du brevet, une certaine quautité de laitier de haut-
fourneau, afin d'arriver à former la quantité de laitier en rap-
port avec la quantité de combustible que l'on jugera convenable
de consommer par 100 kilog. de fonte , alors que par cette addi-
tion on parvient à former un lit de fusion qui , composé de
mines riches, de castine et de laitier, rende en poids au four-
neau et par 100 kilog. font» inoms de 190 kilu^;. de lauicr.
Jusque maintenant, en vue de Uaiter les minerais riches avec
des consommations ordinaires de coke, on employait soit des
additions d'argile, soit de schiste houiller, matières que Ton ne
pouvait pas se procurer partout, qui de plus nécessitaient cer-
taines dépenses et ensuite exigeaient pour leur transformation
en laitier, une certaine quantité de castine.
Le laitier ne coûte rien , n'a besoin d*aucune addition et est
une matière que chaque Ibnrneau a toujoura à sa dispo^tion.
Son emploi TéguUer au lit de fiision composé de minerais riches
n*avait jamaia eu lien.
Digitizeù by Google
TIUITEMBNT «ES MUERA» DE PBtt.
65
Au moyen des quantités de coke correspondant à la quantité
de laitier formé , Ton évitera que la chaleur, se portant au haut
de la cuve , n'aille contrarier la réduction en silicatisant une
partie du fer contenu dans des minerais qui , quoique riches,
sont par cela même assez compacts , et s. ils sont à gangue
siliceuse, raction de cette gangue ne pourra plus s*6xercer avec
la même intensité. Les minerais présenteront donc souvent leur
maximum industriel de rendement (1), tout en n'exigeant
pour leur conversion en fonte qu*ane quantité de combustible
inférieure à celle nécessitée jusquaujourdlmi. De plus, la
fabrication de la fonte d^affinage ne présentant de différence
de cémentation de fer, sur la fabrication de la fonte de mou-
lage , qu*en ce que celte dernière s'obtient par une allure de
fourneau telle qu'il y a absence dans la cuve de formation de
silicate ferreux , corps qui , par sa réduction au creuset et sous
l'action de la chaui , laisse dégager de l'oxidule de fer qui agit
comme décarburant , il arrivera que , par ce traitement , les
minerais riches seront aptes à la production des fontes grises ,
chose reconnue à peu près impossible jusqu'à ce jour.
Comme la fabrication de l'affinage comporte au creuset la
réduction d'une certaine quantité de silicate ferreux , silicate
dont la production au fourneau et au moyen des minerais
cause une perte de rendementde ceux-ci, nous demandons,
en vue de fobriquer de la fonte d'affinage convenable , tout en
laissant au minerai la faculté de se réduire complètement,
sans qu'il y ait formation de silicate de fer, que nous puissions
jouir du bénéfice d'ajouter au lit de fosion composé de mines
riches , oligistc , carbonates ou mines siliceuses de Flandre ou
de Cani| ine , traitées séparément , combinées deux à deux OU
les trois à la lois, mêlées soit à des minerais pauvres, soit à des
(1) Lw ricbesses des trois espèces de mines cïiéo» plos haut sont t poor
roligistft de 40 4 KB «/o ; poor le carbonate grilM de 40 à 30 «/• ; poar les
niaeittis riches de Campine et des Flandres, de 40 S3 •/»; pour le carbonate
crA de 31 4 3S •/« , nais alors la ipiantité de gangne qalls conticnneot esl •
loin d'atteindre la proportion que l'on rencontre dans les minerais bydratds
de nèoie rendement.
TOMB XI. 5
Digitizeù by Google
66 TRAITBIIBNT DSS MINEBAIS OB FBA.
matières capables de former du laitier on à du laitier tout
formé , une ceriaine quantité de scories de fours )i puddlcr ,
scories difficilement réductibles dans la cuve du fourneau et
qui « arrivant au creuset , fera Toffice d'agent décarboraut.
Comme , par suite du peu de combustible à employer pour le
traitement des minerais riclies et du faible volume de ceux-ci
relativement k la quantité de fonte qu*ils renferment, il arrivera
qu^un fourneau ayant une capacité ordinaire de cuve» se trou-
vera apte à contenir le lit de fusion d'une plus grande quantité
de fonte; qu*aiosi la cuve pourrait présenter soit une trop
grande hauteur, soit une trop grande capacitif ; que par en
inetiant trop de matières à préparer au contact des gaz. ceui-d
finiraient par s'échapper, trop complètement dépourvus de
chaleur, de l'ucon b ne plus ofirir qu'une évaporation trop lente
de l'eau du lit de fusion ; que , pour éviter que celle eau ne se
condense dans les parties supérieures de la cuve, il convien-
drait de diminuer la hauteur ou de re;3treindre le volume de
cette partie du fourneau; nous demandons que dans le trai-
tomenl dfs minei*aib riches à l'aide des données précédentes,
il MOUS soit accorflé le bénéfice de diiuinuer la hauteur des
fourneaux et tlo resii-cindre lu capacité de leur cuve.
Ka résumé, nous demandons doue de pouvoir jouir du béné-
ficL' (lu brevet.
i^' Dans le irailemeul de» lits de fusion composés d une seule
ou de plusieuis des trois espt^ces de minerais relatés plus haut,
alors ([ue l'on comliiiiera les quantités de coke îj consommer
d'après la richesse «les lils dn fusion composés de uiiiicrais
reiitlaiil plus de 35 alors ([ue la (piatitité de coke cousotumée
sera dans les propurliuus iiuinpiées à la i»age 62, selon ({ue Ion
marchera en fonte de moula;:t^ ou d'aiVuia^e el soil que l'on
ajoute h ces minerais du laitier ou des rnatières capables d'en
former , de manière à ramener par lOO kilog. de fonte une
proportion de laitier inlcrieure à IfO kil.
2" Pour l'addition au lit de fusion d une certaine quantité de
laitier de haut fourneau , soil au bois, soit au coke ; et pour
arriver par ce moyen à traiter les minerais riches à l'aide d'une
quantité quelconque de combustible.
Digitizeù by Google
mrrBMBirr des minerais de peu. 6t
3» Pour l'addition des scories de fours h puddler , non au
point de vue du traitement des scories, mais sous celui de
fabriquer une fonte d'affinage, au moyen d'une allure de four-
neau telle , qu'au lieu de produire cette fonte par une mauvaise
rédneiion de minerais, réduction entraînant une perte de ren-
dment, «m arrive à retirer du min^ le plus de fer possible,
tout en parvenanA à avoir une fonte d^ffinage produite par
Paction de ces scories sur la fonte plus ou moins grise obtenue
par cette allure. Cette troisième partie du brevet pouvant s'ap-
[tliquer lent , aussi bien au traitement des minerais pauvres
qu*ù cflui des minerais riches, dès Tinstantoti cette addition
ne serait assez considérable que pour avoir pour but le
traitement des scories et qu*elle se bornerait à mélanger par
quantité de lit de flision propre à donner, par 100 kilog. de fonte,
une quantité de scories de moins de 40 lûlog., chiffre à peu
près reconnu nécessaire pour donner au creuset la quantité
d*oxydale de fer voulue pour la décarburation de la fonte ;
ces scories seraient ajoutées en fragments les plus volumi-
neux possible pour empêcher leur réduction partielle dans
la cuve.
4« Pour la réduction de la hauteur de la cuve , soit de la
capacité on du volume de cette partie du fourneau , dans le
traitement des minerais riches à l'aide des données relatées
précédemment.
€iMrl«oi, to as f4vfiir im
ICLAlRAfiE AU fiAZ*
PABALLÈLB AVEC LES AUTBSS MOYENS OlKLAIRAOE ARTIFICIEL.
DISGUSSIOI^ DES FEfiFEGTlÛiNiNËmTS ,
SAMLËL ULGUKS,
imiiiiBn Gim , r. c. s.
L'éclairage au gaz n'est connu que depuis un demi-siècle et
déjk il est devenu aussi indispensable aux peuples civilisés que
le feu et l'eau.
La consommation de gaz d'éclairage augmente dans une
proportion beaucoup plus forte que la population ; celle-ci , en
Angleterre, se double à peine au bout de trente ans, tandis que
la consommation do gaz s est doublée en dix ans dans un grand
nombre de villes.
Cette progression rapide s'explique par la supériorité du
gaz sur tous les autres moyens d'éclairage, sous les rapports
du prix, du pouvoir éclairant, et de la facilité d'entretien.
Ain!» aujourd'hui on peut se procurer à Londres , pour vingt-
cinq francs , autant et de plus belle lumière qu'autrefois pour
185 à 800 fr. , selon que l'on employait le suif , lliuile , la cire
ou le blanc de baleine. Et en Écosse, où le pouvoir éclairant dn
gaz esl bien supérieur, on se procure, pour moitié prix, autant
de lumière qu'à Londres. Ce sont là des résultats économiques
que tout le monde comprend et apprécie.
Digitized by Google
ÉCUIRA6B Mt GAZ. 69
Ajootons que Ton épure aujonrdlitii le gaz avec un tel Buocès
qo*ou çwt remployer même dans les salons et les appartements
les plus riches des hôtels les plus élégants ; bientôt même on
ne craindra pas de remployer dans les chambres à coucher •
comme cela se pratique en Éoosse , qui a toujours été la con-
trée la plus avancée dans ce genre d'Industrie.
ÉOAllkAGB AU GAZ IIB U VOUOB PDBLIOUB.
Lliistoire de Tédairage des rues est assez curieuse. Dans les
premiers temps les administrations et lenrs habiles conseils
exigeaient que la lumière des lanternes à gaz fût au moins égale
à celle des anciennes lampes à lliuile. Cette condition , qui
n*était guère difficile à remplir, resta cependant la seule exigée
pendant quelques années. Les administrations laissaient aussi
aux Compagnies le soin d*allumer et d'éteindre les lanternes ,
ce qui eniiatnait celui de les nettoyer et réparer.
Nos compatriotes d*Outre-Tweed ont toujours eu la vue trop
longue pour se laisser entraîner dans une semblable erreur.
AïïsA en Ecosse , les autorités locales ne demandent aux Coài-
pagnies que rengagement de fournir une quantité de gaz aux
lanternes publiques; elles se réservent le droit de les allumer
et éteindre. C'est aussi ce que Ton rencontre dans quelques
villes du Lancashire et du Yorksbire , et c'est ce qui devrait
être partout; car la pratique contraire est absurde, comme
nous le montrerons plus loin.
Dans les premiers temps donc , les Compagnies n'étaient que
trop heureuses de pouvoir bouleverser à leur guise le sol des
rues et fournissaient le ^,'37 aux lanternes publiques à n'importe
quel prix. 11 est évident qu'elles s'imposaient des sacrifices,
puisque alors elles fournissaient l'éclairajîe public au môme
prix qu'aujourd'hui, tandis que le mMre cube, qui coûtait alors
au consommateur privt' fr. 0,67, ne coûte plus que fr. 0,18.
Lps premiers becs brûleurs n'étaient probablement pas aussi
grands que çf^nx d'aujourd'hui, et au lieu des becs actuels en
éventail , consommanl 1i2 litres à l'heure, on ne faisait usage
que des becs en ergot ne consommant que 85 litres. Même à ce
Digitizeù by Google
ro
ÉCUIRAGB AU CAS.
dernier chiffre, la consommation annuelle de chaque bec, du
coucher au lever dD soleil, était de 368*»*, de sorte que, d6-
duction des fhiîs d*allumage, de nettoyage et autres, rédairage
public au gaz était fourni à raison de 86 c" 1/S , tandis que
les particuliers le payaient 66 l/S.
En tenant compte des conditions ot se trouTaient les usines
à gaz il y a quarante ans , les Compagnies ne pouvaient pas
sans perte livrer le mbm cube de gaz à 86 e>« i/S et cependant
on n*en voit aucune qui ait refusé de signer un engagement
de fourniture è ce prix.
Je suis loin de vouloir justifier pour Védairage une pareille
diminution des trois dnquièmes sur le prix payé par la conaoui-
mation privée, mais je crois que les administrations commu-
nales ont droit à une réduction notable qu*ott peut évaluer à 86
pour cent. Ce droit se Justifie par Timportance de la consom-
mation, tes garanties de payement, Téconomie des Araisqui
résultent do règlement de nombreux petits comptes, la nature
du service qui est payé par tous les contribuables , et enfin
comme une compensation de Tautorisation concédée aux Com-
pagnies de bouleverser le sol des rues.
Ajoutons encore qu^il arrive fréquemment qae les usines k
gas accordent une réduction égala et même plus grande I
d*aulres consommateurs qui, malgré le cbiflï« élevé de leur
consommation, sont loin de présenter les mêmes conditions.
BASeS DBS COmUATS POUR L*ftCUlltAOK PDIIUC.
On peut les classer comme suit :
1. Les Compagnies se char^eni de fournir le gaz, d'allumer
et d'éieindre les lanternes et de les réparer à raison d*un prix
déterminé par bec et par année. Telle est la base des contrats i
Londres et dans la plus grande partie de TAiigleterre , excepté
dans les comtés de Lancaster et dTork . où Tédairag^ public
se paie en raison de la quantité de gaz fournie ou du nombre
d'heures pendant lesquelles les becs ont été allumés.
Celte classe de contrats se subdivise en deux genres selon
que les lampes appartiennent ;
Digitized by Google
ÉCUnUGE AU CAZ. 71
a. Aux Compagnies.
b. A raduiinistralion locale.
Lors([U(.' les lampes aiipartienneiil ù la Compagnie, le prix se
calcule d'après (l'ois éU^monts , comme suit:
1» On délermine la quantité de gaz à fournir par année en
multipliant le nombre d'heures d'éclairage par la consommation
par heure, puis on admet par raille pieds cubes (SS^'.Sl ) un
prix inférieur à celui que paie le consommateur privé le plus
favorisé.
S* On évalue les frais pour allamer et éteindre les lampes ,
réparer les appareils et peindre les poteaux.
3* On estime Tannuité nécessaire pour Tamortissement du
prix des lampes et des poteaux.
On est loin d*avoir des résultats même approchés sur la
quantité de gaz consommée par Téclairage i)ublic. Prenons
comme exemple Londres, où les contrats stipulent en (général
que la consommation , par heure , doit être de 142 litres.
D*abord, il s*en faut que les brûleurs soient tous identiques,
et même si cette condition pouvait être réalisée, on aurait
encore les variations de pression dans les maîtresses* conduites.
Cette pression est généralement maxima au moment de l'allu-
mage et diminue le reste de la nuit. Enfin , selon les lieux ,
elle varie de 6 à 9 cent, de hauteur d*eau et pour la moindre de
ces pressions, la dépense de gaz par les brûleurs ordinaires est
déjà supérieure à U9 litres. En hiver, la pression initiale se
maintient jusque vers sept heures et elle diminue alors de
5 h 7'"'»; des diminutions successives ont lieu à iO et à 11 heures
d'environ un centimètre chacune , à minuit et à 1 heure du
matin de i 1/3 centimètre, ce ({ui réduit la pression restante
environ deux centimètres et demi , valeur qu'eUe conserve
jusqu'au lever du soleil , moment où i*on éteint les lampes.
Ces chiffres s'appliquent au quartier de Westminster, éclairé
par la Chartered Cas Company , Hor. eferry^oad. C'est dans
ma propre habitation, li, Park Street, que j'ai mesuré les
pressions au moyen d'un manomèlre écrivant, pendant la
denitèro quiii/ainc d'octobre 1860.
Voici le& résultats que j'ai obtenus ;
7-i
ÉCLAïRAr.E Al GAZ.
A
5 11.
du soir, la pression moyenne était
de 78"""
,23
))
»
8
97
,79
»
6
v
I»
84
9
7
»
»
»
7i
,t7
»
8
1»
71
,88
»
9
»
>
1»
7«
.18
10
0
j»
61
,23
»
H
11
»
»
»
51
,81
))
12
))
36
,32
)>
1
matin
»
»
99
22
4 A
,10
)}
2
»
»
»
22
,61
»
3
9
»
23
M
n
i
9
»
22
,86
))
O
9
1»
22
,86
n
6
»
»
22
,G1
>
61/2
»
»
23
,88
Le total.
• •
787
,92
divisé par 16, donne une moyenne de 49»"',S5.
Ces pressions sont beaucoup plus fortes que celles qui
étaient données durant rhiver précédent , et il est probable
qu^avec les robinets complètement ouverts et avec cette pres-
sion de 8 cent, la consommation de gaz eut été conforme k
celle exigte par le contrat.
Dans le district de Westminster le contrat exige qu'il soit
fourni aux lanternes 71 litres de gaz de cannel ooal par heure,
représentant une lumière de 10 bougies. Mais en général les
robinets ne sont pas entièrement ouverts; Vallumeur tourne
la def ]usqu*à ce qu'il lui semble que la flamme ait pris un
développement suffisant. Gomme cet allumeur, qui est cbargé
de cette fonction importante de régler Téclairage public , est
en général un ouvrier ignorant entièrement les lois de la
pression , et par suite incapable de juger ce qu'il advien-
dra et de la pression et de la flamme quand il aura quitté la
lanterne , il en résulte des irrégularités graves. En supposant
qu*au moment où il règle la flamme la pression est celle qui
convient ponr fournir la quantité de gaz voulue par le contrat»
Digitized by Google
ÉCLAIRAGE AU GAZ.
73
rouinie la pression diminue pendant la nnit , la consommation
de la nuit sera en total inférieure à celle qui est due.
Si les robinets sont ouverts, dès le commencement de la nuit,
de façon à fournir une dépense de 7t litres à l'heure, et si
nous admettons que la dépense varie en raison directe de la
racine carrée de la pression , nous trouverons la consommation
moyenne pendant la nuii par la proportion suivante :
^/ 78,23 : y&Ô — 71 : 56,72
soUSO^'/o de moins que la quantité voulue. Il est cependant
plus exact de calculer ]a dépense en raison de ia puissance 0,7
de la pression comme suit :
78,23 ' : 50 ' = 71 : 50,97
soit 96 % de moins que la quantité voulue.
Hais il est plus équitable de s*en rapporter anx expériences
qui ont été &ites en 4858 dans les dilTérentes paroisses de la
métropole. On a mesuré à chaque heure de la nuit la pression
au brûleur; on a ensuite enlevé le bec de chaque lanterne et la
dépense k la pression observée a été mesurée au moyen d*im
compteur bien réglé et d'autres appareils convenables.
Voici les résultats de ces expériences dans le district de
Westminster :
1. Quartier éclairé par la EquUatfle Cas Cempany , établie
Wauxhall Bridge road.
La pression dans les maîtresses conduites variait de AS"** à
SO*". La pression au brûleur variait de â5<»i,4 k 5">",l. La
consommation par henre au commencement de la nuit variait
entre 158 et 450 litres ; apr^ deux henres du matin elle n^étalt
plus que de 59 à 78 litres. La consommation moyenne par année
et par lanterne était de 449««,831 litres an lieu de filW^^B
qni auraient dû être fournis à raison de 448 litres à llieure.
f . Quartier éclairé par la Chartered Cas Company»
La pression dans les maîtresses conduites variait de 76"">,S
à 43«>"; la pression au brûleur de 66"" à 3""«8> La moyenne
prise sur onze lanternes donnait pour la consommation par lan-
terne et par heure, au commencement de la nuit, 71"s98;
et à 8 heures du matin 89"',45. La moyenne de la nuit était de
74 ÉOAIIUGB AU CAS.
4r)'i',l5 par heure au lieu de Ti litres. Chaque lanterne consom-
mait [lai .mute 198"" ,t)01 au lit'U de 31l"^%'4o5 qu'elU aurail dû
bnlk r d'après les conirats.
3. Hameau de Knighlsbridge éclairé par la Western Cas
Company.
La pression dans les mattrefises-conduites variait de76""*,S
à îO-^'n.S et la pression au brûleur de 66"" à 7"'',62. Au cou-
cher du soleil . la consommation moyenne de quatre laniemes
était par lanterne et par heure de 94^",57 , mais à deux heures
du matiu elle n*était plus que de 6S"S77. Ces lanternes con-
sommaient par année 357**, c'est'-à-dire S6"* de plus que
n'exigeaient les contrate. Ce sont les seules lanternes que l*on
ait trouvé faire justice au public.
ÉGLAIRAGB PUBLIC DANS LE DijiTRiCT 0£ LAMBETU.
En Juin 1858, on a essayé douze lanternes de la londm Cas
Company. La pression variait de 66"" à iS"*,7 dans les maî-
tresses-conduites et de 53"",34 à an brûleur.
La consommation moyenne par lanterne et par heure était,
au commencement de la nuit, de i39"S876, et la consommation
la moindre pendant la nuit était de 57*'^763 , c'est-à-dire en
dessous de la moitié de la quantité voulue. La consommation
moyenne de la nuit était de 91,457 par heure , ce qui donne
pour Tannée au lieu de 624*« qui auraient dû être fbamis
à raison de U2 litres à Tbeure.
Dans le district de Laml)elh, on a aussi essayé les lanternes
de la Phœnix Company. I.a pression dans les maîtresses»
conduites variait de 48'»'»,26 îi I5'n»,24; et la pression au brû-
leur de 4^"" ,18 à *V".l. Sur dix lanternes , la consommation
moyenne i l oure et par lanterne, au commenceipent de la
nuit, était de 177' ',252 et la consommation moyenne inférieure
était de 7.i'", iiiS. La consommation moyenne de la nuit riait
de 118'",64o. Kntin , la consommation par année et par laulerne
donnait de 5IU"" ,s»jn.
Ln tnhlrau I suivant contieiil !c résumé de ces résultats et de
ceux qui ont été fournis par les expériences dans d'autres
quartiers :
Digitizeù by Google
75
mifnmmo
1 MÈTRES CUBES.
"M i?î : « c; le o îT ) ^'î ir (Ti o lO
le 1 "* ' ^ '» r": t ^ - — *>»•
Ol r>. — X j^! S'*^!-; l^J .M » i>. J<i,35
— Ci a — ;~ — "îj ^ue œ tç 'N
•iinw VT aa
MOUVHKOSMOO
OC s: — » 2.' 2 ^ 2. - w C5
MOUTHMOSIM» 1
LITRES
c; — . — « -.o x — :s ts -* % ~ te
. cf< i>. 1-» i> c w Cl — 04 i; i-» i î ;s
■irait V) »p iHTlMIi.ii»
— "î^ «1 c i>. X r; s — e» t» x o te
«iNO^t^SiïeCi — i**X. — l'5V.f*
'«aaïaHa av
YsrniHHOinaad
\
1
ûo o — _ j-, j-, te — w » ic 00 ao «
le nio. ao x: -> 'N 91 « 9A is « i« M 9<
n -matin av
TRES
^assaHxivR xav
, VRIKIR MOISSaHd ^
■ -w
\'
te to
-ri — -71 it c: 1 . "1 — . , 7t — — —
saiiaaNOO
-sasfaaiivx xav
vmxvii NOissaHJ
1
t^i^fivsooo — — — -te — — s^r— •
m
C5
« M a.
2 A »
<
^ ^ =u à.
, • '— t. i t-
5^ - ... 5 . > . « .
— "^2.2 a c-o csua ce®
BamaJiXvi saa ausHOM
lO ^ ^ 9< C **4 ^ o M M M M t>. gD
NOM DES PAROISSES
on
DISTRICTS.
k.
<»
S"
^-2--o.c| î6-:s
j . _ es S S Si o .<=
Digitizeù by Google
76 tCLAIRACB AU GAZ.
On a depuis &it de Dombreases expériences dans les dilTé*
lents quartiers de la ville ; mais comme elles sont aciuellement
Tobjet de discussions avec les Compagnies , je préfère ne tirer
dlnductions que de celles qui ont déjà été soumises au
Parlement.
Le tableau II donne la consommation moyenne déduite des
expériences précédentes qui ont été faîtes sur 106 lampes et
souvent pendant plus d*une semaine.
TABLBAO II.
NOMBRE
COr<iî>UiUlAXiON
CONSOMMATION
PAROISSES.
DBS
PAU LAMM
EN
DE TOUTES
LES LAMPES
ES
LAMPES
MÈTRES CLBE&
MÈTRES CUREK
St-Jobn, Westminster .
il 9,232
i257,nnG
Si-Hary, Westminster .
il
5!»7,0})0
^"r)7.!>!>!>
Dilto
286l,8ri0
Lamb«tb • . • . .
12
Diuo
10
u 10,859
Î)108,!î90
Battersea
1
360,7.'>.>
360,7""
DitlO
1
??:;<), S {()
Ditio
1
710, <S0
710,480
Clnpham
6
<.'7.2:»7
2023.782
Wandsworth . . , .
i2cî>.520
1573,960
Slrcatham
2
I050,-^^G
Dillo
2
(m 1.283
f-2G2.:;(U»
Ditto
.»
398,902
1 i:Hi,7(j«
Nr\\ington ....
12
i3i,7i9
îii 10,988
i Dillo
7
2X8,813
2021,691
1 Cbels«a
28
106
i6:i2i,:>08
Digitized by Google
tCUIBAGE AU €AZ«
7T
46,591,508
Cousommalion moyenae par iaolerue et par année, —
^ 438*=,9 , tandis que la consommation k raison de 14Î litres à
Pheure devrait ètro de fiOP-^^S ou 39 % tic plus. (Voir; Évidence
ûuMetropolU Cas Bill, 1860.)
On yoit donc que los Compagnies pr<''l?îverit sur Londres une
surtaxe excessive , et telle qu'eu réalité les administrations
locales paient le gaz qui leur est foiu ni encore pins cher que
!»''s particuliers. Le consommateur j)rivé paie à Londres de 18 à
21 centimes le mètre cube de gaz ; il y a ([ueitiues cas excep-
tionnels, mais qui ne valent pas la peine d'être notés ici.
Admettons pour un moment que Ton alloue fr. 16-25 par
an et par lanterne pour rallumer, Téteindre, Tentretenir , la
réparer , etc. , quoique nous ferons voir plus loin que cette
somme est plus élevée que celle que paient les Compagnies et
beaucoup plus élevée que celle que paieraient les adminis-
trations locales , si elles voulaient Tentreprendre elles-mêmes.
Dès lors , voici comment s'établirait le prix maximum à réda-
mer k ces administrations , lorsque le consommateur privé paie
de t8 à îl centimes le mètre cube de gaz.
Adoptons le chiflfre de fr. 95,27 comme prix normal de l'éclai-
rage public , lorsque le consommateur privé paie fr. 0,18 et
comparons avec ce qui existe daus les quai'liers de Londres où
le gaz se vend en détail à 0,18.
 la Cité, le prix par lanterne et par an est de 102r,50 à i05r,00
A Mile End old Town 110,00
AUmehouse 111 ,S5 à 118 ,75
APoplar 104 ,65 à 126 ,65
Aaerkenwell 105,00
AWUtecbapel 105 ,00 à 115 ,00
A ajouter ^qmv Prix maximum par
l'allumage , etc. lampe, par an.
à 0f,18
439 à 0 ,19
439 à 0 ,20
439 à 0 ,21
79',02
83 ,41
87 ,80
92 ,19
16^,25 95f,27
16,25 99,(36
16,25 104,05
16,25 108,44
78 ÉCLAIRAGE Al GAZ.
Dans les districts suivants ou clans certains de Ic^rs quartiers,
le prix a Hû réduiià tr. 0,19 depuis la promulgation du Métro-
polù Cas Acf ; le phx maximum {lar an el par lanterne devrait
donc être mM-
.Mais à Cambcrwoll , il varie de . . KU; .00 h. 425^00
9 Bcrnioiidsey, il LSl de . . . 100,00
» Lanibeih 123,12
» St-George-lc-Mariyr . . . 100,00
» Sle Mary, ?iewiDgton . . . 122,50
Les districts alimentés par la Pboenix Company , qui a rMuit
son prix à fr. 0,S0 depuis la promulgation deTacte» ne sont pas
plus favorisés. La surtaxe est plus considérable encore là où la
consommation privée paie fr. 0,21 ; le prix varie ici de 112,50
Ir. à 137. oO, c'est à-dire qu'il est trop fMevé de fr. 33 75
On peut comprendre nuiiiiicnaiii qiielie économie réaliseut
les villes qui brùluiil le ;.az au compteur.
Il y a encore une antre économie <iue le Metropnlis Cas Ad a
indiqm^e aux administrations locales. Avant la promu l^'ation de
cet acte on tout au moins pendfiiit (\ue. les Compagnies étaient
sous le coup de s.i discussion , le litre du gaz h Londres ne
dépassait pas 10 bougies de erm^icéti ; mais depuis la pro-
mulgation , les Compagnies sont obligées , sous peine d'être
soumises à de sévères amendes , à élever le titre de leurs gaz
à 1 2 bougies.
Les contrats actuels stipulent que les lanternes publiques
doivent consommer 142 litres à llieure; et comme la quantité
de gaz requise pour fournir une certaine quantité de lumière
est en raison inverse du pouvoir éclairant du gaz , il 8*eD8iiit
que i*on a la proportion l:f : 10 «-^ 148 : 118 environ et que 118
litres d*un gaz dont le titre est 12 bougies fournissent la même
quantité de lumière que 142 litres de gaz dont le titre est 10
bougies. Il est ceruin que si Ton prenait les soins nécessaires
pour essayer le gaz , 115 litres fourniraient autant de InnUère
que 142 en fournissent auJourd*bui*
. kj: i^cd by Google
âCUIlUGE A» CAZ.
79
DÉTBRMMATKKt DO PMX A ALLOUER MUR PAIRE ALLDMBR. ÉTEINDRE ,
NETTOYER, RtPARSR L£S LAMTBRBIBS fff PEINDRE LES POTBADX, ETC.
On a calcnlé qu^un allumeur peut allumer ou éteindre de 100
ï ISO lanternes en une lieure. Or, les contrats exigent en gé-
néral que Ton commence à allumer les lanternes une demi
lieure avant le coucher du soleil et à les éteindi'e une demi
heure avant le lever, et chacune de ces opérations devant
durer une heure au plus , on peut donc compter que les lan-
ternes restent allnmées pendant tout le temi)s qui s*éconle
entre le coucher et le lever du soleil. Or, comme il suffit
d'une heure dans la journée pour nettoyer ces cent lanternes,
Tallumeor n'a donc k travailler que troib lu urcs dent une
le soir pour allumer ot une le matin pour ùieiudre , plus une
heure dans la journée pour les nettoyer. 11 n'est pas pro-
bable que pour ces trois heures de travail on lui paie une
journée entière. D'après cela, voyons ce qu'il en coûte pour
ces diverses opérations.
Dans les quartiers où les lanternes sont fort rapprochées
les unes des autres, Tallumeur peut en prendre 120 Usa charge,
et son salaire, pour sept jours de fmvail \n\r .semaine ])eul
s'élever h i*â50 fr. par an, soil IV. lu, il par iantenie. Mais
comme les administrations publiques sont tenues à une rigou-
reuse économie , il est évident qu'elles lu.' [jaiiTonl pas une
journée entière pour trois heures de travail et qu'elles pour-
ront occui)er leurs allumeurs à tout autre service.
On a essayé à Londres de ne payer aux allumeurs que le
travail nécessaire pour i'enlrctien des lanternes et voici com-
ment on avait fixé le pri)L .
Par semaine, pour allumer !20 lanternes fr. 1,25
• • » éteindre » » » 1,25
» • » nettoyer» » » 0,63
Total , » 3»! 3
soit fr. 162,50 par an ou fr. 8,12 par lanterne et par an. C'est le
pnx qui a paru convenable dans le. cas où l'allumeur est obligé
80 ÉCLAIRAGE AU GAZ.
de se servir d*aiie échelle. Mais quand Ton allome les lanternes
au moyen d*ttn b&ton surmonté d'an falot, raUumenr peut
prendre à sa charge un beaucoup plus grand nombre de lan-
ternes, et le salaire devient très-fort.
Durant Venquète sur Téclalrage de Londres, on sMnforma
auprès des administrations de plusieurs villes des frais qa*efltral-
naitce service fait en régie. On a trouvé qu*à Blackburn , pour
allumer, éteindre, nettoyer, peindre et réparer les lanternes qui
brûlent 2486 heures par an, on ne donnait que fr. 11,66 par
lanterne et par an. AHttddersfield,oti les lanternes brûlent
3750 heures par an, on ne donne pour allumer, éteindre et
nettoyer que 10 fr. par lantorne et par an.
En tenant compte du plus grand rapprochement des lan-
ternes à Londres et du prix plus élevé des salaires, ce service
nous parait suffisamment rémunéré avec fr. 12,50 par lanterne,
chiffre que nous augmenterons des frais d'entretien et prin-
ture des poteaux qui sont généralement «'valnés à fr. 3,75.
En somme, avec des lanternes appartenant à l'administration
communale, cetic partie du service de l'éclairage ne reviendrait
pnr an qu'à fr. 16,25 par lanterne , tandis que les Compagnies
de Londres en demandent fr. 18,75.
ANNUITÉ POUR LE PRIX D£S LANTERNES, POTEAUX, ETC.
A Londres, presque partout, les lanternes, les potpanx cl
leurs tuyaux appartiennent aux administrations paroissiales,
et les Compagnies se chargent du tuyau de service qui relie
chaque lanterne à la conduite. Ce tuyau de service, (jui fait
partie du système de distribution, coûte, tout posé,fr. 1S,75
en moyenne. Le Mciropolis Cas Ad obli^'c les Compagnies à
poser ces derniers tuyaux , lors(jue la disiance du poteau à la
maîtresse-conduite ne dépasse pas 50 yards (45'",70). — (Voir
Sec. 14 , of tiie Melropolis Gaz Ad, 1860).
A Londres, chaque poteau nium de sa lanterne coûte ordi-
nain aieiit fr. 73 ; mais dans les villes de province , où on le
fait plus léger, le prix n'est que fr. 37,50. En un mol, le prix
varie de Ir. 37,50 à fr. 100 cl même 125. Lorsque les lanternes
Digitizeù by Google
ÉCLAIRAGE AU GAZ. 81
et les poteaux appartiennent aux Compagrnies, les adminis-
Irnticns doivent leur jjaycr une annuilé d'iiniorlissonient au
taux de 7,50 **/o ; ainsi pour un poteau coûtant 50 fr., Tannuité
est de 3 fr* 75. Nous aurons donc eD résumé:
Par Inntorne et
pur auQce.
Allocation pour allumer, éteindre et nettoyer. . . 12,50
» réparation et peinture 3,75
Annuité à payer lorsque les poteaux appar-
tiennent aux Compagnies 3,75
Total, 20,00
CAS OC L'ADMINISTUATION LOCALE SE CHARGE DE FAIRE ALLUMER
ET ÉTEINDRE LES UNTERNES , MAIS OU LE GAZ LUI EST VE^DU
A LA HESIIAB.
Nous avons déjà dit qu*en Ëcosse et dans le Lancashire ce
sont les administrations locales qui se chargent de faire allu-
mer et éteindre les lanternes et elles achètent simplement le
gaz aux Compagnies. Mais comme le gaz n^est pas livré au
compteur, les contrats présentent le grave inconvénient d'être
basés sur une dépense dont révalnation est loin d*ètre exacte.
Les Compagnies et les administrations locales se trouveraient
beaucoup plus à Taise si elles plaçaient, pour un ourtain nombre
de lanternes , des compteurs dont les indications serviraient
pour toutes les autres. C*est d'ailleurs ce qui existe déjà à
Leicester, Lincoln, St-Yves, Worthing, Torquay, Plymouth, etc.
A StrTves et à Torquay, il y a un compteur par chaque
douzaine de lanternes ; dans les autres villes , il y en a beau-
coup moins , et à Leicester , il n*y a qu'une lanterne sur
soixante-dix qui soit munie d'un compteur. Il est curieux de
comparer la consommation indiquée par ces compteurs à celle
que les Compagnies portent dans leurs contrats ; à Plymouth ,
par exemple , la consommation annuelle évaluée au compteur
n'avait été que de 455»%872 dans les mêmes conditions où les
TOMB XI. 6
Digitizeù by Google
8S ftCLàlllACB AU GÀZ*
admÎDistnitions locales de Londres paient 6tS^,930 tax Com-
pagnies. M. George Bower, fermier du gas à St-Yves, nous a
appris que pendant les mois de septembre, octobre, novembre
et décembre, qui donnent 171d heures d'éclairage, chaque lan-
terne a consommé en moyenne 116'*,09i , ce (]ui correspond à
une consommation de 291'"%G73 par année. A Torquay, par
suite de la promulgation du Tormohan Gas Act « les adminis-
trations locales devaient payer le gaz en se rapportant aux
indications d'un compteur pour dix lanternes; depuis, cllos
sont enlendiips nvec les Comi>agnies pour ne placer qu'un
compteur pour douze lanieriRs, et ce système s'est continui'?
depuis 1S.H5. Kn VL>ici les ri"-')!tats :
Lu 1856, les compteurs indiquaient en moyenne. . dSô'^SOei
En » » 365 ,123
En ISoS, » » 388 ,170
Eu 18,'»y, » » 381 ,545
Quant à 1 aituée 1860, nous avons appris qu'il y avait eu des
cri'eurs dans lo mesiira^'e.
L'éconoiia*; amenée par ce système r-st lellonienl évidente que
i on ne peut tro[> insister pour que les administrations locales
l'adoptent itarioui.
On a lait de grands efforts à Londres dans ces derniers temps
pour introduire ce système; mais les administrations ont reculé
devant la nécessité de placer un compteur à chaque lanterne, car
les Compagnies n'acceptaient qu^ cette condition. J*ai été appelé
6 examiner la question et après mûres réflexions, je n*hésite
pas à conseiller de faire la dépense d'un compteur pour chaque
lanterne , plutôt que de payer encore du gaz que Ton ne con-
somme pas. Sans aucun doute la dépense est excessive, et il
serail bien préférable de n'avoir H placer qu*an compteur par
douzaine de lanternes; mais s*il faut passer par 19i, mieux vaut
faire une fois la dépense du placement de ces compteurs que de
payer tous les ans beaucoup plus de gaz qu'il en est brûlé.
Oitlinairement on place le compteur sur le trottoir au pied
du poteau ; on est alors obligé de le renfermer dans une caisse
en fonte et à une profondeur suffisante, pour le protéger contre
les accidents de la circulation , et ce sont ces conditions qoi en
Digitizeù by Google
iCLAIRACS AU GAZ. 83
augmentent les frais. A Torqaay ils ooAteni fr. 4S,90 la pièce ,
et la belle avec le montage revienneal à fr. Si ,50. A Leiœster
ils coûtent , tout placés, fr. 113«60. el à 8* Ives fr. 50. Hais
aujourd'hui on pourrait obtenir une notable réduction sur ce prix.
Ito fabricants très-considérables m*ont offert de faire des comp-
teurs à fr. 33,75 et de les placer pour fr. 10, soit en tout fr. é3,75.
Cependant il me semble quils eoOteraient beaucoup moins
encore si on les suspendait aux poteaux prî-s de la lanierue. Le
compteur que je propose n*aurait que O^'JS de long sur 0"J2
de large et 0'",â3 de hauteur. En plaçant sa longueur parallè-
ienient aux bordures du trottoir, toute personne qui suivrait le
trottoir ne le verrait que comme un petit objet de 12 ccniimètres
et une personne qui se trouverait au milieu de la rue en face
de la lam{>e le verrait sur sa longueur (jui n'est que de 15 centi-
mètres. Je pense que larcliitecle même le plus méticuleux ne
pourrait s*opposer à l'addition de cet instrument aux lanlerneii
des plus belles rues. Les figures 1 el i , planche 7 , montrent
un poteau avec son compteur. La figure 1 donne la vue du milieu
de la rue; elle présente le compteur dans sa plus grande
largeur qui n'égale même pas celle des afliches indiquant les
bureaux de poste , etc. La tigure 2 représente la lampe el le
compteur comme on les verrait du trottoir, a est le régulateur
que nous décrirons plus loin el U est le compteur aitachc
par la fuurchette d.
On peut fournir ces compteur^ garantis pour cinq ans fr. à i7,oO
et garantis pour dix ans , à 30 fr. On n'est pas obligé de leur
donner une enveloppe ni de fouiller le sol pour les placer.
Les Compagnies de Londres offrent de fournir elles-mêmes
des compteurs placés sous le sol , à condition qu*oa leur payera
une annuité qui s*élève , dans un quartier dont j*ai dii-igé les
travaux pour Téclairage , à fr* 5,44. Or, comme les Compagnies
de Londres se permettent d*exiger 10 «/• en de semblables ma«
tières , cela suppose qu'elles peuvent fournir les compteurs à
raison de fr. 34,38.
Avant d'abandonner ce sujet, qu'il me soit permis de rapporter
ici Topinion d*un ingénieur éminent, H. J» 0. N* Rutier,
Briiflttm and Bwe Coê Workt^ sur la vente du gas à for&it ,
sans le mesurer :
Digitizeù by Google
ÉCLAIRAGE AC GAZ.
tt La Compagnie s^engage à fournir et les administrations
locales à payer 14t litres de gaz par lampe et par benre d^éclai-
rage , le nombre d'heures pendant Tannée variant avec les
saisons et la longueur des nuits.
» Gela paraît fort simple sur le papier. Mais comment mesurer
les US litres ? C'est Tallumeur seul qui en répond , en ouvrant
le robinet jusqu'à ce que la flamme prenne le développement
qui lui semble convenable pour l'éclairage jusqu'à la fin de la
nuit.
» Peut-on dire que de la sorte le contrat est exécuté t Non ,
certes. Les Compagnies savent et les administrations n'ignorent
fMB pluSf qu'U est absolument impossible de rendre uniforme,
pmr une lampe sur dix, la consommation de gaz pendant toute la
nuit. Les deux parties le savaient avant de sip;ncr le contrat.
C'est nne loi irrévocable de la nature (lue jiar un même orifice
et dans le niômo temps il s'écoulera une même quantité d'un
mémo gaz, poni'vii que la pression reste constante. Si la pression
varie , la dépense variera infailliblement.
» nncl expédient emploie-t-on pour se tirer de cet apparent
emb in ns ? Les Compagnies se rapportent à ce que l'on appelle
ort improprement une dépense moyenne. » (Kutter , On tlie Sale
of p. G : Parker and Son , London. )
Voici comment M. Rutler fait sentir la nécessité de changer
de système le plus tôt possible :
« Si ceux qui tiennent en main les mitiéis de tant de contri-
buables sont bien pénétrés de leur devoir, cl s'ils peuvent
économiser, ne fût-ce qu'un quart de la somme qu'ils ont portée
à leur budget, ce quart est trop pour le négliger. I^e temps est
trop précieux pour le dépenser en vaines paroles ou en vains
écrits. Il faut mettre la main à Teeuvre, discuter sainement
et tranquillement là où les parties ne sont pas d*accordetse
soutenir là où elles sont du même avis. Qu*on le liasse» et le gaz
se vendra et s'acbèlera d*une manière aussi loyale que toutes
les autres marcbandises. » (Ibid., p. 14).
M. Rutter recommande le compteur comme le moyen le plus
simple de mettre tout le monde d*accord :
• Peut-K>n écarter, se demande-t-it, le sujet des récrimina*
Digitized by Google
fiCUlRAGE AU GAZ. 85
tions qui s'élèrenl de tontes paris sur la fraude dans la four-
niture du gaz à réclairage public. Oui, en ne vendant le gaz
qu'à ta mesure. Tonte personne qni s*occupe de la chose on
qui a la moindre notion du système actuel se ralliera à mon
avis. Dans toutes les localités, on déclare que le mode actuel
de contrat est aussi mauvais que possible , et qn*il est impos-
sible de le maintenir pour une branche de commerce aussi
importante.
» Or, on sait que le compteur répond à toutes les exigences.
G*estàlul que réclairage au gaz doit ses plus rapides progrès
et ses plus grands succès. Le compteur a donné au commerce
du gaz une extension et une vitalité qu'on ne peut bien appré*
cier qu'en rappelant 1c souvenir des vexations qu'amenait la
vente à forfait. En forçant à économiser le gaz, en abaissant
son prix et généralisant son emploi , le compteur seul a fàïi
plus que les autres inventions et perfectionnements intro-
duits dans cette industrie. » (Ibid., page 18).
\'oici ce que pense M. Rutter de l'application du compteur
aux lampes de rues :
« La chose est fort simple et il suffirait de l'abandonner au
courant général des iransaciions commerciales. Mais dès le
début, on a lail fausse route, ei Ton y est resté jusqu'il ce jour.
N'est-ce pas aux adininislraiions locales qui achMenl le f,'az
qu'incombe le devoii de b a^^urer de la quantité fournie, et de !a
manière dont elle est dépensée. Ûr, comment remplir ce devoir
pour des quantités livrées sans mesure et dont la dépense est
abandonnée au contiole des agents du vendeur. Si ce ii ciaii
pas là un lait bien constaté et fîénéralemenl établi depuis long-
temps, on auiaii aujourd'hui quelque peine à comprendre
une pareille indillerence.
» Le p lacement d'un corn pteur à chaque lanterne ou à quelques-
unes seulement, les considérations de prix, de système, de
facilité d'accès , etc. , ne sont que des questions secondaires et
dont les difficultés ne sont qu'apparentes , et quand même ces
difficultés seraient réelles, n'en a-t-on pas surmonté de beau-
coup plus grandes quand il s'est agi d'introduire le compteur
dans la vente en détail du gaz aux particuliers? D'ailleurs» les
Digitized by Google
86 ÉCUIRACB AU GAI.
compteurs des lanternes publiques auront sur les autres Tavan*
lage â*une marche plus conslante , et leur durée sera mieux
assurée; car plus un compteur est soumis aux alternatives de
marche et de repos , plus vite il se détériore. • ( Ibid. p. il. )
M. Rutter est d*opiniOtt que les administrations publiques
ont droit à une réduction de SB •/• au mètre cube , sur le prix
exigé des consommateurs privés :
« Pour en revenir au prix auquel le gaz doit être livré à
l*éclairage public» disons que le changement essentiel et néces-
saire qu'il fhttt apporter à Télat actuel des choses est d'aban-
donner complètement hi vente à forihit et de mesurer la
consommation. Qu'on exige radicalement ce changement et le
règlement du prix du m&tro cube pour les ser%'ices publics sera
facile: on n'aura qu'à prendre le taux le plus élevé exigé des
consommateurs privés et le réduire d'un quart , plus ou moins ,
selon les circonstances.
)) II y a une chose que l'on devrait fairo ô Londres, et qne
l'on devrait taire de suite; car plus on tardera et plus on ren-
contrera d opposition : c'est de régler nettement les droits des
Compafrnîes et ceux des administrations, de bien liiiiiifT ce que
ctijriini- des parties peut on doit faire et exi^n r. El d'abord
que I on fasse passer le contrôle de Trclaini^r des mains des
Compagnies qui vendent, aux mains de^ autorités qui acbèteui. n
(Ibid. p. a6.)
L'extrait suivant montre que les Compagnies n'ont aucune
raison pour repousser renijiloi du compteur et donne l'opinion
de M- Rutter sur la pose d'un compteur h chaque lanterne :
« Les administrations disent qu elles paient plus de gaz qu'elles
n'en consomment , taudis que les Compagnies prétendent
qu'elles en fournissent plus qu'elles ne sont payées pour en
donner. Qu'on emploie le compteur et toute discussion dispa-
raîtra. Ce remède est aussi simple que fhcile è appliquer Immé-
diatement. Les Compagnies, qui ne méconnaissent nullement
la valeur du compteur, ne peuvent s'y opposer sous aucune
raison ou prétexte. L'objectioii de la dépense de Télablisse-
ment des compteurs , mérite à peine d*ètre relevée. En foumis*
sant les compteurs moyennant une redevance annuelle , les
Digltized by Google
âCLAIRAGB AU liAZ. g7
Compagnies feraient simplement, pour de grands consomma-
teurs, ce qu'elles feraient pour un certain nombre de petits
consommateurs , si les circonstances t*exîgeaient. En aclietant
elles-mêmes leurs compteurs , les administrations locales ne
dépenseraient pas pour ce service une somme égale à celle
qu'elles allouent annuellement pour les réparations de quelques
mètres d'une rue fort fréquentée. D'ailleurs si les griefs contre
les Compagnies sont fondés, si elles ne fournissent réellement
pas la quantifié' voulue de gaz , la nécessité d'employer des
compteurs est évidente pour les deux parties. t{ibid^ page 37.)
£n présence de Timportance de celte question, on excusera
ces nombreux extraits d'un ouvrage dont l'auteur mérite d'au-
tant plus de confiance qu'il est intéressé dans la question,
et qu'il paraît devoir être le défenseur naturel des Com|iai;nies.
Mais tout en étant directeur de grandes usines fi gaz et profon-
dément voi'sé dans tontes les questions de cette industrie ,
M. lîiilter est avant tout un homme d'équité, de coneilialion,
qui ne cherche dans la discussion que le moyen d'arriver u uu
résultat juste et dans rintrrùl de toutes les pai ties.
En puidiant ses rechorclies, il tend à établir que les Compa-
gnies soni [i iiu:.s disposées à l'aire dioil îi de justes réclama-
tions. Pleineiueui daceord avec M. iiuller, j'espèn* que les
administrations entendront sa païuie cl que les Couspa^nies
adoplei ont ses opinions si libérales , si éclairées et si pleines
de conviction.
V. DWELS.
(iM fin au prochain /V^.;
(The AHizan,)
Digltized by Google
D8 L'AIULÏSR SHCnOSCOriftlil (i).
iTL'DC SI R L\ NOUVELLE MÉTHUftK ANÀLYTJOl'K DE MM. HffCSEN ET KTBCmOrr
ET R£SLMÉ PS LEURS KECBËfiCU£S SCft LE CiE&IUM ET LE hOBUUQll,
PB* OEWALOUB,
llÉi>ÉTITSC!R À L'éCOlB OU NlMitS DE Uiùt.
|4. — L'hislûire Ue celte partie de l'optique qui s'oceu(>p des
couleurs du spectre solaire, ne reinoiite f;u?»re qu'au XVIl" siècle,
et c'est k Newton qu'est due la découverte du phf^nomèiie de la
dispersion de la lumière. L'illustre physicien ani^lais montra
le premier qu*an faisceau de lainière incolore, sortant oblique-
ment d*un milieu réfringent à fiMies non parallèles, n'est pas
simplement dévié, mais qnll est en même temps décomposé
en une infinité de rayons colorés, diversement réfrangibles ;
ces innombrables nuances se laissent ramener à sept couleurs
principales, qu'il appela les conleurs simples du spectre et qui
sont, en suivant Tordre de plus grande réfrangibllité, le rouge ,
( n MM, lîiinï.. ii el Ktrchhoffso sont occupes d'autre chose que de donner
uu uom a leur cJécûuverlc ; lu dt^nominalion d'analyse spectrale , qui lui u
ëtédonndâ, a 6té l'objet de critiques fondées , cl l'un a prupotïé de lui auh-
ttUoer celle A'analyse speetnmiirique, qui ne nous seflible (u&re meilluurc;
nous proposeroiM, en conséquence, celle d'ojwlyce tpec^seopique, qui
nous paraît qualifier mieux ce genre do recherches, oii Ton n'analyse pas le
apecire, où I'od n'opère pas de aiesures quantitatives, nais où i*on obtient
des ddterminations qualitatives par l*examea du spectre.
Digitlzed by Google
ANALYSE SPBCTROSCOPiaUB. B9
iorangé, le jaune, le vert, le bleu, Tindigo et le violet;
leor réunion constitue la lumière incolore ou blaiiclie. Newton
parait avoir fait cette découverte longteuip^ avant de la pu-
blier, en 1704, dans la première édition (anglaise) de son
Optique.
Woliasioii, le premier, remarqua que le spectre produit par
la lumière du soleil n'était pas continu , mais pr(!'S('ntait . au
contraire, certaines zones sombres disséminées çà et là, paral-
lèlement aux coaleurs. Dix ans après lui, Fraunhofer, sans
mil eu connaissance de ces travaux, observa la même discon-
tiDuité et (Hudia spécialement le spectre sous ce rapport ; il y
découvrit ainsi une infinité de raies qui, plus tard, furent appe-
lées nies deFraunhofer^ et dont il désigna les plus importantes
(ar les premières lettres de Talphabet. Il en observa déjà plus
de six cents, et bientôt Brewster en reconnut plus de SOOO. On
ait à quel prix Brewster acbeta ses découvertes : pour mieux
voir, il dissolvait les mucosités de Tceil par Tammoniaque;
malbeureusement , il Ait la victime de cet amour de la science
et mourut aveugle.
Citons , en passant , un résultat auquel Fraunhofer fut déjà
amené par Tétude de ce phénomène : ayant remarqué que le
spectre solaire présentait les mêmes raies obscures que celui de
h lune et des planètes, mais différentes de celles observées
dans le spectre fourni par les étoiles fixes, il en conclut que la
lune, pas plus que les piaiicit-s, ii'a\ait de luanure propre et
quelle ne lai>aii que nous renvoyer la lumière qu'elle recevait
du soleil, tandis que les étoiles fixes devaient être luuiineuses
par elles-mêmes.
Du reste, divers auteurs ont aussi laissé entrevoir la décou-
verte des deux savants professeurs dv Doidolberg, mais ces der-
niers n'en ont pas moins droit à noire admiration, car, non-seu-
lement ils Tout nettement formulée , mais aussi ils en ont
déterminé les lois et en ont montré l'importance et remploi.
Ken eiït-il pas de cette découverte comme de celle de la vapeur
qui , connue de toute antiquité , ne reçut d'application utile ,
comme force motrice , qu'après les inventions successives de
Denis Papin , de Savary, de Newcomen et de Watt.
M ARALUB SPBCTRMCOnQm.
Quoi qu'il en soit, M. IWbeatstoue , eo 1835, fit déjà remar*
quer que les raies spectrales fournies f»ar Tare voltalqoe
variaient avec la nature des électrodes; M. Plueker dessina
aussi les spectres produits par la lumière électrique des tulies
de Geisler (1). Nous lisans ensuite dans t^inslUta (février 1840)
que M. Foucault , décomposant par le prisme la lumière vol-
taique , y reconnut une raie jaune occupant la même place que
la raie D de Fraunhofer et M. Swan expUqua bientét ce fiiit par
la présence de la soude (TrangaetUm roy. Soe. Edinimrgh ,
XXI, 9, p. 441) qui se trouve répandue partout et dont la
moindre trace se fait sentir dans le spectre.
Enfin , dans un mémoire sur les rûes du spectre , publié
en 1855 {Philosoph, magaz. et Annales de Poggmdorf^ \C1V),
M. Augsti-œm annonçait qu'il était Lien convaincu que Texpli-
cation des raies obscures de Fraunhofer conduirait immédia-
lement à celle des raies des spectres électriques.
II parait, de plus, que M. Miller avait déjà déterminé», il y a
plus de dix ans , la coïncidence de la raie jaune brillante du
sodium avff ];i raie D , mais ces vups tlH'on(iuns n'ont point
reçu de publicité, et ce n'est qu'en juillet (|u"il en est fait
mention dans le Philosoph. niagazin ; alors que, dès le 97 oc-
tobre ISiiO , MM. Bunsen et Kirchlioff annonçaient déjà à l'Aca-
démie des sciences de Ueriio leur explication des raies obscures
de Fraunhorer.
§ 2. — Nous allons maintenant tâcher de donner quelques
détails sur les appareils qui servent à la nouvelle méthode
d'analyse.
L'appareil (|u"eni ployaient primitivement les deux savants
professeurs de Heidelbcrg est assez simple; il est li^uré pl. (>,
fig. 1 ; A est un tuyau df- lunette portant , à une de .ses cxlré-
niilés, un objectif aclii iHiiatique dont le foyer principal, ;i l'autre
extrémité, en a. est occupé par un diaphragme percé d'une
fente verticale étroite. Vis-à-vis de cet objectif se trouve un
(I ) Tiil»M q«6 r<m • renpUs dd diflfmts fw os vs|M«ni o« duis
letqiMto on t fail le vide. (Àm, dê Pogg-t 407,}
Digitized by Google
AMALTSB SPBCTROSCOPIQUB. 91
[iri8iiifiB(i) éqailaléral, placé de manière & diftpenier» avec
la déviatioD minimiini , les rayons qui , après avoir passé par
la fente du diaphragme, émergent de Tobjeciif parallèlement
entre eux. Le spectre produit se dessine dans la direction d'une
lunette terrestre G« grossissant quatre à huit fols, à rocuiaîre
de laquelle on applique Toeil pour observer.
Le prisme et les deuiL objectils sont disposés dans une caisse
noircie, peroôe d'une ouverture pour le support vertical du
prisme et de deux autres pour les lunettes A et C.
La figure 2 donne une coupe horizontale de Tappareil par
Taxe des deux luncucs. Si l'on place devant le diaphragme une
source lumineuse (MM. Bunsen et Kircbhoiï emploient la lu-
mière peu éclairante de la lampe à gaz mélangé d air, connue
sous le nom de lampe Bunsen ) et qu'on regarde par la limette C,
on aperçoit un spectre continu, si la direction de la lunette est
bien celle des rayons réfractés par le prisme.
Dès que l'on inlroduil une substance volatile dans la flamme»
on aperçoit aussitôt dans le spectre des raies lumineuses dont
IV'clat diiieie beaucoup de celui du restant du spectre, et dont
la couleur, la position et le nombre dépendent essentiellement
de la substance expérimentée. Si cette suListanee est un sel de
soude, par exemple, on voit apparaître une raie jaune ivH-
brillante, correspondant pour la position à la raie D de Fraun>
hofer; est-ce de la lithine, on voit deux raies, l'une rouge,
l'autre orangée moins brillante , et de positions spéciales.
Un point capital est de bien déterminer ces positions : cette
opération , peu difficile en elle-même , exige de la perfection
dans les appareils qu'on emploie. Voici comment on y parvient
avec 1 appareil que nous venons d'esquisser. Le prisme B est
mobile sur son axe, k Taide du levier 6, afin de pouvoir tou-
jours amener les raies sous le réticule de la lunette; Taxe sur
( 1 ) Ce priâiue est ea tlini bica homogèDe ; MM. Bunseo et KirchbofT
avaient d'abord employé uq prisme creax rempli de sulfare de euiNHie,
Uqilda dont llndloe ée rëfiraetiou est eonsldérabla ; niais Im changenaita
de lenpérttnre laBotleot trop avr les dlteemioiia du apeelre et, ^liaat. aur
la Bxité de la poeition dee raies.
d2 ANALYSE SPBCTROSCOPiaCB.
lequel U se meut, porie , par dessoas , un mliolr qui réfléchit
rimage d'une échelle graduée placée à une petite distance. On
observe celte image au moyen d*une nouvelle lunette qui, pour
ne pas compliquer la figure, n'a pas été représentée. Le numéro
de la division de cette échelle réfléchie , qui vient se placer sous
le réticule de cette liineite , varie suivant la position du miroir
et, partant, du lu isiiie qui lui est solidaire. On peut donc déter-
miner la position exacte de la l aic considéré^,' , puisque, pour
observer celle-ci, on doit faire tourner le prisme sur son axe ,
juiiqu'à ce que celle raie vienne se placer sous le réiicule de
la lunelie B.
Ce mode do déterniination ne prr'senlait pns . paraît-il , toute
Texactitudo 1 1 la facilit*^ désirables; aussi, U. Sieinheil, opticien
renommé do Munich, a modifié coniplt'lement rni'i»nreil pour
en construire, d'après les indications de MM. Bunsen et
Kirchhoff, un ruitre plus compliqué , mais bien préférable pour
les recherches de ranalyse spectroscopiqoe. Nous allons le faire
connaître en détail , car aucune description n*en a encore été
donnée en français, à notre connaissance du moins.
Ce spectroscope est représenté pl. 6, ilg. 3. Un prisme de
fiint,P, de 60*, est porté sur une plaque en laiton, reposant sur
un socle en fonte, qui supporte aussi le tuyau de Innette A.
Ce tuyau est muni d'une lentille achromatique en a et d\in
diaphragme portant la fente verticale en af , foyer principal de
la lentille. Nous dirons tantôt quelques mots de ce diaphragme*
A ce socle en fonte sont adaptées deux branches mobiles dont
l'une porte une lunette B, grossissant huit fois et servant
à observer le spectre, el Taulre, wn tuyau C, dont Texlrémité
qui regarde le prisme est munie d'une lentille, et dont Tautro
extrémité porte une échelle microni('ii'i(|ue. Celte échelle, par
sa réflexion sur la surface du prisme, donne une image visible
dans une direction que Ton fera coïncider avec celle de la lu-
nette B. Ce microniMre est une réduclion photographique, au
quinzième, dune échelle graduée en millimètres. LWhelle
réduile présenîe les chiffres et les divisions en noir sur un fond
clair; l'inverse serait cependant préférable. Au moyen de feuilles
d^étain, on ne laisse paraître de cette échelle que ce qu'il est
nécessaire pour pouvoir lire les chifi^ et les divisions.
. kj: i^cd by Google
ANALYSE SPKCTUOSCOI'IQLR. 93
La figure i représente le diaphragme qui s adapte au (uyau A
el dont nous avons parlé jilus haut. Au moyen de la vis », on
peut varier la largeur de la lente , laquelle n'est libre que sur la
moitié supérieure du diaplira^'uie; par cette partie libre , les
rayons émis par une lumière L entrent directementdansle tuyau
de lunette A. La moitié infr-rieure de la lente est cachée par un
petit prisme équilaléral P', ((ui envoie, par réflexion totale, vers
la lentille et à travers la lente, les rayons émis par une seconde
lumière L'. Par l'emploi d'un tel diaphragme , on peut observer
simultanément dans la même lunette deux spectres distincts ,
ron dans la moitié inférieure» Taotre dans la partie supérieure,
dont ies couleurs se correspondent; cela permet àc ju^er
avec certitude si les raies de Tun sont bien les mêmes que celles
de rautre. On conçoit qu*une de ces lumières L ou L' puisse
être remplacée par la lumière solaire au moyen de miroirs.
C'est dans ces flammes , qui peuvent aussi être remplacées
par rétincelle de la bobine Btthmkorff(l) qnand on veut opérer
sur des corps peu volatils , que l'on place la matière d*essai ,
maintenue dans le crochet de fil de platine fixé au support s on
Pour disposer convenablement le spectroscope, on prend
d'abord la lunette B, qu'on met au pohU en regardant des objets
très-éloignés et on la remet ensuite en place. Cette lunette,
mobile avec la branche qui la supporte,est placée de telle sorte
que sa direction soit à peu près celle du tuyau A, on élargit
alors la fente au moyen de la vis r, et Ton cherche k voir
celte fente en regardant par la lunette; si l'on n'y arrive
(I) La bobioe de Uubuikorfî est devenue d'un gri^nd secours dans les
analyses spectroscopiqnps . car beaucoup do composas ne donnent pas de
raies, si on les cludie à i'aiife d'une flauime ordinaire, tandis qu'elles app^i*
raissml îiMnéilitleneKt si ta matière d'essai est placée snr l'an des dise*
trodos; aealemeat, il Importe, eo ce cas, de renarqaer qu'on obtient
sinaUandmenl les raies do la sabstance essayde et celles qai proviennent des
électrodes el de Tair anabianl. Pour reconnatlra les premières, il faat opérer
avec deux paires d'électrodes , Pane marchani à blanc, l'autre chargée do la
matière 'i examiner. On obtient de la sorte deux Spectres , dont un sent
contient ies raies cherchées.
Digitlzed by Google
H AMALYSB SPBCTROSfiOPIQUB.
point de prime abord , on y parviendra en se sc.vant des vis
do rappel « et ^ que Ton manœuvrera jusqu';"! ce que le milieu
de la fente se montre très-peu près au milieu du cliaaii> de la
lunette. Cela fait , on place li» prisme dans une position indi-
quée sur la plafjne de laiton et (»n l'y assujettit au moyen du
ressort y. On diri^'c alors Taxe du tuvau A vers une source
lumineuse, la llamnu' d inn^ hon^'ic, par exemple, et l'on lourne
la luneile B autour du jned jusfju'à ce (}u'on ajinrroive le spectre
dans la partie inlV-i-ieure de la lunette; on assujettit alors cellf^-ci.
puis Ion place le tuyau C, de manière U bien voir l'image ré-
fléclîie de l'échelle dans la lunette B; et s'il arrivait que colle
image ne fût pas parallèle au spectre, on la rendrail telle en
toôrnani plus ou moins le tuyau C 8ur son axe.
n reste maintenant à déterminer la position des deux la*
mières L el L'; pour cela, le mode le plus simple est de placer
la flamme d*ane bougie devant la fente et de chercher, pour la
Innette B , la position dans la(]aelle la partie la pins brillante
du spectre parait au miiien du champ visuel; on reporte alors
la flamme de la bougie devant Toculaire et dans la direction de
raxe , puis on cherche devant la feule la position dans laquelle
rœil voit la partie supérieure de celle fente briller avec le plus
d*éclat, et l*on place la lampe L dans une position telle que la
partie de son bord où l'on introduit la perle à eiaminer, se
trouve vis-à-vis de la fente« entre celle-ci et Toeil. On agit de
même pour la deuxième lampe, en cherchant la position où
l'cm distingue le mieux l'image de la fente déviée par la ré-
flexion totale du petit pnsmc dont est muni le diaphia^me ,
celle position est celle de la lumière L'.
Il ne reste plus , pour avoir installé complètement l ap-
parril, que d'en recouvrir toutes les parties d'un drap noir
percé de trous circulaires livrant passage à l'oculaire de B, au
diaphragme de A et au niîcroniètrf de C. Ce micromètre doit
aussi être éclairé au nioyon d'une Inunrre diffuse, par exemple*
la lumière d'une honnie traversant du papier de i«oie.
L'appareil étant ainsi disposé el éclairé, si l'on regarde dans
la lunette B, on voit deux spectres , l'un inférieur, l'autre supé-
rieur, et Timage de l'échelle micrométrîque. Ces spectres sont
. kj: i^cd by Google
ANALV88 SPBCTROSGOriQUE. 95
coniiaos, c*6sl-è-âire que Ton n*y voit point de raies; dès qu'une
sahstance étrangère est introduite dans une des flammes, on
voit aussitdt le spectre de celte flamme présenter une ou plu*
sieurs raies spéciales et dont la position peut 6tre déterminée
au moyen du micromètre; Tautre spectre reste inaltéré. En in-
troduisant successivement différents sels volatils, on obtient
pour chacun d*eux des raies qui diffèrent par le nombre, la
couleur et la position, tandis que le second spectre ne ctiange
pas.SijComme nous l'avons dit iilnshaiit une des deux lunii?Tcs
est remplacée par la lumière solaire , on observe alors dans le
spectre correspondant, non pas des raies brillâmes , nriais les
raies obscurrs de Frauiihofer. C'est en opérant de la sorte que
l'on a pu se convaincre que la raie jaune du sodium corres-
pond, pour la position, h la raie D. que la raie rouge du po-
tassium correspond li la raie A do Frauiihofer, etc.
Pour expliquer ces raies obscures, MM. Bunsen et Kirchlioll'
ont iiinniré qu'une source de hmii^^e à spectre continu donne
dt'.-^ i.iïeb obscures, si Ion inter|)0se une vapeur uiclalliipie sur
le trajet de ses rayons, tandis (pie ces raies obscures feront
place à des raies brillantes si l'on aiuiiyse isol nient la iuuu -re
de cette môme vapeur. L'expéi ience qui sert à prouver ce prin-
cipe est très-simple ; si l'on introduit une substance volatile
dans une llamme dont on observe le spectre, on voit apparaître
dans celui-ci des raies de couleur et de position propres à cette
substance; mais si Ton place une source lumineuse vive ( foyer
électrique, lumière Drummond, etc.) de manière que ses rayons
doivent traverser la flamme otk se trouve la substance, avant de
venir se décomposer , on observe alors daus le spectre, au lieu
et place des raies brillantes, des raies obscures, qui sont d*au-
tant plus foncées que la source lumineuse est plus vive. Qu'on
retire ce foyer et aussitôt les raies redeviennent brillantes.
Au contraire , si l'on n*introduit pas de matière volatile dans la
flamme , on aura beau placer derrière celle-ci le foyer élec-
trique, on n'obtiendra qu*un spectre continu dont Téclat variera
plus ou moins avec celui de la flamme qui Taura produit.
Quant h la permanence et à la fixité des raies , quant à leur
position , à leur couleur et à leur intensité» ces deux savants ont
96 ANALYSB SPEGTROSOOMOim.
prouvé , par des expériences souvent ré'p('*t('es, que los raies
caractéristiques se retrouvent identiques et toujours à la même
place , quel que soit le composé employé (hiùmure , chlorure ,
iodurc, oxyde , hydrate, sulfate ou carbonate) de ces métaux ,
et quelle que soit la flamme, soit celle de la lampe Bunsen ,
soit celle du soufre, du sulfure de carbone, du gaz de la
pile, etc. (1), avec celte seule restriction, que l'intensité des
raies augmente avec la température de la source lumineuse , et
que, pour une même source, rinlensité de ces raies est d'autant
plus grande que le sel du métal employé est plus volatil.
§ 3. — Nous avons maintenant à examiner les particularités
que présentent , k Tanalyse spectroscopique , les chlorures
diimiquement purs de potassium , de sodium , de lithium « de
strontium , de calcium , de baryum et enfin des deux métaux ,
le csBsium et le rubidium , dont cette nouvelle méthode d'ana-
lyse, entre les mains de MM. Bunsen et Kircbhoff, a déjà
enrichi la science. G*est là le point le plus important pour
la pratique.
Pour être certain de la pureté des chlorures qu'il soumet-*
tait à Tanalyse spectroscopique , M. Bunsen les a préparés
lui-même avec le plus grand soin; nous donnerons ici une idée
des précautious uiinutieuscs auxquelles il a dû rocourir, en
faisant coiiuaiue comment il a obtenu k* cliloiuiu calcique :
api i s avoir dissous du luarbie biaiic bien pur dans de l'acide
chluiiiydri(iue , il précipita la dissolution, en deux lui^, par le
carbonate d'ammoniaque; la dernière partie du carbonate de
chaux lut rcdissoutc dans de l'acide azotique, l'azotate produit
8902* ecDtjgr.
( I) M. BnoaeD a trouvé par le calcul que les tenpënitures des diflUreotet
(Isisnes expérlmenUSes bodI les suivantes t
FlaiBine dn sonfirs. ....
> do salbire de carbone •
> du gas d'ddaîrage . .
* de l'oxyde de carbone.
* de l'bydrogèae dans Tair.
* dn gaz tonnant. . . .
3389<
8061*
(Voir GatmetrUche Méthode «on Jl. Binim», p. SSi.)
ANALYSE 5PEGTROSCOPI0UB. 97
fui ensuite repris par l'alcool absolu dont il déposa par l'é-
vaporation. Ce sel fut transformé de nouveau en carbonate et
enfin dissous dans l'acide chlorhydrique , ce chlonire fut con.si>
déré comme pur* Dans cette pr(:'paratton, on eut soin d'exclure
l'emploi des vases en verre ou en porcelaine et de ne se servir
que de vases en platine.
Avant de commencer Tétude des divers spectres , rappelons
quelques remarques faites par HM. Bunsen et Kircilhoff. Qn*on
ne perde donc point de vue que l*on n'a encore inscrit dans les
tableaux que nous donnons, pl. 6, que les raies les plus
caractéristiques, et que Ton ne peut s'autoriser, comme cela est
déjà arrivé, à conclure immédiatement Texistence d'un métal
nouveau , par suite de ce qu'on aurait obtenu des raies non
dessinées sur le tableau , ou qui ne correspondraient pas par-
faitement à celles qui y sont indiquées. Quand on a pu. au moyen
de récbelle micrométrique, vérifier ([u*une raie observée ne
correspond pas exactement à celle du tableau, le mrillear
moyen de s'assurer de leur identité est d'introduire simultané-
ment, dans une des flammes du spectroscope, le métal pur
supposé et dans Tautre , la matière d'essai.
11 est une question qui fait encore actuellement l'objet des
recherches dos doux savants de Heidclberfr. Le grand nombre
d ex|u'rienccs diverses (ju ils ont faites, pouvait tacilcmcnt leur
faire adnictlre (jue, quelle' (jiie soil la combinaison sur ia(|uelle
on opî ro , les raies d'un éléuicnl sont complètement indépen-
dantes de celles des corps avec lesquels il est chimiquement
combiné , et que les raies observées sont les mêmes si le métal
fait partie d'une combinaison ou d'un mélange. Ce principe
n'est pas parfaitement exact, car, ijuuupie l'expérience ail
maintes l'ois prouvé que les raies brillantes d'un gaz brAlnul
doivent con*espondre aux raies absorbantes ou obscures du
f.pectre produit par une lumière qui traverse celte flamme, un a
ce^jcndanl reconnu , par exemple, que les raies obscures du la
\apcur d'iode ne sont pas reproduites par l'acide iodhydrique,
et que, d'un autre côté , les raies obscures de l'acide azoteux
ne se retrouvent pas quand on opère avec un mélange méca-
nique d*azote et d'oxygène.
TOHB II. 7
Digitized by Google
96 AKALTSB gPBCTROSCOPIQUB.
Mais il est bien |)0ssi))lp qu'à la haute tempéralurodesnammos,
celle influence do l'action chimique sur les raies obscures ne
soit pas la même (ju aux lompénturrs bassos des expériences
que nous vcnous de citer; car, si la combinaison chimique
apporte des modificalions aux raies obscures ou absorbantes ,
elle doit aussi modifier les raies brillantes. Il paraîtrait doûC
que les raies doivent varier avec la nature de la combinaison ;
niais, pour expliquer alors pourquoi, dans toutes les expé-
riences speciroscopiques qu'ils ont faites , on a toujours obtenu
les raies brillantes caractéristiques, il faudrait admettre que
les sels essayi*& n*ont pu résister à la tempéraiuro élevée de
la flamme et qu^ils ont été décomposés; de sorte qu*on a, en
définitive , opéré sur la vapeur métallique libre , qui a donné
les raies.
Les conditions qui paraissait les plus avantageuses pour
l'observation au spectroscope« sont celles où la fente a une
largeur telle que Ton ne puisse observer que les raies de
Fraunhofer les plus intenses; il faut, de plus, que le grossisse-
ment de la lunette ne soit pas trop fort (quatre à huit fois) et
([ue la lumière ne soit |>as trop éclairante; car, si rintensilé du
spectre se trouve foi'i augmentée, il arrive que certaines raies
se dcdoiibleni , ))ar exemple, la raie du sodiuui, ou bien de
nouvelles raies apparaissent et le rapport des iuleasilés des
premières est susceptible de changer.
PoTASSiLM. Les composés volatils de ce métal (cUlorurc.lodure,
brAinu?-e , oxyde , l arbonate et suH'nte) donnent naissance h un
Bpectre colnré pré>enlanl trois raii^s : Tune, Kx, silUfO dans le
rouge, correspond à ta raie A de Frauuholer; l'autre, K,4, esta
l'autre extrémité du spectre, dans le violet; la correspond
à la raie B de Fraunhofer , mais elle est eitrémeroent faible et
ne peut bien se voir que dans les flammes intenses. La raie K/3
est moins visible que la raie K«, mais, avec nn peu d*babitude,
on la retrouve constamment.
La sensibilité de celte réaction est telle qu'on peut facilement
constater la présence de de milligramme de chlorate de
potasse; nous verrons, en parlant des raies du sodium, comment
une semblable approximation peut être donnée* Si la matière
dans laquelle on veut reconnaître la présence de la potasse ,
n^était pas volatile, ce qui a liett pour les silicates, par exemple,
on la fond dans une cuiller de platine avec du fluorure d*ammo^
niaqne en excès; dès lors, les moindres traces de potassium
deviennent sendbles. On peat facilement, en plaçant les cendres
d*un cigare dans la flamme, observer la raie rouge du potassium
avec celle du sodium et du lithium , que nous allons voir.
SoMiM. Ce sont les sels de ce métal qni fournissent les réac-
tions les pins sensibles ; ils ne donnent lieu qu*li une seule raie
N a « correspondant pour la position à la raie D de Fraunhofer ;
elle se produit, quel que soit le sel employé, borate , silicate ou
chlorure, etc. Le reste du spectre est obscur, mais on y distingue
cependant , au voisinage de la raie , des traces d'un spectre
jaune continu.
MM. Bunsen et Kirchhofl estiment à de milligramme
de sel de soude,la quantité nécessaire pour donner lieu à la raie
caractéristique Na». Voici comment ils sont arrivés à constater
ce chiffre : on fit détonner trois milligrammes de chloi-aïc de
soude mélangés à du sucre de lait, dans l'endroit le plus éloigné
possible du spectroscope oîi l'on observait la flamme peu éclai-
raiiie (WiuQ lampe h g;)z. Au bout de quelques minutes, la raie
jaune se nîontra et persista pendant plus de dix minutes. Les
trois milligrammes de sel , répartis dans les soixante niMrer
cubes d'air que conienail le laboraloire , ne donnaient îi cet air
qu'une leiieur de 7^„-Vt37 poids en &el de sonde ; or ,
la flamme n'emploie peridaiil une seconde ( temps néi essaire
pour observer la raie) que cinquante ceniinu lres cubes d'air ou
O'stjb^; qui cooiienuent environ ^^^^^^^ de milligramme de sel
de soude.
Cette réaction, on le comprend « est d'une sensibilité souvent
gênante. Ainsi, dans les laboratoires de notre université, en me
servant du gaz de la ville , }e n*ai pu obtenir de flamme qui ne
moDtifttv à «1 degré plus ou moins fort, cette raie N a« de la
soude. Des fils dé platine , débarrassés par la calcinatlon de
toute trace de sodium et abandonnés pendant quelques heures
h Tair « présentent de nouveau la nie jaune caractéristique de
ce méud. La pOQSsièie , qui se dépose dan» nos appartements ,
Digltized by Google
100 ANALYSE SPFCTROSCOPIQLE.
est aussi toute imprégnée de soude et il suffît d*époussetcr un
livre à quelques pas de Tappareilipour que cette raie N a»
apparaisse très-brillaute.
LiTHiuv. Les sels volatils du lithium, introduits dans la
flamme , donnent lieu k deux raies bien tranchées, Tune , Li« ,
rouge très-brillaot, Tautre, Li^, Jaune très-faible.
En faisant détonner, dans le 'même laboratoire que celui dont
nous venons de parler pour la soude, neuf milligrammes de
carbonate de litbine, à Taide du chlorate de potasse et du sucre
de lait» on a obtenu d*une manière très-visible la raie Lia , ce
({ui permet de conclure que l'analyse speclroscopiqiie accuse
nettement la présence dcj—^dc milligramme de carbonate
de lilhine.
L'introduction dans la flamme des silicates qui contiennent
de la lilhine» donno lieu à la production inini('diato de la raie,
mais colle-ci ne persiste qu'un instant, cl si le silicate no con-
tient (jue des traces de cette base, elle n'apparaît mhm pas.
Dans ce cas. on atta(iue le silicate par l'acide fîuorhydrique
on par le lliiornre d'ammoniaque , on évapore, puis on reprend
par un peu d acide sulfuri(pie qu'on évapore de nouveau; on
traite ensuite le résidu sec par de l'alcool absolu. Cet alcool est
de nouveau évaporé , et le résidu , repris une seconde fois par
de l'alcool, est évaporé dans un verre de montre irés-plal; il
suffît de de milligramme de ce résidu pour obtenir les raies
caractéristiques.
Les eipériences de lif . Bunsen lui ont foit reconnaître que
la litbine est un des corps les plus répandus dans la nature :
on peut la reconnaître focilement dans Teau de l*Océan el dans
les cendres des fucus que le Gulfelream pousse sur les côtes
d*Eco8se. Quand une eau minérale contient assez de litbine
pour que Ton y puisse reconnaître cet alcali, quoique avec diffi-
culté, par les procédés ordinaires de Tanalyse, une seule goutte
évaporée au bout d'un fil de platine f recourbé en anneau et
aplati) suffit pour la dc'iceler au moyen du spectroscoi)e. Les
potasses commerciales de Russie, les cendres de tabac et des
céréales récoltées dans la vallée du Rhin sur un terrain frra-
nitique, le lait des vaches nourries avec ces blés comieiu
. kj: i^cd by Google
ANALTSB SPECTR06COPIQ0E. 101
aussi de la Hthine. On la rencontre encore dans les granits
de rodenwald.
La lilbine mélangée avec mille fois son poids de soude est
encore reconnaissable, quoique ce mélange ne donne pas la
moindre coloration rouge ^la flammo ; seulement, à cause de
la plus grande volatilité des sels lithiques , la raie Li« ne per*
siste pas aussi longtemps que celle Na « du sodium.
Strontiqv. Les raies produites parce métal rendent le spectre
bien pbis complexe que ceux que nous venons de passer en .
revue; ce spectre est caractérisé par l'absence de raies veries et
par la présence de six raies ron;,'es, d'une raie orangée et d'une
raie bleue. Les plus imporlaiitos sont Sr« (1 ), située ?i i)Ou de
distance de la raie Dde Fraunhofer, les deux raies Sr,^ et Sv /
Cl lu bleue Sr«\ La sensibilité de la réaction est telle quelle
accuse encore . — de millifîramnie.
Comme tous les sels tixes ne donnent p is immédiatement la
ri-netiou , il est bon d'essayer ta maliîre deux fois: d'abord
seule, puis ensuite après ravoirhumectrc d'acide rhlorbydnfjue.
Si l'on a alVuire à des silicates, à des phosphates ou à des bo-
rates, il est pi'éféiable de désagrc^ger lu matière par le carbo-
nate sodique, non dans un ereuset, mais au moyen d'un fil de
pluliue tourné en spirale conique; celle spirale, |)orlée au
rouge, est plongée dans le carbonate sodique eu poiidie; l'étal
d'humitlilij ordinaire de ce sel en fait adhérer au fil de phùine
autant ([u'il en laul pour l'opération; on opère la fusion à la
flamme d'une lampe à alcool , de sorte que Topéralion s'achève
beaucoup plus vile que dans un creuscl. La masse étanl fondue,
ou y introduit quelques parcelles de la matière d'essai bien
porphyrisée, ou continue Taclion du feu durant quelques mi-
nutes , puis on laisse reMdir. Le globule fondu étant détacbé,
on le réduit en poudre dans une soucoupe, puis Ton y verse de
reau bouillante, que l*on agite pendant quelque temps; on
( 1 ) Pour dislioguer los diverses raies , on les a désignées par les pre-
mières lettres de Talpliabet gree en coBuneocani par ttis plnscaRUiiérlstiquee
et les plu» aarqnées.
Digitized by Google
10S ANALYf^B SI»BCrR08C0PIQIIB.
di'canlc, puis on lùpole ce lavage deux ou trois fois. L'opiM-atiou
n'-ussil mieux encore en cniployaul, au lieu d'eau, une solution
(Je chlorure de àiudium. La matière qui reste sur la su ieoupe
est du carbonate de strontium, dont quelques dixitaici» de
milligrauime suffisent pour produir^des raies très-nettes.
La présence du strontium ne ^riie huHl inenî la détermination
du potassium, ni du sodium» ni celle du liiliiuiii; seulement il
ne tant pas perdre de vue que, comme la raie Li« occupe la
«même place que la raie Sr/i , on voit alors la première, qui est
fort étroite, apparaUre trèa-ttriitante sur on fond rouge formé
par la seconde.
Gaicium. Le spectre de ce métal est intuédiatemeai reoanna
par une raie, G a «• orangée très-intense et par une autre raie
presque aussi vive, G a /s , dans le vert. La raie 0 a « est , I
très-peu près» au milieu de Hnlervalle entre les raies G et D de
Fraunbofer, Il y a , en outre , une raie brillante entre les raies
G et H de Fraunbofer, mais beaucoup plus près de G que de H ;
celte raie, qui n*a pas été mentionnée dans les premiers
mémoires de H, Bunsen, devient très*visible quand on emploie
des lumières plus vives.
La sensibilité du spectroscopc pour le calcium, est telle que
7^ VôT milligramme de cblorure sont encore très^nettement
accusés.
Les conibuiaisons les plus favorables pour l'observa tioii sont
le chlorure , le brùmure et l'iodure; le sulfate et le carbonate
donnent aussi la it action, mais bien moins marquée. Les com^
binaisonsde la chaux avec les acides tlxes sont sans action sur
le spectre ; si ce sont des sels aUuiiuables par l'acide chlorhy-
drique, on fait l'attaque sur lo fil de platine même : ou fritte un
peu de la matii-re à essayer dans l'œillet du fil , puis on y fait
tomber une goutte d'acide; on porte alors la substance attaquée
dans la flamme du spectroscope et l'on aperçoit le spectre du
calcium, mais d'autant moins longtemps que la teneur en chaux
est plus faible.
Iios silicates inattaquables par l'acide cblorhydrique seront
traités avantageusement de la manière suivante ; on en prend
quelques milligrammes que Ton porpbyrise avec un gramme de
. kj: i^cd by Google
ANALYSE SPECTROSCOPIQUE. 103
fluorure d'ammoniaque , puis l'on chauflfe ce mélange sur une
feuille de pldtinn pour vnlatilisor 1p fluorure; on humecte lo
r'^sidii avec de l'acide siilfiiii(|uo et l'on évapore de noiivpau.
En prenant un inilli^iainiue environ de la niasse restante , on
peut observer d abord les spectres du potassium , du sodium el
du lithium, si ces uiélaux y existent; les raies du calcium et du
strontium n'apparaissent que quelque temps aprt'S. Pour des
proporiions trî-s-faibies de ces deux deniicr.s métaux , la
réaction ne se manifeste pas : il snibi alors de chauffer la perle
îk la flamme de réduction , puis de riiuniecler d'acide ehlorliy-
drique avant de rinlroduire de nouveau dans la Uamme du
apectroscope.
Barycm. De tous les spectres (pie nous avons à étudier, celui-
ci est le plus compliqué : il se caracléiise d'abord, à première
vue , par deux raies vertes Bax el Bay plus intenses que les
autres, apparaissant les premières pour ne disparaître que U s
dernières; une troisième Ba^, située dans le vert, est plus
faible, mais est cependaot encore caractéristique. Le spectre
du baryum est assea étendu, de sorte que les réactions paraissent
moins sensibles. Cependant , M. Bunsen a calculé par expé-
rience que la raie Bas est parfaitement bien visible avec ~ ^
de miiligramme d*un sel barytique dans la flamme observée.
Les sels dont l'introduction seule dans la flamme donnent de
la manière la plus remarquable ta réaction , sont le chlomi«, te
bromure, l'iodure, le fluorure, rbydrate, le carbonate et le
sul&ie.
Les silicates attaquables par Tacide cblorbydrique ne pro-
duisent les raies caractéristiques qu'après avoir été humectéa
avec cet acide; quant aux sels indécomposables par la
chaleur et Tacide chlorhydrique , on les traitera comme nous
Tavona vu en pariant des combinaisons de strontium , puis Ton
examinera le carbouale barytique qui reste comme résidu.
Quand, comme c'est souvent le cas, le baryum et le strontium
se rencontrant en petites proportions avec beaucoup de calcium,
on dissout par l'acide azotique les carbonates résultant de la
fusion , puis on reprend par l'alcool pour séparer la chaux. On
pourra alors constater la présence du baryum et du strontium
Digitized by Google
104 ANALYSE SPECmOSCOPIQUE.
dans le résidu laissé par l'évaporation de Tatcool , à moins que
ran ne soit en proportion par trop minime relativement à
l'autre ; dans ce cas , les azotates doivent cire transformés en
cliloiures, puis repris par lalcuol, (^111 enlève le chloriire stron-
tique et laisse comme résidu le chlorure barytiquo. Mais il n'est
pas nécessaire de la ire des séparations de ce genre. , quand les
proportions des corps ù déterminer ne se trouvent pas être trop
minimes relativement ; ainsi on a observé au sjjeclroscope un
mélange de chlorui'es sodiiiue, potassi(}ue , lithique» calcique ,
stronlique et baryiiciue, ne contenant que ^ de milligramme de
chacun de ces sels, et voici ce que Ton remarqua : d*abord la
raie Na« se montra , se détachant sur un spectre continu faible ;
puis apparurent en même temps les raies Lia, lU, Ba» et Ba/s
avec leurs nuances particulières et leurs positions propres. Ces
raies finirent par s'eAcer peu à peu et alors se montrèrent les
raies Ga», CAfi, Sr»» Sr|^ Sry, Sr^ dans leur position et avec leur
couleur caractéristiques. Elles persistèrent quelque temps , puis
finirent par disparaître.
RmuDiUM. Parmi les raies du nouveau métal, appelé rit^icttum.
on remarque tout d*abord les raies Bb« et Rb^ qui sonttrès-bril-
lantes et placées vers la limite du bleu et de Tlnd igo ; les raies Rby
et Rb^ sont d*une intensité moindre , mais sont caractéristiques
ail plus haut degré : elles sont d'un rouge foncé ( ce qui donne
l'étymoloi^ie du nom du nouveau métal : riiOidvs = rouge foncé )
et placées dans la partie du spectre en dehors de la raie A de
Fraunhofer ; on sait ipie dans le spectre solaire celte partie ne
se laisse observer rpi'à l'aide de soins tout particuliers. Les
autres raies que montre encore le rubidium ne peuvent pl^rc
être utilisées que quand la substauce essayée est très-pure et la
flamme trc!S-vive. Les sels de rubidium ijui montrent les raies
avec le plus d'éclat sont l'^zoïate , le chlorure et le chlorate ; le
sulfate donne aussi un beau spectre et l'on peut même recon-
naître parfaitement ce métal dans le silicate et le pliospbate.
Nous verrons tantdt, en parlant du rubidium considéré au point
de vue chimique , comment on doit opérer pour le séparer des
autres métaux alcalins.
La sensibilité de la réaction du rubidium est telle que le
. kj: i^cd by Google
ANALYSE &P£CTR0SC0P1QUE. iO$
irésidtt d'une goutte (4 mmgr.) deitoliition rabîdique, contenant
0,0002 millignim, de chlorure , évaporée sur l**anneau applati
du AI de platino , laissait encore apercevoir irte-nettement les
raies Rb» Rbjs.
Casium. Ce nouveau métal a reçu son nom de ia présence
dans son spectre de deux raies bleues caract(^ristiques , Csa et
Cs^, qui occupent une position bien voisine de la raie unique
Sfo du strontium. Nous citerons encore la raie Csy« quoiqu'elle
soit moins caractérislique ; les raies jaunes et vertes , qui sont
aussi indiquées dans le dessin, n'apparaissent (iiravoc les
flammes les plus intenses et ne sont pas propres à caractériser
de petites tpinntités de sels de ca'sium.
Sous le lappurt de la f'acilit<^ ;i donner la réaction , les sels
doivent se ranger comme toux du rubidium; le silicate el le
phosphate la manifestent direclement. Pour la sensibiUlé, une
goutte d'eau conlenanl 0,uuuu5 milligramme de sel cœsique
donne, au spectroscope , les raies Csz et Cs.9 nettement carac-
térisées. Quant aux mélanges avec le potassium el le sodium, le
ccBsium peut trôs-bien y être découvert (inand il n'y entre que
pour un trois à quatre centième, tandis que le rui)idium n'est pas
accusé dans un tel mélange, s'il n'y entre que pour la centième
partie.
Le caesium mélangé avec quinze cents pai'tics de lithium se
laisse encore décéler au spectroscope , tandis que le rubidium
ne se caractérise pins s*il est mêlé à plus de six cents parties de
ce même métal.
S 4. DU RUBiniUli.
MemUnaiUm de Céiiuivalent. - Pour déterminer l'équivalent
du rubidium , il fallait d*abord préparer des sels rubidiques
parfaitement pui s , et ce n*était pas chose ihcile. Voici le mode
de purification qui fut adopté; après avoir bien privé de lithine
et de terres alcalines le résidu salin provenant de iSO kilog. de
lépidolithe de Saxe , on le précipita par le chlorure de platine ,
sans toutefois pousser la précipitation jusqu*à sa dernière
limite. Le chlorure double platinico-alcalin obtenu fut soumis à
des lavages méthodiques à Teau bouillante en petite quantité ,
Digitized by Google
106 ANALYSE SPECTROSCOPlUliE»
le$ eaox de lavage ftirent réunies chaque foi» k la liqueur pri«
milive. ce qui détermlnail un précipité, que ron reprenait pour
le traiter comme le précédent. Cette opération fut répétée vingt
fois , jusqu*à ce que ie$ eaux , qui devenaient chaque fois d*oii
Jaune plus clair , eussent fini par conserver une coloration
Jaune clair invariable, signe d*une composition constante. Tous
les précipités fùrent alors réunis et soumis encore k un lavage
identique , après quoi, ils fiirent traités à chaud par un courant
d'hydrogène qui réduisit le platine. La masse fut reprise par
Peau el la solution de nouveau précipitée par le chlorure de
plaliiio ; le chlorure double obtenu donna , après réduction par
l'hydroi^èiie , 2«^,2i96 d'un chlorure de rubiditiui ([ue nous
nommerons A, et ([ui, précipité par un sel d'argent, donna lieu
ît 2•^7ti«.s de chlorure d'argent. La liqueur, séparée par le filtre
et débarrassée de Pargonl , fut alors addilionuée de 30 fois sou
volume d eau , puis précipitée par une solution plalinique très-
diluée. La préclj)itation , Icnle à paraître , s'eûeclua rapidement
par le rclroidisseraent. Le chlorure double précipité donna ,
après avoir été lavé et réduit par l'hydrogène , un chlorure de
rubidium B dont iin' dOii produisirent it$^Û71â de chlorure
d*argent. La même opération fut répétée sur la dissolution , et
l'on obtint ainsi un chlorure de rubidium G dont l^^.-^olO don-
nèrent 1»%6076 de chlorure d'argent Une nouvelle répétition
fournit le cblorure D dont i«\9 iS6 donnèrent S<',3091 de chlo-
rure d*argent. En réduisant ces cbiffires pour les comparer , on
trouve que :
1 partie du chlorure de rubidium A produit 1,S3Û8 de chlorure
d*argenL
I » » » B I» 1,1873 I»
ta 9 » C » 1,1873 9
i 8 9 n D 9 1,1850 9
Quoique ces chlorures B, G , D , pussent , selon toute proha-
bilité, être considérés comme purs, on s'en assura en en re-
prenant une partie pur l'alcool , d'où Ton retira un nouveau
chlorure li doni 08',5116 donnèrent un précipité de chlorure
d'argent pesant 0«^(>078; soit, pour 1 partie de li, 1,1884 de
chlorure d argent.
En adoptant, avec M. Bunsen , pour les équivalents du chlore
e( de J*argent , les chiffres Cl 35,46 et Ag »- 107,94 que let
récentes recherches de notre savant compatriote, M. Slaa,
permettent de considérer comme exacts, on obtient, pour Té*
quivalent du rubidium, les nombres suivants :
Su considérant le cblorure B comme par, on trouve Rb -« 85,3 1
• » C 9 » 85,33
» V D » » 85,55
» » E » I) 6&,U
Soit en moyenne Rb = 8r),36, Tliydrogène étant i.
Ce chiffre n'osl cortainem'Mit pris moins approché de la vérité
qu'un grand nombre de ceux que l'ofi considère généralement
comme suffisainiiKMit oxacts.
RuMdium métaUique, — M. Bunsen, n'ayanl ù sa di>iut.-,iiion
que peu de chlorure de rubidium , n'a pu songer qu à séparer
ce métal par voie wltaïque.
L'expérience la plus intéressante qu'il ail laiie à cette occa-
sion, est celle do la production de ramult,'ume de rubiiimui ,
eu décomposant pai' la pile une dissolution aqueuse de chloruro,
le mercure servant d'électrode négatif et le platine d'électrode
positif. Sous l'action du courant , le mercure se transforma en
une masse cristalline, solide , d'un blanc d'argent , altérable à
l*alr en se recouvrant d^one coucbe d'oxyde de rubidium* Cet
amalgame, projeté dans l^eau, la décompose à la température
ordinaire ; il se montre fortement électro-positif vis-à-vis de
l*amalgame de potassium. On ne doit donc plus considérer la
potassium comme occupant le premier rang dans la série
électro^bimique.
Bydrai$ derulMum, — RbO, HO. Ce composé se prépare
facilement par la décomposition du sulfate de rubidium au moyen
de I*eau de baryte ; on opère à chaud , afin de ne pas laisser
intervenir Taction de Talr et d'apercevoir plus aisément le point
de saturation. La dissolution d*oxyde de rubidium, évaporée
rapidement dans une cornue en argent , laisse une masse
poreuse, d*un blanc un peu grisâtre , qui entre en ftision tran-
quille à une température un ppu on -dessous du rouge , sans
perdre son eau d*hydratation. Par le refroidissement, on obtient
408 ANALYSE SPECTROSCOPIQDE.
une masse cissanle, un peu grenue , mais non crislaîline. Cet
oxyde hydraté est fueilemenl volatil ; il donne avec l'eau une
solution fortement alcaliîie, qui corode la peau. Kxposé à l'air ,
il est déliquescent et se traustorme ea carbonate et même eu
bicarbonate de rubidium.
Cet oxyde ne peut être fondu dans des vases en platine; il se
compotte , sous ce rapport , comme la potasse et la soude , et ne
reste nullement en arrière pour tout ce (pii concerac l'alcalinité.
CJSOO de cet oxyde donnent Û8',9266 de sulfate , ce qui con-
duit à (a composition :
Trouvé. Calculé.
UbO 90,29 91.21
HO 9,71 8,79
100,00 100,00
La petite différence qu'on remaniue entre les chiffres cal-
culés et ceux que l'expérience a fournis , provient de ce qu'il
est à peu \n-H impossible d'opérer complètement à l'abri de
racide carbonique de l'air.
Carbonate de rubidium. RbO,CO'.— En précipitant le sulfate
de rubidium par l'eau de baryte, on obtient une dissolution
d*oxyde qui , évaporée à siccité et mêlée à du carbonate d am-
iDoniaque, produit le carbonate de rubidium; cbaulTê un pea
davantage , ce sel se fond dans son eau d^hydra talion, en don-
nant une masse poreuse, qui entre en fusion tranquille au
rouge et donne par le refroidissement une masse blancbe, cris-
talline, opaque, très-déliquescente et corrodant la peau;
dans de l'eau, donnent une solution dont l'alcalinité peut facile-
ment être reconnue au papier de tournesol. Le carbonate de
rubidium est à peu près insoluble dans Talcool (0,0074) et ne se
décompose pas sous Taction de la chaleur. Ic,i033 de ce sel ,
traités par Tacide sulfurique, ont perdu 0,8748 d*acide carbo-
nique , ce qui conduit à la composition suivante :
iiLiU'tc. Culculi).
RbO 81.22 80.93
CO* 18.78 19.07
100.00 100.00
Digitized by Google
ANALYSE SPECTROfiCOPlQUe. 109
Bicarbonate de rubidium hydraté. RbO,'2CO' -\- HO.— La s :u-
tion du sel précédent, traitée par l'acide carboniiiue, donne
lieu à un bicarbonate qui, par évaporaiion au-dessus d'acide
sulfiirique , crislalUsa ea cristaux prfsmatoTdes, dont ralcalioité
est &ible et dont la saveur rappelle celle du nitre. Ce sel est
fiicilemeDt soluble dans Teau; soumis à la cbaleur, il perd son
second équivalent d*acide carbonique.
La composition trouvée pour ce sel est :
RbO 63,79
SCO* 90«06
HO 6.i5
100.00
Àz-otnte de nibidiuni. \{ bo, AzO''.— Ce sel , par uiio crislalli-
sation lonto , donne dos prismes dodécaj^unaux lermiiu's par des
pyramides du sy^h iiie hexagonal : le rapport des axes serait
1 : 0,7097, pour autant cpie les anjîlos d<;s pyramide» ai iit [)U
avoir été mesurés avec cxacUludi'. Ou sait que, d'après I ran-
kenheim, le nitre potassique , crislallisé d'ordinaire en prismes
rhombiques, se présente quelquefois sous des formes du sys-
tème hexagonal.
De même que le nitre , Tazotâtc de rubidium ne contient pas
d'eau de cristallisation , mais bien de Teau interposée entre ses
particules, ce qui le fait déa*épiler au feu. La cbaleur conti-
nuant, il fond sans se décomposer, mais si la température
s'élève enccHre davantage , il finit par se transformer en azotitc.
Au cbalumeau et sur le fil de platine, il se volatilise sans laisser
de résidu. La solubilité dans Teau est bien différente de celle
du nitre; ainsi, à 0«C, 100 parties d*eau dissolvent 89,1 p. d'a-
zotate de rubidium et seulement 1S,3 de nitre, et à 10", 109
parties d*eau dissolvent 43,5 d*azotate de rubidium et seulement
90,4 de nitre.
La composition de ce sel est :
Trouvé. Calculé.
RbO 63,30 63^5
AïO* 36,64 36,65
100,00 100,00
Digitized by Google
110 ANALYSE SPECTHOSGOPIOilB.
Sulfiite de rubidium, RbO, SO*. — Ce 8el se comporte k la
cbalear comme le sulfàte potassique. Par révaporation lente
d*ane dissolution aqueuse , on Tobtient en beaux cristaux du
système rbombique , le rapport des axes étant a; bic^
0,5733 : 1 : 0,7593; Taogle des arêtes latérales du rhomboctaëdre
« IIW et ceux des arêtes terminales respectivemeni 181*6^ et
87*8'. Ce set est par conséquent isomorphe avec le solfàte de
potasse.
Ces cristaux sont anhydres, iDallérables à Tair et décrépitent
qiinnd on les chauffe ; leur saveur est analogue k celle du sulfate
de potasse, mais ils sont beaucoup plus solubles dans lYau :
car 100 parties d'eau à 70» C ne dissolvent que 9,58 parties de
co sel , tandis que , dans les inômcr; circonsiances, éi,A parties
de sulfate de rubidium iieuveat se dissoudre.
La Gomposiiion de ce sel est :
Trouvé Calculé
RbO 69,86 70,01
SO' 30,14 29,99
100,00 100,00
Alun rvhidUiue. — Le sulfate de rubidium forme, avec le sul-
fate d'alumine , un alun cristallisant en beaux < l istaux octaé-
dri îMos, iiiall(^rables h l'air et dont la fornmlc cliiniique est
RbO,SÛ + AI-0',aSO'' + '2i 110. Avec les sullales de mai^nésie,
de nickel et de cobalt , il forme aussi des sels doubles, pouvant
cristalliser en beaux cristaux isomorphes à ceux du groupe
KO SO' + ^<gO SO' + 6 HO. Ces sels doubles sont moins solubles
qae le sulfate de rubidium simple.
CMorure de rubidium. — Rb Cl. — Ce sel, par une évaporation
lente,crisiailiseen une esp^ce de cubes déprimés, ne présentant
aucune modification ; il est inaltérable à Tair, et décrépit»
quand on le chauffe , \ïout commencer à fondre vers la chaleur
rouge. Sur le 01 de platine, il se volatilise complètement. 100
parties d*eau à 1* G. dissolvent 76.38 parties et à 7« C, 82.39 p. de
chlorure de rubidium ; tes quantités respectives de chlorure de
potassium qae Ton dissout à ces températ&res sont 89 et
31 parties.
Digitized by Google
ANALYSE SPBcmoSGOPlQOE. lli
Ce sel a une composition de :
Twmé Calwlé
Rb 70,30 70,65
Cl S9,70 39,85
100,00 100,00
Chloruit' plalinko-rubxdique. — llbCl , Pl CI». — Toutes les
dissolutions de i-ubidium sont précipitf^cs par le chlorure de
plaliiie. Le précipité est jaune clair el se dépose facilement à la
tcm[)éralure de rébiillitioii , sous furme d'une poiidie line ,
pesante, (}ui , vue au microscope, apparaît composée de petits
cristaux oclaédri(iues régulieis, d'une couleur jauue de uiiel.
Celte combinaison est tout à-lail insoluble dans l'alrool , el elle
est moins soluble, surtout à cliuud , (jue le cbioi uie plalinico-
putassique. Nous donnerons, en parlant du caîsiuni, un lableau
de la solubilité de ces chlorures platinico-alcalins. Seulement,
nous ferons maintenant la remarque qu'entre 13 et 14% il paraît
y avoir un minimum de solubilité, ce qui tendrait à foire croire
que ce sel s*hydrate à une température plus basse.
Ce sel, soumis à Taction réductive de Thydrogène, perd de
son chlore, même à froid, mais très-facilement à chaud; il laisse
alors pour résidu du platine avec du chlorure de rubidium. Pour
cette opération , il faut avoir soin de ne pas chauffer trop fort, à
cause de la volatilité du chlorure alcalin. Pour analyser cette
combinaison, on a opéré sur li',9398, précipités par du chlorure
de platine bien pnr et qui , chauffés sous Inaction d*un courant
d'hydrogène, ont perdu (fvr,4830 de leur poids ; le résida, repris
par Teau, donna 0^,7891 de chlorure de rubidium qui pul
fournir 0^^,9353 de chlorure d*argent; le platine séparé pesait
Ov.eOSO , de sorte que la composition centésimale résultant de
cette analyse est la suivante :
Trouvd Calculé
Pl 3iJ3 3t,08
CP 25,00
Rb 28.88 i>0,3a
Cl 11,79 12.19
100,00 100,00
Digitized by Google
lis ANALISB SPBCTROSOOMQIIB.
La petite différence entre les chiffres que donne le calcul et
ceux qu'on a trouvés par expérience, s'explique par la grande
volatilité du chlorure du nouveau mél^l.
lAai ïiaiuvel (lu rubidium. — Déjîi nous avons UU que les sels
rubidiques qui ont servi aux expériences de MM. Bunsen et
Kirclihoff avaient été extraits du lépidolilhe ou mica litliique
de la Saxe. Le môme minéral de Rozéna, euMoravi* , a été
analysé: il contient 0,0024 d'oxyde de rubidium. Toutes les
sources salées en renferment des traces: les eaux de Dûrckheim
renferment 0,000000:2 de libCl ci les caux-m^^es dps salines
qui servent pour les bains salés en contiennent 0,00004. Les
eaux-mères deKissingen et de Thcodorshali , près Kreusnacli •
n'en contiennent que des traces ; les eaux du Kochbrunnen , à
Wiesbaden, celles de la nouvelle source, à Soden, près Francfort,
en coutienuent assez pour que Févaporation de sept ou huit
litres donne une eau-mère dans laquelle on peut reconnaître
les raies caractéristiques du rubidium au spectroscope. Les
potasses du commerce ne paraissent pas contenir ce nouveau
métal , pas plus que les azotates de soude naturels ; mais ,
d*aprte M. Grandeaa, les résidus de la fsibrication des salpêtres
en contiendraient une assez forte quantité , qui paraîtrait pro-
venir des salins de betterave : celle-ci enlevant au sol , outre le
dilorare de potassium , le nouveau métal qui 8*y trouve cepen-
dant en quantité tellement minime , que Tanalyse spectrosco-
pique ne parvient môme pas à l'y constater.
Jusqu'à ce jour , ce sont les eaux minérales de Dûrckheim
qui ont présenic la proportion la plus forte de caesium , et
M. Bunsen , pour ses recherches , a opéré sur ti-iO kilo^^ d eau-
mère» qu'il reçut de M. Gundelach , et qui provenaient de Téva-
poration de 44,200 kilog. de ces eaux.
S^lwraliattduciBHnm; recherciie de l'équivalent.— Le CBidum
accompagne presque toujours le rubidium , le potassium , le
sodium et le lithium. £n précipitant par le chlorure de platine,
on sépare d*abord le potassium , le rubidium et le caesium à
. kj: i^cd by Google
ANALYSE SPECThOSCOnULE. 113
/V'f,it de chlorures doubles platinico-alcalins. ou débarrasse
ensuite ce précipité du sel potassique , d'après la méthode
indiquée en parlant du rubidium (V. p. 105); cela fnit , ou
dissout dans l'eau le mélange de chlorures ca'sique et rubidiquc
obtenus et on les transforme en sulfates. L'acide sulfuriqtie (^st
CDsoite éloigoé par de l'eau de baryte , et les oxydes de nibi*
diom et de cssinm, produits par cette opération, sont évaporés
dans une capsule en argent , avec addition de carbonate d'am-
moaiaque , mais de manière à ne transformer en carbonate que
environ la cinquième partie des oxydes. Le résidu sec est alors
repris par Talcool absolu , qui laisse le carbonate de rubidium
avec un peu de carbonate de ca)sium, tandis qull dissout Toxyde
csesique ainsi qu'un peu d'oxyde rubidique. En reprenant cet
oxyde par de Tacide chlorhydrique , on obtient un chlorure
en<y>re impur dont 0«',5î2P précipiièrent 08',î095 de «;lilorure
^iaigent; ce mode de bfpai.jiiou ayaui tiô répété plusieurs
fois, CD obtint ainsi du chlorure ciesiquc de plus eu plus
pur , et tel que :
100
parties du clilorure j^^^ ( séparation ^^^( do cliiunire
( provenant de la i i produisaient] '' ( d'argeut.
i » «• » 93,486 »
1 » 3» » 9l,2S0 »
» » 4* • 90,318 N
• ' » 5* » 90,3âO »
• t 6* » 90,S45 i>
Par ces cbifires , on voit qu'on peut considérer comme purs
Icsehlonires obtenus à partir de la 4* opération, et si Ton se
^ des trois derniers pour le calcul de Téquivalent • on obtient
Kspectîvement :
123,31
m^4
Soit, en moyenne , 183,35 pour l'équivalent du caesium.
lOME XI. S
m analyse; Si'ECliiUSCOPlQlE.
A c uise de risomorpliismo des sels de ce métal avec ceux de
potassium , on ne p*nii point considérer le chiffre lââ,35
comme un luulliple ou un sous-muliiple de rénuivaleiit.
Ou a |)ii.s . comme pour le rubidium , U = l, Ag. 107,94
cl Cl 35, (li I d'aiirès M. Stns).
Cœsiuni nulu liquc. — On conçoil qu'après des op*^rations
aussi lon^aics cl aussi complexes, M. Bunsen n'ait pas eu à sa
disposition assez de matière pour pouvoir pn-parer du c;vsinni
niélallique ; mais en dcci;)mpo.sanl par la pile une solution de
chlorure, il obtint, quoi(îue plus ditricilcnient que pour le
rubidium, un amalgame d(; caisiuiu d'une couleur lilanc d'argent
et à ijrain cristallin. Ol anialfîame s'oxyde à lïiii' plus rapi-
dement (pic celui de i'ul)idiuj!i , il décompose l'eau à froid et se
moiilre constamuieul ùleclru-positif vis-à vis de i amalgame de
potassium cl de celui de rubidium. Le caesium est par consé-
quent le corps le plus électro-positif jusqu'à présent connu ,
puis vient le rubidium, et ensuite le potassium qui, précé*
demment, occupait le premier rang.
Hydrate de cœsiwn. CsO,HO. — Le cssiom paratt former,
comme le potassium , un oxyde , et un peroxyde ; quant à
l'hydrate d*oxyde , que l^on prépare par la même méthode qne
rhydrate rubidique, il contient un équivalent d'enu que la
chaleur ne peut lui enlever. Cet hydrate est très-déliquescent,
se dissout dans l*eaa avec un fort dégagement de chaleur, et est
au moins aussi caustique que les oxydes de potassium ooMe
rubidium; il est soluble dans l*aIcool et est complètement volatil
au chalumeau.
Carbonate de cœHum, GsO»GO'.— La préparation est analogue
à celle du carbonate de rubidium. La dissolution dn carbonate
donne par évaporatîon des cristaux peu distincts, hydratés et
très-déliquescents à Tair; par la chaleur, ces cristaux fondent
facilement dans leur eau de cristallisation , en laissant une
niasse blanche, grenue, anhydre, qui attire fortement l'humi-
dité de Tair et qui peut elle-même entrer en fusion ignée à la
chaleur rouge sans perdre son acide carbonique. Ce sel est com-
plètement volatil sur le til de platine au chalumeau. La solution
aqueuse est très caustique et .i_de ce sel dans Teau suâit pour
Digitized by Google
AHALTSB SPBCmoSGOPlQUB. li$
bleuir le papier ronge de tournesol. Une propriélé caracltM'is-
liqne do ce carbonate est de se dissoudre dans l'alcool absolu :
à 19° C, i 00 parties d*alcool en dissolvent H,1 parties et, à
lebullition , 20, i parties, qui se df^iioM ut par un rcfroidissc-
menl rapide, sous forme do petits cristaux grenus , tandis qu'un
refroissement lent donne lieu à la production de groupements
en longues aiguilles.
En traitaut ce carbonate de csBsium par Tacide sulforique,
OQ trouve qu'il est composé de :
TVuuvc. Calculé.
CsO 85,86 85,65
CO' 14.14 14,35
iOO.OO iOO.00
fiicarùomtedecœsium. GsO, SCO' -fHO.-'Le carbonate simple
se transforme rapidement en bicarbonate dans une atmosphère
d'seide carbonique. La dissolution de ce bicarbonate, évaporée
à Is température ordinaire au-dessus de l*aclde sulfurique,
donne de grands cristaux peu distincts, prismatoîdes, striés,
inallérables à l*air, qui n*ont que peu de caustidlé, et qui
lardent focilemeut leur second équivalent d'acide carbonique,
pir exemple , par Tébullition dans Teau ;
U composition de ce sel a été trouvée être :
Trouvé. Calculé.
CsO 71.56 71.25
«CO* ) , ^ , «3.87
HO i ^^'^ 4,88
moo 100.00
Attttate de cœsium. CsO,AzO*. — Par une cristallisation lente,
tt sel cristallise dans le systt?me dilriaxique ou hexagonal ,
la forme primitive est un dihexaèdre obtus, dont l'angle des
arêtes leruiinales est 1^2 56' et celui des arêtes latérales 78«>58',
^ qui correspond à un rapport d'axe
«:c«i 1:0,71848.
116 ANALYSE SPBGTftOS€OnQtJE.
Si Ton considère ce dlhexaèdre comme étant de seconde
classe on direct, celui de première classe qui lui correspon-
drait, peut être pris pour le r(''siiltat de ses deux formes hémié-
driquos, un rhomboèdre pnaiiUl d'un angle de ICô^-iO' et sou
inverse. De celte manière, on peut considérer l'azotate de caesium
comuR isomoi'phe avec les azotates de potassium v\ de sodium,
car les angles correspondanls de ces sels sonl 106°40', 106*'30'
et 106«»36'.
L'azotate de caesium ne contient point d'eau de cristallisation
et est inaltérable à l'air ; chauffé , il entre en fusion ignée et, si
la chaleur augmente , il y a dégagement, d'oxygène et réduc-
tion de razotâleen azotito, msuite, par Tabsorption de Teau de
ratniosphère , il se forme de Thydrate qui attaque fortement le
platine. Ce sel n*est que très-peu soluble dans l'alcool et il est
un peu plus difficilement soluble dans Teau que le nitre; 100
parties d*eau à 3*S G dissolvent i6i»,1 de ce dernier , tandis
qn*elle$ ne dissolvent que 10^,6 d*azotate de caesium. 3,0567 de
cet azotate ont donné 8,8S73 de sulfate , d*où Ton conclut à une
composition de :
Trouvé C.'iicuîii
CsO 70.80 70,87
AzO' 29.20 29,13
100,00 100,00
Sulfate de cœsium acide. — Le carbonate, traité par de l'acide
sulfurique en excès et chaullé lentement jusqu'au rouge, donne
un fluide limpide , qui se prend en une masse cristalline par le
refroidissement. Ce sel , dissous dans l'eau , donne , par évapo-
raliou lente, des cristaux peu nettement mesurables du sysiènu'
horthaxique (rhombique). Le rapport des axes est environ
a:b=^ii 1,38. Ce sel a une saveur et une réaction très-acides,
il est inaltérable à Tair ; il entre en fusion ignée :i une tempéra-
ture au-dessous du rouge , mais si l'on chauffe davantage, il
finit par laisser dégager de Tacide sulfurique anhydre , et se
transforme en sulÊtte neutre.
Sulfate de cœdum neutre, GsO, SO*. — La saveur de ce sel est
fade , puis amère. Sa solubilité dans Teau est plus grande que
ANALVSË SPECTROSCOPlQtE. Ii7
celle du sulDate de potasse : ainsi, à — 2»C, IdS parties de sulfate
de csBSîiim se dissolvent dans 100 parties d'eaa » tandis que 8
parties seulement de sulfote de i>otasse peuvent se dissoudre
dans les mêmes circonstances. Une évaporation lente donne
bien des cristaaz, mais on n*en a pas encore obtenu qui fussent
mesurables. La composition de ce sel est de :
Trouvé. Galenlé.
GsO 76,85 76,66
SO* S838 9»M
100,00 iOO,00
Ce sulfate donne, avec ceux de nicXel , de cobalt et de ma-
gnésie, des sels doubles que Ton peut obtenir en beaux cris*
taux isomorphes avec ceux que donnent , dans les mêmes
circonstances , les sulfates de rubidium et de potassium.
Avec le sulfate d*alnmîne on obtient un alun octaédrique
correspondant aux aluns potassique et mbidique.
Chtorure de cœsium. Gs Cl. — Ce chlorure cristallise en petits
cubes peu distincts, anhydres, déliquescents ; il fond déjà au
rouge naissant , et se volatilise bien plus facilement que le
cblorure poiassique, si on élève la température. Maintenu
longtemps en fusion au contact de l'air, il devient basique.
Sa composition est de :
Trouvé. Calculé.
Gs 77,67 77,67
a 88,33 S8,3S
100,00 100,00
Chlorure plaUmeo^œsiqtie, Gs Gl , Pt Glt. — En traitant le
chlorure de cssium par le chlorure de platine, il se forme un
précipité d*un jaune un peu plus clair que celui que donnent
les sels de potasse : c*est un chlorure double anhydre et formé
d*octaèdres réguliers, microscopiques et transparents. 11 est
peu soluble dans l'eau , ainsi que le montre le tableau suivant
qui donne aussi les solubilités respectives des sels doubles
de platine et de rubidium ou de potassium :
Digitized by Google
AftALY9B SPBCTIiOSCOmOUt.
1 ■ " 1
1 m)
1 PAtlTlES D'EAU
A OME
m
CBLORURE DOUBLE DE PLATINE ET DE
HlTAâSlOM.
CMÊ%VU>
U"
((m
»
lU"
0^
o,o:;o
0,UI
0,079
Ml
0,lfô
0.110 1
0J06
o.m
NO-
0,20.1
0.177
Ot."
(Km
0,213
7U-
3,19
0.339
0 251
80-
3,70
0,i\7
0,291
911^
i iS
0,321
100*
SJ8
nm
0,977
La composition du chlorure platinico-caîsîque a été trouvée
être :
Pl
Cl»
Cs
Cl
Trouvé
30,25
21,67
37,35
10,53
Cileald.
30.U
21,57
37,51
10,78
100^00 100,00
État wOnrel. — Le csesiom se rencontre presque toujours
avec le rubidium. Les eaux de Dflrcklieim en contiennent
0,(K10f 7 sur 1000 parties ; on en a trouvé des traces dans les
eaui salées de Tbeodorshall , près de Kreusnach , de Kreuznacli,
de Kissingen et de Naubeim. On en a aussi constaté la présence
dans les eau^c minérales de TUngemach , I Baden-Baden , de
même que dans celles de Wiesbaden et de Soden , près
Francfori. Lo ( ;rsiuiii existe aussi en quanlUc notable dans les
eaux de Buurbuuue^les-Bains , ainsi que la reconnu M. Bunsen
. kj: i^cd by Google
ANALIBB SPSCTBOSCOPKtOB. i\9
sar un résida que lui avait envoyé M. Grandeau ,qai s*es( occapé
de Tanalyse de ces eaui.
Bechetrhe du ruindiutn et du eœsium. ^ Ces deux métaux
D*élant précipités ni par l^acide sult'bydrique , ni par le carbo*
nate d'ammoniaque , on doit les i>eclierch(^r dans le grou(ie qui
renferme le magnésium , le lithium , le sodium et le potassium.
Ils se séparent facik meul des trois premiers par la pri)priûié
d*6ire précipités par le chlorure de platine, mais cette réaction,
comme toutes les autres, leur est commune avec le potassium.
Ainsi , l'acide tartrique et l'acide perchlorique y produisent un
précipité granulo-crislallin , taudis qii<^' 1" h ide hydrolluosili-
cique y détermine un précipité opalin. Leurs sels colorent la
flamme en violet; cette couleur tire sur le bleu pour les sds
potassifiurs , tandis que le nibiiiium et surtout le caesium
donnent un« nuance ron^'efilie; tuutcfuis , ces trois teintes
diffèrent si peu niu' Von iil* jicut guère les distifiguer, si ce
n'est par robservatiuii sinniUanée des lro!> llaimiics.
Le caîSiMm, comme nous l'avons vu , se sri^ait' du luhidium
par l'insolubililé du carhonali' de rubiriimii dans l alcttol al.sulii.
En un mol, le spcclrostopf seul Iburiiit un catacière .spéci-
fique suftisant, et sa soiisibiiil/' dri)asse <!e l>eaucoap, pour la
netteté et la précision , les réactions les plus caractéristiques
de la chimie ordinaire.
S 6. DBS APPLICATIONS DU SPECTROSCOPE.
La méthode d'analyse spectroscopique a excité partout le
plus vil' intérêt par les lésullals élonuaiii> qu'idle a déjà pro-
duits et elle se propage rapidement. Les découv( ries que l'un
doit à l ub ige du spectroscope laissent prévoir les applications
nombreuses qu'il va recevoir et l'avenir qui lui est réservé.
 l'aide de cet instrument, on déterminera eu quelques instants,
avec autant de certitude que de facilité, les diveiu éléments
qui entrent dans la constitution des corps minéraux «et les
réactions sont d'Une telle délicatesse et d^une telle précision ,
elles sont si peu susceptibles d'être masquées les unes par les
antres > que chaque élément est aussi facile à reconnaître dans
un corps quelconque que dans un composé simple : c'est là un
Digitized by Google
120 ANALY^B sPficraoscopiauB.
avantage inappréciable. Cette précieuse qualité nous a déjk
valu la découverte des deux métaux alcalins que nous venons
dï'iudier , et Von annonce la découverte , dans les dépôts
si'K'niR res cl arsénifères des fabriques d*acide sulfuriquedu
llar/, d'un troisième élément nouveau, nommé ThaUium par
M. Grookes, à cause de sa raie verte et dont les propviiHt's le
feraient ranger dans le groupe du soufre. Ce nouvel élément
a aussi été relrouvé dans des échanlilions de soufre natif.
Ajoutons qu'avec de l'habitude et en tenant compte de la vola-
tilité des différents corps, on peut obtenir des indications ira-
p(U"tantes sur les proportions relatives des divers composants.
Le minéralogiste, nidé de (jnelqnes caractères physiques,
n'a souvent besoin , iiour la dclermi nation de l'espèct' minérale
((u'il examine, riue ci en connaître les composants; lanalyse
speclroscopiquc le conduit à ce but avec In plus grande faci-
lité , et elle lui pennei surtout la distinction des espèces
qui , avec la même fornu; cristalline , prcsentenl une com-
pn>iii()u ditiéreiilo ; ainsi, j)ar exemple, celle des ditïerenls
f« Id^lKilhs , de l'aiioi tliite . etc. , celle des silicates calcaires
dt'iilil. s, <iui suiii si nonilM cux et ont tant de caractères com-
mun^. Ce mo<lc d aaalyse ne demande , en outre , qu'un
temps fort court et que de trés-petites quantités de subs-
tance : poui d( iiiiei" une idre de la rapidité et de l'étendue de
cet examen , nuus prendrons un des nombreux exemples que
cite M. Bunsen : l'orthose de liavenu donne la raie Nua avec des
traces de K« et Li « , soit immédiatement , soit après avoir été
Immeclé d'acide chlorhydrique. Si on le traite par le fluorhy-
drate d'auimoniaque et Taclde sulfurique, les raies Na« et K« se
présentent très-vives et la raie Li« un peu moins forte. Après
la volatilisation de ces corps , si Ton ajoute une goutte d*adde
cblorhydrîque , la matière donne les raies Ca« et Ca ^ , mais
d*une manière peu perceptible. Après ces observations , si l*on
reprend par Tazotate de cobalt le résidu qui adhère au fil , on
obtient la coloration bleue qui décèle Talumine ; on y trouve
aussi facilement la réaction de la silice. On a donc, en quelques
instants , constaté dans cet orlbose la présence de la silice ,
de ralumine et de la potasse, avec des traces de soude, de chaux
Digitized by Google
ANALYSE smrtâscsoiiain. lii
et de lithine , en même temps qu*oii s'est assaré qu'elle ne ren-
ferme ni siTontiane, ni beryie.
Les géologues , de leur o6té » trouveront pent-fttre dans cette
nouvelle méthode de nouveaux caractères pour déterminer T^ge
relatif et le synchronisme des masses qui constituent Técorce
solide de notre glohe. En tout cas , nos connaissances sur la
diffusion des différents corps simples seront singulièrement
modifiées: ainsi Ton sait déjà que la lithine figure parmi les
bases les plus répandues, et que la strontiane se trouve aussi
dans beaucoup plus de roches qu'on ne le supposait.
L'emploi des moyens que nous présente l'analyse spectres-
Gopique pour découvrir dans l'atmosphère différents éléments
accidentels , nous amènera peut-être à des résultats inattendus
pour l'hygiène. On a déjà observé la présence plus ou moins
constante d'une certaine quantité variable de soude dans l'air:
or , seraii-il impossible qu'un antiseptique aussi prononcé que
le chlorure de sodium eût quelque influence sur la production et
sur la marche des maladies endémiques et épidémiques ?
D'un autre côté , l'analyse si compliquée des eaux minérales
qui, depuis quelques années, a déjà fait tant de progrès , reçoit
un nouveau socours. G est ainsi que M. Grandeau, ayant déjîi
constaté, par l'analyse chimique, la présence dans l'eau de
Bourbonne-lcs-Bains de dix-liuit corps simples, y découvrit
encore le rubidium et le caesium , et M. Bunsen, à qui il
soumit les résidus, y constata, eu outre, la présence de la
lithine et de la strontiane.
L'utilité du spectroscopc pour l'industrie ne peut être mé-
connue, et il est à croire que l'emploi en sera bieniOt établi
dans certaines fabrications, spécialement dans celles des pro-
duits cliimiques, où l'on a si souvent intérêt à décéler sûrement
et promptemenl la présence de tel ou tel corps qu'il s'agit de
recueillir ou d'éloigner. Citons un exemple des résultats qu'elle
a déjà donnés dans cette voie : quelques gouttes d'eaux-méres
de différentes salines, ayant été examinées au speciroscope ,
indiquèrent la présence du lithium en proportion relativement
assez forte, ce qui était resté ignoré jusqu'à ce jour ; avec ce
guide sûr, les méthodes d'extracUon ont pu être perfectionnées
t99 AfiAtTSB sracmoscopiQUB.
et l'on a \m reiirer d'un lilre Ue ces eaux 4 grararaes de liihine
dont le kilograuinie coilte environ six cents francs. On a aus.si
trouv^'^ que les eaux-mères de la labricaiion industrielle de
l*acide laririque contienneal assez de liUiiue pour qu'il soit
possible de l'en extraire.
Mais rapplicatiOQ la plus curieuse» la plus remarquable, qui,
seule» aurait suffi pour expliquer le retentissement qu*à eu la
découverte des deux savants de Heldell)erg , est, sans contredit,
celle qui en a été faite k Tétude de la constitution cUimiqua des
astres. Qui donc aurait osé espérer que la science porterait
jamais ses investigations jusque dans les espaces planétaires
les plus reculés pour demander au soleil et aux étoiles le secret
de leur composition?
Nous avons vu Texplication des raies obscures du spectre et
la coïncidence des raies de Praunbofer avec les raies Na« de la
soude^Ka de la potasse, etc., etc. C'est en se fondant là dessus,
queM.Kirchhoff admet, pourexpliquer les raies de l rauuliofer(l),
que la luiuièi-e de la pliolospliore du soleil doit traverser, avant
de nous arriver, une alnios[ilière eonteuaiil cerlaines vapeurs
mélalliques. l)a()r«'S lui, si nous pouvions recevoir uniqueuient
la lumière du noyau , elle dunuerait lieu à la production d uo
spectre continu , et si nous recevions uui(iupmeiit la lumière de
l'atmosphère qui entoure lu soleil , il y aurait production d'un
st)ectre à raies brillaotes; mais comme ces deux spectres ue
sont jamais séparés quand nous observons la lumière solaire ,
nous voyons, au lieu et place des raies brillantes» qui nous
décèleraient la présence du potassium , du Godium, etc. , dans
ratmospbère gazeuse, des raies obscures qui ne sont antre
(I) Monatsberichte dtr Berlin- Acad,^ octobre et DOvooibre 1850. — One
analyse deca mémoiratplus éi^-nduo que celle queeomportntt notre Unvail,
a commencé à paratU-e dans le Moniteur scienti^que du D' Quksmbvilli,
gepipmijrtî ISiil . où l'on trouvera nussi l'historique de la théorie optique àc9
raies traité asst.z longuemunl Nous ajoutcronà aussi que le premier mé~
moire de MM. Bttn^on fl Kitvhhofl'roncprnnnt TriTi^iy^e ^«poctrosropiqii*- '.4 nn.
de' Pnf}f}cndfirf, i(jnii;(1\) n viô iraduil dans les.l/inrj/z'v <!)• chimie et de phy-
signe (t L\ll. aoi'it iS(il ) on doit aussi paraître \u irnduotion du second,
qui c^i le plus important pour l'étude dee aouveaux métaux el des appareils
employés.
ANALYSE «jPEGTftOSCOPlQtlE. 113
chose que le» raies de Fraunliofer. Par conséiiaent « ce sont ces
raies qui, par leur position seule, et non par leur couleur,
vont caractériser les éléments constitutifs de cette atmosphère
solaire. C*est ainsi qu*on y a déjà reconnu la présence du
sodium, du potassium, du magnésium, duchrôme, du fer,
du nicltel , tandis que l*on a pu 7 constater l'absence de Vor •
de I*argent , du cuivre , du mercure, du zinc, du cobalt, de
l*aluminium et du lithium.
Si Ton voulait objecter que les raies obscures du spectre
solaire sont dues à Taction de Fatmosphère terrestre, on pour-
rait répondre que ces métaujL ne pourraient s*y trouver en quan-
tité suffisante pour produire des eifets aussi tranchés et aussi
constants: que les raies devraient être notablement plus intenses
quand le soleil est pK*s de riiorizoa, puisque alors la couche
d'air à traverser est bien plus épaisse; et otifîn , que les raies ne
sont pas les mêmes dans le spectre du soleil et dans ceux de
diverses étoiles fixes. Toutefois l'almosphère doit avoir quel-
que action (1) et Ton attribue à son influence certaines raies
variables que l'on a déjà appelées raies atmosphériques.
Nous vf'nons de voir qu'en nous indiquant les éléments cons-
titutifs du soleil, M. Kirchhoff aborde une autre étude en faisant
mention d une atmosphère solaire , et ses travaux donnent une
base nouvelle à cette hypollit'se si souvent débattue. Cette
supposition doit être vériliée au moyeu d'expériences (ailes au
moment d'éclipsés annulaires de soleil. Mais si les résultats
n'étaient pas tels qu'où le suppose, l'explication des raies de
Fraunholcr serait toujours vraie, sauf (ju au lieu de voir la
couche de iuniii re absorbante dans l'almosphère , on la verrait
dans la suiiace extérieure du noyau, et l'on admelirail alors,
ce qni est bien piuUable, que tous les rayons lumineux du
soleil ne viennent pas exclusivement de la surface extenie,aiais
ciuââi d'une cerlaiue profondeur, peul-ètre mûme assez forte.
(1; Voir sur ce :>ujt'L un travail de M. Gladâtûoe duos Ic^ l'roccedingt
of t/Mf Royal Society, XI, Juio i8ii|.
SITUATION DE l'iNDUSTRIE MINÉRALE EN AUTRICHE.
Ixtnil d'aa travail de M. F. FrossBi inséré dans le ZeiUchr^ Mt tnt*
JngmUtur'TêrtiiiêM, par Fi. Diwalqiie, fngénieur des minas.
La toi de janvier l8iU» qni a mis un firein anx prétentions exagérées des
propriétaires du sol envers les exploitants, l'extension rapide des voies
ferrdcs , l'ardr ir du travail et l'esprit d'as^ocintion partout supexciiL^ , ont
donné à l'indiistrie niinrrale, on Autriolu-, une impulsion qui l'ont pour
ainsi dire transformée dau^ ces dernières années. Et eeiii; prospt'rii luu-
jours croissante des exploitations minières prouve qu'elles n'atiencUneni,
ponr se développer que la réglemoitalion des droits et des charges de<i
exploiiants.
X. F^iese, à qui l'on doit plusieurs docnmenls importants sur la statistique
ds rAntriche , a publié une partie de ses reelterclies dans la Rmiê du
Ingénieurs autrichiens ^ rinlérél que cette queslton pré^enie au double
point de vue des relations industrielles et de l'étude des traités de commerce
internationaux, nous cnt^age à communiquer l'exlrait suivant aux lecteurs
de la Mevue universelle
A. Étendtu des concessions minières
D'après les renseignements puisés aux publications de l'administration des
mines, les concessions minières comprenaient, a la Tin de IH^rO, 001,2^1,313
kla fiers carrés ( I ) , soit ?i peu près 108,."*ii) hectares. Dans cette surface ne
rentre pas celle dus balines, lesquelles ne uéce&sileAl pas de coQcesaioos
pour pouvoir être exploildes.
H, Friese donne, dans le tableau suivant, la répartition de cette sarfiace
dans les différents états de l'empire autrichien et dans lea divers districts
miniers. Ce tableau , en montrant les vartaUons de l'étendue des conces-
sions , aussi bien que les matibrea exploitées pour cbacon des Ëtats , établit
également qu'aucun d'eux n'est complètement dépourvu d'exploitations
minérales.
( i ) Nous avons compté le klfatur carré de Vienne à ô*^6, en réalité c'est
Digitized by Google
BULLETIN. 125
A . — Tableau dei sarfaoe* concédées à l'exploitation dam le« différents Etats de l'Empire.
DISTRICTS
EXPLOITATIONS SOUTERR.^
O 11]
■u
u hl
.
u X-
» S"x
DES
nr
minrrai*
An r...
rharbnm
aulrt'*
rnirniblr .
H O
S "
U. ^
» 2
o 3^ u
— E ar
•
ÉTATS.
MINIERS.
oc i< r.
■ Il 1 ncraiii
ni 1 n**r m •
ai U ^
es os u.
hrcUm.
heclarci.
liPcUrri.
^i(*f* larf*#*
u •<
)ip(*l A r#*i
u u ..^
fti X -
o
kulricbe sapérieure
il l'Eons.
Ed. inféricarc.
Sl-Pôttf>n
Id.
.SI 7 0
l';~r> 1
iV't "i
.1871,!»
4^9:;,:;
1S71.9
i:;.s
»lyrie
Leobea.
2:i7,i
2012.:;'
2012,:;
Id- . . . . .
Cilly.
."70,1
7(i,s
^()f»9.9i
^(199.9
iiii
[^rinthie. . . .
Klacenfurt.
}k;.i..i
2821.7
i{(7,()
ï;;,4
.44!K),0
iiJJ
laroiole . . . .
Laybach.
17{.'i,<)
i^79,.s
210,1
2SG4.7:
1177.1
4241, .s
141
téfion des c6les de
1 Aonaufiue.
M
Hall.
ÎLO
27,1
!7ii,l
.171,8
S-2..1
(517,1
1
1M1,9
17{1.S
.102,4
1 .1.1
204(i,2
1 V
iif *r
At>ur^ • • • •
Id.
!,.:....
"1.), i
i;.:;
.lî)!> î)
Total partiel.
.11-2,.-)
t27ii,(i
2t<>27,l!|!7ti2.t
2(>l^!i 7
l.OSS
Pilseo.
27,1
|t|7.1
<;..-2,7i
811,9
89:ii.()
27,1
S9SI,7
1,OI(i
Id. . . . .
Elbogcn.
;.7ti,';
:.ii)';,s
i2(),()
7140,1
.')9,0
7.199,1
90<4
Id- . . . .
Kotnraotau.
1!M,7
1 {(),!>
1 1 lo'i..l
\u:i
ii:;s2.4
7(),0
ii(;:;2.4
904
la. ....
Kùltenherg.
112!)
9
3sss,9
10.17,0
•i993,l
9^
Id.
:i()2,7
19^1"»."
:;Mr..()
is:i,s
Cl t r\ c
M l'i,^
SI 10.8
91.7
Total paniol.ll lî)sl,îi
."il Si», 2
•l->l7.s 7[ -2till,S
.4l9s!,2|
1 l(i:;.:;
i2l4(i,7
4.41:)
■orsTic ....
Olmutz.
LU
5tO,l
•JiOl,.)
227.0
.')!^i:i. 1
\.i
1 ,4:;i
lilésie ....
Id.
07,7
ItXXJ.l)
l91S,t
18J
100 4, s.
3004.8
840
Caliicie , cercle de
Cracovie.
Cracovie.
27in,{
lOolS.O
11* 1 1 .i,ti
i:; 147.7
1,822
la. LciBoerg.
BocbO'v^'ine . . .
Lcmberg.
Id.
Bi)
1!K,2
"! ,(»
.Kit,:;
2ZJ
(l/./
112,7
12,(1
0/ 1 ylr
loo,-?
«) 1 U
Total partiel. 1
7ii;(i,i>
•21.)! M
'21 >si .<;]
1 lliU
[ 2i7(iO,7
.4,i2:;
■oogrie, cercie de
Ofen
Id. OCdenborg.
Ofen.
Id.
.^9.7
2.17,0
.10,1
1
292 V
2iM,2
1
292,8
291,2
708
1,210
Id. PresbDi^.
Neosohl.
i\H,i)
.1(1,1
:;2(),2
():;S9.7
20,i
()(lfO,l
■47:;
Id. Kaschao.
Kaschaa.
i. ■>:;,.{
10.10,1
709,1
ls,so,n
102,4
1!>81,0
!i!)0
Id. Grottswardein
Najr>hania
1)7.". .1
1 1 "i ■>
1 1 ■>. -
:m,9
1I4(,(
Il {{,4
m
Total partiel.
i ()7îH>.S
IM7-' ')
7-2,i'
Il«i2.S
I0I9S,71
1 122. s
1 10121,:;
1.1 S7
V •ïTOdie ....
. ansylvanie (Sie-
oeoDur^eii ).
Croatie, Slavooie
r.oQiuiB Kiiii. ue
i<roaiie.
la. au nanai
Oravicza.
Zalathoa.
8(9,9
r.2>,2
ir»i,r;
221.1
iiH),9
:ii,()
112.1,0
1287,7
i:)9,7
1124.1
U47,i
820
■ini
Agram.
Id.
Oravicza.
81,0
307,1
27,1
ilo;;
580,i
991,9
m
I2r.,i
1 :;<>,{
S2,0
-481,2
212,1
1.19,0
(il.l
022,8
29:;. 7
m
81
Total partiel.'
( s:;7.s
) Jlf..s
1 i(«)î»S
: Ir'ill.^
9'.;.l
4iS , i)\ 1.S72
BoysBBe lombard-
véoiUen.
j^^^ftSM^tift* • • •
Beliune.
Zara.
72.1
.1(1. 1
76,8
l.'iS 0
1^9,1
149,1
194,1
il
8
ToUl partiel '
1 - .
- 1
Kis.i
214.8
lil21
1 -
51,1,2! 2d
Total géoëral
de 1839
I00-2".s!2<)7:i9.0
()20!Mi,l
H()74.9
I04:i;i4,()
1174.1
,1(17728.1
I.l.OKi
Id. 18.18
10(11»-,'
1 1!)tiSS.9
r)979(» i
1 1 1 K _>
l(KHJ',)2,>
2(147.7
101140,4
Id. iB^
l!>»;si,:i
:i(i77!».7
|0{4>1,2
9soi;i,i
1 in(),0
î>!»21l,l
\(\. iSîJfc
:;:;{î)s.o
KCKHI.I
ÎM;!>l2.t
Ctds.ti
97:;sf,(i
Digitized by Google
126 BOLLBTltf.
Ea pasnitt en mve l«8 Hïïéwkt» £ial8 , novs vo^roDS qi^o rexploitatioù
du fer aioai que celle de la hooitle dMoinent daM Ie8 pays «le la région des
Alpes. Le groupe des mines diverses . pnrmi lesquelles sont principalemenl
des mines de plomb el do mercuro , y occupe aussi une surface assez ♦
étendue; mais, d'uQ autrocôlé, l'cxploitaUoQ de l'or et de Targeat y e«t
iDstgoiiiaute.
En Uohômu , rexploitailon houillère occupe plus des 3/i de la surùice
concédée ; son étsndne dépasse celle des houillères de toal le reele de Ten-
pire. Les nloîèrea de fer y sont h pan près aussi coDsidérables qne dans la
région précédente ; les métaux nobles 9*y exploitent en aanei grande aboo-
dancc, tandis que les niincs diverses B*y sont que très>peu rcprc^sentécs Les
mines d'or et d'argent de la Bohime occupent la cinquième pat nie. à pea près
de la surface totale uïïapMe k ces mines dans les État? autrichiens.
L'exploitation de la bouille domine aussi duns la Moravie , la Silésie , la
Gallicie occideaUlc; il en est de môme de celte du 1er , mais h un moindre
degré. Uuunl ù la Gallicio orientale el k la Buckowiuc « l'cxploitatiou y est
Ifè8*re»tr«inte.
La pins grande étendue de mines d*or et d'at^l se tronvenl dans la
Hongrie et dans le Siebeabargen , adl it peu près les é/S de t'élendne totale
de ces mines ponr l'empire entier Sn Hongrie » C'est spécialement dans les
districts minim de KascLau el de Ncusolil que se trouvent le plus de mines
(le fer el de niincs diverses (de cuivre surtout) ; rexpIoit;Uion houillrre . au
cou Ira re de iiM'nir que dfins le Sii'benbûrgen et la Voivodie , y est peu
tHendiie prohabu meut parce que . avant Ih'i!), le droit d'exlraeiiiin iipp;ii-
It-oail au prt'priétairo du sol et que les houillères existant do fait doiveui ,
settlemcnt maintenant, obtenir les concessions légales.
On ne voit que des surfaces très>restreintes occupées par l*èsploittlioft
dans le Lombard* Yéniiien, de même qne dans la Dnlmatle.
fiaugeant tes différents État* d'après l'étendue de leurs concessions , on
obtient l'ordre suivant :
L lyu u-Od by Google
4
3 1 1 ï
BULLETIN. if!
TABLEAU B.
^ DESIGNATION
SURF1CI8
DÉSIfi NATION
SURFACES
! DES
DES
ËTATa.
COIt(^ÉES.
ETATS.
CONCÉDÉES.
bcct
nccU
Tyrol
Gaiiicte occidentale .
Transylvanie (Siebeo-
Hoogrie ... «
burgcn). . . .
{M'
6.712
Voivodic serbe. . .
MoitTie
Cioaiie et Sluvonie •
Carintliie ....
Coofios mililaircs
1 Autriche ioférieire à
Gallicie orientale. .
671
l'Enns ....
Salzborg ....
m
Carnioie ....
^,212
Dalmaiie ....
\i
Autriche «epérieere.
Lomberd- vénitien
Uî)
zm
Cdiesde rAdriatiqoe
m
Buchovine ....
m
De tonte la surbce coneMée à rindastrie U y a 3174 hect. d'exploitation
• eiel ouvert {Tagmasten) qal ne vont qu'à la profondear des rocJies solides
et le reste, environ 10^940 hect., est affecté aux Mploitationssouteminea
1 Mbetmauen) dans lesquelles on exploite h tonte profosdenr.
L'Ëtai exploite, soit seul, soit tvec des tiers, i8 */• des surfaces con-
cMées. el te reste, 83 •/•, est abnBdonoé i l'exploitation privée. Si l'on
repartit est «xploilstions impérialea al privées d'après les SMUières extrtites
M a des swfioes de
ié dans rexploitsiton Inpérisie , */* dans resploltatlon privée pour
les mines de mélmsi «oUst.
M > • * « fer.
tOfi • m . S9,f • charbon.
ii4 • • • 10,8 • dwersev.
100
100
128 BULLETIN.
Oo ViAi qae, dans les exploitations de l'Étal aussi bien qoe dans les exploi-
tations privées, la houille est extraite sur plus do la moitié de la surface
totale; le reste de celle surface est surlout consacrd aux mdtaux nobles
àims les exploitations 4e l'Étal et aux mi&erais de fer dans les exploitations
privtics.
Après avoir menlionnd les concessions, c'esl-à-diro les propriétés exis-
taoteSf disons uo mol des propriétés fotures, de colles qui prendront
naissance par des concessions nouvelles et pour l'obtention desquelles il y
a tant de recherches entreprises; nous verrons mieux encore par que
l'Autriche, loin de rester stationnaire, se prépare de nouveaux champs
d'exploitations avec un tèle vrairacnl remarquable.
I»our être déclaré inventeur et concessionnaire d'une mine , il faut au préa-
lable avoir reçu un permis au moyen duquel on peut faire toutes les
recherches nécessaires dans un rayon de <i2o™ klaflers) soit sur une
snrfict é» 18 heelares à peu près.
A In Ûn de 1880, le nombre de ces permis était de 1() , donnant ane
enrfaee de reeherelie de 856,000 heclare». Il esl bien entendu qn'on ne peut
fiim «vcane reeiieKlie sur nn terrain déjà concédé et qn*on ne comprend
pas non plus dans ce cliiffirc les surliices enclavées entre plusieurs sièges
de reeiierches.
De tous les états de la couronne, c'est la Bohème qui est la plus travaillée
dans ce but , et on y a délivré éé19 permis } vient ensuite la Hongrie avec
8187 (I). La Moravia et la Silésîe en comptaient 2293, la Galllcie ocdden-
Inle 1822, la Région des Alpes 1688, le Banat 820 (volr(l)). A cette
époque t le nombre de permis dans les autres états était très^reslrelnt; il
n'en avait même été délivré aucun pour la Bucliovine.
Le uUeau qui suit donne les rapports des surfaces territoriales avee le»
aurfkces concédées :
(1 ) Isolons toutefois celle circonstance, qui découle de c© que nous avons
dit ci-dessus, que tous ces permis délivrés en Hongrie, en Bohème cl dans
le Banal, ne i oni pas été uniquement pour la recherche de la mine, mais
aussi pour roLteniicn do concessions régulières que les houillères déjà
existantes devaient réclamer.
BULLETIN. 129
TABLEAU C. — Rapport des surfaoet territoriales avec celles oonoédées ou en reoherohes.
DÉSIG.NATIOX
•E
LtTAT
OD
DE U DIVISION
POLITIQUE.
DISTRICTS
MINIERS
SURFACES
TERRITORIALES
SURFil
CONCÉDÉES
LCES
B
M W
O
fi
SLR l,(
CARRb'
Ttl
I
Cil
u M
•< •«
(M O
a -w
«A 7^
o
h]
s I)K SI
IRITORL
L Y EN
U u
< 'j
« ë g
o « B
K W
U a
1 LIRES
RFACE
\LE
A
TOTAL-
■ <■ 1
c » 1
c : 1
* '** ■
"il
hTlorpi.
Ifctoi et.
h.*>' 1 a r r*.
Auinche suponeure.
Id. iolcrieure .
Carintkie ....
Cirniole ....
RéfiM des eûtes de
ridmtiqoe . .
Tyrol
Sahhvf ....
Sl-Pôllen.
Id.
Leobeo.
Cilly.
Klagenfurt.
Laybach.
Id.
Hall.
Id.
1 200 7.S7
9'iO 788
i 287 70;)
1 Ô.'8 2i)7
m) 7G.-
70î) (Î03
2 m) GÎH
717 2.i:i!
4 49:),(i
3 .873,9
2 0l2,r>
4 (599,8
4 49.; ,9
4 2.32,8
13:),9
i 897,3
:j{(;,o
20 3 !:;,();
2 i:;6,4
8 171,6
26 330,9
1 1 97." ,7
19 330,9
794,:)
5 391,0
1 7m, -2
2 26(i
3 22»»
2 0î)7
3 6W
4 .3.")0
4 234
170
(î:;8
761
10 2.39
1 796
8 314
20 44^
11 33:i
19 .333
99 i
1 87:^
1 S2''
12 oO.)
3 022
10 61 i
24 09S
1 3 862
23 389
1 164
2 3.3(1
2 381
o'iil
"'('1
4,61
11
Boktei • • • •
M» • • • •
M
Id
Id
Vomii ....
SiUik
GiUide, Cncovie .
M. LMiberg .
Boekoiise. . . .
BMgrie,OfeD . .
i M. OEdenburg
■ U. Pressburg .
1 ^ KaKbau
■ U. €iii(wardeio
|T«trft£«etBaQat .
lîrntjtmie (Sie-
IpiltillISIavonie .
VHhi ailiiairis de
■ Croalie.
U. dn Banal.
'vyme lombard-
vénitien.
MntM . . . .
Total partiel
et moyenne
1
26 389 .7
9*; 789,8
2 224
8 071
10 29:i
3,(J
Prague.
Elbogen.
Jrux (Komme
lau).
Pilscn.
Il II 1 f on K A PCF
IVUllUliUrl f^-
"iM) .m»,
632 50:i
1
!K I 2!MI
2 W)3 3i7i
8 110,8
7 399,2
1 1 (>ri2.4
8 981.7
lii 87i,8
31 2}K),8
.^4 70t.6
î;4 03:;,;)
lù 854
16 934
18 423
9 :i42
.3(U)
93 393
117 40.-;
86 373
61 231
12 3*^1
tu; 4.37
134 337
Il 4 798
70 793
1 4 ()S7
6,^l
6,91
6,^1
.3 4l
Total partiel
At fftlAlTMfl I1s>
Cfc IllUjClJliC*
S 200 i\è
4-> 14ii 8
•>47 Hi7 3
8 IOj
48 219
.36,324
6 o|
Olmiitz
Id.
Cracovie.
Lemberg.
IH
1 U •
"2"22:j 030!
:ii:i 232
2 302 732
1 VU 403
:i .^.36 ;j
3 OOt.8
13 fi7,7
671,4
l(H) l
82 4;.4 2
47 6'»;, 9
103 .394,0
17 391,7
T62.3
r; 832
6 378
121
9()
37 ().»;>
92 317
4^901
3 17.S
59 (»8l
9S 3(9
31 479
Ô299
13,91
Total partiel
ci LUUjUUUC*
1
1 1 t»22 0()7
91 7(i() S
•^31 107 8
'> 130
21 (iO!)
23 7.39
I0,i||
Ofen.
Id.
Neusohl.
Kaschau.
N;i^'yb;inya.
3 491 « J t
3 îi'il 731
3 473 222
3 949 401
3 :i2{ {se.
292,7
291,2
0 610,3
1 9.S2,9
I M{,(
43 :i,^2,0
69 7!K),ri
26
.33 4S1,0
7 ( -6.7
Ht
82
1 9(»5
.302
.32.
12 îis.y
19 6 2
7 761
8 477
1 [V.ïï
12 669!
19 7.34'
9 66i
8 979
2 322
1149 kI
23î»,7l
4.1 1
16,9l
6.iI
Total partiel
el moyenne.
\7 9W 49()
1 ,n,.. r
I 10 321, î)
180 Kr)(,3
a««v j
Îf74
10 {)\^
10 627
'1
Oravicza.
Zalathna.
Agram.
Id.
Oravicza.
^ IMIl iL'il
0 yJv 1 \ftj 1
6 072 im
1 833 177
1 9:)2 GU
1 4o:; m
1 124,1
i 447. r;
99:i,8
622,S
2î'*),7
1 m i>33,o
22 188,3
23 566,1
' 7 4.33,9
1 4 710.1
574
238
Îii3
519
210
l.j 50:i
3 6;f
13 8.37
3 807
3 3:il
13 876
5 992
14 380
4 126
3 îi(il
41, J
23,3l
11,91
16,0Ï
Total partiel
et moyenne.
14 m vm
1
106 231,4
31 f! 7 4;7
7 761
23,6]
Bellane.
Zara.
2:>i:» 737
1 2S() 40
149,0
194,2
964,7
39
r;2
38.3
.-:;:;
442
Îi07
6,31
2,.3|
Total partiel
el moyenne.
3 79<î 18:
3{3.2
i 418.7
9'
574
UM
! ..J
Total général
et moyenne.
at 742 80."
) |l08 448,(
) 882 369,î
> i 67Î
( 15 687
' 1556S
TOME XI.
130 6ULLI7T1N.
NfMis voyons par ce fablcau qu'en moyenne pour l'empire «fiiier (I), tur
l,iXJ<ViUO de mèlres de sorf&ce terriioriale, il y en a :
i(S7îi concédés
et 130S7 sur lesquels ou » autorisé le& recherches
Soit on total de
ou environ les fl,f7 "/o de la surface infnif rnii sont concédés.
Le rapport dfs surfaces en recbercUeâ avec celles dos coocessiODs esl
=: S,2 : i u ppu près
Si l'oQ con&idùre chaque étal en particuliorf les chiffres varient beaucuup
pour àuoûû d'eox; 'a LontertkKVdaétii présent* le niBivatt de snrbee
coneMde, e^eel^ft-dire 89/1.000.000 de la surface lottle» el ta BoMne le
maxinum * sptfeialeaem les diatrîotB iniBie» de Bnix« EU>egeii, Pragae el
Pilsen dans lesquels les surfaces coucédées sont respectivement de 18483 «
ItiOSi, 13K>4 et 9Ui^* sur 1,000,000 de surface territoriale.
C'est pour ces ditilrlcts et aussi pour la Silésie, la Gallicie orlentali' ol la
Moravie, que l'on a délivré le plus de permis; le district d'bibiogea présente
le maximuni : on y a autoristi les i tch^rches sur près de 12 •/. de la surface.
Duos la purliô orieiitiile de in monarchie , on n'arrive pas à des ciiiffres
amsi Aevde; ainsi, ponr la Boogriu, on a à peine 1/2 i (tans la TransyU
vanle, le Banat. la Croatie, on a, k pen près, 0.9 ^«.^
On conelnl de resamen général dn tableau G que les serliMes concédées
dintinnenl en éicndne d'entant plos qa'on se dirige de l'B. vers l'O. et qee
c'est l'iaverse i|ui a Hen ponr les sorfaces de resberehes.
On trouve, par exesiple, qw sur 1 hectare concédé, il y a en surface de
recherche :
hectares
3,6 dans la région des ilpes
0,0 en Bohême.
10,1 en Moravie, Siléue et Gallicie oriehtile.
17,^ en Hongrie.
313,0 dans ta Transylvanie, l« Banal, la Croatie el les
confias.
(I) Eu nombres ronds, la sarfaee entière de l'empire est répartie
comme sali:
31.1 consacrés à la cuituro.
1,1 * nuk vignobles.
1 2.2 de prairies el Jardins.
i.),6 pâturages
27 0 de forèlR.
ii^ de l«rrau» improductifs.
Digitized by Google
BULLETIN. 131
Ce» chiffras a'oal pM W9 réalité abaolae (V. la aote (t) de la pa^e 12s).
iMtefois, ils soQl assez éloqucDls pour noas moDlrer qae Tesprit d'entre-
prise et Tactivilé industrielle pénèlreul à grands pas dans celto partie
orientale de la moaarcbie et prépurent è l'exploitatioa fatare aa eaeeàa
inraillible .
Si nous comparons un instant ce qui se passe en Autriche avec ce qui a
lien en Belgique, nous voyons (Statistique de la B<>I^Mque, ii^îil à ii^j) :
Sarfaee eoaeédée aux houillères ea 130,5ël hectares.
• • minières > ^(i ;7I »
Total, t77,05â »
ce qui, comparé à la suiface territoriale, donne :
Ans eeaees^oas de hoalllëres i,52 sur 100 de la surface totale du pays.
» » minières 1.98 • > * •
Soit un tolal conctlflé dfi ^,7 ' o * » » »
Ï.Û Frunci.', la surface dos concessions houillères seules conipnrtn, n peu
ftts, It-s 0,H°o do la surïace territoriale. En résumé, OD a concédé:
En Autriche, les 0,17 de la surface totale.
En Kr:ince, les 0,1)0 de la surface totale pour ia houille seulement.
Ko iJi'ijîiquc, It.'S ."),7.
Eo Bel'^'ique, tri IS'ii, le uonil>ie des eotice?sionr« t'tîiil de i^Oô; en
Praocc de t(>2 . dont 2'^(> en aclivilu. el en Aiiiriclie, le nombre peut 6tre
âi'proxiraativeoiciil t-valuc « lôOO, de ^orte que, tout calcul iail, nous
irrifoaa aux surfaces suivante!^ pour une concession.
En Autriche, 400.
Ea Belgique, 960.
En Vraiiee , OOO.
Cet ebilfies moatrsnl le plis graod défaat, pett-Mrs, de l'exploilalioB
Mlriehleane, c*est4-dire, le morcellement Indéfini en entreprises pea Imper*
iBBies. es qui ne peut jamais produire de bons résultats durables.
Ea Selgiiiae, la réunion des eoocessions est encore actuellement an des
■eyens de rendre finietueuse Texplolution de certaines mines qui,
mêles, ns peavenl marcher avee profit; ainsi, de fS^iS, le nombre des
eeneessioass diminué de 311 k 290, quoique, dsns cette période de
(éiD|M , on ait eaoore accordé des concussions nouvelles.
U a'f a pus, en Autricbe» qae les mines de bouille qui soient ainsi mor-
celées : il en est de même pour tous les genres de mines et fc un degré
bien plus fort encoffs. Ainsi , il existe quelques £tats . la Transylvanie par
exemple , ob beaucoup d'exploitations n'ont pour ouvriers que les membres
de la faoïiUe du propriétaire.
132
BULLETIN.
Les exploitations auiricbicnnes se sobdiviseot en exploitations k ciel
ouvert et en exploitations souterraines.
a) Les exploitations souterraines comportant une sorrace de 10i|534 hec>
tares , dont :
i0,02i hectares pour les mines des métaux nobles.
20,7?)9 » • de fer.
m,im) o » dt; houille.
1 1 ,07.ï » • de minerais divers.
6) Les exploitations à ciel onverl comprennent une sorftee de :
892 beetares pour les mines de méUvx nobles.
%9è^ hectares ponr les minières de fer et de qnelqaes aolres mélanx.
L*exptoitat{on dn charbon de terre a lien sur plus de la moitié des snr*
tices concédées, tandis que celles réunies des minorais divers et des
mélanx nobles n*oceapent pas encore nne surlhce anssi grande que celle
des minières de fer.
Les chilTres précédents ne penvent ftlra qu'approximatifs , vn que le droit
minier autrichien permet an concessionnaire d'one mine de bouille , par
exempte, d'exploiter dans la surface qui lui a été concédée tout antre
minerai qui y est exploitable ; mais tout approximatili qu'ils sont, ils ont
assex d'exactitude et certainement asset d*éloqvenee pour nous fUlre voir que
ractivité minière se dirige surtout, en Autriche, vers rexploitatlon du
charbon de terre et des minerais de fer.
Ce résultat s'appréciera mieux encore par l'examen du tableau B qui suit :
TABLEAU D.
SUBFACES C0RC£D£fi8 POUR L'EXPLOITATION
1 ^ ^ ^
i
1
U3
-<
1
DE
'< MÉTAUX
1
1 «OBLES
DE
MiNËhAlS
DE Fxa.
ns
CBABBOI»
D'Aunss
Himâts.
TOTAL.
OBSERVATIONS
18371
l8o8'
i 128^,0
11366,1
10016,1
20299,î)
23610.8
«6779,7
î>»706,4
62816,3
lOiiOO,!
10403,2
inii,2
97.Ï81 (î
99231,2
10808,0
Sont comprises ,
dans ces sur ■
faces, les con- '
cessions à ciel |
ouvert aussi i
bien que les |
concessions {
souterraines
i
BULLETIN. i33
Ce tableau montre encore qae, dans le courant de ce<^ { anodes, on a vu
augmenler les sarfacos concédées à l'exploilation du niiQi-rai du fer do Hi.'i
» » • » de la houille, » 1.1,2°/.
m 9 * • deemiiieniisdiTen,*
tandis què eéires conaaertfea h l'eiploiUilioa des mdtaiix nobles s diminnë
de 8,6 */«. n est vrsi qu'on peni sttribner «ne grande partie de celle dimi-
nation à l'abandon de certaines mines & peu près dpnisdes ou présentant
très-peu d'espérances, lors de l'introduction d'impôts miniers en 1835.
Mais cette cause a agi aussi bien sur les exploitations de la houille , etc. ,
que sur cellc«« consacrées aux mtîlaux nobles. Ce résultat osl donc en
concordance pai faite avec ce que nous avons dit tantôt, ît t.:iv«ir que
i'exploilalion cl l'esprit industriel de l'Autrithe se portant de plus en plus
vers les substanees qai forment la base de lindnstrie et que , lii comme
partout , nae mine de fer vaut mieax qn*ane mine d*or.
L'avenir ne dîminnera pas celle importance dn fer et de la bonllle; aussi,
sans posséder aacane donnée détaillée snr les Ilt,6l6 permis de recherches
qui ont été délivrés, nous pouvons afllraer qae la ptapart concernent la
houille et le fer , tandis que bien peu se rapportent anx métaux nobles on
aax minerais divers.
B. ProducHm dit mkm autriehiêniuM.
L'Autriche exploita une tdle variété de produits , qa*&acane autre nation
ne peut lui être comparée sous ce rapport. A côté de Tor et de l'argent,
ainsi que des diverses espèces de charbon minéral , ses mines fournissent
une quantité remarquable de cuivre, de plomb, de mercure, de zinc, de
nickel, de cobalt, d'antimoine, de soufre, d'alun, de vitviûlâ, et d'autres
produits minéraux trèi»rares. Le tableau qui suit nous donnera une idée de
cette production , ainsi que de sa valenr pour Paonée 1839.
Digitlzed by Google
m
PnODOITS.
OVautités.
VALIVIt.
»M fr
OBSERVATIONS.
Or. .
Argent
Valeur totale
Fonte d'adloage . .
Fuole de moulage . .
Valeur totale
Houille .
Aiiiliracite
Valeur totale
Cuivre
Pioroh
l.ilh;irj;t.'
Minerai dc pi««mb ex^iurté
Mercure
Nickel et cobalt . .
Zinc . ....
rv inerai de xine . .
Antimoine cru ûl régule
Miikurai d anlimoioe .
Arsenic
Soufre
Pyrite
Sulfate de fer . . .
Sulfate de cuivre . •
Alun
Schis(<'8 aluroioeis 6t Vl'
trioliques. . . ■
Graphite
Mangant^.se ()xy<lé .
Mioerai de chrùoae .
Ëiaia
Hisimilli , . , .
Minerai de litaoti (wol
fraoi)
ï'infrai (i'i:r;in>'
Ouuluurb niiiiL-rdlâS (or
piment) . .
Minerai d'à raient
Id. de cuivre
Id. de fer .
Pierre d'asphalte
Asphalte. . .
Valeur totale
Total pën^ral (i-*
kl lu».
34 537.1 Si
7,71
1 5.272. U7
liinnoi.
278,100
" TT.
4i2,9l3.:><7
10,78H,(?.";7
SÔJOl.iiNi
tttii nc«.
1,703,716
1,327,3.';0
852
fr.
13,7til,77:i
8,04:>,*)i"i
lî,uOO
<l,l()8
1,2S0
sso
381
91
4-.
1,510
7.333
.1,174
13G
1,307
36,11»2
4,S91
m
SI
i,r>
31
3.(M)I
27,189
328
4»
G,(W:i.l>7.)
3,y7."»,'»Oj
972
41 1 .<ii7
1,828,28.'»
S 12,040
f>78 930
ll7,.-.-2
310.177
10,3811
14,260
379,180
99.920
20:i,107
124,687
330,338
24,73^)
153,.î00
2,032
4 72'i
10^,747
1,363
7,032
41,232
24:.
3,707
181» :i03
434,i67
3,732
9,542
17,4MI,SS7
o) Pour la trans-
formation des niesu-
res autrichiennes en
nie!>ure6 métriques,
nous evnns compté
.^■()kK pour le c< niuri
de Vienne, ce qui re
vient k pour
lu livre do 2 niiiics.
' Leguldenvaul2' ,^'0
et tes lonnea « que
nousdornons dans ce
tableau, sûoidti !00(>k,
b) Les Vîilr^nr'^ in--
criitis dans ce cjhicau
sont eelles des oia-
tièr<»s sur les lieux de
produciion. On peut
Ind considérer oomnie
mininia . car le^ pro-
priétaires,qui doivent
payer l'impôt sur leur
production, sont ton-
jonra leutda de déda*
rer le moiiia possible.
c) On ii*a inscrit ,
dans ce tableau . que
les minerais qui en-
traient eonme tels
dans le commerce ou
qui étaient exportés.
d) H n'a pas été
possible d'y inscrire
lesqoantitdadefer ni
d'acier , niaiti .«'lik' I
ment la fonte, p^rcc i
que m Il-s fabriques i
de fer Ai celles d'acier |
ne ressortant de l'ad
ministratlOA dOS BÎ
nea.
ia valeur. 104» 277.47;»
Digitlzed by Google
BI'LLRTIN. 48S
En répartisMBl eei diirëreDle& valeurs en qaatre colonoea principales,
OD voit que:
rwiploiUlion de» métaux nobles a prodtil poor lô.^S U7 fr. ou 12,2 "/o
*> • minerais de fer * » 1)3,701, .'>S4 » » fJ2,l "/o
• cliiirbons (11- lerr>> »« • 2l,St{,fS7 ■ >« 19G«/p
» " autres sub.slaoces « » 17,48i)/iu7 « » 16,1 «/•
SoH une valear loltift de l06,277,i7S » » tO(>
CfiS chiffres sont aussi assez inléres-sanis : on voit que c'est Pexploilalion
âvt iniMrai* de fer qui lient encore le premier reng.e» d<»ttiitnldee produits
doni la vellur excède la moiti4 de la valeur de la produetion générale de
rempins; la hoaitle obteeae est d*aae valeur MfS foia plus forte qae t*or et
rargeatrdttuis; eaUn la bouille et les Dîneraii de fer extraits hmvA à eux
seuls, les .'/{, à peu prte . de la valeur totale des produite qu'a livrés l'ex-
ploitation autrioliienno-
Ed consiildr.int la valeur des miiliétcs extraites par les ditkrenLs ëtats rlo
la couronne , ceux ci peuvent se ranger comme l'indique le tableau F suivant.
Digitized by Google
136
TABUSAU P. ~
b
BULLEnK.
im êinn tuu de l'Empire» d*aprèi
dé le«r prodvelioD mîiiérale.
OESiGNÀTIO^-
VALELR DE LA PRODl ( ilON
DES
EN OR
BT
EN FtS
PAYS.
ARGEKT.
EN
CHAIIBONS
KM
ADTIIES
soa&TAncKs
MILLIONS DE FRANCS.
1. Hongrie . .
2. Buhfime . .
3. Slyric . . .
Carinthie . .
.'»'. Moravie . .
<}. Transylvanie.
7. Silésie. . .
8. VoîvodieelBanat
9. Caraiole . . .
10. Gallicie occiden'*
11. Antriche iuSé-
rteare . . , •>
12. Tyrol . , .
I.T. Salzburg . .
li. Venise. . .
C'ir fiti< niMiirtires
If). iJuckowiiie
17. Gallicie orienl'*.
IS. Aulricho supér*
\ii Rdgioc des c6tes
2U CruAiie . *
21. Didmalie . .
3,00
t
+
+
Empire entier ,Jj__15^7
9,(Kl
î».nn
\6,m
r;,oo
1,00
1,02
0,77
0,77
0,i7
0.40
0,ÎMI
2,32
7,90
2,5:;
0..10
2,0.'i
3,10
1,07
0,3ii
0,60
O.PO
0,10
0,07
-I-
0,05
0.17
n. I :i
(l.d'i
-<
H
O
H
(i,l7
2.."o
U,iO
0,«f
0,20
0 2j
0,(17
1.90
0,62
-h
oj:;
0,72
0,92
0 -27
0,10
0,Oîî
55.70 I 21. M I i7,4^
22,2?»
t9,2?»
G.7.;
.'i.OO
-i,2-)
Nous voyons que 4« cet 2! pays, !<> il n'y en a que 6 dont la prodnclion
altoigne on dépasse noe valenr de 9,000,000 de rraues. Les mines de ces
pays, Hongrie, Bohème, Styrio, Carinthle et Momie ont piodoil une
▼alcur loiatc de SU milUons, et cellM de tons les antres éuts rtfnnîssent à
peine 26 millions; 2» il n'y en a que trois , la Hongrio, la Transylvanie ot
la Bohcnu". qui aîont des cxplûilatiùn.s d'or et d'argent quelque peu impor-
tantes; ô" cVsi la Slyric ((ui produit le plus de for, puis viennent la
Bohême, la Hongrie, b Carinlhie et le Banat; les autres étals n'en produisent
guère; pour l'exploitation des houilles, c'est la Bohême qui a le premier
rang et après die It Sildsie, la Styrie, la Hongrie, la Moravie , etc.
Considérons msinlenant ees données en ayant égard aux snrfaces territo-
riales et «u nombre des habitanis; le taMeaa snivant nons donne Ions les
renseignemenis nécessaires.
(l)Les pays désignéspar le signe-J- n'ont qu'une exploitation insigniûanie
Digitlzed by Google
ItCLLEriN.
iS7
DÉSICNATION
L'ÉTAT
OD
DE U DIVISION
POLiTiaUB.
DISTRICT
MINIEB.
1
NO.MBRE 1
D'HABITANTS, j
VALEUR r
DUCTION J
PAR
HECTARE
DE
SOPERFICIE.
)E LA PRO-
tflNËRALE.
pabIOQO
HAMTAMTt
Altricheinr<!ràrEnn<;
M. Bupérienre .
Id
Cariolhie ....
Carniole
Région des c6les . .
Salsbnrs ....
BoM«ê
Id. . . ■ • •
Id. . • • • .
Id. .....
GalliciedisidcCrakovic
Id. id. Lenberg.
Bwk«i^u ....
Hongrie, disl' d'Ofen.
Id. id. OEdenburg
Id. idPressburg
id. id. IUscImu.
M Grosswardein
TolvodieetBtntt. .
Siebenburpcn . . .
Croatie et Esclavonie.
Front'* mil" deCroalie
Id. id. Banal.
Ko9«* lomb** -vénitien
vauMiw. • • • •
Sl-Pôllen.
Id.
L«obett.
Clliy.
Klagtndart.
Laybach.
Id.
Hall.
Id.
1,^81,697
202,21>2
332,i.'î(i
r)20,97.s
8S1,0I6
116.760
1r.
0,79
0,16
18,46
1,09
7,70
r>,'io
0.21
0,52
1.75
(r. 1
9r>7,:i()
2(ia,(KJ|
87,637,30
i,fi{2,r;o
2i.0:ii.(Hi
7,7(7,:)'()
iin,m
8.4S0,0(
Total partiel , 1 .-Jiît.OMii :^,;iy | (.,iin,(>ôj
Prag.
Elbogeo.
Brox.
Pllsen.
Kuitenberg.
552,193
651, U»
2,.'),H!>.iii;
21,^9
4,2.^
2,9i
3.88
0.8îj
19.220,<K)
5,272,.^
2.857,îJ0
5,n60,0C
027,50
Total partiel, | -i.7():).;»-i iî i,26
i.71.1,(M)
Olmûtz.
Id.
Cracovie.
Lemberg.
Id.
l,î<07,()!>i
ii.l,9li
I,:jsf,ii2l
.'),() I2,8iî)
i.'il5,920
.".(H)
S,Oi
0,88
0,0.1
0,(il
:î,St:i,0()i
9,.l.'î2,50
1.277,50
87,50
i.<02.r;o
Total partiel.
7..'>o.i,59t»
1J8 J
1 ,H67,a«
OfOD.
Id.
Neusoht.
Kaschau.
Nagybanya.
l,7()9
l.HU,22î)
1,«:M,I7I
l..'ïi.'>,3î<(>,
l,W7,{)i.s|
0,22
n.i:;
2,(»7
3,09
0.3«
u-2,m
S92,50
<,.->()5,00
9,i():),oo
1,267,jO
Total partiel, | 8.12S.788|
1.38
Oravicza.
Zalalhna
Agram.
Id.
Ornvicza.
1 ..'»iO,(U9
2.I72,7'{S
siri.ool»
ô90 0-if-
1,^1
1.12
O.O.'i
0.12
0.3;)
2,7-t2,{«
2,3:î:;,oo
107,.^
l.270,(X)
Total parliffl , 1 ri,<i^-2,72^|| (»,72 ( 1,N^2.*^0
Belluue.
Zara
2 iii,y:)iï
U.4U
0,QS
412,30
102.(10
Total partiel. | i,Hi9AM 0.28
.37n,o<>'
L iyiii^ecl by Google
138 BULLETIN.
L*exain<tD des ciiangemenlB que les valears d^s produits de rexploilaUon
Mlriebienne Oûi subis depuis 37 ans, mootre qu'elles ont suni oesse uug»
nienlë« el qoe les rapports entre les divers prodoits ont ëld siognlièremeot
altérés; le tableau ci dessous permet de constater ce fait :
Velear do la ptoduoUoin oimttdlo.
ANNEES
\ p
NoULKS
EN
KONTK,
EN
r,HAH!U)N.
EN
SUBSTANCES
Dl VER Si: S.
TO 1 AL
lK2.>a IS27
KM)
Kl >
KM
fO()
1X5.') à 1837
m.)
nm
176
VM4.
174
m
i»:W
m
57i
im
U7
im
mÀ
m
867
' soit 'i» de la valeur totale
La valeur moyenne de 1(^3 b I8S7 que nous avons représeoté par
dans ce tabloiio était de Dr.
8,909«7(>7,'i0 pour les mdtsnx nobles.
1O.60K.6 Hi (JO • la fonte. . . .
m^iJ^m • leebarbon . , . S
9,453.022,50 • les autres sabslances.
S8,934 757.:i0 pour la valeur totale
On voit donc que la valeur de la production annuelle de la fonte a plus
que quintuplé, et que celle du cbarbon est dereniio 22 fois plus forte, tandis
que celle des deux autrea groupes n*a pas même doublé.
Les groupes (métaux nobles et substances diverses) qui, w 1827^ avalent
la prépondérance , ont pris le dessous : de 0I«4*/* leur produit est tombé à
24 2 */• de la valeur totale ; et les deux autres groupes ( fonte et charbon )
qui , en 18:27 . ne produisaient qu'une valeur de 38,0, ont donné , en t8S8 «
les 7(S,8 de la valeur totale.
Moas enipruotons le tableaa qui soit à un extrait do statistique que
M. Gallon a publié dans les AnnaUs des Mines. Les chiffres d(><; aondos IHfiO,
et ISîJS ont ditî donn 'S pnr le Zeitieiuift fûr das Berg-Hutten-und
Salinen- Wesen de M. de Carn;iU.
Nous renvoyons dos lecteurs à cet extrait (I) où ils pourront voir d'une
marii^ro détaillée les diverses pruduclions de chaque état, h; nombre «les
ouvriers t;mployt1s . dos accidents survt-nus, das divers appareils en usage
dans les mines cl usines de l'empire d'Autriche^ etc.
M. Gallon a u\\t> les résultais de l'annéti lëUïi en regard de ceux de 18->9,
ce qui facilite beaucoup lus comparaisons.
Le tableau que nous en détachons, nous donne la statistique annuelle des
principaux produite de Tinduatrle miniôre et métallurgique de l'Autriche ; on
peut y voir hcHemeat les diverses variations qu'elle a subies de 1853 à
( I ) ilniMUes des mtnes, 2* livraison de 1861 , p. 283.
BULLETIN.
439
9i
t ;r "M —
0»
ta
w
— c:
Sus r:
■x ;s cr. t-î
IC*-»' ■
r>. !>.
C3
9
s A a e « ^
1^ -N
:V oc"
IC X
It X X
» •*
IC = IC
— »>.
-3-= — ;^ -A s; 3t :r - cr.
lo 'ï» 1- • «M I . X X
v-î sa — :-î IC "M :c —
» *k ______
IC
1^
X Id
t» O -y: :c
^ vt ;c
— ic ci
IC —
1*5
IC
t X
X
X
IC
•c
-o
» s
ic
^ î"' i ^
— IC Cî X
— '-S "-s Ci
X
IC
IC
1 ;
— TK—
ic
c: :c
SI
X ic*:c':5
~ r>. IC "5
IC
îc
V.
**
— IC —
iO
IC X O c — IC c c TI
r>. « :c ^ IC
;£ :2 'M 1^ :c !>.
Ci it c X ~" X Ci
— i-C 30 ^ IC IC 3^
f ^ • ^ *
C O »l — ICN "-c —
IC >! IC Cl O c
Cl C: -r Ci -.'r x.
IC c: IC Ci Ci C ••-
^ ^ • ^ #
Ç 'N :c t>. C 1^ C
C — Cî o
;c .
^ gj IC IC ç
1^ i>. X I ~ -j;
-c ^ ryi sTi —
^ — »i :c Ci
IC Ci 55 C-l IC
;c W
xg
IC —
R le Ci r>. — 5? x ci ic f>. x r>.
!>. ;ci 1^ Ci Ci iï Cl c: ti ;c c ic
' !>. ;o 1^ Ci Ci
^ ^ — ~ — ^
i">. rc X x^cï^^
(Nicr^-^îsT ^
?• ^ :Z 12 i~ ÎS
;c ' " ic — ic
ic Ci l>. Ç ICC
IC 'c (Fi Ci «
X ~ : -
X Si 1^
it c v£ Ci
IC "N 'S O
^ »■
'71
OD
OD
X
H
a
o
es
(/)
bi
O
es
C C — :c ;c h». :c x Ci X ;c y. —
:- :C IC o IC Cl X ç C — *-C — —
X"«*xcrsCiX cxcoci**©
- I c <n :-C œ — Ci :c »^ — 1^ !>• Ci
Ci ~ — 'MiCic:c«* Ci'^;cic-.xx
i ;.c cj œ jc IC IC (N X IC IC
X ci
^- X
Ci
■-Z. ;.c
h-'x"
X «c
CI o
(N Ci <N iC
9ft X
CI es
—
g
CI
^ ic
!2
îC
■i "
te
IC 'S
«
"s
O
en
c
c
o
X ril^ — Cl Cl X "«^
« — Cl X Ci iC IC c IC » cl Cl o
•«» IC X (M — CJ^ C>^ Cî^lC iC Ci IC o —
X ;c x" îi IC se' IC 'c' i>r ic r>^ :c IC «
i-s — ^icc — IC 3- r^xc — —
»*C^i':x3^Ci ^ :c3ci»C
— ÎC :c 3^ »>•
IC r»
Cl
c. o —
— Cl
V* ~ V*
iS
i£
•C w
o« « l>i
Cl
5 —
IC
IC
Cl
c
c
o
sa
c
••5
o
. u
•
C
• o
es
X
s
a ë
= _: O
g2
> s «
= o ^
3 es v3 w
■/: X
o
tL.
>
'5
u
o
•a
o
a>
U
s» «
o o
s 5
•5 *" £
5 «
o a
I
o
s
U
B
-3 5 = 3^
C/5 •<
c
C
V.
« V. iî
o • «-
X
140 BULLETIN.
Compardns, pour terminor, la production autrichienne avec celle des dïRé-
ronts pays où l'exploitation est le plus prospèro, S0D8 le rapport de ie qQ9n-
Utë (le fonte produite et de cbarboos extraits.
I
u:
TONNES
TONNES
1 ÉTATS.
Ui
DE
DE
OBSERVATIONS.
!
FONTE.
1
1 . Grande-Bretagne .
isr;j>
7ô.o-;o
.ijfis.:;'»;!
•2 ^iats-€nis . , .
IS60
(1)pourlS5ii
Prusse ....
I8:?0
f5,7!M),7(i{
r)(jo,s92
i. Belgique. , . .
302,211
S. Franco ....
IS39
809,152
6. Autriche. . . .
.-,1.11,884
.Ô17,5ii
7. Saxft .....
ISKO
•>
S. Bavierr ....
9. Russie ....
I8î>7
2i.',9:ïft
Od voil que rAatrielie tient le 0* nng, ponr la quantité de ebarboD» pKK
duite ; en prenant ponr point de eompaniison les quantités de fonte , elle
tient le iî« rnng.
Si on ndmcl les populations données par Galetti , la prodncUoD , répartie
par haliilant, varie puur tous los p'iys, dans l'ordre suivant :
Production moyeooe de charbon par babilanl ;
1 Oftnde-Breingne 9,520 kilog.
2 Belgique 1.79S
3 Prusse 77K
i Saxe 71 î>
5 Euu-Unis m
6 France âOS
7 Autriche loUle 90
o) Ré^on oeddeotale . i08
b) » orientale. . 1^
8 Bavi«N 85
9 Rotiie 1
Digitized by Google
BULLETIN. 141
Prodnctîoii noyeoiiA de fonte par habitant :
1 Graade<-BFetafM 130 Ulof.
i Belgique 0$
5 Ëtats-Uoie 27
4 France 23,S
« Prusse 22,5
6 Bavière M
7 Aiilriehe totale 9,8
a) Régloo occidentale • 16,8
h) * orientale . • Ifi
5 Reaaîe i 3*8
Soaa ce double rapport , l'Aetricbe tient le 7« et le 8* rang et ai l'on ne
eonaidérait que la partie occidentale, eUe prendrait le rang de la Franee wna
le prenier rapport et denncwait la Bavière qnaat an aeeond.
FILTRB A AIR DU DOCTEUR STENHOUSB.
Dana une lettre adreacde an lord-maire de Londree, le docteur John
Sietthoaae constate le succès do son filtre de charbon poor désinfecter lea
courants qui s'échappent des égouts , dans les applications qui en ont étd
faites aux grilles de différentes lignea de la canaliaation établie aooa lea raea
de la métropole.
Ce filtre consiste en «ne couche de charbon de bois en poudre grossière ,
dout le graiu peut varier suivant les circonstances , et qu'on place entre
deux toilea ndlalliqnea lixéea à nn cadre. Il s'appliqae CieileMeni aa& bain*
tationa, aux navirea, anx pniaarda des égonla » ete » etc. Tontes Iw inpn-
rsiés qao le courant d'air entraîne am Ini sont abaoAdea par le cbarbon,
et l'air par traverse seal le filtre.
faction ddainreetante dv cbaiton s'explique par la quantité considérable
d'ox^ne contenue dans ses pores et qui non seulement absorbe rapidement,
mai^ oxydo lo^; miasmes dmis par les substances en déconpoeitioa Cl les
reduii tux combinaisons les plus simples qu'on ^leut obtenir.
Quani à la durée du ]; ir désinfectant du charbon'dans i ls i iires,
M. Slenbouse rappelle que des veutiiatcurs à cliarbuo, piaecs uvdQllj>t lia de
ISMirbAlddnlord4naireetàl*bdtel de ville, ont fonelionné jusqu'à présent,
eans qn*on ait dd renouveler la concbe de cbarbon qui n*a qu'un demi*poace
d*dpal8senr.
Digitized by Google
148
BlILLETUt.
Dans tontes les «ppUcalions qu'on a faites <!• cm Altm à air Jea résnllata
ont toigonrs Hé des pins satisfaisnats , et il est à désirer que ce moyen si
simple de désinfecter une atmosphère ctungée de gaa délétères soit généra^
lement adopté.
VIADUC DE MENANGLE A LA NOUVELLE GALLES DU SID.
C'est dans te va«te établissement de sir Ifortim Peto, à Birfceobead, qn*on
prépare les fers de cellu constrocUon colossale. Le viadoc est destiné aa
passage du chemin de fer au-rîpssus de la riviore Vopf.'in . il sera !o plus
grand ouvrage de cette naimo cooslruil eo Australie. La fondaliùn ^e
composera de quatre pilo? en itiorres ayant 18 pieds de hrgeur à la bajào,
12 piiidâ u la lèlc Deux de ccb piiei» iierunt aâàiâu» sur lu rocher, dans la
partie la plus profonde de larivitee etlesdesx antres dans les dignes de cbaqne
côté L'ottverlnre entre les pilfs est de 1!ïO pieds, et elles porteront au
sommet denx embrasures poar recevoir les poutres tnbslaires. Ces dernières
se composeront de plsqoes de tôle qni seront apportées è pied d'œovre en
longueur de &0 cl U) pieds, puis mise» eo place sur un échaiTsaîlege en bois.
Ces deux poutres doivent porter les pièces de pont, distantes entre elles de
trois pieds, our lesquelles sera établi le luldiur on bois. La largeur du viaduc
est de '2t- piod^ cl lu ligne de rdW^ sfi-a [ UicL'e ^ul' h.' colé, aûu de laisser
lu place occcî>saire à réi;ibiissfiucut d'une vuie de roulage.
La bauteor dn tablier du pont no-dewu du lit do la rivière est de (iïi 1/i
pieds, on de (i pieds au-dessos de la ligne des pins fortes ornes. La longnuir
totale du viaduc entre les piles est de 498 pieds, et il a son extrémité reliée,
de cbaque e6té, aux terrassements du chemin de fer, par deux viadncs en
ebnrprale. luesurant, celol dn nord 9K0 pieds et cului du sud pieds, ce
qui donne ù l ouvragc entier une longueur totale de 1012 pieds. Les piles
seront en pierres de grés que Tumui^Sf^nt les carrières voisines >dos travaux.
C'est au.i( (is(ni'> de MM. l'élu tju'onl vié iabri(!iit'> lous Il-s l'ers du pont
Viclurm aui' le S -Laurcnl au Canada, et ceux uu viaduc Meuuugle , cotu-
uiaudes eu janvier ItiUl , duvaitiui Ctrc embarqués à la lin de décembre
(JTec/Miiie's magajint, mai JiMil,)
usoB* — iiirkiiiiMV DB j. nswsiu
Digitlzed by Google
REVUE UNIVERSELLE
DES MINES , D£ LA NËTALLUBGIE , DES TRAVÂDl PUBLICS ,
DES bUli-iNCLi Li biLS ARTS
APPLIQUÉS A LlNDUbTKlE.
THioMi n ik mm.
Mt
C. B. JULLIEN,
II y a eaviroii un an, au moment où les communications de
M. Fréht, % rinstitut, concernant l'acier, préoccupaient le
monde savant, un illustre professeur du Conservatoire des
arts et métiers nous dit : Personne n*a dfmné de théorie de
Coder et persfme ne peut en donner une aujounChui* C'était
radical ; mais comme voilà dii ans passés que nous avons
déposé, à rinstitut, notre premier mémoire sur la théorie de
tous les composés solides, rebelles ii la nomenclature de
Lavoisie»; comme, dei>uis cette époque, nous avons publié
TOMB ZI. .10
Digitized by Google
l'tî THÉOlUE DE LA TKEMl'E.
cinq in. iiioiies connus sur la dite queslion ; comme, à chaque
piiblicaliun , nous avons conquis de nouveaux adhérents, nous
n'iiésiioijis pas à prendre la plume une sixit'me fois, qui , nous
le pensons, ne sera pas la dernière, par la raison que tout ce
qui est simple est , non-seuleiuciit , très-difiicile k exposer, mais
encore plus ditlicile à l'aire adniellre.
Rieii (le plus simple, en effet, que rcxplication de la trcmiw;
seulemi'iit, pour y arriver, il laul envi;>a^'er les eori)s sous un
puiiu de vue moins restreint que celui sous lequel on lésa euvi-
sagés jusqu'ici.
Que l'on no s'étonne donc pas de nous voir entier , à propos
de celle explication, dans des considérations qui lui paraissent
eulièrement étrangères et qui, cependant, en sont les éléments.
En deux mots ; les phénomènes de la trempe ne sont autre
chose que les résultais setisii)le5 de changements d'étal phy-
sique, tantôt favorisés , tantôt empêchés par les circonstances
dans lesciuelles se trouvent les corps.
Ce qui a particulièrement contribué à égarer la science sur
ce point . c'est la nomenclature de Lavoisier qui , prise trop à
la lettre, a servi d'arme aux chimistes pour violenter la nature.
En composant sa nomenciatare , Lavoisieh avait un but qui
a été complètement atteint : classer les combinaisons. On en a
conclQ immédiatement qu*il n*y avait que des combinaisons ;
que la dissolution était un accident et TalUage une proi)riété
particulière aux métaux. Lkaété Terreur, et nous allons dé-
montrer que la dissolution et TalHage, qui sont une même
nature de composés, constituent un véritable état cbimique
des corps , qui tient autant de place que la combinaison dans
la matière inorganique et est la base fondamentale de la matière
organique.
Digltized by Google
THÉORIE m LA TH£NPE,
145
PREMIÈRE PARTIE.
Principes.
I. — Dfi VtTkT PHYSIQUE» DIT SOLIDE, OES CORPS.
On peul dire qu*un corps est solide quand il n'est ni liquide
ni gazeux. I/un des caractères distinctifs des états liquide et
fjazeux étant la mobilité atomique , doit-nn dire que , dans l\''tat
soUde , les alômes sont fixes? Non , seulement il faut considérer
deux mobilités atomiques , savoir :
La mobilité antonr d'un centre.
La mobilité suivant nnf (inné.
La crislallisaiion d'au niiHal solide cl fibreux sous riufluence
soit dos vibralimiHy suit de la température , prouve que la pre-
mière uiol>ililé existe dans l'état phy&iijue solide, tandis que
la seconde est l'apanage des driix autres éiats jjliysiques. Lors
(loue que Ton délinil l'élal solide un état physique qui n'est ni
liquide ni },'dzeux, c'est comme si on disait :
Dans l'étal solide, les alômes sont mobiles autour du centre
d une aplière ^xe qui h ur sert de domicile , tandis que, dans
les états /iV/uirf^ et les atomes sont uioinies aulour du
centre d'une sjihere mobile.
Cela dit, nous remarquerons (pie, abstraction faite de l'état
de dissolution y le corps solide aflécle deux variétés distinctes
savoir :
La variété cristalline.
La variété amorphe.
La première de ces variétés est caractérisée par la structure
TiguiUre ou groupement polyélrique régulier ou irrégulier des
alômes.
La seconde de ces variétés est caractérisée par l'alisence de
structure régulière. Quand le corps est un métal ^ l*ctat amorphe
est caractérisé par une structure fittreuse ; pour les autres corps,
cette dernière varie à Tinfini.
Or, voici deux faits sur lesquels nous appelons toute ralten*
tion du lecteur :
Digitlzed by Google
146
1« faU,
Si on prend de l'or, de Vargeni ou du cuivre liquide et le
verse dans une lingotière froide , ce métal se soiiditie et , cassé
froid, accuse une texture fibreuse.
Si , au contraire , on le maintient pendant un temps suffisam-
ment long ù une température de très-peu inférieure à celle do
sasoIidificatioD, ce métal se solidifie ct^ cassé froid, accuse une
texture cristalline.
Si , eutin , ou prend hî métal froid , cri.sîaUisc ou amorpiit\ et
le soumet pendant un temps suflisamnient long à la même tem-
pérature que ci-dessus, ce métal, cassé froid, accuse une
texture cristalline*
Ainsi, pour que la cristallisation du métal ail lieu,illaui
qu'il séjourne pendant un temps plus ou moins long dans uu
milieu où la température est de très-peu inférieure à celle du
changement d*état physique.
Si on prend du carbo/n» cristallisé, dit diamant , et le soumet
dans un creuset brasqué à Taction prolongée d*une très-haute
température, ce corps se modifie en ce sens que, examiné froid,
il n*a pas changé de forme, mais il a augmenté de volume et est
devenu amorphe , dit praj»Mte.
Ainsi , ce qui produit la cristallisation chez les métaux or,
unr^Ht et cmr$^ produit Tamorphisme chez le carbone.
L^inverse a*t-il lieu? Ne pouvant fondre le carbone, nous
sommes obligés de procéder par* analogie.
Gomme, dans ces denx exemples, il s*agit tout simplement
d*exaltation ou d^anéantissement du pouvoir émissif d*un
corps chaud , pr«u>ns no corps dont le pouvoir rayonnant se
rapprodie de celui du carbone, le verre , par exemple :
Quand on coule du verre liquide en gouttelettes dans de Teau
fraîche, ce corps se convertit en larmes bataviques d'une dureté
et d*une fragilité extrêmes.
Le verre étant , comme nous le démontrerons plus loin , me
dissolution, ditNs U silicate neutre, de l'un de ses composants.
Digitized by Google
TBÊORIE UB U TREMPE. U7
tUke ou base, si le composant dissout est en petite proportion
et surtout silice , la fracture de la larme réduit la substance en
poudre impalpable , mais si le composant dissout est en quan-
tité notable, et surtout tas0,]a fracture de la larme rt'duit la
substance en cristaux suffisamment gros pour qull soit p05<
sible de constater -la variété solide qu'affecte le corps.
Si . au contraire , on maintient pendant un temps suffisam-
ment long du verre, soit liquide, soit solide, à une tempéra-
ture de très-peu inférieure à celle du changement d'état i)liy-
sique , la substance se convertit en une poterie, sans aucune
apparence crislalliiie, d'autnnt plus tendre à froid quelapro*
portion du composanl dissout est plus considérable.
Ainsi , le verre solide soumis à la température se comporte
comme le carbone diamant, l'eut-on en induire que le carbone,
pris licpiide ('[ solidifié, se comporterait comme le verre liquide?
Non seulement nous le pensons , mais encore nous le démon-
trerons, en explicant la trempe de l'acier et de la fonte, non
pas pour le carbone pur, mais pour le carbone dissout.
Des deux faits caractéristiques mentionnés ci-Uessus , résul-
tent les principes suivants , savoir :
i" Les corps doués d un iiouvoir rayonnant faible, comme les
métaux et le soufre^ prib liquides et solidiliés, cvislalii^cnt
d'autant plus intégralement que i'init'tnitLssevient du pouvoir
émissif a été pluscomplet pendant le refroidissement; passent,
au contraire, d'autant plus intégralement à l'état amorphe que
Vexaltation du pouvoir émissif a été plus énergique.
S» Les corps doués d'un pouvoir rayonnant énergique, comme
le earàone. Veau et le vert e, pris liquides et solidifiés, eristaltiS'
sent d*autant plus intégralement que Vexattation du pouvoir
émissif a été plus énergique pendant le refroidissement ; pas-
sent , au contraire , d'autant plus intégralement à Télat amorphe
que Tanéantissement du pouvoir émissif a été plus complet.
OBSERVATIONS.
1* U résulte de ces deux principes que si on soumet au même
mode de relh>idissement du fer et du carbone liquides , par
exemple, quand le fer passe à Tétat amorpbe, le carbone
Digltized by Google
i4$ THÉOniE DE LA TREAtPE.
passe à rétat cristallin et r<^ciproqiiomcnt. Si donc ces deux
corps sont capables de se dissoudre , le composé peut pié-
senter , froid , taniùt les propriétés du fer cristallisé , tantôt les
propriétés du carbone cristallisé. C'est ce qui nous servira plus
loin à expli(iuerla trempe des carbures de fer.
2" Oiinnd un corps est pris liquide et soumis au refroidisse-
ment nécessaire ù sa solidinration , IVxaltation maxinia du
pouvoir émissif dn co roiM sa lieu à sa surface ; au contraire ,
l'anL'antissemenl maximum de son pouvoir émissif a lieu an
ciMitre. 11 résulte de là , d'après les deux principes posés plus
haut, ([lie :
Le carbone , Veau et les silicates cristalliseat de la surface au
centre.
Les métaux et le soufre cristallisent du centre à la surface.
Les faits démontrent snraltondamment cette consrquence ,
quand il s'aj^Mt des îuéiaux et du soufre. Les personnes qui
vivent dans les vçrrnries et les hauisi-lourneaux diront qu'il en
est de même des silicates.
Un pourrait eu conclure que les taches , dites crapnndfi , ipie
l'on rencontre dans les diamants, proviennent de ce (jue l exal-
taiion du pouvoir émissif, au moment de la sulidilicaiion , n'a
pas été surtisante pour amener la cristallisation jusqu'au centre.
Nous verrons plus tard que , en dissolution , le carbone ne
cristallise profondément , à partir de la surface , qu^autant que
rexaltation de son pouwir émissif, au moment de la solidifica-
tion, est très-énergique.
On peut aussi oonclure, en ce qui concerne les verres , que ,
si les produits volcaniques ou primitifs peuvent se diviser en
laves et granits, quoiqu'ayant la même composition ctiimique,
cela provient de ce que la Um est le silicate refroidi brusque-
ment, tandis que le yranit est le silicate refiroidi lentement.
3* Les minéralo^stes rencontrant du graphite naturel , cm-
talliséj ou plutôt qui accuse une structure cristalline, en ont
conclu que le graphite était susceptible de cristalliser. C'est
une erreur. L*état amorphe ne pent pas être Tétat cristallin ;
si le graphite cristallise , il est diamant.
Mais si on peut, prenant un métal amorphe et fh)id , le faire
Digitized by Google
TflâOBlË DB U mBMPB. 449
cristalliser en le cbaufifant longtemps sans le mettre en fusion ,
la réclpro([ue n*a pas lieu pour les corps doués d'un grand
pouvoir rayonnant. Le graphite ne [)eut donc cristalliser ni par
la température élevée ni par la te m pé rature abaissée.
H en résulte que si on trouve , dans la nature , du graphite
cristallisé, graphite n*est autre chose que du diamant qui ,
BOUS l'influence d'une haute température , est devenu graphite ;
c'est incontestable.
40 De ce que Veau pure et, en général , un corps, ne se
présente, à Toeil nu, que sous Tune des deux variétés de
l'état solide , il ne faut pas en conclure que ce corps est inca-
pable d'affecter la seconde variété.
En effet, l'eau pure, solidifiée, est toujours cristallisée; mais
l'eau solide en dissolution peut être à l'état amorphe. Cette
observation est d'une si haute impoi tance que nous croyons
devoir lui consacrer quelques lignes.
On dit : ta chaux éteinte , le sulfate de soude, hydraté et sec,
sont des combinaisons, car, selon Benéliue^ le composé déve-
loppe du calorique en se composant, et selon d'autres plus
rationnels , il n'y a ii:îs rie cristaux dans le composé. Cela ne
prouve rien du tout. La chaux éteiiuc est une dissolution, dans
la chaux viv * , d'eau à l'étal amorphe. Le calorique , engendré
pendant la réaction , provient de la solidification de l'eau et , si
on veut retirer celle eau, il sufiU de chauflfer fortement; elle
s'évaporf»à uni» température plus élevée que quand elle est pure,
il est vrai , mais conformément à ce qui se passe quand elle
cnntifut un sel en dissolution.
Ur, si, comme nous rnftîrmnns, IVnn esl susceptiltlo d'.iirecter
YHdI amorphe quand clU' fait iiarlie consutunnte i\'u])r. dîsso-
luiioii, ne vnii-oi) pas de s'iile que toute la matière orgauique
esl basée sur celle propri». l".
En eft'pl , qu'est-ce qtic la rnatit rc organique? Vn composé
d'eau elde diverses coniljinai^oiis ciitic !'oxygè*ne, Thydro^i ne,
le carbone et Pazole, eu d'aulrt\s U'nues, une dissolution dans
Tcau solide anioi-pUedr divers corps simples purs ou «'oinliiiit's.
i^m ne comprond , maiulonanl , la ^rnéraliim et le dévelop-
pement de la nialicre organique dés (^u'on lui assigne celle
Digitized by Google
i50 THÉORIË bE LA TREMPE.
origine? Qa*y voyons-nous, sinon une substance plus ou moins
molle accusant k Tanalyse uge énorme proportion d'eau ?
Voilà ce que nous voulions faire remarquer particulière-
ment pour le moment.
II. DE LtTAT MOU.
Si nous prenons un métal nisîaUîsé froid Pt le soiimcilons à
l'aciion d'une torapiTaluro croissante, la cristallisation ncst
pas anéantie, puisque c'est sous i'inlluonco de la température
qu'elle a eu lieu. Cependant ce métal , (jui était précédemment
fragile, devient malléable , il plie et se laisse étirer comme
s'il était amorphe. Si l'étirage a été assez considérable » ce
métal, cassé froid, n'e<;t plus fragile, il plie et accuse une
texture, sinon fibreuse, du moins nerveuse. Que s'est-il donc
passé? Kien que de très-naturel. La fraj;ilité du métal cristallisé
ne provenait pas de son état cristallin, niais> seulement de la
température à laquelle l'état cristuUiu chez lui tend h se désa-
gréger. En le chauffant , on a rendu les cristaux mous de durs
qu'ils étaient ; eu l'étirant chaud , on a allongé Us cristaux au
point d'en faire des fils jtlus ou moins grus,donl la l'orme
s'accuse d'autant plus nettement, (juand on le c;isse froid , que
l'étirage a été moindre ; c'est pourquoi nous avons employé le
mot nerf au lieu du mot fibre qui nous a servi à caractériser
l'état amorphe.
G*68t cette influence de la température sur le corps que nous
appelons Tétat mou.
L*état mou a lieu pour le corps amorplie comme pour le
corps cristallisé ; il ne se manifeste pas autrement chez Tun
que chez Tautre*
D*où résulte-t-il? Cest ce que nous allons examiner.
Les corps , non-seulement se dissolvent entre eux , mais
encore ils dissolvent le calorique. La limite de la solubilité,
■ quand il s*agit de deux corps , varie pour chacun d*eux suivant
la nature de l'autre; quand il s'agit du corps et du calorique ,
la limite est toujours la même pour chaque état pliysique.
Quand deux corps se dissolvent, tantôt il arrive un mo-
ment où le dissolvant refuse un supplément de saturation.
Digitized by Google
THÉORIE DE LA TREMPE. 151
tantôt il arrive un moment où les deux corps se combinent et
donnent naissance à un autre corps.
Quand le G(Hrps dissout le calorique • c*est toujours le second
cas qui est la limite de la solubilité. Ainsi le wttde dissont le
calorique jusqu'au moment où« se combinant avec lui, il donne
naissance an liquide; le liquide dissout le calorique jusqu'au
moment oik, se combinant avec lui , il donne naissance au gaz.
Le 0(i^ 1 pour nous , dissout indéfinimeut le calorique.
La dissolution du calorique, comme celle des corps entre eux,
engendre la dilatation. La dilatation par le calori({ue élargit la
sphère de mobilité, sur eux-mêmes, des atômes, ei est, sans
contredit, la cause de Tétat mou.
L'état mou est donc incontestablement la conséquence do în
dissolution du calorique; l'est-il éj^aloment de la dissolulioii
des corps eiitir eux? Nous ne le pensons pas, car, dans tas,
s'il y a dilatalioïi , pHc n'rsî ]ins la conséfîtience d'un lluidn
élastique intercalé entre les .sphères atomiques , mais d'une
augmentation dans le nonilire do ros dernières.
L'état mou est donc un étal spécial déiiendaiit , on peut dire,
exclusivement de la pri'seiK e du calorique sensible dans In
corps et ne doit pas r ire eoniondu avec l'état amorphe qui est
dù au mode de solidilicalion du corps li(}uide.
11 est vrai , comme nous l avuiiN établi plus haut , que la pré-
sence du calunijui a pour filet de taire passer le carbone et le
verre, de l'état criatalliit à Télat amorphe ; mais c'est une influence
différente et qui n'ôte pas au calorique la propriété de
ramollir en même temps ces corps.
En résumé donc :
Le corps solide est tantôt amorphe, tantôt cHtUiUisé, Suivant
lanature des corps, la température favorise tantôt le passage
de Tétat amorphe à Tétat cristallin, tantôt le passage de Tétat
cristallin à Tétat amorphe.
Mais, toujours, la température, en dilatant le corps , qu'ello
modifie ou non la variété de Tétai solide qu'il affecte, augmente
Tespace qui existe entre ses atômes et diminue sa cohésion ; la
malléabilité qu'il acquiert , dans ce cas « se nomme état mou et
est proportionnelle à la température.
Digltlzed by Google
THÉORIE U£ LA TREMPE.
III. - DES ÉTATS CUUllttUËS DËS CORPS.
Combien y a-t-il d*étals chimiques des corps?
Suivant la nomenclature de Lavoisier, les corps se divisent en :
Corps simples ol corps combinés.
Les combiiiaUuus dt: aictaux cuire lux portent le nom
û'alliaijt's (Cahours, 2*" «'(lilioii , lome 1", § 32).
Enfin , les liffuidos cl les fî.r/ jouissent do la propriété de
fliss;ov(ire el licjiK'licr on 'j^n/.ort'wv des corps solides , liquiiifs
011 i(;i7.('ux. Encore» nous i^'ardcî'oiis-nous d'nffîrmer (jur Irs
cliiniisios considèrent la <lis.^oiiiiti);i , dans ce cas, comme un
état chintiqne, car la nonienclalure n on parle pas.
Cependant, nous allons démontrer que la dissolution est
non seulr mentunt'lai t liimiquc des corps, mais encore celui de
tous le plus important, le plus répandu dans la nature, le plus
utilisé dans Tindustrie et que, sauf les métaux fibreux qui
s'emploient purs dans les arts à cause de leur ténacité, tous les
autres corps simples ou combinés n*y sont réellement utilisés
et ne figurent dans la nature qu*à Tétat de dissolutions soluies^
iiquides et gazeuses.
A cet effet, nous commencerons par établir les caractères
distinctifs des états chimiques.
On nomme corps simples tous les corps qui n*ont pas encore
été décomposés.
On nomme comlfiiiaisons tous les composés, soit de coi'ps
simples, soit de couihinaisons (jiii autorisent, par leurs |)ro-
priçiôs, à supposer qu'il y a eu mariage atomique entre les
composants.
Or, quelle est la conséquence du mariage atomique entre les
coniposauls ?
Quand deux corps se combinent, ils disparaissent tous deux
et donnent naissance à un produit nouveau. Ainsi , Poxij^tMic et
l'hydrogène , pîi se combinant, donnent naissance h Veau et il
n'y a que la décomposition du composé qui permette de recoti-
nattre , dans ce dernier, la présence de ses composants.
THÉORIE DE LA TREMPE. 153
Mais si l'eau est une combinaison incontestable, ce n'est pas
une raison pour s'en tenir à la d<''tinition ci-dessus , quand il
s'agit de caractériser la combinaison. En effet, si on compare
la soude sùche au bicarbonate de soude ou au sulfate sec, on ne
trouve pis que ces compos(;s difllTcnt aussi essentiellement
entre eux à fœil que les composants de l'eau et l'eau. D'ailleurs,
rrf'il TiP doiî pns êtro , ici , le soûl appréciato'ir du marinî^e afn-
nii(|iii', inii>(iiir' noire inleMli(«ii est de dénioiilrer que,en ayant
recuiirs h d'autres caractères distinclifs, les chimistes ont lait
faussé l'ont e.
Pour bien détinir les caraetères di<tinclifs de la comhivnison
et de la (fi.<isolution , nous n'irons pas eiiercher midi h quatorze
heures, nous prendrons le corps le plus répandu dans la nature
et le plus connu de l'homme : Veau.
i/eau est un eorps tiui atrecle les trois états physiques :
solide, liquide et gawux. Duns chacun de ces trois <'*tats physi-
ques, l'eau absorbe du calorique, se dilalo et accuse une tem-
pérature croissante jusqu'au monu nt où , chan^joant d'état
pliysique, elle coulinue à absorber du calorique, (juoiquo sa
température reste slatiu iiiaire.
Ces deux faits suOiseiU à établir la différence qui existe entre
la combinaison et la dissolution.
En effet , quelles que soient les conclusions auxquelles
aboutit la théorie des vibrations , on ne peut nier que le calo-
rique , en présence de la matière, s» comporte comme un fluide
impondérable pour nous, il est vrai, mais élastique et suscep-
tible de s*y dissoudre on de se combiner avec elle.
Berzélius dit (édition 1846, tome l*', page i9) : « Quoique
• cette explication n*ait plus de valeur aujourd'hui , puisque la
» chaleur ne saurait être plus longtemps considérée comme une
» matière , nous n'avons rkn de plausible à mettre à sa place, »
Ceci s'appelle trancher une question , mais non la résoudre.
La matière absorbe du calorique sans changer d*éiat physique;
ses propriétés participent à la fois et du corps et du calorique
absorbé; elle change d*état physique et devient un autre corps,
sinon chimiquement , du moins physiquement. Le seul Ihit qui
justifie la génération de cet autre corps est la disparition du
Digitized by Google
m
THÉORIE DE LA TREMPE.
caloii([uo al)soi"bé peuUaiU le ciiaii^^eincnt deiat physique.
Pourquoi donc serait-il inexact de dire que le nouveau corps
est le résultai de la combinaison du calorique avec le premier?
En quoi cela est-il contraire à la théorie des vibrations?
Les vibrations .sont la conséquence de iélaslicité du fluide et
peuvent irt?s bien eoexisicr avec le rôle que joue le calorique
dans h'S étais physitjues.
^Nous leiion.s d autant plus à faire reconnaître la justesse
de celte ancieiine théorie, qu'elle n'est autre chose que l'appli-
cation aux états physiques de ce qui se passe pour les étals
chimiques.
La dissolution est un éiat , soit physique , soU chimique , des
corps dans lequel les composants restent vieiges , c'est-à-dire
libres de tous engagements. La combinaison , au contraire , est
nn éiat, soit physique, soit chimique, des corps dans lequel les
composants ne s*appartiennent plus et ne redeviennent libres
que par la décomposition.
Aussi qu'arrive-l-il? c*est que, dans la dissolution, non-seule-
ment la présence de chacun des composants est palpable,
mais encore, si Tun d*eux est doué de la mobilité atomique, il
suffit de réagir eu un point quelconque du composé, pour
l'attirer intégralement en ce point.
Dans la combinaison, au contraire, non- seulement la pré-
sence de chacun des composants est complètement dissimulée
par les caractères du nouveau composé, mais encore il n*y a de
décomposition possible que là où le réactif est en contact avec le
composé. Ce n*est que quand ce composé est lui-même à Tétat
de dissolution et doué de la mobilité atomique , qu'il peut être
intégralement décomposé là où la réaction a lieu, mais alors il
se comporte comme composant d'une dissolution.
Exemple. L'eau pure, soumise à la décomposition par la pile,
ne subit que très-lentement Tinfluence de la réaction; tenant un
selon dissolution , au contraire, elle se décompose très-vite,
parce qu'il y a à la fois dissolution et mobilité atomique , par
suite de l'état liquide du composé.
De 1^ , trois caractÀires distinctifs pour chacun des composés ,
savoir :
Digltized by Google
THfiOlllE OB LA TREIIPE. 155
l" Pour la combinaison.
Composants en proporlious cousuntes et exactes, par suile
du mariage atomique.
S-^ Propriûics du composé diffcrcnlcs de celles des compo-
sants.
9* Réaction au contact, sealement, du réactif, même quand
le composé est doué de la mobilité atomique.
S* Pour la dissolution.
i* Composants en toutes pi oporiions au-dessous d*un maxi-
mum de saturation.
S« Propriétés du composé participant des propriétés des
composants.
3* Réaction sur toute la masse de Tuu des composants, si le
réactif a seulement un point de contact avec te composé et si
ie composant attaqué est doué de la mobilité atomique.
Ainsi, tandis que la combinaison crée de nouveaux corps en
obéissant aux lois de la nature, la dissolution utilise les
propriétés collectives de ses composants et crée ainsi de nou-
velles lois qui, sans elle , n'existeraient pas.
De là Torigine de la matière organique qui diffère si essen-
tiellement de la matière inorganique.
Nous ne voulons pas dire par là qu*il n*y a que dissolution
dans la matière organique; nous ne voulons pas dire non plus
qu'il y a autre chose , attendu qu'il y a lù une inconnue dont
nous n'avons pas parlé ; celte inconnue c'est !a Wrce en vertu
de laquelle le composant d'une dissolution, doué de la mobilité
atomique, se rend là où a lieu la réaction. Nous savons que ,
dans ce cas, il y a génération de nuide électrique; nous savons
également que ce fluide.mis en contact avec les systèmes nerveux
et musculaire de la matière animale , leur communique la
puissance contractive, mais nous ne savons pas quelle est la
conuexilé qui existe entre ces deux mobilités. Nous ne croyons
pas devoir nous en occuper ici, nous nous contenterons seu-
lemenl de signaler les faits en passant.
Voyons mainlcnant quelles sont les cons6(|uences à tirer des
caractères di.^iinciits ci-dessus définis, au point de vue delà
cliimie inorganique.
Digitized by Google
156 THÉORIE DB LA TREHPE.
Les chimisies (Cahours, tome 9, { M) considèrent comme
combinaison la chaux éteinte, parce que :
1* Il y a dégagement de clialeur pendant la réaction.
S* L*analyse a donné pour composition : G a 0 » H 0.
Par la même raison BenéUus (tome 1**, page 407) considère
comme combinaison le composé résultant de la réaction de :
10 sulfate de soude anhydre
14 eau
par celle raison <iuc, pendanl la réaclion , il y a un fort d<'-a-
geuient de chaleur et que c'est toujours la môme proportion
d*eau qui produit ce résultat.
En troisième lieu , Tacide sulfurique aiiuetix est. suivant les
chimistes (Berzéiius , tome 1<» , page ioi ) , composé de :
1 alôme acide
1 uiùmc eau.
L'acide a tant d'aflinilo pour l'eau f|ue, quand on l'y vcr.sc, il
faut prendre des précautions, sans quoi il iinc telle
quaulili' de rlinît iir cii se comhinnnt (lu'il hinri; hors du vase,
avec expiusiou , une parlie de la liqueur et, si ce dernier est de
verre , il se hri^^p.
8i on rucli; iiiic itariie de neit^e cl A parties d'nci le suaurique
coneenln'' àO', la température du môlaii^'o sélùve à 100'; si
ensuile un laisse refroidir le niélîinf^eù zéro degré et y ajoute 3
lois auUiiiL de u(Mge , ou i)ruduil un froid de 20 à 2,V. tnlin,
quand un môle ensemble parties égales d'acide suliui ique con-
centré et d'eau, il y a dégagement de clialeur et le volume du
composé est de soilcnviroude 3"/o luuiudrequr la souune
des volumes des composants. L'expérience a ponvé ( I>ei zélius
t. 1" , p. 453) que celle condciisalion est due à la couibinaison
chimique de l'acide aqueux avec une uouveiie quantité d'eau.
Au contraire, si on mùlc ensemble de l'alcool et de l'eau,
le volume du mélange augmente et cependant il y a calorique
produit.
Nous allons démontrer que tous ces phénomènes, que les
chimistes attribuent à Va^nité chimique génératrice de la
eottUfinaitoUt sont estclusivement dus à VaUractwn moléoMte^
génératrice de la (UssoinnHion,
Digitized by Google
TUÉOaiK L)K l\ TiiblPE. 157
En ciTct, les quatre composés ci-dessus ineniioniiôs, parli-
cipciit tous das propriétés de leurs composants. Or, de deux
choses l'une, où les caractères dislinctifs, que nous nvons
exposés plus haut, de la combinaison et de la dissolution sont
absoltinu iit vrais , ou ils ne le sont que relativement, ^^'i!s no le
sont iju») rclutivemenl y qut' l'on nous cite une combinaison
iiicontcslaltlc el itarticipant des ijrojn i»'-lL's de sps coniiMjsaiits.
Il n'en existe pas ; ci'llcs qu'on nous citera , seruni , comme les
cnrbiiics de fer, des eouibinaisons contestables el (jne nous dé-
moiilrerons n'ùtre ([ue des dissolutions. Si, niainlt-naiit. sorlaîit
des ^lîu'ralités, nous entions dans les délails, nous voyons que:
I" Eu ee (}ui concerne la chaux èleuile cl le sulfate de soude
hydraté sec , le calorique développé , pendant sa réaction , est
la conbéijuencc du passage de l'état liquide de l'eau à l'état
solide amorphe. Ce qui le prouve , c'est que, d'une part, quelle
ipie soit la proportion d'eau fi'oide mise en présence de la
eliaux vive , il y a toujouï's calorique di'vclup] i' , laiiUib que,
d'aulre part, si la luopoilion d'fau dépasse \é pour 10 de sul-
fate de soude anhydre, il n'y a pas de ealoriciue d' veioppé.
Pourquoi? C'est que la eliaux qui dissout enviroji 1/3 de son
poids d'eau solide , est à peu près insoluble dans l'eau li((uide.
11 en résulte que, quelle que soit la proportion d'eau liquide
mise en contaci avec la cltau^vive, il y en a toujcmrs une partie
qui se solidifie el reste solide. Le sulfate de soude , au contraire,
dissout Tcau solide et est solubie dans Tcau liquide. 11 en
résulte que si la proportion d*eau dépasse 14 pour 10 de sel ,
le composé devient liquide , et il y a refroidissement au lieu
de calorique produit.
Ces faits, qui sont incontestables, démontrent toute la supé-
riorité de la logique sur la simple observation. Les deux variétés
de rétat solide existent incontestablement dans les métaux 91
le carbone; elles doivent exister dans les autres corps, soit
purs , soit dissouts. Si on était certain des chiiTres donnés par
les physiciens comme représentant les capacités calorifiques et
chaleurs latentes des corps, on pourrait déterminer, à moins
d*un degré près , la température que doit atteindre le mélange
sec. Hais que sait-on ? On sait que 1^ de gUice à O*' et 1" d*eaa
à 7^ donnent S* d^eau à 0**
Digltized by Google
158 THÉORIE DE LA TREMPE.
En admettant que la solidification, par dissolution, lasse
émettre à Teau la même quantité de calorique sensible que
par refroidissement, od ne sait pas si cette dernière, qui,
dans ce cas, n'est plus pure , a une capacité calorifique aussi
grandi) que quand elle est pure. Le volume de ses porosités
atomiques ayant pu être diminué par le fait de la dissolution ,
non-seulement sa capacité calorifique a pu diminuer aussi ,
mais il a pu y avoir condensation du calorique dissout et
surélévation de température par ce fait.
Exemple :
Lu capacité calorique de Tcau est 1 ;
Celle de la cliaux vive est (Péclct) 0,2 IC9.
La formule CaO, HO, adoptée par les chimistes, représente :
Chaux .... 75,50
Eau Ji.50
100,00
t>i,50 ifeau, en se solidifiant, émettent, à l'état sensible,
S4,50 X 75 1840 calories.
75,50 de chaux représentent , comme capacité calorifique ,
a,St69 X 75,50 16,40 d*eatt.
Le composé de lOOdiaux éteinte représente donc, comme capa-
cité calorifique, 24,50+ 16,40 » 40,90, soit, net, 41 eau solide.
En admettant que la réaction a eu lieu à 0* , on a :
450
41
l a température du composé ne devrait ailoindre que 45" si
Ils composants conservaient la même capacité calorifique que
quand ils sont purs et quand l'eau est liiiuicle , tandis (prelle a
atteint environ 100». Les capacités calon^iqut^ ii > corps va-
rient donc suivant leur état de pureté et, probablement aus&i ,
suivant leur état physique.
â<> En ce qui concerne Tacide sulfurique et l'aicooi byd ratés.
Nous venons de dire que ce (lui s'opposait , en partie , k
la détermination à priori , de la température du composé ,
résultant de Taction de Teau sur la chaux vive, était la contrac^
lion possible du volume des composants. Ceci n*est pas un
simple accident , c'est on principe et lorsque deux corps se
dissolvent, le volume du composé peut être :
Digitized by Go
THÉORIE DE LA TREMPE.
m
Plus polit , égal , ou piub ^rznà que ia somme de volume des
composa nls.
Qu'arrive -t-il alors?
Comme chacun des composants a ses porosités atomiques
remplies de calorique à ia tempérawre de la mise en présence,
si le volume du composé est moindre que la somoie des volumes
des composants , il y a nécessairement condeDsation du calo-
rique et élévation de la température. L'atôme, en effet , ne peut
diminuer de volume ; il faut donc , de toute nécessité , que ce
soit le fluide élastique intercalé qui cède une partie de sa place
aux atômesqui se rapprochent en vertu de leur attraction molé-
culaire, plus puissante que la force répulsive de ce fluide.
C'est ce &AX qui a lieu quand on met en présence de Teau et
de Tacide snlfurique et les soubresauts , dont il a été &it men-
tion plus haut, proviennent de rénergie de la lutte qui a lieu
au moment de la réaction et de la difficulté qu'éprouve le calo-
riqne, subitement condensé , à se propager uniformément dans
le composé.
Quant à l'augmentation de volume , occasionnée par Talcool,
avec élévation de la température , nous trouvons dans Gahoubs
(t. 3, § 1106):
t L'alcool a beaucoup d'affinité pour l'eau et, quand on le mêle
avec ce liquide , il dégage un peu de chaleur
» Quand on mêle Talcooi avec l'eau, il se produit une contraC'
tûm qui augmente peu à peu , jusqu'à ce que le mélange se
trouve composé de :
100 parties d'alcool
iî6.f3 parties d'eau «
Ceci est tellement contraire à ce que dit Bf.r7i;l!1!s , que nous
ne croyons pas devoir chercher à expliquer le phénomène de
dilatatiûu avec génération de calorique.
Le môme auteur (§ llOGi dit :
« Lorsqu'on mêle de Talcool anhydre à 0°, avec de la neige à 0",
la température peut s'abaisser jusqu'à — 37" , si la quantité de
neige employée excède un peu celle que l'alcool peut fondre. »
Les faits cités par M. Cahours pour démontrer lu combinaison
viennent à l'appui de ce que nous avons dit pour prouver la
TOME XI. 11
Digitized by Google
160 THÉORIE DB LA TREMPE.
dissoiutioD. Eq revanche , celni cité par Beraélîus parait mal
éubli.
Si Talcool et Tean mélangés ensemble s'écbauffent, c'est qall
y a condensation des volumes.
Si Talcool et la neige mélangés ensemble prodafsent du froid
c*est quMl y a liquéfaction de Tean solide. Inutile d'insister plus
longtemps:
Ce que nous vrnons de dire pour la cliaiLT éteinte , le sulfate
de soude Iiydraté sec, Vacide sutfurique hydraté, ïalcooL hydraté,
a lieu t'irnlement pour ;
Les compost' s de fer et carbone, dits carbures de fer»
Les silicates , dits verres , laves , granits.
Les colorations inorganiques et organiques.
Les fers dits brûlés.
Le deuUwyde de fer, etc. , et la matière organique.
Dans tons ces composés, les composants sont, quelquefois,
il est vrai, en proportions constantes, mais ce n'est pas une
raison pour en conclure qu'ils sont en proportions exactes.
Quand on remplit un litre d*eau, la quantité d'eau qull contient
est de 1 litre* ni pins ni moins. De même, quand on satnre
1 kil. de chaux vive , la quantité d'eau n(5cessaire est constante ;
ce n'est pas une raison pour en conclure qu'il y a combinaison.
On nous a objecté aussi que c(i lains composés que nous
considérons «'(Mume dissolutions, doivent nécessairement èlro
des combinaisons, parce qu'ils se rencontrent dans la nature
en cristaux parfaitement définis. Or, la cristallisation est si peu
un indice de combinaison qu'elle est pour la plupart des corps
une conséquence de leur étal préalable de dissolution. Mais,
dit*on,]es cristaux de sels , cristallisés dans l'eau, retiennent
toujours la même proportion d'eau de cristallisation et cette
proportion correspond à i , 9 , 3 , etc. , atômes. 1^ cristaux
contenant de Veau, retiennent cette dernière en proportion
constante parce que leur mode de cristallisation et leurs poro-
sités atomiques sont constants. On croit avoir découvert des
rapports atomiques, parce qu'on les cherchait. M. BeaTHien
croyait aussi que le résidu de la dissolution de l'acier, dans
riodc ei le brômc , contenait le fer et le carbone en proportions
Digitized by Go
101
GODStaoteseteiactes; de nouvelles expérienoes ont démontré
que le fer ne s*y était rencontré qu^accidenleUement.
Da reste , on connaît Tétat actuel de la science; notre théorie
est*ell6 un progrès, n'en est-elle pas un ? G*est ce que le lecteur
compétent et consciencieux appréciera. Nous croyons que si
tant de fiiits qui se passent sous nos yeux sont restés inexpU*
qués jusqu'à ce jour, cela tient à ce qu'on a été trop exclusif en
n'admettant qu'un seul état chimique des corps et que, en recon-
naissant h la dissolution solide l'importance k laquelle elle a
droit, on explique une infinité de phénomènes restés sans expli-
cation jusqu'à ce jour. Nous allons , pour notre part, exposer
les conséquences de notre manière de voir en ce qui concerne
spécialement la irmpe.
DEUXIÈME PARTIE.
U ^ Vthk TBBMPE DBS CARBURES DE FER.
Taiii que l'on considère les carbures de fer , soit comme des
combinai son. s de 1er et de carbone » soit comme des dissolutiom
dans ie métai, d'un mmo ou poly carbure de fer , soil comme
des azoto-rarbures de fer, la trempe de ces composes est inex-
plicable. Quand, au contraire, on Jes considère comme de
simples di^ssoiutiuns du carbone dans le mclal , non-seulement la
trempe , mais encore tous les phénonicnes de la mètaUurgU du
fer s'expliquent sans la moindre diÛicuUé.
Mais il ne sullil pas qu'une hypothèse soit ju^iiliôe par les
fails pour devoir être admise de prime abord; v'o>i beaucoup,
sans doute, et beaucoup d'hypothèses admises ne pourraient
pas sappuyer sur autant de laits que celle que nous venons
démettre. Il faut encore que. si son principe ne peut être
déraoniré directement, il ait luutes les probabilités pour lui.
C'est ce que nous allons tàcber d'étabiii.
Digitized by Google
16S THÉOHIE UE LA TREMPË.
Od De connaît les carbures de fer qu'à l'état dVicter et de
fonte. Or, ces composés contiennent le carbone en toutes pro-
portions « tantôt uniformément réparti, comme dans les aciers
et la fmu Manche^ tantôt mélangé comme dans la fonte grise.
Karsten , qui a beaucoup étudié la question , a cm devoir
résumer ainsi quMl suit les résultats de ses observations. ( 1830 ,
Tome I^JiSS et 3i7):
La fonte grise est un mélange de fer aciéreux (;l de graphite.
La fonte blanche grillée, devenue grise et douce, est un
composé de fer aciéreux et d'un carbure de fer dans lequel le
carbone domino.
Vacicr mn trempé est de môme nature que la précédente.
L'acier trempé et la fonte blanche sont des composés de fer et
de carbone dans lesquels ce dernier est toujours uni à toute
la masse du métal , en proportion variable à la vérité , mais
toujours de la manière la plus bomogène.
Comme on le voit, Tillustre métallurgiste ne conclut pas; il
constate des faits et il essaye de les assujettir aux principes
admis. Il ne suppose même pas que le carbone peut se trouver
intimement associé au fer sans être combiné avec lui. Aussi la
théorie de âarsten nVt*elle en rien avancé la question en ce
sons qu'elle ne sert à expliquer aucun des phénomènes que la
métallurgie du fer constate, prévoit, utilise, mais respecte
comnie secret au-dessus de sa portée.
N'admettant pas d'autre étal chimique binaire que la combi-
naison , mais ne pouvant admettre cette dernière en toutes
proportions, les chimistes se sont ainsi tiouvés amenés, par la
force des choses , h voir dans les carbures de fer des combi-
naisons de fer et carbone dissoutes dans le métal ou tenant en
dissolution un excès de l'un de leurs composants, le fer,
Dans le but d'isoler cette prétendue combinaison qu*on ne
peut jamais obtenir pure, quelque prolongée que soit la réac*
tion, if. Berthier a pris des fragments d^aderffURlsiiiaim et les
a soumis à faction dissolvante de Viode et du Mme, {Atmaies
des mines , 3* série , tome iU, page 2S9.) Le métal s*est dissout
et a laissé pour résidu une substance qui, soumise à Tanalyse,
lui a accnsé des proportions de fer et de carbone correspondant
exactement à la formule Fe C.
Digitized by Go
TBtOME DB U TREMPE. i6S
Ce savant chimiste a cru poavoir en coDcliire que Tacier
dOQx est un composé oa , mieux , ane dissolutioD dans le métal
d*uii véritable carbure de fer.
L*expérieDce, reprise depuis, tant par H. Berthier que par
d*aiiires chimistes , n'a pas donné le même résultat et il est
admis aujourd*hui que, quand la réaction est complète, le résidu
est du carbone pwr,
M. Berthier s*est même servi de ce procédé analytique pour
déterminer la proportion de carbone contenue dans un ader b
filières d*Allemagne (Mburfo^ute, tome III, page 160) d'une
très-grande dûreté.
Ainsi le prétendu carbure de 1er n*a pas encore été isolé.
Mais direx-vous : pourquoi rechercher ce carbure imaginaire,
rien ne prouve quil existe. Mon, rien ne le prouve , mais au-
jourdlini, il n*a pas le droit de ne pas être. Les choees en sont
venues à ce point qull &ut, on que les carbures de t«t restent
inexplicables , ou quils s'expliquent par la combinaison. Est-ce
pour sontenir cette thèse que , il y a un an, M. Fbêmt a annoncé
que les aciers sont des 0solo-car&»m de fer? Nous Tignorons;
ce que nous savons , c'est que M. Dumas et, après lui, la pnue
aux cent millions de voix ont décerné un concert d'éloges à
cette découverte , dont nous parlerons dans la troisième partie
de ce mémoire.
Nous dirons seulement qu'elle a constaté oflicicllement un
fait, déjà cent fois constaté aupai'avant, h savoir que : la
cémoniation du fer s'opère iiiriiiinient plus rapidement quand
on prend pour réactifs des matières or^raniques azotées que
quand ou emploie le carbone pur. Quant à la présence con-
statée de l'azote dans les fers , fontes et aciers , elle est acci-
dentelle et quand on veut préparer des aciers qui ne contiennent
pas ce métalloïde, il faut prendre des précautions que ne
comportent pas toutes les qualités d'aciers.
Revenons à noire sujet :
Quand on plonge une barre de fer dans un milieu contenant
le carbone^ soit à l'état de dissolution , soit pur, si la tempéra-
ture est convenable , le métalloïde pénètre dans le métal , s'y
répand uniformément avec une vitesse variable et en proportion
. vanaiilc au:>:>i que nous examinerons.
Digitized by Google
164 TH^Rlfi 0£ LA TREMPE.
Ainsi on peut convertir dn fer en acier en le tenant plongé
pendant plusieurs années dans une eau marécageuse très-riche
en matières organiques et aussi chaude qt)c possible. Les
Indiens passent pour en préparer par cette métiiode.
On convertit aussi le fer en acier en le maintenant à la tem-
pérature rouge cerise, dans uu milieu solide, liquide ou gazeux,
conlenant le carbone pur ou dissout. Un des moyens d'accélérer
la céTnrntation dans ce cas , est» comme nous l'avons dit , d'in-
troduire dans ce milieu des composés azotés. Comment ne
comporte le carbone dans celte réaction ?
S'il se roiiibinp avec le métal c'est superticiellenient et alors
la réaction ne peut se continuer dans l'intérieur que si :
Ou le fer de Tintérieur décompose le carbure formé superfi-
ciellement pour se carburer ft son détriment , ce qui est inad-
missible ;
Ou le carbure, formé superficiellement, ae dlssoot dans le fer
intérieur et met ^ nu de nouvelles coucbes de métal.
Il semble que , dans ce second cas , les angles de la barre
perdraient de leur vivacité.
Une autre explication consiste ft dire que le carbone pur , en
contact avec le fer, ne le carbure pas ; que la carburation est la
conséquence de la dissolution dans le métal de gaz carburés qui
se dégagent du mélaliuitkî imparfaitement calciné et de la
décomposition de ces derniers par le métal. Nous avons
cémenté du fer dans du graphite naturel préalablement calciné
et en opérant dans des vases parfnitomPTit rios : je 1er e.^t sorti
acier en aussi peu de temps que quand ou emploie le charbon
de bois dans les caisses.
Oui, il est très-vrai que les gaz carburés accélèrent la cémen-
tation en se dissolvant préalablement dans le métal , mais ce
n'est pas parce qu'il y a décomposition diimiqne de ces gaz que
racier se forme, c*est parce qu'il y a déplacement ou simplement
dépôt. Du reste , remploi des gaz est un moyen condamné ponr
la flibrication des aciers fins, parce qu'ils restent dans le métal et
le rendent cassant. Quand on veut fabriquer un ader supérienr,
on prend du fer , première marque de Suède , et on le cémente
dans du vieux cbarbon et le plus loin possible des parois pou-
Digitized by Go
THiORIB DE LA TMDira. M
vaiu donner accès à l'air. La cémentation dans les cuirs , suies,
huiles, graisses, etc., convient pour recarl>Qrer la superficie des
pièces forgées , mais sendl déplorable pour la fabrication. Que
ceux qui ne noua croyent pas en essayent.
Ëvideniment • si le fer et le carbme sont susceptibles de
former ensemble une comlrlnalfon , il est incontestable que
Pacier est une dissolution, dans le fer pur« d*un carbure de fer.
Hais, prouvez-nous Texistence de ce carbure qui , comme nous
l*avons dOjk dit , n*a existé Jusqu'à ce jour que dans rimagina-
tion des chimistes et dont Thypoth^se a été suscitée par la
nomenclature de LAVOisiEa et les conséquences qu'on a cru
devoir en tirer.
Puisque vous ne savez pas si Tacier est une dissolution, dans
le fer , d^un carbure de fer ou de carbone pur , consentes au
moins à examiner concurremment les deux manières de voir.
La première a donné tout ce qu^elle pouvait donner , c^est-
à-dire rien ; voyons ia seconde.
Ce qui , pour nous , semble indiquer que les carbures de fer
sont une simple dissolution du carbone dans le métiii, c'est
que , quand on prend de la fonte liquide et conséquemment
homogène , si on la laisse refroidir lentement , elle se décom-
pose en deux parties régulièrement disséminées, savoir :
L*une que Karsten appelle fer aciéreux; Tautre qui est du
graphite ou carbone pur.
Or, quand on cémente la fonte liquide dans du charbon de
bois, nii oprrc ail roup;G plus ou moins blanc; quand la fonte
li(inide se soliditie , elle attet ti» une teiiipéralurc îi laquelle la
cémentation a aussi lion. Comment expliquer que, d'une jiart,
le carbure do fer se forme, et, d'autre part, se dt'( ulnllo^e à
la mrme température. K.^t-( e qu'il ne peut existci' à un ei rtain
abaissemenl de la teniju rature ? Cela n'est pas adulis^iijle, car
l'acier froid en contienl. Lugit|uemeiit, la fonte grise devrait,
d'ain-i's la théorie de Karsten, être un mélange de fer aciéreux
et de carbure de fer.
Tous les phénonirnes de ia fabrication du 1er, depuis le haut-
fourneau jusqu'au coi i uyy|;e sont en . ipposition avec cette hypo-
thèse et c'est parce qu ils coiiUruient celie de la simple dissuiu-
Digitized by Google
166 TBfiORlE I>£ LA TRBHPB.
tiOD qQ6 nous Tavons émise. On va, du reste, en juger. Admet-
tons donc que les carbures de fer sont de sknptes dissolutions du
carboné dm le mM, tantôt taturé Md», tantôt talvré liquide.
Lorsque la cémentation a lieu à température constante,
dans un milieu solide , liquide ou gazeux, contenant le carbone
en dissolution , la variabilité dans la saturation du métal ne
peut être attribuée qu'à la variabilitcj dans la saturation du
cément. Si, au contraire, la cémentation a lieu dans le carbone
pur, la saturation est proportionnelle à la température. Il va
sans dire que , dans le cas précédent , elle l'est aussi , mais
cela intéresse peu.
Quand le carbone est à 1 état de dissolution dans le cément ,
si ce dernier est volatil, il est inconlestable que c'est par dépla-
cement, et non pur déoomposiiion, que la carburation du métal
s'opère ; aulremenl , l "aUriiclion mohk^ulaire , seule génératrice
de la dissolution , remporterait sur l'allinité , seule génératrice
de la combinaison , ce qui est contraire à tous les exemples de
combinaisons qui s'ellectuent par l'intermédiaire des dissolu-
tions liquides. Il en résulte ([ue tout cément gazeux est néces-
sairement une dissolution et que si , comme plusieurs clii-
mistes Tout atlirmé , le cyanogène plk cémente le 1er , c'est que
le cyanogène est une simple dissolution et non une combinaison.
On comprend de quelle importance est cette dernière consé-
quence et il convient, avant dalîirmer le lait, de bien s'assurer
si le cyanogène employé est pur.
En effet, si le cyanojïène est réellement une combinaison , la
cémentation, par sou intermédiaire, ne i)eul se concevoir qu'eu
admettant que ce composé est susceplibie de dissoudre l'un de
ses composants , le carbone.
Or> comme il est positif que les céments azotés accélèrent la
cémentation, on peut en induire immédiatement que cette
accélération est due à la subtilité du cyanogène qui , dans ce
cas, sorait incontestablement le véhicule du eartme.
Nous trouvons dans Bbrzëlios (tome 1*', page 319 ) et dans
Cahoors (tome l*', $ 370) Ténoncé suivant de la réaction :
Quand on fait passer du cyanogène sur du fer cbaulTé au
rouge ou an rouge blanc, il se transforme en azote, tandis que
le fer devient cassant et se couvre de charbon.
Digltized by Google
THÉORIE DB LA TftBMPC. 467
Pourquoi le fer se couvre-i-il de charbon s'il décompose le
cyanogène? Pourquoi ne se cémciite-t-il pas? Est-ce parce qu'il
se combine avec l'azote? Il est permis de le supposer, car, en
devenant cassant, il accuse une des |)ropriétés caractéristiques
des fers dits brûlés, qui ne sont autres que des dissoluiiuiis
d'air, d'oxyi^ène ou d'a/ote dans le métal et (Kaiisten, tome f',
§ 178) ne contiennent pas la moindre trace de carbone. ïi y a
dans cet énoncé l'indice d'une expérience imparfaite et qui,
par ce fait, n'autorise à aucune conclusion. Aussi, nous le
répétons , si le cyanogène est décomposé par le fer rouge par
suite de Taffiuité du métal pour le carbone :
i* Il doit non pas simplement déposer du carbone sur le fer
mais le cémenter;
S" n n*est, comme son analoi^e solide, le paracyanogùne ,
qa*ttne simple dissolution du carbone dans Tazoïe et, à ce titre,
un des deux composés qu*engendre la dissolution réciproque
d*un de ces corps par Tautre, analogues en cela k la chaux
éteinte et à Veau de chaux.
Quand le carbone est ^ Vétat solide et pur, il suffit, pour se
rendre compte de la maniijre dont ce métalloïde pénètre dans
le métal et s*y dissout, de remanpier que cet acte ne peut être
que la conséquence de la mobilité atomique. Or, comme la
mobilité atomique n'existe que dans les étals liquide et gazeux,
il faut en conclure que le carbone, eh contact avec le fer à la
température rouge, passe à l'état liquide et se dissout dans
le métal de la m^me façon qu'il s'y dissout quand il réagit à
l'état de dissolution liquide ou gazeuse.
La conséquence immédiate de cette manière de voir est
rexplication de ta trempe de l'acier.
En effet, si on prend une barre d'acier suffisamment saturée
de carbone et la chauffe au rouge cerise , le fer conserve la
texture qu'il possédait mais devient plus malléable; le carbone,
au contraire, passe à l'étal liquide , ce qui explique pourquoi
les aciers craignent tant le feu , comparés an fer pur.
Si ou laisse refroidir lentement cette barre, le fer ne subit
])as de modilication; le carbone, au contraire, passe à l'état
amorphe. Si le fer était primitivement criitaUUé, le composé
Digitized by Google
16$ TU&ORIB DE U TREMPE.
froid esl aoe dUsolutim de carbone amorphe dans ie fer crie-
UUlieé;sriï était primitivement amon?Ae, le composé froid «51
une dmoliOion de carbone amorphe dans le fer amorphe. Tel esl
Vaeier doux.
Si, au lieu de laisser refroidir leutementla barre, on la plonge
rouge dans de 1 eau fraîche ou lout autre milieu exaltant consi-
dt'rabiement son pouvoir émissif , le cailione cristaUi.^e en se
solidiliiini et cela sur une ^«paisscur d'nutunt plus fîraudo ({iie
l'exaltation du pouvoir énii.s.sif priièlri' i (NfMir. !/» ronsposé
se trouve alors être une dk^soluliou decaiboue crtâtailibé daus
le fer amorphe. Tel est Vacier trempé.
Nous disons que, dans ce cas, le fer est amorphe, parce
qu'il est positif que la cristallisation du carbone désagrège la
cristallisation du fer. £n efi'et, prenez une iKirre d'acier de 6""°
d'épaisseur, fortement cémentée et accusant, par suite de son
longséjour dans la caisse, une texture à facettes très-earactérisée.
Cbauffez cette barre au rouge cerise et trempez-en la moitié
dans Teau fraîche; puis, quand elle est froide , cassez les deux
extrémités, vous obtenez deux textures : Tune à facettes de fer
cristallisé , Tautre à grain fin , blanc et brillant d'acier trempé.
Le premier bout esl tendre au burin el k la lime ; le second y
est insensible.
DU RECUIT.
On nomme recuit une opération qui a pour but, tout en
diiiiinuani lé^'èrcment la dureté de Tacier trempé, de le rendre
moins -Av^vo. , c'est-à-dire plus tenace.
Le recuit s'effectue à plusieurs températures, dont la plus
basse est celle de l'eau bouillante; ces températures se mo-
surent , soit au thermomètre quand le chauffage du métal froid
a lieu dans reau ou l'huile , soit par la couleur que prend
la surface du métal au contact de Toxigène de l'air, sous Tin-
fluence d'une température croissante , soit enfin par l'cfifet que
produit le contact du métal chaud sur le bois sec
Si la température atteint le rouge cerise , le carbone passe
intégralement à l'état liquide et il faut une nouvelle trempe pour
le Ihire cristalliser. Faut-il conclure de là que le ramollisse-
Digitized by Go
THÉORIE DE LA TREMPE.
m
ment qui n'sulte dn recuit a pour conséquence de moditi r ^oii
mode de groupement atomique et de le faire, eu partie , passer
h Télal amorphe? C'est notre avis. En effet, noii^ avons dit
(page 446) que , quand on chaiilTo lortenient et suffisamment
longtemps un diamant à l'abri du coula( l de l'air, it se con-
vertit en graphite. Il est donc probable que . quand on chauffe
Tacier trempé, le carbone dissout, plus iuiin*essii<iju.ujie que
le carbone pur, change de texture et devient auiori)li( . Il est
certain qu'il ne devient pas liquide; car, si on le trempe dans
l'eau Iraîche, après un recuit inférieur au rouge cerise , il reste
ce qu'il était à cette température et ne redevient pas dur.
Le recuit a donc pour but de faire passer, à l'état amorphe,
Qoe partie du carbone cristallisé par la trempe et de recoDsti-
tuer une partie du fer dans Téiat solide qu'elle affectait précé-
demment. Si le fer était nerveux , le recuit produit réiastidtét
c'est-à-dire ralliance de la dureté inflexible du diamant avec
la ténacité flexible du fer.
On a donc raison de dire que Teau bouillante peut feire perdre
à Tacier une partie de sa trempe. C'est surtout quand le com-
posé est pur, que le carbone doit être impressionnable au *
recuit , car nous verrons plus loin que certains corps étrangers
font cristalliser le carbone malgré la lenteur du refN>idisse-
ment pendant la solidification.
Reprenons la cémentation du fer au point où nous Tavons
laissée.
Au fiir et à mesure que la température, à laquelle s'efféctue la
cémentation du fer dans le charbon de bois, s'élève » la satura-
tion augmente; ainsi, tandis que, au rouge cerise, le métal
dissout environ 0,5 V« de carbone; au rouge blanc, il en dissout
près de 2.5 non pas instantanément, mais en malmenant la
température constante pendant un terme proportionnel à
l'épaisseur de la barre à cémenter. Si on élève alors la tempé-
rature . le métal entre en fusion et il se sature de proportions
de carbone qui croissent avec la température et atteignent
dans les hauts-fourneaux jusqu'à 5 et 6 "^'o.
Quand le métal li(juide est satiné . si on le soumet au refroi-
dissement pour le solidifier , on remarque les piiénomènes sui-
vants, savoir :
Digitized by Google
170 THÉORIE DE U TREMPE.
1* Si on le coule en lingotières métalliques froides et en
couches minces, son csrbone cristallise en se solidifiant et pro*
duit ce qa*on nomme la fmte blanche ou dissolution de carbone
crktaUisé dans le fer amorphe.
Si on le coule en lingotières métalliques sufBsamment
chaudes, une partie du carbone dissout se dépose à Tétat de gra-
phite, mais comme le refroidissement est assez prompt rasuite,
le produit obtenu est ce qu'on nomme la fonte grise douce, k
texture grenue, fine et homogène, ou méhinge de graphite et
d*acier amorphe. Ce produit est le même que celui qu'on obtient
quand on recuit pendant un temps suffisamment long une pla*
quette de fonte blanche, produit queKarsten considère k tort
comme de même nature que racler non trempé, sans doute
parce que , dans ses expériences , le grillage ou cuisson à Tair
libre Favait, en partie, décarburé, comme nous le verrons
plus loin.
3<* Si on le coule dans un moule en sable d'étuve Runisamnient
épais, le refroidissement est très lent et alors le métal cristal-
lise du centre à la surface. On obtient alors le produit que l'on
nomme fonte grise à facettes et qui est un mélange de graphite
et d'acier dont le métal est cristallisé, tandis que son carbone
est amorphe.
Si on prend une plariuettc de fonte grise, soit douce, soit
cristallisée; si on la chaufic au rouge cerise et la plonge dans
l'eau fraîche, on obtient alors la fonte grise trempée ou mé-
lange de jîraphite et d'acier trempé. Quelle que soit la texture
de la fonte grise employée , grain tin ou facettes, la fonte grise
trempée est toujours à grain fin plus clair que celui de la foute
non trempée et aussi dui- que celui de l'acier trempé.
Comme on le voit, la foute solide accuse quatre textures,
savoir :
i« La texture blanche de cai bone cristallisé dans le fer amorphe.
2*» La texture grise et douce résultant du mélange atomique
de graphite et d'acier amurphe.
3» La texture grise granititine résultant du Hiélauije régulier
de graphite et d'acier îi facette.^.
4» La texture grise et grenue , claire et dure , résultant du
mélange de graphite et d'acier trempé.
L lyu .- jd by Google
THÊOJUB IIB LA TREMPE. 171
L^éclaîrcissement delà couleur, dans la texture de la fonte
grise trempée , provient de ce que son chaufikge an rouge
cerise permet à uue partie du graphite déposé de se redissoudre
dans racler et de cristalliser avec Tautre partie de carbone
restée dissoute.
Nous avons dit que, quand on cémente le fer dans du charbon
de bois, il y a un moment où , la température et la solubilité
augmentant, le métal entre en fusion. Or, le fer est à peu pr^
infusible; quant au carbone, il Test, pour nous , tout-4-fkit.
I/nllia^'c des deux oorps a donc pour ctfet d'augmenter leur
fusibilité et confirme ce que nous avons dit de la manière dont
s*opère la cémentation. Il en résulte aussi que la fusibilité du
composé est d'autant plus grande que la proportion de carbone
dissout est plus grande , d'autant moindre , au contraire , que
la proportion do carbone dissout est plus faible. Voilà pourquoi
les aciers sont d'autan i plus réfracta ires qu'ils sont plus doux
et d'autant plus fusibles qu'ils sont plus saturés de carbone
ou plus vifs.
Fî! est -il de même des fontes? Oui et non. Eu eflet , si nous
jiK iHnis une fonte b!anc1ie, hien nue le carbone soit cristallisé,
comme il est inlégraiemeui dissout, la température de fusion
est d'autant plus basse que la proportion de carbone est plus
forte. Seulement, il convient de chauffer très-vite; car , si on
chauffe lentement, le carbone passe à l'état amori)lie, se sépare,
en partie, du métal qui ne peut ledis-soudre intégralement, et on
tombe dans le cas de la fonte grise. Si, au contraire, la fonte est
grise, le résultat doit être tout différent, bien que la fonte soit
toujours plus fusible (lue l'acier. En eflet, si c'est au moment de
la solidification seule(nent que la fonte , refroidie lentement ,
dépose, à l'état de graphite, la proportion de carbone que le fer
ne peut dissoudre à Tétat solide, comme la fusibilité est pro-
portionnelle à la dose en carbone , la fonte liquide doit se soli-
difier à une température d*autant plus basse qu'elle est plus
saturée do carbone. Hais, plus la température de solidification
est basse, plus est faible la proportion de carbone que peut dis-
soudre le métal solide et, alors , plus est considérable la pro-
portion de carbone déposé à Tétatde graphite; moins est saturé
iH THÉORIE UB LA TREMPE.
de carbone Tacier mélangé, pins, par conséquent, cet acier est
réiiractaire. Il résulte de là que plus la fonte est saturée de car-
bone, plus sa température de solidification est basse et plus sa
température de liquéfaction est élevée.
Ces faits , que notre théorie explique et qui , nous n'avons
pas besoin de le dire , sont confirmés par l'expérience de tous
les jours, soi)t-i!s réollcnicnt vrais quand le composé fer et
caib^»nn est malhémaiiiiticiiicnt pur?
iNous avons dit (pag«i 162) que M. BEniHiER avail aîialysé ,
à l'aide du biùmo , un acier à flli^res d'AUanagne trùs-pur et
Irès-carburû. En effet , ce métal , qui n'est pas do In fnnle
blanche puisqu'il se laisse forger , contient 5 "/o de carbone.
La fonte ne serait-elle par hasard qu'un accident de fabrication;
la conséquence de matières étrangères en dissolution dans le
métal ? Ce point de vue vaut la peine d*ètre examiné et nous
conduit tout naturellement à passer en revue les influences des
corps étrangers qui souillent la fonte. Mais avant d*aborder
cette question , disons quil serait probablement erroné d'avan-
cer que le fer et le carbone purs donnent toujours de Tacier,
quelles que soient les proportions de chacun d'eux. Ce qu'il
est plus rationnel de supposer c'en que plus les composants
sont purs , plus i! est difficile de les séparer , et alors il est
possible ([ue le lei" , qui ne i)eut dissoudre » solide , que 2,5 %
de Ciii liuiie» soit néanmoins susceptible de conserver, dissoute,
à rétai solide , une ]iartie du carbone qu'il a dis-^ou; à 1 cial
liquide. Ce qui coiiin fne celle manière de voir c esl , d abûi*d »
l'énormo |)rn|iortiou de carbone contenu dans l'acier à filières
de M. Bertliier ; ensuite c'est le puddlage des fontes fines répu-
tées pures , telles que la fonte de Bajgory, grise , par exemple.
Ces fontes ne veulent pas lâcher leur carbone ; ce n'est qu'à
force de réactif qu'on arrive à les convertir en fer , et alors le
fer obtenu est presque de l'acier.
Nous reviendrons sur cette grave question.
Les matières étrangères qui souillent généralement les fontes
sont :
Le silicium.
Le phosphore ,
Le soufre.
Digitized by Goo^^Ic
TUÈORiË UE LA TREMPE. 173
LbtUkiiimt corps analogue au carbone par ses propriétés chi-
miques, ne se combine pas plus avec le métal que ce dernier.
Cest donc à Tétat de simple dissolution qu'il figure dans les car^
bores de fer et c'est pour cela quMi se comporte absolument
comme le carbone , sauf en ce qui concerne la trempe. Quand
le siliciam se trouve en présence du fer et du carbone à hante
température , il se dissout dans le métal; quand, au contraire,
ûfl rtagil supeilicii'llemejit pour faire partir le carbone, le sili-
cium se SL'paro aussi du métal; seulement, il est probable
qirn >p porte au \)n\'^ upposé celui (jui attire le carbone, car
toutes les fois (fiii' nous avons cémenté des barres de fonte dans
des oxides métalliques, en les accou[)lant deux à deux , nous
avons rencontré la silice en abondance intercalée dans les
surfaces de séparation qui se forment entre le fer à grain et
l'icier(fig. A).
Le phosifhare et le imi/Vs , an contraire , forment de véritables
coDibinaisons avec le métal. Gomme ces combinaisons sont
connnes et isolables, on peut affirmer, à coup sûr, que ces
métalloïdes existtmt dans le fer sous forme de phosphore et de
nlflire en dissolution. Et on va voir , en ettei , qu'ils commu-
aiqaent au métal non pas leurs (iropriétés , comme le carbone,
ntls celles des composés quMls forment avec lui.
En ce qui cou cerne le pliusphori', il -unît, pour expli((ucr sou
action sur le fer , de rappeler les propriétés suivantes du plios-
phurf' de fer. [ In izélius, tome II, page 690.)
« Le fer se combine facilement avec le phospitorp ....
" \j' phosphure obffîi!! a une ci ulrur plus blanche que rnrior
i' ei uuti dureté exiraordinaii*e; il est très-cassant et susceptible
• de prendre un beau poli
» Plus fhsible que la fonte de fer , il n'est pas rare qu*il cris-
• lallise en prismes par le refroidissement. Il paraît susceptible
> d'être fondu, en tontes proportions, avec le fer. . . . .
(Page 691.) « Une petite quantité de phosphure de fer qui se
• tnmve dissoute dans une grande quantité de fer métallique
• dloiinne, k la température ordinaire, la ténacité de ce dernier ,
*etfoit qn*il casse fiicilement à cette température, quoi(|u*il
> soit, & la chaleur rouge , aussi ductile que le fer de bonne
> qualité, n
174 THEOKiË DE LA IKËNPE.
Cette manière de voir est, en tons points, conforme à la nôtre.
Nous ajouterons que c'est précisément parce que : d*une part,
le phosphore existe dans le métal à Tétat de cmHnaison;
d*autre part, le carbone y existe à l*état de dissolution^ que
quand on coule, même en lingotières froides, de la fonte liquide
contenant du phosphore, ce métalloïde, n'ayant aucune affinité
pour le carbone et ayant le pas sur lui dans le métal, Tempèche
de cristalliser et on obtient de la fonte grise. Voilà pourquoi
aussi les fontes phosphoreuses sont si faciles à alliner.
Le phosphore combiné chasse le carbone dissout.
En ce (lui concerne le sovfrc, il suffit d'observer qne ce corps
a une égale aflinilé pour le iVr et pour le carbone ei qu'il luruie
avec chacun de ces corps des composés connus. Le soufre existe
donc dans le fer à Téiat de sulfure; seulement quand on coule
en sable d'étuve une fonte Ii({uide contenant du soufre, ce corps
retient le carbone en dissolution au moment de sa solidification,
favorise ainsi sa cristallisation et on obtient de la fonte àianehe.
Malgré la plausibilité de ces deux explications, nous noas
empressons de reconnaître qu'elles laissent quelque chose à
désirer et renferment une inconnue d^une haute importance.
En elTet, on comprend que, au moment de la solidification de
la fonte phosphoreuse, le phosphure aidant ou plutôt annulant
reffet de la lingotiëre fh>ide, Texcès de carbone dissout dans
le métal liquide est poussé dehors et, comme le refroid issenieni
n'est pas assez énergique pour qu'il cristallise, eu égard à son
état de pureté, il passe à l'état amorphe. Mais on ne comprend
pas aussi bien pourquoi l'inverse a lieu , en sable d étuve , sous
rinfluence du suUurc. On comprendrait que le carbone restât
intégralement dissout et amorphe; mais on ne comprend pas
qu'il cristallise.
Il faut alors admettre que , dans le premier cas , ce qui em-
pêche le carbone de cristalliser c'est le calorique latent rendu
sensible par la cristaUisation du phosphure liquide , tandis que,
dans le second cas , ce qui fait cristalliser le carbone c'est du
calorique sensible rendu latent. Mais par quoi? Est-ce par le
sulforet Non , puisquil se solidifie aussi. Est-ce par la forma-
tion du sulfure de carbone qui s'évapore? C'est plus probable,
mais ce n*est pas prouvé.
Digitized by Goo^^lc
THÉORIE DE LA TRBNPfi.
175
Àiiibi , des quatre coiys :
Carbone ,
Silicium ,
Phosphore ,
Soufra,
il y en a deux sur lesquels notre manière de. voir est iden-
tique avec celle des chimistes ; ces deux corps sont le phosphore
et le s(n^. Mais il en est deux sur lesquels notre manière de
• voir est toute différente , uniquement parce que • d'une pan ,
les chimistes affirment, d'autre part, nous nions Texistenoe de
composés jusqu'ici ima^naires. £h bien, ce qui est vraiment
remarquable , c*est que cette petite divergence d'opinion est une
énormité. Si les chimistes ont raison , aucune perturbation n'a
lieu, mais on en reste aux données aeinelles de la science. Si,
au contraire , nous avons raison , tout s'explique et mille
volumes sont à refaire de fond en comble. Car il ne s*agit plus
alors de carbures de fer, il s'agit d'une révolution dans toute la
cAMtf, toute la minéralogie et toute la médecine qui ont été
assujetties à la nomenclature et réclameront en même temps
d'autres interprétations et d'autres réactions que celles recon-
nues. Mais revenons à cette question importante que nous avons
seulement ébauchée , savoir :
Les fontes ne seraient-elles , par hasard , qu'un accident de
fabrication?
Nous venons de voir que , quand il y a du phosphore dans
le métal, la fonte grise peut être incontestablement un acci-
dent de fabrication, puisque, coulée en lingotiôre froide,
la fonte liquide devient grise. Mais nous avons vu aussi que la
fonte blanche peut ôtre un accidenl de fabrication, puisque la
fonte liquide contenant du soufre, coulée en sable deluve,
devient blanche.
11 résulte de là que , en définitive , le tjwulc en sable et la
Ungotivn' f!-oide n'ont d'autre bni ffuc de produire, sur la fonîe
parfaitement purp , Icb jueuies elVets que le phosphore et le
soufre. Or , puisque , d'une part , le phosphore clsassu cl (jne ,
d'autre part , le soufre retient le carbone ci]^soul par le métal
liquide , on peut , presqu'à coup sûr , conclure que , quand la
TOAIE XI. 12
Digitized by Google
it6 THÉOBIE DE LA TREMPE.
fonte pure et liquide se solidifie lenicmeDt, comme le carbone
ne crisiallise pas, le métal en rejette toujours une partie
qtt*il ne peut dissoudre à Tétat solide ; et, d*apriis ce qne nous
avons ol)5ervé (page 170) , pour que Ja proportion de carbone
rejeté soit un minimum, il fiiut que la proportion dissoute
à cbaud soit .aussi un minimum.
En effet , plus le carbone dissont dans le métal liquide est
considérable , plus la température de solidification est basse ;
plus, par conséquent, la force dissolvante du métal, au moment
de la sol iditi cation, est faible. Au contraire, si la proportion de
carbone dibsoui est faible , la solidification a lien à haute tem-
pérature et la force dissoWauie du métal, à ce moment, est plus
grande.
Quelle est la limite? Ce pourrait très-bien être celle que
M. Bertliier a indiquée, c'est-à-dire 5 «/o. En effet, si réellement
le fer pur peut retenir, en se solidifiant , 5 % de carbone, faites-
lui en seulement dissoudre, à Tétat liquide, 5 1/i La tempé*
rature de solidification va s'abaisser et il déposera , à Tétai de
graphite , non pas il% , mais peut-être 1 % de carbone.
Comme on le volt , Texpérience nécessite certaines précautions
et voici comment nous les formulons pour les fabricants d*acier :
19 kil. fer de Suède, première marque.
1 kil. cbarbon de bols en grain.
Quel que soit le résultat , nous croyons pouvoir conclure des
observations ci-dessus que la loiUc du commerce est le plus
houvent un accident de fabrication, surtout quand elle contient
peu de carbone, comme les fontes d'albaage, mais aussi ([u*il
peut y avoir formation de fonte, quand la proportion de carbone
dissout dans le fer parfaitement pur dépasse une ct;rlainc
limite (jui , d'après M. Bertliier , serait 5 "/o. Donc, théorique-
ment , la fonte n'est pas un accident de tabrication.
(La suite au prochain N^.)
Digitized by Goo^^Ic
NOTICE DESCRIPTIVE
PKOJET M tkmtkim DIS BOUCHIS A iflU
ËN ACIËR FOiNDU,
FRANÇOIS BERTRAND,
Anciea élève de l'iMls iaâttitrielle te Liège,
Maître éa robncalion ii'acii<r« et dit liinr» k r<-labl>>»<'menl dr Truvie (B*pegne)t
C)iov«lier do i'onire royat d'Uabclle-U-talbalique,
80MMAIRB.
Préliniioaircs. - Condision^ î!(^ndntlps.— Choix (h l'iicior. — Moiif de roriî(*e.
— Disposiliuns goijLT:ilos (ir la furuliTte. — Rt-'djaulTai^e des bouches à
feu jioar ratliuagc. — Futijeagc des bouches à feu. — Conclusion.
PRÊLtmNAIRBS.
Une des questions qui , dans ces derniers temps « a 1p plus
fi&é ratteniion des hommes de science et des praticiens , en
matière de fabrication d'acier aussi bien qu'en artillerie , est
sans coairedit la production des bouches à feu de tous calibres,
rayées ou non, en acier fondu. L'importance et les difficultés de
celte fabrication toute nouvelle, d'une part, et de Tautre les
r(''sultats satisfaisants des premiers essais tentés par M. Krupp,
d'Essen, étaient l)ien du iialnre ?i réveiller l'esprit de recherche,
et de lous cAi^'s on s'etron-a de faire concourir iei> aciéries auji
principales constructions de rartillerif;.
Digitized by Google
178 FABRtCAnOSi DES BOUCHES A FEU
Gomment et pouniQOi, malgré la supériorité bien connue de
la ténacité de Tacier fonda sur celle de tous les autres produits
sidérurgiques, ainsi que du bronze, la nouvelle application de
Tacier faite par M. Krupp, n*a-t-eUe pas été développée et
même reproduite par d'autres moyens que les siens, malgré
los efforts louables d*autres fabricants?
Cette question est complexe, et la solution ne tient |ias
seulement aux difficultés techniques, mais elle se renferme
encore, à mon avis, dans la nécessité de créer un matériel
nsidérabie de fabrication ; et bien que, suivant certaines com-
binaisons possibles, la majeure partie de ce matériel soitappli-
cable à d auires fabrications, on a souvent pu croire, cl le
plus généralement on croira toujours , que celle création coû-
teuse, ne s'appliquant pas directement à la production d'un
objet purement industriel et commercial , se ferait probable-
ment en pure perte, vu que, à l'exccpiion de l'Angleterre , la
fabrication des bouches à feu est bien plutôt du ressort de
TÉtat , du domaine de l'artillerie , que de celui de Tindustrie
privre.
C'est donc aux divers gouvernements qu'iriconibcrnii la
lâche de développer l'œuvre de M. Kriip,), soit ou rimitant
dans ses moyens, soit en créant d'^s produits analogues par
d'autrrs procédés. Ils oui tous inlérêl à In supéiiorité des
bouches à feu en acier fondu convenablement fabriquées :
1" sur les bouches à feu qui, faites avec les mcilleure.s fontes
de fer, sont d'abord trop lourdes et niaïuiuenl souvent de téna-
cité; 5* sur les bouches à feu en l)ron/.e , dont le i)rix de revient
est si élevé, el (jui d'ailleurs nianciuent de dureté (luand elles
sont rayées; 3" sur les bouches à feu en foi- for;.'é, ([ui, malgré
les plus ingénieuses coMd)inaisons ei les soins de furgeage les
plus niinuUeux, sont cependant si exposées aux mauvaises
soudures.
Les difiîcultés techiiiques qui se sont piésentées et qui
peuvent surgir encore, îi dater du jour où l;i lal)i icaiion des
bouches .( feu entrera àairs cette voie, ne sont pas insuiinon-
lables , les hommes d'inlcllifrence et de travail en matière de
productions d'acier ne Icroul pas défaut.
Digrtized by Google
BN ACIER FONDU.
i70
C'est en vue de concourir à celte grande application nouvelle
des aciéries, que depuis quelque temps je consacre les loisirs
que me laissent les obligations de mes fonctions à rétablisse-
ment de Truvia.îi étudier spécialement les procédés Remployer
pour arriver à de bons produits , à des résultats constants.
J*ai consigné dans la notice suivante les moyens que je
propose et que je me réserve de compléter » dans nn temps
donné, par on mémoire descriptif détaillé accompagné des
dessins de construction et des devis nécessaires à la mise k
exécution du projet dont je trace aiijoard^hui rébanche, et j*au-
rai atteint mon but, s*il m^est ain^ donné de contribuer k aug-
menter la somme des applications de la branche de la métal-
lurgie à la pratique de laquelle je me suis, depuis vingt années,
entièrement consacré.
COHOmORS GÉNàRALES.
En matière de fabrication de bouches à feu en acier fondu ,
le succ^, c*est-à-dire la constance des résultats, dépend, k mon
avis, des quatre points suivants :
1" Emploi d'un acier d*un degré de carburation convenable
audit objet et d'une pureté suffisante pour ne pas nuire à la
ténacité ;
S» Mode de coulée spécial , appliqué à cette vaste opération ,
de manière à ce que Tacier arrive au moule à canon aussi fluide
que possible, sans interruption aucune du jei de métal , depuis
le commencement de la conlt'r jusijn'à sa fin , et que ledit jet,
constamment proportioniii' au volume de la piî»ce «i couler,
tombe dans le mouie suivant i'aiLe, sans eu toucher les paroi.s
verticales ;
3« Réchauffage des canons pour raffinage de l'acier, exécuté
daii^ des fours spc'-daux , dans lesquels le réchauffage des parties
('•paisses arrive à point de forgeage , sans que les parties minces
soient jamais ni siirchaufl'ées ni décomposées;
4*Forgeaye à fond , exécuté par des marteaux-pilons snOlsam-
ment puissants, el ce lorgeap;e, ainsi que le réchauffage, étant
aidés de combinaisons mécaniques et U outils facilitant Tintro- '
Digrtized by Google
480 FABRICATION DES DUUlI ES A FEU
ducUon des canons au four à réchanfTer, leur sortie, sàwâ que le
maniement sur Tenclume pendant le forgeage.
En passant en revue les quatre points principaux précités,
je décrirai pour chacun d*eux les appareils et le mode de
travail que j*ai imaginés pour arriver au résultat que ]e me
propose.
l*" CHOIX DE L*AC1ER.
Il est évident qu'à degrù de carburation convenable pour la
fabrication de bouches à feu en acier fondu , les aciers cémentt^s
provenant de bons fei .-, de c'nientation , ainsi que les aciers
nalurels obtenus aux anciens t'eux d'allineries niériteni la préfé-
rence parleur pureté, par leurs hautes quaîilés, el qu'ils donne-
roul toujours les pièces les plus lenaces. C'esi donc, autant que
possible , de ces aciers qu'il faut se servir pour la fusion des
bouches k feu, et si j'étais appelé un jour h réaliser mon projet,
je le l)aserais de préférence sur une fabrication de fer decémen-
tation ou bien d*acier de forge , à obtenir, en loupant dans des
feux analogues aux anciens feux de la méthode directe (dite
catalane), des éponges métalliques obtenues de minerais ap*
propriés à ce traitement.
le ne décrirai pas ici cette âbrication de fer de cémentation
ou d*acier naturel , vu qu*clle n^est qu'un accessoire de mon
projet de fabrication de bouches à feu en acier fondu. Mais, tout
en rendant hommage au mérite de priorité de mes de vanciers
en production d'acier londu par la voie des éponges métalliques,
j'ajouterai cependant (]iie :
\° L'appareil de fabrication d epon^'es ïnétalli([ues ([ue j'ai
imafriné diffère de tous et ux (jui me sont connus , et ((ue ses
résultats sont , à mou avis , plus avantageux sous plus d'un
point de vue;
^0 11 existe d'ailleurs, entre mon procédé de âibrication d*acier
fondu par la voie des éponges métalliques et ceux de mes
devanciers, une différence essentielle consistant en ce que je ne
propose pas de convertir directement les éponges; méuilliques
en acier fondu , comme on a tenté de le faire dans des vues
d^économie. A mon sens, ce procédé est trop incertain quant
Digitized by Go
EN ACIER FONDU. 18i
à la qualité et à la constance des produits » et l'économie est
plutôt apparente que réelle , à canse des difficultés pratiques
qu'il pr/'sonto.
En résumé , je crois que, pour assurer le succt'S de la fabri-
cation de l'acier fondu par la voie dos épon^rps mélnlliqnos , il
f:uit réîrofjradpr relalivcuiont aux idées reçues et aux procédés
les plus tentés , en se limitant à obtenir des ('p()n;:('s un fer
d'élite , un lér à acier , ou tout au pins un ïuni acier de forge.
I/un ou l'autre de ces produits ('tant i iisuile clairement défini
par le classage usité dans les aciéries . on pourra alors avec
connaissance de cause passer ces produits aux creusets pour
1 obtention à volonté d'un acier fondu dur ou doux et de pro-
priétés constantes.
Il résulte . du reste , des es.-^ais (iue j'ai i'ails tians cette fabri-
cation de fer de réuu ntation sur une échelle snflisante poui- rii
déduire des résulta s pratiques , cpie les fers (|u'on en ubtii iit
donnent, jimui- aciers fondus, durs ou doux à volonté, les nu''mes
résultats (pie les fers de Su^de do maniucs de second oiilre ,
qui sont les plus employés en Europe dans les aciéries par voie
de cémentation, vu la minime production de fers de Suède pour
acier, dits de premières marques.
Cest donc au procédé que je viens d'esquisser que je donne-
rais la préférence , uon-senlement comme base de mon projet
de fabrication de bouches & feu en acier fonda , mais encore
comme baise d*Dne fabrication quelconque d'acier fondu , et le
seul cas qui pourrait me faire abandonner cette base de fabri-
cation serait celui de ne pouvoir me t>rocurer, dans une localité
donnée et h des pris acceptables . des minerais traitables par
la méthode directe « aidée par la conversion de ces minerais en
éponges métalliques.
Dans ce cas , et dans ce cas seulement , il faudrait s'appuyer
sur une des bases ordinaires de la fabrication d'acier fondu »
c*est-&*dire sur l'emploi de bons fers ordinaires de cémentation
ou de bons aciers naturels « obtenus aux anciens feux d'aifine-
ries , ou enfin de bons aciers puddiés soumis à un classage
rigoureux.
L*acier pnddlé, bien que moins pur et par conséquent moïw
Digrtized by Google
i8i FABRICATIOlt DES BOUCHES A FBO
tenace que les autres , possède cependant une ténacité et une
dureté assez remarquables , et peut-être tout-à-fait suffisantes
pour la production des bouches à feu par iroie de fhsion. On
saitquil convient généralement assez bien pour être employé
en grandes niasses et surtout en objets non trempés ; mais ce
qui me décide particulièrement à le considérer comme matière
suiBsante pour Tobtention des bouches à feu par voie de fusion,
c*est la possibilité d*écarler au creuset, pendant la fusion, par
Taddition de réactifs, les impuretés que le puddlage a laissées.
Des expériences répétées m*ont prouvé qu*avec des aciers
puddiés, tellement impurs que la ftision sans additions épurantes
au creuset ne donnait que des aciers fondus peu tenaces, aigres
et souvent intraitables au marteau , on pouvait obtenir, par
Teffet des additions épurantes au creuset, un métal presqu*aussi
bon que celui retiré par la fusion des aciers du même numéro,
ou degré de carburation, bien puddiés et obtenus des mêmes
fontes.
Je me crois donc autorisé I admettre qu*on peut , par la
fusion des aciers puddiés, fabriquer des bouches k feu , sinon
aussi tenaces que celles obtenues par la fusion des aciers cé-
mentés, provenant de. bons fers de cémentation ou des aciers
naturels travaillés aux anciens feux d*afiineries , du moins des
bouches à feu de qualités remarquables , comparativement aux
pièces en fonte , en bronze et même en fer forgû.
Quels ((ue soient Toriginc ou le mode de production des
nrirrs, le degré de carburation à employer de préf(';rence pour
la fusion des bouches à feu , ne peut être déterminé d'une ma^
nière certaine que par des expériences de tir exécutées sur
une série de quelques bouches à feu en acier fondu d'une même
origine , série dans laquelle chaque bouche à feu serait obtenue
par la fusion séparée de chacun des degrés de carburation que
fournit le classage usité dans les aciéries. Jusqu'à ce que de
l»nrri!Ios ox])('ripnrps aient ét*' faites , on ne peut juger de
la chose qur par analogie avec d'autres nppîirntions dp Tncinr
fondu , et en jugeant ainsi , je dirai seulement qu'il me paraît
probnhîc (jue si on classe une partit d'acier, de n'importe quelle
origiue, en numéros 1 à 5 , et appelant n" 1 le moins carburé.
Digrtized by Google
EN ACIER FONDU. 4S$
ce sera le 3 ou le n° i qui seront les plus propres à Tobton-
lion , par voie de fusion , des bouches îi feu douées de la
lénacilé et de la duretô las plus convenables , tant sons le
rapport de la durée que sous celui du mode de rupture
au lir (1).
2* MODE DE COULÉE.
Le mode de coulée qu'on emploie dans les fonderies d'acier,
pour Tobtention dos lingots de dimensions ordinaires, est
insuffisant pour la coulée des bouches à fou. Je répète qu'il est
indispensable, pour la réussite et la qualité des pièces, que
l'acier arrive au moule à canon aussi fluide que possible , sans
interruption aucune du jet d'acier , depuis !e commencement
de la coulée jusqu'à sa (in , et que le dit jet, conslamnienl pro-
portionné an volume de la pièce îi couler, tombe dans le moule
suivant l'axe, de manière k ne jamais toucher les parois
verticales.
( l ) Dans la recherche à laquelle je me suis livrd povr cr^er le système
de fabrication de bouches à fiu en «acier fondu que je décris, le procddë
Bessemer n tout d'abord fixé mon allenlion par l*j (trix peu élevé du mtUal
qu'il donni! ( l pnr les dimfii^ions de l'appareil qui o\wrc sur uno niastte
sulîisaiilc pour la couIl'c a'nu canon. Malfjré Cfs CMiidiîioiis , l li.vs
avantages de ce procède pour ct-rtains objets, je n'ai pu me déciiler a
radopler dan» la fabricalioa des boecbes à feu , parce qu'il me paraît
cxlr&neoieat donleux qu'il donne à chaque opération des aciers également
pars al également carboréa, lovl en traitant les mAniaB fontes, dans le
mime appareil, dans la même tenipa, ei en enplojrani la mâme quantité
d'air également coniprioié. Or, comme je l'ai dit plus haot , je crois que les
degrés de pureté el de carburation des aciers sont deux conditions de ta
plus haute iniporlrmce pour i'obl'>nl!on de bourbes à fm d'(5gale rd}.is-
lance et d'égale duroié; ti si l'expérience prouve un jour qu'on peut, p:ir le
procédé îîesseuier, obl«;ûir des aciers propres a tu coulée d. s lir.|iclifî> a feu,
ce ne sera , je crois, qu'après classagc des aciers k obtenir du dit procédé.
Ibis, dans ce cas, on serait condail k «ne refonte an erenaet , et dès lors la
sinplteiié et le bon marehé du procédé disparaissent sans qne les doolcs
snr la qaalité des prodaita pussent Un levés nntrentent qae par des
expériences coAtensi*s.
Digrtized by Google
iH FABRICATION DES BOUCHES A FEU
Pour roniplir cos diverses conditions indispensables »
imaginé raiii)arpil de ronl<^n que jf vais décrire.
Le moule ù canon sera \>]'.ir/- dans nnf onvprtui'c traversant
la voiUr» qni s»'pnr(^ la fonderio, proi)rement dite, do la cave où
se lait le service des ffrillos el des cendriers des lourneaux de
fusion. Il reposera, dans n tti- rave , sur un tri|i!e cric commandé
par un s»mi! oigane mécaniqm el moril»' sur un cliariot à
(piatie roues loulant sur un chemin de fer traversant la cave
.sur tonte sa longueur H ^. La houclie du Uiuule se trouvera au
niveau du soi la fonderie , ou le dépassera tout au plus
de i)"'M. Sur ce moule on placera, à l'instant mêine delà
couli'i', uti eulounoir en tôle de fer, dont la douille coniipie
enli eta dans le moule en laissant, entre sa paroi extérieure et
la paroi intf'rifiiic du moule, le passage nécessaire pour le
déi^a^M'uiriit dr Talr (jue 1 acier déplace et dilate eti coulant.
L enloiiUuir en tôle sera doublé d'un autre entonnoir composé
de la même pAle que les creusets employés h la fusion de l'acier.
L'ouverture de la douille de l'entonnoir rétYaclaire sera cylin-
drique , de 0'",06 de diamîilre et 0"\Vô de longueur. Cet enton-
noir réfractai re sera chauffé au rouge vif et placé dans l'en-
tonnoir en t61e à Tinstani môme de la coulée (2).
DeQX petits fours à réverbères, de formes et dimensions parti-
culières, ayant leurs grilles et leurs soles extrêmement étroites
et une longueur totale d'environ S", seront placés parallèlement
à Taxe de la halle de fonderie, de manière à avoir entro eux le
moule à canon , dont ils seront aussi rapprochés que possible.
La sole de chacun de ces petits réverbères sera traversée par
trois rigoles ou canaux de coulées qui, comme Tentonnoir réfrac-
taire qui surmonte le moule , seront construites avec la même
(1/ Je reviendrai plus tard, ii l'artulc Dispositions ycnérales âê tù
fonderie, sur eu iriplt- cric, son chariot ex son chemin (!« for.
(2) Depuis seize mois, jc me serii, pour la cotiiée tics lingots du dimen-
flions ordiDSireft . d'entoanoirs rërractaircs iseniblables k celui que je viens
de décrire, et je a*Bi jamais remarqai}, dans te travail, ancan înconvénieDl
dû A leor service , comme je n'ai jamais remarqué non ptns aucune alfë-
ration dans le» qnalltés de l'acier ainsi conid.
Digrtized by Google
BN AG1BR FONDO. 1^
p;itp niio los crousols de fusion. L'une de ces trois rigoles ira-
versera la soit* du r•f'•vorb^^p pcrpriKlicnlniremenl à sa longueur»
H <:pr;j tMnh!i<' su:- le milieu. L(S deux autres rifîolcs traver-
seront ia sole obliquement, de manière à venir se rémiii' tontes
les deux avec la première dans l'intérieur du four. Chacune
de ces trois rigoles débouchera à l'extérieur du four du côté
opposé au moule et seulement celle du milieu, qui réunit les
deux autres, débouchera à Texlérieur du four du côté du moule
ï canon et au-dessus de ce moule. Chacune de ces trais rigolps
sera suffisamment inclinée vers le moule et toutes pourront
ètiK démontées du four, pour être nettoyées et remplacées au
besoin.
On conçoit ({iie^par la disposition des trois rigoles, ou canaux
de coulée, de chacun des deux fours qui viennent aboutir au-
d(»ssus du moule à canon .suruionlé de son onionimii- de coulée,
il est extrêmement facile de coulera la tv>is plusieurs eveusets
iiii moule à canon : en efîei, l'esnaro exi^iaiit entre l'ouverture
des trois rigoles, du ciMé de ciiaiiin' loiir opiiosé au moule,
ainsi que i'(»h!îquité de chaipie rigole extrême, perme! de placer
à la fois deux ouvriers couleurs, armés chacun d'un creuset à
rouvcriure de chaque rigole; or, comme le nombre iles rigoles
pour les deux fours est de six , j*aurai ainsi , depuis le com-
mencement de chaque coulée jusqu*à la fin, douze ouvriers
coalears, armés chacun d*un creuset, coulant ou prêts à couler
au monte.
Gela me permettra d'obtenir un jet d*ensemble, coulant au
iDoale,composé à volonté de 3,3,4 et jusqu'à 8 jets particuliers,
quantité d*acler que je crois suffisante pour la coulée des plus
gfosses pi^ces et qui, du reste, pourrait être augmentée à
\ol'<[][r en au^mcnlaiii le nombre des canaux de coulée, ce qui
se ferait sans inconvénient en aUuiigea:iî propoi-iiuiinr llement
la sole lies petits réverbères qui coiilieiiiieut Uïs canaux.
L'ubjel des petits réverbères dans lesquels on renferme les
canaux de coulée se coniiHendra, je cruis, sans explication et je
«lirai seulement que leur température , au moment de chaque
coulée, doit être aussi élevée que possible, aliu que Tacier ne se
refroidisse pas dans le passage.
)86 FABRICATION DES DOUCHES A FEU
Remarquons, du reste, qu'il est indispensable d'arrêter
presque totalement le tirage des deux petits réverbères au
moment de la coulée , et qn*au même instant il faut bien garnir
leurs grilles de combustible , afin que le faible courant existant
dans ces fours pendant la coulée soit toujours carburant et
jamais oxidant. Le compresseur ou refroidissoir dulingot^^non
sera porté par une chaîne passant sur une poulie montée à la
tête d'un support en fonte (i ).
L'usage de l'appareil de coulée (jiic Je viens de décrire ne me
laisse aucuii doute sur la réussite constante de la coulée des
bouches à feu en acier.
Cependant , l'art sTrnil iminiissam en pareille mati^re , s'il
n'était secondé par l'esprit d'urdie, non-senlenieul i^endant
la coulée, mais ennoro pendant la fusion et les autres opéra-
tions accessoires. 11 faut, dans les fonderies d'acier qui doivent
couler des bouches à feu , que les ouvriers s'habituent à trar
vailler avec un ordre» une régularité extrêmes, et qu*à cer-
taines périodes du travail , ils agissent dans leurs fonctions
particulières sur un commandement d'ensemble, comme le
font les artilleurs lorsqu'ils exécutent une manœuvre de force.
Dans le Mémoire détaillé dont j'ai déjà parlé et qui formera
le complément de la présente Notice, j exposerai le nombre
d'ouvriers nécessaires an service d'une ^^ande fonderie de
bouches à feu en acier, et j'y décrit. u boi^neusement le [losie
ou les fonctions de chacun aux diverses périodes du travail de
la fusion et de la coulée.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES DE LA FONDERIE.
Le nombre de fourneaux de fusion à construire dépend néces-
sairement du calibre et des dimensions des pièces à couler;
mais s'il s'apissait, iiar exemple, d'une foiulcne capable de
produire les hoiu lies à feu des plus forts calibres usités aujour-
d'hui , je voudrais qu'elle fût composée d au moins 200 four-
neaux de fusion.
( I ) Voyez la planche 8 qaî déteriniae ran de9 deox réverbères , lesqoeU
sont égaux entre eux.
«
Digitized by Goo^^lc
EN ACIER FOKDU.
187
Les iouriieaux de fusion an\(iiiol.s je donne la préféronco sont
les anciens foiu-neaux à vcU alimf nlûs au coke doni le York-
shire a luurni le lyjie, ne copiant» du resle, ces Iburneaux ([ue
sur leurs lornies , et déterminant les sections de leurs cuves,
rampants et cheminées, suivant les qualités de bons cokes,
dont on pourra s'approvisionner à des prix acceptables.
La forme la plus rationnelle du bâtiment de la fonderie est la
forme dreulaîre , si on ne prend en considération que les
fiicililés pour la coulée ; mais, par d'autres raisons, il me parait
plus convenable d^adopter la forme rectangulaire (1 ).
Les fourneaux de fusion seront dii^posés suivant les deux
grands côtés du rectangle. Chacun des deux murs de pignon
du bâtiment sera percé , dans la chambre de la fonderie pro-
prement dite, de trois ouvertures, dont une pour une triss-
grande porte , et les deux autres situées de chaque côté de la
première, pour deux grandes fenêtres, susceptibles de s*ouvrir
et de se fermer, pour activer et limiter à volonté le renou-
vellement d'air à travers la halle de fonderie.
L'appareil de coulée que j*ai décrit sera établi k llntcr-
section des deux diagonales du rectangle de la fonderie.
Le sol de la pièce qu'ordinairement on appelle la cave (parce
qtt'eile est toajoars plus ou moins encaissée en dessous du sol
extérieur) se trouvera , au contraire, 0",S5 plus élevé que le
sol extérieur.
(1) Parmi l> -> < ai«onâ qui me fonl préférer la forme rcclangulairc, je 06
cilerai que b |iriuci|)alo , c'c^t que ceUc foriDc se prête à tous les agran-
disscmorils suocossifs qu'un vouiirail luire en longueur pour augmenltr
proportionnellt'nionl le nombre «l 's fotirîii aux <le fusion ; ainsi je suppose
qu'où se dcciuc d aliuril a cuij.->liaac, nu plusiùt, uuc fonderie capabicde pro~
dair« tous tes calibres de campagne (ce qu'on obliendrail par «iO fouracaux
de fnsioD) ei qoe , quelque temps après, on veuille Tegrandir de msaière
à lut faire produire tous les calibres, jusqnVi celai tfu canon rayé de (^4Q
inclus ; cei sgrandissenKeni pourrait se faire, comme loot autre agrandisse-
ment ultérieur , môme sans arrotcr le service de la fonderie primitivement
construite. La forme circulaire n'ollVe pas cet av&ntage , dont la perte n*est
pas compensée par le plus de facitilcs qu'elle donne pour la coulée.
Digrtized by Google
188 FABiUUÂliON BOUCHES A FËk
La voûte de la me aora pour pieds droits les massifs entre
les cendriers des foarneaax de fusion. Un chemin de fer tra-
versera la cave sar toute sa longueur et c'est sur ce chemin
de fer (comme Je Tai déjà dit à Tartlcle Mode de coulée) qoe
s'établira le chariot portant le moule li canon ai)|)uyésttr un
triple cric destiné à soulever le moule pour l'amener dans sa
position de coulôe et à l'abaisser, après la coulée, pour laracner
dans sa po*îition de Ir.nisport.
Le syslèiiio romiiosi'- du chariot, du triple cric , du moule
h cano!) et du canon roulé, mira f lorsque le moule simm
descendu dans sa position de transport) son centre de gravité
très-peu élevé au-dessus du niveau des essieux du chariot, et
comme d'ailleurs on donnera au chemin de fer en question une
voie assez large, la stabilité du système sera telle que, malgré
ia hauteur du canon et de son moule , il n'y aura cependant
aucun danger de versement pendant le transport en dehors de
la cave de la fonderie.
La hauteur du soi de la cave à la clef de la voûte sera assez
grande pour permettre le service du chariot en question, et il y
aura dans la cave, de chaque côté du chemin de fer, une
banquette ou élévation du terrain , pour faciliter le service des
grilles des fourneaux de fusion.
J'ai iniai{iné le sysii'nie de chariot et de triple cric, dont je
viens de parler, pour évitei- l'emploi d'une grue pour la
manteuvre des aiuules à caiiou ci des canons coulés , par la
raison quuuc ^rue s'adaplû mal sur la voiltc nécessaire aux
fonderies d'acier.
Le chariot et son triple cric me procurent du re.«»te Tavantage
de transporter les moules et les canons coulés avec plus de
facilité et moins de chance de dégradations que si ce transport
devait s'effectuer sur le sol de la fonderie proprement dite, au
lieu de se faire sur le soi de sa cave.
Les murs de pignon seront l ercés, dans la cave, des mêmes
ouvertures que dans la fonderie et les fenêtres seront suscep*
tibles de s'ouvrir à volonté, de manière à y entretenir un courant
d'air suffisant.
Le sol de lu fonderie se trouvant élevé au-dessus du sol cxié-
Digitized by Goo^^lc
EN ACIBR FONDU.
rieur de O^.Sb en sus de loiilf la liauicurde la cave, il y aura,
en face de chaque ^'randc pm-lo d'oulrée de la foiuiorit! , i.u
escalier léger qui se lôvera par un mouvement aiialoi^Lie à celui
dei» iionts-levis . toutes les fois que devra (lasser le chariot de
coulée , ou d'autres cliariots pour le transport des cendres et
escarbilles.
La toiture de la fonderie sera métallique et à deux versants
inclinés chacun vers ua massif de clieminées. La distance dn
sol de la fonderie à la partie la plus basse du toit sera de 5 à 6
mètres et la baatenr des massifs de cheminées au-dessus du sot
de la fonderie sera de 10*.
Les chenaux d'écoulement des eaux pluviales, ainsi que le
système de fermes de la toiture, s appuieront sur un solide
relief existant à la dite hauteur sur toute la longueur de
chacun des deux 4hassilb de cheminées. Les chenaux seront
d'ailleurs légèrement inclinés du milieu de leur longueur aux
extrémités, pour faciliter le prompt écoulement des eaux plu-
viales, et il conviendra de les faire assez spacieux pour que les
eaux du toit n'atteignent jamais les massifs de cheminées.
Pour diminuer autant que possible la haute température qui
règne dans les fonderies et qui incommode tant les ouvriers,
surtout en été , la partie des deux versants qui avolsine le faite
du toit , sera élevée d'environ O^fiù au-dessus de la masse des
versants, comme on Ta déjà pratiqué dans plusieurs foires et
autres établissements industriels.
Sur chacun des grands côtés de la halle de la fonderie il y aura
une petite halle qui communiquera avec la fonderie par un petit
escalier établi sur le milieu de la longueur de ces côtés.
Dans Tune de ces halles latérales, oh se fera le cassage de
Tacier destiné ii charger les creusets, ou montera deux grands
fourneaux pour la cuisson et le réchauffage des creusets, toutes
les fois que la qualité de ces derniers exigera ces soins.
L'autre halle latérale servira d'atelier de parago des canons
avant le forgeage. Cette halle sera iiom-vue d'une grue pour
soulever les canons, les descendre de leur chariot de coulée
ou les replacer, après le parage, sur d'autres chariots, pour être
conduits à la forge ou atelier de rdiUuage.
Digrtized by Google
190 I^ABitlGATlOli DES BOUCHES A PBU
Le cbemin de fer de la fonderie se repliera de Textérieur de
la cave sur celte deuxième halle latérale et la traversera sur
toute sa lODgueur et au-delà pour aller à la forge.
Une porte d*entrée sera percée dans chaque pignon de cha-
cune de ces deux balles latérales, et les murs latéraux ou
giiinds côtés seront garnis de fenêtres sur toute leur longueur.
La toiture de chacune de ces petites halles latérales pourra
iCèlrc que d'un seul veinant , le faite du toit appuyant contre le
massif de cheminées de la fonderie; mais ' n emble présente-
rait un aspect plus architectural si l'on lai^aii cotte toiture h
deux versants» et, dans ce cas . il faudrait que le versant incli-
nant vers un massif de cheminées fût muni d*un chenal appuyé
sur un relief de ce massif et s'inclinant du milieu vers chacune
des extrémités pour faciliter le prompt écoulement des eaux
pluviales. %
Dans toutes les dispositions précédentes, relatives à la fon-
derie et :i la rave, j'ai eu non seulement en vue d'approprier
les fonderies d acier à la coulée des bouches à feu , ninis encoro
rin rendre moins pénible le rude travail des fondeur^ daeier,
par une vcnUialioii sunisant*' à travers la cave la fonderie,
comme à travers la fonderie elle-même ; venlilaiion qu'on
r^'glerait h volonté, suivant la température ambiante et les
uesoins du travail.
Ces dispositions prolectrices de l'ouvrier et de son travail
sont applicables à toute espùce de fonderie, quel que soit le
nombre de ses l'uurneaux.
J appelle donc ralieiuion des fabricants sur l'étal anli-hygié-
nique qui résulte de la disposition de nos fonderies aclui lies,
dans lesquelles les ouvriers soul si souvent et i'.ulilenient
soumis à des varialions brusques de tenipéraUiie li'îs-élevée.
Je signale égalenienl l'inulilité de reucaissen^eiil de nos caves
en dessous du sol e\t 'rieur, et la néces'-il'" d'y faire affluer
l'air plus abondanimcul quoa ne peut le laire par Tescaiier
cl par les ouvertures actuelles de prise d'air , trup étroites et
mal silures.
Sans doute, il est des localités où la grande aOlurnce d'air
dans la cave a moins d'importance que dans d'auiicà: ce sout
Digrtized by Google
EN ACIER FONDU. i9i
celles qui, comme le Yorkshirc, possJ'denl des cokes ei des
matériaux réfractaires , qui ne iournisscnt dans nos fourneaux
de fusion qu'une scorie peu abondante et assez fluide pour
tomber quasi entièrement d'elle-même à travers la paille. Mais
dans toutes les localités où les cokes et les matériaux réfrac-
taires fournissent dans les fourneaux de fusion une scorie
abondante et trop visqueuse pour tomber d'elle-même , la
grande affluence d'air ^ travers la cave Cbt, smon indispensable,
du moins bien nécessaire dans l'intérèl de la santé des ouvriers
chargés du service des grilles ei cendriers, couiuie dans i in-
térêt du travail lui-mr>me; el en général, il n'est du reste
aucune localité où ratlluence d'air à travers la cave ne suit
bienfaisante , comme il n'eu est non plus aucune où le courant
d'air déterminé par l'absorption des fourneaux à travers l'esca-
lier de la cave ou k travers d'étroites ouvertures de prise d'air,
oe soit grandement préjudiciable à la santé des ouvriers.
3« RtCaAOmCB DES BOUCHES A FEU POUR LB P0A6BAGB OU LE
RAFFINAGE 06 L*ACIBIU
Le réchauffage des canons en acier fondu doit être exécuté de
numfère que, dans chaque chaude qu*il est nécessaire de donner,
la partie à forger en une chaude quelconque , arrive à point de
forgeage , sans qu'aucune des autres parties du canon soit sur-
chauffée. Gomme , pour atteindre ce hut, on ne peut guère
employer les feux de forges, ni les fours à réchauffer ordinaires
des forges et fonderies , je propose le four dont je vais donner
la description en indiquant le mode du travail.
La sole du four à réchauffer sera circulaire et pourra recevoir
un mouvement de rotation sur son centre. A cet effet, elle se
composera d*ao moins deux lits de briques réfractaires ma*
çonnées sur un plateau horizontal en fonte, suffisamment fort
et nervé ; ce plateau sera monté sur le bout d*ttn arbre vertîca],
terminé à sa base par un tourillon engagé dans une crapaudine,
qui contribuera à fixer la position verticale de Tarbre, mais qui
ne supportera nullement le poids du système.
TOME XI. 13
Digrtized by Google
M ^ABRlCATIOtl DES BOUCHBS A PEU
Environ à O^^.âO en dessous du plateau de la sole se trouvera
une piaciue amiuiaire en lonto , fixée horizontalement dans la
masse de la maçouuerie du lour et supportée d'ailleurs par
des jiilieis en maçonnerie appuyant sur le sol. Celle plaque
annulaire portera une rainure cÏM-uiane dans laquelle roule-
ront un certain nombre de galets en £onle dont les tourillons
semni logés dans des mentonneis venus de fonte sur ia ikce
de dessous du plateau.
On comprend que ces galets , roulant dans la rainure circu-
laire de la plaque annulaire, fixeront avec la crapandine de la
base de Tarbre la position verticale de ce dernier et que tout te
poids du système reposera sur cette plaque.
Entre les murs d'enceinte du laboratoire du four et la ciroon-
férence de la sole que je viens de décrire , on ménagera un
intervalle de quelques millimètres qu'on remplira de sable
quarizuuN. , asse^ lin, le plus pur, le plus rélraclaire possible.
Ce sable réfractaire reposeia nécessairement sur la piaquc
annulaire niuutiouuée et il sera fixé dans sa position par un
relief cylindrique venu de fonte sur cette plaque de manière
qu'il ne pourra ni se perdre, ni nuire au niouvenieni de la sole
en pénétraul dans la rainure dans laquelle tournent les galets,
dur la dite cloison cylindrique venue de fonte avec ia plaque
annulaire se trouveront quelques t)orUiîres que Ton ouvrira
toutes les fois qu'il sera nécessaire de renouveler le sable.
Sur ia partie inférieure de Tarbre vertical se trouvera montée
une grande roue d*engrenages conique commandée par un
pignon dont l*axe portera une manivelle sur laquelle agiront
deux hommes, pour imprimer un mouvement de rotation à la
sole, soit afin de présenter ou soustraire telle ou telie partie du
canon à Taction de la plus grande chaleur du four, soit afin de
mettre le canon cliautlé dans la position la plus convenable
pour être enlevé du four.
Les dimensions prinei pales du four et de sa cheminée seront
telles qu'il puisse être puité rapidement à la température
nécessaire h la eliaulle des canons , mais dès quf; le canon aura
atteint le premier rouge , la marche du lour sera modérée par
l'abaissement du registre et la grille sera constamment bm
Digitized by Go
LS ACIEU FONDL'. 193
garuic, de ouoicre à produire un oourani plutôt carl)uniiit
qu'oxydaot.
Us bouches à teu à chaufièr ne porteront pas directement
SOT la sole du four , mais bien sur des rouleaux en fer qui iaci-
lileroot leur manœuvre pour rentrée et la sortie « ainsi que
(MNir l'obtention d'une bonne chauffe.
Malgré les conditions favorables que présente la marcbe du
four pour prémunir les parties minces du canon des effets
d'une trop forte température, telles que les tourillons, le
bouton de culasse et la volée, ces pariics seront couvertes par
des manchons et demis-manchons, en nirnio pale l'clractaire
que celle des creaseis de rii.sion, .[{l'on [«lacera ol ([n'en enlèvera
de luaiiière à sousliaire ou à soumettre u voioulé ces parties à
l'action du four.
La marche modérée du lour, le mouvoiuent circulaire de la
sole, le courant plulOl carburant quDxidanl, et le service des
manclious et demUmancbons permeUrout de cbauiler la partie
ia plus épaisse des canons à point de forgeage, sans surchauffer
ai déoom|K>$er les parties minces.
Le combustible s'introduira sur la grille comme dans les
foars à chauffer. On ménagera une porto latérale sur le milieu
di laboratoire du four, pour rentrée et la sortie des canons , et
il y aura en sus de ces ouvertui-es quelques regards que Ton
fermera et ouvrira à volonté, pour surveiller Tétat de la pièce
à chauffer ainsi que celui de toutes les parties du laboratoire
du fonr.
Letiirt'e e( la sortie des bouches à feu du four se feront au
mo)cn de i'api areil suivant : un fort chariot de transport de
forge , dont la table sera élevée au-dessus du pavé en fonte de
la forge , de la même hauteur que celle de la soie du four, y
compris lépaisseur des rouleaux, servira au transport des
canons dans le tour.
Dans le plan vertical passant par le milieu de la largeur de
la (Ktrte du four , et perpendiculairement à la longueur du four,
se trouvera établie, à une distance de quelques mètres , une
machine dont Torgane principal sera une forte et longue
vis à filets carrés, reposant horizontalement sur deux paliers.
Sur cette vis sera montée tme roue d*angle en communicatioit
iH FABIUCATION DES BOLCHES A FtU
avec deux autres roues d'aogle , tournant folies sur un arbre
horizontal dont Taxe se trouvera dans le même plan horizontal
que celui de la vis. Cet arbre horizontal portera entre les deux
dernières roues un échappement susceptible d^embra^er tour à
tour avec chacune des deux roues; il sera en communication ,
par courroie , avec un arbre principal de transmission mû par
une machine motrice.
On comprend qu*en embrayant le manchon avec Tune ou
rautre des deux roues d'angles montées sur le même arbre , on
fora tourner la vis dans Vun ou l'autre sens. Celte vis portera
un fort écrou, qui ne sera pas susceptible de suivre son mou-
veiuent de rotation et qui, par suite, subira un niouvemcnt
translation, tantôt dans un sens , tantôt dans l'autre , suivant
que le manchon seia embrayé à droite ou à gauche Sur cet
écrou viendra se lixer une forte barre de fer, ou mieux d acier,
terminée par une longue fourche qui s'unira à l'écrou à droite
et à gauche. La barre d'acier glissera horizontalement entre
des guides à roulettes , et elle se trouvera approximativement
dans le même plan horizontal que Taxe du canon chauffant au
four. Son extrémité sera cylindrique et d*un diamètre un peu
moindre que le côté du carré de la barre. Cette extrémité
cylindrique s*engagm dans rattache des manches d*une très-
forte pince destinée à saisir le canon , et une forte clavette,
traversant Textrème bout cylindrique de la barre, unira la
machine à la pince.
Si donc le chariot de transport de forge se trouve placé
devant la porte du four portant un canoii ([u un veuille intro-
duire , les pinces étant lixées sur le canon et la machine reliée
aux pinces, il suffira, pour pousser le canon dans le four, d eni-
brayer le manchon avec la roue d'an^^le correspondante et de
désembrayer aussitôt que le canon aura pris sa place dans le
four sur les rouleaux mentionnés. Quand il s'agira , au con-
traire , de retirer un canon du four, après avoir placé le chariot
devant le four et avoir fixé les pinces au canon et à la machine»
il suffira , pour Ten retirer , d*embrayer le manchon avec la
deuxième roue d'angle , sauf à désembrayer aussitôt que le
canon aura pris sa place sur le chariot. Le canon une fois placé
sur le chariot, on fera sauter la clavette qui unit la machine
Digitized by Goo^^Ic
EN ACIBR FONDU. 195
aux pinces, elle canon sera immédiatoraent conduit sur Ton-
clume du marteau-pilon où on devra le l'orger i ce pilon sera
élabli i proximité du four.
Le mode de travail que je viens de décrire, pour lentrép et
îa sortie du canon du four, présente beaucoup plus de facilités
et moins d'inconvénients que les différents modes aujourd'hui
pratiqués dans les forges pour Vexécution de manœuvres ana-
logaes. Il est vrai que ce mode de travail requiert remploi d*un
moteur, mais dans la forge qui m'occupe , comme dans la
majeure partie des forges, on peut obtenir une grande quantité
vapeur comme produit secondaire de la clialeur développée,
^'observerai, du reste « que toutes les fois que les bouches à feu
^ seraient pas d'un triîs fort calibre , la manœuvre de la
înachine ii entrer et sortir les canons du four, pourrait s'effec-
tuer à bras d'hommes avec avauuge.
4* FORGBACB DBS BOUCHES A FBU.
principe essentiel et iîénéral h observer dans le forgeage
t^è.s canons d'acier fondu, c'est que ce forgeage soit suffisant,
*''"^/- à -dire qu'il soit poussé assez loin pour que la section
''^/j.sversale du canon forgé, en une quelconque des parties ,
^^'^ suffisamment réduite par rapport à la section de la
^^t'/îjo partie Jingot-canon-brut. Il doit en être ainsi par
^^^,^^^011 qa*en général Tacier fondu n'acquiert la grande téna-
'I^'on lui connaît «que pour autant qu*il soit suffisamment
que ce forgeage soit exécuté par des machines suffi-
^ '^^iTkt puissantes par rapport aux sections du lingot brut
^ 'a barre à obtenir.
<^iic on négligeait ce principe essentiel, la ténacité des
Si <J
^•eto^^ serait inférieure îi celle des aciers fondus convena-
1 fabriqués . et on pourrait n'obtenir que des canons
j^^^"* sou de qualités niùdiocres, malgré remploi d'un acier
^^g^'*^ sltie pour buuc lies à feu et mal^^n-é la parfaite exécutiOQ
_ ^^L:ïsion , de la coulée ci du réchauli;ii;f'.
^ satisfaire aux conditions précitées, le forgeage des
^^^^i^ 5^ s'ellecluera au moyeu de marteaux-pilons proportionnés
^ir\r,i)i.fvs, et le plus léger de ces pilons (celui qui sera
d^^^o^ au forgeage des pièces de campagne) pèsera 3000 kilo-
Digitized by Goo^^lc
496 FABRICATION DES BOUCHES A FEU
grammes. Ghacun des pilons à employer sera établi k proximité
du four à chauffer qui devra le servir. Les tables d*eDelumes se
trouveront à la même hauteur an-dessus du sol de la forge,
que les tables des chariots de transport de forges , de manière
que les canons puissent aisément passer des chariots sur les
enclumes et viee-versà.
Vis-à-vis de chacun des pilons se trouvera établie une machine
semblable (sauf les dimensions et quelques différences de
détails) à ccIIp que j'ai dtM rife pour l'entrée et la sortie des
canons du four à rôcliauflfer. L*âxe de la vis de cette machine
se trouvera approximativement à la même hauteur et suivant
la même ligne qne Taxe du canon placé sur l'enclume. Ou
comprend d^s lors que, en manœuvrant cette macbino à peu
près comme il est dit pour celle du four à n rh;iiitiv<r . le
canon subira sur l'enclume un mouvement de translation dans
un sens et dans l'autre, suivant les besoins du forgeage, et
comme d'ailleurs la composition rrtîp macliin^ ne s'oppose
îuillfmonl h ce (]up le canon reçoive en nirme temps un
moiivcnicnl do rotaiion snr son axe, les onvricrs forgerons
ponrront ini iniprinier co mouvement de rotation en agissant
sur Line fori'^ pince à manche en T, qu'ils auroQt fixée à l'extré-
mité (lu canon oi)posre à la macliine.
Tont le forj^'eafje de la masse du canon ^'exécutera en lui
faisant subir dans toutes ses [larties les mouvements simultanés
de translation et de rol-^ilion précités. La partie du deuxième
renfort avoisinant les tourillons réclamera à cet etfet l'usage
(rem-lnuKS et de pannes d- ntarteaux déformes spéciales, et
il tau<lra finir, an niov* u d élampcs, le fcrj^^eaj^e de cpielques
parties étroites dans le voisinage des tourillons, ainsi que celui
des tourillons eux-niômes (1).
(1 ) Il «st fc observer que le forgeege des eanone d'acier foadit se timpU*
flenll eoDeidérabtemeDi si od œrclsit ces canons tnr tonte It iongnear di
premier et dn deuxième renforts, en rapportant les tonriUonn el leirs
embases sar la pièce au moyen d'un fort bandage dont ils feraient partie.
Le syslf'mf rte rorolcs appiiieraii ennJr*» un épaalemcnt à angle droit , mé-
nag»' t jur, pr^s du raccordoineul du deuxième ronfort avec In volée.
Les rciL'Ies pourmienl Olre en acitr fondu , m acier iniri lié ou en fer fort
h meilleure espèce. Sans doute, ce mode de fabricaiion serait plas cher
Digrtized by Google
Eli ACIER FOUDU. W
Je limiterai ici oe que j'ai ;i dire sur le forgeage , mo i rsorvanl
de décrire dans l'avenir ((u«^l(iiies moyens accessoires utiles,
ainsi que la disposition générale de la forge.
COMCLliSlON.
Ea terminant cette notice ou description sommaire de mon
projet, je crois devoir appeler de nouveau ralteniiou sur ces
faits essentiels, que la ténacité et la dureté de l'acier fondu
non trempé, sont supérieures h cnllf s tous les autres pro-
duits sidérurgiques ainsi qu'àcelit s du bronze, tandis que le
prix de revient des canons dnrii i- londu rayés et nitirT ment
finis, atteindrait à peine, à calibres et poids éj^aux, 50 du
prix de revient des canons en bionze. En consécpience , l'acier
fondu paraît être le métal à canon par excellence , soii pour
artillerie à àme li.^so , soit pour artillerie rayée , et si les épreuves
faites jus(iu a ce joui' ii'onl pas lonjotirs donné do bons résul-
tats, n'fst-il pas rationnel d'attribiier Letfe ( iicoti'-t ince ii cer-
tains défaut^ de ..ropoi tions dans les houclics à leu é;*ri)îivées ,
ou à certains défauts df jour lahricatiun. Celte dernière .snppo-
sition paraît la probabh ; car enfin la fabrication des
bouches?! W-u en ari.T londu est née d"lii»'r, ri eondiii ii l'-'lU'h'.
l'observation td la pratitpn^ n'auront-elles pas iitrai^iicr dans (-et
art nouveau? (juaut à moi, j"ai l intmie convicliou que louits les
difficultés seront surmontées , et (juo l'artillerie en acier fondu
estaiipelée à remplacer successivement dans un temps donné :
1*> L'artillerie en bronze et en fer forgé pour la i^uerre de
canipa^'ne ;
L'artillerie en iuuie cerclée pour rarmeiuent de> vaisseaux,
et peut être même, oiais en dernier iu t; , justpi'à l arldleiic de
bron/.e et de fonte cerclée , destinée à l aUaque des places et k
la défense des places et des côtes.
Tr'ivia . 17 f(ivricr I Siri.
que Celui qui consisltirait a laoriquer les ciioubb d'ncier fondu d'utio ^cule
pièce , inaiâ, par plusieurs laisons , à ëpai:>i»cui'» et puid» éguux pour iea
dea» ftysltaM, combien is résUtanee el la sécurité ne aeraienl elles pas
tttfmeoléea dsos lea eaioos cerclés al h lonrillona rapportés T
ÉCLAIRAGE AU GAZ.
PmLLfiLB AVEC L8S AUTRES MOYENS D*ÉCLAIRAaB ABTIFIGIBL.
ûlSCUSSlOIi DES PËRFEGTIONrtEMEKTS,
8AMUBL HUGHES,
iiratRiBum citil, r« «. t.
(Suite et fin.) Pl. U.
RELATION ENTRE LA PRESSION ET LA CONSOIIVATION.
Les nombreuses expériences qae j*ai faites avec ûes becs
d'espèces différentes , sons toutes les variations de pression ,
ni*ont démontré qne la loi qui donne la consommation propor-
tionnelle à la racine carrée de la pression est loin de se vérifier
dans la pratique. D'après cette loi , la dépense de gaz pour une
pression de i dixièmes de pouce devrait être double de celle
correspondante à une pression d'un dixième. Or , voici ce que
fournit une série d'expériences prises au hasard dans un grand
nombre d'autres :
«
ntfVHM TitOKIQl £
«
DtPBMfiC R£BLLB OtftClTB
■r*
0?[E PRESSION
IXrtR1B)|CtS.
»c
1 f! 1 \ [ K M K
L'EXPÉRIEIfCB.
i
1,70
2.72
s
0 ,98
i,96
3
i ,iG
2,32
4
1 M
228
Digitized by Go
ÉCLAIRAGE AU Qkt.
m
De même la dépense correspondante à une pression de 9
dixièmes devrait èire de 50 % plus grande que la dépense cor-
respondante k nne pression de 4 dixièmes. Or, voici les résultats
de rexpérience :
MIIHtBO
DtPI5Sg
DfcPEilSE TUEUaiQLE
A
BiNtnSBBttLU BtBVITB
ERE PBBSSIOIf
15E PBESSIOtl
m
BXPtainicx''
i oixiexES.
» OIXIÈIES.
L'KXtttlBIlCB.
i
."["' ,77
«,0i
3^
3
8 ,00
8,89
5»7{
i
2 ,72
4.78
n
4,€9
0
i.7t
M
/
â ,30
4,9S
!
On voit donc que, dans l'application à lY>c]airagc de la voirie
publique, si Ton veut déduire de la valeur de la dépense pour
nne petite pression, i dixièmes par exemple, celle que donnera
unn prp.ssion pîiis forlF, on obtiendra un ivsuUat boauroup trop
faible; ci qu'au contraire le môme calcul pour la dépense cor-
respondante îi une petite pression» basé sur les résultats fournis
par une pression plus forte , donnerait des valeurs beaucoup
trop grandes.
Ainsi , supposons ((u'à la première heure aprîîs le coucher du
soleil une lanterne , brûlant à une pression de 16 dixièmes de
pouce , dépense cinq pieds cubes de ga/. , et que vers le matin
la pression soit réduite à quatre dixièmes : d'après la théorie ,
la dépense au matin serait de 2 1/2 pieds , tandis qu'elle nVst
eu réalité que de 1,87 pied. Le résultat théorique est donc de
25 7» trop grand.
Digrtized by Google
SOO ÉCLAIRAGE AU GAZ.
Soient p la pression du gaz.
» 9 la dépense correspondante à la pression p.
» P nne pression quelconque pour laquelle on cherche la
dépense.
» Q cette dépense à la pression P.
D*aprÈs la théorie on aurait :
yJ: q : Q
^' -?-Q ou 7 ( — r = Q (0
k7
Divers auteurs admettent que dans le passage du gaz à tra-
vers un orifice il se développe une résistance uniforme et
ind»''})(îiiclanle de la pression , el (juo , par conséquent, lY'qua-
tiou devrait contenir uu lei uie indépendant de p. Dans le fîi ;nid
nombre d'expériences que j'ai laites, il m'a été impossililc <le
trouver les t'it'iiitMits d'inie foi imile qui s'accorde sous ct' l ap-
pori avec les résultats obtenus. L e>N,ai de nombreuses fornmies
de la forme Y^p =fc np, ne m'a donné aucune valeur suffisam-
ment rapprochée, et il m'a porté à considérer la dét)ense comme
étant une l'onction plutôt de que de toute autre expression
de p. J*ai donc recherché la valeur de n dans cette fonction et
j*ai reconnu qu*elle est égale à ^ , c*e8t-à-dlre que la dépense
varie comme ^/^^ D'où l'on lire
po."
Gomme le calcul de cette puissance fractionnahne sans tables
de logarithmes serait assez pénible , j*ai cru utile d'annexer ici
une table donnant la puissance n. loulou les [treshiouî»
variant par millimètre depuis 1 millimètre jusque 80 (1 ).
(1) Code table n'ayant d'autre hui tjuc la recherche d'un rapport, lu
désignation des unités est sans imporiance. Il en résulte qu elle pi ui servir
« calculer d'après los uipsures an^lai>es aus>i bien que il'après les ndlres.
La table de l'auLur cumuten^Mii à un cl alluil par demi unité jusque 30. Je
l'ai fait oiarclicr par unité jusque 8^ parce que en cet étal elle est plus
propre au calcul d'après nos mesures.
N, du Tr,
et q'^,^ Q. (2)
Dlgitlzed by Go
ÈCUIRAGB AU GAZ.
201
Table indiquant la dépente de gas pour des preMÎon* variant par
millimfStTe, depuis 1""^ jvsqa'A 80""" f dApcKie poqr l*""*
étant prUe pour onîté.
i
os
s es
•y. O
•y:
s:
v> , .
es fi,
CM
C
^ •<
PHESSION EN MILLI ifJRES
OU VALEUR DE p
•/î , •
<J3
U
ce
1 <^ f^-
! ^ ^
f <
5 -a.
U3 >
5 o
-yj C
1
^ o !
- 1
v.'<
5 o
i
i
1,0"
•21
i",;fi
! '=<
' 17 77 1
2
1,0-2
'22
S,70
^2
I7,î)4 \
.)
2,10
25
i5
1391
03
1S',!8 1
i
±M
2i
9.2?;
U
li.U
Oi
IS 37
i)
3,09
2ii
9,i)2
iVj
Ii37
(r;
!8;i8
(i
3,î{l
26
9,78
iù
04)
18,78
7
.~,!)0
27
IO,Oi
47
07
18,98
8
•i,'2ii
28
10,30
4«
13,02
«8
19,18
9
iG3
29
10,yC
^9
<3,2îi
09
19,57
10
5,01
30
10,81
iiO
l?i,ifi
70
19.^7
II
ÎJ,5(J
31
lt,P6
M
IM fi9
71
19.76 '
12
li.Ofl
32
!1,3I
$2
i:;,s9
72
19,96 I
13
6,02
33
<1,S7
!»
l(î,ll
73
2013 i
U
6,3(
34
n.so
m
1(J,3I
7{
20,ôi
1»
6,67
3:»
12,0a
liV>
m;,:3
7S
3Î0,ÎJi
le
0^
36
I2»29
so
t6,7i
76
20,72
17
7^7
37
12.33?
87
16,96
77
20 91
i9
7,W
38
12,76
88
I7JK
78
21,12
19
7^
36
18,99
50
17,36
79
21.30
20
8,U
40
13,23
60
«7,»7
m
21,49
10$ ÉaAIlUGB AU CAZ.
L*usage de cette table est très-simple. Voici la rt gle à suivre
pour trouver la dépense Q lorsque p et ç sont donnés ei que P
est désigné :
Divisez la dépense donnée q en litres par le nombre de la
table correspondant à la pression p connue , multipliez le quo-
tient c de cette division par le nombre de la table correspondant
à la pression P pour laquelle on demande la dépense, le produit
sera la dépense Q demandée.
Exemple : On sait qu*on brûleur à une pression de ÎS""'
dépense 100 litres par heure , quelle sera la dépense Q à une
pression de 15"".
on a: <? = 100, p^2o; P =» 15, et on trouve :
p^" - 9,5i P"'" == 6,67 c = 10,504
et enfin Q 6,67 x 10,504 70,06 litres.
II est bon de remarquer que le quotient c devient une cons-
tante pour un brûleur donné et qu'il peut servir à déterminer la
dépense pour toutes les pressions voulues et pour le même
brûleur. Quand c est plus grand que Tunité, le brûleur est plus
grand que celui pour lequel la table a été calculée et récipro-
quement. Le quotient c pourrait 8*appeler ta constante du tfrûfeur.
Pour la déterminer , 11 suffit de faire une soûle expérience bien
exacte, au moyen d*ane cloche graduée ou d*un compteur quel-
conque : que l'on note exactement la pression . et , après avoir
lu la dépense sur Téchelle de graduation de la cloche , que Ton
divise cette dépense par le nombre de la table correspondant à
la pression pendant Texpérience , le quotient représentera la
constante cherchée du brûleur.
D'apr?»s cela, pour connaître la dépense réelle d'un brûleur à
gaz , il suflira d'en connaître la consinrito el les pressions aux-
quelles le gaz s'est écoulé. CVsi donc à la recherche des pres-
sions que le problème est ramené.
LOIS UE LA PRESSION. LEUR DËTËRMI24AT10N.
1. Concevons quo lo gaz sortant d'un récipient lurlcon nie à
une pression déterminée et représentée par un certain nombre
Digitized by Google
ÊCUlRAfiB AU GAZ. S03
de millimètres de hauteur d*eau , se répande daus un réseau de
conduits horizontaux fermé de toutes t»aris , la pression sera la
même dans tout le système; elle sera indépendante et des
dimensions des conduits et de leur distance au récipient.
S. Hais si les tuyaux sont inclinés , les pressions varieront
avec les hauteurs aunlessus d*un même plan horizontal fixe. On
admet généralement que la pression augmente de de mètre
par mètre de hauteur dans les conduits ascendants et qu*elle
diminue dans le même rapport pour les conduits descendants.
3. Lorsque le gaz s*échappe par les orifices de nombreux
tuyaux, en d^autres termes, lorsqu'il y a un grand nombre de
brûleurs en activité , il s*opère un tirage plus ou moins irré-
gnlier qui affecte la pression dont la valeur ne dépend plus
uniquement de la hauteur du point où elle est mesurée.
La pression dont il est ici questiun est supposée prise en
un point quelconque de la distribution , sans désignation de
forme particulière du bec , et il importe de ne pas la confondre
avec celle prise au brûleur entre le robinet et Torifice de sortie
par où le gaz s'échappe eu brûlant ou uon.
J'appellerai pression d'arrêt la première pression, et pression
au brûleur la seconde.
La fig. 3, pl. 9, représente le manomèlre dont je me sers de
préférence pour mesurer la pression du gaz aux becs des lau-
ternes des rues.
Il se forapose essentiellement d'un tube de verre en U niuuî
d'une branche horizontale iini le met en eonimuniealion avec
une jiit ce mélallique dite pièce eu T et dans laquelle le brûleur
est visM'. Pour préparer l'inslrument, on doit remplir le tube
en U jnsi[u'aLi zéro de l'échelle d'une eau colorée (1),
a , tuyau de service qui amène le gaz au brûleur.
pièce eu T mise en place. La iig. 4 en rend les détails plus
intelligibles.
( I ) Le liquide dont on se sert ordinairement est une inftiBion filtrée 4e
coehcniltc, préparée k chaud, additionnée de quelques gonltea d'acide
ctalorhydriquc ou nitrique pour empêcher la couleur de se (erulr.
Sa densité doit être celle de l'eau pure à 4«.
(A-. duTr.)
soi ftCLAlBACB AU GAX.
c, bouchon dosiioé à fermer la pièce en T* lorsque Ton veol
mesurer la pression d*arrèl, ou la pression qni n*esi pas in-
fluencée par le tirage du bec.
d, bras horizontal de la pièce en T, fileté à son extrémité
pour s*assembler au manchon «.
e, manchon reliant le bras de la pièce en T au bras hori-
zontal du tube en U.
branche horizontale du tube en U. Celte branche se termine
par un boisseau de robinet dont la clef est le prolongement
métallique de la brandie g du tube en U. Lorsque ce tube est
dans la position indiquée par la figure , la pièce eu T et le tubt»
sont en communication Tune avec lautre; mais si ion fait faire
à ia branche (j une demi-révolution de façon à ce que la branche
vienne se n:etire près du tuyau de service « la communication
est interrompue et rinstruinonl ne marque pas.
ij , branche du tube m l dans la(|uolle s'exerce la pression
du gaz. Le liquide se irouve au poiiil U dans les drux branches,
lorsqu'aucuiip pression ne s'excrre sur la suilaçe du liquide en
(f y autre branche du tube en U, dans laquelle le liquide
selève loixinil y a pression en g et s'abaisse lorsqu'il y a
aspiration en (j.
Il , vis (le la pit-co en T, destinée à meltro celle-ci eu place du
i)rûli'ur pour faire une expérience. Le diamrire et le pasde cette
vis doivent nécessairement être les mêmes que ceux de la vis
(lu biùieur. Il eu résulte qu'il faut, lorsque l'on veut expéri-
menter sur une série de brûleurs, avoir une série correspou-
dante de pièces en T avec des vis de dimi^iisions ditî'éreiites. A
la 1^11 lie supérieure tf de la pièce en T un trou filtré inté-
rieurement au même pas et au même diamètre que la vis /(.
C'est là ()ue doit s'assembler le brilleur lorsque l'on en veut
mesurer les i)ressious peudaul la marche.
i, robinet de service.
kf brûleur (juc l'on visse dans la pièce en T. La pièce en T
livre donc passade aux gaz, et vers le brûlear,et versle tube en U.
On a dans la figure indiqué différents points de Téchelle de
graduation du tube; D, D indiquent la pression d*arrèt , lorsque
le robinel de service est entièrement ouvert et la pièce en T
Digrtized by Google
ftCUIRAGB AU 0A£. SOS
fermée par le dessus* Le Uqnide est dans la braocbe 9 à 10
divisions au^dessons du point 0 ; (ees divisions doivent dtre des
niillimètres) et en à une bauieur de 10 divisions au-dessus
du point 0. La pression est donn^ par la somme des deux
écarts ou SO divisions.
Si, au commencement de Texpérience, le liquide ne se trouve
pas à zéro dans chaque branclie , mais , par exemple , dans g à
la liauteur d*une division en dessous de 0 et dans à la hauteur
d'une division au-dessus de 0, la pression initiale sera de deux
divisions. Ensuite Taugmentation ou ta diminution de pression
sera toujours indiquée par la somme des écarts.
Si le robinet n'est ouvert qu'en partie, et la pièce en T fermée
par le dessus, la pression d'arrêt sera la môme que si le robiuel
élail enlièrement ouvert , et c'est encore D, D qui l'indiquera. II
n'en sera plus de même dans un bâtiment où d'autres becs sont
en activité , parce qu'alors les becs sont assez rapprochés t)Our
que ceux qui brûlent opèrent un tirage du gaz sur les autres.
Biais dans les rues oii les lanternes sont assez 6cartée.s les unes
des autres , peu importe que le robinet soit ou non entièrement
ouvert, du moment que le bec est fermé , c'est la pression dans
la maîtresse-conduite qu'indiriue 1.^ pression d'arrêt DD. Quand
le robinet ne laissoiait (iirune ouverliire éîiçale au trou d'une
aipuillp,cela su (Tu pour (jut' la prussien s'équilibre dans les
deux milioux, du inomenl (ju'il n'y a pas do tirage.
Loi'sqiic le n^ltiuti est cuujplMcniriit ouverl, la llnnime prend
le drVf'!o[.penieîit maximum pour la pression actuelle ; voir la
ligrii' extérieure ponctuée fig. 3 , et si la colonne d'eau s'arrête
(11 C C , la pression sf-ra de 10 divisions , niais si Vow lernie en
parlie le robinet , la llamnie sf r»'duit aux dimni>ioi.s du con-
tour pointillé intérieur, dcvelupiteincnl nri-ixiiuuni puur ia nou-
velle pression qui peut descendre ù i (li\i.--io!is, il y a bien des
villes où l'on peut voir de nombreux exemples de ce dernier
état.
Enlin, lorsque le robinet esl enlitTomeuL leriué, et (ju'il n'y a
pas de pression, le manomètre mai (pie Odans les deux ln anches.
Quant il I t marche à suivre dans les expériences sur les lan-
ternes publiques, Je ne puib iiiieux l'indiquer qu'eu rapportant
â06 ÉCLAIRAGE AU GAZ.
ici les expériences ((uc j'ai faiies pour i'euquètesur l'éclairage
au gaz de la Métropole.
ÊCLAIBAGB DB LONDRES. HAUCHE A SmW DANS LES BXPiRIBRCBS
SUB LES LANTElkNBS DES IQES.
L*appareil consiste simplement eo on manomètre et une
petite pièce en T qa*on assemble lorsque Ton veut mesurer la
pression.
On désigne 18 ou 90 lanternes au choix du surveillant, prises
en différents endroits du district, et on les numérote soigneuse-
ment pour pouvoir, au besoin, constater leur identité.
On mesure la pression à chaque heure de la nuit ou aux ins-
tants où Ton sait qu'elle varie.
On inscrit les pressions sur une feuille dont voici le modèle :
IHHrict ou paroisse (U
Pressions dam la nuit du . » , , ,
NUMÉROS
8 H.
DER
DES
LAMPIiS.
es
u
es
<
u
û
le
©
<0
l
i
2
3
ele.
» H
DE R.
4d
K
ee
•<
'e
r.
c
ÎÂ
m
Ul
B
eu
B
U
U
A
te.
o
es
s.
10 H.
DE R.
O
a.
U3
S
u
ta
•<
o
CE
Il H.
DE R.
<
o
o
•A
u
a
as
o
2
lâ H.
<
*a
c
S
ce
o.
u:
«B
-<
M
K
a
T.
t/i
M
flS
A.
ETC.
4d
«s
O
T.
O
c
M
S
U
CE
u
O
îfi
Oi
U
•Cil
s
es
<
o
00
M
CE
A.
U
S
u
os
<
1
w
Digrtized by Google
KULAÏUÀGË AU GAZ.
MARCae A SUIVRE POUR MESURER LA PRESSION.
Soufflez la flamme , dévisses^ le brûleur en laissant le robinet
parfaitement dans la position que lui a donnée Tailumeur. Met-
tez la pièce en T à la place du brûleur, puis vissez le brûleur
sur la pièce en T; njontoz-y le manomMre, pnisjisez la pression,
d'ahord lorsque le brûleur est fiTmé , et ensuilc lorscjiie la
flamme prend le môme dévcloppemenl qu'elle avait avant l'ex-
périence. inscrivez les observations dans la coloane convenable
de la feuille dont nous avons donné le modèle.
Il faut autant que possible in endre les pressions à chaque
heure de la nuit; si on ne les \)renâ qu'à de plus longs inter-
valles , il faut faire tomber les essais aux moments où l'on sait
que la pression varie.
Dans tous les cas, il faut continuer les expériences pendant
six ou sept jours , après quoi on enlèvera le brûleur îj cliaque
lanterne essayée, en lui donnant le numéro Ue la lauienie, et on
le remplacera par un nouveau brûleur semblable pour ne pas
inlerrumpre l'éclairage public.
I! faut ensuite soumettre chariue brûleur aux expériences
nécessaires pour connaître leur dépense aux différentes pres-
sions qui auront été mesurées.
La table suivante, calculée d'après le Britisk Mmanac, sera
utile à toutes les personnes qui s'occupent de l'éclairaj^e i)ublic.
Elle indique , pour chaque mois de Tannée, le nombre d'heures
qui s'écoulent entre le coucher et le lever du soleil. II sera facile
aussi, d'après cette table, de calculer pour une année le nombre
dlieures d*éclairai^c, lorsque Ton fixe d*autres moments que le
coucher et te lever du soleil pour allumer et éteindre les hecs,
par exemple, lorsque Ton cesse d'édairer pendant les clairs
de lune.
tONB XI.
14
m
ÉCUIRAGB AU GA2.
MOIS.
NOUBRE
D'HEURES
QUI
StCOOLENT
£JiTAK
Mmorr
LE LEVER
DU
SOLEIL.
NOMBRE
DHtURES
S'ËCOULENT
KKTBK
MIDI
ET
LE LEVER
DV
SOLEIL.
NOMBRE
O'HEORES
QDl
S*£COULENT
IHTBB
LE LEVER
DU SOLEIL
ET
MiM II
CALCULÉ
DAPnÉS
LA COLONNE
PRÉCÉDENTE
NOMBRE
D'HEURES
QUI
S'ÉCOrLENTi
LE coucaEi
ET
LE LEVER
DU SOLEIL
ov
SOMME
COLONNES
1 n S.
3
Février.
Mars.
AvriL
Mai.
Juin
JuHlel.
Âoûl.
Septembre.
Octobre.
Novembre.
h. m.
105,27
loô.fO
120,27
120 00
800,01
220,10
17
h. m.
i i j , .).>
IM. ( 02
207,.'>0
2r><),2i
:>^7,tiO
2:; 1,12
22<s28
Ia7.n:i
I2i,:;
! (M
■ /
h. m.
237,18
1ÎM),27
mMH
1.^2,00
l."2,3»>
H2,Î0
I2(î,48
U:>,.12
i7.>,.12
2li,rj?j
2.i:i,(M>
h. m.
f l.f7
577.i'-.>
.>0M«
262
22î>.^
29i,2i
.-i2,ll
<:;;.! fi
2lu2,0i
A n jouter \umr
\t'i< ;Hmn\s
hissexlilcs.
6,40
6.23
f
13.12
S23?.26
Nombre moyen d^heures qui s'écoulent entre le coucher et le
lever du soleil : 3 ans & 4304,15 par an » 12,912,43
lanà 4,317,27
4 ans 17,230,12
Moyenne 4307 heures 33 miuules.
Dlgitized by Goo^^Ic
ËCUiaAG£ AU CÂl,
90d
RÀiliUTEUR DE PHESSiON POUH LES LAMPES PLBLlQliES.
Dès les premiers jours où Ton appliqua lo gaz à Téclairage
public, on apprécia la nécessité de régulariser la pression
• et (If la rendre indépcudaulo des changements brusques qui
peuvent sur\'enir, soit dans les conduits, soit dans In gazomètre.
A cette fin, ou omiiloya le régulateur (governor). C'est une
clociicà gaz avec un U\\ au d'admission et un tuyau d'émission,
l^luvîiu d'admission a à son intérieur un cône (jui s'élève avec
la cloche, quand ia pression augmente, et descend avec elle
quand la pression diminue. A mesure que le cône s'élève , il
intercepte de plus en plus le passage du gaz , tandis qu'en des-
cendant il Taugmente. Son mouvement régularise donc la
dépease du gaz en raison inverse de la pression , m admettant
moins de gaz, quand la pression augmente, et plus de gaz^
lorsqu'elle diminue.
Lorsqu'un régulateur fonctionne bien , l'écoulement du gaz
parle tuyau d'émission est constant, quelle que soit la pression
ou le tirage dans le tuyau d'introduction.
Dans mon traité sur les appareils à gaz, Weale's liudimentary
séries, p. 230, j'ai donné une descripliou détaillée du i r-ulaieur.
On a fait sur le même modèle de petits régulateurs à l'usage
des grands édifices. Pour des constructions d'une certaine
élf'rdue . il est bon d'y placer un régulateur à chaque étage, et
i>ieu entretenus ils fonctionnent convenablement.
Dans les hôtels et les grands établissements publics , où la
^surveillance du personnel est difficile , l'emploi du régulateur
est le meilleur moyen d^empècber de gaspiller le gaz. Toutefois,
il est facile à tout consommateur de régler sa consommation de
gaz sans employer de régulateur. •
Par une singulière erreur, les consommateurs de gaz veulent
absolument en régler la consommation , en ouvrant plus ou
moins le robinet de cbaque bec en particulier , Jusqu'à ce qtie
la flamme prenne un développement convenable. Or, dans cette
condition , le gaz ne brûle pas de façon à donner le plus dQ
Digitized by Goo^^lc
SIO ÉCLAIRAGE AU GAZ.
lumière possible avec la moindre dépense : lo courant de gaz
arrêté en pariie se brise contre les parois du tuyau et comme il
n*a pas le temps de se reformer , la flamme se dentelle , s^épar*
pille et vacille. G*est le robinet du compteur qa*il faut ouvrir
plus ou moins : le robinet spécial de chaque bec doit être com-
plèlenienl ouvert.
Le robinet du compteur pouna servir à régulariser la con-
sommation pour l'étage où il est placé et pour Tétage supérieur ;
en sorte que si ion place , comme d'ordinaire , le compteur au
sous-sol, son robinet servira de ivgulateur pour les caves et
le rez-de-chaussée. Dans les constructions élevées , il serait
bon de placer un robinet régulateur à chaque étage. Cest
à ce même robinet qu*iL faudra recourir si la pression vient
à varier.
Pour les grands établissements , où la surveillance du service
est difficile, Tavantage de cette méthode est évident, car, si c'est
à chaque bec que Ton doit régulariser la consommation , tout
individu , qui a un bec à sa portée, peut prodiguer le gaz sans
aucune retenue. Si , au contraire , la consommation n*e$t suffi-
sante que lorsque le robinet spécial de chaque bec est entière-
ment ouvert, et si c'est le robinet du comi)teur qui rèj(le lecou-
lement , il est évident qu'on ne pourra jamais consommer plus
de gaz que n'en fournit la source Si les consommateurs y
réflé( Il s lient un peu, ils y trouveraient un facile mo>'ea
d'économie.
Tout cela est mieux compris dans le Nord de l'Angleterre fjue
dans tout le reste du pays, et cependant j'y ai souvent vu le
robinet spécial de chaque bec tourné à chaque instant pour
tâcher d'obtenir une lumière uniforme : on n'y réussit guère ,
tandis qu'en ouvrant convenablement le robinet du compteur
et laissant les robinets des becs entièrement ouverts, on
obtiendrait une flamme constante , avec une dépense beaucoup
moindre.
On se plaint quelquefois de Tennul de devoir recourir au
compteur pour régler la dépense , et c'est lorsque le compteur
est dans les souterrains. Mais pourquoi le placer là , ou |)lulôt
pourquoi ne pas euiployer un moyen d ayir sur le robinet du
Digitized by Goo^^Ic
ÉCLAlBAr.E AU CAZ. 211
compteur, d'un endroit quelconque du bàiiraent? On pourrait
môme, comme objet d'art servant à la décoration du plus
beau salon , faire un cadran indiquant, à la première vue, l'état
du robinet et fournissnnt , nu moyen d'une clef semblable à une
clef d'horloge, un moyen facile d'agir sur le robinet et de régler
la consommation. A Leed et dans le Nord, ces .sortes d'appa-
reils sont fort communs. On [leut s'ea procurer chez M. Carnaby,
Skinner strcet, Snowliill , London.
Revenons maintenant nuK réji:ulateurs pour les lanternes des
rues; ce sont de irès-peiits appareils appliqués à un soul bec,
et dont la construction est fondée sur le même principt aun les
grands régulateurs : ils renferment une clocbp dont la position
dépend de la pression du ga/ , un tuyau d aduiission et un
tuyau d'émission , et dans le premier un cône qui suit les mou-
vements de la cloche et ouvre ))lus ou moins la section d'admis-
sion. Dans de certains régulaieurs, comme ceu.xdeSugg, de
Paddon , de Ford, la cloche n'est pas mobile, mais son plafond
est flexible , ce qui revient au m^^me pour le mouvement. 11 en
est de môme dos régulateurs que l'on a faits pour les colonies et
pour rexj>ortation. Daus le régulateur de Clybran , la cloche
mobile , au lieu de plonger dans l'eau , plonge dans le mercure.
La figure 5 représente le régulateur construit chez M. \Yil-
liam Sugg , Marsham-street , Westminster. Ce régulateur fut
d'abord adopté par la Gharlerad Gas Company, dans le district
de WestmiDsler comprenant les paroisses de St-Margaret et de
$t-Jean-l*Évangélisle< Les Compagnies Impériales , 'V^Testern et
autres, ToQt depuis adoptée.
DESCRIPTION 00 RÉGDLATBUR DE SUGG.
«
A, ta^u d'admission s*asseniblant aa tuyau de service de la
lanterne ;
B , chambre conique ;
G, soupape hémisphérique assemblée par une tige au plafond
de la cloche k gar. et qui sert k ouvrir plus ou moins le passage
du gaz , selon qu'elle descend ou monte ;
ÉCLAIRAGE AU GAZ.
D , disque métallique formant le plafond du réservoir à gaz;
£, cylindre de cuir formant la paroi de la cloche;
F , tayau d'émission conduisant le gaz de la cloche an brûleur;
G, G, contre- poids en plomb destinés fa régler la pression
dtt gaz de manière fa ce que , lorsque l*on se sert d*un brûleur
donné, il ne passe qu'un certain volume de gaz fa toutes les
pressions excédant la pression initiale quand le régulateur est
enlevé;
H , tuyau fileté pour s'assembler au brûleur;
1, enveloppe extérieure de l'instrument.
Ces régulateurs se vendent fr. 3,75 la pièce.
RiGDUTEUR DE PADDON ET l»B FORD.
La Ûgnre 6 représente le régulateur de MM. Paddon et
Ford, ta Compagnie Impériale Ta adopté la première pour
maintenir la pression dans les endroiis élevés de leur district,
vers Paddington and Hampsead Heath. Depuis, on s'en est aussi
servi dans d*autres districts de la métropole.
A , tuyau d'admission qu*on visse sur le tuyau de service de
la lanterne ;
B, soupape conique en acier aimanté qui agit comme la pré-
cédente et qui est aussi reliée, au moyen d'une lige, au plaiond
de la cloche ;
C , boîte eu fer doux qui maiotient le cône dans sa position
au centre;
D, disque de métal formant le plafond de la cloche;
F, cuir flexible formant la paroi de la cloche ;
G, enveloppe extérieure du régulateur ;
fl, tuyau fileté pour recevoir le brûleur ;
I , cône Qleté pour s*adapter au brûleur ;
K, brûleur;
L , tuyau d*émis8ion conduisant de la cloche au brûleur.
Digitized by Goo^^lc
ÉCLAIRAGE AU GAZ.
S13
RÊGUIATEUR A MERCURE DE CLTDRAN.
Lr figure 7 représente le régulateur en usage Si Bolton et
dans d'autres villes du Lancashire , avec le robinet particulier
pour les lanternes qa*on allume , au moyen de tiges à falot ,
sans échelle.
A, douille pour assembler le régulateur à la vis du tuyau
du robinet ;
B , entn'e conique du gaz ;
C , C , chambres remplies de gaz lorsque le régulateur est
en activité;
D, cloche à gaz.
E, rainure annulaire contenant le mercure dans lequel la
cloche monte cl descend ;
F, soupape avec sa tige suspendue comme les précédentes
ei agissant de lu même façon ;
G , tuyau d'admission conduisant de la cloche au brûleur U;
1 , robinet du tuyau rie service ;
K , manche de la clef du robinet se manœuvrant au moyen
du crochet de la Mç^e falot ;
T. « ouverture mobile qu*on enlève pour mettre ou ajouter
du mercure.
Les opinions sont fort partag^'es sur Tapptication des régu-
lateurs aux lanternes des rues.
Il est incontestable qu*its donnent une flamme d'une unifor-
mité presque parfaite , premier et grand perfectionnement :
car combien la flamme ne variait-elle pas quand la consom-
mation descendait de 149 il 50 hires h Tlieure , dans nne même
nuit. Ensuite Touverture complète du robinet, dont le passade
est parfaitement poli, empêche ces vacillations si désagréables
de la flamme , et avec une même dépense de gaz on obtient
beaucoup plus de lumii^'re. ____
ORSBRVATIONS SDR I.ER RfiGtlLATEDRS.
Digrtized by Google
21i ÉCLAIRAGE AU GAZ.
D'un autre c6[6, remploi des régulateurs est sujet à un grand
inconvénient. Si le régulateur est tel, qu'il ne permette pas le
passage de la quantité voulue de gaz « à la pression minima ,
les conditions dn contrat ne sont plus remplies par les ven-
deurs. Avec des becs trop petits, le régulateur devient un
obstacle que la faculté de pouvoir tourner la clef du robinet ne
pourra jamais vaincre. Enfin « au moindre dérangement du
régulateur , on n*a plus la dépense voulue. Hais ces inconvé-
nients, qui ne peuvent être attribués qu'au mauvais état des
appareils et non au principe, disparaissent par une surveillance
active et intelligente.
Il est de l'intérêt des administrations locales , autant que des
Compagnies, de connaître les pressions sous lesiiuclles brûle
le gaz dans leur district. De là la nécessité de placer en dilîercnls
points des mauoaièlres écrivants. Les diagrammes doivent être
tels que l'employé de la plus simple intelligence puisse y lire
immédiatement l'étal du régulateur et , au besoin, les chan-
gements à y faire. Ensuite on pourrait essayer tous les régu-
lateurs avec leur brûleur, avant de les placer aux lanternes.
L'emploi des régulateurs exige que les robinets soient entiè-
rement ouverts, et si Ton ne surveille pas Fexécution de cette
condition , on s*expose inévitablement k ne plus obtenir la
quantité voulue de gaz. Getiecondition, loin d*ètfe un défiftut,est
une des meilleures qualités du régulateur , et le public qui voit
le robinet cnli«'remcnt ouvert, ne se laisse plus aller h ces
soupçons, à cette méliance que lui inspirent toujours des
robinets à moitié tournés.
L'emploi du compteur pour les lanternes publiques ne doit
pas dispenser de celui du régulateur; car le régulateur ajoutera
toujours à l'économie, à la régularité de la flamme et réparera
les défauts d'appréciation inévitables de la part de TaUumeur.
mSTMJMBMTS POUR ALLDHBR ET ÉTEINDRE LES LAMPES PUBUaOlS
SANS EHPLOTBR D*ÉCHBLLR.
Il y a longtemps que» pour allumer les bougies de Itistres fort
élevés, on emploie un bAton surmonté d*une mèche; pour un
Digitized*by Goch^lc
ÉCLAIRAGE AU GAZ.
S15
luslrn à f;a/, il siitTisait d'ajouLer au liaul du bâton un petit talon
propre à lourn» r la clef du robinet. Mais pour les laniornes des
rues, une roècho ne sufiisait plus; il fallait une lampe qui put
rester allumée malgré le vent et la pluie. A Paris, depuis plu-
sieurs années» on emploie un instrameiitqui diffère peu de celui
que nous allons décrire et qui s*emploie à Manchester.
Figure 8 , élévation de la lampe ei de la tige.
Figure 9 « élévation de la lanterne complète avec son enve-
loppe criblée de trous et de sa tige.
Figure 10, coupe de la lampe montrant la mècbe et le
réservoir d'huile.
Figure 11, élévation du chapeau par lequel on remplace la
lampe pour éteindre les lanternes.
Figure 19, coupe de ce chapeau.
A, partie inférieure de la tige en sapin, longueur i^; dia-
mètre 0"*,03;
B, partie supérieure de la tige en sapin; longueur 1*; dia-
mètre O'i'.OSS;
G, fermoir qui sert à rattacher les deux parties de la tige
pour n*en former qu*une seule pièce;
D, lampe;
E , fermoir qui sert à attacher à Textrémité de la tige , soit la
lampe, soit le crochet pour manœuvrer le robinet :
F, réservoir à Thuile de la lampe;
G , niéche de la lampe;
H, enveloppe criblée de la lampe, destinée k la ventilation
et ù la sortie des gaz brûlés ;
I , ressort pour attacher et ftxer l'enveloppe ;
K, dùme perforé de trous par lesquels le gaz vient s*enflam-
mrr nu contact de la flamme de la mèche ;
L , crochet pour ouvrir et fermer le dessus de la lanterne
à gaz;
M, chapeau recevant le crochet destiné à tourner la clef du
robinet quand on éteint les lanternes.
La mani('ro de se servir de l'instrument mérite à peine une
description. 1/allumeur, ayant bien préparé la lampe, sort la
lige k la main. Arrivé près d'une lanterne, il tourne la clef du
Digrtized by Google
tl6 ÉCLAIRAGE AU GAZ.
roliiiipl de sfîrvice on la poussant vei*s le haut an moyon du
rrculKn L. Il rrirve eiisnilc 1o couvercle de la lanterne (jiii
soiili've line pciiîe vitre à ^oiulst|ui se trouve an fond. An môme
instant, le j^az ipii s'i'ehappe du brùlcnr pf'nMrf par les irons
du dùm'* de la îiimiie K et >'er.nanii'ne. î,a ti;^»' rclin'e, la petite
vilre se releiine par son proitrf' poi'ls , et, an J)eboin. ia ciel' du
robinet est ajustée par un pt ut coup du ei ui liot L.
Le matin, l'allumeur sorl avec In li^'c surnsontr" du chapeau M,
dttnt le cruclii't L snllit pcni' éleiiidri' les hmtciues.
l/appareil est sinijile, convenable et ne coûte que quelques
francs ; pour appioprier la lanterne à gaz et y iilaecr hi viti e à
gonds on demande moins d'un IVane. Avec nidiiis do tati^qie,
un allunT^nr ]ieut se cliar^^^er de l'JO lampes au lieu de lUD et
l'on na plu.- iM'suiu d itii uia^Msin dechelles, car, pour le net-
toyage des lanternes, une môme échelle peut servir à plusieurs
allumeurs.
V. DWELS.
(The Attizau , lb61.)
Digrtized by Google
ArPAUiL A CBiDFFtt L'MB
EN irriUSANT LES GAZ PERDUS DBS HAOTS^URHEACX,
W. BU8SIUS,
La grande quantité dn combustible que nous perdons dans
les fourneaux, sons foniif de j^nz qui rf^pandriit dniis ralnios-
phère, justifie les recherches actives des inj^énieurs pour iiiiliser
de la manière la plus avantageuse les ^az qui se dt''^af,'eiu des
hauts-fourneaux et des fours à coke. Si l'emploi de ces gaz
perdus n'est pas encore plus généralisé , ('« st (pio Ips nupareils
mal disposés, au lieu d'amener «ne économie de couiDu^iible,
ont souvent déterminé une consommation plus forte qu'an - :ira-
vant. Du reste, la question est loin d'avoir reçu partout une solu-
tion bien rationnelle et nous voyons souvent des prises de gaz,
convenablement établies, combinées à des foyers mal disposés.
Pour toute espL'ce de foyer, il est néeessaire de diviser les
gaz le plus possible et de les admellre dans un espace suffisant
avec la quantité d'air nécessaire pour en déterminer la com-
bustion com|)lète. Il faut en outre, pour que la flamme suit bien
vive, que le courant des gaz du fourneau ne soit pas ralenti
dans le foyer, et le meilleur moyen d'y parvenir est d'enjployer
des conduites d'une section très-large et des cheminées d'un
diamètre et d'une hauteur bien proportionnées. Celles-ci doivent
dépasser le tiaat-foaraeaa de la moitié , ou mieux encore de
toute Si bttiteiir.
218 APPAHEIL A CHAlFFEa L'AIR.
Les foyers doivent avoir des ouvertures suffisantes pour
rarrivée des gaz et disposées de manière à les répartir éga-
lement. Enfin les canaui doivent être munis de registres pour
régler au hesoin l*admission des gaz.
^appareil de M. W. Bussius, représenté planche 10 et ser-
vant à Tutilisalion des gaz des hauts-fourneaux ou des fours à
coke , nous paraît réaliser loutcs ces conditions.
La ligure 1 en donne une coupe vcrlicale, la figui-e 2 une
coupe longitudinale et les fi^nires 3 et i des coupes horizontales,
prises diirérenls niveaux. L'air froid amené par la coiuliiitc a
entre d'abord dans la caisse on fonte bb qu'iinr ])arui médiane
sépare en deux. De l'autre côté de l'appareil se trouve une
caisse analogue d non divisée et qui n'est pas, comme munie
des ajutages a; et a;'. Toutes deux sont garnies, à leur partie
supérieure, d'ajutages disposés suivant deux lignes et destinés
à être réunis par des conduits eu Q renversé. Du premier com-
partiment de la caisse ^» le vent se rend dans la caisse d par
les conduits ce, et de la caisse d il retourne dans le second
compartiment de la caisse b au moyen du système de tuyaux eee,
puis un tuyau coudé f ramène dans une conduite horizon-
talc gg qui traverse tout le four et qui conduit Tair échauffé
aux tuyères par l'intermédiaire du tuyau de conduite h.
On n'a pas figuré sur le dessin les valves régulatrices du
courant d'air ijui doivent être disposées pW's des points de
l'eiiirtV' et de la sortie, noij plus ((ue celle du canal ii qui vient
se bifur(jiier sous l'appareil en doux bras pour répartir unifor-
mément le gaz dos fourrionux, au moyen des passages k, k,k, à
Torificc desquels uue traverse aide encore à une dispersion
plus grande.
Le canal t a été divisé en deux bras , afin de pouvoir régler
dans chacun d'eux le courant du gaz au moyen de registres ,
etc*est là un point essentiel, vu que les ouvertures donneraient
des flammes d'autant plus vives qu*elles seraient placées plus
près de Tarrivée du gaz, et que cette marche irrégulière n'exis-
tera pas, si des registres permettent de régler l'arrivée de
ces gaz.
Les canaux et ouvertures sont construits on briques réfrao-
Digitized by Go
APPARBIL A CHAUFFER L*A1R. Si9
laires» les autres parties de Tappareil peuvent être en ma*
çonnerie ordinaire. Pour les appareils où la chaleur est vite
absorbée par le système des tuyaux de conduite , il n*est pas
nécessaire d*employer des matériaux de meilleure qualité, et
dans celui de M. Bussius , les flammes » depuis leur formation
jusqu'à leur extinction, sont en contact continuel avec les
parties qui doivent être chauffées utilement, et ne commu-
niquent pas leur chaleur aux masses des parois et des autres
parties du four. L'espace entre les tuyaux a été calculé comme
étant largement sulfisant pour un bon développement de la
ilamme et pour faciliter les réparations. G*est aussi dans ce
dernier but que Ton a placé les caisses et 4 à la hauteur du
sol, et lorsqu'il s*agit de remplacer un tuyau, il suffit de pra-
tiquer une ouverture dans la paroi extérieure , pour retirer la
pièce hors de service en la faisant passer par-dessus la con-
daile g.
On reproche aux tuyaux en il le défaut d'être sujets îi des
fuites; mais, en cherchant Torigine de ce défaut, M. Bussius
a reconnu (lu'il résulte de ce que , dans la construction de ces
appareils , on fait ^généralement trop peu d'attention aux eiTets
de dilatation. £d conséquence, au lieu de fixer, comme dans
les antres appareils , la conduite principale invariablement
dans la maçonnerie, il a rendu les caisses b cld complètement
indépendantes du massif en les faisant reposer sur des cy-
lindres de fer, ce qui leur permet de suivre les petits mou-
vements que peuvent produire la dilatation ou le reirait.
Uti appareil construit suivant ces données doit conserver ses
joints bien hermétiques, si l'on conduit le travail avec soin et si
l'on emploie pour lut un maslie runqiosé de parties finement
pulvérisées de sel aiuinoiiiac, de bri(|ue pilée et de limailles
de fer, mélati^n'ps d'abord à sec , puis iiume.ctées et entin addi-
tionnées d un peu de soufre eu lleur.
Du reste, la préférence donnée à la position verticale des
tuyaux en fl sur la position horizontale se jiislitie encore par la
considération qu'on peut leur doiuier une épaisseur moindre,
ce (pii facilite beaucoup le eliauiVa^^' de l air et ce qui rend la
construction bien moins dispendieuse. L'épaisseur qui a été
m
kPPAKBSL A CHAUFFER L*Ain
adoptée pour ces tuyaux ne dépasse pas S centimètres , tandis
qa*on ne pourrait leur donner moins de 4 centimètres si on les
plaçait liorizonlalement, et il ne faut pas oublier que , plus les
parois des conduites sont épaisses , plus œiles-ci se brûlent et
se corrodent facilement.
£nfin , on remarquera que le four est muni de canaul II ,
boucbés par une brique sèche, par lesquels on peut amener de
rair dans Tappareil et qui servent de soupape de sûreté en cas
d*explosion.
Les gaz, après leur combustion, s'échappent par des cameaux
ménagés dans la voûte et se réunissent dans un canal collecteur
m , qui les conduit à la cheminée. Celle-ci doit être munie d*un
dapetà son orifice pour régler convenablement le tirage.
(ExtraiL du Beig-UuUsnmatmische Zeilung , 11° 6 , i66i. j
Digrtized by Google
ARTS MECANIQUES.
EMPLOI DU HARTE&UPILON
GOiiFËGTIÛN DES PETiïBS PIÈCES.
La coufeclion des grosses pièces exige remploi de puissants
marieaux-pîIoDs dont IMntroducUon dans Tari du forgeron a
donné les résultats les plus remarquables* Cette application
n'est pas nouvelle; mais la demande toujours croissante de
tv rs forgés pour la construction des navires et les chemins de
ter lui a l'ait faire d'immenses progrès. £n adaptant ces mar-
teaux à la confection des pièces d'un usage courant, on a réalisé
de grands avantages sous le double rapport de la rapidité de
confection et de la supériorité des produits.
Le marleau-pilcm dont il est ici question el leprésenté pl. H,
fonctionne dans les ateliers de M. Riclîîird Pearock, Gaston
founUnj, Manchester, et il paraît jHiuvoir èlie présentr comme
type également aiiiili( iihie au travail des grosses et des petites
pi (Vf^s, comme de celies for^îéps an nionlr. Il ne marche qu'à la
m;nn et est à siiîMile ou à double eOel, à volonté, c'est «i dire
(ju il peut relomuer pai- ^ou proi'ia poids seulement, ou one
l'on peut renforcer le coup, eu laissant agir la vapeur au-dessus
du pibiun.
La figure 1 est une coupe verticale , la figure 2 une vue de
côlr , la ligure 'ô une coupe prise à travers le cylindre à volant
et la chapelle et dessinée sur une plus grande ecUcile.
82i ARTS MÉCANfQUBS.
Le cylindre à vapeur A a un diamètre de 10 pouces (O'",'io-i;
el est construit pour une course de 24 pouces (0"',()t ). La cha-
pelle est cylindrique , parfaitement alébée et reçoit une soupape
de distribution B qui nVst qu'un bloc portant îi ses deux extré-
mités un bourrelet bien calibré. Le bourrelet supérieur a deux
moitiés bien distinctes , Tune plus haute que l'autre ( voir
figure i et figures i et 8) ; de sorte que si , au moyen du levier
à manette C on fait laire un demi tour à la soupape , on peut
amener devant la lumière soit la moitié la plus haute du bour-
relet , soit la moitié la plus petite. Lorsque la soupape est dans
la position marquée au plan figure?, la vapeur est admise
au-dessus du piston dans la descente (fig. 6), mais si on Tamène
dans la position (fig. 3), le bourrelet additionnel ferme la
lumière supérieure (fig. 10) et le mouton tombe par son propre
poids. Les figures 4 à 6 montrent les positions supérieure ,
moyenne et iiiléricure de la soupape, lorsqu'on la tourne pour
admettre la vapeur au-dessus du piston» dans la course de haut
en bas. Les figures 8 à 40 montrent les mêmes positions lors-
qu'on fait faire à la soupape un demi tuur pour fermer la
lumière supérieure. Quant au mouveuienl de va et viciil de la
soupape, il lui est communiqué, à la main, au moyen du levier
h manette D (fig. 2). La soupape est creuse; son poids, celui
de sa tige et celui du levier sont équilibrés au moyen du res-
sort E. Pour empêcher le piston de dépasser sa course dans le
cylindre , on a fixé an bftti un levier d*échappement F (fig. i )
et au mouton an galet G qui vient frapper le levier, te levier F
est en communication avec la soupape ; lorsqu'il est frappé par
le galet 6 , il fait descendre la soupape et la vapeur s'échappe
par le dessous du piston.
L*assemblag6 du piston à sa tige est , comme ordinairement ,
compobé d'une douille conique et d'un écrou. L'assemblage de
la tige du piston ;ai mouton est une douille cylindrique
(lig. 11 et 12); mais le diamètre du trou est plus grand de
l'.l df* pouce que celui de la li^^e afin de laisser du jeu; ensuite
deux clefs sur les côtés de la lige la fixent au mouton. Il est
nécessaire de laisser un jeu , car la variété des pièces à'forger
est telle que Ton ne peut répondre des mouvements qui se
Digitized by Go
ARTS ■ÊCAMIOIIK. Stô
produiront; et ces mouvoments s*exerçaiit par chocs on peut
craindre qne la tige ne se brise. Le poids dn piston, de la tige
et do monton est de 1100 livres kil.)«
Cette description est extraite d*un rapport In à Vone des der-
nières séances de l'Assodation des Ingénieurs mécaniciens de
Birmingham. Aox observations présentées par le président et
par d*autres membres, M. Peacocli a répondu iiue irois marteaux
de ce genre fonctionnaient dans ses ateliers, Tun depuis huit
mois, et que, pour les dimensions figurées dans le dessin,
leur prix , indépendamment de Tenciume, tHait de 175 livres
(4,375 fr.). Montrant une soupape en grandeur d'exécution, il
fit remarquer qu'elle était équilibrée au moyen d un creux
livrant passage à la vapeur, et qu'elle permettait, par la forme
du bourrelet supérieur, de ne donner qne de légers coups à
la fin d'une opération.
Lo principal mérite de ce marteau-pilon est son extrême
simplicité. Di'livré d'un jeu de fer pour mouvoir la soupape,
il est cntiîTcnicnt soumis h la volonté de l'ouvrier, sans dé-
pendre d'unn marche rcgulirre qui, quelquefois, est loin de
convenir au travail. On voit par là qu'il est particulièrement
utile pour des chaudes qui ne requièrent pas deux coups égaux.
On a laissé un coussin élastique pour faciliter lascension du
marteau ajtrès le coup et pour le tenir en suspension au besoin.
Comme économie de ronibuslible, on ajouter au cylindre
une chemise de vapeur, quoique ce soit une nouvelle dépense
première. Celle addition était inutile dans les ateliers de
M. Peacock, où le marteau était alimenté par de la vapeur
qu'on laissait échapper quand le marteau chômait. \m enfiint
manœuvrait la soupape, sous les ordres du forgeron; avec un
peu d'habiludc, il opérait cette manœuvre avec une parfaite
régularité, lors([ue le piston devait exécuter sa course entière.
M. Peacock explicjua le moyen employé pour obtenir un
assemblage durable de la tige au mouton. Le mouton en fer
forgé est traversé de part en part [)ar un trou calibré. \n fond
on a inséré entn; deux rondelles de fer un coussin de bois de
chêne, ou de tcak, ou de frùue. L'extrémité de la lige vient buter
contre la rondelle supérieure. Pour ne pas délorcer la tige par
Toub Xi. m
Digrtized by Google
di4 ARTS HtCAMtOilBS.
de& tiuui de clavelle. on a ikii un bourrelet au-dessus cl on a
terminé la tige p-ar une mastelle; c'est entre les deux rebords
que paissent les elavolles. Lorsque l'on monte le mai Lcau . on
met des clavettes provisoires que la marche serre bientôt forte-
ment; on remplace ensuite celles-ci par de nouvelles plus fortes
qui peuvent passer trois ou quatre mois , sans qu'il soit néces>
saire de les vérifier. D'ailleurs , l'expérience a prouvé qu'après
huit mois de service les clavettes étaient encore en fort bon état.
La mancBuvre ce marteau est plus hdle à Touvrier que
celle d*uii martesu de Nasuytli de 15 cwt (76f kilog. ) qui se
trouve dans les mêmes ateliers. L'enfont préposé à celte ma-
Bosuvre n'a besoin que de trois ou quatre jours d'apprentissage
pour pouvoir obéir exactement an commandement du forgeron.
V. DWELS.
( Tke MeehanU^t Magatiine, )
Digrtized by Google
CIAIIBIÈIBS KT lAGHINKS k mmtu
1* Chaudièrrs marines anc njipfircil 6urchnulfcui\ {lar
iMM. UoRTOK €i KfiNDBicK, planche 7.
Le nouveau système de chaudières pour machines marines «
pour lequel MM. Horton et Kendriclc ont obtenu un brevet en
Anj,'loitTre , paraît remplir les principales conditions que les
mécaniciens , comme les armatnirs et les commissaires df lu
marine, réclament depuis longtemps pour ce genre de génr-
ratours do vapeur. D'une eonsiruclion simple, d'une installaliou
faille, ces chaudières peuvent fonctionner à liaute pression
av(o sécuriif'' , et elles offrent un accès convenable pour le
nelloyage et les réparations.
Les perfectionnements introduits par ces constructeurs con-
sistent essentiellement dans la combinaison d'une ou de plu-
deors chaudières à foyer (i), avec une ou plusieurs chaudières
iabutaires , verticales ou horizontales et dans lesquelles les
tnbes servent à la circulation, soit de Teau, soit des produits de
la combustion. La dernière chaudière tubulaire verticale est
ntmie â*une botte à fUmée dans laquelle se trouve un appareil
poor surchauffer la vapeur, avant son passage an réservoir où
tlle est prise pour le service des machines. La planche 7 donne
en coupe horizontale , figure 1 , et en coupe verticale , fi^^ure 2 ,
Me disposition de sept ^haudi^res. Des quatre chaudières à
foyer.\A, A, A^, les deux [ireirn" n s ont les produits de la com-
bustion qui ci renient autour et le long des tubes verticaux rt, «
de la chaudière li, et les deux dernières autour du tnbp , a, de
la chaudière B,. De B et B,, les produits de la combustion
remontent par les tubes verticaux a, dans la chaudière C, puis
ils traversent rappareil surchaufleur £ commun à toutes les
chaudières.
0 ) Lm iBVoilettn appelleiu ckùnndièfw à fofftr wîln dsat letqo«llM It
fci «It «prttfié dineievest à l*ëcbatfll»meiit 4l« t'Ma.
iSd ARTS NÉCANiaUfiS.
La vapeur surchauffée se rend de E dans le réservoir H , où
elle est prise pour le service des xuacbines. Si Ton veut isoler
ou démonter Tune des chaudières  Â,A| A», il sulllt de fermor,
au moyen d'une plaque vissée, le passage des produits de
la rombusiion ainsi que les tuyaux servant à l'entrée de Teau et
à la sortie de la vapeur.
Les Ûg. 3 et i donnent en coupes transversale et longitudi-
nale une autre disposition dans laquelle deux séries de chau-
dières horizontales sont adossées à une boîic h fumée commune.
Dans celle boîte est un générateur particulier que les inventeurs
appellent ^e>iera/eur à liante pression de la boîte à fumée. 11 se
compose de deux cylindres G,, G,, réunis k leurs extrémités par
deux tubes coudés et communiquant entre eux par des tul)es
verticaux placés sur toute leur :ont,'ueur. La vapeur f,'énérée
dans cet appareil est conduite à l'un des surchaufléurs D , D,
qui surmontent les chaudit res tubulaires B, B. — On voit que
chaque série d(> chaudières réunies a son surchaufleur j)lacé
immédiatement au-dessus. La vapeur surcliauflée passe dans
le réservoir commun E. Les produits de la combustion , en
quittant les chaudières à foyer, circulent dans la boîle à fumée ,
entre les tubes a a du ;^'énérateur C, pour passer ensuite par les
tubes des chaudières B et le long des parois, dans les intervalles
qui séparent les chaudières B des chaudières A. Arrivés dans
les boites antérieures J , ils se rendent aux snrchauftéurs qu'ils
traversent pour venir envelopper le réserv h de vapeur. Les
portes F F, ménagées dans les boîtes J , donnent accès aux
chaudières pour les nettoyer ou les réparer. •
La fig. 5 est une coupe verticale d'un seul ran^ de chaudières
disposées de la même manière ([ue les deux ran^^s du système
précédent. Les tubes a o, qui réunissent les deux cylindres du
générateur à haute pression de la boîte à fumée « sont courbés
en arc et, derrière la paroi de cette boîte, est un Tort revêlement
en argile ou en briques réTracialres. — La chambre de prise de
vapeur E est placée au-dessus du générateur G, devant le
courant des produits de la combustion qui ti-aversent le
surcbaufTeur.
Toutes les cbaudières et les foyers sont cylindriques , ei ,
Digrtized by Google
ARTS MÊGANIQVRS.
comme on le voit fig. 6, 7 et 8, leur disposition peut ôli'ô
moditiée de manière à salis^re à toutes les conditions de rem-
placement qui leur e^t destiné dans les bateaux. — Les inven-
teurs préfèrent ne donner anx chaudières et aax foyers qu'un
diamètre de i'^JH è i",i5 sur entant de largeur ; m^s il iCy a
rien de rigoureusement arrêté dans ces dimensions. On voit que
partout la forme cylindrique est maintenue , ce qui permet de
générer la vapeur à une haute pression » sans aucun danger
d'explosion.
La botte à ftomée ordinaire est remplacée par un générateur
d*une forme nouvelle , composée , ainsi que nous l'avons dit« de
deux cylindres horizontaux, supérieur et inférieur, réunis
par deux tubes coudés, rivés à leurs extrémités, et communi-
quant en outre entre eux par une série de tubes verticaux. Le
cylindre inférieur sert d*autel aux chaudières à ibyer et la
génération active de vapeur qui s*y fiât fovorise la circulation
de reau.
Nous mentionnerons encore la rîmplidté de Vapparell sur-
chauffeur et la bonne distribution des suiCices de chauffe. Par
cette égale distribution de la chaleur, on évite la rapide détério-
ration des plaques dans lesquelles les tubes sont insérés et des
boîtes à fumée , et Ton obtient tous les avantages des appareils
tubulaires, sans devoir recourir à remploi de nombreux étais.
On sait que dans les chaudières ordinaires, qui doivent fournir
de la vapeur à 1^^ 4 de pression par cent, carré, le grand nombre
des états rendent le nettoyage et les réparations très-difficiles,
et qu*il en résulte de nombreuses détériorations , sans compter
l'augmentation considérable du poids mort dont on charge le
navira.
9* Chaudière de Burcb , planche IS.
M. J. Burch de Crag , près Macclesfield , inj^énieur, a obtenu
une patente « pour des perlnciionnements aux chaudières à
vapeur et autre? , n spcjcialement applicaMrs aux chaudières
verticales. hul qu'il s'est proposé est d'obtenir dans un jjoiit
espace une grando surface de chauffe , en cons«rvaiit tuuics les
conditions de résistaunu et de sécurité. Il y parvient de diffé-
^ÎH ARTS MÉCANIQUES.
rentes maniero.'î qui Idittcs ii.irtcai de ki même disposition dans
laquelle , au centre d'une chaudière verticale ei cylindrique , oa
monte uo foyer également veriical et cylindrique « entouré d'un
eftrneeu qui lui est concentrique. On pput laisser ou non un
espace d*eaa en dessous des barreaux de la grille ; puis le car»
Aeiu, (|ni s*étend drculairemetit entre lefoyeretTenveloppe
métallique de la chaudière en laissant de part et d*autre un
espacé pour Teau , peut être composé â*un seul tube aplati
ou de plusieurs tubes circulaires superposés. Quels qu'ils soient^
ces cameaux communiquent avec le foyer par le c6té diamé-
tralement opposf^ à la porte , et avec la cheminée par une
ouverture pratiquée ii l enveloppe de la chaudière du cùiA
mènip dp la puriR du foyer. Entre le foyer et le carneau aiiiin-
laire, l'espace deau doit èire de deux ou trois pouces ; les cnr-
neaux eux-mêmes ♦ pour de petites chândi^res, doivent être de
trois ou (jualre pouces. Ces dimensions peuvent èlre réduites
lorsqu'on emploie des tubes au lieu d'un carneau aplati. La
hauteur du oarneau, ou le nombre des tubea, dépend de la hau-
teur du corps cylindrique du foyer. La couverture supérieure
de la chaudière a la forme de la pointe d'un oeuf, et lorsqu'on
place une chambre d*eau sous la grille on donne au fond la
torma d*ane calotte sphérique. Diaprés Tinventeur, les foyers
di ces chaudières ne peuvent pas avoir un trop grand diamètre.
^our augmenter le pouvoir vaporisant , Tinventeur construit
daa ohaudières à plusieurs ibyers superposés , indépendants
Ihin de Tautre , et il laisse entre deux foyers successifs une
chambre d'eau. Dans cette disposition , les porte.s des foyers
sont égakiièeiii indépendantes l'une de i'aulre et n'ont d'autre
liaison que par l'enveloppe métallique du corps de la chaudière.
Au lieu de ])lacer les portes verticalement l'une au-dessus de
l'autre, on les *li> posera de façon h ce que Ton puisse y par-
venir au moyen d un escalier serpentant autour de ia cUaudiôre.
11 n'y a qu'une seule chambre de vapeur sous le dôme.
Les hg. 1 et :i , pl. 1-2 , rei>résentent hi coupe verticale et la
coupe horizontale d'une chaudièire à un seul foyer; a, foyer,
c, carneau annulaire aplati séparé du foyer par Tespace é
rempli d'eau : la flamme et les gaz partant du foyer suivent It
Digitized by Goo^^lc
ARTS HteANIQOES. 989
direction indiquée par. les flèches ; c' . orifice d'évacuation des
gaz ; y, espace d*e»i extérieur ; h , chambre de vapem ; a' «
porte du foyer. Ces chaudières sont très-convenables pour des
hateaux construits entièrement en bois et oik les cendriers
seraient dangereux.
La fig. 3 est une coupe verticalo d'une chaudière à cameaux
multitubulaires K , dans laquelle il n'y a pas d'espace d'eau
BOUS la grille.
La fig. 4 est une coupe ▼erlicale dVine chaudière k foyers
superposés et à carneanx plais que Ton pourrait remplacer par
des carneaux multitubulaires, à chaque foyer ou à quelques-unit
seulement. Il y a dans la figure trois foyers superposés.
3" Ciiaudiève de Matuëson , planche 12.
M. Halheson de Lahore-Temoe , Croydoo, a pris une patente
pour un nouveau système de chaudière tubulaire, composée
de deux ou plusieurs hélices de tubes concentriques dont Tin*
térieur forme le cameau* Au-dessus est un réservoir d'eau et de
vtpeur , qui laisse couler l'eau dans les tubes par le dessous ,
tandis que ceux^'Ci lui renvoient de la vapeur par le dessus.
Le foyer se trouve hors des hélices de tubes ou dans l'espace
cylindrique qu'ils entourent. Le réservoir d'eau et de vapeur
reçoit son eau d'une pompe foulante. Gomme l'évaporaiion est
très rapide , la vapeur se desséche avant de se rendre au réser-
voir. La figure 1, pl. fS, explique mieax l'appartil que ne le
pourrait fiiire aucune dcscrîplion. Daus cette figure on a sup*
posé que l'axe des hélices est horizontal; on peut le faire
vertical.
b^b, hélices de tubes encaiss/i s dans la maçonnerie. L'ex-
trémité inférieure de ces hélices ploiigo dans la bâche c ali*
mentée d'eau par le réservoir d au moyen du tuyau ». Le foyer
e est placé en dehors des hélices et l'espace central a forme
carneao on chambre de combuNiion pour les gaz. On peui
placer le foyer dans l'espace g même. Eu i, à l'extrémité des
hélices, est une boite tubulaire portant des rainures où glisse
le registre j destiné à régulariser le tirage. L'extrémité supé-
rieure des hélices communitiae par le tuyau ù avec le réservoir
330 ARTS MÉCAHIQUBS.
OU ctaambte d*eaa et de vapeor. Le tayau se prolonge trèa*
battt dans le réservoir afin d*éviter que Feau y pénètre , ce
qni empècherail la circalation dans les hélices.
4'* Chaudière à vapeur surclMuffde de M. Rioley, planche 12.
M. John Ridley de Stagsbaw, Northamherland, surchauffe la
vapeur en la faisant passer par un tuyau en hélice dans le com-
bustible même du foyer. La chaudière A ne présente aucune
particularité remarquable. La vapeur formée dans la chaudière
passe par le tuyau C et se rend par la soupape D dans les ser-
pentins E et F. La soupape D est réglée de manière que lorsquil
y a un léger excès de pression de la vapenr dans le surchauf-
feur, elle se ferme; en outre, lorsque la vapeur est suffisam-
ment surchauffée , il passe une petite quantité d*eau avec la
vapeur. La botte à soupape D , comme on le voit en plan fig. 2 ,
contient deux soupapes a et b. Tune pour Tadmission de la
vapeur , Tautre pour l'admission de l'eau par les tuyaux D'IV.
Les soupapes reçoivent leur mouvement d'excentriques à came
0,0,0,0, fip:. que Tûn peut manœuvrer à la main au moyen
d'une manivelle; cette manivelle est nécessaire pour admettre
de l'eau dans les serpentins , lorsqu'il n'y passe pas de vapeur.
Alt sortir des serpentins, la vapeur passe par une nouvelle
soupape modératrice G , avant de se rendre à la machine.
Celte soupape est représentée figures 3 et 4,. Le foyer est
circulaire, ainsi que les barreaux de grille I. Il se charge par
le dessus, \m- le tuyau H. On peut attiser le feu an moyen du
ringard à fourche K. Pour obliger les morceaux de combustible
d'entourer les serpentins, on a placé des anneaux coniques M
à la partie supérieure et N à la partie inférieure du foyer.
Le combustible est obligé de glisser entre les spires des ser-
pentins, après avoir rejailli sur ces cônes. Des mhes P con-
duisent la fumée à travers la cUaudicre vers la chemiuée R.
9* AiipureU de H. Newall pour chaugèr Veau iFaiimentatUm ,
planche 13.
L'eau d'alimentation et la vapeur de décharge arrivent dans
une même ciiamiire de capacité variable par sa dispojiition k
Digrtized by Google
ARTS MÉCANIQUES. 23i
joiDl lélescopique. Des surfaces » môlalliques ou non , servent
dlntermédiaire à la chalotir pour passer de la vapeur k Veau
qui les baigne dans son monvement. Ces sarfoces reçoivent le
caloriqae latent de la vapeur qui 8*y condense et le transmettent
ï Teau d*alimentation.
L appareil , représenté fig. 1 en conpe verticale et dont la
fig. î est une vae de côté , se compose d*an cylindre métal-
lique A qui reçoit par le tuyau a la vapeur de décharge de la
machine. Dans ce cylindre se trouve une cloison en tôle mince
perforée de nuuibrenx petits trous qui supportent une série de
peiiles hélices de fei', représentées dans la figure par des traits
pointillés. Ces hélices sont maintenues verlicales par de petits
cylindres à mince paroi. Le cylindre A est recouvert d'une tôle
perforée sur laquelle l'eau d'aiimeuiation , refoulée dans le
tuyau central d, vient s'étaler et se tamiser avant de se répandre
snrles hélices et de venir en contact avec la vapeur. 11 y a en
mire un second tuyau central qui surmonte le couvercle du
cylindre A et se termine au-dessus à un robinet* Le cylindre A
e$t recouvert par un autre cylindre b qui Tembotte et glisse à
firmtement contre sa paroi extérieure. Ce cylindre est équilibré
par des contre*poids,afin de rendre son mouvement aussi facile
que possible. A la calotte conique du second cylindre t se
trouve fixée une petite tige verticale portant deux taquets des-
tinés a ouvrir ou Icruier le robinet du tuyau supérieur , lorsque
le cylindre b monte et descend. Cette ascension et cette descente
ont lieu par suite de la pression de la vapeur dans l'appareil.
Pour éviter les chocs de la cloche supérieure contre le robinet »
onainterpose un ressort îi boudin qui, bien disposé, pourrait en
même temps servir ù équilibrer la cloche ; dans ce dernier cas ,
lusai^'cdes deux conire-poids deviendrait inutile. Au fond du
cyliadre A se trouve un tuyau c qui éublU la communication
avec la pompe alimentaire de la chaudière.
Ou comprend facilement le Jeu de Tap pareil : la vapeur de
déchaige arrive par le tuyau a dans rintérieur du cylindre ;
elle comprime jusqu^à un certain point Tair qui y était contenu
et soulève ainsi la clocbe supérieure b, La petite tige à taquets
OBvre le robinet du tuyau supérieur et l*air s*Achappe libre-
232 ARTS JIÉCANU)! KS.
ment. Alors la vapeur vient remplir le cylindre et échauffer
les surfaces d*ab$orptioa ; puit» afflue l'eau qui leur emprunte
cette chaleur avant de s*écouler par le tuyau e vers la pompe
d*aIimentai!on.
La figure 3 représente encore un appareil semblable, mais
plus particuli^rement appropri(^ au cas où la vapeur conserve
encore une ccrlaino pression. Ici il y a un troisiî'me cylindre e
plact* en dessous du c ylindïv A el muni d'un pision qui pousse
une traverse. Au moyen de deux liges laU iaits la travejM; est
liée à ia cloche supéritrun\ dp factui ;i r-^ que la cloche et le
piston soient obligés de se mouvoir on^i inhle. Lors(|iie, par
suitp de la pression de la vapeur, la cloche se soulève, elle
entraîne le pistou qui coni.u'ime l'air dans le cylindre e qui fait
les fonctions de ressort, c* < ylindrc est eu communication par
un tuyau avec une cloche f munie d'un robinet et d'une sou-
pape de sûreté. L'objet de cette cloche est de régler à volonté
la pression de Pair dans le cylindres.
La marche de ce second appar<il est absolument semblable
à celle du premier que nous avons décrite.
6« Appareil de MM. Davies et Allen pour prévenir les
explosions de chaudières , planche i'S,
L'appareil a pour but d'ùlt indre le l'eu lorsque la pression de
la vapeur dénas-;^ la limite voulue, ou bien 'o!S(iae l'eau est
descendue eu dessous du niveau inférieur. Soit i Jlg. 1) une
chaudi^re^, foyer Intérieur vue en coupe îrausversale. MM. Davips
et Alleu placent une soupape de sUreté à double siège e sur le
corps cylindrique. Les sièges sont enfermés dans une boîte qui
se termine en dessous par un tuyau qui est ouvert et tixé à
Penveloppe du foyer. Ce tuyau est lâche, afin de pouvoir se
dilater et se contracter facilement. La soupape (fig. 2) est étiui-
librée comme d'ordinaire au moyen d'un levier à contre*poidf: ,
mais lorsque la pression de la vapeur a vaincu l'efTort de ce
Gontre»poids, non seulement la vapeur peut s'échapper par rori<
fice supérieur do la soupape, mais, pénétrant par les lumit'^res d,
elle se rend aussi dans le tuyau g et par suite dans le foyer
pour éteindre le feu. La vapeur ne cessera de s'échapper ainsi
Digitized by Go
que quand la pvf^ssion aura baissé sunisaamjfiil pour (iifil n'y
ail pins aiiriin «lan^îPr h craindre. Enfin , 1rs iiivenlrnrs ont
appliqnt'' au tuyau o des rondelles fusibles a la liaiiltur uiiiama
du niveau de l'eau. Lorscjne l'eau descend plus bas que le
niveau, les rondelles se fuudeut cl l'eau et la vapeur se préci-
pitent ensemble sur le feu pour l'éteindre.
On le voit . cet appareil met le propriétaire de machines à
Tabri des consétiuences que pourrait entratner la n^'^ligence du
chauffeur , et , en outre, c'est une source de grande économie,
jii ToD peut appeler dconoiiiie ce qui n^est que llmposaibilité
de faire une perle.
On pourrait imaginer bien d'autres dispositions de l*appareil,
noais le principe resterait le mdme , et c'est au principe entier
que les inventeurs rattachent leur patente.
7<> Coulisse ^'Alexandre Alun , planche 13.
M. Allan s'est proposé de remplacer la coulisse courbe de
Stepbenson par une coulisse rectiligne beaucoup plus facile à
construire et à réparer. Dans la coulisse de Stephenson , pour
renverser le mouvement, ou bien ou fait mouvoir le coulisiseau
et la coulisse est fixe, ou bien on fait mouvoir la couliisse et
le coulisseau est fixe. C'est la ilxité de Tune des deux pièces
qui oblige de donner la forme courbe à la coulisse. H. Allan a
donc rendu mobiles l'une et l'autre pièces en combinant les
mouvements de façon à avoir nne coulisse droite. Pour cela , il
oonde de part et d'autre le levier G du renversement de mou-
vement. L'un des bras de ce levier coudé est plus petit que
Tautre ; c'est celui qui relie la coulisse au levier par la tringle D;
rautre. plus grand, relie la bielle F du tiroir au levier par la
tringle E. Par là, les ellbrts sont plus convenablement répartis
que dans la coulisse de Stepbenson , et , en outre , Técartement
maximum et du coulisseau et de la coulisse est de beaucoup
diminué. L'appareil nouveau, occupant moins de place , est fort
avantageux pour les locomotives. Les tiges des tiroirs n'ont
besoin d'autre guide que les bottes à bourrage.
Toutes les figures sont à l'échelle d'un 1/34. Les iigures 3,4, 5
et 6 représentent d'autres dispositions du même système.
Digrtized by Google
SS4 ARTS MÉCANIQUES.
Oq a appliqué cet appaml, dansées quatre dernières années,
à des machines fixes et à des machines marines, ainsi qa*à
plus de SOO locomotives , et on n'a jamais eu qu'à s*en louer ;
la plupart des constructeurs anglais lui donnent la préférence.
8<> Machine d'Uumphry à deux cylindres,
La machine de M. Hnmphry, ingénieur à Deptford, est une
machine de Woolf adaptée à Tattaque des propulseurs hélicoï-
daux. Les deux cylindres sont à la suite Fun de Tautre sur un
même axe horizontal entre Tarbro et la paroi du navire , le plus
grand étant le plus rapproché de Tarhre. Leurs pistons sont
assemblés à une même tige £; ensuite le grand piston G a deux
tiges F, F, qui viennent se réunir à une traverse commune G.
Cette traverse se termine par un sabot ou glissière H qui porte
le pivot de la bielle. Celle-ci attaque directement le bouton de
l'arbre coudé.
90 Machine à vapeur perfectionnée de MM. A. Williamson, Ph. D.
et L. Perkins, planche U.
Le but des constructeurs est de vulgariser le système si éco-
nomique des hautes pressions et des grandes détentes. La ma-
chine de 60 chevaux qui fonctionne dans leurs ateliers marche
à 550 livres de pression par pouce carré. Celle pression, exagérée
peut-être, tend h démonlrfr rx|)t''riniL'nta!oment que Ton peut
en toute sécurité employer des chaudières et des machines
cninibles de marcher aux pressions phis prati(iues de liO à
ItiO livres, cl ([ue Ton réalisera la notable économie de ne plus
hnller (jne i ou i \j\ livre de charbon jiar heure et par cheval.
La machine est à condensation par surface ; c'est afin de n'ali-
menter la chaudière qu'avec de l eau disiilli'e, leau char^^ée de
sels étant très-préjudiciable aux chaudières à liante pression.
La chaudière se comiiose de plusieurs rangées superposées
de tubes A, en fer étiré, fermés à leurs extrémités et communi-
(|uant entre eux par de petiL» tubes verticaux B. Ces tubes A sont
remplis d'eau; ils doivent être horizontaux on fort peu inclinés
vers le foyer, et communiquer, clidcun avec son correspondant de
la couche supérieure, au moyeu de deux petits tubes veriicanx ;
Dlgrtized by Google
ARTS «ftCAHIQUeS. 235
ces deux conditious sont essentielles pour permettre au courant
d*eau de s*étab1ir. La chaudière représentée planche U contient
cinq rangées étagécs de gros tubes de S 1/4 pouces de diamètre
intérieur et de 3 pouces de diamètre extérieur -, les petite tubes
verticaux ont un diamètre iniérieur de 7/8 de pouce et un dia-
mètre extérieur de 1,3/8 pouce. Le niveau ordinaire de i'eau est
à la bauteur de la rangée moyenne* On remarque qu'il ne s*y
produit pas de bouilionnement k cause de l*état de division de
]a chambre d*eau. Probablement il se produit une circulation
de Teau qui s*élève avec les bulles de vapeur par le tube ver-
tical k une extrémité et descend par celui qui est à Fautre
extrémité. Les gaz du foyer passent et repassent entre les
rangées de tube » comme le montrent les flèches de la figure S ,
et leur transmettent leur chaleur. Chaque rangée de tube en
oontient de cinq à huit. Les différents étages communiquent
tous par le bas avec un tube transversal commun G, de manière
que Teau prend partout le môme niveau. Au-dessus » il y a
aussi un tube transversal D en communication avec chacun des
étages. C*e5t là que se fait la prise de vapeur. Les tubes ont été
éprouvés à la pression hydraulique de 3,000 livres par pouce
carré.
La surface de la grille est d'environ if pieds carrés ; mais le
vide de la grille ne correspond qu*h une surface de 6 pieds
carrés de grille ordinaire. C'est afin d'avoir un feu bien étendu »
mais dormant. La surface de cli iuffe totale est de 882 pieds
carrés. La capacité de la chaudière est de 40 piods cubes
répartis par moitié entre la chambre d eau et la chambre de
vapeur. Toutr.s les parties de la chaudière sont solidement main-
tenues par des tirants de fer. Le tout est emboîté dans une
caisse en tôle h paroi quadruple, composée de quatre épaisseurs
de tôle mince, mainienues à 3/4 de ])once de disiancc par des
viroles de fer. Cette caisse est surtout destinée aux machines
marines.
Au sortir de la chaudière, les ga7 se rendent dans une chemise
E qui enveloppe les trois cylindres de la machine ; là ils sont
encore à une température d'environ {00" à 500" F. ; puis ils se
rendent dans un carneau vertical où se trouve un tube en hélice
Digrtized by Google
cuiiletianl l'eau d alinienUtlOO. Ce tube, de 7 8 de pouce de
diamèlre, est aliiucnié par une pompe foulante et présente aux
gaz une surface de chaude de 200 pieds carrés. Eofin, les i^^r.
sont reçus dans le luyau d'appel de 2i pouces de diamèlre et de
M pieds de hauteur ; leur lenipéraluie à la sortie ne s élève pas
à plus de lOO'* V. Le tiraj^e est cependant encore sutîisant pour
vaporiser 8 M'i pif ds rubes d'eau par heure, sans ventilateur.
Mais il est bon d opérer un tirage arlificie! uu moyen d'un
venlilalotir, rar alois la vaporisation se ni;iinticnl h 4.H pieds
cubes par liiuic a mesuré, à Taille d'un compteur, le
pouvoir vaporisant de la chaudit re ; ru ;> licuics, MfM) livres d'an-
thracite 01)1 vaporisé iîQ {^ailoiis d e;!!! , ce qui correspond à
103/4 livres de vapeur par livre de ( h.a lioii. Sans aucun doute,
une plus ffrande chaudière, avec nue siii lace rayonnanie eoui-
parativeiueiit iiKuudiv. donneraii (it-s i-i-sullals encore supérieurs.
On coiinaîi les avanliiiîc.s des ciiaudières luhulaires comparées
aux clKuidh' res oi-diiiaircs ; ils se résument dans les conditions
suivaules : résistance pius grande , utilisation plus complète de
la chaleur du foyer, réparations |tliis l'aciles, et, on cas de rup-
ture de l'un des tubes, daugers considérabiemeut moindres de
rcxplosi(»u.
Les cliaudières lubulaires ont encore l'avantage de se réparer
à moindres frais et avec beaucoup plus de facilili' que les
autres; les réparations se fuul aur place, quand on a une réserve
de luvuuN. Knlîn la disposition même de la chaudière, qui
réduit de moitié l'espace qu^ lie occuperait autrement, permet
en même temps d'agrandir les proportions de la ijnile et des
carneaux.
La machine représentée fig. 3 et i est de fiO chevaux , et
marche à la pression de 500 livres par pouce carré. Elle se
compose de trois cylindres à simple eil'et de pouces de course,
et les tiges des pi&tons sont reliés k une même tète portant
à chaque extrémité une bielle attaquant l*arbre coudé K. La
macbtne marche doue comme sll n'y aTftit qu*un seul cylindre.
La vapeur passe par les trois cylindres successivement , et sa
marche est réglée de manière à ce que la course ascendante
itWectue par la somme des actions du premier piston F et du
Digrtized by Google
il'oisièuit' U, et la course desccndanU; par la seule acliuii du
pislon du milieu G. Lor.M(u'uii [)i->U)u ne tra\uiile jiai» » Ici
pressions sur ces laces sont éiiuiliin t'^es.
La figure 6 ost nno coupe verticale ùi's trois cslindrcs, des-
sinée ^u^ une plus grande ('■ch< i!(' et moiilraul in jtusilion des
soupapes dans la course asccndanltî.
La vapeur , qui a travaillé à délente au-dessus du !li^lon du
c)Undre F de b poaces de diamèire, se rend, par ie passage (|ue
la soupape M ouvre en se levant de son siège , sous le \^\&\on du
cyiindre G , qui a Id pouces de diamètre • et sous celui du
cyliadre F. Doue, dans la course ascendante , due au travail du
deuxième piston , le piston de F est équilibré , et la vapeur se
détend encore dans G dont la section est six fois celle de F.
k la fin de cette course la soupape M se ferme en laissant
li]n« la communication entre le bas des deux premiers cylindres,
eide la nouvrlle vai ^ur ai-i ive [KiV L au-dessus du pislon de F.
h] même temps la soupape N se lève et la ( timmunication
Cil uiablie entre les deux côtés du pisloii de G , (|ui est équilibré,
et la face supérieure du pislon du deuxième cylindre H, qui
descend. En conséquence, dans la course descendante , nous
avons la même pression sur la face supérieure du piston du
iroisiîfme cylindre, sur les deux faces du pislon du second
qlindre , et sur la face inférieure du piston du premier. Le
fond du troisième cylindre est constamment en communication
avec le condenseur, et son diamètre étant le même que celui
second , la vapeur, à la lin de la course descendante , a subi
une détente d*environ douze fois son volume dans le premier
cylindre, k ce moment, la soupape 0 s'ouvre et permet & la
vapeur qui a travaillé dans le troisième cylindre , ainsi qu'^
cdlequi est denaeurée au-dessus du piston de G, de passer au
tondenseur P, représenté li^^uies .i et 5. La soupape N tombe
€t!eniif' le passajje entre le fond du second cylindre et le iiaut
du premier.
On voit donc, dans cet ensemble (jui marelie avec une ;^^raude
simplicité, que pour la course ascendante, le premier et le
troisième pistons sont équilibrés , le second pislon n'ayant que
la contre-pression du condenseur; tandis que» pour la course
fâH ARTS KÉCAMQUES.
descendante , le second piston est équilibré, et la contre-pres-
sien du premier est égale à la pression qne la vapeur exerce
sur la face supérieare du troisième.
Si , à la fin de la course descendante, la vapeur s*est détendue
à A fois son volume primitif dans le premier cylindre , elle
occupera, à la fin de la course ascendante dans le second
cylindre , un volume au moins 7 fois plus grand et sa détente
sera de 28 fois son volume à la chauditTo. Une telle détente
refroidit considérablement rintérieur du i)remicr cyliadrc cl du
second qui est encore exposé au refroidissement dû h I3 diMente
dans le troisième cylindre , laqur!!*^ est de -iS fois le volume
primitif. En outre, dans les deux (iti [liCTS cylindres l'eau con-
denbée contre les parois s'évapore à une irès-basse température,
ce qui est une nouvelle cause de refroidissement. On s'est
assuré (lu'U y avait condensation en plaçant un robinet au point
le plus bas du conduit qui établit la communication entre le
dessous du second piston et le dessus du troisième. En outre ,
le calcul , au moyen d'un indicateur, de la (juanlilé de vapeur
dans cbacpie cvliudre, a donné, fi 3/4 pieds dans le premier ,
9 i/2 dans le second, 14 dans le troisième, ce qui prouve
que la vapeur se condense au commencement de la course
du premier et du second cylindre et s'évapore ensuite dans
le troisième. Le premier et le second cylindre ensemble
condensent enviioii la moitié de la va|)eui- ; probablement cette
proportion n'est pas plus forle que dans beaucoup de machines
ordinaires marchant à condensation et à une détente bien infé-
rieure. Malgré celle perle, d'ailleurs, et en raison de la haute
pression initiale , la dépense de combustible n'excède pas
1 1/â livre de charbon par cheval et par heure.
La machine marche à grande vitesse , afin dé ne laisser
que peu de temps h Févaporation poitr se produire entre les
conps de piston. La marche estai parfaite qu'on ne peut donner
de meilienre preuve de l'excellence du système des grandes
détentes s^effectuant, à partir d*une hante pression, dans des
cylindres communiquant successivement entre eux.
Pour préserver le bourrage de la tige de la soupape à va-
peur L du premier cylindre , on a iixé au-dessus de la chapelle
Digitized by Google
ARTS MÉCAMlOinEB. 239
une tubulure eu fonte de 18 pouces de longueur dans laquelle
tourne à frottement un petit axe à came qui soulève la soupape.
Ce n*est qu'au bout de cette tubulure, où la vapeur ne peut
pénétrer et qui reste froide, que Ton a placé la boite à bourrage.
Celte disposition a parfaitement réussi.
iO« ChmuUère à vapâur à hmUe pression de Benson, planclie 15.
Dans un mémoire lu à l'Association des ingénieurs-mécani-
ciens de Birmingham, M. J. J. Russell donne les détails suivants
sur une chaudière à vapeur à haute pression , inventée par
M. Martin Benson, de Cincinnati, E.-U.
Une chaudière de ce systbm»», montée h l'usine do l'auteur,
ayant fonctionné avec uu succès complet pendant dix mois»
pour faire marcher une machine de soixante chevaux , il en a
placé une seconde plus grande et dans laquelle il a introduit
quelques modifications de détail indiquées par l'expérience.
Cette nouvelle chaudière est représentée (planche 15) en
élévation, fig. 1 , en coupe longitudinale, iig. 2, et en coope trans-
versale, fig. 3. Ëlle se compose d^une série de rangées de tabès
liorizinilinn disposés aa-*dessBS du foyer et auxquels deux troas
d'hommes BB donnent accès* G est le réservoir d*eaa et de
vapeur et D la pompe foulante alimentaire qui fait marcher le
petit cheval £ placé au-dessus.
L*eatt et la vapeur qui se forme dans les tubes passent par le
to^u principal G pour retourner au réservoir G par la partie
supérieure. Les rangées de tubes communiquent toutes, par le
tube inférieur, avec le tuyau commun F amenant Teau de la
pompe , et par le tube supérieur, avec le tuyau commun G qui
mène au réservoir. La pompe alimentaire D, représentée sur
une plus grande échelle, fig. 8, est à simple effbt, avec un piston
métallique et un simple tiroir H au lieu de soupapes, ce qui en
assure le Jeu. Le tiroir n*a ni avance ni recouvrement et, par
suite, sa marche est exactement proportionnée à celle du piston^
Le tuyau d*ad mission I contourne le cylindre et Teau se rend
par les lumières dans les conduits , après avoir passé par la
coquille du tiroir. C'est Tinverse de ce qui a lieu dans les ma*
chines k vapeur. L'eau est refoulée parle tuyau K de la chapelle.
TOME XI. 16
Dlgrtized by Google
240 AKTS MÉCAMIQITBS.
L*eau el la vapeur mélangées dane les tubes se séparent à
leur arrivée dans le réservoir G et par conséquent la pompe
qui s'alimente par le dessous du réservoir n*aspire que de Tean.
Pour la mise en train , on commence par remplir la chaudière
tlCaii à la liauleur du cinquiîjme ou sixième tube» comme Tiu-
diquc la ligne poinlillée des ligures 4 à 3. La pompe n'ayant
pas encore de vapeur pour marcher, îa pression de l'oaii sou-
lève le pislon et l'eau prend lu mOmc niveau dans les lui)es i l
dans le réservoir. Ou allume alors le feu et Ton a i>ieuîùl asi»e^
de vapeur formée dans les tubes ji^ur faire fonctionner le
petit cheval.
11 passe plus d*eau dans les tubes quUls ne peuvent en vapo-
riser. La pompe alimentaire de la première chaudière est à
double effet ; elle a un diamètre de six pouces et une course
de neuf, et fait quarante révolutions par minute contre une
résistance de sept k dix livres par pouce carré à 3/3 d'at^
mospbère). Le travail dépensé par sa marche, y compris la
résistance du frottement, est d'environ un demi cheval. Avec
celte vitesse , elle fait passer dans les tubes neuf à onze fois
plus d eau qu'il ne s'en vaporise ; on a reconnu que celte dif-
férence dépasse la limite à laquelle la chaudière fournil le
maximum de vapeur, et (pi'elle peut être réduite à huit à neuf
fois. Mais, en raison de la coustruclion du petit clievaî, la pompe,
ne pouvant marcher à une vitesse moindre que quarante révo-
lutions , serait suffisante pour une chaudière de 100 chevaux
au lieu de soixante , et môme de 150 chevaux pour une machine
à haute pression , à vapeur surchauffée et à grande détente.
Dans ce dernier cas , son travail ne serait plus que la troi8-cen«
tième partie du travail total de la n»achine , et avec les coudes
circulaires que Ton a placés aux tubes il est à crmre que ce
travail pourrait encore être réduit. 11 ne faut pas plus de travail
pour faire marcher la pompe dans une machine fonctionnant
à une pression de 80 à fOO livres, que pour une pression de
30 livres, vu que le piston est parfaitement équilibré , et que la
seule résistance (ju'il a à vaincre est celle du frollemcnl donl le
travail ne vai ie (pi'avec ia vitesse. Un avait d'abord donné au
tu^au G , dau8 lequel i'cau vient se décharger avec ia vapeur ,
Digitized by Goo^^lc
AHTi» MÉCANIQUES. M
un diamètre intérieur de cinq [touces ; on la depuis troiivé trop
pelil et , dans la nouvelle cliaudièm , on l'a porlo à dix ponces.
L'alimentation du réservoir C se fait au moyen d'un injecteur
Giffard L, fig. i.
On supposait d*abord que la circulation de Teau, avec une
vitesse correspondante au passage de neuf h. onze fais tutant
d*eau qu il ne s*en vaporise, suffirait pour entretenir les lubes
dans un état de parfaite propreté et pour empêcher toute incros-
laiion de se former. Ce résultat a été atteint en grande partie ,
et la circulation de Tean entraîne dans le réservoir toutes les
uialières «{ui pourraient se déposer. Cependant, il se forme dans
les tubes une légère couche d'incrustations dont Tépaisseur va
en diminuant de bas en haut, à mesure que les tubes s*éloignent
du foyer. Mais la plus forte épaisseur est encore insignifiante
et surtout incapable pratiquement de donner lieu à des explo-
sions. En effet, il suffit du jeu de la contraction et de la dila-
tation des tubes, sous les variations de température du foyer,
pour fendiller et détacher ces incrustations que la circulation de
Tean entraîne ensuite dans le réservoir G. En outre , de temps
k autre , on complète cette action en enlevant Teau des tubes,
qu'on surchaufie légèrement, puis qu'on fait traverser par un
fiort courant. Au fond de ce réservoir se trouve un robinet pur-
geur que Ton ouvre deux ou trois fois par jour. Ce robinet ne
fournit une veine d*eau bien formée qu'après avoir été ouvert
pendant environ un quart de minute, jusque-là on ne voit qu'un
mélange boueux d'écaillés contourné^ que Ton reconnaît , par
leur forme , provenir des tubes.
Dans la première chaudière les coudes étaient boulonnés
directement aux tubes , et , lorsque Ton voulait réparer un tube
ou le remplacer, on devait enlever lout(^ une série verticale,
inconvénient très-grand si l'on réfiécliit ù la diiliculté de des-
serrer des boulons que le feu a rouilles. Aujourd'hui , on
emploie une nouvelle forme de coudes qui permet d'enlever
aisément n'importe quel tube sans touclier aux autres. Les
figures 4, 5 et 7 donnent la disposition de ces coudes. Les tubes
se terminent, comme on le voit, par des bourrelets qui viennent
s emboiier dans les coudes et le joint est serré par un boulon H
Digrtized by Google
m AKTS MÊCA.MULtS.
taraudé dans la traverso N ol recevant un écrou au-dessus du
coude. Le pnssag^e dans ce dernier csl pratiqué h côté du boulon
qui, ainsi, n'entrave pas le courant d'eau et de vapeur.
Le coude n'est jtas soumis à racliou du feu ; une pla(iue de
fonte, qui sert en même temps de s'ij^fiort pour les tubes, les
protège. Cette plaque de tôle s'appuie sur les murs du foyer ou
est suspendue à une poutre fio-
La ï\'^. f) montre le mode d'assemblage des tubes aux con-
duites princii)ales V , T et G, R. Il se fait é{;alenient au moyen
de collets qui s'emboîtent dans les conduites et qui sont serrés
par un boulon. Des soupapes permeUent d'iiUerrompre la com-
munication eniie le réservoir el les tubes à remplacer, et, dans
le cas où l'on fait usage de Teau fournie par un condenseur par
sui'face , on peut arrêter les perles qui se produiraient si l'un
des tubes venait à brûler.
Dans celle chaudière, la {.^t'-néraliou de la vapeur à liante
pression se fait avec plus de st curité que celle de la vapeur à
basse pression dans les cliaudi( res ordinaires. La consiructiou
même écarle tout danger, car le réservoir G , qui seul renferme
une quantité d'eau el de vapeur sutlisante pour produire des
accidents eu cas d'explosion, est d'une construction simple,
éloigné du feu et soustrait aux alternatives de contraction et de
dilatation , ainsi qu'à un surchauffement trop grand , causes
ordinaires des explosioDs. Il n'y a que les tubes qui soient exposés
à raetion directe du feu : or, qu'un tnbc vienne à crever, le plus
grand dégât ({ui puisse en résulter est que le foyer soit inwdé et
le feu éteint. Gela est arrivé plus d*une fois, et chaque fois on
ne 6*en est aperçu qu'k l*allure de la machine qui se ralentissait
graduellement par manque de vapeur. Tout le monde reconnaît
aujourd'hui les avantages des hautes pressions ; mais on ne
pourra les apprécier à leur juste valeur que lorsque l'on aura
une chaudière capable de les fournir aveo sécurité et permettant,
par le surchauffement de la vapeur, d'employer de grandes
détentes. IjCS anciennes chaudières n*étaient pas dans de telles
conditions. Celle de M. Benson les remplit parfaitement.
Ce qui la caractérise est la pompe foulante qui entretient un
courant constant et régulier de Feau dans le Jeu de tubes qui
Dlgrtized by Google
ARTS JIÊGAMlQUi£$.
forme la surface de chauffe. Cette circulation mécanique est
nécessaire pour réaliser le maximum de pression avec le mini*
mum de matière. Sans elle la vaporisation serait trop rapide,
le courant imparfait ou empècbé ,et les tubes inférieurs se brâ*
leraient. D'ailleurs Tappareil foulant est si simple que toute
objection à son emploi tombe par cela même. Durant les dix
mois que la chaudière a fonctionné , la pompe n'a pas exigé la
moindre réparation, excepté par suite de circonstances indé*
pendantes de sa consiruction. Ainsi par la rigueur des der-
niers froids, Teau s'est congelée dans la pompe qui s'est brisée.
Au premier instant où l'on allume le feu , la circulation est
inutile; on attend donc quelques minutes afin qu'il se forme un
peu de vapeur et il n'en faut que fort peu et à une très-faible
pression pour mettre la pompe en marche.
Un autre avantage pratique très-précieux de cette chaudière
est la facilité de la déplacer. Le réservoir qui en forme la partie
la plus lourde n'a pas lo dixième dns dimensions des chaudières
ordinaires de même force ; et les tubes peuvent s'empaqueter.
Ces réductions de poids et de volume !a rendent précieuse
surtout pour les navires. Son prix dépasse de fort peu celui des
chaudières cylindriques ordinaires , pour une force supérieure
à 25 chevaux. Comparativement, une petite chaudière semblable
coûte beaucoup plus qu'une i^rande , car elle exige toujours une
pompe, et une petite potn['e ciHlte h peu près autant (ju'uue
grande. Dans ce parallèle nous supposons aussi que les deux
chaudières ne doivent fournir (pie des ])ressions de 55 à 50 livres
par pouce carré (2 à 4 atniosphci es ); mais It s pressions les plus
propres à faire ressortir les avantaj^es de la nouvelle chaudière
varient entre 100 et 150 livres (G k 10 atmosphères) , et il faut
ajouter que la vapeur étant surchaulTée permet l'emploi d'une
grande détente. Sous ce point de vue, le prix de la nouvelle
chaudière est de beaucoup inférieur h celui des aacioune». En
tout cas, le transport et les ma* uuiieries sont beaucoup moins
coûteux. L'épaisseur des tubes est en moyenne de 1/8 de pouce
et leur surface entière agit comme surface de chauffe. On
comprend facilement quelle réduction de poids cela amène,
quand on remarque que l'épaisseur des autres chaudières est
Digrtized by Google
ARTS NÉCAMÛUKS.
de 3/8 à i'2 pouce. Quant aux chaudières marines acluellrs,
elles sont beaucoup plus chères que la nôtre. Enfin , la facilité
des réparations est un avantage décisif.
Bien que Teau et la vapeur arrivent mélangées dans le réser-
voir» leur séparation s'effectue parfaitement, on n'a jamais
remarqué que l'eau fat entraînée par la vapeur dans le cylindre.
Pour mettre au jour cette séparation, on a placé des robinets
sur les faces supérieure et inférieure du conduit G , qui relie
les tubes et le réservoir; quand on les ouvrait , l'une donnait
invariablement de la vapeur pure , l'autre de l'eau pure. El ces
Jets de mélange d'eaii Pt de vapeur qui se d(''<-larent dans les
chaudières exposées dii-eoieinent au feu sont , en réalité ,
empêchés dans la cliaudiî'i-e de Bensou, vu que le réservoir (jui
fournit la vapeur n'est pas suu!Tiis n Tactiou d'un foyer, el que»
par suite, l'eau y est tranquille. D'ailleurs , on a eu soin de sur-
chauffer la vapeur, sans qu'il en coûte la moindre dépense nou-
velle de combustible. Avant de se n>ndre h la machine, elle
passe par le tuv;iu h , qui la distribue dans une sério de tubfsS,
absolument >';uil)lablps à ceux de la chaudière ei qui se réu-
nissent aaus la conduite T , tuyau d'admission d»» la machine.
Le menu du Slaflbrdshire a donné 5 1/2 livres de vapeur par
livi"e de combustible , sans que le réservoir el le conduit de
vapeur aient été protégés jiar des enveloppes. — Le feu à peine
allumé, la vapeur se forme : au bout de vingl-cinq minutes, elle
a acquis la pression de lu iiucs et la pompe commence ù mar-
cher ; 10 minutes aj)rès , la pression s'élève ù 35 livres el la
niaLliiue peut se mettre en train; enliu , après dix autres
minuics, c'est-à-dire trois (juaris d'heure après la mise en feu ,
la machine fait mouvoir tous les aiipareils de la fabriqiu\
L'expérience s'est faite avec les 7/10 des tubes seulement, ou
460 pieds carrés de surface de chauffe.
Aux heures de chômage pendant la journée, on ferme le
modérateur , on ouvre les portes du foyer , on recouvre le feu
de menu et de cendres, et on laisse marcher la pompe avec le
plus de lenteur possible. La vaporisation s*arrèf6 et les tubes
sont à Tabri d*un coup de feu. Cinq ou dix minutes avant de
remettre la machine en train, on remue le f^u , on le découvre,
Digrtized by Google
ATftS HÊCASIOUfiS.
on le charge de chai boiis fiais, ft ce temps snfïil iiour fournir
de nouveau de la vapeur à la picbbiuu yuuIuo, im-nio pour une
madiiiiede soixante chevaux. Dix mois dr j)ralique oui jiniuvé
que la pr^^ssio^i se maiii'it'iii sans vai'iatiori plus grande (juo
10 à la livres, lorsque la machine fait tout son travail ot que la
pression îi la chaudière est de 40 à 55 livres. La faible capa-
cité de la chambre de vapeur ne permet pas ici de maintenir
la même oniformité de pression que dans les autres chaudières ;
mais, pratiquement, les difTérences de pression sont trop petites
poar être prises en sérieuse considération.
On a toutefois ajouté un régulateur pour empêcher la pression
de dépasser certaines limites (fig. 9). Il consiste en une sou-
pape U à double siège dont la tige se termine par un piston V
delamt^mc sui tuce que le s'ié^e inférieur. Le piston repose sur
uu ressort en spiraln (pii lient la soupape ouverte. Pour passer
de la clian<iirTe U la nuniiinp par le tuyau W, la vapeur doit
iravtrser les deux sié^^es de la soupape; dans sou passage elle
presse contre la face supérieure du piston V, tend le ressor t et
fermo vn partie la soupape quand la pression approche de la
limite; la vapeur est donc étranç^l''e par son excès même do
pression. Le ressort est calculé de façon k maintenir la soupape
«MDplètement ouverte tant que la pression n'approche pas de sa
linite. En outre, le ressort repose sur un chapeau cylindrique X
#mni verticalement et supporté par le bras du levier à contre-
Pt^ds Y ajusté de façon à équilibrer la pression limite sur le
pittoD. Cette pression dépassée^ le levier s'abaisse et la soupape
seferme ooiièrement. Pour toule garantie , on a placé une sou-
pjpede si\reté Z au-dessus du modtiaieur. La soupape est
coniimielleineul eii mouvemenl. Aussi la pression au cylindre
''Si à lui t lien de chose pr^s constante. Dans le cas où l'on vou-
'Irîjii faire marcher avec la même c)rcîu(li«>e deux ninehines,
l'une à haute, l'autre à basse pression, celte soupape niodéra-
irice serait d'un excellent usaj^c pour régler la limite de la
pn»6ioa dans la machine à btsse pression.
V. DWELS.
(The Sieciianic'8 Magazine.)
PmCHUTE A FEIGTION
POUB
CâG£S DëS mines, MONTE-GHAIIGES, £TG
Le Bvlletin de la Société de Hudiistrie minérale de St-Élienae
a publié ea 1859 une notice sur divers systèmes de parachutes
employés en Angleterre , en Belgique et en Franoe-, par
M. Baare , ingénieur des houillères de Janon , de Reveux et
de Combérigol.
Pour traiter son sujet , Fauteur a entrepris diflTérents voyages
en Angleterre* en Belgique et en France; il a observé un grand
nombre de parachutes établis dans les divers centres houiUers
et recueilli sur les lieux les renseignements les plus certains
sur leur mode d'action et sur les résultais qu'ils avaient déjà
donnés.
Son travail témoigne du soin remarquable qu'il a mis à s'en-
tourer (ie tous les nioyeiis !i«'re8saires pour juger avec impar-
tialité cette imporlaïJte question d'exploitation et d'humanité
et pour établir une critique sérieuse des divers appareils qu'il
a eu sous les veux.
Vingt- huit parachutes sont successivement passés en revue
par Fauteur ; il énumère les avantages et les inconvénients de
chacun d*eux, et k la fin de son travail il se résume comme suit:
« Aucun des nombreux appareils que nous venons de passer
» en revue ne nous parait encore avoir atteint toute la perfec-
»tion désirable. Les parachulea qui agissent avec le plus
» d*ei!lcaeité ont le défaut de produire des chocs intenses , de
» tendre à écarier violemment les guides et par suite d'exiger
n une installation d'une très-grande solidité.
Digitized by Google
PARACHUTE A FRICTION. 247
• L68 autres mécanismes qui fatiguent beaucoup moins les
9 guides, pnisqu*ils exercent des efforts opposés sur les faces
• latérales , prcseuleal à kur tour des iucûiivémenu d am uuUe
» espèce.
i Leur organisation plus compliquée rend leur jeu moins sûr,
s soit parce que Tentrelien est plus difficile , soit parce (lue les
» frottements sont plus grands , soit enfin parce que les res*
1 sorts ont une action moins directe.
• £n outre, ce genre de parachute est plus pesant et a le ton
B d*oocuper trop de place dans les puits d'une i^ible section. »
Ces conclusions me donnèrent Vidée de rechercher un para*
duile qui pût écfaspper à quelques-uns de ces reproches et Je
ftis asses heureux pour trouver une combinaison , qui , si elle ne
rénnit pas encore tout ce que Ton peut exiger, écarte du moins
la presque totalité des reproches adressés aux autres parachutes.
Je me suis surtout pi'oposé d'exclure le premie» inconvénient
reproché par M. Baure aux parachutes qu'il considère jusqu'ici
comme les plus eflicaces, savoir : Les chocs intenses que produi"
seul ces appareils.
Longtemps avant la lecture de la notice de M. Baure, je
m'étais dit qu'en certains cas il devait se produire dans l'arrêt
instantané par les paraclmtcs existants des chocs tellement
violents, qu*il me semblait diflicile,poor ne pas dire impossible,
de leur opposer une résistance efficace et surtout de vouloir
prendre le point d^^ppui de cette résistance sur les guides de
la cage. Se fitit-on une idée du choc énorme qui se produirait
si Ton voulait arrêter inHantanément ou à peu prte une cage
de4000 kil. descendant avec une vitesse qui peut aller jusqu'il
trois mètres par seconde et de la force vive qu'il faudrait
amortir en si iicu de temps!
Je clirrdKiis donc un moyen de détruire les chocs, non pas
insiauiaiiémeni,mais prutji essivcnient, c'esl-à-dirc au bout d'un
certain temps qui, sans être trt's-long, h\l toutefois suftisant
pour ne pas faire éprouver aux guides des cliocs destructeurs.
M. Dubar avait déjà cherché à anéantir en grande i)artie la
force vive du poids descendant par l'emploi de matelas éias^
tiques en liège ou en gutta-percha ; et d'autres après lui avaient
Digitized by Google
2i8 l'AllACHl TE A FHIGTIOM.
cherché à résoudre le probU nT^ par des moyens analogues. Je
crois plus simple de chercher à produire l'arrêt par un frolle-
mciit assez gi-and pour retenir le poids de la cago chargée et
même plus, mais trop faible pour vaincre instantanément la
force vive dans le cas de grands chocs : le prob!?ran se réduit
alors h trouver nn frcîn rnp.nhlc de ri^leiiir un poids déterminé
et d'absorber insoiisiblemoiil une •i;randn forcf vivp.
Le frot[i'ment de doux surfilées platies pourrait sutlii'e pour
des cn^'os lé^rTPs ; mais pour dos cu^'os de 1.000 kil. il ne laul
pas y son;,'or. P'uir arrêter un toi poids, il faudrait exercer une
pression tellement grande que rinstallation la plus solide des
guides n'y résisterait pas. La preî^sicni « tant limitée , il faut
donrior au cor'fTirient de frotteniont un multiplicateur aulro ipio
la prosi-ion. Lo coin étant l'oi-^iano mécnnlque dans lequel il so
fait le plus de perte do force par froitomoiit, fournit un multi-
plicateur pour ainsi dire illimité du rot'niciont de frotlouiout.
On sait que si doux surfaces planes sont en contart , il faut un
certain effort pour {«roduire le glissement de 1 iino de ces sur-
faces .sur Taulrc ; mais que si ces deux S'.u'faivs , au lieu d'Atre
planes, s'embuîienl en forme de coin , il faudra , puur produire
le glissement dans lo son de la tranche du coiu, toutes les
autres conditions ôiaut du reste les mômes, le même effort que
pour protluire lo glissement do doux surfaces planes niuluplié
par Jin rr-rlain coollicionl dépoudunt de l'angle du coin , et
d'autant plus grand que cet angle sera plus petit, ou, en d'autres
termes, qu'il existera un rapport plus grand entre la hauteur et
la demie base du triangle formant coin.
Ainsi, pour faire glisser horizontalement une pièce de fer de
800 kiL à surface plane sur une autre pièce de fer plane, il faut
nn effort de $tM) x 0,138 — 69 kilog. ; mais si , au lieu d*ètre
plane, ces pièces B*embottent en forme de coin, ayant kla
Iranche un angle de dix degrés, il faudra, pour faire glisser la
pièce de 500 Kilog. , un effort de :
500 X 0,138 X 11,45 790 kilog.
Le multiplicateur li,45 est le rapport de la hauteur k la
d emphase du triangle Isocèle ftilsant coin, et ce multiplica-
teur est d*atitant plus grand que Tangle de la tranche est plus
Digrtized by Google
PARACHUTE \ FniCTiOS. 249
peliL Or, on peut rendre l'angle à la tranche aassi petit que
l'on veut , parce que les laces latérales seules donnant le résul-
tat précité, on peut tronriiic r le coin sans changer ce résultat,
le trouvé donc dans remploi du coin un frottement assez grand
pour produire ran C t do très-grandes charjjes avec une faible
pression ; de m l'idée de donner aux guides la section d'un
coin tronqué , et de faire prendre sur ces guides , par un méca-
nisme convenable , des grilfes également cunéiformes.
Le principe étant trouvé, le problème est résolu : il ne reste
pins qu'à construire.
Je fis d'abord un petit modèle de la plus grande simplicité,
et celui-ci donna des résultats tels que dps hommes, doiiî la
pnrolc fnit loi en matière d'exploitation des mines, voulurent
bini mVncKurn^'or de loiir npprrihîitioii nt exprimèrent le désir
de voir bientôt une applicaiioii ou '^nmd.
Au mois de jnin 1861 , M. Trnsonsipr iiioiura le polit modèle
dan< ï^oii cours à l'Krolo (Us miii-'S aîiiiL'Xi'c à rUniver.siîé de
Lît'i,''' ' '1" '''"i^ l'I"^ lai'd M. Dallemagne , dircrtour- gérant des
hauls-fouriieaux , usines et charbonnairos do Sdessin , ni'auio-
risa à expériraentor le paradiute à IVictioii sur les monte-
charges h balance d'eau des hams-fournenux de Srlcssiii.
Lh les guides étaient iri's-petits et en fer et sous tous les
rapports le jiarachiiie se trouvait dans des coiidiiioiis défavo-
rables : malgré cela il Ibiirtionua de nianirre à faire dresser par
les pcr>oiines présentes le procès-verbal dont on trouvera une
copie ci-après.
La planche 17 représente l'appareil envoyé îi l'Exposition uni-
verselle dft Londres. La figure 1 en est une élévalion ipiaiid la
corde est enti'-re, la fi;^are 2 est le plan coirespoiid;i;it , la
figure 3 est une élévation de l'appareil apii's la rupture delà
corde, au moment où les griffes exercent le maximum de
pression .sur les guides, et montre leur position quand nn choc
violent pourra produire le glissement des griffes sur le.s guides.
I i li^iu e 4 est le plan correspondant , dans lequel une partie
de la cage est coupée , pour montrer le mécanisme caché par
elle dans la flgure 2. Enfin , la flgurc 6 représente ie même
appareil en projection axonométrique « et la figure 8 reproduit
le mécanisme de ce dessin à une échelle double*
8S0 PARACHUTE A FRiaiO.N.
Par co fini a 6lù dit, il sera facile dn faire , par rinspeclion
des dessins, Ufi6 idée de Tappareil et de saisir son mode
d'action.
Deux longerons en bois ou en fer A A ayant la section d'un
coin tronqué servent de {^aiides à ]a cage, qui porte à cet etfet
deux ])atins BB à la partie supérieure et deux autres B'B' à ia
partie inférieure.
Sous le toit de la cat;e, les deux cMés latéraux de celle-ci
sont reliés par deux traverses CC qui portent les centres d oscil-
lation DD de deux leviers EE. Le bras le plus court de ces
leviers se termine en fourche cunéiforme, l'autre est légèrement
plié de côté. Par cette disposition les deux grands bras de levier
peuvent se juxtaposer alors que les doux petits bras de levier se
projettent horizontalement sur une même droite avec les deux
guides. Les deux grands bias de levier sout saisis par une
chape F (jui glisse entre deux guides GO et qui se termine par
une tige à laquelle est atucliee la corde. Les deux leviers étant
ainsi solidaires l'un de l'autre, il ne pourra pas arriver, couiiue
cela a eu lieu pour le parachute Fontaine, que l'une des griffes
fasse prise quand l'autre ne le fait pas. Enfui, entre la chape et
le toit de la cage se trouve un ressort qui tend constamment à
abaisser la chape el par conséquent a ramener les leviers dans
l'horizontalité.
Si donc la corde soulève la cage, le poids de celle-ci com-
prime le ressort et les leviers sont inclinés. Cette inclinaison
el une faible excentricité résultant de ce que les centres d'oscil-
lation des leviers se trouvent plus élevés que les centres de
figures, font que les grîflbs se rapprochent Tune de l'autre
et ont un écart moindre que celui des goides. Hais aussitôt que
la corde ne retient plus la chape , le ressort exerce sur celle-d
son effet , elie s'abaisse et entraîne avec elle les deux leviers. Les
deux fonrclies se relèvent donc, s*écartent et viennent bientôt
s'appuyer sur les guides. Comme les griffes se présentent aux
guides sous un angle, elles serrent avec énergie , et serrent
nécessairement de plus en plus. Pendant ce serrage, il y a
amorlissement do la chute et lorsque les leviers sont devenus
perpendiculaires aux guides, c'est-à-dire lorsque l'écart des
Digitized by Google
pARACHirrE A raicTioN. S$l
griffes esl maximum , ils trouvent un arrêt ioftanchissable dans
la chape qui les maintient. Si à ce moment le choc n*est pas
encore entièrement amorti ou si la chute du câble sur le toit
de la cage en produit un second considérable, les griffes glis-
seront sur les guides; mais dès que les chocs seront amortis,
la cage trouvera un frein insurmontable dans le frottement.
Voyons maintenant si le parachute à fHction résout les objec*
tions que M. Baure adresse aux autres appareils de ce genre.
ProdueUon de chocs intenses. — Il a suffisamment dé*
montré dans le cours de cette notice qu'avant toute chose le
parachute à friction se soustrait à ce reproche.
t* Tendance à écarter vioteaunent tes guides et par suite
nécessité fCvne inmJiUiUon tCune trés-grande sotidité. — Grftce
à la forme de coin donnée aux guides, on peut produire un
très-grand frottement avec une faible pression sur guides,
parce que celle-ci se décompose en deux autres perpendicu-
laires aux côtés de la tranche, et par conséquent pour ainsi dire
opposées l*une à Tautre. La pression sur les guides se trans*
forme en un effort d'écrasement , et celui-ci sera entièrement
équilibré par la seule réaction moléculaire et la tendance à la
Ûexion sera insensible.
df> Orgauisatwn pLns compliquée qiâ rend le jeu de (appareil
moins sllr, — Tout le mécanisme consistant en deux leviers
dont chacun a son axe de rotation , Tappareil est de la plus
grande simplicité et par conséquent de la plus parfaite sécurité.
A** Difficulté d'entretien. — Le parachute à friction se monte
sans le moindre ajustement et n'a que deux axes de rotation;
il n'y a donc pas d'entretien et, de plus, tout l'appareil se trouve
sous In toit de h cage, où il est à l'abri des causes accidentelles
de dérangement.
5** Les frottements sont plus grands. - Les IVnitnmcnts sont
tellement faibles et en si petit nombre qu'on pourra même se
dispenser de ^^raissage.
fJ" Les ressorts ont une action moins directe. — Mon seulement
le parachute à friction n'a qu'un seul ressort qui ne poiirraît
avoir une aclion plus directe puisiju'il agit sur l'exin^niilé du
bras de levier le plus long, taudis que l'autre bras de levier
âÔ2 l'AKACHUTE A FUICIION.
pi^Mluit larrêl, mais aussi Tappareil a^'iiail Irùs-bieii sans
ressort. Les bias de levier portant les fuu relies étant les plus
courts et les moins pesants , ils sont toujours sollicités vers
rtiorizontalité par ceux qui sont plus longs et plus pesants et
qui portent encore le poids de ia cliapc. Le ressort n'est donc
employé ici que pour que le parachute l'onclionue instania-
néinent, atin que la pesanteur ne puisse pas imprimer à la
charge une grande viu^ssc , et que la cage soit fixée avant que
le câble soit abattu sur le toit.
7» Enfin , ce genre de parachute est plus pesant et a le tori
d'occuper trop de pUive dans les puits de fail'le sciiiort.
Je laisserai !n Incleur jugcir si le paracluUe à IVicliou est sujet
à ce : (^[)ioclie , et je m»' coiileuirrai de lïiiie renianiuer com-
bien la siinplicitc de l'appareil doit rendre son application
l'acile et économique.
FftÉnfiRic Nyst,
Ingijjiieur.
pjvcèS'Veriial des expériences faites avec le Paraekuie à Frictim
de M. Frédéric I^tst, ingénieur, aux havtS'foumeaux de
Selessin, près de Liège (Belgique)^
.Nous soussignés, déclarons que le il janvier 1865, il a tiié
fait en noire présence des expériences avec le parachute à
Iriclion do M. Fr. *i('iie Nyst, a|)plitiué sur l'une des cages des
moule-charges à balanee d'eau des hauts-fourneaux de Sclessin,
et ce dans les cundiiioiis suivantes :
Les cages sont en fer, rcclangiilaiies , de un mètre quatre-
vingt cunlimèlres et un mètre quatre Mi. -dix centimètres de
côté et de deux mètres dix cenlimèlres de haut. £llcs pèsent
onze cent cinquante-six kilog. ; elles sont guidées sur les deux
côtés latéraux par de petits rails Brunei en fer, ayant pour
section frottante quarante millim. sur trente-huit millimèt.,
maintenus par des traverses distantes de trois mètres. Sur le
toit de Tuue de ces cages a été établi le parachute à frictioo
Digrtized by Google
PARACHOTB A FRICTION. 953
pesaal cenl-cinquaute kilog. et coiisislaiil on deux Im ins (iont
une exlrémilé se bilurquc en fourche ounéifonue, >en"iia,
a|)i\s rupture de la corde, les cùlés latéraux des j;nideî> et
arrêtant ainsi par rrollt-niciil , au boni d'iui ccit.iin parcours
suffisant pour éviter le clioc (|iic [iroduii-ail un arrcl l)ni.sque.
La cage munie du parachute a élu l'icvée à uau couple de
mètres , puis lâchée brusquement. Aussitôt les grilles ont serré
les guides et, après un parcoure de quinze centimûlres , la cage
est restée suspendue sans choc important.
Le poids total arrêté était de cinq mille kilo^^. Aprl<s inspec-
tion des grilles, guides, etc., nous n'avons constaté aucune
dégradation dans ces organes.
Nous nous sommes fait un plaisir de délivrer à M. Fréd. Ny&t,
ingénieur, le présent procès-verbal , pour qu'il en fosse tel
nsagc qu'il jugera convenable.
Fait à Sclessin, le 27 janvier 1862.
(Signé)
L'adnMainiem'^géraiU de la SocùUé atumym de ScUssiu «
G. ÉLIA8.
Le direcleur-gcvunt (fe la même Société ^
GuiLL. Dallejuacne.
Le directeur des Uimmotn de Scteum ,
WATniBC.
Le ilirecleur des hauta-foiu neaux de Sciemn ,
Él>. PO.NCELEI.
U bcwrgmesêre de ta commune de Jerneppâ-^m^Mettêe «
Arn» DB LA Saulx.
Le diveclciu Uen ateliers et faryes ,
J. J. Closset.
Vingdttieur attaché aux ateliers de Sclessin ,
ÉMILB PROVB.
VOOIS DK CUCINATION.
tAI
H. A. F. ,
IMGililEIlA CIVIL,
La calamine extraite des exploitations qui sont éloifoiées des
usines métallurgiques , est généralement soumise, sur les Hcux
de production, h une calcination plus ou moins soignée dont
le but principal est de concentrer tout le zinc que contient le
minerai , dans un poids de matière considérablement réduit.
£n opérant sur un minerai peu silicaté et dans des fours
convenables, la perte de poids s'élève à environ 33 «/•; le coût
du transport diminue donc dans la même proportion et« en
Espagne , comme cette dépense figure souvent pour une bonne
moitié dans le prix de revient définitif de la calamine livrée
aux usines r on conçoit que les prodocteurs n'aient rien négligé
dans la construction de leurs appareils.
Dans le raidi de TKspagne, MM. de Wissocq et de Oltero ont
introduit des fours de calcinaiion à cuve dont une expérience
de plusieurs auiiées a démontré les excellentes qualités, surtout
pour la calcination de la calamine en blocs.
Moyennant une consommation de 8 îi 9 "'o de charbon , ces
fours, servis par 6 hommes, peuvent livrer eu iieures Jusqu'à
10 tonnes de calamine calcinée.
La production peut être surexcitée , mais elle peut aussi être
retardée et même complètement interrompue pendant une
semaine et plus, sans que cet arrêt Infiue d*one manière IDicheiise
sur la reprise du travail ; c*est là un avantage précieux dans un
Digitized by Google
FOURS OË CALGINÀIION. 255
pays où la dilBcalté des transparu el intermittence des travaux
d'extraction empêchent souvent les. exploitants de foire des
approvisionnements suffisants pour une longue campagne.
Ces foars étant chauffés par la flamme de deux foyers latéraux,
on y perd aussi moins de métal que dans ceux où l'on stratifié
le minerai et le combustible , et les cendres de oe dernior ne
se mélangent pas à la matière utile qui conserve sa pureté
primitive.
Ayant eu à calciner sur place la calamine provenant d'une
exploitation qui ne produisait alors que 5 à 8 tonnes, nous avons
adopté la disposition indiquée planche 16.
Ce four diffîire un peu de ceux dont il vient d'être parlé : il
n'y a qu'un foyer et une porte de sortie pour le minerai ; ces
deux ouvertures sont dii'cctemt'iit opposées; la cuve est réunie
à l'ouvrage par une surface courbe continue; il y a introduction
d'air chaud sous la grille ; et enfui, sauf la voiUc du foyer,
toute la maçonnerie a été composée de moellons de calcaire et
de grès cimentés par de l'argile.
Le dessin qui repr< si nie ces fours fm comprendre la marche
de l'opération; noo> dirons seulement que, pendant les périodes
de calciuation, il est nécessaire de bien fermer ia porte de sortie
du minerai, car, dans le cas contraire, le tirage serait insuffisant.
G«i«tvrill86i.
TOHE XI.
il
NOUVËLLË MÉÏHÛD£
FODB
SliSPfiNDKI LIS TABLES k SlCaUSSIS.
PAl
M, SOSt DB MOXr ASTÉRIO ,
INGÉNIEOH CSPAGHOi.
Nous avons fait ressortir différentes fols llmportanoe de la
préparation mécanique des minerais que Ton soumet aux divers
systèmes de traitement métallurgique , surtout dans notre pays
où la rareté du €oml)ustibIe dans les districts les plus industriels
exige qu*on Téconomlse par tons les moyens possibles. Le plus
efficace et le plus avantageux de tons est la ooncentralion des
schlamms , que Ton débarrasse d'une grande partie de matière
stérile dont la fusion occasionnerait une dépense excessive de
charbon qui peut être appliquée à donner de l'extension au
traitement.
Un atelier de préparation mécanique, qui devrait comprendre
les différents appareils en usage dans d'autres pays, exigerait
un capital d'une certaine importance, non-seulement à cause
de l'absolue nécessité d'une force motrice que peut fournir la
vapeur ou un cours d'eau , m^is parce que le montage de ces
appareils présenterait de sérieuses difficultés dans des localités
où les arts mécaniques ont fait peu de proj^rès, où il y a ^n aude
pénurie d'ouvriers intelligents et oîi Irs bois rlc construction
sont chers et peu abondants. Aussi, (luand un ingénieur est
appelé à monter uu établû»âement de ce genre, doil-il bien étu-
Digitized by Google
MKTALLUUGIË.
257
dîcr les conditions locales, pour aj)plifiuer aux appaieils les
systèmes les plus simples el les plus ecunoiiiiques, pourvu qu'ils
satisfassent d'une faeon complète au but ({u'il se propose.
Nous avons monté récemment à Carihayène deux ateliers de
préparation mécanitiue pour concentrer des minerais de diflTé-
rentes espèces : un .'i la raine liillmina^ pour des minerais de
plomb sulfuré, et Tauire à l'usine £^ pour des carbonates
et des sulfures.
Dans tous les deux, nous avons adopté une nouvelle méthode
de suspension pour les taljles îi secousses, méthode extrême-
ment simple et économique. Nous avons attendu que la pratique
en e lit sanctionné les avantages, avant de la faire connaître;
et aujourd'hui quelle fonctionne avec succès depuis dt>ux ans,
nous croyons, en la publiant, rendre service aux élablissemenls
qui se trouvent dans le cas d'employer la préparation mécanique
pour augmenter la valeur de leurs minerais et mettre à profit
des résidus aussi pauvres que ceux qui s'obtiennent dans ces
contrées, où ils arrivent à peine à 5 pour cent de plomb.
On sait que les tables à secousses employées dans la prépa-
ration mécanique sont sospendues par quatre chaînes de fer,
deoi à la tète et deux au pied ; que les unes et les autres néces-
sitent une puissante armature de bois, ou au moins des pieds
droits d'nne grande épaisseur, convenablement reliés entre eux
par des traverses. Les cludnes de la tète de la table étant
assujetties d*tine manière fixe à cette armature, celles du pied ,
allongées ou raccourcies, tantôt par le moyen de vis à boulon ,
tantôt en les enroulant à une espèce d*arbre, changent à volonté
a position de Tappareil, c*es^'dire permettent qu*il forme
un plan plus ou moins indiné » selon la matière minérale qu*il
s*aglt de concentrer.
On a essayé de simplifier autant que possible cette ebarpentè
à laquelle sont attachées les chaînes , parce que , indépendam-
ment de ce qn^elle se compose toujours de bois de fort équar»
risaage et très-coûteux, elle gène les ouvriers et occupe
inutilement beaucoup de place. Mais nous ne pensons pas qu*on
soit jamais parvenu à la supprimer, non plus que les chaînes
(du moins nous ne Tavons vu dans aucune des coouées indus-
258 MÉTALLURGIE.
trielles que nous avons visitées). Or, c'est cette suppression
qui caractérise le nouveau système que nous avons appliqué
daDs les ateliers meniioiiiiés ci-dessus.
Le but de la suspension des tables étant de leur oommuniquer
une impulsion par laquelle , déviées de leur position primitive,
elles y reviennent en vertu de leur poids , en subissant les
vibrations que la secousse occasionne , on conçoit qu'il est
indifférent de les suspendre avec des chaînes par la partie
supérieure ou de les appuyer sur des essieux convenablement
disposés, dès (jue, dans celle dernière disposition, elles
peuvent recevoir un mouvcmont de va et vient, exactement égal
à celui quelles recpvaicnt par l'ancien système. Or, l'on
parvient ainsi à supprimer les chaînes et les armatures dispen-
dieuses dans un pays où ni le fer travaillé ni les bois de con-
struction ne sont des articles faciles à se procurer.
Ces avantages sont réalisés par ie simple appareil représenté
dans le croquis [)lanclie 16.
La table est suspendue par quatre étricrs en fonte A, deux
de chaque côté, sur deux essieux C dont chacun est porté par
deux barres inclinées B. Ces barres s appuyent à l'autre extré-
mité siii' deux essieux portés par des étriers renversés , fixés
aux longrincs d'un cadre inférieur.
Le demi cercle a, dans lequel les essieux sont pris parles
étriers, se termine par un petit épaulenient ailn d'empêcher
le glissement de ce côté. Les étriers ont leurs pattes i)ercées
d'ouvertures ovales qui reçoivent les traverses servant à les
attacher à la table et au cadre inférieur. Cette forme ovale a été
adoptée pour laisser un peu de jeu aux traverses.
Les barres d*appui B ont leurs extrémités percées de quatre
trous, oe qui permet de lever plus ou moins la tète ou le pied
de la table.
Ce simple mécanisme une fois compris , il est facile de se
rendre compte de sa façon de travailler.
La table reçoit rimpulsion par le moyen d*ttn excentrique qui
la frappe à la tète , et, jouant comme jouent librement les deux
essieux a et c (flg. 3) , elle est lancée en avant à une distance
de 0*,36, en même temps que le l** de ces essieux décritrarcam.
Digitized by Google
MftTAUimfilB.
m
Quand a cessé l*effet de la tovce d'impulsion , la table, en wtu
de son propre poids et de celoi dn minerai qu'elle porte , vient
reprendre sa position première , et , par Teffet de la vitesse
acquise en sens inverse , elle choque contre une traverse fixée
dans le sol parallèlement à sa largeur « et elle est de nouveau
lancée en avant, mais avec moins de force; une seconde
impulsion lui communique les mêmes vibrations , et Ton con*
tinue ainsi d*une manière normale.
Ces mouvements sont extraordinairement favorisés par la
position Inclinée de la barre qui unit chaque paire d*étrlers,
barra qui s'écarte de 0^,S3 de la verticale.
Celte simplification d'un des appareils les plus difficiles à
manier dans la préparation mécanique des minerais, en per-
mettant de réaliser une économie importante dans sa construc-
tion, débarrasse Tatelier des supports toqjours gênants de
Tancien système , et diminue considérablement les Ms d'en-
tretien et de réparation.
Les ubles de Tatelier de la mine BUIiaiina sont manœuvrées
par des garçons de iO à 12 ans, et c'est encore là un point qui
les recommande à l'intérêt des industriels. Et c'est dans le seul
but de leur être utile que nous avons cm devoir fàire con*
naître ce nouveau système dont la simplicité forme le prin-
cipal mérite.
Nous nous réservons de publier plus tard divers détails ,
et peut-être la description compl&te de cet établissement qui,
par les résultats obtenus jusqu'à ce jour, me parait être à la
hauteur des principaux établissements du même genre è
l'étranger.
A. F. Fbiiou.
(Extrait de la Rsvista Iftnm , tome XIII , numéro 281 . )
NOTICE
sua LA
riBRICATlON BES fi41LS D ACIER
BT US
PLAQUES D*A&MURS,
m
M» KIBXt BÈtntM*
On sait que dans In but d'nn fomenter la dnpcté et la résistance
de la surface portante des rails, on a rc^cours généralement à
l'un ou l'autre de ces deux procédés , consistant, le premier h
introduire dans le paquet du rail une barre d'acier destinéo
à en former la tète , et le second à tremper la partie supérieuro
du rail, apr^s que celuiHSi a été fiibriqné de la mani^ ordi-
naire. Ces dem procédés remplissent le bm jusqu'à un eertain
point • malsancun Û^xm n*angmente la résistance du fer dans
tout le corps dn rait et n^mptehe le laminage dû à ia sondnra
imparfaite des barres composant le paquet. Aussi , bien qu'on
admette que la durée du rail soit prolongée par ces moyens ,
on ne connaît pourtant encore aucune donnée certaine à ce
sujet. Au contraire , le procédé de M. Bessemer pour convertir
les fontes, soit en fer malléable, soit en acier, fournit un
produit pur , liomogbne , dure et tenace , admirablement propre
à la fabrication des rails; et quoique le prix de revient de ces
rails soit relativement phis élevé, on peut croire que, dans
certains cas, par exemple pour des croisements de voies et
dans le voisinage d*importantcs stations, il y a avantage à les
Digitized by Google
snbslituer aux rails en fer. On obtient ces rails on laniin^ïnt des
barres d*ader d'une grandeur suffisante. Ainsi pour un rail
de8",48 delong, pesant 31^,3S par0»,9, on coule un lingot
d0 Û*,76 de long , dont la section carrée a 0'»,23 de côté, qu'on
éliaiilfo et qu'on réduit au marteau à une section dYquarrissage
de 0",1S de côté et une tongneiir de i^.Sâ , et qu'ensuite on
lamine de la manière ordinaire. La ûbrieaiion des rails longs
ne prâiente pas plus de difficultés goe celle des rails courts;
quani à la fiieilitô de la fitbrieation, le nou?eau procédé offire
encore certains avantages sur le procédé ordinaire par le paquet.
Les rails Bessemer remportent sur les rails ordinaires en ce
qu'ils ne s*écrasent pas sons le poids des charges qu'ils ont à
porter; leur tenadté et leur ductilité ont été démontrées par
des échantillons de courte longueur qu'on avait destiné à des
rsils pesants, et qu'on avait tordus et pliés d^une manière
extraordinaire, sans la moindre apparence de firactnre. La force
de résistance à la traction de ces rails a été trouvée de plus de
<M tonnes par pouce carré. Les rails d*acier fondu n*ont pas été
reçus comme une nouveauté, car rétablissement sidérurgique
Efabw Vale en avait fabriqué, il y a plnsieurs années, quelques-
uns qui avaient été placés sur un pont situé près de la station
de Derby, ott ils se trouvent encore en bon état. Hais ces rails
ayant été faits de barres coulées d'après l'anden procédé , le
prix de revient en fut si élevé qu'il empécba leur adoption
générale. Toutefois, ils prouvèrent le grand pouvoir de résis-
tance de radar pour cet usage; et actuellement le nouveau
procédé de M. Bessemer met le fabricant en état de produire ù
prix modéré des rails d'une qualité également bonne et qui
promettent de former une voie réellement permanente.
Quant h la question des plaques d'armure , il fendrait con-
stater d'une manière dédsive les résultats qui doivent en régler
l'application définitive; mais comme, d'une part, on ne peut
pas engager l'avenir relativement au degré de perfectionnement
qu*atteindra l'artillerie , et que, d'autre part, la solidité des
plaques d'armure n'a pas encore atteint sa dernière limite , on
ne peut actuellement dire lequel des deux engins de guerre
aortte victorieux de la lutte.
S6t MÉTAIXTOCIB.
Toutefois la question générale de rapplicationdcs plaquesd'iai^
mure est plu lot du ressort du coostracteur de navires, tandis
que le nalire de forges ii*a à s*ûccuper qoe de la manière de fabri-
quer la plus grande plaque de fer possible possédant le maximum
de ténacité. Pour produire de grandes masses de fer Jkçonné,
on emploie maintenant deux métbodes, dont la première con-
siste dans le travail au marteau et la seconde dans remploi du
laminoir. Le résultat général du travail au marteau doit être ,
croit-on , de rendre le fer cassant , ce qui est un grand défaut
pour une plaque exposée aux chocs de lourds projectiles lancés
à courte distance. Le procédé employé pour fabriquer de lourdes
plaques avec des riblons et à Taîde du marteau-pilon, ne mérite
pas plus de confiance , parce que • à cause de Itnégalité primi-
tive des matériaux , il est extrêmement dii&cile d'obtenir une
plaque de qualité uniforme. Le travail au laminoir, assure-t-on,
produit une plaque plus tenace et plus uniforme. Dans ce cas ,
la difficulté consiste dans le poids et les dimenstons énormes
des plaques et dans la température excessive à laquelle on doit
les façonner. En général, les dimensions des plaques des fré-
gates blindées sont de S à 6 mètres de long sur <y",76 è t",i6 de
large et d*uoe épaisseur de 0»,il4. Le poids de la plaque varie
donc de 80 à 140 quintaux , 0",07O à 0,t01 étant enlevés sur les
côtés, et 0"»S5 & 0>",d05 à chaque bout après le laminage.
Relativement au déchet, remploi du marteau présente des
avantages sur celui du laminoir.
Le procédé usité pour faire une plaque du poids de 5 tonnes
consiste : à étirer d*abord des barres sur une largeur de 0*,905
et une épaisseur de 0,035 , k les couper ensuite à une longueur
de 0'',76, puis â superposer cinq de ces barres pour les réduire
en une table grossière. Cinq autres sont traités d'une manière
semblable et ces deux tables sont alors soudées et façonnées en
une plaque de 0",038 r'r aisseur, ayant i^'.ÎS. Quatre de ces
tables sont superposées et laminées sur une longueur de 2*" ,44»
une laideur de l^ïSâ et une épais.seur de 0"',063. Enfin quatre
de ces plaques, formant une masse de 2">,.ii de louji, sur
de large, 0", 252 d'épaisseur, sont superposées et passées au
laminoir pour former la plaque entière. Ainsi il y a dans cette
4
Digrtized by Google
MÉTALLURGIE. 363
dernifere plaque de O"",!!-*, 160 épaisseurs de platiues dont
chacune a\ail dans l'origine 0'", 025 d'épaisseur , el est consé-
querament réduite à 1/35 de son épaisseur primitive. Dans
l'ensemble de ces opérations . 1066 îi 112 IR mMres carrés doivont
èiro soudés au moyen du laminoir. 11 n'est donc pas étonnant
que ces plaques présentent parfois des soufflures ei d auti es
défauts qu'il est d'autant plus diiïicile d éviter que les dimûn-
sions et le poids sont plus considérables.
L'opéi riti )ii tiiialr, consistant à souder ((uatre plaques do
de ionj< sur l™/2^ de lartrc et 0,063 d'épaisseur, est trî?s-
diflicile. Pour empêcher les burUs de la table de brûler, et en
môme temps pour achever toute l'opération pendant que le fer
est ù la température voulue , il faut prendre les plus grands
soins» la perte de quelques moments pouvant avoir des effets
funestes. Les quatre plus firandes plaques employées, poui le
dernier laminaj^e sont chauffées dans un four particulier ;
ensuite elles cii boni retirées avec de lourdes chaînes cl placées
sur un truck qui est amené au laminoir au moyen d'une voie
ferrée inclinée de manière lancer l'extrémité du paquet sur
le tablier d'avant du laminoir. Apres avoir pas^é par le lami-
noir , la plaque est reçue sur un plan incliné composé de longs
rouleaux qui tendent à la ramener au laminoir dont le mouve-
ment est en ce moment renversé , et la plaque repasse donc en
sens contraire , et ce mouTement de va-et-vient se répète jus-
qu'à ce qa*oii obtienne Tépaisseur voulue. La plaque est ensuite
enlevée au moyen d'une grue et placée sur une grande table
eu fer fondu. Dans cette position , on roule dessus un cylindre
en fer du poids de 9 tonnes pour enlever les inégalités et les
ilexions laissées par le laminai,'e. Aussitôt que la plaque est
suffisamment refroidie , on la transporte à la machine à planer
qui enlève les inégalités des bords , et Topération est terminée.
MÉMOIRE
SDi ouEL(|ii£S mim mimm m mu,
FKÂD, FIBIiO.
(Quarterly Jamml of the ehmicàl Sodety)*
J*a5 terminé le premier mr'moiro publié dans le XII" vol., p. 8(1)
(hi journal de la Sociéu'' sur quolqiies minéraux flu Chili, ren-
fermant de l'arsenic, du soufre et du cuivre, en jinnonçant que
je m'occupais de l'analyse d'une espî'cc fortement imprégnée de
pyrilo cl qui rontonait du soufre, de l'anlimoine, du cuivre, du
fer et do petites quantités d'argent; malheureusement je n'ai pu
obtenir un échantillon suffisamment pur pour être soumis à
l'analyse: La matiîTe pyrileuso était si intimement mélangée
avec le minéral lui -môme, qu'après avoir consacré beaucoup de
temps à son étude , j'ai reconnu rimpossibilité d^arriver à une
formule cliimiqae. ta découverte de la combinaison Go*S, As S*,
analogue à la belle espèce argentif&re AgS, AsS% rendait ce-
])cndant très-intôressanie celle d'un correspondant Gu*S, SbS"
à la mine d'argent antlmonié noir AgS^SbS*. Mais, ainsi que je
viens de le dire, mes efforts ne (tarent couronnés d*aucnn suc*
cès. On ne connaît également point jusqu'à présent la combi-
naison du sulflde antimonique avec trois équivalents de sulfure
cuivreux, correspondant à la Guyacanite (espèce nouvelle que
j*ai décrite dans le mémoire précité). Celle-ci consiste en un
composé de sulfido arsénique avec trois équivalents de snlfiire
(f) ?oir le tome Vil d* lâ Revu» «iiîverwile, p, iSi,
Digrtized by Google
IfflfteALOGIB. 361
ail?reax. Toniefois , des yecherches ultérieures m*oiit conduit à
la dêteimiiiatioii de plnslenTS espèces remarquables, dODt quel-
«foes-mies , pour B*ètre pas lont-à-fait inconnues dans la science,
m'ont néanmoins para mériter une attention particulière.
Oxyde euiwique* — Il est assez rare de rencontrer dans le
règne minéral la combinaison d*un équivalent de cuivre avec
un équivalent d'oxygène. L'oxyde cuivreux , que l'on trouve si
souvent dans les localités ob abonde le métal à l'état natif,
paraît se transformer entièrement en bicarbonate , soit sous
l'influence de l'air atmosphérique , soit par d'autres causes plus
difficiles à définir , en s*assimilant tout à la fois et l'ox^rgène et
l'acide carbonique.
L'enveloppe terreuse noire dont les masses de cuivre rouge
sont si fréquemment entourées, et que l'on a décrite dans
quelques ouvrages comme étant l'oxyde cuivrique, contient,
autant que l'expérience me permet de raflirnier, une trî;s-grande
proportion de soufre ; et bien qu'on ne puisse pcui-ôlrc la con-
sidérer comme un oxysulfurc i)arfaitoment défini, toujours est-il
qu'on ne peut la regarder comme de l'oxyde cuivrique pur.
Avant que les grandes dt^couvertes , faites h !a fois dans la
vallée du Mi.xsissipi et sur les bords du lac supérieur de l'Amé-
rique seplenlrionale, vinssent révéler l'existence d'une qnantité
comparativement {grande d'oxyde cuivi'ifiue noir , ce minéral
n'avait encore été signalé que dans ies laves du Vésuve. Tout
récemment , on a découvert dans l'extrême Nord du Chili
( h s de lon^'iiude ) des liions do cuivre Irès-étendus , consis-
tanl essentielle ment en oxyde cuivrique associé à du carbonate
calcique, et à un minéral d'un noir brillant qui paraît ôire une
variété de Hornblende. La mine, qui iirésrnte un aspect ter-
reux d'un brun-noirùtre, fait, sous raclion de l acide chlorhy-
<lrique, une eiTervescence tellement vive, quon serait tenté
tout «l aborcl de la ])rendre pour un cai'lionate; mais un examen
plus aiq)rorondi du minéral joint au lait ([u'il siipporle la cha-
leur rouije i>ombre sans éprouver de dimiuulion en poids»
montrent h l'évidence ([u il n'en est pas ainsi : on sait que les
carbonates de cuivre abandonnent presijue instantanément leur
acide carbonique quand on les expose à une forte ciiaicur.
266 MINÉRALOGIE.
Une analyse qualitative de ce minorai a démontré )a présence
de l'oxyde cuivrique , de loxyde ferrique , de l'acide carbo-
nique , de l'oxyde calcique , du chlore , de l'eau ei d'une
substance insoluble dans les acides. L'analyse quaDlilative a
fourni les nomJ)re& suivants :
Cuivre 8Q,34
Oxyde caldqae . . il,6l
Oxjde ferrique . . 7»87
Acide carbonique . 9,38
Chlore 0,S5
Ean ....... 0,tS
Matières insolables. 25,98
90,90
Dans ce minéral « le chlore était associé au cuivre et formait
avec Toxyde de ce métal et Teau un oxydo-chlorure. Quant à
la chaux, comme 11,61 se trouvent saturés par 9,1^ d'acide
et que l'analyse en montre 9,33 , elle devait s'y trouver à Tétat
de carbonate.
La majeure partie du cuivre existe évidemmpnt sous la forme
d'oxyde cuivrique , et la constitution du minéral peut être
exprimée comme suit :
Oxyde cuivrique 42,92
Oxydoclilorure, (3CuO,GuClH-4HO) . 2,89
Carbonate calcique 20,73
Oxyde ferrique 7,87
Matières insolubles 25,83
Perte 0^6
100,00
En faisant abstraction de la matière insoluble de Toxyde
ferrique et du carbonate calcique , nous obtenons :
Oxyde cuivi ique 93,69
Oxydochlorure cuivrique . . 6,31
100,00
Digitized by Google
MINERALOGIE.
967
Sulfate de plomb noir amorphe. — On a trouvé dans une mine
située à quelques licucs Nord-Ouest de Coquimbo une espèce
excessivement curieuse de sulfate plombiqae. Elle était en
grandes masses noires au centre desqudles on remarquait ane
vénale de belle galène grenue. L*aspect terreux du sulfate et
l^absenee de tout éclat métallique ravalent fait rejeter par les
mineurs comme substance stérile. Son poids spécitique indi-
quait cependant qu*elle renfermait essentiellement un composé
d'un des métaux les plus lourds, et Tanalyse a démontré , en
effet, que c'était du sulfate de plomb, coloré par une petite
quantité d^oxyde ferreux. A la température de Tébullition,
Tacide cblorhydrique le décomposait entièrement en formant
une solution d'un vert pftle ; cette couleur était due à la pré-
sence du cMorure ferreux ou plutôt du sulfate ferreux , si tant
est que Tacide sulfurique exist&t dans la liqueur, à Tétat libre;
par le refroidissement, la majeure partie du plomb se déposait
à l*étàt de chlorure. Le poids spécifique de ce minéral était 6,S0,
et 100 grs ont donné :
La galène, qui constituait en quelque sorte le noyau de la
masse , contenait, ainsi que c*est le cas pour la variété saccha-
nrilde, des quantités d'argent appréciables et supérieures de
beaucoup à celles du sulfate extérieur.
Sulfate ferrique basique. — Cette belle espèce minérale a été
décrite dans les traités de minéralogie sous le nom de Fibnh
farrUe* Cependant, comme il parait exister de nombreux sul-
fates, parmi lesquels on peut mentionner lo sulfate biferrique
( Ve* 0', SO*), que Ton cite généralement dans les ouvrages de
chimie , comme étant le seul trouvé à l'élai natif dans l'Amé-
rique méridionale , i! ne sera prul-Mre pan hors de propos de
taire ici la deseription de !a véritable fibroferrilc.
Ce minéral se rencontre en masses bolr\oïiks dont les mo-
dules arrondis sont form.és de libres soyeuses , Innombrables ,
Sulfate plombique .
Oxyde ferreux . .
Argent
96,74
8,36
traces.
99,90
Digrtized by Google
268 HINàBAU>GlB«
divergeant à partir du centre et présentant une teinte d*im vert
pftle doré. .
11 est oonslitué par deux éqnifalents d'acide snlftirique com-
binés à un équivalent d'oxyde ferriquc (Fe* 0% 2 S CM-f 10 11 U)
avec 10 équivalciib d eau.
CatcQlë. Trouvé.
Acido siilfnrîquô . '^?,00 31,94
Oxyde Xerrique . • 3-2, uO 31,89
£an 36,00 35,90
100,00 99,73
Exposé à Tafr pendant qnelqnes semaines « il perd deux^
équivalents d*eau et devient : F*0*, 2S0*4-SH0$ il n*éproave
pins dès lors de diminution en poids , Texposition durftt-elle
même plnsicnrs mois; si on le chanflTe an bain-marie à 9f9* P.
(100*0.), il abandonne 7 équivalents d'eau et le résidu, dont la
formule est 0*, '2 SO'' -1- 3 H 0, exige une température irès-
rh'vre jiour rexpiilsiou des trois (l<*i'iiiers équivalents. Enfin ,
soumis durant plusieurs lieures à une tompéralure comprise
entre 500 et 600" V (260 à 315"> C.) , il laisse dégager toute son
eau et l'ou obtient le sulfate sesquiferrique pur , parfaitement
anliydre.
Calculé. Trouvé.
Oxyde fcrrique • • 50,00 49,87
Acide sulftirique . 50,00 49,98
100,00 99,83
Si Ton fait digérer la fibroferrite dans Tean froide, elle s*y
dissout partiellement et la solution qui contient b la fois du fer
et de l'aeidc snlfuri(iue , accuse an papier de tournesol une
réaction faiblement acide. L'action de l'eau bouillante amèîne
des phénomènes intéressants. Le minéral se décompose à une
lempératnre d'environ 120« F., en donnant une matière amorphe
d'un jaune ocreuK et un sel suluble dont la solution est forte-
ment acide. 10 grains de flbrofei rite furent mis on digestion
dans de l'eau bouillanle, et le résidu qu'on eu retira , séché au
bain-maric à 212° F. , pesait exactement 3 grains; il rendait k
Digitized by Googl
MiiNhKALOGlE. 269
l'analyse 2,100 d'oxyde fcrrique, 0,528 d'acide sulfiirique et
0,368 d'eau, ce qui démontre évidrinmein rexistcncc d'une
combinaison de deux équivalents d'oxyde fcniquc avec un
d'acide sulfurique et trois équivalents d'eau.
Calculé.
Trouvé.
2Fe«0». .
, 70.49
70
SO» . . .
. i7,Gl
17,60
3H0 . .
. 11,90
100,00
99,8tJ
OU SFe'O'.SO' + SHO.
On trouva que l'acide sulfuri(|uc ((iii se trouvait dans la
liqueur liitrée pesait 2,6i0 et l'oxyde ferrique , de sorte
que la perle correspond sensiblement aux sept équivalents
d'eau expulsés à 212^ F. (100 C). L'acide sulluriffue se trouve
évidemment à l'état libre aussi bien qu'en aunbinaison avec
l'oxyde ferrique , comme dans le sulfate ferrique. Ainsi il sem-
blerait que trois é(iuivalenls do librol'erritc se soient décom-
posés en un l'quivab'iit d'un suifate l)asique , un do sulfate
nettlre, deux d'acide sulfurique libre et en eau.
8(Fe»O»,fSO»4-*0HO)==ÎFe«O«,SO*-f-Fe«O5,SSO»-f«HO.
Le produit insoluble (pie nous avons décrit ci-dessus se ren-
contre à Total natif et souvent associé à la fibroferrilo. Il en
résulte que cette dernière se reproduirait cliaquc fois que le
sulfate ferrique neutre et l'acide sulfurique libre viendraient
en contact avec l'oxyde ferrique.et l'eau.
2{Fc5O',3S()^+2SO')-i-3Fe«O*4-5OHO=5(Fe«O%«SO'+10HO)
Un fait assez remarquable c'est que de la combinaison
Fe'0%2 8 0S où deux équivalents d'acide sont unis à un
équivalent de base , il dériverait un composé présentant deux
équivalents de base pour un d'acide.
Bmimonite. — La Bournonite était inconnue dans rAraérique
méridionale, et je crois mômo dans le Nouveau-Monde, lorsque
je la rencontrai, en 1858, dans une mine située près d'Huasco,
dans la partie septentrionale du Gbili.
Digitized by Google
270 1II!I£BAL0U1B.
L'échantillon , qui était cristallisé, avait une densité de 5,80 ;
sa dureté était exprimée par 2,5. Il ressemblait à tous égards à
ceux que Ton trouve dans le Gornwall et dans plusieurs parties
de l'Allemagne.
100 grains ont donné :
Soufre 90,45
Anlimoine. • . . 26,21
Plomb 40,76
Cuivre 12,52
99,94
Un échantillon du Gornwall a fourni :
Soufrn 20,30
Antimoine. . . . 26,30
Plomb 40,80
Cuivre 12,70
ioa,fo
Nous menliorninns en niiin'ral , non-seulement parce qu'il est
le premier de colle e.si/ôcc nue l oii ail rcnconlré en Amérique,
mais aussi parce qu'il nous conduit à présenter (jueliiues obser-
vations relatives à la séparation de rarsenic et de l'antimoine
• d'avec le plomb , le cuivre et d'autres métaux analD^ues.
En 1854, MM. Rivet, Bcu'îaut et Daguin ont publié dans les
Comptes- Rendus un mémoire ués-nitéressant , où ils propo-
saient de séparer l'antimoine , l'ai . enic et le soufre d avec
plusieurs autres éléments , en taisant digérer le minéral dans
une solution cbaude de potasse , ((ui dissolvait au bout de
quelque temps les sulfures d uiscnic et d'aritiinoino , puis en
faisant ensuite passer dans la liqueur un courant de chlore
pour transformer ces éléments en acides suliurique , arsé-
nique et antinionifiue.
Les auteurs attirmcut que ce procédé permet de so[Kirur
entièrement l'antimoine , l'arsenic et le soufre, tiu pluiuh , du
cuivre , etc. , mais dans les différents essais que j'en ai faits , je
u'ai pu obtenir , surtout eu présence de l'amimoiuc , une dé-
Digitized by Google
HI!IÊRALO«IE. S71
composition complète, bien que les minéraux expérimentés
ftusênt amenés à m degré très-fia de division. Dans la plupart
des cas, il se dissolvait une forte proportion d'antimoine et
presque la totalité de Tarsenic, mais on trouvait invariable-
ment de l'anlimoine dans les résidus , même après plusieurs
jODis de digestion. Les hypochlorites alcalins on les terres
alcalines ne donnèrent pas de résultats meilleurs.
LeD'Ang. Streng {Ann, Ch, Pharm., XCII, 41 i, et Ciim.
Cas,. , XII» p. 269) essaya , mais sans succès, dans son analyse
volumétrique du plomb, de décomposer la galène au moyen de
l'hypochlorite calcique. J'ai essayé de même, et sans aucun
résultat , l'acUon de riiypochloriie sodique sur la galène et
plusieurs autres minéraux. Streng cependant parvint k obtenir
le plomb à Tétat de peroxyde en convertissant le sulfure naturel
en sulfate plombique à l'aide de Tacide nitrique très-concen-
tré ; après avoir neutralisé la liqueur par de la potasse , il la
faisait digérer avec de rhypocljlorite calcique à une température
un peu inférieure à 212» F. (iOO« C). Après quelque temps, la
décomposition était complète et la totalité du sulfate plombique
avait passé h l'état de peroxyde. Lorsqu'on traite la bournonite
de la même manière , en substiluaiu seulement le chlorure de
soude à celui de chaux, la solution enlève une quantité notable
d'antimoine , mais on retrouve toujours 2 à 3 7o de ce dernier
dans les résidus.
Le procédé réussit admiral)lemeiit pour les arséniosulfuics
de cuivre ou de ploml). Pour la guyacaniln (3 Cu' S, As S'), par
exemple, on pulvérise finemenl le minei;ii i t ou le fait digérer
dans de l'acide nitrique fumawi, après quoi uu évapore à siccité;
on ajoute aloi s un fort exc^'s d1iyi)oehlorile sodique et on laisse
bouillir le tout pendant vii)r;l iiiinuies environ.
Tout le soufre et l'arsenic passent dans la liqueur et loxyde
CUivrique pur reste non dissout. On oljiient les menus résul-
tats avec les arsénio-sulfurcs de coball et de nickel.
Les solutions les plus concentrées de potasse ou de soude
employées en grand excès et ai(iées d'une (orle élnillilion, sont
impuissantes à décoinijoser complt lemeul les ar.^éniali'S do ces
métaux. Mais si I on tait passer à travers la liqueur aiealine,
lOàlE XI. 18
Digitized by Google
m «IlfâRALOGUI.
préalablement mise en ébullition , un courant de cïilore , ou ,
ce qui est plus simple, si Ton enipluie, pour Tailaque, un liypo-
chlorite , aucune trace d'arsenic ne peut être révélée dans les
oxydes qui forment îe n'sidu.
Sulfure double de cuime et de plomb. — Cette espèce miaé*
raie » qui est très-rare et que j'ai découverte dans une mine
située près du district argentifère d'Arqneros, se compose de
trou» équivalents de sulfure cuivreux unis à un équivalent de
sulfUre plombique ; elle diffère entièrement de la CufrroplombiU
( Cu* S, Pli S) , oiîBinaire aussi du Chili , et que Plallner
analysa il y a quelques années.
1<K) grains du nouveau sulAire double ont donné :
Cuivre . » . . 53,88
Soufire .... 17,69
Plomb. . . . 88,81 Jou8Cu«S,PbS.
99,Z8
Calcolé. Trouvé
3Cu« . . . . 53,34 53,28
4 S 17 J8 17,69
Pb S8,88 28,80
100,00 99,78
Il n'est peut-^ pas inutile de daire connalire que cette
espèce minérale a reçu le nom d*Alisonile^ en llionneurde
M. Robert E. Alison qui , par les opérations métallurgiques
étendues qu'il a effectuées sur cinq points différents de la répu-
blique du Chili , a contribué pour beaucoup dans le dévelop-
pement des richesses aiiiii raies de TAmérique méridionale.
Je ierai observer que le grand miiicialogue am(^ricain Dana , h
qui j'ai envoyé une note succincte sur le minéral en question ,
l'a ))ublié sous le nom d'alisonile dans le supplément à la der-
nière édition de son ouvrage.
L'alisonite vient s ajouter ainsi à la liste des sulfures doubles
qui ont été discutés dans les deux mémoires que j*ai eu Tbon-
neur de faire tianenir à lu Société.
Digitized by Google
HINÉRALOCIE.
m
Uosicler arsénical . .
3. S, As S'
3 Cu' S, As S»
3Cu«S, AsS*
3 Cu> S. Vb S.
« auUiuonical .
6uiiarsonite cuivreux •
Giiyacanile • . . .
Alisonite
M. David Forbcs , à son retour du Chili , a décrit dans le
numéro de (léccmhre 4860 du Phibsophical Magazine , un nou-
vel arsûiiuie de cuivre qu'il a iiouiiné Darwinite (1). Ccsl un
Uobi^aïc arséniure à motlre à la suite de la Domeykite et de
YAlg(Hlonite , doul j'ai enuetenu la Société en 1857.
Domeykite •
Algodonite .
Darwinite .
Gq* As.
Ctt'* As.
Cu" As.
(f ) Cet artiele est npijMliit ei>après.
SOI U tARWINRE.
NOUVËLLË ËSPÉGfi MU^ÉRÂLE DU CHILI,
PAR
DAVID F0RBB8.
Ce minéral , dont un échantillon m'a éli' dciinr comnio étant
do Tarscnic natif, a été rencontré près de Proirero-Grande ,
à quelques milles Sud-Est de Copiapo , où il se présente en
veinules traversant le terrain porphyri tique.
Chs veines paraissent être composées entièrement de ce mi-
néral à un grand état de pureté, mais elles atteignent rarement
une largeur de plus de deux pouces. L'échantillon qui a été
analysé et dont la section est d'environ 1 i/2 pouce, représen-
tait toute la poissanœ d'une pareille veinule. U se composait
du minéral pur , sans gangue ; seulement sa surâce extérieure
était couverte sur les côtés d'oxyde ronge de cuivre, et en cer-
tains points, de taches vertes d'arsénite on d^arséniaie cuivrique.
Sa couleur, son éclat et sa grande pesanteur spécifique
l'avaient d'abord fait prendre pour de l'argent natif, et l'on
avait commencé à exploiter ces veinules, dont les travaux ont
étéabandonnisdi s quelescssais faits à Copiapo permirent d'en
reconnaître la faible teneur en argent. Comme il dégageait des
fumées arsenicales abondantes, on le prit pour de l'arsenic
natif, et l'on peut s*éionner de ce qu'on ne l'ait jamais essayé
au point de vue de sa teneur en cuivre.
Digitized by Google
WNÊRALOCIE. 275
Le minéral massif « sans aucane (race de clivage , se brise
assez facilement ; cependant il ne cède pas aux premiers cou[»
de marteau duiit sa surface garde les empreintes avant qu'il ne
cède : fraclure simple , dureté 3,5.
Éclat métallique; cassure récente d un gris argenté sombre
qui, par l'exposition à l'air, se change i n bronze janne-sale;
panachures métallicfues d'un gris sombre argenté ; 0|>aque.
J.a pesanteur spécifique de trois fragments différents était
de 8,69, 8,67, 8,57 : moyenne, 8,64.
Chauffé en ?ase clos , ce minéral ne se décompose pas , et on
remarqae au plus de faibles traces de fiimée d'acide arsé-
Dieox qne Taction de Tair contenu dans le tabe développe d'tan
côté. Dans an tnbe ouvert, on obtient une ftamée blanche bien
distincte d*acide arsénieux.
A la flamme réductrice du chalmnean snr le cbarbon , il
donne un globule blanc-d'argent , qui , en se refroidissant ,
dégage des fp.mérs arsénicales et prend rapidement une teinte
rouge. A la tlamme oxydante , il dégage des fumées arsénicales
abondantes, et aprrs des transformations sucic^.^ivcs, il finit
par laisser un globule de cuivre métallique, nîTlléahle, maïs
retenant encore un peu d'arsenic. Par la couj)cllation avec du
plomb, ce bouton de cuivre donne un petit globule d'argent:
avec les fondants , il ne présente que les réactions du cuivre.
L'analyse qualitative, par la voie humide, a confirmé ces
résultats et démontré la présence du enivre, de Tarsenic et de
Targent , sans autre matière. On s'occupa particulièrement du
soufre et du fer , mais il ibt impossible d*en reconnaître la pré-
sence. Un édiantillon a donné nne trace de plomb qui n'était
évidemment qu'une impureté accidentelle.
Les analyses qualitatives ont donné les résultats ci-après :
A
C
m
Cuivre .
. 88,35
88,07
88,11
88,02
Argont .
. 0,38
0,24
0,08
0,42
Arsenic.
. 11,27
11,69
11,81
11,56
100,00
100,00
100,00
100,00
S76 IIINÉlULOGtS.
Dans 1 analyse A, on a déterminé l'arsenic au moypn d'un
arséniato ma{?nésico-aramoniquc, séché à Vh. , qu'on avait
obtenu ou fpsaiit dissoudre 11«',01 du minéral dans l'acido,
saturant d'ammoniaque , puis ajoutant en môme temps du
chlorure magnésique et du chlorure ammoniquc. L'argent a
été déterminé par coupollation et le cuivre obtenu par Ift
différence.
Dans analyses B, C et D on a commencé par la détermi-
naiiun de l'argent, et l'ai'scnic a été dosé par différence, après
avoir déterminé le cuivre au moyen du procédé suivant :
On a fait fondre au chalumeau , sur du charbon , 1 à 2 grains
du minéral , avec du verre de borax et un globule d'or pur
posant 3 à 4 grains. La fusion étant compîMe , on a séjiaré le
boulon obtenu du borax adhérent , en le plongeant encore
chaud dans Teau. Ce bonlon, fondu dans un creuset de charbon,
a été soumis îi une bonne flamme oxydante jusqu'à ce qu'il
ne se dégagefit plus de fumées arsenicales et que la teinte verte,
qui caractérise le cuivre pur à Télat de fusion, se déclarât. Tout
l'arsenic étant ainsi éliminé, il restait utï buiUun rongo métal-
lique d'un alliat^e d'or et de cuivre, parfaitement malléable,
dont le poids, diiui:;iH'' de celui du bouton d'or ajouté , corres-
pondait à la quantité de cuivre et d'argent en présence. Dédui-
sant ensuite la quantité proportionnelle d'argent déterminée
par mipellatioa sur un autre échantillon, on avait celle du
cuivre coîUenn dans le minéral.
Celte iiiri[io(lo donne des résultats ti i s-cxacts et peut èire
avanlagciiSdUiejit appliquée à la d»' ici iiiinatioii du cuivre dans
des com|)osés où ce métal se iiouve nu ifint.' à l'arsenic, sans
la pi-ésenre ân mnfre. Le 1er et la gaiiguo n'en altèrent pas
lexai^lilude et on les sépare facilement en scories par la fusion
avec le borax. Dans i'anahse des malnrhitos, d- s oxydes et des
silicates de cuivre, on pt ut facilement aniener le cuivre en
présence à l'étal d'un arséuiuie, pour le détersUoer comme
ci-dessus.
Ces dilVércnies analyses ne bissent aucun doute sur la com-
postiion du minéral, qui peut être représentée par la formule
Cu'*Âs, qui donnera
Digitized by Google
MINÉRALOGIE. 377
Cuivre. • . 88,37
Ânenic . . il, 63
400,00
valeurs qui se rappioclient beaucoup (1o la moyenno des
résultats obtenus par l'analyse et qui donne» en ajoutant au
cuivre la Taible quantité d'argent :
Cuivre. . . 88,41
AnoQic . . H. 59
fOO,00
Il n'est pas sans intérêt do remarquer que, dos trois composés
de enivre et d'arsenic qu'on tronvi' au Cliili , on n'en rencontre
pas deux dans la même locaiitti, bien que tous les trois se
trouvent dans des filons do la même époque iîéolo^^tque. Leur
composition chimique donne :
DoneyUte, Ga'As |
Cuivre . . 71,6i
Arsenic . . 28,36
100,00
Cuivre . . SdM
_i « ( suivre . . î>o,nn
Algodomte, Ca»As | ^^^.^ ^
100,00
• A ( Cuîwe . . 88,37
On a donné au nouveau miiK'i-al le nom de Darwinite en
l'honneur de Darwin , duiu Us recherches géoloj^itpies dans
cotte partie de l'Amérique du Sud sout Uop connuos pour qu*il
soit nécessaire de les rappeler.
Digitized by Google
REVUE
ÉCONOMIQUE, AbiaiMISTIUTIVE ET JUHiUlQUE
DES NINES ET DE U MÉÏiLLDRfilS VfiANOAlSES.
PAR
I.. SIMONIN,
IMG&MIEOK ClfIL DES MIRES.
« Il faiil «(TmiK-liir notre înJiiitric do louir*
1<'» eiilrovr» inlcrtciirru qui In pincrni «]«••
dci coiidilisiii il'iiirerioritët Mjiiurd'kut n«a
rtpIniUlmnt Mnt féoéei |Mr hbo foule 4*
( Eilmh de U Irlirt- do rcniprrciir lVa|o-
léiin m au miiiitlrc d'tut, & Joavior IffiO.
I.
FAIifli: ECONOMIQUE.
Nécessité de l'abaîs^eveiit do pris des tnittsporlB par ta rdditelion des tarib
sur les chemins de fer, la suppression des droits de natigatfoii , l'achève»
nent des voies ferrées , raDdlioration des rivières et canaux. ~ Le traité
de comiuerco et les nsiaes sidérurgiques. Csuses du malaise actuel.
Depuis qu'ont été écrites les mémorables paroles que nous
prenons pour r pi graphe de cet article, et qol resteront noire
devise en malièro d'industrie minière et mf^tallurgiquc ; depuis
que le chef de TÉlat, prenniit sur lui rapplication de OiCsures
lilx-ralps, a proclamé rafl>auchisseinf»nt de l'iiuUisiric et conclu
avec rAiigletono le traité de commerce (jne loul le monde
connaît, une partie des promesses économiques comprises
Digitized by Google
REVliE ÉCONOMIQUE» ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE. 279
dans le programme impérial ont été réalisées, surtout en ce
qui concerne l'économie des iransporls.
La construction de vingi-dcux nouvelles lignes de chemins de
fera été décrétée comme étant d'uiilité publique, quelques-uns
des canaux appartenant à des Compagnies ont été racliefr^^, et
un décret a réduit les droits de navigation sur tous les canaux
de l'État.
Il faut mainienanl compléter les dérisions déj^i prises et
achever, au point de vue du bas prix et de la facilité des
transports sur un point quelconque de Tempire , ce qui a été
si heureusement commencé.
N oublions pas que noire industrie française n'est pas encore
compiùtemenl atVranchie de toutes les entraves intérieures ([ui
la î»lacent dans des conditions d'infériorité, et que nos exploi-
tations , pour continuer à employer les termes de la lettre que
nous avons citée, sont toujours gênées par une foule de régie*
menls restrictifs.
Des ingénieurs bien connus, dont le nom a plus d'autorité que
le nôtre , se sont déjà fait entendre pour réclamer le complé-
ment du programme impérial , et leur demande a surtout porté
sur Tamélioration de nos voies de communication intérieure.
Au point de vue économique , c'est là que gît en effet presque
tout le mal. Nous ne sommes ni moins intelligents ni moins
pratiques que nos voisins les Anglais, nos houillères ne sont
pas plus mal exploitées que les leurs, nos hauts-fourneaux, nos
forges ne sont [)as moins bien installés que les usines similaires
de la Grande-Dreiagne. S'il fallait même donner la préférence à
l'un des deux pays, nul doute (jue la France ne remporlAt la
palme au double point de vue de l'habile disposition des usines
et du bon aménagement des travaux souterrains : c'est là du
moins une opinion que partagent tous les ingénieurs qui ont
visité l'Angleterre. Mais les Anglais gardent sur nous deux
avantages : l'un (juc la nature leur a donné et que nous ne
saurions leur ravir : c'est celui de l'heureuse allure et de la
merveilleuse richesse de leui s bassins houillers. Les mines y
sont toutes exploitables à peu de frais, le charbon ne s'y ren-
contre pas k une grande profondeur, ie.toit est solide et, partant.
9BÙ ftVfVE ÉCONOMIQUE,
los dépensas de boisage presque nulles. Enfin , le combustible
e>l compaclc ei la quantité de gms pi tHluito par le dépilage
relativement plus forto que dans nos mines Irancaiscs.
Le second avantage qni distingue les houillères de la Grande-
Bretagne est celui de leur situation topo^aphique qui est aussi
tout exceptionnelle. Les doux principaux des bassins anglais ,
celui du roniléde Newcastle fl celui du pays do Gaîles, forment
une bande allongée bordée par le rivai^je do la mer. Les ports
d'embarquement, les canaux, les rivières et les fleuves navi-
gables sont voisins des mines, et de ces points part le combus-
tible transporte en tons licuK au jdus bas prix. De Sunderland,
de Caidiff, le charbon anglais que no consouHuent pas 1rs
usines indi^î^^e8 est expédié à li avers lo monde cniior; il se
présente sur nos rivages; il vient , remontant tous nos fleuves
navigables, faire conçu rrenre à nos houilles sur nos marchés
inli':rieui-s. Il y a lîi un inconvénient qu'il laut faire cesser à
tout [trix , ei iMiur cela !c seul moyen efllcace est d'améliorer
nos voies de [:aiisport, d'en créer de nouvelles et d'abaisser
partout les tarifs déjà existants. Le système irès-incouiplei en-
core de nos voies de conimui i( niion intérieure place nos mines
et MUS usines dan.^ des conditions d'infériorité réelle , et l'on se
demande si !:i ini aiiére chose h faire, avant d ouvrir notre
industfi ' pour ainsi dire à la libre coneui rem e, n'oilt pas éié
d'or^%iii! er chez nous le bas prix des transports , pour nous
mettre en me^uTe de lutter avec rélranger d'une manière
eflicace et victorieuse.
Les tarifs ponr le transport des houilles par les chemins de
fer ont été abaissés et pourraient l'être encore.
u L'administration , disait l'Exposé de la situation de l'Empire
préi»unlé aux Cliamhros en IStii , tout en pom-suivant le déve-
loppement des voies de 1er, n'a pas perdu de vue une question
à kn[ii' l!e Ifs n'formep commerciales ont donné une importance
toute p,irliciilièr.^ , e'est-<'i-diro l:\ réduriioii des tarifs des rho*-
mins de fer sur les matières les plus 111(1 : -au es ;1 l'agriculture
et îi l'industrie. Il n'est pas besoin d'in-isirr sur les difficultés
que présente ia réalisation d'une mesure qui touche à tant
d'intérêts. Des négociations sont ouvertes à ce sujet avec les
Digitized by Google
ADHtmSTlIATlVB ET JURIDIQITI!. 984
principales corapagnios dos chemins do frr, oi une commission
spéciale a déjà réuni en grande partie les do( iimcnis qui doivent
servir de base aux traités à intervenir entre ces comj)ngniGs
et i*État. On pent espérer que cette question délicate sera pro-
chainement résolue. »
Depuis lors, rien n'a plus transpiré sur ce sujet.
Sur les canaux, les réformes ont marché plus vite et (ics
réductions importantes ont été accordées sur les droits de
navigation , mais l'industrie ne sera complètement satisfaite
qu'autant que ces droits auront entièrement disparu sur les
canaux comme sur les rivières et les parties hautes des lleuve^?;
car les embonchures de nos fîrands conr'^ d eau sont 'lélivrées
de tout di-oil de ce {.^enre. Il en résulte que les houilles ani;laises
qui se présentent :i rentrée de nos fleuves n'ont aucune taxe à
payer f»onr en reiuonter les embouchures, tandis que nos
charbons navigant dans l'intérieur acquittent encore des droits
de navigation qui deviennent considérables pour un tonnage
élevé cl pour un parcours un peu long.
Le gouvernement, en achetant tous les canaux, devrait aussi
faire tous ses efforts pour réorganiser îa batelei'ie en soullranco,
et venu- en aide à cette intéressai) [ ' industrie. On verrait alors
les combustibles, transportés à meilleur marché , accomplir un
plus long parcours et arriver à bien plus bas prix aux usines
qui les reçoivent déjà. Mais les canaux et les chemins de fer
doivent marcher ]iarallîjlemenl sans se faire , comme aujour-
d'hui, une concurrence désastreuse qui a tué la première de
ces industries. A mesure que notre navigation intérieure sera
perfectionnée, il faut aussi que notre réseau ferré soit complété,
dirigé v-^rs les rAcions industrielles, et que les mines et les
usines qu il ne ii ivcrse pas s'y rattachent par des embranche-
ments. C'est de cette façon seulement et jiar celle précédem-
ment indiquée que 1^ prix de'^ matières premières sur les lieux
de consommation sera notableincnt diminué. Au point de vue de
l'exploitation proprement dite, de l'art de l'ingénieur des mines,
on peut dire que tout a été lait. Partout où il y a fin combustihle
on l'exploite et on l'exploite bien. Les iiouillères françaises
peavent certainement servir de modèle aux autres houillères du
283 REVUE ÉCONOHIOinS»
coiUincnt, excepté celles de la Belgique qui marchent du même
pas que les iiùlres vers les limites du progrès. Le seul point
qui nous reste à perfectionner on France, point sur lequel nous
sommes encore on arrière vis-à-vis surtout de l'Angleterre et
de la Belgique» c'est la facilité des communications intérieures
pour la(iuel!e, il faut d'ailleurs le recounaître, notre sol est moins
favorablement disposé que celui des pays déjà cités. Il nous
reste néanmoins beaucoup à faire à ce sujet, et il est temps
qu'on ne voie plus la houille , dont le prix moyen de la tonne
sur le carreau de la mine est on France de i(i fr. , monter que!-
quelois à 30 fr. par le seul effet de transports, c'est-à-dire tripler
de prix en passant soulrmt nt d'un département h un autre.
Les améliorations que reclamn la navigation inlt-neure de la
France doivent donc surtout niijw ler notre attention. Elles sont
nombreuses , et lo comité des houillôres francniscs, par l'organe
de son savant snrn'taire , M. Araédée Durai , faisant ressortir le
nMe important que les rivières et les canaux doivent jouer dans
la vie industrielle du pays, a nettement indiqué dans Tune de
dernières publications (1), It s progrès à réaliser. Nos principaux
fleuves, la Seine, la Loire, le Rhône, plusieurs de nos rivières,
comme la Saône et ITonne , réclament d'importants travaux. El
quand on songe que le lis utile peut-être de nos cours d'eaux,
le Rhône, qui traverse pour ainsi dire doux des plus productifs
de nos bassins houillers, celui du Gard oi celui de la Loire,
a loujo!irs ses embouchures barrées, que la navigation du Uella
est très-dinicilc, qu'elle no peut se faire qu'on certaines saisons
et avec des bateaux d'un l'aible tonnage, et (pronlin les houilles
d'Alais el de St-Étienne prennent la voie Icrrôc, toujoui's beau-
coup plus coûteuse, pour arriver jus(iu'h Marseille, on se i)rend
Î4 réfiéchir tristement sur le pou (pii est fait, et '^nr tout ce qui
reste à faire pour l'amélioration du plus imporlanl de nos
cours d'eau.
Les canaux du Rhône au lihin , de la Bourgogne , le canal laté-
ral à la Loire, ceux d'Orléans, de Roanne , de Briare, du Loing,
(t\ Snrifjatinn inicrieure de la France, Amélioration des riviiret
et dex canaux. Paris 18GI.
Digitized by Google
ADMINISTRATIVE El JURIDIQUE. 283
ceux du Centre, du Nivernais cl du Berry, ceux enfin du Nord
et du Pns de-Calais , nThiiiu ni tous aussi 1rs plus sérieuses
ainélioralio'is, et une urirtie de la navigalion intérieure de la
France, comme le fait observer fort bien M. Bural, n'est plus
au niveau des he^^oins et des nécessités dp l'époque.
« Si Ton VDuhLit, continue l'éminent écrivain, nioitre notre
industrie des transports intérieurs en mesure de lutter avec les
voies qui favorisent les exportations anglaises, la plus grande
partie de nos canaux serait îi refaire....
H Nous n avon? pns pour notre navigation intérieure des pré-
tentions aussi ambitieuses; nos canaux dans les conditions
actuelles de leur construction , avec les améliorations indiquées
pour assurer leur alimentation et leur viabilité, peuvent rendre
les plus grands services, h la seule condition que Ton suppri-
mera toute perception de tarifs et que l'on assurera la naviga-
tion des rivières qu'ils mettent en communication.
» Les exploitants des houillères ont apprécié les mesures
qui ont été prises pour favoriser la navigation intérieure ; mais
ils pensent quMI faut plus encore ; que des problèmes tels que
ceux du maintien de la batelerie sur la Loire et sur le îlliône
doivent être attaqués et résolus par les moyens les i)Ius éner-
giques; enfin, que Tamélioraiion et la libre navigation des
rivières et des canaux sont le complément naturel de la fran-
chise des routes et la conséquence obligée des tarifs élevés
accordés aux compagnies de chemins de fer. it
Espérons que la voix de l'habile ingénieur ne sera pas celle
àe celui qui crie dans le désert , qu'elle sera entendue et qu'il
sera fait droit enfin à de j usies demandes si nettement form ulées.
Le nouveau programme économique annoncé par la lettre
déjà citée de rËmpereur à son ministre d'État ne signale-t-il
pas, du reste, en première ligne l'abaissement général du prix
des transports parmi les moyens de mettre l'industrie nationale
en mesure de soutenir la concurrence étrangère?
« Un des plus grands services à rendre au pays , écrit l'Em-
pereur, est de faciliter le transport des matières de première
nécessité pour Tagricolture et l'industrie. A cet effet, le Ministre
des travaux publics fera exécuter le plus promplement possible
Digitized by Google
i84 RBTOE ÊCOMOIIIQUE,
les voies de communicralion, canaux , routes et chemins de fer »
qui auront siiiioul pour but d'amener la houille ei les engrais
sur les lieux où les besoins de la produciiou les réclament, cl
il s'eflbrceia de réduire les tarifs , en établissant uue juste
concurrence entre les canaux et les cliemins de fer. »
Ce n'est pas d'ailleurs seulement les houillères, c'est aussi
les hauts-i'ounieaux et les forges (ju'iniéresse le bas prix des
transports. Le 1er est aujuui'd hui si indispensable à la richesse
des nations que Ton peut juger avec certitude du degré de
civilisât! (Ml d'un pays par la quantité de ce métal qu'il fabrique
et consomme.
Le fer, comme la houille , doit duiic s'obtenir à bon marché.
Mais ici. comme pour le combustible, on ne peut non plus
passer bous silence les avantages exceptionnels dtjiit jouit la
Grande-Breliigne. Le bas prix, y est le même pour les usinas
comme pour les mines, et la supt'îriorilé de r.Vngleierre est
encore augmentée ]iar le rapprochement trô.s-fréquent sur le
môme gîte du minerai et de la houille vsouvcn! associés avec le
fondant lui-même : de là une extrrme nu)dicilé du prix des
matières pn niit'rrs que l'on ne reneonlre pcut-Mre nulle autre
part. C'est presque devant les usines, souvent uirme au pied
des fourneaux , tpje vii iinent passer les canaux et k s chemins
de 1er, et nous sommes loin en t rance de jouir de tels éléments
de succès. On ne peut nier toutefois que nous nan'ivions sur
ce point h contenir, sinon à repousser lu concurrence étrangère.
Nos usines sont aussi bien installées que les usines anglaises ,
nos minerais sont de meilleure qualité, et comme une partie
de noire fabrication se fait au bois, nos fers sont relalivement
meilleurs que ceux de l'Angleterre et sonl même recherchés par
elle pour certains usages spéciaux. De \h vient inrt'^Tô Vn])-
plicaiion du traité de commerce, nos fontes et nos u;rs < !:l à
peu près conservé leur prix malgré uue plus grande inti rcldi:.
tion du métal an^^lais. Et si dans quchiues-uns de nos départe*
ments uue partie (U' nos esinr>s chôment, si notre production
.se ralentit, il faut peul-ôirc cliercherà ce mal d'autres raisons
<Iiie le traité de commerce. Ln cause, d'ailleurs, en frtt-elle tout
cuticre à ce traité , il faut voir si les résultats heureux qu'il
Digitized by Google
ADMuufiTiurivB inr juiudique. S85
amène sont plus nombreux, et nous croyons que c*est le cas,
que les inconvénients dont il est cause, el alors se consoler
en pensant que beaucoup de bien ne se fiiit pas souvent sans
un peu de mal, et que, comme Ta dit un ministre à la Chambre,
dans un récent débat, toute armée, même victorieuse, traîne
après elle ses traînards et ses blessés.
Uenquète relative au traité de commerce, dans laquelle ont
été entendus nos principaux maîtres de forges , et le voyage
métallurgique entrepris officiellement dans le Royaume-Uni
par deux de nos ingénienrs des mines les plus expérimentés ,
MM. Gruner et Lan , ont à la fols concouru à démontrer que la
France pouvait lutter avec FAngleterre au point de vue de la
Mrication de la fonte et du fer. Les avantages plus grands de
nos voisins sont compensés par la plus grande distance qui les
sépare de nos marchés « et par les droits qui pèsent toi^ours
sur lintrodttction des produits anglais. Sur un seul point notre
infériorité existe encore , e^est sur celui des voies de transport
intérieures. Et ici comme pour nos houilles noua réclamons de
tous nos vœux rentier accomplissement des promesses conte-
nues dans le programme économique de l'Empereur. « Pour
contenir la concurrence étrangère dans de justes limites , il
faut, comme récrivait le ministre des travaux publics, que
radministration vienne résolument en aide à la métallurgie
française, en faisant exécuter avec une infatigable sollicitude
tous les travaux, tontes les voies de communication destinées
à favoriser de la manière la plus économique la production et
la circulation de la houille ou du bois, les transports du mi-
nerai , la fabrication de la fonte et du fer. »
L'application du traité de commerce et le prix encore élevé
des transports intérieurs n*ont pas été la seule cause de la
malheureuse position dans laquelle une partie de nos usines à
fer se sont trouvées en 1861 et se trouvent encore aoJourd*hui.
Si, parmi ces établissements, les uns ont été obligés de sus*
pendre, les autres de diminuer leur travail , si ceux-ci se sont
vus forcés de vendre leurs produits au-dessous du prix de
revient, alors que ceux-là maintenaient les anciens prix de
vente, il ne faut pas accuser de Télat de malaise qui a affecté les
S86 HEVOB ÉCONOlOQUB ,
premiers les conditions économiques nouveltes aujourdlitti
imposées à nos usines sidérurgiques. C'est le passé quil faut
surtout interroger. La production en fonte et en fer avait été
exagérée comme Va fort bien fait observer le MtmUeur des
iniéréu matériels , et le nombre des usines créées en des temps
de prospérité extrême était devenu trop considérable pour la
consommation ordinaire.
En France, Tattente des effets du traité de commerce a
d'abord tenu en suspens et même singulièrement refroidi
acbeieurs et vendeurs » mais dès qu'on s*est aperçu que par
Tapplication du traité les produits étrangers ne faisaient pas
invasion comme on l'avait cru , les prix se sont peu h peu
relevés, et au demeurant on peut espérer que les nouvelles
conditions qui leur sont fiiltes seront beaucoup plus favorables
que défavorables à nos usines ; tout ne tardera pas à se régu-
lariser après le premier effét de réaction qiu i application des
grandes mesures entraîne toujours avec elles, et il faut bien
espérer qu'après un premier moment d'indécision et d'arrêt,
la loi inévitable du progrès reprendra le dessus , et que nos
hautsr-founieaux et forges , plus productifs que jamais , lutteront
vigoureusement avec les usines clrangères rivales par la bonne
qualité de leurs produits.
II.
PARTIE ADMINISTRATIVE.
L'tbonnemttttt tas redennees» ttUlité de It rtdvetio» d« c«t impôt; quel
floit Atro «on emploi.— K^eesaîM de le rémtloii àee eoncessione; eTajUages
qo*eUo prëeente. — Des réfomeeli totro4eira dus nnstnction des de-
nandes en concession de mines et en aQlorisaliond'osioes mélallniisiqoes.
Si la revue générale des principaux faits économiques concer-
ii iMi : s mines cl la mélallurgic IVançaiscs, en 18G1, se rallache
l'h.srnliellemi'nt pour celle promiric luis à la mise en u'uvre
du programme impérial du 5 jauvier 1860, la partie admiuis-
Digitized by Google
ADMIMljiTRAmË £T iURjmQUB. 287
tntive que nous allons traiter va signaler également quelques
améliorations dues surtout à Tapplication de ce programme.
On a va, dans ce qui vient d*ètre dit, tout ce qui a été foit et
tout ce qui reste à faire pour affranchir notre industrie des
entraves intérieures qui la gênent; une foule de règlements
administratif s*opposent aussi à son développement. G*est cette
nouvelle barrière que le gouvernement doit également foire
tomber, car 8*il convient que nous luttions avec TAngleterre ,
il fout nous mettre dans le cas de lutter à armes égales. Déjà
le décret du 30 Juin 1860 a consacré une mesure utile et que
tous les exploitants ont accueillie avec reconnaissance. On sait
k combien de vexations et de plaintes a donné lieu le travail dit
des redevances. Les bases en sont dressées par les ingénieu»
des mines, et il a pour but dUmposer les concessionnaires à 5 */e
du revenu net de leur exploitation. Depuis longtemps, Tabon-
nement à la redevance était partout demandé, maïs en vain.
U n*a pas fallu moins que le programme économique de Tem-
pereur et les réformes qu'il appelait pour que Ton f!t enfin droit
aux justes réclamations des exploitants. En conséquence, à
partir de i86i, Tabonnement à la redevance proportionnelle des
mines a été accordé aux concessionnaires qui en ont fait la
demande, et Ton a pris pour base du chiOVe de Tabonnement le
produit net moyen des deux années antérieures. Le taux ainsi
fixé a été maintenu pour une période de cinq ans.
M. Burat , dont les actives et infatigables publications éditées
par le comité des houillères IVançaises, ont sans nui doute
préparé Tadoption de cette mesure , demandait plus encore et
avec juste raison. Partant de ce fait que rapplicaiion du traité
de commerce avec TAngleterre devait forcément amener l'État
à placer nos établissements sur le pied de franchises égales à
celles dont jouissent nos voisins , le secrétaire du comité des
houillères demandait que la redevance des mines fût abaissée,
comme en Belgique, k9\*U du produit net imposable, ou même
qu'elle fût , comme en Angleterre , complètement supprimée.
Si le Comité des houillères n*a pas encore obtenu gain de
cause sur Tun de ces deux points, on ne saurait nier que
Tadministration a consenti à se montrer enfin traitable et
TOMB XI. 19
388 REVUE ÉCONOMIQUE,
({lie , tout en accordant l'abonoement aux exploitants qui
l'ont demandé , elle a aussi consenti, pour les autres, à établir
Tassiette de cet impdt sur des bases plus équitables que par
le passé.
Aiosi, à partir de Texercioe de 1861, le ministre de l'agricul-
ture du commerce et des travaux publics a prescrit l^adoptioa
des mesures suivantes :
1« Le revenu brut de rexploiiation s'établira non plus d'après
les quantités extraites dans l'année, mais bien d'après les
quantités vr-ndues, sauf à considérer comme vendus les pro-
duits envoyés à grandes distances ou dans des entrepôts où il
serait généralement impossible de les suivre;
Il a également été admis, conformément nu vœu des ex-
ploitants, que l'on prendrait dorénavant, pour calculer le pro-
duit brut, non pns exclusivement les prix sur le carreau de la
mine , mais les prix sur les lieux mêmes où les ventes se serant
opérées, sauf toutefois le cas où il s'agirait de ventes à l'étran-
ger; comme, dans ce cas, il serait impossible de contrôler le
prix de la vente, Ton devra nécessairement s*en référer aux
prix sur le carreau;
3" Enfin , on ce qui regarde certains articles de dépenses que
jusqu'à présent l'on refusait de compter parmi les dépenses de
l'exploitation, il a été décidé que l'on comprendrait à l'avenir
parmi les frais qui doivent être déduits du |)roduit brut, pour
d^Herminer le produit net imposable, les différentes dépenses
ci aprr»s, savoir :
L'établissement ou l'entretien par les concessionnaires des
voies de communication propres fi faciliter des débouchés aux
exploitations, même lorsqu'elles ne feront pas partie intégrante
de la mine;
Les subventions pour 1rs 1 1: inins vicinaux;
Les frais de transport, d'entrepôt et de vente, encore bien
que le lieu où s'opérera la vente ne soit pas relié à la mine par
des voies qui en dépendent immédiatement;
Les jiertes de place , les irais de voyage ;
Les secours donnés aux ouvriers infirmes ou li leurs familles,
suit qu'il s'agisse ou non de secours fournis à raison d'acci-
dents arrivés dans les travaux ;
Digitized by Google
ADMINiSTlUnvB ET iUMDIQUB. $89
Les ré[nuQ(jraiix)os accordées en œruioes occasioas aux
mineurs;
. Les frais des écoles destinées aux enfants des ouvriers ;
Les indemnités tréfoncières , soit en argent , soit en nature ,
que les actes de concession obligent les concessionnaires à
payer aux propriétaires de la surface » en vertu des articles 6
et 42 de la loi da 21 avril 1810.
« Il était difficile, dit M. Petitgand dans le Jounmi des Écono-
mistes t d^aller au-delà , d'apporter plus de modération à la per-
ception des redevances ei de la comprendre plus largement.
Kn effet, on fait figurer dans les dépenses les secours donnés
aux ouvriers, qui se prélèvent d'babitude au moyen d'une
retenue de2 à 5 pour cent, exercée sur le salaire même des
ouvriers; on y ajoute les indemnités tréi'oncières, droit légitime
du propriétaire dépossédé de son soL »
a II n'est pas sans intérêt , écrit encore Thabile praticien auquel
nous empruntons ces lignes, de raj-puler les principes libé-
raux proclamés par la loi des mines du 21 avril 1810, car on
est étonné de voir comment on a pu les méconnaître si long-
temps et en fausser si arbitrairement l'application. »
« S'il est juste, disait )e rapporteur du pi'ojet de loi, le comie
de Girardin , à la tribune législative, que les propriétaires do
mines paient une redevance à TËtat , k litres de propriétaires ,
il est nécessaire, pour Tintérèt général, qu^elle soit extrêmement
modique. Il est reconnu que tout impôt qui pèse sur l'industrie
est beaucoup plus nuisible qu*utilti.
» L'exploitation des mines doit être encouragée , car leurs
productions sont incontestablement une richesse de plus pour
la nation... Il faut donc diriger Tindustrie et les capitaux sur la
fabrication du fer, et pour y parvenir, il faut favoriser l'exploi-
tation du charbon de terre.
» La loi favorise cette exploitation en garantissant qu^elle ne
sera jamais assujettie aux contributions ordinaires et que les
taxes , levées seulement pour couvrir les dépenses de l'admi-
nislralion, seront si peu considérables, quelles ne détourneront
personne de continuer ou d'entreprendre l'cxploitaiion de la
bouille. •
290 RBVOB feCOMOHlQUB,
Ce soiii là de belles paroles que radininislraiiuii , il laui le
recoiiuaiue , avait depuis longtemps iti rducs do vue et que
môme on lui rappelait en vain. On est eiilin revenu aux saines
doctrines; mais il reste encore un pas k faire. L'emi)creur
Napoléon I"» qui aura entre autres gloires celle d'avoir pro-
mulgué la loi des mines de 1810 , dont il a souvent discuté
lui-nu'Mue les principaux articles au milieu de son Conseil
d'Élat, avait en vue , ou vient de le reconnaître , en établissant
l'impôt des redevances, non pas d enrichir le fisc, mais de
couvrir seulement létal de ses déptiiiis en niatiùre d'adminis-
tration des mines. Naiioléon voulait de la sorte faire payer, pour
ainsi dire, aux exploitants les honoraires des ingénieurs du
cor[is impérial dont les conseils sont donnés {gratuitement aux
concessionnaires de mines et aux pro[)riétaires d'usines min^^-
ralurgi<}ues , et les frais des écoles des mines dont les levons
sont gratuites pour les élèves qui les suivent, et qui , pour la
plupart , vont ensuite prêter à l'industrie jn-ivéc le secours de
leurs connaissances spéciales. Il ne faut pas ({ue l'administra-
lion perde de vue ce double but si élevé (lui guidait l'empereur
quand il discutait les articles de la loi des mines se rappoi tanl
aux redevances , il ne faut pas que cet inipùt soit fiscal , mais
bien, suivant les généreuses idées de l'auteur lui-même de la
loi.que les taxes levées sur les exploitants soient seulement des-
tinées à couvrir les dépenses de radniinisiralion, el qu'elles
soient si peu élevées ((u'elles ne déiournenl personne de conti-
nuer uu d'entreprendre une exploitation. îl faut que le suri)lus
de ces taxes soit , connue le voulait rempiereur, distribué en
prêts h l'industrie, cl que les recherches de mines et la créa-
tion d'usines soient ainsi enc<jurngées par l'I'Uat avec les fonds
des industriels cux-môraes. Il faut enfin (jue les mines en
souflVance suiuiU aidées par ces mêmes fonds, (jue l'impôt levé
sur les mines riches s'en aille aux mines pauvres, j>ar une
sorte de flux et de reflux naturel dont personne ne se |il:iindra.
Daub les mines de la Grande-Brelagne , avec lesquelles nous
devons maintenant lullt-r à tout i>rix, le fisc n'a l ien à voir et les
exploitants ne payent aucun inipOt à la Couiunne. Si les mines
sont passibles envers le propriétaire terrien d'une rente souvent
Digitized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIOUE. 2P1
assez t'Iovt'e cl coinnic sous lo nom de royalty , nos princinales
raines df houille , nolammout celles de la I.oire , pnyont <''cr;i1o-
meni ^nix !iropriélaires du sol un droit souv«miI trô:> ou/tcux, dit
de iréloiiris , et sYdevaut jusqu'au \0* et au delà de rextraclion
brute. Celte rente faite dans ce cas au propriétaire consacre ses
droits à la possession du sous-sol ou tréfonds, dont la valeur
était généralement connue et exploitée avant la promu l;:;uion de
la loi dos mines. Sur d'autres points, les droits du propriétaire
de la surface n'ont pas été si bien sauve^'ardés , lo proiM'iélaire
a même été un peu dépossédé, il faut bien le reconnaître, et le
droit illusoire de cinq ^ dix centimes par hectare que la loi lui
accorde a rarement été payé ou réclamé. Ce n'est donc pas sur
ce chapitre (îu'aucune réforme est possible, c'est sur le montant
des redevances payées h l'I-itat, et nous venons de voir que là-
dessus un pas considérable avait déjii été fait. Il en reste un
plus ^M'and à faire, c'est de porter, comme en Belgique, le taux
des redevances à 2 1 % du produit net imposable , si les rede-
vances ne sont pas tout-h-fait supprimées comme en Angleterre.
Une autre cause (}ui, avec l'impôt des redevnnres jusqu'ici
trop élevé ou trop rigoureusement e\ii,'é , nuit sin-nli?Tement
au développement de Vexploitalion des mines en France et
surtout des mines de liouille, c'est la défense faiff pnr l'T.tat de
réunir plusieurs concessions enti'e les mains d'une .s miIo com-
pagnie. La loi du -21 avril ISIO permettait celle léuniun , ît la
seule condition que toutes les concessions fusstint simullané-
menl exploitées et qu'aucun puits d'extracti(>n ne restùt en
chùma^'e. Dans les mines df^ la Loire, où une puissante com-
pagnie s'était formée, la ciujcenlralion des concessions avait
produit de très bons effets , et un bassin trH-richc, celui de
Hive-de-Gier, avait même dù à la réunion des concussionnaires,
qui jusque lîi n'avaient pu s'entendre et se ruinaient en j>rocrs,
de ne pas demeurtîr inondé sous les eaux. Quelques dissidents
étaient seuls restés en dehors du faisceau commun et exploi-
taient au jour le jour. Jaloux de la puissante Compagnie qui
s'était ét-jblic autour d'eux, ils cri^rent au monopole, souln-
vèrcnl l'opinion publique, ce qui n'est pas dilbnlc, un pré-
teitanl , comme ils le tirent , que la grande Compagnie des
REVLE ÉCONOMIQUE ,
iDines de la Loire faisait à son gré la pluie et le beau temps , la
hausse et la baisse des charbons. Le gouveraemenl intervint , et
par un décret du S4 octobre 185â, scinda en quatre compagnies
distinctes la puissante Société minière, et déclara qn% l'avenir
la réunion des ooRcesaions ne pourrait plus aToir lien sans son
autorisation. Or , on sait ce que Tobtention de Fautorisatioft de
rÉtat entraîne de démarches de tontes sortes « et combien les
lenteurs administratives sont chez nous désespérantes au milieu
de ce réseau inextricable dont nous enveloppe la centralisa*-
tioiî. Le demande en réunion de concessions a élé astreinte îi
loiîlos les formalilôs d'une demande en concession de mines,
avec apposition d'affiches, enquêtes et coniie-enquètes , en un
mot, tout rattirail obligé des règlements a<lministratifs si
inutiles, si fasiidinix en pareil cas, et faisant ])erdre aux
exploitants un temps si précieux. Tous ces obstacles, créés
comme à plaisir et déjà si préjudiciables aux industriels dans
les demandes en concession de mines , sont donc renouvelée
pour les demandes en réunion de concessions , et cependant
Tutililé de grandes compagnies honillères ne saurait être mé-
connue en vue surtout de la situation nouvelle <|ui a été Aite à
nos exploitations par tous les traités de commerce récemment
conclus. En Angleterre , en Prusse, en Belgique , les gouverne^
ments n*ont jamais défendu la concentration des coneessiona ,
ils y ont, au contraire, poussé les exploitants. Dans plusieurs
circonstances, nous apprend M. Burat, le gouvernement belge
a voulu iui-iiiêiiie réunir dilTérentes concessions en une seule
société , et il n'a pas cessé d cucourager les groupements d'an-
ciennes coikcssuu^ ; en Prusse les houi!l^^cs de Sarrebruck
sont centralisées sous la direction de l'État; celles du bassin de
la Ruhr , qui sont trrs-diviséos , peuvent se vendre et se
réunir au gré des exploitans , sans que l'État y mette jamais
aucun obstacle. On sait qui! en est de môme en Angleterre, en
Espagne , en Italie. Gomment refuse-l-on encore à nos houil-
lères le même droit de se réunir, de se grouper en raison de
leurs intérètscommuns , lorsqueles mines voisines, hTétranger,
jouissent de celte faculté, et que leurs produits viennent sur
nos marchés foire concurrence aux nôtres?
Digitized by Google
AbMIKBTRATlVB RT limtDtOim. S 99
La couceiUralion de plusieurs concessioiis ou unr» soûle est
(lu reste une mesure à la fois uiile et nécessaire, ^uiiout pour
le bon épuisement des eaux d'un mftme bassin , el le cas des
mines de Hive-de-Gier qui n'eut iiu être assôcbéps que par rn
moyen le prouve suflisammenl. Eu outre, raggloméralioii des
concessions permet seule l'établissement de grands travaux
préparatoires; elle doum aussi la farulté d'auj^meuter el de
régulariser l'extraction par un uieilkiur aménagement de la
richesse souterraine, et en augmentant l'extraction de diminin r
le prix de revient. En môme temps les Irais généraux restant à
1res peu près les mômes pour plusipurii concessions dirif^ées par
la môme administration, que pour chaque exploitation adniinis
tréc séi)aréraent , le prix de revient diminue encore par la con-
centraii«)u des concessions et d'une manière irès-notablc. Qui
profite le plus dans ce cas de cette diiuuuuion.le producteui ou le
consoiuiuaieur? Nous croyons que la rùponsc n'est pas douteuse.
Quant à ceux qui opposent à la réunion des concessions l'iitililé
de la coucurrence et les inconvéniL'uts du mouo|»ole, ou i)i'ut
leur répondre que la concurrence doit se faire d'un bassin à un
autre et non forcément entre les mines d au même bassin; que
d'ailleurs, les principes qui plaident eu faveur de hi réimiou
des conrcssious sont les mêmes que ceux (jui oui uiililé eu
faveur de Tadoplion de la loi des mines de 1791 et plus lard de
la loi de 1810. Le premier de ces principes, (|ui sépare si réso»
lument la propriété du dessus de la propriété du dessous , par
cela seul que les mines ne peuvent obéir souterraiiiemenl aux
divisions capricieuses des lu-opriéiés superficielles , et qu'il est
bol) qu'elles soient exploitées sur de Ki'aHd(:s disUinces pai' le
jmème concessionnaire, principe si éloquemment posé el dé-
fendu par Mirabeau devant l'Assemblée nationale, n'est il pas
absolument le même que celui qu'iuvoqiu^nt les coiui i^u;'
houillères quand elles sollicitent la réunion Uc plusieurs cvn-
cessions liimu ophes? Quant au monopole (juc l'on craint de voir
s'établir par 1 agglomération des concessions et que l'on fait
toujours miroiter comme une feorie de si trtre roiuje aux yeux du
gouvernement indécis, et du puidie inquiet, ce monopole n'est
plus possible aujourd'hui avec 1 ciat actuel bien que encore im-
294 REVUE ÊCONOMiai^E,
parfait de nos voies de transporL Les cbarbonsjda Gard et de la
Loire ainsi que les charbons anglais arrivât, par exemple, à
Marseille et k Toulon; si les mines de combustible des Bouches
du Rh^ne et du Var étaient concentrées entre les mains d'une
seule et même compagnie , croit-on que le prix de ces combu-
stibles, dont les usines de Marseille et de Toulon font un si
grand emploi, ne se réglerait plus de lui-môme, comme il le fait
aujourd'hui, sur le prix des charbons de provenance extérieure,
et que l'arrivage dp ces charbons n'apporterait plus à la fois cl
une utile concurrence et l'impossibilité do tout monopole
sérieux? Ce qui est vrai pour Toulon et Marseille ne l'est-il pas
pour Lyon qui reçoit en même temps les houilles du Ci*euzot et
celles de la Loire; pour Paris, où arrivent concurremment les
houilles belges, anglaises et françaises? Non, le monopole des
charbons n'est plus aujourd'hui possible, même pour les grands
oenires industriels de fabrication établis sur les bassins carbo-
nifères; la concurrence s'est créée partout; la réunion de
plusieurs concessions houillères entre les mains d'une com-
pagnie puissante ne peut plus tendre (îu'h une chose, c'est à faire
diminuer le prix de vente du charbon, et celle diminution nVst-
elle pas le but vers lequel gouvernemenl et indubtriels tendent
aujourd'hui de tous leurs etTorls?
Et quand on s'inijuif-te He eotte réunion des concr ssiniis
houillères entre les mains d'une seule société d'exploitants,
quand TËtal refuse de l'accorder, ne peut-on pas lui opposer
le cas des chemins de fer où le groupement de plusieurs lignes
sous une seule compagnie est aujourd'hui un fait partout admis?
« Cette concentration de l'exploitation des chemins de fer
entre les mains de quelques compagnies puissantes , dit
M. Perdonnet, dans son Traité des chemins de /ir , a eu pour
avantages de diminuer considérablement les firais généraux et
de rendre beaucoup plus faciles les combinaisons du service
dans l'intérêt de tous. Le gouvernement a pu de cette manière,
tout en s'exonérant de la plus grande partie des charges qu'il
s'était imposées dans l'origine, obtenir l'exécution d iaimenses
travaux (jue de petites comi)agiiies indépendantes les unes des
autres auraient été probablement incapables d'achever. »
Digitized by Google
ADMINISTRATIVE ET JLlliDlQliE. 295
Pourquoi , nous le demandons, uno vi'ritt'! si Mon reconnue
par l'État pour i'cxpioitalion dos chr iuii.s <ie for no rost-elle pas
également quand il s'agit de i'oxpioilaiion des mines?
En dehors do? deux causes précédera meni rappelées qui
apportent leur part d'obstacles au progrès de nos exploitations,
il en est qui dé|)cndent plus uniquement encore de l'adininis-
Iration et qui ont trait à la loi qui rôgit nos mines. La plupart
des articles de cette loi auraient besoin d'titrc modifiés ou
rapportés, ou tout au moins mieux interprétés. Le principe
qui n dicté la loi de 1810 est certainement trf;s-libéral , on
ne peut se dispenser de le reconnaître , oi nul ne saurait nier
que la distinction si nottomeiit établie entre la propriété du
dessous et la propriété du dessus n'ait concouru pour une large
part à la facile exploitation de nos mines et n'ait contribué
h faire naître en France le goût des investigations minéralo-
giques. Mais , en dehors d(; ces avantages , que d'inconvénienls
dans une loi dont les nombreux articles gênent la liberté de
rexploilanl , le surveillent , le suivent et prétendent même lui
dicter la façon dont il devra conduire ses travaux! Que de
préambules surtout , que de délais quand il s'agit de demandes
en concession , que d'exigences de la part de l'État , exigences
souvent ridicules et que les ingénieurs des mines ont heurcu-
semeni le bon esprit de ne pas suivre toujours à la lettre l Le
plus frrand mal qui résulte de tout cela, de toutes ces apposi-
tions d'affîches. de ces longues enquêtes que l'on instruit à grand
bruit et où l'on semble appeler jusqu'il la dernière heure des con-
currents à tout prix, le plus grand mal, c'est que les industriels
et les capîtalifties se dégoûtent des demandes en concession, et
l'instruction en est vraiment si longue que l'on a souvent plus tôt
fait d'aller à l'étranger créer des exploitations de mines que d'ob-
tenir une concession en France. Outre que ce qui est loin plaît
toujours et paraît magnifique, omne longiquum pro magnifico est,
on a cet avantage, en allant loin, d'être mieux traité que chez soi
et d'y exploiter des mines sur l'heure, si on juge que les indices
en sont favorables et que Ton est bien aise d*y enfouir ses
capitaux. Ce qui se passe en Espagne , en Angleterre, ce qui so
passait encore en Italie, hormis le Piémont, Il y aqaelqne
996 RCVtm AGOlfOMIQUB ,
tPTYîps, ce que nous avons vu aussi praiiquer dans toute TAmé-
iiquo du Nord, aussi bien que dans rAuiérique du Sud, est
une pl euve de ce que nous venons d avancer , et nous ne sa-
chions pas que les mines dans les pays qtic nous venons de
citer soient pour cela plus mal et moins avantageusement
exploitées (juen France. iNous n'aimons pas, pour nous du
moins, riniervenlion de ri-)tat dans les ailaires d'industrie
privt'e. w Elle seule, disait h la Chambre, eu parlant de l in-
diistrie pîivée , M. Molé , ministre et ancien directeur ^;énéral
des pouls el rhau<îsées , elle seule a le secret du juste rapport
des avauia^i s ci des d<^*penses-, elle seule sait approprier les
travaux à leur fin. » En un mot , l induslrie privée n'a-l-elle
pas îiour niolulc l'intérêt privi' , et quel nieiiieur guide, en
induslris- , qun rinlérôtî.Kou» noy<ms (Jonc que notre loi des
mines yagneiait beaucoup à la révision ou à une inlerpréla-
lion plus raiioiineiic de la plupart de ses arlicles concer-
nant les formalités à sulvi-e pour robiention des concessions.
Les développements de noire industrie nationale répugnent
à une ccnlralisalion iro[) eoniplète, et sans prêcher iei , eu
nuilière do ooneessious , l'adoption des règlements qui ré-
gissent l'Espagne où une inine est concédée à la minute par
l'alcade de la localité à eelui (pii en dénouée le premier l'exis-
tence , nous croyons qu'il y aurait mieux à faire que de suivre
les errements depuis trop longtemps en vigueur en France ,
et nous pensons que riuirodiu;iion de mesures à la fois plus
libérales cl plus expédilives dans noire code des mines facili-
terait singulièrement , sinon rexploitallon des mines déjà
concédées , du moins de celles qui ne le sont pas encore, et dont
[lersonne à peu près ne veut, à cause des délais trop longs de
la plupart des demandes en concession.
Qu'est-il besoin que de pareilles demandes , apr«\s s'être
instruites dans les déparlemenls auprès des préfets et des ingé-
nieurs du corjiS impérial des mines , retournent ensuite au
minislrp pour Mre examinées par le conseil dn^ mines et le
conseil d'Etat ([ui ne jugent tjue sur les pièces déjà au dossier?
Si Ton lient à s entourer de tant de précautions, ijih ; Vu i isse
alors diligence» que les ajUcbes de la demande ne soient pas
Digitized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE. 497
quatre mois ai)iiost'*^'s sans que l'atïaire .suive son cours ol à la
seule fin dappcloi- lion-sonloment dos opifosinls, mais encore
des concurrenls dont rinlcrvontiun , ; souvent ils ne
pensaicnl |)as , vient iirossir mal à pro|n»s le dossier de toute
celte aHaire. Il y a lon^i< iti|»s que l'on devrait avoir olHeiiu de
radniiaistration le redressement de pareils faits !.a disparition
de tous ces inconvénients, qui tendent, comme ci iix préerdem-
ment signales. îi paralyser notre industrie minérale, est indis-
pensable à la bonne exploitation de nos mim s.
Ce que nous venons de dire pour les demandes en conces-
sion s';!j)|ilmu(5 de tout point aux demandes en autorisation
d'iiMiies métallurgiques. Les formalités d insu nctionsont très-
peu près les mômes: quatre mois d'alliclies, longues en»piètes,
avis des ingénieurs , du préfet, du conseil des mines, du conseil
d'Kiai. Il faut encore recommencer loulc l'instruction , si l'on
modUie seulement un four. Nous savons bien (|ne le pins souvent
les industriels passent outre, ''t (prayanl l'approbation tacite de
l'administralion locale, ils bâtissent d'abord leurs usines comme
ils commencent à exploiter leurs mines, mais cette biuialion
n'est pas régulière, plusieurs se refusent îi l'accepter et se dé-
couragent avant l'issue d'une enquête si ionguc qu'où en a vu
durer plu&ieurs années.
III.
PARTIE lURIDIQUE.
GoMnent doivent être rdglés les domnages oecasiontM!» h la surface par
les travaux soDlerralAS. — De la responsabililé des clirecleurs de mines
^ d« ses limites. — laconvénients de l'inierveatioD des iagéoMurs do
rAlal { avantages de la liberld indosirieUe.
Si des considérations précédenlcs , qui sojii d'un ordre
purement adiumi^tiatif , nous passons à i'interpréfa(ion juri-
dique delà loi et aux tailâ qui intéressent plus directement nos
298 REVUE ÉCONOMIQUB,
exploitants , les points ne manquent pas non plus snr lesquels
leur attention s*est particulièrement éveillée dans ces derniers
temps. Nous allons nous arrêter d'abord sur Tun de ces points,
ayant trait à Texagératlon des indemnités réclamées dans cer-
tains cas par les propriétaires de la surface, à raison des
dommages qu'ils penirent éprouver do fiiît des travaux souter-
rains. On sait que les art. 43 et ii de la loi des mines de iSU)
donnent au propriétaire de la mine, sauf ceriaines r(^serves, le
droit d'occuper les terrains de la surface pour y établir ses
travaux, îi la condition de payer au double leur valeur ou les
domma^Ts qui résultent de l'exploitation.
L'article 43 s'occupe des travaux établis temporairement à la
surface : » Si ces travaux ne sont que passagers et si le sol où
«lisent été faits peut être mis en culture au bout d'un an,
9 rindemnité sera réglée au double de ce qu'aurait produit net
» le terrain endombagé. »
L'article 44 prévoit Poccupation des terrains au-delà d*ane
année : < On peut exiger du concessionnaire l'acquisition des
9 terrains à l*ùsage de l'exploitation. Le terrain à acquérir sera
9 toujours estimé au double de la valeur qu'il avait avant
» l'exploitation de la mine. »
Mais le législateur de 1810 n'a rien dit des dommages qui
pourraient provenir à la surface du fait des travaux intérieuis,
et partant le droit coninuin doit servir à ré^der ces dommages.
C'est donc ici le cas d'invoquer les articles 1382 et H49 dn
Code Napoléon qui obligent celui qui a causé à autrui un dom-
mage à le réparer, et évaluent la réparation au montant de la
perte faite et du gain dont on a été privé. L.es dommages à
payer ne sont pas évidemment dans ce ca$ ceux prévus par
les articles 43 et 44 de la loi des mines. Depuis quelques années
cependant une doctrine nouvelle a prévalu dans la jurispru-
dence; les tribunaux ont condamné les exploitants à payer
au double les dégâts produits à la surface par les exploitations
souterraines , et à acquérir même les propriétés endommagées
au double de leur valeur. On conçoit qu'il y a là une tendance
contre laquelle les exploitants ne sauraient ti op s'élever. Divers
membres éminenls du barreau parisien , consultés h ce sujet ,
Digitized by Google
ADMINISTRATITE ET JURIDIQUE. f99
ont tous présenté des conclusions favorables aux exploiianis,
cl M. Paul Fabrc, ancien avocat au Conseil d'État et à la Cour
de cassation , après avoir énuniéré les charges déjà imposées
à nos exploitations , continue en ces termes ;
« Voici (lue , depuis ({uelques années , une docirine nouvelle
tend à accroître ces charges, déjà si loai des , dans une propor-
lion illioiilée , en étendant aux dommages quelcon(jues causés
par Texploilation des mines le principe d'une indemniié exor-
bitante réservée par la loi à des cas spéciaux. Si celle doctrine
prenait racine dans notre jurisprudence, jamais prime plus
belle n aurait été offerte aux i)roccîs.
n Nos terrains houillers les plus rides sont aitués à une faible
profondeur , et il est nécessairement frétiueut que la surface
éprouve des mouvements par suite du travail des mines. Le
pins souvent , ces mouvements sont sans action grave sur les
cultures ; mais on peut s'en rapporter à l'esprit de lucre et de
chicane pour découvrir des dommages irréparables lorsfjuon
lui oftrira l'appât d'un aussi beau liénéfice que celui résultant
de l'applicaiion de la nouvelle jurisprudence. Nous voulons
bien admettre que les tribunaux ne s'exagéreront pas la prolec-
tiun qui est due à rintérùl territori;(! contre l'intérêt industriel,
et qu'ils sauront toujours se mcltre en garde contre l'aviclité des
propriétaires ; mais ne sera-ce pas assez de perpétuels lu ocès
pour créer aux entreprises houillères des embarras ([ui les
paralysent, et pour les mettre, par suite, dans l'impossibilité do
tenir téle à la concurrence étrangère ? »
M. Paravey, ancien conseiller d État, l'un des admiîiibtraieurs
des forges d'Alais, est plus précis encore (pie M. Fubre. Dans
un mémoire présenté à la Cour de cassation au nom de sa com-
pagnie, au lieu d'en appeler tout d'abortl îi la justice, à la saino
interprétation de ialoi, comme le savant jurisconsulte, M. Pa-
ravey s'adresse aux simples, et piocède par contrastes frappants:
« Si un homme, dit-il, sans droit d'aucune espèce, envaliit
et ravage la proiiriété d'un autre, sur un point qu'il choisit telon
son caprice ou son iiilenliun d»; nuire, il ne s« ra passible que
de rindemnité ciiuple : un veut qu'elle soil doubir si la pr(»|)riélé
de la surface est indireclemeot alleiulc par des travaux exécutés
Digitized by Google
900 REtOE ÉCOMOmQVB,
aafondd'uno mine, dont remplacement ei la mai'che ne dé-
pendent pas môme de la volonté de celui qui les dirige , mais
de Tallure des fiions ou des couches et des nécessités de
rexploitation*
1 Si un malfaiteur incendie une maison , il sera puni comiDe
incendiaire; mais, sll est solvable, il ne devra, au propriétaire
incendié, que Texacte réparation du dommage; on veut que
celui-ci en reçoive le double sHl a affaire k un exploitant de
mine, et si le feu, ou tout autre accident arrivé à la surface ,
est le résultat d'une explosion de gaz.
» On pourrait multiplier ces exemples et ces contrastes *. on
serait surpris de trouver partout, au lieu de rencouragctncm ,
la menace; au lieu d*un régime de faveur pour les mines , qui
était dans la pensée du législaceurt une sorte de privilège contre
elles! »
• Nous ne pouvons en cette circonstance que joindre notre
voix II celles que Ton vient d*entendre et réclamer pour nos
exploitants une interprétation plus équitable des an. 43 et 44
de la loi des mines de 1810. Tout obstacle» quel qu il soit , qui
tend à entraver le dévetoppemenl de nos houillères doit être
combattu, et celui que nous venons de signaler n*est pas compté
parmi les moindres de ceux qui paralysent les efforts de nos
exploitanis. La divci gonce montrée par les tribunaux a porté
les pioi)riétaires de la surfkce ft exagérer leurs prétentions, à
faire même naître des prodis , et les exploitants, incertains du
résultat de pareilles discussions, se sont aiors imposé une sorte
de circonstieclion qui a été une entrave dans le déveloptiement
jiormal de leurs travaux.
Puisque nous sommes sur le point délicat de la juste inter-
prétation , au point de vue juridi<iuc , des articles de la loi des
mines , nous ne saurions passer sous silence un jugement qui a
-été rendu en première instance par le tribunal correctionnel
d*Alais, le S3 août dernier et confirmé en appel le 7 novembre
suivant par la €our impériale de Nismcs. Ce jugement fixe d*une
façon aussi nette que précise la i)Osition des directeurs de mines
devant la toi , ainsi que le degré de responsabilité qui leur
incombe , et nous avons ]^ùmù que nos lecteurs en recevraient
volontiers connaissance.
Digitized by Google
ADMlNlSrnATIVE ET JUniUIQUE. 301
Voici les faits tels qu'ils se trouvpiit rolatf^s dans iiiic note k
h Cour pour M. Ferdinand Clialmcton , directeur des mines de
Bességes , accusé de contraveutioii à la loi eld'imprudeace dans
son service.
c U 29 juillet dernier, une explosion de grisou se produisit
dans un dea chantiers des mines de Bességes. Cet accident fut
déierminé par une série de foutes du mattre mineur. Clément
Robert, cbargé de surveiller les travaux. Trois persouues fiirent
légèrement atteintes , trois ont succombé aux suites de leurs
blessures: Robert , cause imprudente du sinistre, et deux
ouvriers boiseurs.
»Dès le lendemain malin» M. le président du tribunal d'Alais
et M. le pi'ocurcur impérial se transportèrent sur les lieux.
Ces deux magistrats recueillirent la déclaration da dit Uoljcrt
et de plusieurs témoins; ils se firent représenter les ordres
de service de la Compagnie , ainsi que tous les registres, plans
et documents propres à éclairer leur religion.
»Une instruction fut suivie; elle étal)lit jusqu^à l'évidence que
l'explosion était le résultat funeste de trois imprudences carac-
térisées, dont le maliieureux Robert s'était rendu coupable.
• Mais M. ringénieur en cbef des mines Meiigy, indiqua que
K. Cbalneton, directeur de la Compagnie de Bességes, aurait
dû Dc pas s*en rapporter à la surveillance de Robert.
» Ce fonctionnaire ajoutait qu'il y avait eu contravention au
décret du 3 janvier 1813 , faute par le directeur de la Compagnie
d*avoir prévenu Tadminlstration , en juin et Juillet, des travaux
effectués à cette double époque, dans le quartier des mines,
théâtre de raccidcnt.
1)11 s'agissait d'un point de droit. M. Chahiieton fut < iit;- devant
le tribunal correctionnel d'Alais, pour répondre k la double
inciilpatir.n :
^ D'avoir contrevenu aux lois et décrets sur la matière , pour
n'avoir pas avisé de certains travaux les ingénieurs de TÉiat;
De s'être associé par sa négligence à l'une des fautes de
Bobcrl.
> A l'audience du 23 août, les débats confirmèrent les rensei-
gnements de rinformation. M. Meugy , qui Tavait expressément
302 REVUE ÉCONOMIQUE,
reconnu dans sa déposition écrite, ne disconvint pas que les
Iravaux ordonnés par M. Clialnioton n'eussent été parfailemenl
entendus , il persista néanmoins à le présenter comme respon*
sable et comme ayant méconnu le décret de 1813 (4).
» ...Dans ce conflit , M. le procureur impérial préféra: il
partagea le sentiment de M. ringénicur en chef; — avec une
juste impartialité, le réquisitoire rendit témoignage , et de la
distinction spéciale do la direction de Bességes , et de la
sollicitude dévouée, paternelle que M. Clialmeton, directeur
depuis vingt-et-un ans, a toujours eue pour les nombreux
ouvriers travaillant sous ses ordres; — mais il conclut à une
condamnation.
«Le Tribunal acquitta.
«Les molirs du jugement posent magistralement les vrais
principes; ils les appliquent aux faits ; ils ne se bornent pas
k constater le doute; ils sont la justification complète de
M. Clialmeton. »
Voici les principaux do ces considérants :
« En ce qui touche la prétendue contravention :
9 Attendu que les art. 8 et 9 du décret du 3 janvier 1813 ,
n*împosent aux exploitants l'obligation de prévenir Tautorité
que lorsqu'ils veulent abandonner Texploitation d'une ma-
nière définitive ;
(1 ) Les articles 8 et 9 de ce décret, ei^ge de la diftealld, cent ainsi
conçus :
Arl. H. Il est ddrencla à tout propriétaire d'abandonner en lolallté uno ex-
ploitation, si ;iun;irnvanl elle n'a pas été visitée par l'ingénieur des mines ;
Les plann intérieurs stTonl visitée par lui; il en (Iriissera proces-vcrbal ,
par lequel il fera conoallre les causes qui pcuvcal nécessiter l'abandon.
Le lûulscra transmis par lui, ainsi que son avis, au préfet du déparloment.
Art. 9. Lorsqne l'exploitation sera de entere li être abandcettëe par por-
tion on éiagOi et I des époques dilTérentcs , il y sera procédé svccessivemeat
et de la manière sns'indiqnée.'
Dans tes denx eas,le préfet ordonnera les dispmrïlioos de police, de sôreté
et de conservation qu'il jugera convenables, d*aprfes l'avis de l'Ingénieur des
mines.
Digitized by Google
ADMINISTIIAmB ET lURlOIQUE. 303
» Attendu, en effet, ijuts dans 1 liyifOlhèse d'un abandon
définitif, il importe que l'étal de ia uunc soil préalableiiieiit
LùH.stalé, afin que, si plus lard il arrive qu'on vienne à re-
prendre les travaux, on puisse, malgré les bonicversemenls
du sol, retrouver la direction cl connaître l'avancement de
rexploitalion ancienne; mais que, ni le texte, ni l'esprit du
décret ne s'appliquent à Tisolement provisoire d'une fraction
de cbantier, pour cause d'agglomération du grisou ;
i Attendu que , pour le cas spécial , où le premier besoin
est de veiller sans retard à la sécurité des ouvriers, la règle
de conduite des exploitants est définitive et tracée par Tar-
tide f de Tarrété préfectoral du 3 novembre i854 ( 1 } ;
• Attendu que les motifs qui viennent d'être déduits ré-
pugnent à ce que les exploilaub soient icaus, sous peine de
(1) Cet arrèlé du préfet d Âlais prévuil iiUtirâlemenl et régletueutu l'u^pece
« jnger.
Il y est dit :
Art. l^r. Les coQCcssionnaircs de mines de houille da Gard soiil>^iis un
iWMore de fermer, chacun en ce qui le concerne, soit au moyen de planches
espacées de 90 centimètres, solidement fixées sar le monUiit d'un cadre «
NiitoBoyen d'ane grille en fer on en bois dont les liarreanx seront es{»aeds
de SO ccnllmèlm, i'entrde des galeries et cliintiers abandonnés on interdits
pov casse de gaz.
Art, 2. Tonies les fois que , dans ooe mine de honille « les direeloars ou
■dlies mineort auront reconnv qu'on chantier on une galerie doit être
abaaéoand nomentanénieDi et interdit pour canse de trop grande abondance
isgtt inflamniitle, l'entrée dn cbantier on de la galerie sera immédiate-
mat ftimée suivant le mode prescrit par rarticle précédent.
Art. 3. Ces fermelnres seront maintenues jusqu'à ce que les circonstances
de l'aploltation pemettent de rentrer sans danger dans le chantier, après
fa'iae visite préalable da directeur de l'exploitation ou du matlre- mineur
aaia constaté l'ahaence du gas.
1. Gbalmeton avait fait mieux que de fermer ses chantiers sujets an gri<
sot par des cloisons en bols on en fer; il avait constrnit un barrage en ma •
toaaeriepoir tes isoler complètement. Le maître mineor Robert fat seul
csBpaUe d'imprudence i en rentrant trop précipitamment dans le chantier
qa'ilaUait reprendre.
TOME XI. 20
conlravcnlioii, de prévenir les ingénieurs de PEtat, lors de
la reprise des travaux dans on (diantier qui avait été momen-
tanémoul isolé;
a Attendu queTart. 3 du dit arrêté préfectoral détermine les
seules précautions k prendre en pareil cas...
»... £c ce qui touche la question d'homicide par imprudence^
a Attendu qu'il convient avant tout de préciser la part de res-
ponsabilité qui p{!se sur les diverses personnes concourant k
rexploitatlon des mines ;
» Attendu qu'à llngénieur appartient la conception des plans
k snivre et la transmission aux contre-maltros des ordres
d'exécution ;
» Que sa responsabilité serait engagée par des accidents pro-
venant soit de plans mal conçus ou incomplets, soit de rinsnffi>
sance des ordres d'exécution donnés aux contre-matlres ;
» Attendu que ces derniers ont pour devoir de faire exécuter
les plans que ringénleor leur a expliqués , comme à son tour
Touvrier est tenu de se conformer k ce que lui prescrivent les
contre-mattres ;
» Attendu que llngénieur ne pourrait 6^ taxé dimprudence
ni déclaré responsable à suite des fàits d*un contre-maître, que
s'il avait confié ces fonctions à un agent reconnu malhabile...
»... Par ces motifs , etc. »
Appel de ce jugement a été relevé par M. le procureur
impérial, mais la Cour de Nismes, par son arrêt du 7 novembre
1861 , adoptant les motifs des premiers juges , a confirmé le
jugement rendu par le tribunal correctionnel d*Alais.
Appel alors a été Mi par M. le procureur-général devant
la cour de cassation anprès de laquelle cette a^ire est
encore en instance. Nous ne doutons pas que la cour sou-
veraine ne rejette le pourvoi du parquet de Nismes et ne
confirme ainsi l'arrêt déj& rendu (1).
On comprend aisément quel puissant intérêt ont tous nos
directeurs de mines à ce que la jurisprudence qui a prévalu
( 1 ) Ces lignes ëltient éeriiss, qoud bom tvoos eo le pUisir d'apprendre
qoe, dsQs le séance da 96 avril dernier, la chambre crininelie de la Gonr de
Digitized by Google
ADMI.MMliAIIVK ET JUBIDIQLE. 'Mi
boii déiimlivcmcni adoptée. Si pour le n^oindre Iravall nouveau,
pour le moindre chan^^cment apporté dans la couduitc d'une
mine, i! fallait prévenir Tadministration , tout le corps impérial
des ingénieurs ne suffirait pas à ce service, et personne au
monde ne consentirait à accepter une direction de travaux.
La position ne serait tenable ni dans un cas ni dans l'autre»
et l'administration pèse déjà bien assez sur les exploitants pour
eherdier à étendre encore son action sur eux. Ne Ta-t-on pas déjà
bien des Ibis fait remarquer? LUntervention administrative, si
regrettable dans les opcTations privées, se fait sentir d'une ma-
nit'retrès-fàcheuse dans l'exploilation dn nos mines, H siu- bien
des poinls lend à aigrir les rclalions entre les exploiianls ei les
ingénieurs de l'Etat , au lieu de les ujaiiitenir foeilcs ( t a;iréables
comme elles devaient être toujours. I/inf:éiiieur di s mines du
gouvernement et le directeur technique d'une mine ont beaucoup
k apprendre Tun de Taulre , et si le premier a la théorie , le se-
cond a la pratique qui souvent vaut mieux. Dans tous les cas,
l\tn et Tautre doivent vivre en bonne intelligenco, et combien de
fois cependant ces bonnes relations sont troublées. Nous savons
que beaucoup d'ingénieurs des mines, hommes éminents par
dessus tout, savent adoucir vis<^-vis des exploitants ce qu'une
continuelle intervention pourrait avoir de désobligeant pour eux ;
niais dans bien des cas les textes sont trop précis pour qu'on
passe outre. Les décrets de concession , dont le projet est rédigé
par l'administration des mines , ne prescrivent-ils pas aux con-
cession nui r(^s remploi de telle ou telle niéthutle d'cxploitafion ,
i'an> s iu((uiéier souvent de l'allui-e duu ^ile qu'on cuimatl ù
peiue ou des exigences des travaux? Ne cunlcsle-t-on pas à
l'exploitant, sous prétexte d assurer la réguiarilé do la produc-
tion, le droit de lermer ou d'ouvrir un puits h sa volonté?
N'exerce-t-OD pas enfin une intervention minutieuse jusque
sur les plus infimes détails de son matériel ? Aucune industrie
cisMtioD, présidée pur M. Vaîise , aviit ngeté le povml du proenreur-gé-
■énldeHisnes, et confirmé sur tooi les pointe la jorisprodeoce établie
fv les éécisione da tribasal d*AUde et de la Conr de HUmw,
306 REVOE ÉCONOMIQUE ,
!ie souffre comme roxi>loitalion des inines de cette surveillance
stuivcui jalouse, toujours active, de radministralion. Sans doute
r£tal prileiid ainsi régulariser chez les exploitants 1 exercice
d'une proiiriétù dont il a souvent privé lo léi,Mtime possesseur,
pour ea donner rinvesliture à celui qui, jusqu'alors, n>
avait en aucun droit. Mais ces précautions de TËtat étaient
bonnes lors de la promulgation de la loi des mines, alors
que le pays n*était pas encore préparé aux opérations indus-
trielles, que Tart des mines était encore pour ainsi dire
dans Tenfance, et qQ*il était indispensable de réglementer
Texploitalion de nos richesses minérales; mais aujourd'hui la
science s*est faite : on connaît Tart d*aménager les gttes , et
l'indépendance de l'exploitant est devenue Tune des condi-
tions essentielles de la produclion à bon marché. « En Angle-
terre, dit M. Am. liurat, que l'on ne saurait trop citer sur de
tels snjel.^, la liberté complète de rexploilant a pr iihut des
résullals merveilleux. La législation an^^laise a admis en efiet
(jue, pour toutes les exploitations, riniérèt particulier se
confond avec l'intérêt public; elle n'a point créé d'adminis-
tration spéciale des mines chargée d'une surveillance qui est
trop souvent une entrave; elle n*a point créé de redevances
proportionnelles; en un mot, elle a confondu la propriété
minière avec la propriété foncière , afin d*en mieux garantir
Tindépendance.
» La législation anglaise n*a pas été adoptée sur le continent,
oti cba(iue pays a ses lois particulières, lois qui sont toutes
basées sur ce que TEtat est le propriétaire des mines et que
c'est à lui d'en disposer.
» S'il est permis de juger le mérite des législations en com-
parant leurs résiiliats, certes ce ne serait ni en France , ni en
Allemagne, ni en Autriche, ni en Russie que l'on serait tenté
d'en cherclier un modèle : les exploitations anglaises dominent
tellement celles du continent sous tous les rapports qu'on pour-
rait présenter sa législation comme la seule rationnelle et
utile (1). I
<l) SUwUiw de VinOustrie houHUre en 18S0.
Digitized by Google
AOVUIISTRATIVB ET JURIDIQUE. 307
On objectera peut-être à M« Burat qu'en Angleterre la loi qui
regarde le propriétaire delà sur&oe comme propriétaire du sous^
sol D*est pas défavorable h l'exploitation des mines, parce que les
propriétaires anglais sont possesseurs de très-grandes suifaces,
ce qui n'existe pas chez nous, où les propriétés territoriales
sont si morcelées. A cela on peut répondre que les grandes
surfaces ne sont pas forcément nécessaires à Texploitatlon des
mines , témoin ce qui se passe en Espagne et dans toute l'Amé-
rique espagnole où les concessions , réduites à de simples péri-
mètres géométriques d'une trèfr-minime étendue, n'en sont pas
moins activement exploitées : c'est même sous l'effet de cette
mesure que l'Espagne a dû de se réveiller enfin de sa longue
léthargie industrielle, et c'est pareillement à l'adoption de prin-
cipes semblables que les mines des colonies espagnoles ont
dû d*ètre fouillées avec tant d'ardeur par les premiers immi-
grants, et le sent aujourd'hui encore par tous ces retmseadores et
eateadorea qui s*enibncent dans les montagnes et en reviennent
souvent avec des minerais d'argent massif, dont le gîte reste
leur propriété.
On ne saurait non plus objecter contre la loi des mines an>
glaise, si 1<^ il y a, que cette loi ne fovorise pas l'exploitation
et que par l'adoption de tçls règlements une partie de nos
richesses minérales demeurerait inexploitée. Non , car Tin-
térôt privé est meilleur juge en cela que qui que ce soit, et les
mines seront toujours fouillées là où des bénéfices certaiqs
seront assurés à leur exploitation.
Dans tous les cas, quelles que soient les mesures adoptt>es
par un État pour réglementer Texploilation de ses mines, ces
mesures doivent toujours être trfes-libérales , trîis -favorables
aux industriels , jamais restrictives ni limitant la liberté des
exploitants. L'intervention do TEiat doit ôtre très-rare et pour
ainsi dire ne jamais se faire sentir. En veut-on des prouves?
Eu Autriche, d'après un relevé statistique de M. Gallon,
ingénieur en chef et professeur à l'école impériale des mines de
Paris , l'extraction des combustibles a augmenté dans ces der-
nières années de 50 pour cent et le prix de vente diminué en
même temps dans le rapport de iO à 7. « C'est là un pi ogi ( S
Digitized by Google
308 BEVUE ÉCOMOmaUE,
d'autaoi plus digne de rema?qae , dit le savant ingânieiur ,
qa*U est dû exclusivemeut à Tindastrie privée ; car , dans la
période considérée, Vextraction des combustibles minéraux
a sensiblement diminué dans les mines impériales. Ce fait
démontrerait nne fois de plus, s*il en était besoin , qne dans
le domaine de Tindustrie nntervention administrative ne
saurait être équivalente k Taction individuelle stimulée par
nntèrét privé. (I). »
Ainsi les ingénieurs des mines eux-mêmes conviennent que
l'Etat fait Êiusse route en surveillant de trop près les exploitants
et en les tenant en tutelle. Tout le monde comprend aujour-
d'hui que rintérét privé est le levier le plus puissant de Tindus-
trie , tout le monde hormis le gouvernement qui met si long-
temps % apporter à notre loi des mines les réformes radicales
qu'elle réclame.
CONCLUSION.
£n résumé, et comme condosion de cet article , qu*avons-
nous prouvé?
An point de vue économique , nous croyons avoir démontré
que deux choses sont indispensables en France pour le déve^
loppement normal de nos exploitations ; 1* Le rachat de tous
lès canaux par l*État , Tamélloration du régime hydraulique de
tous nos cours d*eau et la suppression des droits de navigation ;
S» rabaissement du prix de transport des houilles sur tous les
chemins de fer et Tachèvement de notre réseau.
Au point de vue administratif , nous avons indiqué tout ce
qui restait à faire pour rendre Timpôt des redevances aussi
peu onéreux que possible, et nous avons en même temps établi
tout riutérêt qu'il y aurait pour nos houillères à jouir , comme
avant le décret du 24 octobre 1853 • du droit de réunir des cou-
(f) ifuioler âêt mints, 1861.
Digitized by Google
ÂDNIRISmTiVE ET JURimOUB. 309
cessions limitrophes pour les exploitor iiimullan(''nit'nt. Quel-
ques siinplitîcations possibles ont éin indiquées en ce qui cnn-
cerne l'instruction des demandes on concession : sujet que nous
n'avons lait qu'effleurer cl sur lequel nous reviendrons.
La partie juridique de cette étude a porté principalement sur
deux points. Le premier démontre la nécessité de bien établir
la différence entre le règlement des dommages causés aux pro*
priétaires de la surface par les travaux souterrains ou par les
travaux extérieurs, dommages payés au double dans le second
cas, et à leur simple valeur dans le premier. La jurisprudence
qui tendrait à prévaloir consisterait au contraire à faire payer
dans les deux cas les dommages au double , ce qui ne saurait
être accepté.
Le second point que iiuus avons étudie dans notre revue
juridique a été celui de la respuusabiiitû des directeurs de mines,
i^iiigulirreuiont a;^^ravée par le niinistcre pultlîc dans un procès
ivcent où les ii ibunaux ont heureusement donné i^ain de cause
aux exploitants; mais ce procès est toujours pendant et en ce
moment en instance devant la Cour de cassation. Nous devons
faire des vœux pour que le jugement du tribunal correctionnel
d'Alais, confirmé par la Cour de Nismes, soit maintenu (1).
Tels sont les principaux faits sur lesquels a porté Tensemble
de ce premier article. Nous remercions M. Noblet de Tbonneur
qui] a bien voulu nous faire en nous appelant à collaborer à la
Beffue. Nous remercions également tous les lecteurs que cette
éuido a pu intéresser et qui nous ont suivi jusqu'au bout.
Notre plus vif désir est de défendre les intérêts des exploitants
de mines et des propriétaii'cs d'usines niélailurgiqiics , et, pour
aiiivcrà ce bat, nous croyons que le meilleur moyen est de
demander ^ l'Etat la plus grande sommi' de libcrié^ pd-.-^ible.
La pn'tcriion semble avoir fait son temp.*- ; ii- uiuiuini est vt iiu
de la liberté industrielle et commerciale. Il faut seuiement
donner à nos exploitants les mêmes faveurs , les mêmes avan-
tages, les mêmes francbîscs duut jouissent les pays voisins. La
(1) On a pv voir plus haut que ces vueui onl été heureoBement fiancés*
310 REVUE ÉCONOMIOIIB, ADMINISTRATIVE ET JURIDIODB.
protection de l'État , sî on la comprend de celte façon , sera
très- certainement efficace; de plus, la lutte étant devenue
égaie pour tous, il est probable que nous n'y succomberons
pas. Pour nous , nous ne saurions rhoisir de meilleure devise
({uo ct'llt; ([ue nous avon? mise en trte de cette étude, et
nous dirons à tous ceux que les matières que nous avons à
traitrr peuvent intéresser» de nous suivre, ou plutôt de nous
guider et de nous conseiller. Que cette première ébauche soit
accueillie avec indulgence. Le sujet à élucider est vaste;
que chacun apporte sa pierre k Tédifice qui se prépare;
qu*il n*y ait pas un soldat perdu qui combatte, mais un
bataillon nombreux et serré, et Ton obtiendra bien vite
quelque chose en demandant avec instance. Les intérêts de
nos exploitants, de nos métallurgistes, de tons nos industriels
en un uiut , sont trop précieux pour que le triomphe ue leur
soit pas assuré.
La Revue universelle l'a fort bien compris en ouvrant si
généreusement ses pages à la série d'articles que nous nous
proposons d'y pulilior.
Si la campagne dont nous venons de parcourir aujourd'hui la
première étape réussit et nous mène à bien, c'est à l'intelligent
éditeur et à la direction de ce recueil que reviendra une bonne
part du succès.
US.
Paris, !i>i avril m-I,
Digitized by Google
DES
SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE
ET
D£ L'Ilf DVSTRIE FRANÇAISE,
PAR
M. ANDRÉ BOUCàRD,
ncÉMiioa CIVIL,
DÉCOUVERTES DE MM. KIRCHBOFF ET BUNSEN (1).
Un bond immense vient d*èlre foit dans les sciences, gr&ce
aux travaux de deux savants allemands. Les astronomes mesu-
raient les astres, les pesaient, suivaient leurs roules dans
respace intini ; un jour peut-être ils connaîtront leur constitu-
tion chimique comme ils connaissent celle de Técorce terrestre.
La physique et la chimie , la minéralogie , la métallurgie et
d'autres sciences encore, se trouvent rajeunies et transformées.
Nul ne peut dire où conduira la découverte de MM. RirchhofT
et Bunsen. Mais » dès à présent , un fait colossal en jaillit : il
existe dans le soleil des substances qui se trouvent dans notre
terre. 11 est permis d'entrevoir Tunité chimique de notre sys-
tème planétaire jusqu'à ce qu'elle soit tout-à-fait démontrée.
(i } Dans un article publié dans le N<* précédent, M V. bvwdi<iiu; , rtipd-
litaur à t'Ëeole des mines de Liée^^, a présenté nne étade du plus haut
inlértt sar l'tnalyse speelroscopique.
dis SOCIÉTtS SAVANTES DB FRAXGB.
La chimie peut analyser les corps à distance , pourvu qu'elle
îcs voie, à rétat de vapeur , en igniiion , tels qu'ils se trouvent
dans l'ardente alnios[)lic'rc du soleil. C'est ainsi qu'en compa-
rant celle lumière, source de la vie, à nos flammes artificielles,
dans léscjuelles nous pouvons, volonté, répandre à l'étal do
vapeur toutes les ï>ul)staiices volatiles (|ne nous connaissons ,
l'astronome, le physicien, !c cliinnste , le philosophe, par-
viennent à voir que, de môme que la terre, le soleil renferme
du fer, du calcium, da sodium, du polassiQm , du strontium,
du barium, du chrome , du cuivre, du nickel, du zinc, du
caasium et du rubidium. Ou n*est point encore arrivé à y dis-
tinguer Tor, Targent, le mercure, Tétain, le plomb, Tanti-
moine , Tarsenic , le silicium , Taluminium.
Essayons de résumer les travaux qui ont amené ces décou-
vertes.
New ton est le premier qui ait trouvé les conditions et la loi
générale de la décomposition do la lumière du soleil en une
infinité de nuances des sept couleurs de rao-en-ciel et du
spectre solaire.
Vei's 181 i , Frnuenhofer, un savant allemand, examinant le
spectre avec des insiruiueuts ^grossissant, distingua parmi ses
zooes colorées des lignes noires occupant des positions relatives
invariables, qu'il désigna par les lettres de l'alphabet. Muni
d'appareils encore plus délicats , un physicien anglais, sir David
Brewster, en 1860, discerna plus de lignes obscures que Frauen-
hofer et il les représenta par un dessin. Puis M. KirchboiT,
augmentant la délicatesse des instruments , parvint à voir des
miUUrs de raies noires dans le spectre.
Gomment interpréter ces lignes noires? Pourquoi ces inler-
ruptions dans la série des couleurs du rayon décomposé? La
lumière émanée du soleil n'arrivc-l-elle à nos yeux (pi "après
avoir subi une déperdition , soit au point de dépai t, soit dans la
traversée de notre aîniospiière? Cette dernière conjecture a été
confirmée par sir l^rewster, qui a reconnu, le premier, que
lorsque le soleil est vu à Hiorizon, il apparaît dans le spectre
de nouvelles raies noires parfaitement distinctes Ues raies nor-
males lavariables, quel que soit le point de vue solaire. Si les
Digitized by Google
soGiMs sâVAirreB db nuMCS. SIS
nouvelles raies supplémentaires suiii dues à une absorption par
ialuiosphère terrestre, les lignes normales ne peuvent être
attribuées qu'à une absorption dans le soleil. Cette opinion,
présetitée en 1847, par M. A. Mathiessen, a été, depuis, adoptée
par MM. Brewster et Gladstone. Mais comment en vérifier la
justesse? Par l'étude des spectras produits par des flammes
artificielles, dont on peut varier ftcilement la composition en y
introduisant des sutotances qui s'y volatilisent. Or, Texamen
de ces flammes a révélé le £iit qui n*avait pas écliappé à Tobser*
ntiOD de Frauenbofer, que la présence de cerlaines matières
dans la flamme produisait, dans leur spectre , des bandes colo-
rées brillantes spéciales se détachant du fond général des cou-
leurs pi imilives ordinaires. Brewster, Miller, Scbwann analy-
st^rent ainsi, jiai 1 optique, les flammes de iamiies îi aleool
contenant en dissolution différents sels. Dès(iue le lifjnide bnllé
renferme une minime proportion de sodium, une raie jaune
caractéristique apparaît dans le spectre. A chaque métal corres-
pondent des raies de couleurs distinctes occupant des positions
invariables. La physique dotait la chimie d'un moyen analytique
d'une sensibilité inouïe. £n voici un exemple Avppant extrait
dtme communication de H. Kircbboff*: f Nous avons foit déton**
ner, dit le physicien , S milligrammes de chlorate de sonde
dans Tendrolt de la salle le plus éloigné de Tappareil, tandis que
nous observions le spectre de la flamme peu éclairante d'une
lampe à gaz; la piÈce dans laquelle Texpérience s'est faite,
mesure environ 60 mètres cubes. Après quelques minutes, la
flamme, se colorant en jaune fauve, jirésenia avec une grande
intensité la raie caractéristique du sodium , et celte raie ne
s effaça romplfîtemi nl qu'api î's dix minutes. D'après la caitacité
d»? la >ali».' et le poids du sul employé pour rt'xix'ricnet' , on
Uuuve iaeilemeut que l'air ne contenait en suspension ([u'un
vingt-millionième de son poids de sodium. En admettant
qu'une seconde sutfiso pour observer commodément la réac-
tion, ei que, pendant ee temps, la flamme emploie 50 centi-
mètres cubes ou 0<',647 d'air ne contenant qu'un vingts
nillionième de milligramme de sel de soude. »
CsH par celle sensibilité de ce prodigieux moyen analytique
814 SOGlÉTte SàTiUITE8 DB PRANCB.
que MM. Kii clihuff et Bunsen découvrirent récemment deux
nouveaux métaux , le rulndium et lo aesium , dans l'eau de
Diirckheim ; au premier appartient une certaine raie rouge;
au second Icorres pond une raie bleue.
En quelques instants , on peut apprendre à distinguer les
raies correspondantes aux métaux que l'on introduit dans les
flammes au moyen d'un fil de platine trempé dans les sels mé-
talliques. M. Montefiore nous a dernièrement initié dans cette
branche naissante de la chimie optique, en se servant d'un très-
iDgénieux appareil dû à an constructeur anglais. Nous avons
de suite reconnu la raie jaune du sodium , la raie rouge pale
du potassium , puis les deux raies distinctives du calcium ,
rune orangée , Tantre verte , ainsi que les denx raies jaune
faible et rouge vif du lithium. Le strontium est décelé par huit
raies, six rouget , une uiange et une bleue; au baryum corres-
pondent ux raies vertes , et ainsi de suite pour le fer, l'or et
tous les métaux connus ou à connaître.
En 1849, M.Léon Foucault, physicien français du plus grand
mérite , fit celte curieuse observation que , lorsqu'on regarde sur
un spectre lumineux, la raie jaune du sodium, cette raie devient *
obscure d{;s qu'on éclaire vivement par les rayons solaires, la
lumière artificielle dans laquelle le sodium était en suspension.
M. Kirchhoff n'avait pas connaissance de la découverte de
M. Foucault, lorsqu'il entreprit, avec Bf* Bunsen, la série
d*expériences qui conduisirent à l'interprétation vraie du
phénomène de chimie optique, il vit que la raie brillante
du sodium occupe, parmi les couleurs normales du spectre,
la place exacte qu'occupe dans le spectre solaire, la raieD
de Frauenhofer. En d'autres termes , la raie D u est que la
raie brillante renversée du sotliuin ou niicux éteinte. Or ,
MM. KirchhoiT et Bunsen ont successivement éteint les raies
caractéristiques des spectres tournis par des flammes artifi-
cielles qui tenaient les métaux correspondants en suspension ,
et cela en faisant arriver dans la ilanime les rayons d'une
flamme plus ardente, ceux du soleil. Cela prouve, avecévi*
dence , que les llaninies artificielles , lorsqu'elles sont traversées
par les rayons solaires , retiennent ou absorbent de préférence
Digitized by Google
80GI6TÊS SAVAHTBS DE FRANGE.
315
les rayons qu'elles émettent elles-mèines en plus grande quan-
tilé. Mainienani , le lien entre les raies brillantes des spectres
artificiels et les raies obscures des spectres solaires est trouvé.
En effet , ne pouvons-nous pas regarder le soleil comme cou-
stiiaé par un noyau qui est la source lumineuse , lequel est
enveloppé d'une atmosphère? Or , cette atmosphère , qui est
moins ardente que le noyau émissif , retiendra , absorbera de
préférence les rayons semblables à ceux qu'elle émettrait en
plus grande quantité, si elle était toute seule et que le noyau
enveloppé n'existât pas. L'atmosphère solaire est au noyau du
soleil ce qu'était tout à l'heure la flamme artificielle à la
flamme plus vive des rayons solaires. L'atmosphère du soleil ,
si elle était seule à nous éclairer, fournirait un spectre traversé
par des stries brillantes correspondant aux diverses substances
qui y brûlent. Le foyer plus ardent du globe solaire renverse ,
Oeint toutes ces stries et c'est ainsi que le spectre que nous ima-
ginons est remplacé par le spectre que nous voyons réellement,
c'est-à-dire un fond lumineux, composé des sept couleurs, tra-
versé par les milliers de raies obscures. C'est pour ainsi dire
répreuve renversée ou négative du spectre que donnerait l'at-
mosphère solaire, si elle agissait seule. Donc, si nous trouvons
une raie obscure à la place relative qui appartient à la raie
brillante jaune du sodium, nous pouvons affirmer que cette ligne
caractéristique brillante se trouverait dans le spectre de l'atmo-
sphère solaire, ou que le sodium se trouve en ignition dans
cette atmosphère. Toutes les raies obscures du spectre solaire
prouvent les raies inverses brillantes du si)ectre de l'atmosphère
solaire, lesquelles révèlent Tignition des corps simples parti-
culiers dans cette atmosphère. C'est ainsi que par la compa-
raison minutieuse entre les raies noires du spectre solaire et
les raies brillantes diversement colorées qui leur correspondent
comme positives dans les spectres des flammes artificielles
brûlant les corps simples connus sur la terre , on est arrivé à
la preuve de l'existence dans le soleil de plusieurs de ces mêmes
substances terrestres.
11 y aurait de profondes déductions è tirer de ce simple fait,
pour arriver è une conception générale de la constitution de
316 SOCIÉTÉS SAYANlEà i)K l'KÂNCË.
DOtre système planétaire , mais cela n'est plus de notre compé-
tence ni du domaine de celte Hevue. tions renvoyons les ama-
teurs de ces rechcrclies spéculatives au remarquable article
qu'a publié dernièrement M. Auguste Lauj^el, de l'Académio des
sciences , dans an des derniers numéros de la Revue Ueê ùetu>
Mondes (i).
THÉORIE DBS FILONS.
Nous avons parlé. Tannée dernière (S), des observations
faites par M. 1. Fournet, sur Tabus des expériences chimiques
en géologie, et nous avons mentionné la remarque à laquelle
elles ont donné lieu, de la part de M. Elie de Beaumont, à
propos des objections que Ton peut élever contre la théorie des
filons métalilfbres par injection d'une matière fondue. M. J.
Fournet revient sur cette importante question ponr écarter les
trois principales difficultés qui s'opposent à Tadoption de la
théorie par voie ignée.
La prGmi&rc difficulté réside dans le rubannemcnt de certains
filons, lequel paraît se concilier avec l'idée de leur remplissage
par des incrustations successiv^^s. La seconde résulte de la
oo^existence du quartz et d'un carbonate tel que celui du fer.
La troisième est appuyée sur certains fluides expansibles con-
tenus dans les cristaux de quartz dit guttifères.
1» A l'égard du rubannement , M. I. Fournet fait observer que
la disposition qui le constitue n'est Jamais assez continue, assez
régulière . assez générale pour pouvoir servir de base à une
théorie. Les diverses matières injectées simultanément dans les
fentes montrent à l'œil leur brouillage, leur confhsion; elles
s'entrecroisent à l'inOni, affectant les dispositions les plus
variées, tantôt porphyroides, glanduleuses, tantôt marbrées.
Les partisans de la formation par incrustations successives
(I) Uo« analyse 4a soleil par la ebinie, d'après les nottvelles dtfoovverlaa
de MM, KirchhoiTet Bnnsen, 15 janvier 1863.
(3) V* anaée, page 479.
Digitized by Google
SOCtfiT68 SAVANTES DB FRANCE
817
produites par les sources ou par les vapeurs, ae Uenucnt pas
assez compte dn ces dispositions imilîiples.
Un gros échantillon de quarlz de ia vallée de Brevennc a été
admiré et iiucrpréié dans la réunion géologique (\m s'est tenue
à Lyon, en 1859. Au premier aspect, on trouve le rubaonement
loriiut, lonné par des zônes jaspiques rou^s, alternant avec
des z6nes blanches, byalines ou opaques. La régularité des
superpositions en fait un beau type à invoquer en faveur du
remplissage par concrétions successives. Mais un œil scrutateur
et exercé y découvre la preuve d'une formation tout opposée.
Ks effet « il ne tarde pas à voir que d*une z6ne rouge se déta-
chent des filets qui iraverseni les zùnes blanches intermédiaires
et que, réciproquement, d'une zône blanche partent d'autres
filets qui croisent les zones rou{?es. Où trouver alors ia priorité
à l'égard de l'ordre des incrusiaiious? 11 faut se résoudre à
conclure que tout est contemporain ici.
M. de Weissenbach » qui a publié une snitc de dessins au
sujet des rubannemeuts, tout en admettant une successioa dans
le dépôt des diverses matières des filons, ne conteste pas que la
régularité est souvent troublée. D'un autre c6té, M. l'reiesleben,
60 s'élevant contre l'interprétation exagérée du rubannement ,
a constaté que, de tous les filons connus en Saxe, un seul
tatisrait dans toute son étendue à la loi du rubannement, ce
qui ne peut servir de point de départ à une loi générale.
9*Goexistencedu quartz etd'un carbonate de fer. M. J. Fournet
attribue la possibilité du foit à Tinfluence de la pression ({ui ,
maintenant en place l'acide carbonique , oppose k la silice un
acide plus puissant, ce lait que la déconiposilion du carbo-
nate ne peut plus avoir lieu. Une expérience de M. I ci/lioldt,
en 18i6, a coufirmé cette opinion. Voici, de plus, les réllcxions
de Berzélius sur celle question, réllexions qui ont un grand
poids, émanant d'un tel homme : « Je n'accepte pas les asser-
tions des ncptunistes. Ils dirent que, lorsqu'on traite à chaud
du calcaire avec du quartz ou autres minéraux siliceux , les
derniei*s sont attaqués, parce que , à une baute température,
l'acide silicique est plus énergique que Tacide carbonique,
tandis qu'au contraire, on trouve dans le calcaire grenu du
318 SOCifiTfiS SAVANTES DE HIANCB.
quarts, du feldspath, da mica, du grenat, de la paramhine,
et cette association doit être, dit-on, une démonstration irré-
fragable contre le point de vue platonique. Gependani, j'observe,
qu*à la pression ordinaire de Tatmosphère , Tacide carbonique
se dùi^'dë^ du calcaire , en vertu de sa tension , qu'il y ait silice
ou non en présence et qu'alors, la base devenue libre, stinissant
à la silice, on peut séparer les antres bases plus faibles. Mais
si racide carbonique est sans tension, il ne déplacera pas l'adde
silicique; le calcaire fondra avec lui sous une forte pression.
Dans le cas seulement où la tension de Tacide carbonique sera
surmontée , Tacide silicique et les silicates se comporteront au
feu, avec les carbonates, de la même manière que par la voie
humide. »
9* Reste Tobjection des quartz guttilères. On sait que ce sont
les travaux de Brewster qui éclairèrent ce phénomène. A Taide
du microscope , Brewsler constata Texistence de liquides très-
curieux contenus dans les bullosités des topazes , cymopbanes «
améthystes. Ces cavités affectent les formes les plus diverses ,
elles sont souvent tellement ténues que 80,000 d*entre elles se
trouvent accumulées dans une lame de topaze de 1/7 de pouce
carré. La même bulle contient parfois deux liquides distincts ,
Tun surnageant Tautre. Les liquides expansibles sont plus
volatils que Téther, ils sont susceptibles de se modifier et même
de se dessécher en laissant une croûte résineuse. Il arrive aussi
qull entre dans la composition du liquide de Teau , du pétrole
ou du gaz; enfin, certaines parties, qui paraissent être gazeuses,
sont vertes par réflexions et rouges par transparence. Des fines
gouttelettes de M. Brev^'ster aux cristaux juitifères , il n'y a
qu'un grossissement; H. Davy (1) se posa la quosiion au point
de vue géologique; ses considérations générales sur le neptu-
nisme et le plutonisme, appuyées sur des expériences extrême-
ment ingénieuses, l'amenèrent h conclure (juc les arguments
des partisans de la théorie de \Verner manquent de force, leurs
spéculations n'ayant pas assez luuu compte des lois des atlrac-
(I) ÀtMoUs ik chimie et de physique, 1b23.
Digitized by Google
SOCfÉTflS SAVANTES DE FRA.NLE. 319
tions chimiques. Si le phénonièno des gouttelettes fluides s'est
passé sous une température et sous une pression peu différentes
de celles de notre atmosphère, les liquides y occuperont le
même espace, et les ga/, , en les supposant non absorbahles,
y existeront au même degré de tension (}u au moment de leur
introduction dans les vacuoles. Au contraire , si la terapôralure
qui régnait au moment de l'introduction était très-supérieure à
celle qui est acluelloment , on devra trouver, dans les cavités,
un vide dû à la contraction du liquide , et les gaz devront êlre
raréfiés. Toutefois , en admettant «ne très-haute température
au moment du phénomène , il faut aussi supposer que l'atmos-
phère de vapeur aqueuse avait une plus grande pression que
de nos jours. Le volume du fluide a donc pu être modifié aa
moment de son introduction. De là , l'impossibilité de tirer une
conclusion précise et absolue des expériences, mais on devra
en espérer, du moins, d'intéressantes lumières.
M. H. Davy fil forer ses cristaux avec des pointes de diamant,
en travaillant sous l'eau distillée , sous Thuile ou sous le mer-
cure. Les gaz furent dégagés au moyen de fils introduits dans
les cavités , les liquides étaient extraits à l'aide de tubes capil-
laires. On s'était assuré à l'avance de l'imperméabilité des
cellules à Tair et à Teau, et leurs volumes avaient été relevés
avec soin.
Parmi les nombreuses investigations auxquelles s*est livré le
savant anglais, nous citerons les principales :
1° Trois cristaux de quartz de Schemnitz laissèrent le liquide
extérieur se précipiter dans la cavité , et le gloinUe gazeux se
contracta dans la proportion de 5 à 3. Le gaz parut être de
l'azote pur, elle liquide propre au minéral était de l'eau presque
pure , ne contenant que des traces de sulfates alcalios.
2« Un cristal , supposé de Guanaxuato, fournit une quantité
minime d'eau qui ne produisit que des nuages à peine sensibles
avec les sels d'argent et le chlonire de barium. Le volume de
gaz se réduisit de O^.OOO à 0™,00l en diamètre.
3<* Un cristal de la Gardeite renfermait un liquide brun et
visqueux, d'une consistance et d'une apparence analogue à
celle de l'huile de lin. Il se figeait et devenait opaque à 13^,5.
TOME XI. SI
Digitized by Google
320 SOCIÉTÉS SAVAMKS DE FRANCE.
Le gaz de la mémo cavité parut être la vapeur de ce liiiiiide.
L'eau extf rieure s'élança instantanément dans la cavité qu'elle
rnmplit. E!lo df»vint blanche et trouble , sous l'influence sans
di)iik' do la substance huileuse qui surnageait. Cette eau déga-
geait une odeur semblable h celle de l'huile de Naphte.
4" Dans un quartz que l'on croit provenir de la ju-ovince de
Minas- Gf^raés , le liquide était de l'eau, le gaz qui l'accompa-
gnait ne put être déterminé. Mais il était plutôt comprimé que
dilaté , puisque , au moment de sa sortie, il se détendit de dix
à douze lois son volume primiul.
De ces expériences , M. H. Davy conclut que , si les cristaux
de Minas-Géraés ont une origine ignée , ils oiit dû être formés
sous une immense pression , capable dr contrebalancer la
dilatation produite par la chaleur. Quant au quartz de la
Gardeite , le vide si parfait d'une cavité renfermant une
substance expansible, mais peu volatile, le porta à le considé-
rer comme favorable à l'opinion d'une origine ignée du âlon
auquel il a appartenu.
M. Knox, qui s'est livré à une loufïue série de recherches
sur les substances bitumineuses contenues dans les minéraux
et dans les roches, a déclaré que les résultats obtenus par
M. H. Davy fournissent de puissants arguments en faveur du
système plutonique.
De son côté , M. Fournet , en étudiant les filons , porta son
attention sur l'examen de la question; il reconnut que les filons
dans lesquels il rencontra des cristaux guttifiires sont liés à des
émissions récentes de serpentines avec leurs protogines, leurs
dioritcs et celles des granités ilvaïques, (lui durent suivre de
près en servant pour ainsi dire de raccordement avec les tra-
chytes. Dans ce sens , les quartz guttifères de la Hongrie , de la
Toscane, de l'île d'Elbe et des Alpes , appartiendraient à une
époque caractérisée par l'abondance des bitumes si manifestes
dans les serpentines, dans les obsidiennes et leurs annexes.
Mais, sans s'arrêter à ces présomptions, il convient de faire
intervenir les observations détaillées sur les filons. Celui de la
Gardette, par eiemple, dans les cristaux guitiflres, duquel
Davy a reconnu le caractère platonique, et qui a éiô signalé par
Digitized by Google
SOaÉTÊS SAVANTES DE FllAMCfi. 3S1
les i^nisans de Werner comme type de rabannement et d'in-
crostations successives, ce filon, visité en 1841, par M. i.
Founiet , permit à ce géologue de certifier que les bandes indi-
viduelles, loin d*ètre continues, sont bientôt interrompues et
fondues dans la masse des bandes voisines. De là, ne peut-on
pas, sans raison, conclure avec M. J. Foumet, que tout se réduit
à (les efiéls de froissements et de laminages. La cristallisation
subséquente du quartz visqueux a fait le reste, et les brèches
qu'il contient se sont opposées au passage des rayures.
II en est de même du gtte important de Gampigita, en Toscane,
si bien étudié par notre éminent collaborateur et maître,
M. Amédée Burat. M. Élie de Beaumont lui-même, en men-
tionnant les observations de M. Bural, a déclaré que : « Ces
filons cuprifères et plombifères se sont formés par suite de
phénomènes éruptifs opérés au milieu do roches calcaires. Là ,
les matières éruplives pénétrèrent dans les roches calcaires ,
en remplirent les fentes, se sont combinés avecolles, ont donné
naissance à des minéraux particuliers, par exemple, à de
Tyénite, qui est un silicate de chaux et de fer. On trouve, en
outre, dans les mêmes filons, de Tamphibole vert, cristallisé
en groupes radiés, avec la pyrite cuivreuse au centre. On voit
donc très-bien que ces filons ont été formés dans des circons-
tances propres à la production des silicates. L'yénîte etTamphi-
bole, en se formant, par la combinaison des matières siliceuses
et ferrugineuses des roches éruptives qui renfermaient la silice
et Toxyde de fer nécessaire, avec les roches calcaires, ont
constitué naturellement des bandes grossièrement parallèles ,
de manière que, par exception, on retrouve la disposition en
bandes parallèles qui caractérise les filons d^incrustatioii (1). »
Ainsi, les gîtes de Gampiglîa sont attribués par M. Elie de
Beaumont, aussi bien que par M. Amédée Burat et par M. J,
Foumet, à Torigine ignée. De plus, M. Goquard, qui est chargé
de la direction de Texploitation, y a trouvé des cristaux gutti-
lères qui n'infirment en rien Torigine plutontque. L*ensemble
des sulfures et des gangues de Tamas, devait contenir à roiîgine,
(1 ) BuUtHn géologique , émmtions wlcMtqnw «t nétalilAref , iU7,
3SS SOClfrrfiS SAVAHTES DE PRANGB.
en dissolution ignée, un excès de silice avec quelques molé-
cules d'eau et de bilume qui ont été éliminées ou refoulées dans
les vacuoles par les effets postérieurs de la crisullisaiion. Tout
le liquide u'a pas été exprimé de cette façon, il en est resté assez
flaus l'yéniie [)Our donner lieu à une observation de Berzélius,
à î>avoir (|ue ce minéral donne, au malras, une eau non acide,
dont kl prrsence i);iraît devoir être attribuée à une coercition
nu'cauique, son absence ne produi>aiu aucune altération sen-
sible dans Taspect de la substance ( 1 ).
M. ,1. Fournot fait remarquer , d ailleurs, qu'il n'est pas plus
étonnant de voir un li({uide volatil persister au sein de quartz
et de silicates liquéilés , que l'acide carbonique rester dans un
carbonate calcaire également fondu.
imUBNGB DE L*BSSBNGB DB TÉRÉBBNTfilNB SUR U SAMTÊ
DES PEINTRES ET DES PERSONNES QUI HABITENT UN
APPARTEMENT NOUVELLEMENT PEINT.
M. Cbevreul a analysé un mémoire dans lequel M. Leclaire
traite , au point de vue de Thygiène et sous un jour nouveau »
une vieille question, celle de Taction des émanations de téré-
benthine sur la santé.
Les expériences auxquelles M. Leclaire s*est livré sur des
animaux qu^il a placés dans des bottes de sapin d*une conte-
nance de un mètre cube et dont les parois intérieures avaient
été peintes à la céruse ou au blanc de zinc délayés avec Tes-
sence de térébenthine , a déduit les faits suivants :
1« Les animaux n'ont pas soufiért sensiblement lorsqu'il y
avait un courant d'air dans les caisses ;
S* Les animaux ont souffert dans les premières douze heures,
lorsque le courant d'air avait été supprimé ; mais ils se sont
ensuite rétablis graduellement et aucun n'a succombé pendant
les expériences.
. ( 1 ) Traite de Clmlumeau, Beuùjus.
Digitized by Google
SOCIÉTÉS SATA!tTE5 DE FlUKCfl. 893
3" Aucun animal n'a souffert dans les boites après que la
peinture a été sèclm.
De lîi il ri'sulie niie los émanations de l'essence de térében-
thine ne sont pas dangereuses dans les appartements bien
ventilés; que la peiiUurc, une fois qu'elle est sèche, ne pré-
sente aucun danger, lors môme qu'il n'existe pas de courant
d'air dans l'appartement.
Ce qu'il y a signaler dans les recherches de M. Leclaire
c'est l'idée qu'il a eue de voii- si l'eau distillée absoihe les
vapeurs exhalées par la peiniuie à l'essence. Il a reconnu que
l'absoi ption a lieu et qu'elle produit des cristallisations remar-
quables. Des ci'islallisaiions analogues se lorment lorsque la
peinture a été délayée avec l'essence de lavande ou de la ben-
zine. Il n'y a aucune absoriition lors(iuc la (leifituiu est stche»
ce qui confirme l'observation d'innocuité faite sur les animaux.
Knlin, il a été reconnu (jue la dessiccation d'une peinture faite
à la céruse ou au blanc de zinc drlayés avec Tluiile d'd'illette
additionnée d'huile de lin pure niclée d'un peu d'huile nian
ganésée, donnait lieu à un dégagement de vapeur ((ui, en so
condensant dans l'eau, ont laissé, après révai)oraiion , un
li(;uide épais et coloré au seia duquel il se produit quelquefois
des cristaux.
MOUVEAU PROCÉDÉ DE DOSAGE DU SOUFRE CONTENU DANS
LES PYRITES DE FER ET DE CUIVRE.
L'emjîloi du soufre, dans l'industrie chimique, atteint en
France jusqu a 100,000 tonnes. Mais ce n'est plus, comme nuli e-
fuis, exclusivement à la silice que la France demande son
approvisionnement. Aujourd'hui, le soufre tend à être remplacé
parla pyrite martiale ou par des pyrites icrrugineuses mélangées
de sulfure de cuivre. Or, la coniposiiion de ces uiinéiaux ist
•■xirèmeuieiu variable, et les transactions dont elles sont
Voh\f[ ( tant basées sur leur teneur en soufre , il est important
de la doser r xartement. ~ Les méthodes de dosage ordinaiies
appliquées aux sultures métalliques sont bonnes, mais elles
324 SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE.
sont beaucoup trop lentes. Elles consistent en général à traiter
la matière par Teau régale, à étendre d'eau la dissolution que
ron filtre et dont on précipite Tactde sulfurique par un sel de
baryte. Le poids du snl&te de baryte précipité conduit à lâ
proportion de soufre contenu.
M. I. Pelouse propose un procédé plus simple, plus rapide «
qui ne demande de ceiu! qui remploie qu'un peu de soin ; au
fond, Tanalyse se réduit à une sorte d'essai alcalimétriqiip. Les
fabricanls d'acide sulfurique remploieront donc désormais.
Il est basé sur la propriété que possède le clilorale de potasse,
en présence d'un cari)Onate nlealin, de transformer en acido
sulfurique le soufre contemi dans les sulfures métalliijues.
Cette réaction, si elle est bien menée, est com|)lèie , la lotalité
du soufre passe à Tétat d'acide sulfurique qui s'unit à la soude
ou à la potasse. Pour ne pas courir le risque de perdre un peu
d'acide sulfurique, il faut employer un petit excès de carbonate
de soude. La neutralisation du carbonate de soude se fait en
deux fois : d'abord par l'acide solfuHque formé aux dépens du
soufre pendant la calcination du mélange, et ensuite, par l'a-
cide sulfiirique dissous dans l'eau et d'un tiUre quelconque ,
pourvu que ce titre soit connu.
L'acide normal qui se trouve dans tous les laboratoires est
celui qu'il convient d'cniplover de préférence. On sait qu'il
est tel que 10 g;rammcs de carbonate de soude pur et sec sont
exactement neuiralisés par 92",. i d aciUe normal ; ces immbres
correspondent k des équivalents «^gaux do carbunaïc de soude
(NaO,CO*) et d'acide suiruri(jue nionobydralé i SO\HO). Un
litre d'acide normal contient lUO grammes d'acide monehydralé
dans lequel le soufre entre pour dâ,653. Admettons mainlenaoi
que, dans une analyse de pyrite , on ait employé 5 grammes de
carbonate de soude; on sait qu'il eOt fallu 46<«,20ou 02,40 demi-
centim^tres cubes d'acide normal pour les neutraliser directe-
ment , mais si, après la combustion de 1 gramme de pyrite, par
exemple, on n'a besoin que de SO^'iSO de l'acide, cela indique
qu'il s'est formé, par l'oxydation du sulfure, une quantité
d'acide sulfurique précisément égale à celle que contiennent
16 centimètres cubes d'acide normal , car 16 centimètres cubes
Digitized by Google
socUtTts savàmtes de rBAHCE. SSa
forment bien 4$«,90. Il ne rest« donc plus qu*à cb6r<
dur psr le calcul combien il y a de soufre dans 16 centimètrei
eobes d*SGide norouil. Pour cela , on établit la proportion
seivante:
10(KK* : 32,053
X ™ 0«$2S de soufre.
Ainsi, 1 gramme d'uue telle pyrite contient Qi\bii de soufre,
soit 512 pour lUO.
Voici la description du procédé de M. J. Pelouze :
Supposons qu'il s'agisse d'aualyscr une pyrile de 1er. On mêle
exactement, dans un mortier de porcelaine, 1 gramme de
pyrite porphyrisée , 5 grammes de carbonate de soude pur ci
seCt 7 grammes de chlorate de potasse, et 5 grammes de se]
marin foodu et décrépité. On introduit ce mélange dans une
cailler à projection, et on Texpose graduellement, pendant buil
ou dix minutes, à la lempéralure du rouge sombre. Le sel marin
a pour but d*empècber la combustion trop vive de la matière.
Loisque le mélange est à peu près refroidi, on Tagîte dans
de l'eau distillée chaude : on enlève la dissolution au moyen
d'une pipette et on fdtre. Ce lavage est répété cinq ou six lois ,
eleii dernier lieu on faii bouillir le résidu dans la cuiller môme
avec de Teau. Ou la reçoit sur un filtre et ou la lave encore k
l'eau bouillante.
La (lissoluliou et les eaux dtî lavât;** sont enfin neutralisées
par l'acide suUurique normal , sans rooditier la métbode cl les
wins prescrits par Gay-Lussac.
S il a fallu employer à la neutralisation 3i centimètres cubes
d'acide normal par exemple, conformément à ce qui a été dit,
OD reirancbera ce nombre de 46*«,20, il reste qui repré*
sentent Taclde sulfarique formé par la pyrile. Ce nombre,
multiplié par 33,6S5 et divisé par 100, donnera le poids du
soufre chercbé, soit 0,398 ou 38,8 pour 100.
Uoe gangue quarizeuse, bary tique ou calcaire, ne trouble
en rien l'application du procédé.
Le résidu , après le lavage , doit se dissoudre sans déposeï
de soufre dans l'acide chloi hydrique. On peut ^'en assun i
lacUement , car, dans un es:»ai mal conduit, le soufre se .sépart
Digitized by Google
326 SOCIÉTÉS SAVANTES D£ FRANCE.
de la gangae soas forme de flocons légers, reconnaissables k la
flamme bleue ou à Todeur caractéristique d*acide sulfureux
qu'ils produisent en brûlant. Dans ce cas , il fiiut recommencer
ranalyse.
A'ûilà pour les pyrites de 1er ou de cuivre.
Quant aux pyrites fjrillées que les -fabricants emploient , le
procédé de M. J. Pelouze leur est égalemenl applicable. On
supprime toutefois le sel marin. On mêle exactement 5 i^i ammes
de pyrite grillée, 5 grammes de carbonate de soude pur et sec ,
5 grammes de cblorate de potasse. On expose le mélange au
rouge sombre dans une cuiller à projection. Uoxydaiion du
soufre a lieu lentement et sans déflagration. Le reste de Topé-
ration est le même que pour les pyrites cuivreuse ou martiale.
En résumé» le nouveau mode d'analyse des sulfures métal*
liques consiste dans la combustion du soufre par le cblorate de
potasse , en présence du carbonate de soude. Le soufre passe
tout entier à Fétat d*acide sulfurique qui neutralise une partie
du carboualo de soude. -L'exclus de ce sol est connu par le
volume d'acide sulfurique normal qui est nécessaire h parfaire
la saturation. On retranche ce voliime do celui (ju'aur.Jk ui exigé
5 grammes de carbonate de soude pui- , pour être direcienient
neutralisés, la différence indique la quantité d'acide sulfurique
produit par la pyrite essayée. De la proportion d'aride sulfu-
rique trouvée , on arrive à celle du soufre par un calcul simple.
Trente à quarante minutes suflisent pour ciTectuer Tc&sai, les
erreurs ne peuvent excéder i à 1 i/â % du poids du souflre
qn*il s'agit de doser.
BXISTBNCB DE DIVERS MOLLUSQUES ET ZOOPBYTES A DE
TRÈS-GRANDES PROFONDEURS DANS LA MÉDITERRANÉE.
Forbes et plusieurs autres observateurs se sont occuiiés des
stations des animaux marins et des relatious qui semblent
exister enlre le modo de distnlnition de ces êtres et leur rôle
géoloj;iqiie. Le relevagc récent d'une portion du conducteur
télégraphique plongé dans la Méditerranée, entre BOne et
Digitized by Google
SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE. 8t7
Cagliari, à uoe profondeur de âOÛO à 3000 mètres» a éià Voc-
casion de procéder à de aouvelles études pour compléter les
obtemtiODS précédentes. M. Alpli, Milne Edwards a donc exa-
miné les corps étrangers qui adhéraient au fil télégraphique,
tndeces mollusques était une espèce dliultre {Ostrea eœhUar)
(çà se rencontre en abondance sur beaucoup de points de la
Méditerranée, ranimai s'était fixé sur le câble quand il était
très-jeune et s'y était développé, car sa valve inférieure, large
d'environ 6 cenîiuièlres , b'élaii complèieuicut moulée sur la
surlacfî du câble. Sur un autre point, se, trouvait lixé un petit
Pecten conim suus le nom de P. opère uiari^t, et une autre espèce
du même ^enre, très-rare dans les collections, le P. test(r.
Les Coralliaires qui vivaient k ces grandes profondeurs étaient
2u nombre de quatorze individus appartenant k trois espr i t s
(ie la famille des turbinolides. L*un de ces polypiers ne difiere
en rien de iiCaryophUlia clara, espèce très-rare qui se rencontre
^ i'éiat fossile dans les terrains tertiaires supérieurs du Piémont.
En résumé, Texamen auquel H. Alph. Milne Edwards s*est
montre qu'au fond d\ine partie de la Méditerranée , où
la profondeur de la mer varie entre 2000 et 3000 mètres, on
3» Télat vivant un grand nombre d*animaux dont les habi-
|udfis sont sédentaires , et que pres(|ue tous ces ôlres appar-
WBDeniâ €ies espèces réputées très-rares ou qui avaient échappé
jasqu'ici recherclies des zooIo^Msies; enfin que (jut Iques-
onîi(l'e\\Vv«! Piw no paraissent pas dilîérer de certaines csi. ères
v\vjnt It s dépouilles sont enfouies dans les terrains lei*-
haire:» bupLTiuurs bur les deux rives oi)i)osées du raème bassin.
Kniin, les pliysiologisles pourront enregistrer ce fait curieux
l'oxisience d'êtres aussi parfaitement organisés que les
fuollusques gastéropodes, sous une pression de 300 atmosphères
àm un xuiiieu où la lumière ne pénètre pas.
DOSAGE PLATLNE.
U plQpait des gftes métallifères des Alpes , du Dauphiné et
Savoie, renferment du platine qui s'y trouve à l'étal de
5M SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE.
diffusion. Cette découverte , due k M. E. Gueymard , a donné
\m\ h d(i nombreuses recherches analytiques qui ont conduit à
uu procédé très-sensible que nous résumons. U est liaséaîur
l'emploi de dissolutions titrées de platine.
On fait dissoudre 10 milligrammes de platine dans Tcau
pi^gale , et on ajoute de l'eau distillée de façon à obtenir
250 ^qaninies de dissolution. 1 centimMre cube de cette disso-
lution contient donc de milligramme de platine, soit 0^,04,
ou pour 2 centimètres cubes (i"'«,08 de platine.
M. Guyemard plaçait dans buit petites capsules 2 centimètres
cubes de; dissolution contenant 0«'^OS' , 0'"^04, 0'»«,02 , O^i.Ul »
0"»,005 , 0" 0025, 0'"«,00 1-25, 0™«,000t)i5 de platine. Dans ces
huit capsules rangées en ligne , il ajoutait une petite quantité
de sel dVîiain en poudre, il mélangeait avec une baguette de
verre et bientôt la couleur du platine apparaissait avec des
nuances qui correspondaient aux chiffres ci-dessus, depuis
0»«,08 jusqu'à 0»«,00062î>.
Les boutons de retour étaient traités par l'acide nitrique ,
puis on ajoutait de l'acide chlorhydrique. On obtenait ainsi du
clilorure soluble de plaiine et du chlorure d ar{;eni insoluble.
On ajoutait deux gouttes d'acide chlorhydrique, puis 2 centi-
mètres cubes d'eau distillée. On laissait reposer avant de dé-
canter dans d'autres petites capsules. Dans les capsules qui
contenaient les dissolutions des boutons de retour, on ajoutait
aussi des sels d'élain en poudre et la couleur de platine deve-
nait apparente après quelques minutes. En la comparant à celle
de huit ( a[)sulrs. on trouvait celle de couleur identique. Si cette
couleur était celle de la cinquième capsule contenant 0'"R,005
de platine, on en concluait que la substance traitée coaienait
0*B,005 de platine sur 100 grammes de matière.
Si la valeur était intermédiaire à celle des deux capsules
3 et n** 3 , par exemple, on trouvait que la quantité de pla-
tine pour 100 était de
0-..04 + 0-..008 ^ „3
Lorsque la sul»si.uice essayée contenait uu peu d'or avec le
platine, M. Gueymard le dosait au moyen d'une liqueur titrée
Digitized by Google
SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE. 859
prépan'o avec 20 milligrammes d'or dissous dans l'eau régale ,
en ('temiant la dissoliilion pour obtenir 250 centimètres cubes,
l'n ccnlimrtre cube contenait ~ dô milligrammes d'or (0°*,(tô) ,
ou 2 centimî très cubes (0'»«,16).
On prend ensuite huit petites capsules dans lesquelles on
met 2 centimètres cubes de dissolution , conlenanl 0™b,16 ,
0'««,08, 0«i,Oi, 0«'«,0a, ©««.Ol, 0'»8,005, 0"»«,0025, 0'"«,00125 d'or.
On ajoute à chacune d'elles une petite quantité de sel dVtain.
Au bout de quelques minutes apparaissait le précipité poiii-pie
de Gassius avec plus ou moins d'intensité. La substance à
essayer, traitée comme ci-dessus , donnait la couleur jaune du
platine , et quand il y avait en même temps de l'or, en moins
d'an (inari d'heure le précipité pourpre était au fond de la
capsule. On décantait doucement et on ajonuiit de l'eau pour
avoir 2 centimètres cubes dans la capsule. Oa comparait les
couleurs comme pour le platine.
PRÉPARATION DB LmTDRATB BLED DB GUIVRB.
Dî'S 18:i8, M. E. Peligol a communiqué à rAc.Klrniic des
sciences de Paris le résultat de ses études sur les phr'iionit'nes
qui résultent du contact du cuivre métal li(iue avec raniiiio!iia(jue
et l'air. La dissolution de cuivre ([ue l'on ol)ticnl daii.>> ces
cirroîisianres , jouit de la propriété de dissoudre la cellulose,
la soie ut d'autres substances organiques qui vé?;istent à l'action
des dissolvants ordinaires, excepté k celle do riiy[M>suirale
de cuivre ariiuioniacal employé pour la première fois par
M. Scbwt itzer, de Zurich.
Dans la réaction qui se passe;, do l'acide azoteux pi-eud nais-
sauce. M. SchO'.ubein , de Bàle , l'avait déjfi constaté, mais il
ne s iHait pas occupe de séparer de la dissolution le produit
bleu séparé.
Le procédé qu'indique .M. Pelij;ot pour ohieuir une ^n-ande
quantité de dissolution ammoniacale de cuivre cousisie à intro-
duire dans des flacons de ii à lo liircs, 15 à 20 giamnios de
cuivre et 60 à 80 ceatimùlres cubes d'ammoniaque concentrée.
Digitized by Google
330 SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE.
Le cuivre obtenu par réductioîi n moyen da fer ou du zinc est
promené sur les parois mouillées du vase, de manière à |
adhérer. Après quelques minutes , le flacon s'échauffe et se rem-
plit d'épaisses fumées blanches qui sont de Tazotiie d'ammo-
niaque qui se condense. On renouvelle plusieurs fois de suite,
à raide d*un soufflet, Tatmosph^re du flacon qui n*est plus que
de Tazote. On renverse et on laisse égoutter les flacons qu'on
lave ensuite avec de l'ammoniaque liquide. On a pour résultat
la dissolution bleue en question. On peut aclivor la l'éaclion en
employani de l'ammoniaque liquide préalablement saturée de
sel ammoniac.
On évapore ensuite à sec et au bain-marie la liqueur bleue.
Le rrsidn est pulvérisé et imiii' par lalcuol ammoniacal bouil-
lant. On filtre, et, par le refroidissement, la liqueur laisse cris-
talliser en prismes aiguillés d*un beau bleu violacé le sei dont
la composition est exprimée par la formule :
AzO\ CuO, AzH'O, HO.
Cest un produit dont Tindustrie des couleurs se servira sans
doute. On peut le préparer de diverses manières, ainsi que Ta
fait M. E. Peligot, avec tous les sels de cuivres solubles dans
l*eau , tels que le sulfaie de cuivre , par exemple : i» En traitant
par un alcali un sel de cuivre dissous dans beaucoup deau
et préalablement additionné un laible excès d'auiuiouiaque.
2" En versant de la potasse ou de la soude dans un sel de
cuivre niélan^^é avec un sel ammoniacal, S" En ajoutant beau-
coup d eau à une dissolution laiblement ammoniacale d'azotate
de cuivre.
Comme on le voit, la préparation est des plus simples. Le
produit tinctorial que Ton peut appliquer dans Tindustrie des
toiles et des papiers peints, ne saurait être d'ailleurs confondu
avec les cendres bleues anglaises ^ dont la fabrication a toujours
été tenue secrète. Ces cendres bleues sont des carbonates de
cuivre d'une nuance un peu plus foncée et généralement moins
pure que celle de l hydrate de cuivre de M. Peligor.
M. Chevreul a comparé la teinte de l'hydrate de bîonyde de
cuivre avec sa gomme cbromatique, .sa valeur est 1 bleu 7 ton.
Digitized by Google
SOCIÉTÉS SAYANTES DE FRANCE. 331
Un êchanlillon servant de type d'une bonne fabricaiion des
ceudres bleues uu^laises, correspond au .10,5 ton. de la
même gomme.
PIHTS ARTÉSIEN DB PASSY.
C'est en 1857 que nous avons parlé des accidents successifs
qui r riïpiit arrêté le forage du puits de Passy , arrivé le 31 mars,
k la profondeur de 528 mètres , c'esl-à-dire à peu de distance
des nappes jaillissantes , accidents contre lesquels le courage
et Topiniâtreté de M. Kind ne s'éteignirent Jamais. Les dépenses
seales et les Intérêts de la ville de Paris , doivent faire céder le
soadeur Saxon et ramener k abandonner la direction et la
responsabilité des mesares de sauvetage à une commission
d'ingénieurs et de membres du conseil municipal de la ville.
Tout le monde sait aujourd'hui ([ue c'est vers la fin du mois de
soplembre dernier, le 21, à midi, (lu'aprrs avoir déblay*^ les
obstacles du haut et avoir repris h- forage , on atteignit les eaux
jaillissantes. Mais il est intiMCssanl de connaître le résumé de
ce qui s'est passé d'important dans la marche des travaux.
Le détail en est lucidement exposé dans un mémoire iu à
r Académie des Sciences, par . ^ Dumas.
Depuis le mois de mars 1857 , on avait essayé vainement
d'eturaire du puits le tube de tôle que la pression des argiles
supérieures à la craie avait aplati. Des tronçons seuls purent
èue arrachés, et cela au prix de grandes dépenses de temps ,
d'argent et d'efforts ingénieux* Ce ne fut que le 13 décembre
1859, qu'un lànx pnits de 3 mètres de diamètre à la partie
supérieure , établi partie en fonte , muraillé intérieurement ,
partie en tôle , de l'",70 de diamètre, à la partie inférieure, fut
foncé à bras d'iiommc avec éi)uiscment do l'eau. Les tubes en
fonte, fermés par des anneaux bridés, boulonnés et agraffés
l> 'iii a bout , avaient une épaisseur de 0'",035 ; la pression des
argiles les fendillait comme du verre. Enfin, après mille dan-
gf*rs adronlés, on arriva à la partie torée dans la craie. M. Kind
reprit alors la direction du curage, et le forage recommença
ensuite au-delà des 5^8 mètres de profondeur.
332 SOCIÉTÉS SAVANTES ÏIE KRANCB.
l)n noiivcniix accidents survinrent pon-lant lo tabn^ço consistant
en un cuvelage forme'' do douves en bois cerclées en fer noyé
dans l'j^pnisseur et asserablé«^s par sections. La partie infé-
rieure se terminait par un tube en bronze penestré. On descendit
tout ce système, en allongeant successivement !a colonne,
jusqu'à la profondeur de 550 mètres. Là, les f'iioiilis do sable
survinrent et opposèrent un invincible obstacle à la ilescenie.
Cependant, l'examen des échantillons de terrain rapprtrtt's par
la sonde, montrait qu'on touchait presque à la couche aqiiitère.
Il fut donc résolu , qu'au lieu de s'obstiner à faire pénétrer plus
bas la colonne , on forerait dans son intérieur un sondage de
reconnaissance.
L'eau fut ainsi rencontrée pour la première fois à 577'n,50,
mais elte n'atteignit pas tout-à-fait l'orifice du puits, il s'en
fallait de quelques mètres. Un deuxième tube en tôle avec partie
fenestrée au bas , et d'un diamètre de 70 centimètres fut glissé
dans le tube précédent , comme une section de télescope. On
atteignit avec lui la profondeur de 080°. Là, des argiles l'arrê-
tèrent. M. Kind fora hardiment jusqu'à 5Kt>"',50, et les eaux
jaillirent enfin, donnant un volume de 15,000 mùtres cubes,
pois de Î5,000 et finalement de 22,000 par jour.
Quant au débit du puits de Grenelle, foré dans le temps par
M. Mulot, il se maintint tel qu'il était, à 900 mètres cubes,
jusqu'au 25 septembre à midi; mais le môme jour , à minuit,
il descendait à ^06"** et enfin, le 26, à 6 heures du matin, ce
débit atteignit son minimum de 777 mètres cubes. L'eau jaillis-
sante, à Passy, a la même température que ceile du puits de
Grenelle , environ SO degrés ; elle est sortie chargée de sables
veris, mais peu à peu, sa limpidité s'est établie. Aujourd'hui,
elle alimente les lacs du bois de Boulogne et subvient an service
d'arrosage de toute cette partie de Paris.
£n résumé, les prévisions de M. Kind ont été dépassées
comme résultat. La dépense seule a été |)lus jurande que celle
prévue, mais le débit est plus grand aussi. Ce capital de près
d'un million qu^auront coûté les travaux, sera remboursé en
trois ans par les services rendus.
Digitized by Google
BULLETIN.
ÀMLYSES ET LSSÂIS DOCIMÂSTIQLES
rAITB AD LAMRATOlllB DK LtOBUA VU AftlS ET WUI0FACIIIBB8 CT DBS mms
M Utfit , MN» Là UMBGtIOlt M H. IS. KWtfgaaaiUMMU
Année Académique lS60-ib61.
B.-<ii]Niiuus DB smc
i*^ Cafamie d'E^^^agne , i** variété.
Eu Ires-pros morceaux de couleur blanc-jnunMrr» . virrmt au L;ri.s; aspecl
icrne, durelé «il d«nsité jusse/. cunsujûralilcs; cassure inégale» lexlure înuil'
Idée et maiDelonni:*: en (judijucs points.
Résultats moyens do cinq essais fait» par le^ vuici» humide, vuluuiélrique
eistebe.
^1 amiiM. ywt mtntTRifloE.
Halièrcs volatiles au (ea . . 2G,^
M. insolubles. • . . 5,78
Oxyde sineiqae 6^0 = siac S2 69 I n/,
M. ferriqae et cslclqse . 1,07
M. plonbiqne. . . . 0,36
Total, W,i*5
VOIE SÈCHE.
On a souBts 2 gr. do minerai cm , comepondsat à l,47i de ce niaerai
calciné.
Hoir de iamée lai&saot aa poids de cendres . • • U,1(X)
Total des matiàres Axes , i,S72
Après rédaction du laéiaage et grillage du rdsidu , le poids du xînc volati-
Usé dUît = 1,081 on 8i,IO «/•.
Ont signé : L. Spiertz, Bodrdouuie, L. Duciluk, F. kBA^8
al Bakis.
334 BULLETIN.
S* CàJamtM d^Epagne « S* varUté,
Moreetox as66K gros, eotièramenl blancs , d'un aspect terreox at aa peo
erisUllin ; densité sioyenne, durolé fsible» csssnre inégale, lexlora ffMilielés
«I poussière blanche.
RéBnluta moyens de qnatre essais :
Matières voiaiUes. . . . 89,700
Silice. 3,SliO
Osyde stnctqoe 07^ «sine 81^176
tû, ealciqne .... 5JQI0O
VOIS TsumtTMflint.
lotai, mjHU
ToiB stont.
On a soitnis 2 gr. dn minerai eni, correspondant è 1,486 de ce minerai
grillé.
Noir de fumée laissant un poids de cendres « 0,028S de ce mine-
rai grillé.
Total des matières fixes
Après réduction du mélange et grillage du résidu, le poids du zinc so\i-
tilisé ûlail =^ 1,0U ou 'ôi^li^io.
Ont signé.* Leubquik« 0. Lauaemt, Glogowsu et KiSTOEwai.
3» Ca^^imtne du Rocheux , l*»" échantillon.
En morceaux de la grosseur d'un poin^. dont la couleur varie, par places,
du griâ-brun&lre au rougcfttre ; densité et dureté assez fortes, cassure régo*
lière, texture compacte et poussière d'un gris-jauoàtre»
Résultats moyens de six essais :
VOIS votnvtraiiiui.
ton HimiSB.
Matières volatiles .
. . . 3S,3i
Id. insolables
. . . 0,81
Oxyde sînciqoe. .
. . 88,84
Id. ferrique . ,
. . . 2,12
Id. calciqae .
. . . 1,83
Id. magnësique
. . . 0,28
Id. plombique .
. . 0,b0
Soufre . . • .
. • traces.
Toul,
90,36
49,o:> •/.
kj jd by Google
BOLLCnN. 335
v«» stoii.
Oo a soumis à l'essai 2 g. de minerai cru eorrespoodant à 1,502
d« nîoerai csleinë.
Noir de tnaé» laissant «a poids de cendres 0,081
Total des matières fixtis , l,3h3
Après réduction dn mélange et griliege da résida , le poids du ziac vola-
Uliaé était = 0,9a9 ou 47,9^
Ont signé : Tscbiuerer , Debonribr, BÉTBom, Wuillot,
Malaise V. SfiPUtxaftB.
CaXamine du Hocheux. — ichaniiUon.
Minerai de couleur jaune- brunâtre , ayant l'aspect terreux; densité et
dardé trèS'COBsidérables, cassure inégale, texlnre graattlaire, un pev
féodiqae et poussière jaaae.
ftésaltats moyens de deux essais.
Matières volatiles
Silice. . . .
Oxyde zincique
Id. ferrique.
Id. eaiciqae.
Id magaésîque
Total des mali
VOIE UUMIUb.
.1,60
-^."5,50 = zinc 3^i,yO •/ ,.
IS,60
1,00
ièresQxes. 9S,U3
VOIE sien.
On a soumis k Tessai 2 gr. de minerai cru, correspondant à 1,380
de minent calcinf^.
Noir de famée laissant un poids de cendres 0,0()3
Total des matières Ries, l,4SS
Après réduction dn mélange et grillage du résidu , le poids du zinc vola-
tilisé éUit 0,7G3» ou 38,^28 •/..
Oat signé : ¥mi et Romob.
Calamine d'Angleur.
En morceaux irréguUcrs do couleur grib-rougoàlrc cl parliillcmcnl
rccuuvcrU de cristaux blancs; aspect lerroux, densité et dureté lr«;s-pro-
noncées , cassure conchoïdc, inégale, texture semi-cristalline et granuleuse;
poussière grise un peu rougc&lre.
TOME XI. SS
Digitized by Google
336 BULLETIN.
RésuUats moyens de trois analyses faites par la vois humide :
Uali^s volaiilM. . • . S2,40
Id. losolubles 2,I>6
Suirurc plombique .... 0,72
Oxyde zinrique 61,62 — ziDC i9,dS */*.
Id. ferrique f,6t
td. ealcique 0,47
Total, 99,47
Ont signé : DB Ketsee , kvuxt ol Vax DBnm.
0" Uinerci d'Enyi::.
L'dcliantillon i^oumis à l'analyse ini^scnUiit dois zone? : î:i pioinicrc dtail
de la bicndc grise, un peu jaunàlio, à kalurc liluuiCuUusc cl à liciut uiul;
la deuxième était de la galène de eooleor gris-blcuâlro, à texture cristalline,
ayant rdelat métallique; la troisiôme consistait en pyrite jaune, à texture
cristalline avec éclat métalltiine.
Résultats moyens de deux essais :
vois BUMinn.
Argile r>l,2(X)
Uatièrcs volatiles. . . . I1,C'>0
Oxyde atncique .... 45,rM)0« aine 36,117
Id. ferrique .... 7,IOf)
Id. plombiqne. . . . 2,5S0
Id. calcique .... f.6id
VOIS VOLPMiTUItpiB.
36,«{S.
Tolal, i>
Ont . L. GucuEX et bue. l'Avoux.
7« Calaminé d'Onem.
Minerai de grosseur variable, dont la couleur varie du jaune an bran;
den:>i(d oi dureté moyennes, texture cloisonnée et cassure inégale.
Résultats moyens do cinq essais ;
VOIE HUHIOB. VOIE VOLQlrtTBlQirB. VOIE SÈCVS.
Zinc 49,08 <f. . . 43,85 44,801.
Ont signé : DE Dabsbavb, 8iiobi«* I. FlAM^,
HosziRSBi et BonxowSKi.
8« Calamine d'Andenetles.
L'éol)j4itti!li>i, covoy»^ (Huil l'ii poudre.
Ucsultuls woyoïiB d(tJ deux cosais :
Digitized by Google
V
i-r *Ê X /
Httièni volitUat.
M* fiuoliibles
Ckyde lineiqtte .
M. fenriqoo .
M. loiletqw .
U. ittgntfsiqve
BULLETIN.
VOIE «UHIDB.
. . f,700
. • 5,030
. • 0,900
• . 0,198
VOIS VOLttMÉTItQDC.
47,8i %.
Total « 98,790
Ont signé : Stévabt et Demokceau.
^VUnde de lavoir.
En norcetvx de coutour gris jauoftlMà r«xlërim et gris-britnftf m à Ho-
Mffieir; éclal mëtalloldique , densité aese» forte, tcxtore robtnëe et msDra
régulière,
Késallats noyene de cinq essais faits avee le minerai prdalabîemeni grilM.
VOIE YOU)MÈTAIÛU£.
VOIE BUHIDE.
Matières ioaolables
(hyde zinciqoe. .
Id ferriquc . .
Id. cri!cii}ih^ .
Id niu^nésique.
Acide sulfuriquo •
2,02
2,!0
0,-2(>
70,07 «v».
Total, 9!>,6I
Ont signé : IfOBBL, Baimceakd, Bavchav,
BaBLET et TSCBIOIBER.
<0 BUnde argentifère de Pontpéau.
Oti 3 analysé Irois échantilloDS pour doser le zioc cl Targeot.
i*' échantillon Li^ zinc détermine par h voie votumclriqoo =-
Pi'ittr doser l'argent, on a trnitd gr, de miiiL-rai par îiulanl de nilre cl
loti gr. de litharg'"' pure. Le plomb obtenu, pesant environ . ayant elô
coupeiié, a (ourni im graia d'argenl du poids de U,UUJ12, ce qui équivaut k
Ont signé: De Boheieb et Vahdebtoh.
S' éctiantillon. Le zinc rlosé par la voie vt<iuûiélrique — iîi,68 '/o.
L'airgeAl déterminé comme pour U< |ireniior échaalilloo = 0,0137 */».
Ont signé i Stévabt, Docteub, Iaobent et Leobooie.
3^ ichantillw. Le poids du aine troavé SS,70 «/•. Celui de Targeut
^ 0,0150 •/•.
Ont signé ; Kbabs , U.\vna, Mobel et itui6EAB0«
Dlgitizeci by Google
338
DVLLBTIN.
FABRICATION DE FEDILLBS DE PLOMB C0HTINVE8 ,
PAR C. BECKBR.
A l'osiae de plomb (Oîdfùfi Road, Bote), h Londres, 1m Irailles da
plomb, au liea d'être obtcntms au lamiuoir sur certaines l(»ii|;uears, «ont
lailltfcs d'une roanifcre continue dnns un cylindre.
Ce procédé parait devoir donner une économie do W à oi) pour sur les
frais du iaminagc ordinaire des liarres de pioiub, et les feuilles qu'on fn
obtient, tout en ayant une lénacilt' plus grande, ne présentent pas ces pmes
et ces défauts noiobreux qui permellcnl à l'eau de Iravei&er les feuilles
Le croquis, pl. 16, demie nne idée de le mechlDe employée. Sur deux
solides bàlls a est Donld un arbre caoaelé en fonte 6, ayant au milieu iO
pouces de dianèlre et dont les extrdnltés, exposées aux efforts de torsion
daua tes paliers , ont un dianètre de 7 1/2 pouces. C*e»t cet arl)re qui fonne
le noyau sur lequel on coule le cylindre c de plomb; g et h sont deux grandes
roues dentées qui engrènent les pignons » el ( est un arbre de transmis-
sion et m la roue de commande.
La fusion du plomh s'obtient à l'aide <l'un petit four à réverbère dont
la flamme passe au-(lL•^bus et au-dessous d'un récipient en fonte dans lequel
le plomb est renferme , aulaal que possible, à l'abri de l'air. Le noyau en
fonte b est placé au centre d'un moulu composé de deux demi cylindres,
ayant 2 pieds de diamètre et 9 picda 10 pouces de hauteur paie ou coule le
plomb On a aoin que le refroidissement du métal s*opère lentement , aOn do
loi donner plus do ténacité. Aprba avoir enlevé le moule» l'arbre, entouré de
son anneau eu plomb, est placé, au moyen d'une grue, sur ses supports,
et Ton commence k couper les feuilles.
Un couteau en acier d, ayant 5 pieds de largeur, 8 pouces de hauteur
et 1 1/2 pouce d'épaisseur, est vissé sur un support que la machine pousse
avec une vitesse constante contre le cylindre de plomh qui tourne lentement
et qui est entamé sur toute sa longueur. A l'aide û'um vis et d(> rotips inier»
médiaires , on peut faire avancer le support avec des vitesses ditrérentes , de
manière à obtenir des feuilles doul l'épaisseur varie do -J_ h _î_ de pouco.
• r, Il 11 »
Les deux cxtrérailéi» du cylindre sur une largeur d'un puucc ne peuvent
être utilisées et, pour couper ces deux lisières, on a monté sur le support
deux burins s qui taillent dans le cylindre de plomb do maniée qu'après le
passage du couteau, cea lîsiires tombent et donnent* la feuille une égale
largeur*
Dlgltized by Google
BDLLfiTIIt. 889
La feuille coup($d passe cotre des rouleaux qui ta tiennent droite et la
MAdiisfuI à SB pelU i^iadm en bote sur leqoel ette «'eurovto, sans sabir
•Mttna exieiwion on décbircmenl. Dès qoe le cytindr» de ptonb est renld ù
■ne eertaine épaisseitr (6 pouces), on ouvrier, qui sufllt an Iravail de trois
■laebinea. coupe la fouille et place un nouveau eylindre. C'est enronldea snr
ses cylindres en bois que ces fenîlles se trouvent dans le commerce.
H. C. Becker n observé que pour coiipernne feuille de plomb de 1/18 de
pouce d'épaisseur, on plaçait sor l'arbre moleur, qui faisait iK) tovm par
minute, un tambour de 2 t/'2 pieds de diamètre et de S pouces de largeur, et
qu'alors le cylindre do plonjb ayant un diamètre de 2 pieds et '2 pieds iO
pouces de longueur faisait deux tours par minute. H reconnut en cuire que
dans ce travail le métal se contractait d'environ 1,.", cl qu'avec tetto uiôrae
vitesse par minule on n'obtenait qu'une kimc du 8 picdd au Ucu de douze,
(Zeitschrift des Yereitu devUcher Ingenieure. p. 74.)
MÉTHODES RAPIDES POUR LE D08A6E DU SOUFRE.
M. Bonenrd, dans sa Revue des Soddtds savantes de France, a donnd»
page 328, *le nouveau procddé de M. Pelouse pour le dosage du aonfke
contenu dans les pyrites.
Nous ajouterons ici quelques détails 5;ur on procédé des plus expédilirs
que nons :)vons souvent eu l'occasion d'employer dans l'industrie pour déter-
miocr approximativeneot la quantité de soufre restant dans les blendes
grillées.
On 6ait que la Llende crue est diflîcilement attaquable par l'acide chlor-
bydriquc, mais qu'ellu devient quand on la mêle intimement à du fer porpby-
risd. Cette réaction donne lieu k un dégagement d'acide soirhydriqoe.
On a utilisé cette réaction pour apprécier rapidement le grillage des blendes
au moyen d*nn papier imbibé d'acétate plomblque. Ce procédé est aases
seneible mais il présente nn grand inconvénient résultant de remploi dn fer
porpbyrîsd , lequel est très difficile à se procurer eomplMement exempt de
sonlre, or c'est Ift une condition indispensable. (Ce produit par est tellemimt
rare que j'rn ai cherché vainement chez cinq des meilleurs droguistes et
marchands de produits chimiques do Iklgiqiie et d'Allemagne.) Si le fer
ne contcnaii que des traces de soufri' on pourrai! s'en servir sans grand in-
convu'nieni , iiK^is il est un moyen très simple d'y obvier c'est dt- rt m-
placer le fer porpliyrisé par du zinc et à cet usage, ù défaut de zinc pur,
je me servais du sine à ïa calamine. Vieille Montagne, qui est complë-
840 BULLETIN.
tcme&t privé du Mttfre. €« >iM Itnind ea fevillcs viiiet* 4ltit déoovpë en
fniiineûts lrèt*p«UU d« I i 2 mm. q. qtt« j« coneemis povr rnsage
Vol«i, do r«ate, comment on opère ; la blende grilltfe étant porphyriaëe,
au moyen d'une petite cuiller on en prend un volume ddtermind, toujours
le même, qu'on introduit dans un tube à réacliou oU l'on a déjù placé troia
OH quatre dt!S petits fragments de zinc, ensuite, au moyen d'une burette pra-
duco on y verbe cinq cenlimclres cubes dViride clilorbydrique oleodu de ma
volume d'eau; on recouvre alors le tube d un papier humide d'acétate plom«
bîqae et l'on cbaufle jusqu'à l'dbullition au-deesua de ia flamme d'une lampe
à alcool.
Le papier d'acétate plombique se cotorern ptvs on moina adon la quantité
d'aride anUhydrique qui se aeft dégagée Feiaona remarquer, poar leminer,
que l'on doit prendra d'aotaat moîna de matière qu'elle contient plna de
aooflre« car antrement le papier plombiqne deviendrail tellement noir que
Ton ne pourrait paa jafer dea dlinirencea de teintée pins on moins foncées;
enaaile que, pour rendre bien comparables les essais faits de la sorte» il font
conslaniroent mettre dans les mêmes circonstances, c'est-à-dire nutant
que possible r.'bler le mêiiio temps pour un essai que pour l'autre, ilc. On
conçoit alors qu'avec un peu d lmbitude, surtout après des p^s:^ls comparatifs
sur des bleijiles coniennrii dis quantités connues de soufre, ce procédé
permette do di-ciiier :ippru\ini;ilivement , cerlaiiicuieal a moins d'un quart
pour cent, la leueur eu buulre pjriaul le dcgié Uc î,'rilla^u et la uiarcbû
des fonrs» Koloos aussi qu'une ëbullillon prolongée pourrait décomposer le
anlfore de plomb par le dégagement trop abondant de vapeur clilorbydrique
et en&n que ce mode ne permet de constater que la préaenee du soufre qui sa
trouve i l'état de sulfure et non celjii qui serait éé^ paasé à l'état de sulfata :
auaai n'est-ce que comme un essai Industrie que nous le reoommandona.
Fa. Dw«
EMPLOI DES KARCS DB SOUDE ET DES RÉSIDUS DE PYRITE
GRILLÉE,
PAR M. KQBLMANN.
Les marcs do souJc r<<sidu» oxysiilfuri'3 du lessivage des soudes bruii'S,
foimenl doâ lu^ encii[iil>rauu cl, qui plus tit>l , souv«îut dangereux pour ta
salubrité publique ; lu pyrite grillée n'est pas moins encombrante. Malgré
toutes lea recherches , on n'était pas encora parvenu h pouvoir utiliser ces
résidus; H. Kuhlmann vient d'en propoaer l'emploi pour la fabrication h
Digitized by Google
BOLLBTIII. M
frùid d'un cîmf'nl artinciel. Il fait un mélange par parties é^a\e& des aiarc»
sortant d«s cuv.s avec des pyrites grilk'es, et il en forme une pâle, homo-
gène, sous l actiou tlo meules varlicale». Cl'IIc pàle *isl ;i!iirs ii.uuk^c à
froij sous forme de bri(iues ou du pioci^s arcliilccluralt'S ot \\n\ obtient aiiiit
des matériaux ijut acquierc-nl rapidoinjnl une très-grande durcui, (jui ne
fiil qu'au^mcnlL'r par la suite; si on a furlLimeul coiupriiijC ces briques, files
H»i>te0l a l'action do la gulée, surtout après une expositioQ de quelqucâ
mois aux influences atmosphériques En vernissant cette espèce de poterie
me ttoe dissolation da silicate polfiMique , après qu'elle a déj'i été exposée
quelque temps & Tsir, ott oblieiil dss milériftux qui résistent parfaitement
k II gelée.
ItepUcitiott éê Mil* eoasolidiittoii parait Mra roxydalion ûst Voxyvàtvré
olciqae M sHlftiie «aleiqne tOM Tinfluanca de l'oxyde de fer et en délrî-
Mii de roafgèee Atmosphériqae.
W. W.
ACI£R B£SS£M£:R.
tans la séance du 5i d«?cenibre dernier de la Société littéraire et scii nlî-
fif|De de Manchester, M. l»rût:kliand a prési nlé dilVéri nts éclianlillons d'acier
fabriqué par le procédé liessenier. 11 a < on{?lalc qui- cH acier t:urpa>: le
cuivre cQ mallcaltilité. On [u nf lecuui ber, le contourricr , le plier à froid
ou i chaud , sans recuit et à un dt^it' de lerapénilurc qu'on ne peut
alldndre avec le cuivre ou l'acier oïdiiiuire. Une [daque de IS pouces de
llifnclre passée par différentes filières, a donné un tube dr !" pieds de
longueur tl de I 5, i pouce de dianièire. Un anneau de ce métal peut . aprt'^s
ne seule chaude , êlre transfurmé au niarleau en un chapeau de cheminée
^•locomotive. En forant un trou circulaire dans une plaque, on obtient des
llttores continus , tandis que pour les piaciiit^s de cuivre et de fer de Low*
Mon les ile^ures se bri&ent sur une longueur de l, l<i<' de pouoe. Des leneft
^Mttd*tet«r doBx de Bessemer peuveni être repliée dans un sens el dane
TiMrepiBi de eent fois aana se briser» el sous ce rapport elles soai aussi
'«dblciqM le papier.
nEUPE DES OUTILS ET DES INSTRUMENTS.
Noos exirayoDs d'une lettre adressée au Scientifie American les rensei-
ïocmeûis suivant? : ■ L'expérience m'a appris que la trempe de l'acier
Ae ta npidité avec laquelle le mélst est refroidi. Dans le refroidisse-
342 BULLETIN.
mtai on doit lenir coniplo des dimonsinns el de la température de la pièce ,
et le bain d'eau ou d liuiie doii Olrc réglé en conséquence. Ln pariir acicrétî
d'une enclume ne pouvant jamais avoir une trempe liop f i tc, le refroidisse-
ment doit être isoudaio. Un bain d'cnu saltie donne ie ref^roidissement le
plus prompt ; vient cnBuito le bain d'eau pure. Des mélanges d'huile el da
résine survent à modincr la duréo du refroidissement des objets en acier ,
Bulvant leurs dimensions el leur df.^liniiiiQn. Je suis peu au courant de la
trempe dos scies, mais les délailà buivauls ont éië confirmés pur mon expé*
riencc personnelle. Un petit instrument d'acier, loi qn uQC lancette, doit être
cbaulTti au rouge cerise , puis plongé dans un bain d'huile à (>0« Fhr. ; on le
trempe ensuite au feu jusqu'à ce qu'il ail pris une couleur jaune foncé.
Je traite les lames de canifs comme celles des lancettes, mais en portant
la couleur au bleu clair. Les lames des rasoirs, iraiiees également conima
les lancettes, sont plon^^e^es. à la température de (JU' Fhr., daaà tie l'eau
fW)ide Les couteaux du tables sonl plonges Jans l liuile; la trempe en est
moins forte que pour les canifs ; dès que les lames deviennent noires, on les
rufruldil iiuait: Jiaiemeiil . Lua ci:»eaux el les potils outils de menuiserie sont
plongés dans l'eau comme les rasoirs, mais ks outils du plus furie diniension
pabseul au bain d'huile à GO». Les pièces de moindres dimensions sont por-
téesàlacouleurjaune-foacé. De petits ressorts passent au bain d'huile comme
les lanealtes, puis sont leDos au^dessos de la flamme jusqu'à ce que l'buile
brftle. Je tes détrempe jusqu'à ce qu'ils preoBoat une teinte noire. Je trempe
les forts ressorts en les plongeant, à la température rouge (ICK)* Pbr.),
dans Tenu , puis, après les avoir bttiléâ , je les ehaufTe jusqu'à ce qu'ils de-'
viennent noirs. Il hul une certaine expérience pour bien conduire la trempe
d*att ressort, car la eouleur est loin d*fttr« on guide certain. On a recours à
des bains de sable et de métal fondu pour tremper les ressorts sur une
grande échelle, ies lames de sabre reçoivent la même trempe que fes ressorts.
Tous ces oljels sont polis après la trempe puis ebauffés pour prendre la
couleur voulue.
PRÉS£aVATION D£S POI£AUX TÉLÉGRAPHIQUES £T DE
BARRIÈRES.
D'après un journal américain, après avoir placé le poteau en terre el
rempli le trou jusqu'à \i pouces de la surface, on doit verser autour du
pied environ 1 d'hectolitre de rognures de fer sur lesquelles on jettera
encore deux pouces de terre, pois on damera fortement. Ces rognures ne
Digitized by Google
BULIXTIN. 343
lardcBtpMà forncr ooe aasso solide qui maiotieni fortemcoi le piod ei le
prism» contre la poorriture De deux poipaux d'amarrage qui avaient 6\é
piteé» devaDl la demeure du correspondaol du journal , I'ud , protégé pur de
la rognure de for, avait élé trouvé parfaileuenl ttaio, tandis que l'autre avait
le pied «oliercmenl pourri. Ces rognures de fer peuvent s'obtenir k bas pris
daaa Um les ateliers de construction de machioea, il suffirait de tO lieclo*
litres par wdiiê de poteaux tdlëgrapliiqttea.
nnosiONs des chaudières a yapeqr dues a la
CORROSION.
Dan& an rapport adressé par H. Flelcher à rAssoctation de Manchester
pour le contrôle des chaudières à vapeur , cet ingénieur signale pariicultà-
rement à l'attention , l'affaiblissemoni de la résistance dù li la corrosion,
il croit que les chaudières doivent être séricusemont examinées au moins
une fois par an, tant à l'intérieur qu'A l'extérieur, afin de s'assurer que les
parois ne honi pas atteiolea de cori'osioa. «t à l'appui de cette opiaion îl
c^le le fait ci-après.
Une chaudicTu orJinairc avait été visitée ii fond, il y a deux ans, et
reiiiise en prit-fait iMat de i L^[,nialion ; le Comité avait cru pouvoir se dispen-
ser de la sotimeitre de nouveau , pt>ndanl ce temps, ù un examen complet.
CH^enduiit. coninio on voulait eulevur les incrustations, l« marteau l raversa
1a parui lUi fond que l'on trouva aii:<s5 mince (|ii uno feuillo de papie r ; la
t' éUil é^alemeal attaquée tout le lung de la partie par laquollo la
cliauiiifie éiait appoyéfc ^ur la maçonnerie, et en i iili vani iiuelipH ■^ briques
(lu carm-au un rccunniil une corroâion telle qu'on put en tirer U'une petite
surface un b^^Ji de rouille.
COISSINETS DES ESSIEUX DE WAGGOKS SIR LES CaEMIMS
DE FER PBUSSTENS.
Us essieux employée anr les chi>aiin8 de fer prussieosae divisent en deux
eiissss, Ica uo$ en métal ronge et iea antres eo métal blaae.
La eeBipMiti<Mi do métal rouge comprend , sur 100 parties.
BULLETIN.
CHEMIN DE
Cl'lVRB
PLOMB.
xmc.
J
ÉTAIK* 1
8i
8 1
2 AI*' iuucsiricin •••••••
86
»
»
70
8
Berlcu-l*ûisdum'Magd«bourg. . .
VO
12
^ 1
H
»
>
6" Mngilcboui^-Halbersladt ....
82
10
82
B
•
18
_ _ _. .
80
8
8
^ 1
La composition du mëlat blanc comprend stir fOO parties.
CHENm DE
CDIVBB
ÉTAlK.
AXTIMOINE.
6«
8o
9*
WMlphtlie
Magdebourg Hulbcrstadl
Saarbruch
Âîx-Dusseldorf-Ruhrort
Berg-Mark
Berlin-Anhall , Silésie iDldrieure-Murk ,
Sllëtie supét'ievre .......
Magdcbourg-Lbipsie» raecorddiiient delà
Silësie inférievra * .
NaÎMe à Brieg
Rhenao
7
n
7
8
3
C
U
82
7*
8»
7li
80
Ki
9i
83
83
II
IK
!0
il
12
H\
0
11
12
Las chemina da far q«K emploiiht 16 mdial ronge et le mdial blanc ont
aonaarvë la pranier pour les voitnras qui sont chargées de plus de 73 cantner
par atalen.
Les eonsainets en métal blanc da chemin de Wcslphalie ont rdatsid à vn
parconra de 7000 meHen^ sans exiger aucune réparation.
Les chemins qui donoeot la préférence aa métal blane s'appliquent même
aux eonsslnela de loeomotivea. Cinq chemina de fer font usage de coussi-
neta .qui ont la plomb pour base et dont la composition est donnée dans te
tableau solvant.
Digitized by Google
BULLETIK. M
' 1
1
1 CHEMIN
1
Pr.OMD.
ANT1M0I?IF,.
ri ivuK
ÉTAIN. '
H
0
0
S"
1"
0
De MBfdeboMrf- Vlll«iBberg
[ jaach'»
.so
12
8
»
Do Berlin Hamboarg . •
■ « •
20
»
20
Do la Thui'inge . . ■ .
• « •
83
l;>
n
•
4i
la
•
42
Ces derniers coussinets, dans In cmnposiiion dosquels le plomb et l'^lnln
entrent par parties i'';oU-^, n^sisienl Irèa-bienel ne sont pas assez durs pour
•lUquer les (osées e^dieux.
iXeituhrift fur Banwt9en.)
NOUYEtliES FlPéRIBlfCES DB H. LB CflEVALIBR 8EU.A
SUR LE FROTTEMEM.
Dans an inënofr» préeenlé en 1861 à TAcadéniid des sdeneee de Turin,
M. Sella a commaniqaë le réMltal de les expérienees pour déterminer In
résiatance du froUement.
Dans un ri^snmé historique des recherches (jui ont éié fîiites sur celte
question . I»^ !4!tv;inl académicien rappelle en premier lieu eclle d"Aniunlons,
qui avait éuiiiii la loi do l'indépendance de l;i f'rnndeur des snrfnees en
contact, {)uis celle de Coulomb, qui rccoauul qu en géniîral lo frolltmcni
peudanl le Oiouvemenl ebl 1" pruportioanel à ta pression, 2." indépendant dé
ftftendne des tarllices de «Mfstael, 9^ indépendant de la vitesse da aion?«-
ment, sanf quelques restrictions.
Depuis, les eipdrienees de Vorin, eonflniant les principes émis par
Conlemli , tendaiefti à éeartar Iss restriclioas peséss par ce dernier à Undd-
pendanee de la Titssse do aontenenl ^ et ces priniripes sinsi généralisés
ont été admis sans conteatation dans lotts les traités de mécanique.
Cqieadant M. Sella fait observer que les praticiens n'y ont pas une OOn*
fiance absolue el que les mécaniciens employés aux freins qui mnintieiinent
la descenle uniforme des convois sur les plaiKs inclinés de (iiovi, savent que
cet» frtins ne peuvent pas empôclier l'accélération de la marche, lorsque- la
vitesse initiale dépn^se ceriiiines limites, ce qui pruuve l'évidence que»
dans ce cas, lu iroilomenl dioiinuc lorsque la vitesse auguieule.
Digitized by Google
316 BOUBTM.
A ce sujel , rauteor enlre dans l'eumen det expériences qae MM. Poiréo
et Bocbct oui enlMpriMS tor let ebeaiin* de fer dapnit I8SI , en reliant à nnt
lûconolivft, par Tînlerniddiaira d'an dynanonèire, nn wanoadontoa poa*
vait an beioin fixer lea reuea de manière k lea empêcher de tonrner, on bien
que l'on ponvail ptaeer «nr da» patina.
De cea expdrlencea, M. Bochela conclu qae le frotlenent dtaît propor-
tionnel à la pression , aenalblemenl indépendant de la grandeur des surfaeet
de contact, mais variable avec la vitesse, de manière k être maximom
pour uno vitesse nulle, à décroître avec l'aug^mcnlation de cette dernifre,
j!isfjn':'t (If venir nul. ou à peu près nul !i uno vitesse iros considérabie. Il
disfiA jiii' M on di^crivail une courhe en prenanl It'S vilessep pour abscisses et
les fiulicisienls correspuodanis poui uitlonnëes, on oblenaa uu arc d nyper-
bûlc asyniploilque k l'axe des abscisses ou bien k une paraUôie k cet axe;
mais, depuis, il a modifié ces eoncluelons, et il admM que le frottement*
■ème dans dea drcoasiaoeas apparemment Idantiqoea , n'est pas loujonra
conaiant at ne peut te repréeenler par une aanla eonrbe, nala bien par ine
x6na eompriae antre denx ooorhea.
Him a iaatitaé également nne aéria d'axpérianeea ponr la détarmlnaiion
de réqaivalent méteniqoa de la cbalenr, et dana qoalqnea-nnes II a dtadid
les relations exlataales entre te nombre de calories produit par le Crotlemenl
d'un arbre sur ses coussinets, et le travail nécessaire pour produire ce
frottement. Dans ces recherches , Hirn posait sur un arbre horizontal un
Coa?sinet auquel était fixé un fléau de balance, dont il ehargeail les e\trë-
raiiés. Lq supposant la balance inmiobile lors(]ue l'arbre iHait au repos,
celui*ci tournant devait, par le frotleaieut produit, déuuire l'dquiUbre; les
poids ù ajouter dans l'un des plateaux de la balance puur rétablir cet
équilibre, donnaient la meaare dn frottement qni ae prodniaait entre
l'arbre et le toarillon. Hirn divise le frottement en immédiat on médiat,
anivant qae les sarfaces dea deax eorpa ae tonchent directement on aoni
séparées par nne aobslanee Intermédiaire, solide * liqaide on gâteuse; il
croit qae le frottement immédiat obéit aux lois de Contomb , mais que le
frottement médiat, au contraire, est une fonction compliquée de la preaalon,
dea dimensions des surfaces en contact et de la vite.'^sc. Cet auteur fait, en
outre, une observation de la plus haute importance au sujet des lubrc^Hants
(jiii, d'après lui, ne (HMivent, à de petites viles^cî», s'introduira enlre deux
corps ffollanls, lanuis une vitesse plus jurande, non sculenjonl un
lubréllant liquide quelconque, uiais l'air uicam qui cnvclope tous les corps
qui se trouvent sur la surface terrestre, s'introduit entre les surfaces rt eu
dimioae considérabiment le frottement.
Apr 's cet cxpoité des résaltsts obtenus par ses devaneîers dans tVinde du
Digitized by Google
BULLETIN. 347
rmiMietl, le GlMvalier Sella fait observer que tore(|a*oD eorpa se neal sur
on aaire corps « les aspérités qui existeat sur les âm sarfaoes sa eoalact,
delveDl être eaaaa que de ehaeuae d'elles se dëtackeai des parcelles de
mtièrea ei railraeiion qo'exereenl les moldenles de l'un des eorps sur celles
de l*snire> doit oceasionner dins tous les deux dd mouTemeut vibratoire «
e*est-a-direqne le frottement serait dA à uae destruetion notaelle des eorps
et i des vibrations qui se produisent près de leurs surfaeea de eontacl*
L'éfait des sarfaces des deux corps doit surtout avoir une infiaeaee m^eore
sar leur deslni^on mutuelle; leur mouvement vibratoire, au contraire,
dépendra surtout de leur nature intime; de telle façon que si Ton réossissali
k éliminer on à rétinire à une fraction minime Tusurc niuluclle des corps,
le XrollemeDt deviendrait essenlicllcmenl une fonction de l'élasticité des
corps entre lesquels il se produit. Dt^Hni de cette façon «on ne peut com-
preadrcque le rroUenionl soit indilpendunl des dimensions des surfaces en
coDlaet et de la vitesse, et simplement proportionnel a la prt^ssion , et l'au*
tcur csl d'avis qu'il est Ircs-important d'dludier lu frottement entre des
lituiles très-ëtcuducs de pression, de vitesse, do dimensions des surfaces de
contact et de durée du frottement , et surtout d'examiner comment le frotte*
mcQt varie selon les difl'drcntcs dirt-ctions suivant lesquelles on expérimente
&ur des corps qui , comme les criâlaux , possèdent des élasticités différentes^
suivant des directions dilîercnlos.
S^lon lui, ni les proccdci suivis par Coulomb cl Morin ni ceux de l oirée
ei de Bochet ne peuvent aileindre ce bul; car ils ne peuvent rappliquer
•juaux besoins de la mécanique pratique et nnllomenl rt'pondre aux exigences
de la physique moléculaire. La balance de Uirn pourrait ôlre emplùyi'e jus-
qu'^j un ccrinin point, mais elle ne saurait sorvir n l'élude des cristaux et
laisse Irup (rincertitudc sur la distribu ion de la pression entre Us corps
frollants. M. Sella propose remplni de di ux instruments; auxquels il donne
le nom de Tripsomètres . looUés sur les principes suivants. Si l'on pose un
corps plan sur un cylindre horizontal tournant, le frottement tiendra ù
déplacer le corps, et si celui ci est maintenu par un (îlastique, la tension de
ce dernier doiiiitra U mesure du frottement. Ou bien on pose le corps sur un
disque plan tournanl sur un axe vertical, la tension de l'élastique qui em-
pêchera le corps d'élrc euUaîné par le plateau donnera également la mesure
do frottement. Au moyen de ces tripsomètres, on peul éludier le froilcment
entre des limites con^^idérables di- vïIlsso, prolonjrer son action eulrc les
éesx corps jusqu'à ce que les aspLrilCû de chacun d'eux sitienl parrailcmenl
enlevées; et par le moyen d'une macbine pneumatique un peul les soustraire
i rinfloence de l'air atmosphérique ; eu outro, on peut opérer sur des corps
de petites dimensions , comme le sont en gécéral le^» cristauii. Le tripsomUre
i cjUndre est surtout utile pour Tétude des variations do frottement selon
348 BULLBTUl.
la dinetion mtivuit taqnella H s'opère. Le tri|»ionètre i plateav »*«»ploirtil
plnlM ponr l'étine des varislions dv firoUemenl avec i'eitleiision du oonteoi.
INijà en IStIO TMleor mit coùM tu eëlèbre eoastraetenr Froneat, l'exd*
ealioa d'aa triptomèire ï eyliadro» «t ayaal raça depuis pea est sppsrsit, il
Ta goumic à l'Acadéaiis. Cs Iripsomètro se compose d'oa ukoavemeat d'hor-
logerie faisant tourner en sens contraire deux cylindre» dont on détermine
la vitesse an moyen d'un compteur tiur l'un de ces cylintlres, ou sur tous les
deux, on pose dos corps llxés à une tige borizontale, doûl les deux extrô-
mitf s .suiii reiiJes à des ressorts, que Ton peut tendre plus ou moint; par
)o moytn de vis. Les deux cylindres luuriiarii eu sens coolraire, iursquc le
frollement s'exerce à la fois sur tous les deux, la lensioo des ëlesliques
doane la diffUrease ds ftvtlemeal , laadis qos Toa oblisat au o>alraire Is
firotteaient absolu sa opéraat sur va seul des deux syliadres. Les rdsallats
des premieps sssais faits sar es trlpsomètrs par le chW Sella et Ttasdaisar
O. Monteilors tsvi seralsat :
I* U frottement qui s*i9trc$ enlrw dstw sorps tarie contidéraMemaHt
MM la JH^oprSld des surfaces en contact. De fait, si l'on pose un cristal de
qaan sar un cylindre de laiton, le frottement finit par être plus que lu double
de ce qu'il était au commencement de l'expérience . tnndis qu'il fie réduit
immédiatement à sa promiére liiiiite. jKir le simple p^s^n^^c d'une leuille de
papier entre le cylindre et le cristal, cette inturposiliou ayonl pour effet ds
ocltoyer les t^uifucêâ.
ji" BiUfê ht Umiiee de tU$§$9 ompriset entre 0 <t SO centimèires par
seconde , It f¥9tUnuiU croit avec la «ttecss. Aiasi , par exeuiple , ua crisial
ds quan étaat soaaiis h l'esssî sur ua cyliadre ds Isilon, le rapport do frot-
tsoMat h la pressioo , a'est accroo graduelleoieot de 0,i2 0.19, avec l'ao-
eroisesaiftat ds la «liesse ds 1 à tf^S coalioièlrcs par seeonde. Cs rdsultat
diaat ea coolraiiiclioa direct avec o«dx obteoos sur Isa ebeaiias ds fer, dd-
BOnire que, ou bien à de grandes vitesses l'nir sMnIerpose cotre les freins
et les rails, de manière n dimitiuor le frottement, ou bien que le frottement
est une fonction telle de la vitesse, que par raccroisscmeol de celle-ci, il
croit jnsqu' i un ct ri;iiti maximum , passti leijuel il va en diminuani.
Z" Ltà froUenunt varie dans certains cristaux, selon la direction suivant
laquelle il s'opère. Âinâi , ùhùa ic qu;irz pHr exemple, ei eutre les limites de
Titssss sl«^hHlSttS iadiquées , le frotleme&l qui s'exerce parallélemeiit à l'axe
eristsUographiqtts de symdtrie, est notableaieal plos élovd que celui qui
s*sz«rss saimt aas direetioo perpeodieulaire à cet sas.
(FdrtfVft du Rapport du secrétaire de l'Académie,
N. EVGÉlll SnWUlftA )
Digitized by Google
BULLETIN. 349
SGi£Ai£ MÉCANIQUE.
La côBSlntcUon des oaviros exige l'emploi de pièces do bois cl noUnnaent
d« plaaebdB parfailenent en droit fil , de sorte qae lo ddbil à bras d'homncs
est meon indispensable pour obtenir de lellea pièeaa. La lenloar da ee
lravail« w» haut prix« répondeni mal m basoiot aelnels: aussi déjk
plasiears^ndaa maisons, poussées parle dësirde satisfaire ans exigences
d'entreprises importantes qnl ieor dialent offertes, oni-eltesposëaiixeon-
slnicieiirs le problème qvi consiste à débiter les bols suivant le fli , en oble-
nani loujonrs la rapidité dfte A remploi d*na grand nombre de lames dans
va même cbftssis.
On eonslractear de Li4ge n rdsolo am snoets ee preUM, ponr nne forte
amison dn Nord. La sderte sortie des siellers liégeois raande dernière,
comporte ane maehlne de fnaranle ehavanx à dëientn variable, dix tables
de seiee circnlaires k ebariols, disposées en gradins, ponr débiter les biles
et les éqoarrir; nn cadre ordinaire de Ireise lames ; et denn cadres cbacnn
de dix lames disposés de façon que celles-ci possèdent snr lenr cbftssis nn
MveaMBl transversal propre, qal, combiné avec In moavemeat longltn-
dinal dn Iraloeaa* fonmit un trail de sein obUqne,
Par celle disposition une poutre ordinaire, droite, se Iroave partagée en
dix ptanebes suivant le fil de ses Obres, et nna pièce conique, enlevée su
cwire constHue le déebet. Pour cela, lea dix kmes sont parlagées en denx
lystèmes, qui vont se rspprochant après chaque trait de scie.
Pour les arbrea tortueux, le mécanlsaw est complété par reddition d'un
«apport qui permet an scieur de dévier la pièce h mesure qu*elle avance avec
le Iraloeaa, en suivant les indications données par un III à plomb constam-
■teai suspendu au^lessns de la courbe médiano préalablement tracée snr
Tarbre. Ce système, qui marcbe depuis raotomne dernier, a d<^ d<Hkné de
tel» résultats qaê les propriélatret de l'usine ont résolu imiaédialemcnt de
lai doDoer plus d'extension et qu'ils ont fait nne nouvelle comflMnde do
r;'lr<>s semblablee : rinvcnlion a donc reçu fa aanctlon pratique, et en
afl>anchi5i^anl è son tour ce genre d'industrie, des caprices et des lenteurs
de la main d'csuvre, en permeHant de ne plus reculer devant de grandea
ioaraitures, aile nous ssnblé rdaUaor un progrès aérieox.
3S0
BmJiETIN
EXPOSITION INTERNATIONALE DE LONDRES.
1862.
Composition dei Jorjg (!}*
CLASSE I. ~ ExPLuiTATiOH KS mUt mttMU n gamuèseb.
■tTAIAURGll XT PlOOOnS MUltaAIIX-
1. Samuel Buckwcll, F G. S., Dudley , ingénieur des mines.
2. J. A. C. DAS Neyes CABRALf Portugal, inspecteur des mines
3. Charles Combes , France , membre de l'IxiâUlut t iospecleur général el
directeur de riilcole des mines.
De Vaux, Belgique, membre de la dusse des sciences de l'Académie
royale de Belgique, inspecteur général des mines,
tf. Le IlealmftDl'^éaénl Alu. GssiiOKOsa, Rustie, directeur da départe
menl des ninee.
6. Sir W. LoCA»» Comada, directeur du conseil gtologique de Ceuailt.
7. FiAMCUCe LuxAii,£ipiipMe, eéattenr.
8. Sir RoDEUCK HoBcaisoii, F. R. S , F. 6> S , Psésimht, londret, direc-
teur générel du Conseil gdologiqne ei de r£eole des mines du gou-
vernement.
fl. c. OvF.RWF.r., Zolh'crein , proiiritUair»'.
10. Pebcy, m. D., F. R S.. F. G. S , Londres, j r fosscur de luélallurgie à
rÉcoie flts mines du gouvernement , 2 , Craveii-luil.
11. Archancclo Sâcqu, Italie, sénateur, profcbscui- de minéralogie.
12. Wakington W. Smyth, M. A., F. R. S. , F. G. S., Londres ^ profes-
seur d*exploitation des mines.
IX TliciiAS Sopwitv , F. R. S. , F G. S. , ilTeweaflle , ingénieur des mines,
43, Cleveiend Square « W.
U. K. Smrs, Siiii*, directeur del^Instllut roytl polytechnique i Stock*
tiolm.
Itf. Peter Toimsk, ^«iricAe, directeur de l*£oo1e impériale des mines!
Leoben.
16. li. Hu^SEY Vivian , M P , F. G. S. , Stransea , propriétaire de mines» ii.
17. KicaoLAS WooD G. S. , îiewca$Ue, ingénieur des mince.
{ I ) Roue avons cru devoir nous borner aux principales indostriee qui
rentrent dans le cadre de la Reçue rnirerMlie.
Dlgitized by Google
BULLBTIH.
351
CLASSE U.
Sbgtior a. — FrodwUt cAt^t^iiM.
I. Fhkdkiuck x\nti).n , (^heni. D. , Autriche, profosseur de chimie.
^. BALAiiU, i^iii^iDKN r , France, professeur au Collège de France el ù U
Faculté dtfS .sciences.
3. L. a. VuN IjAuuHAUKR , Puys Bos , professeur de chimie à l'Loiveriiilé
d'Amsterdam el membre de l'Académie.
i. A. BuMATS, Ph. D. s Inde, professear de dUi^.
9, Cbahulov, Belgique, professeur de ehinie li rUniversitâ de Liège,
membre de l'AcedéiDie royale de médecine,
1>. E. fUittUHD, Ph. D., F. R. S., secrâtaire de la Société chimiqae.
7. Le professeur G FoBcaAMiCBa , Danemark ^ aecritatre d& la Société
royale des sciences ù Copenhng^ue.
8. Wm. Gossage, Warrington, fabricanlde produits chimiques.
9. T. Graiiam , F. R. S. , londret, direclear de la Monnaie, vlce-préeidenl
10. A. W. HoKMANN , Lotulrcs, F. lî. S., Pb. D. , président de la SocitHé
cliimifiue, pi-olcsseur do cliimic ii l'iîcole des mines du gouvernement*
11. KiiNUEiu, Ph. I>. , ZoUi crein , fabricaut^ lierlia.
13. A. V. LoroENCO, Ftniugal, profeweor de chimie hrfieole polytechnique
de Lisbonne.
13. D. A. liQtXBm, Svèâê, profeeseor de ebimie h l'Académie royale d*agri*
coUvre k Stockholm.
14. R*mxL£ PiaiÂ, /laite, membre dn Parlemenl italien, ancien ministre
de rinstraclion publique, Napics, proresscur de ebimie.
15. Iames Yoonfi, F. R. S. Et F. C. S., Edimbwrg, fabricant de prodoits
cbimiqaes.
CLASSE lY. SOBSTAHCES AKIHAtBS BT TtoÊTlUCS EMPLOYÉES
tUUfS L'iEDOSniE.
Sectioh a. — Huiles, graisses, cire et leurs produits.
1. J. Bbe Hbati, iialfo, consnl général.
2. J. KerckbotTi H. 0.1 Pa^t'Bat, professear de ebimie k runivmité de
Groningue.
5. S. Marcoran, lies Ioniennes,
i. Emmamuel Mayrogordato , Grèce, né gociant.
5. T. J. yi\ii£R^ Londres, fabricanlde bougies.
TOME XI. 83
Digitized by Google
BQUBDK.
6. W. A. NiLLBB, F. &. S., LondnSf profeMear de ebimie à King's
7. A. PateHi Ffonee, membre de rioeliUit, profeeeeur an Ceoeemtoîro
des «rte et métiers et à l^Éeele dœ aris et mtMeflietnreft.
8. ÊMtLS Sevbel. Autriche, membre de !.( Clianibrc tic commerce Je Vienne.
9. Stas , Belgique, membre de la classe des scieacee de l'Académie Royale
do Belgique.
10. D"" StëIN . ZoUrcrrin, professeur de eliimie à Dresde.
11. T. ToMPsoN , M. I). , Indes, directeur des jartliob botaniques à Calcutta,
li. VV. WiLUAMâ, Londres^ savonnier.
13. G. WiLSON, F. R. S., Londres» directeur de la fabrique dc6 bougies
brevetées de Priée.
Swnoii B. — lulrst MbffftmM» ontmales «mploy^et dam VtHdvUrie.
f . CkVT- r. lîAcoT, Australie du Sud
2. Bfi 1 \ , / fvin- e, directeur de l'Inslilut aiîricolo ;i (irij:nott.
3. Sami I [ i.iin HALL, Nouvelk'Gulie du Sud, né^ociani eu laines.
i. Cii.uivi.K> i;i:K, F. R. s., Londres, sccréUire de la bociélii Liunt^couu.
ï). RoLLhi i-ziLCULHT, Aulrxchc, propriétaire.
C. Sir Frederick J. Hàludaï. Indes, ancien gouverneur du Bengale.
7. J. G Homère, Grèce, négociant
8 J. J«wm« Comté de la leiite, négodanl en laieee.
f>. AMTOino Kabcbetti, /lab'e» membre do Parlemenl italien.
10. J. J. HicBi t londrea» aldermsn.
11. P. L. SciATBB, F. R. S. , Undnt, secrétaire de le Société loelogique.
12. L. Scieuii. ZoUrerein, conseillor inUme à Deren.
13. J. Stebdt, /{urne, professear d'egrieellare an Collège agricole de
Corigoretsk.
Section G. — Substances végétales employées dans l'industrie
\, T. ABCHia> F.R.S.E., ttéimbmrg, direeieerdu Musée de l'indaslrie k
Edimboorg.
"2. Barbal . France, membre de la Société Impériale d'agricoitiire.
3. RunKHT Fadntlbroy, Londres, maixliaod de bois de construction
4. J. D. Hooker. m. D., F,R.S., F.G.S., ioMlm, direetear dea JanUos
royaux u Kcw.
y. J B. Ilrsîi.i'.KKT , Canada.
ti. Sir HuiiLKT Ka.sEi F. H S , ihibUn, directeur du .Musée irlandais de
l'tudu^iti'ic.
Digitized by Google
BULLETIN.
7. J. iliBRS, F. R S., Brésil'
a. i'uiup^u i'AiiLÀiûKE, Italie, |u-ufci»sc'ui' du buluoiquc au Mu&c'c U liii»ioh'c
naturellu à Florence.
9* W« Bimi PiàT, Républiqw dê Vàmiriqut âu Sud,
lU. GwiGES PETBBSdN, Ru$$iet nembre d« Comité scienUAqoe des terres
de la eoaroaiie et da Coaseil des naniifaeiiireSé
Il K. RiODBL, indeê, anoien ehimrgieii en chef de l'araiée da Niitn.
ii. W. W. SAVNMitf, F. R. 8m Tatmtmtt, Ylee-préeidenl de la Sodélé
LioDéene.
13. Ohev. DE ScHwARz, Autriche, Prksidfïvt, coDseiUer impérial, diroeieor
du consuht général d'Autriche a Taris.
11. M. A. Slvastoi'oui.o, Grèce I négociant.
li>. TuiEL, ZoUverein,
CLASSE ?. — CBtttin W m, locohotivbs bt wagons.
1. Wk. Paiiu, C. K. Londres, ingéniew da North Wentem JtotAaay
2. G. P. niDDFTK , nncicn président de l'Association des ingénieurs civils,
3. Fi.ACHAT, France, ingénieur des chemins de fer.
i. James Kit&on^ Lfed^ , maire de Ltcils, conslruclcur de iocotnolivcs.
a. Kalt.er. Zolherein, directeur des ateliers royaux, de madiiacd, à
Dirschuui.
tf. Z. F. Me. CosMELL, Wolverton^ ancien directeur de la traction sur le
londoH and AorlA IFeslem Jloâwoy.
7. Shtabls^ Bi^rifiie.
S, Abci. Stubrock. itotteaster, ingënieor de la traetioa sar le CmU
Sorthem lUitlioay.
9. Le Duc db SunsauBD , PaÉsincKT, londfM.
10. Col. YoUaadt E. £. F. R. S. iondm , laspectear des chemins de fer.
CLASSE VII — JiAcm.NES et outils.
SscnoM A. — OMUiage de Ctadustne UxtQê,
1. BotncuB, loKMreta, professeur à l'Beole iadasirielle de ChenniU.
2. Gauoh, Ffonee, ingénieur en cbef au eoips impérial des mines.
3. J. Cbbbtium (fliateor de eoton), H'aley-6r»dé.
M. CvBTis, IFoMAetler, constmetear de mnehinet.
S. Ben. FoTBEBGiUf tondres, ingénieur.
n. Kiiwi, Belgique, inspecteur de l'industrie au mînisièn dt riBldrieur.
7« Mabsiall, Xecds, filstenr de lin.
Digitized by Google
354
BULLETIN
Section B — M^ekbiet §t ouftlf emplù^éi dans U traoail du boit et
des mikM»,
1. J. Anueason, /FooHirtc/i , soiifi-direcieur de la fonderie de canons à
rarsenal de Woolwich.
2. W. Kairbaibn, F R. S. Pkksidknt, Manchester, ingénieur
5. RoBT. Mâllet, F. R. S., Londreêy vice-président ûa lu Sociélé deh
ingéniciiij Civils irlandais.
4. Rkv. h. Mo^llly, m. â. , F. r. 6 . Bristol^ ntcnibie du Conseil des
6[\u\cs militaires,
îi. Dk. Riii.MANN, Zolhcrein, piofesseur à Hanovre.
6. Stc.m¥.K ^ France f membre de l'Insiitut.
7. WuiiwoHiu, F. R. S. , Manclmteff ingénieur.
CLASSE VHI. — Hachoibs SU géméial.
1. L. ï\. UoDMEn , Suisse^ Ingdnicur.
2. Chevalier de Burg , Autriche, conseiller impérial, président de l3
Société des arts et roanufaclurcs à Vienne.
5. Comte de Caitukess , Londres.
L M. Gbevalier, Paésidcht, France, sëoaleor, memlire de rinstitnl.
<f. I. Hiwimw, F. R. S., F. G. S., Undres, présîdenl de la Sociéld
des iDgdniears eivile.
6. HiGK, Jlolton, ingénievr civil.
7. 1. H. DE PoMTE HoRTA, Portugal, professmir de melhématiqiiefl à
l*École polytechnique de LtslMone.
8. W. N. Nbiuom , Londres, ingénieur civil.
9. Jemi PzxHt Londres, ingénieur mécanicien.
10, 0. PiHi, Ncfway, ingénienr civil.
It. Do Pli» Belgique, ingénlenr en chef lionoraire des pools et chsnss^s.
12. W. Macûqoiui Rakkiee, Glasgow , professeur de mécsniqoe h l*nnlve^
sild de Glasgow.
<3. F* B. Tàtlor, États Visis, ingënienr mécanicien.
U. Tïioius, ioSherein, fatiricant à Berlin.
CLASSE X. — GAmE ûvii., ABCBRECTuas.
Sicnoi A. — Ginie ctvtl et art de hdtir.
1. Delksse , France, ingénieur au corps impérial des mines, professenr
à l'École Normalo , président do la Société géologique.
2. J. Kklk , Londrrs , entrepreneur du palais de l'Exposiliou.
9. KoGB y ZoUaerein, conseiller du gouvernemenl à Berlin.
Digitized by Google
BULLETIN. 355
4. Lecuec, Bêlgiq%», intpeetettr de ragrienlluM et {Agénieor des ponu
•I ebaosstfes.
5. llAtfBiCB Los», ^«Iricfte, cooselller impérial an départenent da com-
neree el des travaax pablics.
6. C Ma5by, Londres, secrétaire lionoFaire de ta Société des ingénieirs
civils.
7. Tbomas Page, Londres , ingénieur civil.
8. Sir J. Rehkic, F. R. s , F. G S. , Londres » ingéoieiir civil.
9. Morqois de Salisbubt, K. G., PnÈsiDEirr, Londres.
10. CcsAiK Yalebio, haUê, membre du parlement italiea.
Sicnov B. — IHipotitiont et ^feetiotMimmi «u point de vue de
la sàhibriti,
1. Khl Anm« M. D., F. R. S., londftt, aaleur de traités sor le
chaalbge et la Teotilation.
8. i. W. Basausitte, ingéaiear da bareau des travaoz pabtics de Londres.
3 BoaiumT , Frmcê , inspecteor général an corps impérial des ponU et
chaussées.
4. Sir JosKPB Ouim, Lofulret, médecin de Tambsesade anglaise b Paris.
8. R. Avcvs Shti, h. D., F. R. 8. « IfaneAetter, seerétaire de la Société
littéraire et sclentiflqoe de Manchester.
6. J. SoTiBBum, M* D.« Xondret, inspecteur des cimetières
SiCTioi G. ^ X^eofoUofi arehUeeturak,
f . SxAvnos DiuEBOGUE , Grieê»
2. S. L. IKMALasov , Ph. D. , loiuires « professeur d'arcbileeture.
3. Tfeio. Jobdah, Buate, membre de TAcadémie impériale des beaax aria,
é. A. L. I. Hina , Ulemogne du JVord, architecte.
5. CiuniT Scott » Lotidret, architecte.
6. Std. Skibib , iondres , architecte.
7. W. lYn, F. R. S., londm, président de la Société royale d'archileclnre.
S B. ThtLàT , Fronce, professeur an Conservatoire des arts et métiers.
CLASSE XI. — Arts militaires.
Section C. — Artillerie.
1 Sir William Amstbou», F. R. S. , londret, directeur de la Foodene
Royale de canons.
3 Le liealenant- général Cavalu, Itoiie.
5. Le général GuioD« France, commandant rartilleriede la l'* division
4. Lo général A. Gordon, LonJrex.
^i. le m.ij r Lv oérai Hay, Utndres, inspecteur des armes & Uytbe.
tf. Le colonel ilcSSOUD Bet , TuxqvM,
^6 BULLITnt.
7. MicuEELS, Belgique y Meuienanleoïoael d'artilloriû , sous-iaspectear de
la manuT icuire d'armes :i Lidge.
8. NicoiJiS NoviTZKY, Ihisaie . colonel de la $^rde impériaio
9. Weîtlev Hiciiaud, Birmingham , iabi jcant de fusils rayds.
40. Le oolonol St-Geoiige, Woolwieh, président do oômitû U artiildrio.
i I . Lord Ver>on , Londres.
12. Wëversberg, Zollrcrein, fabricant à Solinpen.
CLASSE Xim. — Teinture.
1 . P. BouET , Pbésobiit , Sviss9 , protessenr de «litmie k Zqrieb,
2. Cbace Galvebt , F. R. S. , ManehesteTf profeeeetir honoraire de cblmîe
à nnetltat royn\ de Manchester
5. R. Dalgusb, GUuçùw, inprimear d'îndienaet.
4. Alex. HAsm, Glasgow, teinturier.
îi F. Leitemberceh. iiufrtche. fabricant.
6. J. Merccr, F. R. S., AccTington, imprimear dlndleones.
7. A Neild, ITancAetler, imprimeur d'indiennes.
8. pFn<^oz, France, proresseur au Conservatoire des arte et métiers.
9. M HeiCHElIBBIll Zollrcrein, fabricant & Berlin,
10. J. S. Stebii, MaiRclmteTt négociant.
CLASSE IIYIIK — PjkPIBK, papbtehib, tmiH^BiE Et bbudbe
SBÇTfOit A. — Pafiier , carton et ewrUinnage.
J. Bart. CiM, Italie^ membre du Parlement italien.
2. Cbart.es Co^vA^ , F. R. S.^ Sdimitourg , fabriçapl do papiep.
3. E, HûEscH , ZoZ/ffrei».
-i, Wyndham s. Poutal, Roiingstoke , fabricant de papier,
5. SALMË-CLAiRE-DcviLhE , Fvance ^ mephr^ t'(nsUtat« profesjseï"' ^
l'Ecole normale.
6. W| }l, Spicer, lAindres , négociant en papjâf,
CLASSE XIII. — MÉTAUX OimitS.
SBCltmi A. — Fort,
1. J. G. AFMLt, F. R. S » londret»
S. WiLUiH BiBi», lamdru , négociant an 1^ ak fw blanc.
S. Gviuo CuBiovi . Italie, aecrétaire de rinstitat lombard dea aoîfmeeS'
Daobbée, France, ingdaienp en ebaf an corps impdnal dea wiiM**
proreaaenr an Hnaëum d'hiatoifa aa^ralle.
r>. Ghbv. db FBiBàs, Autrtelie, propridtaipa d'nalnea do for et d*aeier ea
Stjrrla.
0. A. GBII.L, Suéde, dlriscteor dea minaa.
Digitized by Google
BDLUmM. 8S7
7. H. C RootB, BKsfUtM^ fabricani 4« grilles <e fbyer.
8. S. J Oakf.s. Al frelon^ maître deforgw.
0. D-- n s PnicE, F. C S., tonrfîT.ç.
10 L. Rave.né, ZoUrerein , rnbricant à Berlin.
1 1 . Georges Sbaw , liirmingïiam , agent pour les brevets d'invcnlion.
12. L. Trasenster, Belgique, inj^dnieur hoDorairo des miucâ , professcor
d'exploitation des mines k l'univorsité de Liège.
Skction B. — Laiton et cmere.
t S nicKr.KY, Birmingham , nd^nciant.
2. E. Gem, Birmingham , ru'jîoeiant.
5. P. C. HABDWick . Loj.ti««, architecte-
1. De Lumgpéri£r , France, membre de l'InsUtat^ conscnatcur dn Mus^e
dit Loovre.
5, FliKDUi&ia» Stahii, Pb. H.^Âutrieh», membre du Parlement anlriebioD»
G. D' VoR STBiHiMeia, PaiaiOMT, ZoUverein, 41reetcur du Conseil royal
d'Indaslrie et de commerce, à Slnllganlt
7. A Tatlor, Londres, fondenr en laiton.
Sbction c. — Plomb, itaim^ tine et mHoMs eii géiténU.
I. Robert Funcai» , Birmingham , ndgociant.
i. Gowwme, Fnmct. fabricant.
3. W. A BosB, londrvs . alderman, négociant en plomb.
^» STO>w*a»R« ZoUperetii, fabricant h Berlin.
S. J. S. Wtoi, loMlrer , graveur en cbef dcaaeeaux royanx.
CLASSE XXIII. — Acier.
SiCTion A. — Acier* ouvrée,
I. f. Browh, maire de Shêffield,
9. Fnem, Fnuue, professenr au Hosdnm d'hiatoire naturelle et à l*Eeole
polytechnique.
.>. Robert Jacrson, S/t^Z/iWJ, fabricant d'acier.
1. Thomas Jkssop, S/wZ/wW , fabricant d'acier.
li. U' Karmarsii, Zolkerein, directeur de t'Keole royale polytechnique,
4 Hanovre.
SECTtON B. — Coutellerie et outih tranchants.
L Hrkrt Atkin, Ksq , tondref, négociant, ancien couictier. «
2. (V' flr.KNE/Eli , Frnnrr, inpMpnr M COrps royal des min^e-
ô. M. HiiNTER , Sitef^eUt, coutplitr.
i. Wk. Uattrews , SluffieUl, ancien coutelier.
Digitized by Google
358 BULLETIN.
Ba<.!ik HoshkuF, Russie, colonel au corps des ingénieurs îles niînfis.
(i. Werthei?!B , Autriche, vice-président de la Chambre de commerce,
à VieDae.
7. Lord WBABHcumi, londfft, Pkésiobiit.
CLâSS£ XXXIV. — VsaBB.
Sbctkhi a. — Temg âe covlAtr tt glaea.
1. i R Clayton, £otidres, fabricant de verres de couleur.
2. W. OTce, Londres, architecte royal.
5. SiR PRIUP de If. Grcy Egertoo , M. P. F. R. S. Londm,
4. 1. R. Hkrrsrt, r. a. londrer.
U. E. Pkligot , France^ membre de l'InsUtat, professenr ao CoDMrvalolre
des Arts et Héliere et à TEcole cetttrale dee Arte el Mannfaclores.
Section B. Verres pour usage iomutique et «erre* de fûOlaftie.
1. R. L. ( nANce, Birmingham . verrier.
2. Alf. Copelaxd , Londres , vt-rrior.
ô. Jos Haîîtlhy . .Vimd^Wand , V. rrii?r.
i. io:i£ï , UcJ(ji(]ut\ meinbfft de la Chambre de commerce de ChaHeroy.
ÎJ. Apsley Pellatt , Londres , ancien verrier.
6. Pbioosc* PrCsident, France, membre de nnslitat, présideRl de la
Gommieslon des monnaies.
7. PRtn. ScnrtTT , Autriche ^ secrétaire du Comité de statistiqae an minis-
tère do Commerce h Vienne.
8. WtsnoFT, ZoUwrtin, fabricant à Koeoigs-Slelle.
CLASSE XXXV. - PomiB.
1. Marquis d'Azecuo, liolic, envoyé extraordinaire et ministre plénipo-
It^nli-iir*'.
2. Thomas JiAiTAu, F S. A., Londres.
3. Righl bon. W. E. Gladstohe, M. P. PRtStDHIT, Emidret.
l, SirTnoft. Grislst, baronet, Burtw, on frm,
5. J. llARRTAT, loiidref, banquier.
G. Becraolt, France , membre de l'Inslitul, ingénieur en cber an eorpa
impérial des mines « directeur de la manufacture impériale de Sèvres.
7 J. G l^OBiNSON, Ixmàres . directeur au Musée de Soulh Kensington.
s\ Ch Fisrer , Zonrcretn, fabricant de porcelaine.
». J. W£BB . £ondre«.
Digitized by Google
BIBI.ia«BAPHIE.
ANNALES DU CONSEEYATOIRE IMPÉRIAL DES ARTS
ET MÉTIERS.
Janvier
DOUZB LEÇONS SUR LK VBRRERIB , PAR M. PÉLIGOT.
Les annales dont nous n ridniis comple, onl été inslitlK**»!* non-S«Milomrnl
pour (ionn<-r de la publicilti aux travaux particuliers des savants qui coin-
|M>Mit le corps enseignant do Coiis«Tal«>în, maie ansai pcrar reeuetllir l«s
pointe prlncipaax de leur enseignement et les semer dans an chantp plus
faaie que celai des andiloirea.
On «ait qn'one des branches snr iesqnelles se fonde & juste litre rhonncor
fndnstiiel de la France, est la grande verrerie, lu fabrication des glaees.
Hos progrès éminents dans cette carrière sont d'une date trop récente pour
laisser dans l'oubli la supdrioritë incontestable dont nos voisins ont joui si
lon'^temps : si n^y"; sommes arrivés » ôtre pour eux, et dans Imr opinion
luëme, des rivaux surienx, c'est que, grâce aux larges concours ouverts à
Loodrcâ en 1830, à Paris en iS'i i, nous avons pris notre mesun; et nous
en Bonnes revenns décidés à profiter plus que janaia d'nn des plus grands
avanl^es dont paisao se flatter on peapto lodustriel« e*est t'exeidienle direc*
tlon donnée depuis près de vingt ans i noa éindea cUniqnea.
Lea encoaragements reçns par qnelqnes personnes anx expositions nni-
verselles ne seruienl qu'un mince résultat dotant dVITorts et do déplacements
si onéreux; mais si la Bel^iinio n'a pas toujours é\é traitée dnns ces luttes
avec toute b conrloisif â\\<' à sa valeur, l'esprit crohsorvalion qui la carac-
t<<rt'î(> a su récoitor des fruits 1 1 ou ne semblaient croître que de rares et
fa&ludux lauriers Elle s'est comparée, elle s'est jugée : sa vitalité s'est ac-
crue de toute la puissance d'une volonté renouvelée dans le sentiment d'une
force réelie.
Nous n'avons gnbre à envier à nos voisins, disons-nons , sons le rapport
de renaeignement tecbnîqne et sortont de nos laboratoires de chinie g<<né-
m
BIBLIOGRAPHIE.
raie ut appliquée : nous allons y puiser un abondance, cl la scienco cl la
pratique . voir les fails cl apprendre à les manipuler , nous idenlifiiT avec
toutes les transformations de la matière « nous exercer à les diriger avec
Bûrclé, après avoir entendn de« maîtres savants et habiles démontrer les
lois de ces transfonnations et en discoier les procédés. Qae noos faut>il de
plus? Cependant nous Ironvons «n grand plainr^ novs allions dire du
efcorme, à la lecture des leçons de M. Pelifol sur Ja verrerie , ^ujet qui ne
BOUS est rien moins que familier. £h bien noire ensdgnemeni, pour être
complet, devrait aussi se propager au dehors, fournir de ees pageenon*
seulement faciles h lire, mais encore faeilet à relire^ ntites pour tontes les
personnes que toutes sortes de circonstances tiennent éloignées de la parole
des maîtres et agréables pour ringéoieuri heureux d*y trouver dans ses
Aigilifs loisirs, un écho lointain de Tanditoire réveillant les plus nobles son*
venirs de sa jeunesse.
H. Péligot trace à grands traits , mais toti^jours avec une clarté trréprS'
ehablfi , toutes les propriétés des différentes classes de «errai, dépendant
nalorellement de leur composition extrêmement variablei; passe en revue les
qualités néoessaires aux vases dans lesquels doit s*opérer la Itoston du né*
lange vitrifiable, et leur fabrication, et traite spécialement de la fabrication
particulière de chacune des espèces de verres marchands, le verre k vitNu
les glaces ( 1 )« U verre & boa teilles, la gobeleterie. le verre de Bohème, te
cristal et les verres de couleur) enfin il rappelle en quelques mots rbis<
torique intéressent des fameux verres d'optique de Freueobofer ou de Gai-
wnà. et termine par les détails de leur composition et de leur fusion.
IiS notice de M. Salvétat, sur la peinture sur verre, est un complément
curieux des levons sur la verrerie» Cet art est décrit dans se» trois phases,
se fondant eop des procédés asseï différents et qui marquent d*une fiifioii
neses tranchée la chronologie dn progrès. Le première période ou dusse est
la peinture enferre, oh In peintre proprement 4$tt nlnlervient nullsment. ot
oh le talent de rarliste consiste dtne le cboi;t et l'uringenent ées verres 4e
couleur pour en composer des dessins plus on moins nets. Ia seconde pé-
riode se fonde mt nn développement beaucoup plus moeé des connaissances
des propriétés du verre et des couleurs propres è s*y fixer, et emprunte ses
rsssources è rindustrie des verres de couleur et an talent du peintre. Enfin,
la troisième clssse, toute moderne, comprend la peinture sur glace i on u>
emploie que du verre blanc et des couleurs propres è ^'y appliquer; rartisie
qui s*y adonne doit donc réunir e ses qualités naturetlee les plus délleaiast
( I ) La plus grande partie de ce chapitre est empruntée ft t*artlele publié
par 11. Valcfio dans la Hewe wUwnéUê, juillet 1887 et janvier t8S9.
Digitized by Google
BDLIOGRAPHIB. 86t
le£ ressources qoe lai ùWté U teiéscfl ebloiqae pour appréctar tes élémMls
d» MB travtil.
JTmMm da H. Ihin ratotoHl doit de th&rpntiê rar l«« «uofr» faaes.
lOMia'è prhmit lu nathiBot A dreaaar iaa ftoaa plaBaa da bola Ba aoal paa
arrivées | livrap daa pifeaea que la main de l'ouvrier ne dût pas retoucher.
Touteioia , In constraetion du matériel roulant des chemins de fer a aujour*
d'hui recours à c«« puissnnts auxiliairf s , pour les pR'ros de prande» dîmon»
sions et qui ne demandcnl pas un Uni ires-rigoar^ux. A ea juger par h
description de M Tresca , la mnchioe de M. Diels sa distingue par la rapidité
et la UoDoe exécution du travail.
Celle Uvniaoa aa lankina par vaa rsvaa éa raxpoaUioB daa arta induatrlala
fUla l'aBDée danière à Faria. Il n'aat paa étonnaat qoa la Fraaea ait tardd k
aoBgari un eoaeovrs da ca gaora, loaogafë dapnia plnalaura anaéaa d^ljli ea
Balgii|Pa al en Aoflalarra. Habitude k aa paa aa eoBnaKre da rivala . l'inda-
akrie artistiqaa parisienne aanblail a*ètra misa d'atta^mème bars eoBCoara}
elle n'a dû être poussée dans celte voie que par la rëvolnlion rapide qui s'est
opérée depuis qiu^lquf^s années dans les procédés dn l'art imiiistri»»! , riH'O-
lulion dont la prodigu-usc fi^corulili! a cnfanM tant de nouvelles clioss'S ines-
pérét'S , (iii'inii- vue d'ensfniljle devait êlre furceraenl d<^sirëo. Le reî.u!l^il le
plus précieux (le cellu «}Xpo»iliûn, c'est qu'ellti uou» permet d'espérer, grâce
aux progrès da la fabrieation, de yoir le bon marché envahir le beau, oi
qaa, ai oalai-ei eal reaté jv«m'ft préaaal aacora na daa privilèges des graBdaa
rartnaea, il flaira par aa papalariaar al aa aiettra à la porlde daa saoa de
goClt da loataa lea eoftdilioaa*
L. P.
B£Ra-UMD HCTTENMANNISCHE ZEITUMG.
RED. K. DORNEMAN ET B. KBRL.
Aanée IbOâ. — N«* i ù
Sur Cexfaitl^ possible de l'exploitation du eoufre à StoosJWWi» otl 9ui
de Crtwme, par C« ZitREiniBRi de GolM*
Les atinaa de aoalira da rAalrieha ne peuvent aufllre i la cauaonaatlon
ialdrleura, al avant la guerre d'IuUaia Bielle lai an livrait plna d'un million
da kilogrannea. Ces iniaea aont cependant aaROt nombreoaaa et ae trouvant
spécialement à Torja, dans la Ilongrie et aux eavironade Cracovia. Maia la
Hongrie qui, en roumissait annuellement près d'un demi million
de Uiogranmea de aoafra» n'aa prodait ploa aajoord'bai que SO k 4(i,QU0 k.
3o2 BIBLIOGRAPHIE.
Les minas de Swosiowie»,SB sad de CFScovie,soDt daas le voisinage de Is
célèbre mine de sel de WieUeska, et lenr prodoit aonvel s'élève à pins de
600,000 kiiog. de sonfre brat. Bepnîs 1» dernière foerre, on a tenitf de
nombreuses reeberebes qui ont Mt reconnaître le prolongement de co der^
nier gisement sur une grande élecdue. La roche est une marne jomsslqoe
qui contient le soufre, tantôt h Télat cristrillin dans ili-s druscs, oo en in*
crnstation. cl tantôt cetlo marne est plus ou moins marbrée de soufre jaune
t«>rreux n<<$ez impur, ce qui tend à faire croire que ce ne sont que des
roariics imprégnées de soufre après leur formation. Cette roehe enircmèlL-e
de parties de âouirc présente une texture brécbiforme prononcée. Il n'y a
que detx de ces eoncbes de names qai conlieonenl asseï de soihv pour
èlre ntilement exploitées $ Dans Is conebo supérieure le soutire esl à l'état
granaloflo-terrenx , asses nniformémeot disséminé, tandis qvs dans la cooehe
infl^rienre, il est mieux séparé de la marne sous fcMwelde rognons» parfois
pogilsires En moyenne, la couche exploitée donne de soufre et !«•
rognons seuls ont une teneur do (10 -i SO "'o.
C'est en s'appuyani sur dillércnts sondages exécutés en divers endroits,
et sur les données fr.'oln^'iques des terrains environnants qu'on a pu allirmer
la présence du soufre uxpiuiiahlc dans un espace cllipti(|ue dont le ^vnud
axe, parlant de Swozowice, se prolongerait jusqu'au voisinage Nord de
Swiatttilcl.
La contrée entre Lnsina, Swosiowice et Opatowiee présente aussi beau*
coup de cbances de succès dans les recherches. Hais ce n'est que par Tlntro*
dnetion des machines k vapeor, dans celte contrée oii l'eau est rare, que Ton
peut espérer pouvoir pousser avec fruit rexpioitalion , car, acIucUemcnt, tes
Irais sont si élevés qa'on ne peol go^ arriver i des prix bien rémunérateurs.
Sur le* moclttiiet à peresr les frous de mhie, par ScnniAni , SmoiBun «t
SCKWABXEOPr.
Cet article, accompagné d'une planche, donne une description détaillée
et raisonnée de ces trois espèces de machines trop compliquées pour que
nous puissions les esquisser ici.
L'article se termine par une discastion des eonditions que doit remplir
toute macbine de cette espèce devant fonctionner dans les galeries sonter«
raines et que nous résumerons comme suit :
1* Être facilement transpoHables et permettre de donner promptement au
fleuret n'importe quelle direction.
2* Être d'une conslraclion simple et solide , attendu qu'elle doit être ma-
nœuvréc par dts ouvriers peu experts dan» h conduite des machines et que
les réparations doivent se fain; le plus souvent par le forgeron de la niiac.
Digitized by Google
aiBLlUÙUAIMIIK. 363
ô" Ces tuachines doivent autant qi3t> possibli; se régler d'ellès-mômps;
c'est celte qualité que l'on ne trouve ijcntiialcmciti pas dans les roacliiiics
à percer. Elle existe bien dans la machine do Sumudier, niais celle-ci est
•i eoropliquéc ({uc Vim doit ertindre pour lo bon entreUeii et It dorée.
IlMrailboD aussi quête flearet pAI, de lui-mime, tourner pli» oa smius
selon la dtreté de la roche qall attaque.
4* Eaftn la force motrice de ces machines doit être telle qu'an bon marché
elle r<'uni$se la qualité de pouvoir être dirigée aoloin sans perte.
L'air comprimé parait èlrc le moteur le plus convenable mais il Taul essen-
tiellement que. l'on paisse le comprimer sans grands frais » comme cela a
lieu au Muct Cénis.
Quelque bien qu'une machine à percer les trousi de mines répùudu au\
eoaditions précédentes, elle n'en est pas moins sujette à quelques incon-
vénients qne Ton doit s'attacher à diminaer le pluâ pu:;sible. Ces inconvé-
nients sont d'abord I* la perte de temps occasionnée par le placement de la
machine et par son avancemeat h mesure du battage. S* la machine roule
sur une voie ferrée , comme cela a lieu an Moot-Ceois» cette perte de temps
est de beaucoup amoindrie â« Une autre perte de temps qui est oceasloonés
par !<• curage des trous , le chargcm^^nl pic ; i-i C( rtt's ce temps sera consi-
d.'ratjk- tant que notre mode de faire .sauter i In poudre restera ce fin'fllc est.
Celle perle de temps est d'autant nuùuià iiuporlante qua l'un perce pin.- de
Irons à la fois et serait complèlemcul évitée si l'on cuipluyail de» machines
à percer, d'après le système proposé, il y a dix ou douze ans, par oolro
compatriote. M. Havs.
t'anteur termine en appelant toute l'attention des ingénieurs sur te modèle
des fleurets-scies qui ont été proposés (tome X des innol^s des travaux
publies) par un autre belge, M. le lieolenaot-cotonti Coqoilhat.
Les fonderies de fer de Berlin, par Duana.
Dans cet ariiclir , où l'on peut trouvfr mainte reiiseigiiemcnls, l'aulcur
donne dt:> Vipeïçuà hibluriqucs , lechinques, commerciaux et Statistiques sur
les principales fonderies de Jierlin, â la plupai'l desquelles sont annexés des
aielters de construction de machines. Cette industrie a pris un tel dévelop-
pement dans la capitale de ta Prusse qu'aonueilement plus de huit cents
ouvriers sont occupés h donner h quinze millions de kilogrammes de fonte
toutes les formes que réclame l'usage si important et si varié de ce métal.
L'auteur termine par quelques données économiques sur la manière
d'engager les ouvriers et de rémunérer le travail fait par eux, soit par
accord , soit à la joamée.
Digitized by Google
864
MBUOGBAPHIB.
Préparation cuivre de cément au moyen de Téponge d« ftr
(oinmi rM»ii par Iw gaz),
H Aaa de Tbfdtl , «n Morwige , 8*eat filt breveter ponr no procédé
applicable au traitenent des pyrites coateunl assez de elialcopyrile pour
doaaer une teneur deSà 3 */• de celm. Cette pyrite est grillée, lavée,
pais Bélengée b dn mena oliarbon et rédailo aa moyen des gaz, ee ^nl
flfmanflc pen de combustible et donne du fer en éponge à an prix bien
inlc'iiLur à celui de la fonlo. Ce fer précipite rapidement de la dissolution
un peu dclKiunfôc loul le cuivre à l'i'ini d'an cément d'iiur' tonettr de 50 *»^, de
cuivre Pour prt^cipilcr do cémciii il faul 2 -à "(Kl di- fer m t'-p -nge.
On doil essayer à Foldal ce prucédû comparativement :ivt>c lu prucedO
Sittdlag eb l'on précipite le enivre ta moyen de l'aelde enlfhydrique.
IdS to/urcci thermah^ intermittentes de Xeuenahr dans la province rhénane,
par le professeur ^otpCSRAiHf de Bonn.
Itepofs <pielqnes années, Nenenalir, dans la vallée de l'Abr^'a pris nne des
premières plaees parmi les localités tes plus visitées de TAllemagne pour
teors eaux.
Les dégagements abondants d'acide carbonique qtii ont lieu au pied de fa
montagne basaltique de Neucnahr, doriia r«>nL ri(li'(> de fotrr dfH puii^ et
eifecliv'eiiieol cir.t| srinrccs thermales furcal ainsi percée* à diffiirèiiles pro-
fondeurs. Une Soriul«i par action se fonda bicnlût pour les exploiter, quand
nne source inlermiltenle vint à jaillir dans toot son éclat. La manière dont
elle prit naissance est assez euriiHise ponr qne nons en disions quelques
mots Le puits ob elle se montra avait été approfondi jusqu'à une profondeur
de S80 pieds de profondeur et l'on avait obtenu nne eau de 3S* R. Ce puits
était tubd i^ur ' Jf! pieds do profondeur, d'abord par un tubage de 1;i ponces
sur ÎM) pieds de profondeur et ensuite par nn tubage intérieur de H pouces,
mais pour n'nvûir à la surfnee qne los eaux du fond, on voulut bétonner
rintcrv:i!lc cutre Its deux ttib;i;;ts en allant jusqu'à la br>?e du second tuba?c;
pour cila, on remplit le puits de sable sur une prnfondt tir de IKipiods,
afin de donner nne bonne base au béion ; le bétonua^^e upérO, ou était occupé
à retirer ce sable dont il restait encore une hauteur de SO pieds ; quand Ut
source jaillit avec force, enlntnant avec elle, non seulement tout ce sable,
meis aussi des fragments assez gros de grès et de qaarz, que la violence dn
courant rejeta par dessus les bords du puits. L'eau eontinna quelque temps
b jaillir, mais après deoxbenres, le phénomène avait cessé ponr recommencer
quelques heures après. Depui< lors, il apparaît régulièrement h di s intnrvalles
variables deièSbenreSytandisqne les jaiitiBsemeotsdurent de J l/:2à2beures*
Digitized by Google
BiBU06aA»aiB. ses
Pow rwdn l« phéDOSitae plus remarquable et plua inpoeani, oe a gani
le deaata de tehac» à*vû ^«laga de Sf* aealenwl de dieBMra ei les eaux,
jailliasaDl aoudaiocmeni, aiieigneai eue luittleor de S8 à 6(K, qu'cilos oon-
scrveRt pondant une demUhauro. Il est lûut nalnrd 4|ae la darde dea
laioruiiileoc«â ail été allongée par ce changrement.
Le lorrain dan? leqael celle source osi percée est un }.'r. s ticvonien
n:cuuvai d uo liiuuQ caillouieux de til' d'épaisseur et cepu^aut probable-
nient sur le basalte qui forme les montagnes nombreuses des environs
ObtenaHon dimotUrant les eift ts du mtlfate de cuirre pour la conservation
(U's bnis, par C. Weltz.
I.'auleur ay:tnt w^iié In niin*^ àr cuivre dt.- Rio-Tinlo, dcj ' "Xii^oiléc du
ItUjps des Romains , et ayant trouvé les f?alcrie,s boisées en ins-boû étui
de conservaiiou , l'uttribue au buUaie de cuivre dont tous les étais sont
imprégnée» Le boia cet noirci el ^ el là bariold de dendrites de cnl?re
aiétalliqae el de cri&laux de aolfaie. La date de la eonstrucUoo de celle
galerie peul remoaler aa règne de l'emperenr Merva en Tan i)7 de noire ère ,
aiasi qa'one plaqae de cnifre gravée, troavde dans le voiainage de celle
galerie, le oonalale.
JDueriptim d'ut» jvoMpe à tapnar employée d iïnléitMir d'une iuiic
d^ NtwmUt. (D'après le mning Jùnmél, n* 1373, vol XIXI. )
X celte mine on exploite en deesoas da niveau da poils ol l'on a à extraire
de ce champ d'exploitation k pan près f 80 galions d'eau par minute. G*est
pour répoisemeat de cette eau qu'on a établi dans l'inlérieer do la mine une
pompe II vapeur alimentée par vue chaudière phcdc nu jour, au moyen d'ono
conduilc de 'S'A) pieds de longueur. Celle ■ •'•.i luite est formée de liiy.tux de H*
de înnfrueur < 1 d'une diamèlrf rte "J" ; ces tuyaux ^orilà colltlsalésés el assem-
bic» avec uiitf p!sq!j<> de cauulchouc Us sont * mimirJîillés sur loule la lon-
gueur du puits el des galeries, alln de les soustraire au rcfroidisi^emeul «t
sortOtttaBn de ne pas trop échauffer l'air de la mine. La vapeur, avant de se
rendre dans le cylindre de la machine à vapeur, passe d'abord par un espacede
lOD' cubes ob elle se débarrasse de l'ean de condensation Malgré la grande
quantité de cette eau de condensation, la presaioo de la vapeur est à peine
sensiblement un peu moindre que la pression h la cbaoditire, qui est de ^,
La tige m^noeuvréu par la machine r^sc sur des cylindres-poaiies de 18
en elle n'est pas d'une inclinaison constante cl n'e^^l pas complètement
droite , s;ins c»'|)e!i<!;i«l qti il y ail aucune disjKtj^itfoji jorticti'it^n" l.rt tijre
ajsil ail milieu du iiias d'un balancier dont les d« ii\ . miliuiI. s pm i ut I. s
ploii^eurii d'une pompe qui soulève 20i' gallons par minute a uit Uivcau su*
périeor de iO'.
36tt BIBLIOGRAPHIE.
Pour [iurer aux dvcutualUds , on no pouvait se couleokr de celte senle
pompe qui ne donnait qu'iinn cin(iiianlaine de gallons de rësmc, el comme
l'on t'xirnyîiil aussi la houille de ce cbaïup d'abatiage , au moyen d'une pelUe
macliinc muo tfîaîemenl par de ta vapeur arrivant du jour, on a fait passer
le cable sans lin qui seivail à l'extraction sur une poulie creusée en gorge
et placée au bas du champ. L'axe de cette poulie porte une manivelle agissant
sur la Ijiolic d'une pompe liurizonlale ;t double effet, qui ne peut par fonsé-
quciil iiiurdicr (]Ul' pendant (|u'on extrait; or, on fait par jour une <juaian-
taine de traits dont chacun dure o minutes en moyenne. Tout compte , ceiu-
pompe donne une moyenne de KKI ^^allons extraits par minute, suas que U
ntacbine qui l'éclisse paraisse en être iufluoncée en rien.
Sur 2ct UmHàmei ou primêt dam let egphUatiûm mUaUiques,
pmr Gbbll.
L^autevr propose d'établir 1«8 primes d'après les bases suivantes :
Les Sociétés les garantiraient h lettrs employés lorsque la production serait
aogmenlée on améliorée, ou qeand ils enraient po réaliser des économies.
Les primes seraient partagées entre les divers employés an prorata de
leurs appointements, et les Sociétés se réserveraient de lixer cbaqoe année
les chiflires normaux qui serviraient de base pour leur calcul.
Cet article ne manque pas d'intérêt, mais nous ne pouvons admettre
comme une bonne mesure d'administration nn système qui établirait une
sorte de solidarité entre les divers employés d'un même établissement, et
qui accorderait les mêmes avantages b tous , malgré la différence inévitable
des services rendus. Nous croyons que remployé dont raplitode ei le «èle
assurent le succès du service qui lui est confié, doit retirer des primes plus
considérables que celui qui n'aurait pas les mêmes litres et qui, d'après la
répartition proposée, serait cependant également récompensé.^
D'autre part, rien ne nous paraît moins propre à encoorsger les employés
que ce changement de base des primes laissé è la volonté des Sociélês.
Celui qui fait une innovation importante est exposé il n*en jouir que pendant
un ou deux ans an pins, et il doit craindre de voir sa prime réduite en coa*
séquence pour l'exercice suivant. Il faudrait, è notre avis, fixer une période
de cinq années pour la révision des primes^ tout en accordant dea récon-
penses extraordinaires aux améliorations marquantes qui seraient întroâuiles.
F. 0. W.
Digitized by Google
REVUE UNIVERSELLE
D£S MIHES» DE LÂ MÉTALLURGIE, DES TRAVAUX. PUBLICS,
DES SCl£fiC£S £T D£â ARTS
ÂPPUQUËS A LINDUSTRIË.
fiORDKNSmON DES FVHËËS PLOHBEUSESt
FAB
H. ARKAHD VALLIZB,
VMÈKWSk tmL,
Les appareils usités pour la condensation des produits
entraînés à Tétat de famée pendant le cours du traitement mé^
tallurgique des minerais de plomb » sont généralement d'une
grande simplicité.
Canaux simples. — Sur le continent, les fabricants de plomb
cherchent habituellement à placer leur usine auprès d'une
montagne en pente roide au haut de laquelle ils installent une
cheminée ; tous les fours sont rais en relation avec celle-ci par
une galerie voûtée qui décrit de nombreux zigzags sur levers
sanl de la montagne.
Le tirage que détermine celle tlisposiiion économique , neu-
tralise en partie la pcrU' de charge «jui provient des enti-aves
apportées à la libre sortie des produits gazeux , et permet de
TOMB %U U
Digitized by Google
368
GONDBNSAHON
donner aux canaux un développement éminemment dvorable
au dépôt des famées.
MObËS CONDENSATION Ai>UPTÉS EU AKGLElËlUlE.
Quelquefois cependant , et notamment en Angleterre , on
pousse la condensation beaucoup plus loin :
On emploie dans ce but de vastes chambres dans lesquelles
les fumées circulent autour d'obstacles que Ton y a disposés» et
qui sont constamment arrosés d'une quantité d'eau suffisante
pour eutraioer vers la partie inférieure de l'appareil tous les
corps condensés entre les interstices des corps formant obstacle;
le fond des chambres correspond à de grands bassins où les
matiî rns mile s se déposent successivement, tandis (}ue l'eau est
évacuée à un niveau constant. Les produits Yolatilisés se con-
densent dans ces chambres , grâce au frottement et à la dimi-
nution de charge qui s'y manifeste en raison des diUérences de
vitesse, de température, etc. ; on restitue, s'il y a lieu, au tirage
toute l'intensité voulue au moyen de ventilateurs mis en mou-
vement par de puissantes marliines motrices.
On conçoit <jue par Templui de moyens aussi énergiques , la
proportion de matière utile condensée dans les usines aii^Maises
soit bien autrement considérable que dans ccllr s du coulinenl,
et c'est peut-être là une des principales causes de leur prospé-
rité relative.
Appareils (h- hM, iiri/litli et C"'. — La planche 18 repn'scnte .
on coupe cl I 11 iiian, le systi iih^ de condensation imaginé par
MM. riï itlilli-bitjkoc L'i O' ; cot apuareil fonctionne avec plein
succès dans la fal)i i(|iie de Ivt'il Hciids , et on peut obtenir sur
son enipiui luus les ii'iisi i^^ncnienls iit rcssaires , soit de Pin-
vealeur, soit de M. ïatlersale , à Wesl-Witlon, pris iiedale
(Yuikshire), soit enfin en s'adressant à la fabrique de Low
tlswiek, à N>\vrnst!p on Tvne.
Voici l'explicalioii de la figure :
A. Conduite générale des produits de la combustiou dos
foyers métallurgiques.
Digitized by Google
I)ES FtMEEii l'LO.MBELSfcS. 369
B, Ventilatear aspirant les famées et les gaz pour les injecter
ensQîte dans le condenseur.
FF. Gliambre rectangulaire divisée horizontalement par des
planchers à claire-voie ir0, sur lesquels on dispose des lits de
coke ou de toute autre matière filtrante.
ce. Cloisons verticales ouvertes alternativement en bas et en
liaut, (le manière à forcer le courant ^^az-tui à serpenter suivant
tuui le développemeiu (!c rapiiaicil.
M. EE. Cuve cl rmiiitririiiiirnts disposés de lo\[e sorte ([ue
IVau qu'on y amené s'ccdule mjus iuimo de pluie par les trous
forés dans les plaques de plomb qui constituent le fond de ces
réservoirs,
A'. Porte pratiquée dans le bassin collecteur et servant h
l'extraction des produits condensés.
XY, Niveau d'eau que Ton maintient constant dans le bassin
en briques, Jt» sur lequel est installé le condenseur.
Autre appareil anglais, — Dans son excellent traité de la
métallurgie du plomb et de Targent , M. Rivot fsiit connaître la
disposition générale d'un autre appareil de condensation adoplé
à l'usine de VValker-Parkor-Derbaiik l eadvvorks (Fliiitshirc).
a Dans cette usine, les ^az, les vapeurs et les matières tines
» entraînées par le vent, ^uiiant de tous les leurs à mauclu; ,
o sont conduits dans une chambre divisée en un ^^rand nombre
» de comparlioients par des cloisons verticales ; celles-ci pré-
» sentent les ouvertures alternativement en haut et en bas, ce
9 qui force les gaz à serpenter, à monter dans un compartiment
» ei à descendre dans le suivant. Dans tous les comparti-
9 ments, dans lesquels les gaz descendent, on fait tomber une
9 pluie d*eau froide. Sur le sol Feau s*élève, dans chaque
» compartiment, à O^fOSS au-dessus du bord de Tonverturc,
9 en sorte qae les gaz doivent refouler Teau pour suivre leur
9 mouvement: il en résulte un contact intime des gaz avec l'eau,
» ti'ès lavorable à la condensation des fumées plombeuses, mais
» aussi il faui une aspiration d'une très-grande puissance pour
0 Ibi-cer les gaz à circuler. Les boues liquides qui restent eu
» suspension dans i euu surieut coniinuellemenl par un tuyau ,
ji cl se reudent dans un grand bassiu de dépôt. Les gas sont
370 GONDBNSATfOK
» aspirés, à raison d'au moins 200 mètres cubes à la minute,
» par trois énormes cylindres en bois dont les pistons sont mis
» en mouvement par une machine à vapeur de la force de 75
» chevaux. »
Emploi des machines iCappel, — Nous ne possédons aucune
donnée précise sur Teffet nUle des appareils que nous venons
de décrire; remarquons seulement que les appréhensions que
Ton pourrait nourrir ^ priori quant à la destruction trop rapide
des machinas d'appel, n'ont pas été partagées par les industriels
anglais.
11 est évident qu'une bonne cheminée vaut mieux que des
engins plus compliqués , mais si la situation de l'usine no se
prête pas à l'érection de cet aiJjuueil élémentaire de tirage,
l'emploi des machines pourra être pratiquement utiiisé«
UTILITÉ O'UNB BONMB CONDBNSATION DES FUMÉES PiOKSEDSES.
Pour bien se convaincre de Textrème importance que les
usines doivent attacher à Tétude. des moyens propres à rendre
aussi complète que possible la condensation des fumées plom-
heuses , il convient d'établir la valeur des produits entraînés
pendant le cours de la fabrication.
Abstraction faite de la forme et des dimensions données aux
fours ainsi rpic du combustible que l'on y consomme, le traite-
ment métallurgique des minerais de plomb se fnit :
\° Au moyen de fours à réverbère dans iesqut Is on cherche à
produire les réactions chinii(}ues les plus favorables à une
production maxima immédiate de plomb métallique;
'i? Par l'emploi de fours à cuve, oit le minerai cm , grillé ou
sconfié est mis en contact avec certains réactifs et fondants qui,
sous rinfluence d'une forte température, isolent le métal des
matières stériles qui constituaient avec lui le minerai mis en
œuvre;
3» Par un traitement mixte dont le but est de n^obtenir par le
travail préalable au réverbère qu'une certaine fraction du plomb
contenu, tandis que répuisoment industriel de la charge est
complété par la fonte au four à vent des crasses produites; nous
Digitized by Google
DES FDMÉES PLOMItElSES. 371
nous abstiendrons de considérer isolément ce mode de fabri-
cation qui , pour rétude que nous abordons» peut rentrer dans
y un des deux précédents.
Écart moyen entre la teneur des minerais et teur rendement
méiatturffiqve, —Supposons que Ton traite une galène de qualité
moyenne sous le rapport des gangues, mais à laquelle les
essais de la voie sèche assigneraient une richesse de 70 «A» de
plomb. Dans les meilleures usines, le rendement métallurgique
définitif ne dépassera guère 63 7» , c'est-à-dire que par tonne
traitée, la perle s'élcvera h 70 kilogrammes de plomb.
Perte due à la voUitUisation. — Si l'on lienl complu (la iiu'lal
irrévocabiompni pordu qui est entraîné par les scories pauvres
rojelées, on remarquera que, daus riiypoUirsu d'iiu écarl total
de i0 7«, la perte par volatilisation spéciale au l éverbère sera
ao moins de 08 kilog. de plomb , tandis qu'elle se montera à
eaviron 60 kilog. dans le four à vent.
Le cours moyen du plomb étant aujourd'hui d'environ fr. 4S
les 100 kilog. , il en résulte que par tonne de galène traitée , la
valeur compromise seulement par la formation des fumées
plombeuses, sera de fr. 3S,64 dans le premier cas et de fr. 28,80
dans le second.
La d'autres termes, uiiu usine qui ne posséderait pas de
canaux de coudeiisalion , et (pii maintiendiaii en aclivit»'' per-
manente un four à réverbère et un four à vent, traitant par jour,
l'nn 2400 kiî., l'autre 5600 kil., suit ensemble, 8 tonnes de
galène à 70<*/o, perdrait en fumée une somme annuelle de
fr. 87,457 (1).
11 (àut encore observer que, quant à ce qui concerne le trai-
tement au four à vent, nous avons admis implicitement qu*il
était opéré dans les meilleures conditions, c'estpà-dire no-
tamment sur de la galène préalablement grillée an réverbère.
(i) Cette somme correspond à la valeur intrinsèque du plomb métallique
perdu, mais il est évident qu'elle ne représente nullement la boniPiciiiion à
liqnello donnerait lieu une condensation parfaite : il faut, en cflut, tenir
compte des frais et des pertes que les famées rocneillies auront à supporter
ton 4e le«r traitement métallurgique.
Digitized by Google
CONDBKSATIOR
OPPORTUNITÉ DU GRILLAGE PRÉALABLE DES GALÈNES DESTINÉES
AUX FOURS A VENi.
Dans les usines où l'on passe encore directement de la galène
crue dans les fours à veni , la perle par volatilisation est bien
pins considérable ; ce fait est connu depuis longtemps, et il est
inconcevable quil ne soit pas pris en considération par tous les
industriels; cette pratique yicieuse leod cependant à disparaître,
et le nombre des usines qui la sanctionnent est très-limité.
Emis cmparaHft, --Voici d*ailleurs quels ont été les résul-
tats de deux essais faits avec le plus grand soin en 1859 , sur le
traitement comparatif, au four à veut, de la ^ulèue crue et de la
galène grillée :
VOLATILISâtfO^
txpBiliftar
CENTIÈMES
POIDS DC PLOMB
COHTENU
LBail»BlUII
7,69
L'écart dil à la formation des fumées plombeuses a doiicélé
de 12,52 "/o lors du traitement des minerais mis , tandis qu'il
ne s'est élevé qu'à 7,69 pour les minerais grillés; l'avantage est
énorme en faveur de ces derniers , et si Ton observe, en outre»
que leur emploi exclusif détermine une économie trÈs-notable
Digitized by Google
Qcs rvMÈss n.oiiBniSBs. 9!d
dans les frais definbrication, on comprendra de moins en moins
le traitement de la galène crue an foor à vent.
Perte au griUage, — Ajoutons que le poids du plomb cntratn6
par les fbmées, lors du grillage, a été compris daiis le chiffre de
7,69 précédemment indiqué , et que dans cette opération consi-
dérée isolément , la perte a été de 2,78 du plomb contenu
dans le minerai cra.
Les cbifflres qui précèdent établissent qu*un four à vent tenu
en activité constante, et dans lequel on traiterait seulement par
jour 5 tonnes de galène crue à SO % de teneur, lancerait
annuellement dans Tatmosphère 114 tonnes de plomb repré*
sentées par une valeur de fr. 5SÛ00,
Bendment métaUurffùfue. — Dans les évaluations que nous
avons Êûtes précédemment , il a été admis que Técart moyen
inbérent à la fabrication proprement dite, était de 10 % du
plomb contenu dans le minerai ; les usines qui fondent au réver-
bère des galènes très-riches en plomb, peuvent rester en dessous
de ce chiffre , mais aussi , combien d*autres ne le dépassent-
elles pas?
Presque toutes les grandes usines traitent d'ailleurs dos
galènes argO!iiin>r«^s dont la gangue nécessite l'emploi du fuurà
cuve; le plomb d'œuvre est ensuite patlinsoni^ et coupellé;
souvent on procède , en outre, à la réviviGcation des litbar^es.
Ces diverses opérations déterminent de nouvelles pei ics de
métal , et l'on peut dire que pour les usitios les mieux dirii^'i'es ,
l'écart total et définitif entre la t«'neur du minerai et lerendemont
métallique est, dans ce cas , de iA h 13 °/o.
Les métaux perdus sont entraînés, pnrtic par îos scories,
partit^ p.ir Ips fumées; ces dernitres iniervcnant dans la pprin
totale pour plus des 3/4, on ne s'élolj^nera pas bf^nin^oiip dr la
vérité en admettant que dans les usines où Von [va\w dt s
minorais afi^'i iitifères , la pert^ due h la volatilisation est d au
moins 10 % du plomb conit iiu ; cm fncorc ce chilTre devrait-il
être majoré pour des minorais contenant moins de 50 car
nous avons |)ris colle tnieur comme type et l iiii sait que, pour
lies minerais do même nature , le rcûdement ait it>Ui' est en
rapport inverse de la teneur.
m
CONDENSATION
EFFET UTILE DE LA GONDBEfSATION PAR YOIB 8ÊGHB.
Voyons iDaintenam quel est, dans la pratique, Teffetotile
des canaux de condensation employés le plus généralement
pour atténuer l'influence de ces pertes immenses sur le prix de
revient du métal fabriqué.
Les canaux ordinaires dans lesquels se rciuioni les produits
volatilisés ou entraînés mécaniquement , ne restituent qu'une
fraction assez minime du i loinb perdu pendant le traitement
La bonincalion rraiisable de ce chef varie suivant la manière
dont ont éit' établis les canaux, et leur effet utile dépend de
diverses circonstances qu'il est presqu'impossibic de préciser
exactement; on pourra cependant apprécier l'influence relative
des éléments mis en jeu, par Tinspection du tableau suivant ,
qui résume les observations faites sur une longue période et
dans une même usine.
DISPOSITION DBS CWAVX.
TIRAGE
EFFET î riLE.
RAPFOKT
•
CUEMraËE
ENTRE
:/>
Ui
•UJ
LONGOEUR
VIDE
SnitTACE
LE POIDS DU PLOMB
fOTAU.
m.
MTtRIBUa.
m. c.
D£
rKOTTBMENT
m. q.
nAïïTBoa
MOTBICB.
m.
1
GO.NDEKSÊ ET CELUI
OU
PLOMB COaOKMSARLE.
S19
47m
m {
i8eo
m
me
7609
iOO i
On voit d'ai)rès ces chilTrcs que le rendement des canaux est
en rapport intime avec leur vide intérieur et avec la surface
qu'ils présentent; nons dirons de plus qup ces résultats sont
exceptionnellement favoral>les et qu'ils ne sont atteints que par
un très-petit nombre d'usines.
Digitized by Google
1
DES PmÉBS rLOWBDSES. 375
Perte en argeid. — Tous les mioerais de plomb son! plus ou
moins argentifères , mais les fumées qui se dégagent pendant
le traitement métallurgique n*entratnent généralement qu*une
quantité trlis^restreinte de métal précteus. C*est ainsi que dans
les essais comparatife que nous venons de rapporter « il a été
obsenré que la perte totale en argent ne s*était élevée qu*à
0,0068 % lors du traitement des minerais crus , taudis qu'elle
avait été nulle avec les minerais grillés.
Il est peu d*asines où Ton constate une perte en argent quel-
que peu notable, et dans la plupart d*entre dles, le roulement
général accuse même un boni.
Quoi quil en soit, c*est principalement sur la perte eu plomb
que doit se porter rattention des fabricants.
Nous venons de voir que les fabriques les mieux dotées 80us
le rapport de la condensation ne recueillaient que le quart des
naUères utUeê cmdeitsables; les fondeurs ne reculeront donc
pas devant les dépenses que nécessiterait TérecUon de nou-
veaux appareils propres à diminuer la prodigieuse quantité de
métal qu'ils évacuent dans Tatmosphère.
NOUVEL APPAREIL DE CONDENSATION.
C'est en nous plaçant à ce point de vue que nous avons
cherché à combiner un s^rstème de condensation plus simple
que ceux qui sont employés en Angleterre , mais beaucoup plus
complet que ceux que Ton adopte généralement sur le continent.
Principe sur Uquet U est fondé. — Voici le principe sur lequel
repose notre procédé :
Dans la conduite qui sert de véhicule aux produits de la com-
bustion des foyers métallurgiques, on injecte de hi vapeur d*eau
en quantité telle que toutes les parties du courant gazeux en
soient imprégnées ; on condense ensuite cette vapeur et chaque
goutte d'eau infiniment petite qui se forme frappe et abat la
particule condensable du courant qui lui correspond.
Les points de contact étant ainsi multipliés à l'infini, la con-
densation est rendue aussi complète que possible.
Digitized by Google
S76 CONDENSATION
Description (le i*appareU, — Gloire appareil est représenté dans
la planche 19.
Il se compose de deux chambres A et B dont le fond incliné
est recouvert d*une hauteur d*eau déterminée par le niveau x-y
que Ton maintient constant.
TiOs fùmées pénètrent dans la chambre A par Textrémîté E dé
la eonduîte venant des fours, et se dirigent longitudinalement
vers le coude G qui les introduit dans la chambre B.
Deux jets de vapeur d'eau sont lancés par les buses b b.
En an ivaiu dans la capaciléB, le courant gazeux est Jonc
parfaitoniont saturé de vapeur; il est de plus quelque peu
refroidi déjà, tant par celle dcrnii-re ({uo par son contact
avec leaii constamment renouvelée qui forme le sol do Tappa-
rcîl, et enfin par la détente qui résulte de la différenco des
sections.
La chambre Best barrée vers son milieu par un obstacle com-
posé de deux mars verticaux à claire-voie m « m , dans Tinter-
valle desquels on a disposé des boules de grès creuses et per*
forées, parfaitement semblables, du reste, à celles que Ton
emploie dans les fiabriques de produits chimiques pour la con-
densation de Tacide chlorhydrique.
Un bassin II est placé sur la voilte et laisse tomber par un
fond perforé une pluie d'eau froide qui se répand à la surface
et à rinlérieur des boules de grès.
Le courant gazeux se refroidit en traveri^ant les interstices
ménagés entre ces boules; la vapeur se condense, et leau ainsi
formée, s'ajoutant à celle qui est tombée en excès, entraîne avec
elle vers le fond de Tappareil tous les produits condensables,
solubles ou insolubles , que le courant tenait en suspension.
Les corps Insolubles , et notamment tous les produits plom*
beux, traversent la couche d*eau et tombent sur le fond incliné
qui les dirige vers le canal longitudinal KK > où ils se tassent,
et d*oti on les enlève facilement; à cet effet, le fond delà
partie N dn canal est disposé sous forme de plan incliné dont
le sommet se trouve hoi*s du liquide; les produits condensés
sont relevés sur ce plan où on les laisse égoutler avaiii de pro-
céder à leur extraction déiinitive.
Digitized by Google
m mtfBBt I»I.OIIBBt]SBS. 377
Les p&rticnleB solides qui auraient été entraînée» par le cou-
rant d*eao en dehors du canal KK viennent se déposer dans un
labyrinthe LL que ie liquide traverse avant d'être évacué par
un déversoir.
D*nn autre côté , tontes les matières condensées dans l'appa-
reil en dehors de Tobstacle précédemment décrit , viennent
également se réunir dans le canal KK; à cet effet, les murs qui
séparent les chambres A et B du dit canal reposent sur des
voûtes YV constamment immergées; des ouvertures pratiquées
dans le mur MM et dans le prolongement de ces voûtes, per-
mettent de repousser vers le canal KK les matières qui pour-
raient adhérer au fond incliné.
Au sortir de l'appareil , un puissant jet de vapeur lancé par
la buse ^ dans le sens dn courant, restitue à ce dernier une
partie de son intensité primitive.
Un manomètre placé en un endroit convenable du canal
indique la dépression intérieure . et permet de régler la venue
d'eau dans les chambres, de manière à ce que la condensation s'y
produise dans les conditions tes moins déravorables au tirage.
Il est naturellement indispensable de pincer l'appareil à une
dislance telle des fours que les gaz soient suôisamment rcrt oidis
pour que leur température ne s'oppose pas à la condensaiioii de
la vapeur injectée.
Nous avons établi précédemment que le vide des canaux
simples , ainsi que la surface de frottement quils présentent,
influaient de la manière la plus directe sur leur efl'ei utile ; on
doit donc, pour augmenter les chances de succt's, employeur des
appareils aussi vastes que i>ossiblo et construits , on outre , do
façon ù mil liip lier les points de contact entre les fumées et le
périmètre intérieur.
Dans ce but, on disposern, suivant le sens du courant giizcux,
uîie série de cloisons parallèles qui diviseront les fnmé s on
autant de tranches distinctes; ces cloisons pouirunt être l'allés
de plaques de grès brut, 0'\ bien de briques pet rurées et cimen-
tées entre elles par du plâtre; celle di-riiic re disposition [)''nn('t
de construire à bas prix des cloisons tiè.s-éievêes , parfaitement
Stables et n'ayant qu'une demi-brique d épaisseur.
378 CONDENSATION
Dans (DUS les cas, les matériaux employés doivent être choisis
de manibrc h ne pouvoir pas se détériorer parTaction acîde des
paz ; il osi ('■vident , en effet , que U-s produits gazeux qui résul-
tent du traitement des minersis sulfurés , douneront lieu « daus
ces conditions , à une assez forte proportion d*acide snllUrique.
Il importe donc que les matériaux dont on se servira soient
peu solubles dans cet acide ; on obtiendra aisément ce résultat
en composant les maçonneries de briques formées de parties
éjîalcs de terre et de coke, et en i)Iombant, en outre, les tôles et
ferrailles qui pourraient entrer dans la construction.
Si, pntir une raison quelconque, il y avait obstruction partielle
des imorsiices îaisî^és ontn les boules du condenseur, il suffirait
d'auj^nienter momentanément la venue d'eau , ou de projeter
avec une pompe à incendie un fnrt jet d'eau sur les faces anté-
rieures desmnrs h clairc-voie qui limitent l'obstacle.
Il nous reste entin à prévoir le cas où la proportion de fumée
serait extraordinairement forte et loeouvrirait le bain dos cham-
bres d'une «épaisseur de menu charbon sutlisante pour contrarier
le refroidissement du courant gazeux par le liquide avec lequel
il doit, autant que possible, être en contact immédiat.
H conviendrait, dans ce cas particulier, d'élever suflisamment
les voiUes ménagées dans les murs internes des chambres, pour
que le sommet en fût émergé par une baisse de (jueltiucs centi-
mîîtres du niveau du liiiuide; quand on voudra déhari asser le
bain des matières noltantes, il suffira alors d'arrêter la venue
d'eau jusqu'à ce que toutes les impuretés aient été entraînées
dans le canal de décharge, aussi bien par reii'el du courant que
par l'action des rablcs iulroduits par les ouvertures pratiquées,
ainsi qu'il a été expliqué , dans le mur M M.
En allure réguli(*>re, les matières légères seront du reste
inccssamuieal entraînées vers le canal en suivant le déve-
loppement des chambres, puisque le courant de l'eau, de la
vapeur et des gaz, suit cette môme direction.
Ilecherchons maintenant (piels peuvent être les avantages du
système de condensation que nous proposons sur ceux que l'on
emploie d'habitude.
Digitized by Google
DES FUMÉES PLOMBEDSES.
379
mOONVÊNIBNTS DB LA GOKDEIISATIOR PAB VOIE SÈCHE.
ludcpcndammenl dp ses effels tout au moins médiocres, la
condensation par la voie sî'clio présente UDC jutiuilé d'iuconvé-
nicntii; en vuici quelques-uns :
Il faut donner aux canaux un développement énorme; la
section se rélrécissanl en même temps que les dépôts se l'orment,
il en résulte que la vitesse du coui-anl gazeux au^'mente inces-
samment pendant toute la période du traitement; le travail doit
être interrompu pendant un temps suflisant à renlôvcmont des
produits condensés, auquel on ne peut d'ailleurs [uocéder
qu'après l'entier refroidissement des parois: l»'^ dépôts obteruis
contiennent beaucoup d'impuretés nuisibles au traitement
qu'ils ont ultérieurement à supporter.
AVANTAGES DB L*APf AREIL PKOPOSB.
Dans Tappareil qne noas avons décrit :
Les frais de constractîon sont minimes, car ils ne dépasseront
pas ia somme de fr. 5000 pour nne usine de moyenne grandeur.
La dépense en vapeur d'ean est pour ainsi dire nulle , les
usines possédant toutes des machines dont la décharge peut
être utilisée avec d'autant moins d'inconvénients que la tempé-
rature en étant peu élevée, la condensation sera produite par
une failde quantité d'eau.
Les frais de main-d'œuvre sont insignifiants , puisque l'opéra-
tion marclic seule et qu'il n'y a qu'à extraire de temps en temps
les produits entraînés dans le canal collecteur et les iiassins
de dépdt.
Les fumées pîombeuses recueillies seront très-pures parce
que l'eau des chambres les aura débarrassées des acides et sels
solubles , ainsi que des poussières de ciiari)on.
Enfm , les seuls frais spéciaux d'une certaine importance
sont ceux qu'exige le maintien du niveau d'eau, tant dans les
chambres que dans les bassins supérieurs ; celle dépense ,
représentée par la mise en jeu d'une pompe de 2 ou 3 chevaux-
vapeur, sera très-abordable.
Digltized by Google
380 CONDENSATION
L*effet utile du système ne peut pas être é^luéà priori, mais
on doit admettre qn*il sera considérable ; passons en effet rapi-
dement en revue les principales conditions théoriques d*ane
bonne condensation , et voyons comment elles ont été réalisées
dans notre appareil.
1« Faible tfUessê: Le courant gazeux, saturé de vapeur d*eaQ,
vient déboucher dans une chambre de très-grande section.
S* Beftoidi&sement : Les gaz, imprégnés d*abord de vapeur
plus froide qu^eux , se dilatent en entrant dans Tappareil ; ils
se trouvent de plus en contact avec le bain liquide et sont enfin
arrosés par une pluie d'eau froide.
> Fretiement: Les cloisons parallèles disposées dans le sens
du courant auront une surface énorme.
Enfin, l'application du principe sur lequel repose essentielle-
ment le procédé et qoi consiste à condenser la vapeur d'eau au
sein même du courant gazeux, déterminera à elle seule une
condensation des plus énergiques.
En supposant l'appareil en activité, il importe de remarquer
qtio l'on pourra toujours surexciter ou modérer l'action con-
densa l ri ce suivant les exigences du tirage des fours de l'usine ;
il suûira de modifier les quanti ic;> d'eau et de vapeur iujeGiées.
POSSUMUTÉ n'APPLiaUER €E MODE DE CONDENSATtOiN ▲ J>'AUTA£»
INDUSTRIES.
Nous n'avons encore considéré que la condensation des
fumées plombeusos, ruais il esi facile de voir que le procédé
que nous projKisous peut élrc appli^piT' à toutes los fabriques
qui ont iulérêl à ne rejeter dans ralnu)s[!liiio que 'l<'s ga/, |)lus
ou moins dépouillés des matières (ju ils tenaient en suspension,
soit que ces deniiùres puissent être utilisées daur, l'usiuo , ou
que, i>ar leur nature, elles soient susceptibles de causer du
dommage aux propriétés voisines.
ïruileinent de la bleude. - b.iu.s les usines à plomb il est rare
que la nature des minerais li ailés puisse rendre opportune la
condeiisaii(Hi de produite autres que les fumées plombeuses;
il n'en est plus de même daus les usines à ^iuc qui se iivicnt
Dlgltized by Google
DES FUMÉES PtOMBEUSi^.
381
an traitement de la blende, car elles rejettent des quantités
immenses diacide suUureux dont la transformation même par-
tielle en acide sulfuiique serait grandement à désirer.
L'obtention économique de ce produit accessoiro viendrait
bonifier notablement le prix de revient du métal et atlc^nurrait
les récriminations des propriétaires voisins auxquels il faut
souvent allouer des redevances onéreuses.
Transformation de fucide siLlfureiLx en acide sutfurique. —
Notre appareil ne diffère pas essenticlleiijL'al des chambres
de plomb des fabriques d'acide suiluriquc , ei par l'injcclion
daiis le conilcnseur (l'ur.o proportion convenaliîe de vapeur
niireuse , il est évident que cet acide se produiiail ou (luautilé
très-notable. '
Présence de l'acids sulfuriqiie dans tes fumées condensées par
voie sèche. — L'acide sulfurique .se luran^ d'ailleurs assez
facilement de luiUe.s pièces dans les conditions oiilinairtvs dt-s
canaux d'usiues; ce fait d observation se trouve cunlinné par
Taiialyse chimique suivante qui précise la composition dos
fumées condensées en par l'une des grandes usines du
pays qui traite simultanément des minerais de zinc cl de
plomb.
On nous concédera que si un résultat semblable a été constaté
dans la simple condensation par voie sèche, l'emploi de notre
système surexciterait singulièrement la formation de l'acide
sulfurique dans l'appareil qui a été décrit.
il ue suffit pas cependant de produire un acide salfbrlque
aussi dilué que celui qui se condensera dans le iNdn des
chambres; avant de penser à rutiliser,il faut donc le concentrer.
CmuntraUon Aonomique du Uquide chargé d*acUte sulfanq uc.
— Toutes les usines métallurgiques sont à même d*effeoCuer
très-économiquement cette opération complémentaire :
Sulfate ferreux .
Sulikte sincique.
Sulfate de plomb
3J5
43,90
8i,g5
100,00
Acide sulfurique libre.
Ghar])on, débris, etc.
Digitized by Google
38i CONDENSATION DES FUMÉES PUMffiEUSES.
Au sortir du labyrinthe , le liquide sera conduit par un chenal
dans une partie du développement des canaux où la tempéra-
ture ainsi que le courant gazeux auront une intensité suffisante
pour déterminer une évapqration très-rapide; le radier de la
portion de canal ainsi appropriée entre les fours et le con-
denseur recevra une forme concave, qui la transformera en
véritable cave d'évaporation, pouvant à peu de frais recevoir
des dimensions telles que la concentration du liquide y soit
aussi accélérée qu'on le désire.
L'acide ayant été ainsi amené au degré de concentration
exigé, sera extrait de sa cuve artificielle, et vendu tel quel s'il
ne peut être utilisé directement dans Tusine.
Ceux qui douteraient de l'excessive écondmie du mode d'éva-
poration que nous venons d'exposer , n'auront qu'à prendre
connaissance des résultats obtenus depuis 4 ans h la fabrique de
produits chimiques de Védrin , prt\s de Namur. M. l'ingônicur
F. (lelMarmol y iiril, drs 1857, un brevet d'invention pour l'ap-
propriation d'une partie des canaux d'usine à l'éva poration des
lessives de soude ; à 3 mètres de distance d'un four à soude , et
dans la conduite de fumée , il disposa un bassin de concentra-
tion d'une surface de 'i'"',50 ; la quantité d'eau évaporée par cet
appareil aussi simple qu'économique , atteignit facilement U à 7
mètres cubes en 24 heures.
Ces données pratiques permetleni d'apprérier la facilité avec
latp.ielle les usines métailurj^'iques peuvent, le cas échéant,
évaporer des quantités (juelconques de liquide en utilisant tout
simplement la chaleur et la vitesse du courant gazeux qu cva-
cucnl leurs nombreux fuyers.
Sulfate de zitic. — Ce ((ue nous venons de dire au sujet de
la concentration de l'acide sulfuri(iue. s'applique mot pour mot
au traitement du sulfate de 7.inc ([ui se produit en quantité
C0nsidéral)Ie lors du grillag(; d(> la blende, et qui , par l'ciuitlui
du système i^roposc, resterait en dissolution dans le liquide
du condenseur.
i« Biti im
Digitized by Google
M. ARHAND FALtlZE.
Page 3^ — lyotler l'artide eî'après.
CUiNDENSATION DE L'ACID£ SULFUREUX.
Dans bien des cas de rindustrie , la condensalion pure et
simple de rac!de sultUreai serait déjà considérée comme un
résultat suffisamment avantageux, pour que l*on pût se dispen-
ser de chercher à aller au-delà.
Remarquons en effet que , dans une usine métallurgique ,
Toxydation d*une portion quelque peu importante de Tacide
sulfureux ne peut être réalisée qu'à la condition d'isoler ce gaz
des produits de la combustion du charbon ; il faudrait donc
modifier entièrement les fours de grillage généralement em-
ployés , Ci il on r(^siilterait de nouveaux frais dont Timportance
compenserait souvent la valeur de l'acide sulfurique recueilli.
Consid(''rÔp au point de vue plus reslrcint de la condensation
dn l'acido suilun-ux , la question ne présente plus de diificuUt''
réellement s(''rieuse, et il suffira de jeter un coup d'œil sur
l'appareil proposé pour s'assurer qu'il réunit la plupart des
condilions de. snccf^s exigées.
I.e des chambres qui tiendra en dissolution l'acide
sulfureux condensé ne devra plus éire concentré : il sera
simplement évacué, soit dans des terrains pouvant neutraliser
ou absorber l'eau acidulée, soit dans tout autre endroit
convenable.
Utfge. mi 1802.
Bmim. — Pftge 37.), ligne 2 en rtmoAlint : le rendeaieiit m four,
(tfe;^ Il perte au foar.
RBGHERCHES SUR L'INDUSTRIE GOHPARÉB.
» pat. . il Munel à md rkwnanMUral «jiiiraroadî
M Inut ce dont il ernil |ioiiTolr tirer bon |i«rli,
1' ri chrrrhe a (icrfril iDijiirr... b'cit ain*i qii'i'tit
tt l'roredc loti* crut auiquclt In tcicnce e>t
Sn» parti*.)
AU POINT DE VOE
DB LlGOKOHiB DU COMBUSTIBLE, DE lA MAIN-D'ŒUVRE,
DES FRAIS DINSTALLATION ET ^ENTRETIEN,
PAR
P. HAVBEZ,
lugéaiciir dos minet « profeiMtir A l'âooU de» «rit indwIrifU «1 <ioa ntiaw de Lille.
SOMMAIRE.
Préliminaires. — § 1. Analogies entre les appareils de toutes les in<his!rics
spécial^!;. Importance d'anc élude comparative générnie. Chssiticâtiou
des appareils. Classes non encore étudities — §2. Emploi du chargement,
du déplacement et du ddchargcmcnt méthodiques et automatiques pour
diminuer lei lirait de maln-d'onvre, de ceasomoiatioiit d'établiseemeat,
el Mgmeiitar It prodoetion. Beaes de la claasiflcaUoD et de rapprécfation
des appareils pour mettre les corps en contact. — § 5. Application aux
fonmeamu ClasslAcation et appréciation.
Première partik. — F<»wn non méthodiques. — Systèmes où le cooi'-
bustible est en contact avec la substance k traiter. U^ages. Description.
Appr<?ciation. — § il. Systèmes oii la flamme senlo est mise en conlatl.
Fours à réverbères , « dômes. Usages. OimeDSions comparées Apprécia-
TOME XI. 95
Digitized by Google
384 POLUS^ET FOURNEAUX COMPARÉS.
liôu. — § ''. Systèmes oii lo solide à cbauflcr eè-t isoltî. Fours j moufTles .
;i cornues pn roi s creuses. l"f»agcs. Dimensions coniparocî.. lufluencô
dus niati riaiix ol des formes sur l'économie du COHilHiStible. — § 7. îjys-
tàines où te solide est agilu ua^caDiqueoioiit.
Deuxième partie — Fours méiUodiques rertieanx ou très inclinés. —
§ 8. Sysleuies où le solide est mêlé au comhusiible. — § 9. SystèracF où
la flamme seule se mêle au solide ii traiter, l sages. — § 10, Systèmes ou
le sulitle est isolé de lâ flamme. Description des foursii coriuuiJi verticales
de Chenol, deFouscbard, de Crespel Dullisse, d'Appuli, de Pauwels,
de Cîirvillc. Modes de défournemenl et d'enfourn^moul. Couiparaisoii et
a|j|)rL'cialion. Usages nouveaux.
iKoisiÈMi. i AiiTiL. — Fours inéthodiquis peu inclinés où le miide est
drplacc. — ^ 11. Systèmes a hélice. Description dos fours Rolland,
Cûviel , Do\\cr , Mac-licnry. roniparaison avec les fours verticaux Cas
où il faut les préférer — § 12, Système à cylindre incliné tournant.
Apprécialioo.— § 13. Syslène à cylindre roulant de M. Vical.— § li. Sys-
tèmes avec chaiucs de Vaucanson. Détails sur le four de Mac-Henry —
§ 15. Systèmes à waggons et à chenils de for. Four de Ghalletoo, de
Demimuid, de Colas. Four k sole tournante do Dumery. — § 16 Foart
A réverbères à soles multiples superposéss.
QuATUÈME fAMXBL FouTt méthoàiq¥Êi ùà. h pàhê d'ûnkie de la
fimmê t$ déplace. § 17. Système h foyer mobile. Four de Barbîsr et
Colas- — § 18. Systèmes à registre , U rcgénérsleurs. Poor de Siemens
CoMCLiJSiOHS sur les avsDlsgst al lês iseoMéttleDls de chaque système de
foars , ei aar le choix h faire dans les divers «sages spdciioai.
PRËLIMINAIMS.
» i-
ANALOblBS ENTR8 LES 4PPABGUS DE TOUTES LES IHDIISTiaBS
SPÉCIALES. IMPORTANCE D^UNE ÉTUDE COMPABATITB CÉHÉBALE.
CLASSIFICATION DES APPAREILS. CLASbES NON ÉTIDIÈES.
Lorsque Ton considère le grand nombre d'opérations com-
munes aui diverses industries spéciales, et Tanalogie qui doit
exister entre les npiiarcils de chaque esjièce d*opéraUoD , on est
Il uppé des imporiants résultats que Ton peut retirer de la com-
paraison de ces appareils.
Digitized by Google
P0tiB2> ET FOUaNfiALX COMI ÀRÈS. 38$
Eu eilei i*" Les perfecUonnemeuLs réalisés par les engins
d'une iadustrie spéciale pourront être connus et employés
par les autres ( i ).
5» On pourra évaluer la dépense de force, de main-d'œuvre
et (le matières premières de lous les appareils analogues;
apprécier par là leur effet utile relatif; connaître et éloigner
toutes les circonstances défavorables , et arriver ainsi aux lois
générales pour opérer, dans tous les cas, le plus économique-
ment possible.
3" On pourra eslimer à sa juste valeur toute iiiveuliou nou-
velle, l'enregislrer à sa vraie place « et lui donner le rang
qu'elle doit ocnipcr dans l'industrie (2).
V Enfin, eu luisant connaître aux inventeurs l'état actuel de
l'industrie sur les appareils dout ils s'occupent, ils jjourront
apprécier leurs prétendus pcrfeclionnemeuls. Acluelicmcnt, les
rciiseiyuemenls s<tnl Iclleuieut épars dans les traités de fabri-
catious spéciales, que les induslricls u'ont ni le temps, ui les
moyens de coordonner tous les appareils employés dans un but
doiiné.
Lorsque, poussé par cette grande importance d une sci^wce
des appareils comparés y qui, pour abréger, peut so nommer
industrie comparée (3), ou cherche à envisager avec ordre
(1) Il y a (renie ans, la plujori des appareils aotomiiiiqncs de l'industrie
moderae o'tixislaieni pus ; uu^si , n'ayani aucttfl ttuércl a â'uccup&r d'eagin»
asspz grossiers partûul, les traités indostricls n'ont décru r(ue les fubrica-
lioQâ âpéciaies. àcluellemeol que Icb appuruiis i>oui devenue la chosa cupi*
taie dans toute iiutanlri*^ il «it lenps qu'ils s'éladieDl à part, que leur»
progrès se propagent d'nne fabrfcalioft à Twir*, et que Im «eieacM indiit*
trieU«a, cessant de suivre timideoient In rontine, possèdent les rè^ende
tons les perfeetionnements et prdvoysDt les inventions fécondes.
(S) Il snffit de lire l'article imention du Dictionnaire des arts et maonfae-
tores pour rester convaincu, avec M. Laboulaye, que is plaie acloelle de
l'induslrie est l'absence d'an triage parmi les inventions.
(H) C'est aussi puur abréger qu'arwlomt* comparée a été substitué à
scirjiip flr-; nrfjaiu's comparés. Nous ferons remarquer à cette ucca^iun que
i (tnatomic oiinyari:i- nr^t a I f'^.ji d de» anatomies si>i'( ia'ps , ce qu'est l'm-
duitrie compiifKf u i e^ard ûné tudiutnes spéciales Lta analomies et tn-
386 FOURS ET lOLIlNEAliX CUMl»ARÉS.
Tcnsembie des innombrables opérations industrielles, on trouve
que toutes n*ont en vue que Tun des quatres buts suivants :
l« Mettre en contact ou séparer les solides, les liquides et
les gaz.
3« Transformer les forces matérielles en forces mécaniques.
^ Transporter les solides , les liquides et les gaz.
4" Façonner les solides (modeler, diviser, tisser, etc.).
Ces quatre catégories d'opérations entièrement distinctes,
nous donnent les bases raliounclles de la classification de tous
les ap[)areils.
Examinons maintenant quelle partie de l'industrie comparée
a été constituée et ce qu'il reste à étudier.
Parmi les appareils de la i'* classe^ ceux qid servent à nieitre
en contact lessoUdeSj les liquides et les gaz, on étudié ceux
pour faire réagir Tair sur les combustibles , la flamme sur les
liquides à vaporiser, à distiller, à évaporer , etc. Il reste donc
^ étudier tous les appareils pour mettre en contact uss eu
FROIDS AVEC LES LIQUIDES , LES LIQUIDES AVEC LES SOLIDES , LES
CAZ FROIDS ET CHAt'DS AVEC LES SOLIDES.
Les appareils de la -2" classe, aux qui servent à transformer
les forces nmierielles en forces mécaniques^ ont fait l'oltjet de
scienees suùciales aujourd'hui très-avancées. On a évnUii' théo-
riquemciu et expériineiilalemont reffet utile de ces appareils,
on sait les moyens de les perfectiouacr et oo peut choisir entre
eux avec connaissance de cause.
diMtrtM tpicialtt voyent on être ou une fabricaUoa et décrivent tovs «as
organes ou appareils ; VanaJtomie et l'tndiwfrtt comporte voient un orgaae
ou un appareil et l'étadieot daos tous les êtres, dsBstooleslesfebrlcailoDs*
Nous pouvons donc appliquer à Pindustric comparée les iDOts SttivaaU
qae Cavier écrivait à Mertrud (lettre imprimée en tète de son anatosili
comparée) :
< .... il faut qu'on di&tingac ce qui fait la condilioo générale et nécessaire
» de chaque fait, et pour cela , il faut qu'on ne se borne point à une seale
» espèce de corps vivant , mais qu'où les compare toutes. ■
On sait les progrès que les sciences nalareiks uni f^it ivcc l'aide de l'a-
natoniie comparée, on peut donc espérer qu'il résultera quelque utilité de
recbmhes consciencieuses faites sur l'industi ie comparée.
Digitized by Google
FOURS ET FOURNRAUX COMPARÉS. 3R7
Les appareils de Ut 'S^clûiseyCenx qui servent à transporter ,^ont
étudiés assez complètement qiioi(iuc dans ime tbiile de sciences
Isolées. Ainsi In mécanique et l'exploitation des mines l'iudiciu
le TRANSPOni nOIilZONTAL ET VERTICAL DES SOLIDES. Lc COUI S dO la
chaleur appliquée et i exploitalion des mines étudient le than-
SPORT DES LiQUJDES (alimentation des chaudières , épuisement).
Enfin les cours de chaleur appliquée, de métallurgie et d exploi-
tation étudient le transi oui des gaz (veniilaiion des foyers, des
hauts-fourneaux et des mines).
Ainsi, les mômes roues pneumatit(ui ? , iiorapes, etc. , sont
décrites dans le Traité de la chaleur de Peclet, t. I, édit. 1860,
et dans le Traité d'exploitation des mines de M. Ponson , t. IL
Les appareils de la 4« classe , ceux qui servent au façonnage des
solides, s,\ on en excepte les engins de la filature, sont décrits çà et
là dans l'exposé des diverses fabrications spéciales, ils n'ont pas
été réunis en corps et leur étude comparative est encore à faire.
Les iii i tiines îi mouler, par exemple, sont décrites dans les
traités bui le iravail des métaux (emboutissale), dans ceux sur
la fabrication des briquettes de charbon aggloméré, dans les
nombreux traités sur les arts cérami(pK*s (fabrication des
BRIQUES, DES TUYAUX, DES DOUIONS, clc. ). On trouvc de même
épars çà et là les diverses machines à broyer, à moudre, à
écraser, à rapper, à percer, à scier ^ à rabotter , etc. , les métaux^
les pierres , les bois , etc.
Si on examine l'état perfectionné des appareils dont l'étude
comparative est faite, et l'état d*incertitude et de tâtonnements
de ceux dont l'étude est encore à faire , on n'hésitera pas un
instant à encourager par tous les moyens possibles Tédiflcation
de cette science comparative (i ).
(1) L'uo des auxiliaires les plus efficaces pour rassembler les matériaux
de la science des appareils pourrait ôcre le concours universitaire, si, parmi
la série des qui-stions ù résoudre, deux i-init nt spécialement réservées à
l'industrie : l'une pour l<»s iNOOSTRirs spéciales, l*nutrp pour l'iNoi-sTiaE
COMPARÉE. Pour être vrutiiicnl indusirieUes, ces que^ltuiiii duviuienl toulcs
denQsder U aeicripUon « us motbiis noposfts fçm iemmtm un
VATiÈKM MiSMtKES (coiDboBtîble , fofce méesoique , ete*) et la MAiif-D'oBiiTra
3B8 FOIRS ET FOURNEAUX COMPARÉS.
Nous nous proposons dans une série d'études de classer, de
couiparei' el d'apprécier quelques-unes des classes d'appareils
analogues (Imih la science ne se^st pas encore occupée.el d'aider
9A8BB DE lA CLASSIFICATION ET DE L'APPRÊCIATION DIS AFPAREiU
m METTBNT LE8 OORPS IN GOMTACT.
Nous avons vu au § 1 que l étude comparative de la plupart
des appareils pour mettre le-^ corps f u contact éi^H enpprc si faire.
C'est par cette étude que nous commencerons.
dans une FkBMcnm ifÈCJAUi (i*^ quesUon),<l«0» »fUi OptoATi<)« ^^iA(.|
( -^'"<- que*lioo). »
La visite des osioes devant souvent être indispensable, il laudra de tonte
Qéeetsité accorder deux aos au coiicvrr^ls>l4$ qoeaUoas pourront »coinin»
aillounlliuiy être jugées tous leo ans, maie elles auront été posées deux ans
à ravanco. Alors on pourra admettre parmi les concurrents les ingénieurs e|
les docteurs qui ii^auront qu'un an de grade.
Pendant la dernière année de leurs études, ils commenceraient h rassem-
bler les mat^^riawx fl.' leur rdponse. et ensuite libres du côlé des examens,
ils pourraient di rm t laut leur temps, toute leur attention à la rédaction H
aux épreuve» multipliées du concours. Con l ieri de jeunes îngérutuië non
casés seraitiui heureux d'avoir celle uccatituii de fuire cunnallre ieura capa-
dtés au noués ipépstrist.
Dans toui |a« eas, il ssl osrlsin 4|u« les eoncprruals m naj^ueront pus,
Lsp étèvss'iugénisnrs jnetieut actualiemsnl tous Isurs soEijs I <Uiftsr des
pnyets do febriisulions, des descriptions de voyages» des rapports sur tes
usines, et esta sans aucune récompent^c à attendre. Que serait-ce s'ils
avaient devant eux les récompenses glorieuses du concours universitaire.
Et qu'on ne nous objecte pas que ce conconrs ne doit donner que des ques-
tions à iniiler par les él<'ives des quîUie universités, car nous répoi>drons
pnr la liste des (juiistions posées; jusqu'à ci^ jnur. nous montrerons que parmi
Icà quuijliuns du cbioiiie ii eu v6l qui u oal pu cire re^utueci que par itâ :icuib
dlëves de l*éeolo des mines de Uége.
Dans le concours oniversilaire chaque faculté pose deux questions « les
écoles spéciales d« Gsod , de Uége et de Bnixidlea , qui sont les faeultds de
l'induBlrie n'en poaent ancnne; on ne voit pas trop pourquoi on les a onUiéet*
Digitized by Google
mms RT pomiiSAOx comparés.
Nous retracerons en quelques mots la marche de nos
recbercbes.
Nous avons d*abord passé en revue toules les industries
spéciales et Qons avons recueilli tous leurs appareils pour
mettre en contact les matières, à mesure qu'ils se présentaient
et sans ordre préconçu.
Puis « pour coordonner tous ces matériaux:, nous avons cher^
cbé à découvrir le principe fondamental qui régit les disposi-
tloDS pour diminuer les frais de la mise en contact.
Nous avons donc procrdé d'une manici'e synthétique, et ce
n'est que pour faciliter l'exposé de nos résnltaUï que nous allons
suivre une marche inverse, c'est-à-dire procéder anaivinjuc-
nit iit en redescendant d'un principe général à toutes les dispo-
bi tiuns part i eu 1 i è res .
Lorsque Ton cherche à classer les appareils pour mettre les
corps en contact , on trouve que toutes les dispositions imagi-
nées tendent à déplacer méthodiquement et automatiquement
les réactifs.
Les modes divers de déplacement (1) seront donc les bases
fondamentales de notre classificalion.
Nous i^ppcllerons que deux réactifs se déplacent méthodique-
ment, quand ils vont en sens contraire Vm de Vautre, de
manière que l'un d'eux se satui'e de plus en i)lus en rencontrant
ran:n' corps de i)lus en plus riche , (]ui, de son cùlé , s'appau-
vrit lie plus en i)lus en rencontrant un milieu de plus en plus pur.
Dans l'application de ce principe de déplacement à la mise
en contact, on trouve tout d'abord que les corps à faire réagir
doivent se classer en deux groupes distincts :
1* Les SOLIDES à mettre en contact avec les liquides , les gaz
chauds ou froids.
î« Les FLmDSs à mettre en contact avec les fluides.
(t) On fait que le déplacement iiiélhodtqiic a olc ducouverl pour le traile-
mcnt (ïc» pl,iiras salpétrds par l'eau hc6 appareiii» et procédés employés
aalérieurtimeul ne mérilenl pas d'êlre appelés industriels, et Ton doit faire
remonter & cette époque l;i naissance do celte parlio de ia science de
ViAdoftlrie.
âOO FOURS ET FODRNEAOX COMPARÉS.
En effet, dans le dernier cas, la plos légère pfession suffit
pour opérer le déplacement des réactifs. Hais pour mouvoir le
solide eu sens contraire du fluide réagissant, on trouve des
difficultés pratiques sérieuses qu*on ne peut lever que par des
rediercbes persévérantes.
Voici une dassiflcaiion qui repose sur les divers moyens
proposés pour déplacer le solide ou pour obtenir le résultat que
produirait ce déplacement.
imn hRthodiqobs ( tas, cylindres, plaques immobiles
ou agitées),
passez inclinés pour que le solide
l avance par son poids.
^MÉTHODIQUES ) P^û încUné, ot le solide est mû
\ mécaniquement.
/ à déplacement du point d*arrivée du
\ fluide.
Celle classification , nous allons le montrer, est la meilleure
pour celte partie importante de l'industrie comparée.
Examinons , en eilét, comment le déplacement méthodique aide
à ia production ^ommi^ en diminuant tous têt Mnenis du
prix de reifient* Pour cela , rappelons que ce prix P est donné
par l'équation :
n *
dans laquelle F désigne les frais ftxes pendant m an, (Intérêts ,
amortissements, réparations, direction},
ft est le nombre d*objels créés pendant un an,
F désigne les frais proportionnets de réaetifit de matières
premières, de combustible consommé, etc., occasionnés
pour la fabrication d*un objet.
F| désigne les frais proportionnels de maiti-d^tsuvret ooca^
sionnés pour la fabrication d'un objet.
InfluenM dn dépIaMdMol inièAodli|n« tut la produolioB n «t Mir
firab fbcw F.
La production attoindra un chiffre n consitlciMble , si, 1" elle
e&i continue , si , S» l'entrée et la sortie des matières traitées so
Digitized by Google
P0DR8 ET PODRHBàOX COHMfiS.
391
font rapidement, sans se gfiner l'une Tautre. Or, ces circons-
tances résultent da déplacement méthodique (1). Quand » est
considérable, les frais fi&es F* influent peu. D*aillears,ilest
un mode de déplacement qui n*élève pas les lirais F au-dessus
de ceux qui résultent de remploi des appareils non métbo*
diques, c*est le système ob le point d'arrivée du fluide se déplace.
Influenoo dn déplftoemeat méthodique anr let frau F de matiéref
OODMMnméea.
On aiT^'Tnonic la dépense F au-delk de sa valeur théorique ,
en perdant : l"* Le réactif qui reste adhérent au produit de la
réaction. Ainsi, on perd dans les fours toute la chaleur qui reste
attachée au solide qu'on dôfourne. 2» Le réactif qui s'infiltre
dans les fissures et dans les parois de l'appareil. 3* Le réactif
non utilisé qu'emporte à sa sortie le fluide qui a servi à l'ap-
porter. Cette derniiVe cause de pertes est la plus importante;
le meilleur remède à lui opposer est le déplaceiuenl méltiodique
qui met la petite quantité de réactif emporté par le corps (jui
sort , en contact avec l'autre substance , laquelle étant pure se
trouve dans les meilleures coudiiions pour l'absorber. Ainsi ,
le peu de salpêtre qui n'a pas été dissout et qui reste dans les
plâtras , rencontrant à sa sortie de l'eau pure, tendra à se
dissoudre énergiquemenl.
De son côté, l'eau sera complètement utilisée et ne sortira
que saturée par son contact avec du plâtras de plus en plus
riclie en salpêtre.
11 en csL de me me si , à sa sortie , la fumée chaude rencunire
le solide Iroid qui entre.
( 1 ) Le déplaceiuenl peut qaelqoerois n'ôlre qu'automatique ei qu pas aider
è TVùêrû mModiqiÊê I» réaction. €8lft a lien qnand le toltde sa déplace dana
le nèaie sena qne le fluide, oe quand le aolîde ae charge, puis, aprèe un
temp» plna on moins long, se décharge d*an seul coup. Le déplacement
OMtomatiqtie a toigonrs l'avanlage d'éviter toute perle de temps et de main-
d'œuvre dans le chargement et dans le déchargement, mais il n'économise plus
les réacUrs. Je citerai la fabrication du gaz en cornues verticales oii il faut
évii< r Qii écliaufl'oment méthodique et détruire le goudi-on par une chaleur
intense. Dans des cas semt^abtes , les appareils ne soront qu'antoraaliqoes.
Digitized by Google
3»
Le solide cxpost' dans l'appareil doit subir trois mouvements :
1" Il doit ùtre introduit ;
5« 11 doit ôlro reniUL', soil pour aider les réactions, soit pour
ma relier eu sens inverse de l'autre réactif;
3" Il doit être retiré.
Le déplacement méthodique rendant continus et automatiques
ces trois mouvemcnis, supprime les frais de main-d*œiiTre.
Si le réactif solide est en poussières ou en massss, et peat èire
agité imi^oDément, le déplacement pourra être produit par la
pesanteur dans des appareils très-inclinés; ou par des bélices,
des agitateurs, des cylindres tournants si les appareils sont peu
inclinés.
Si le réactif solide est eu masses modblébs bt fugilrs, il
fàudra le déplacer en le posant dans des waggons on sur des
chaînes sans fin, ou bien il faudra le laisser immobile et
changer métiiodiquement le point d'arrivée du fluide réactif.
Ainsi , sous tous les rapports, les déplacements méthodiques
doivent servir de hase à une classification rationnelle des appa-
reils pour mettre les corps en contact.
APPUCVTION AUX FOURNEAUX UES GÉNÉRALITÉS PUÊCÉDENTES.
Nous nous occuperons dans ce mémoire des appareils pour
mettre en contact les solides avec les gaz chauds. Le rOle im-
portant que ces appareils jouent» sous les noms de fours et four-
neaux , dans la chimie industrielle et dans la métallurgie, leurs
progrès tout récents (1), donnent un intérêt spécial à cette étude.
(I) Ea parcouraol les brcvelâ d'inventions, on trouve que ce n'est qxi'îi
partir de \i<'M qui' ias inventeurs ont loarnù it'^u- aiti::atioa sar iu8 inovi-ns
de déplacer méUio(ii(]Uûfflent le solide dnna les lout.s. Avant cette époque» les
iieuiti fours méthodiques employé» étaient le» foura à cuve.
Digitized by Google
m
Notw mus donc eni devoir te cboisir comme eiemple des
«vantages que l'on peut retirer dtt rapproctiement des appareils
analogues des diverses fiibricalions spéciales.
Noos nous proposons de comparer, non seulement les formes
des fonrs. mais encore les proportions adoptées dans les di-
mensions de cbaque système. Nous tâcherons de découvrir ainsi
les lois cachées qui ont amené empiriquement les industriels
à préférer certains rapports. Ce système de comparaison est
penMre le senl qui ait quelque chanoe d'éclairer la routine ,
de connaître quand ses errements sont appuyés ou contredits
par les autres industries, et d'arriver à des résultats généraux
et sérieux.
Examinons d'aburd les avantagf^s spéciaux qui résultent du
déplftoemenl méthodique du solide dans les lours.
I« Au point devttedeê frais d'achat et d*entreHen.
Nons n'ajouterions rien à ce qui a été dit au § 2, si nous ne
voulions montrer par un exemple que les fours métliodiqueî> où
lafiammc seule touche le solide à traiter, peuveut être plus
économiques que les fours non méthodiques où le combus»
tible est en contart avec le solide.
Ainsi à Lu'gc, d apr^s les notes de M. Lesoin.ne, I"" briques
cin!es en las demande 30 kilogrammes de houille. Il laut
observer cependant que les ouvriers peu habiles doivent em-
ployer jusqu'à 60 ot mf;me 100 kilof,'. dans rr cas.
.4 Pana, le four méthodique de M. Dkmimii» {Bull'tin delà
Société iC encouragement 1Sa7, art. briques Uoriea) , qui eoulieut
un chemin de fer ineliné, lon^' de .'iO m' tn^s , sur lequel les
briques en wnpf;ons descendent très-lentement en .sens contraire
delà flamme afin de s'rcliauft'er et de se cuire méthodiquement,
en même temps (|ue de se charger et so dé<-har«îer san> niairj-
d'œuvre, con^omnic par i""' de briques cuites 21 kil. di- houille.
Ce four coûte 7000 fr. avec son attirail. Celui-ci, Sf dét/i iorant
vite, exigerait plus de 700 fr. annuellement pour linlcrct ,
ramortissenu'ut, les réparations, les droits de brevets, etc.
J'adopterai ce cliifire , puis un chiffre double.
394 FOORS ET FOURNEAUX COVPAaiS.
Le four incliné cuit sans cesse , et en 21 heures 48 chariots
en sortent; chacun d^eux porte 165 briques: c'est donc
annuellement
48 X 360 X 16$»S8M20 J>riqaes» sur lesquelles 700 fr.
sont à répartir.
Chaque brique est donc grevée de :
D'où 190 briques Bories, qui fout l"», coûtent 190 x 0,0025
«- 0,48 IV.
Si nous admettons que la dépense annuelle est de 1400 fr.,
le 1""' est grevé de 0 fr, 96.
I)oi]r 1'"' coilte
DAS> IF, FOUR
1
BM TAS.
Aniurl<*te-
ncwl 10 >f»
iLiitOrli»»r-
Mwnl 20»/«
A V»ié9
dr biiM*
iiii V ruirt.
d*<iii vricrt
|>eu liabilct
P' la main-d'cBovro d*enfoariiein>>«
0,00
0,00
o,iO
0,20 ;
Id. id. de caiSi>oii .
0,10
0,10
0,-20
0,20
M. id. de défonnumi*
0,00
0,00
0,20
0,20
Le cûQibustible (1)
0,i4
0,4t
0,55
1,00
L'î&léi^t et ramortissemeiii « .
0,4S
0,96
0,00
0,00
1,02 k 1,50
1,13 à 1,00
(i ) Les prix consignés au tableau sont obtenus en comptant à I fr. S.l !e
kilogramme de houillu, et en aduiollanl que lo four Diroimuid demande 24
kilog cl les las ."() à <>() kilog. par l*"' de briques cuitos. Ces prix sont ceux
de Liège; si on avait à eiuployer ceux de Paris, qui Bunl bien plus élevés,
le four Dimimuid paraltrail beaucoup plus économique. Ce n'i si que quand
le combustible est U cs-coûtuux qu'on peut iuimobiliser pour la etiis>un des
briques un capital ilo 70(X) fr qu'exige le four méthodique. îl faulcepend.Tnl
remarquer que la cuisson en tas produit des déchets considérables, cl qu'il
n'en est pas ainsi dans la cuisson en -waggons. .
Digitized by Google
Ce tableau montre qae , bien que la cbaleur y soit produite
en contact immédiat avec le solide k chauffer, ce qui est favo-
rable à l^économie du combustible , les tas sont cependant un
peu moins économiques qu*an four méthodique où la flamme
seule vient en contact avec le solide.
Dans loiUes les circonslancfs spî'ciales où les objets ne
doivent pas subir le contact du 'junibustiblc, aucun appareil no
pourra lutter pour 1 économie avec les fours mélhodi(|iir.s. Mais
rjuand on j^eut les mettre en eontact avec le combusiible, il
faudra employer des fours méthodiques qui pcrmcllent ce
contact. Cet exemple prouve quelle influence Tamortiâtieffleat
et l'entretien peuvent avoir sur les prix de revient.
S« influence du déplacement méthodique sur la quantité fabriquée*
Nous avons parlé de Timportance de la grande production
et Ton sait qu'il faudra accueillir comme des perfectionnements
tous les moyens d*enfourner et de défourner rapidement. Sous
ce rapport , le déplacement méthodique est fort avantageux,
parce que renfournement et le défournement ne se faisant pas
au même endroit, ils ne se gênent pas Tun Taulre et peuvent
devenir continus. On pourrait augmenter la production en
prenant des fours plus grands, mais dans ce cas les constructions
deviennent plus coûteuses et plus sujettes à détérioration.
Cumnie exemple de i nulucnce du déplacement méthodique sur
la production , nous citerons la métallurgie du fer qui doit toute
&on importance à remploi des hauis-iourneaux.
S* Influence du déplacement méthodique sur Véconomie du
cmJtnuHibie,
Avant d'examiner cette influence, voyons quelles circon-
stances spéciales ou rencontre dans les fourneaux. Trois cas
peuvent se [)résenter :
1» Le combustible peut être mis en contact avec la substance
à échauffer.
3d6 FOURS ET FOt'hNEAUX COMPAltÉS.
Alors la masse est immobile, oa elle s'avance méUiodic|ue-
meot vers le point en igniiion. Cette disposition est la plus
favorable à réconomie du combustible.
La flamme seule est mise en contact avec la snbstance.
30 Le combustible et la flamme sont isolés de la substance k
écbanflér.
Dans ces deux derniers cas il fout employer des griUet, Noos
devons donc dire quelques mots de celles-ci.
Vélenduc de Lu. ijiiiU d'un jou)' quelconque est toujours pvo-
pvrtu'iifiée à la quantité de charbon à brûler pir heure. En
comj)araiil les rnuiibies adoptés par la pratiqua, on voit que
lonjourson brûle par heure el par (lAciniètre carre de grille une
quantité de 0S5 à 1^ de houille et ISO à 1^5 de bois (1).
Soit encore O^'^S a l'^* de liouille et i'^^S à de bois (2).
Nous |)rrndrons, dans ce qui suivra , pour mesure de la con-
sommation de combustible, Tétendue de la grille; ainsi, pour
apprécier les divers systèmes au point de vue de Téconomie du
cfaarbon, nous évaluerons le volume de four que chauile un
mètre carré de grille; ou, ce qui donne le même résultat, nous
prendrons le rapport du volume total cbauffé à la surfoce totale
des grilles.
<1 ) Le Mamui ât VUigMeur cM (Kneyclop. Rerei), toiM I, paa* W<
admet qt'il fiel l<S7 par de honiUe, eoifc 1<* par 0^,66 de faeaiUe
brûler par hesre. Voici qoelquee-unee des valevre comparées qui m*oiit
eonditii an chiffres que fai donnds ;
i> Dans les foars à réverbère d'Engis poor la galène, on brûle 6!i0k de
ItonlUe par 1000^ de ninerais. Or, on traite 1100^ de minerais en t^henres,
c'est donc par heare el oa emploie nue grille de 0"*,66, Gela
donne ^"^IJîL^ == Ok,4-; par M* de grille;
2) Dans les fours silésiens pour le zinc , on Irùlc par 2i heures el
par f de grille , ce qui fait <j"'.07 par 1 heure et par H';
rî) l>.iii> les fours à plaire sur une giillc do 1"', on brûle HO à de
bois par heure (Aide Mémoire des ingénieur$ deQaiidel, page()92}, 80il
12 à l "j iayuLs ptsanl du ^ a !) kilogrammes.
{"2) Vu stère de bois coni.^ ])l'S(' de ÔOO il ilKI kilograninn'S d'aprùi
Btrrihier. En udnHHiaoi lu cbilh-e 3 jU, on Irouvc que 1*^ ûv livia ta bùcb^
occupe le volume ^
Digitized by Google
FOURS ET POaiWBAUX COMPAlUk. 397
Si Ton admet que la grille porto à chaque înslant la quantité
de combustible nécessaire pour une heure , on aura une
épaisseur de houille de 0^,5 à i', et une épaisseur de bois
de à
Les foyers pour le bois devront donc être quatre fois pins
profonds que ceux à la houille ; on donne aux foyers une pro*
fondeur , entre la griUe et Tantel , de :
0",8 à 0*,4 pour la houille et pour avoir un fen oxydant (t).
0",6 à 0"^ pour la houille et pour avirir on feu réducteur (f ).
0F,6 II pour le coke qui ne brûle bien qu*en masse.
0",7 à 1-,5 pour le bois.
Si, pour échauftcT l'air comburant, on laisse accumuler des
mâchefers sur la grille, celle-ci doit être ù une [.«lus grande
distance de lautel. Dans ce cas, ûii pourra Diult r du menu
combustible.
Qaant an mode de ventilation à choisir, on sait qnll y a
une ^M-ande économie à substituer les machines soufflantes à
Vaérage par les cheminées. Les fours peuvent être considérés
eoQune étant dea cameaux plus ou moins obstrués par les ob-
jets à cbauffler. Pour que la flamme circule sans choc et sans
changement de vitesse, il faut que la section libre de la grille
qui égale le de celle-ci , soit à peu près égale k la section
libre des cameaux. Cependant dans le déplacement méthodique
du solide en sens contraire de la flamme, on peut chercher à
refroidir plus complètemeni les gaz en les fesant circuler lente-
ment à travers dea sections égales à la grille , mais alors il fhut
(1 ) Cw duBMflioat Mnt adoptée» dus let tam à réverbéra povt éf tp»-
rer ci desséclier U soude, pour calciner 1« enirate de sôode mAlé aa diarbOD
et k ta chaax, pour griller le plomb , etc.
(2) DaBê tea Ibf r» à pnédier les grillea soai à 0» 70 en éeesona 4» listel.
Ebcimeu a trouvé qu'une épaisseur d« de bouille suAmiI pMtf pn^
duire de l'oxydo de carbone réducteur. L'éclmuffeaH'nl esl, sans complica-
tion , urcouripagné d'uxyduliou , én §fiM»ifià , <1« rMatiitm. U p«ul i'èUre «awi
de luëiuu cl de voIaliU^alioa.
398
POURS ET FOURNEAUX COMPARÉS.
angmeoter, 5*il est possible , les |>omts de contact de la flamme
avec le solide.
Ces distinctions faites , examinons quelles sont les causes de
pertes de cbaleur qu*il faut combattre. On a : i* Le rayonnement
extérieur; on l*utilise quelquefois à échauffer Tair qui va alimen-
ter le foyer. S* La chaleur attachée au solide défoumé. On n*a
guère réussi pratiquement à utiliser cette chaleur. 3* La cha-
leur attachée aux gaz qui s*échappem. Gomme nous Tavons vu
au § S, on diminue cette cause de perte par réchauffement
méthodique. Celui-ci évite encore une autre perte de chaleur,
c*est celle qu'on laisse dans les parois du four lorsqu'on inter-
rompt le travail et qui se perd pendant le chômage. Ces inter-
ruptions firayeuses sont évitées par la continuité du déplacement
méthodique.
Il est des cas où il est de la plus grande importance
d*échauffer méthodiquement et graduellement les solides.
Tel est celui de la cuisson des poteries qu*un échauffement
brusque briserait inMlibtement*
Le diarbon gras à changer en coke peut aussi se trouver
très-bien d*un échauffement méthodique progressif.
Hais la houille demi grasse s*en trouverait très-mal (1) , parce
qu*ll &ut une chaleur instantanée dans toute la masse pour que
tout le goudron y fonde et produise Tagglutination nécessaire.
Le grillage des sulftares sera favorisé par un échauffement
méthodique qui évitera les agglutinations. On sait que les sul-
fures, étant très-fusibles, deviendraient pâteux sUls étaient
soumis à une température élevée, mais quand ils ont été en
(1) Koos avons dil dans vns n(M« dn $ S ipie les foars peuvent Aire
automatiques sans être méthodiques, mais comme culte dernière qtmlit*^
peut être donnée facilemenl aux four» automatique?» , nous ne séparerons
pas ceux-ci de leurs unuiogues méthodiques, et dans ta classiUcaliOD iU
neroot càte à c6le parce qu'ils oe diiTerent pas sensibleatent.
Digitized by Google
FOURS ET FOURNEAUX COMi'ÀUfcS. 399
partie changés en sulfates et en oxydes , ce danger n'est plus ît
craindre et une chaleur élevée devient mC-me Irrs-avantageuse
pour achever loxydation et \)Ouv détruire les sulfates produits.
On devra donc préférer, pour le grilla;;'', les ai)|iareils mélho-
di(iues (lui soumettenl la subslance à un coup de feu au momeni
de sa sortie.
Les fours et fourneaux méthodiques et antoiTîntiqnes ont un
dernier avantage lr^s-inlportant : ils nietlent les ouvriers à
l'abri des émanations arséuicales et sulfureuses, ils les pré-
servent des froids et des chaleurs brusques qui provoquent tant
de maladies de poitrine souvent mortelles. Cette salubrité a valu
à plusieurs fours méthodiques des prix et des médailles d'or.
Ce que nous avons dit au § 2 des ap^iareils méthodiques, au
point de vue de l 'économie de la main-d'œuvre, peut s'appliquer
aux fourneaux, nous ferons seulement observer ([ue les diverses
catégories de dépenses sont intimement liées entre elles , de
sorte qu'augmenter l'une, c'est souvent diminuer les autres,
et réciproquement. Si on augmente la dépense d'établissement
et celle d'entretien, on diminue généralement les dépenses de
combustible et de main-d'œuvre, et on augmente la production.
D aiil iirs il est un moyen de rendre méthodique réchauffement
sans augmenter beaucoup les frais d'établissement, c'est de
déplacer l'entrée de la iLiinme. Ce système est, du reste, le seul
à emidoyer l()rs(iue le solide à échauffer ne peut être déplacé,
soit à ciiusc de son poids , soit à cause de sa fragilité.
Les considérations précédentes nous ont conduit à la classi-
fication suivante :
TOME U.
400
FOmiS Sr POURHB&UX COMPARÉS.
P
O
«£0
*ai!qoiii J9ioj « S4boj
3
<^
'Mj ap suiaïaqo u sanoj
«0»
A. .
M
— ' 1
1 *|aB|1l<M IQSpOdOSap Mpil]|<9 ^ MllOi
«00
 i
MÉTi
y:
— "7 ta
O Ï5 3
B M o
•H
i
S0S1IN9 viond ^ xnvdjusA tinoj a«»
5 2 «
^ H u a
w e u ^
o >■ 3
u ■< u.
H
■<
u
M
85 " ««
O M S3
VJ ^ PS
O
u
u
*eAiia 9 unoj
t«73
•M 1
«03
CO
o
a
o
se
O
H
M
O
V
'99011010 f sjnoi
*fotQ9J9 eiojed ^ sjooi
603
Digitized by Google
FOURS n rOURNBàUX GOMPARfiS. 40!
Les fours des six premiers paragraphe.s étant décrits avec
assez de détails dans la niciallurgie, nous nous bornerons à
comparer ceux que cet art emploie, avec ceux de la chimie et
de rarchitecture industrielle; ainsi !f s îas h carboniser peuvent
éire mis en parallèle avec ceux pour cuire la chaux , les
briques, etc. Les l'ours à pyrite et à soude avec ceux à puddler»
à griller , etc. Les fours à zinc avec les fours à gaz d^^clairage
et avec les fours à coke.
Si , donc, les fours des paragraphes 4 à 9 ne sont pas décrits ,
c'est que nous avons craint de surcharger ce mémoire de choses
que tous les ingénieurs connaissent»
PRËMl£ft£ PARTIS.
§4.
FOURS NOM M&THODIQCES OÙ LE COMBUSTIBLE EST IMTERGALLÉ
BANS LB SOLIDB.
Nous distinguerons le cas où les parois sont provisoires, et
celui oii elles sont permanentes.
i** cas. — Tas, meules»
Conditions pour ûu^ils piubsent êtrb bmplotés. i* Il faut que
les sabstanees à traiter soient assez résistantes pour pouvoir
être empilées, car pour économiser le combustible « on doit
donner aux tas des dimensions considérables*
9« On les employera quand l'opération à effectuer devra si
souvent changer de place , ou quand elle sera tellement acci-
dontoile qu'on ne pourra faire la dépense d'un four permanent.
La cuisson des briques, de la chaux, la carbonisation daus les
forêts sont dans ce cas.
3® Il faut que la température exigée ne soit pas trés-élevée.
Aussi , les tas sout d'un mauvais emploi pour le grillage des
sulfiires , parce que la chaleur n*cst pas suffisante pour détruire
les sulfates produits et isoler Poxyde. Les parties centrales du
tas ont seules chance d*ètre suffisamment chauffées.
4^ II fout que la substance traitée soit combustible, ou qH*OR
puisse la mâer avec un combustible sans que les cendres de
celui-ci aient ultérieurement une action nuisible. On ne peut cal-
Digitized by Google
40S
FOURS ET rOURNBAUX COMPARÉS.
ciner en meule le calcaire qui doil donner de la chaux blanciic.
U.sA(.i:s. Il résulte des considérations précédenles qu on ne
peut employer les meules que pour la carbonisation du bois,
de la tourbe, de la houille; pour le grillage du sulfure du cuivre
Cl de la pyrite ; pour la calcination de la chaux; pour la cuisson
des briques.
OsscRipnoN. Nous distinguerons dans un us : la sole, la forme
et la composition du tas , les canaux et choninées d'allumage ,
les parois des G6tés et du haut.
lia SOLE ou PAULDB doit, quel que soit Tusage du tas , être en
terre tassée , non fissurée, mise à Tabri des eaux par un fossé,
et inclinée du centre vers Textérieur.
La FORME DU TAS dovaut diminuer la surface rayonnante en
augmentant le volume , sera cubique ou hémisphérique. G*est
aussi pour diminuer Tétendue relative de la surface rayonnante
qu'il faut préférer les gros tas aux petits. Cependant on ne leur
donne pas plus de 400^ parce que au delà le feu est trop
difficile à conduire. U est avantageux d*allonger le tas dans le
sens des venls dominants. Les soles sont donc des rectangles
d'environ 8* sur iS* de Gbté , ou des ellipses de 9 à 15" de
diamètre. La hauteur du tas est ordinairement la moitié de sa
largeur, elle augmente avec la nature flambante du combustible.
La COMPOSITION DU TAS varie suivant que la matière traitée est
combustible ou incombustible. Si on traite des sulfures, do bois,
de la houille, il fout disposer le tout de manière à ne laisser
que peu de vides. Si on traite de la chaux, on intercale des lits
de houille de i5 centimètres entre des lits de calcaire de 30 cen-
timètres d'épaisseur. Si on traite des briques, on met 1 centi-
mètre de houille entre les lits de 6 centimètres de briques. On
peut diminuer la quantité de combustible vers le centre du tas.
Les CANAUX et les cheminées d^alllmage sont posés symétri-
quement dans le tas , d'ordinaire la cheminée est au milieu ,
des canaux de f5 centimètres sur 30 en divergent et aboutis^
sent au pourtour. Dans les tas de bois on ue fait qu'un canal ,
quelquefois on n'en fait pas et on met le feu par la cheminée
vide. Dans les tas de briques, les canaux sont parallèles et
espacés de c. Les canaux et les cheminées se construisent à
l'aide des plus gros morceaux de U substance à traiter; ainsi,
Digitized by Google
FOURS ET FOURNBAtnC COUFARfiS. 403
dans les meules de bois, on nn'nnfre une ciieminée à l'aide do
trois ironcs minces tenus écartés symélriqueraent par des
triangles. Dans les tas de houille, on fait au Staffordshire des
chemioées en briques à claires voies, hautes de i»«5 et portant
an registre en haut.
Les FAR018 du haut et des côtés se font en argile, ou mieux
en gazons dont le chevelu est tourné vers Tintérieur. On met au
baut une couche de fraisil (charbon et terre) de 5 centimètres.
On conduit le feu il Talde de cette couverture , en Tenlevant
on aitire la flamme du côté où elle se portait trop peu.
Lorstjup Ton a une suite de liis de calcaire et de houille, on
met ((iielqnpfiti^ sui tout le pourtour une couche de houille qui
transmet le leu d'une couclie à l'autre.
Une précaution importante est de mettre un paillasson du
côté d'où vient le vent.
Nous avons dit au § S que le système des tas est souvent Tun
des plus économiques.
cas, — Tas à parais permanentes.
Ces espèces de fours sont quelquefois préférés aux tas simples
parce quils conservent la chaleur et éloignent Teau de pluie;
mais ils ont l'inconvénient d'exiger un tempb cuiisidérabic pour
le refroid issr'meni complet des substances.
USAGES. On les emploie surtout lorsqu'il faut recueillir les
matières volatiles, ils sont d'ailleurs employés dans les mûmes
cas que les tas à parois provisoires.
FORME. Ces fours sont ronds ou rectangulaires, fermés ou non
au haut par une voûte. On peut rattacher à cette catégorie de
fours , les forges des maréchaux, les petits foyers allemands et
les forges catalanes. Dans ces derniers appareils, la substance à
traiter est mise en petits tas en contact avec du combustible
soumis à un jet d*air et logé entre quatre murs.
Les tas ne conviennent gulTo pour produire une forte chaleur,
aussi ces petites forges dépensent énormément de combustible
relativement au travail qu'elles effectuent. Les ^ros tas peuvent
Hre souvent très économiques; comme ils ne difÏÏTent des las
précédeniment décrits que par leurs parois, nous ne dirons
quelques mois que de celles-ci.
404 POCRS ET FOURNEAUX COMPABÉS.
Les parois peuvent être formées psr te êol exeavé. La fosse esl
légèrement coniqae, les parois sont fortement battues; et , ao
haut, on loge une couronne de briques qui sert à supporter le
couvercle. (Telles sont les fosses pour carboniser le bois de
M. La Gbabeaussière.)
Les parois peuvent être formées par des claies mobiles*
M. Foucault forme ces claies avec de i*osier tressé et maintenn
par deux montants convergents en bois. On peut facilement
ajuster deux claies voisines h Taide de poignées et de clavettes.
Ces claies sont enduites d'argile.
Les parois sont quelquefoi*; rn ;)f.sT'. M. Schwarz, en S!i''dc,
les fait en sablo et argile mélangés. Un four eu pisé de 17U»«
coûte 2000 francs.
(ii'iirralomcnt les parois sont en maçofitwnê. Nous sortirions
du sujet de ce mémoire si nous dccrivions toutes les (ormes
adoptées , tous les systèmes de ventilaiioa proposés.
|5.
romS NOH KfeTHODKlUBS.
Wwm «é la Ûtmmm «mie pëoétfe !• tM.
Ces fours peuvent so diviser en doux grandes classes. Dans la
première se rangeront les fours à rcvorbt're où le solide est
disposé en couches minces; dans la deuxième seront les fours
à dôme où le solide est en masse épaisse. Dans les fours li soh»
ou à réverbère la flamme lèche le solide , dans les fours à domo
la flamme le traverse. Tous servent à calciner, à cuire» à fondre,
il rédiauffer.
Dans Tun et Tautre systèmes, il faut que tout Tespace do four
soit élevé k une temp^iure donnée; plus cette température
sera forte» plus la grille devra être étendue par rapport à la sole
ou à l'espace logé sous le dôme. Nous avons cru qu*one compa-
raison sous ce rapport entre les diverses variétés de fours don-
nerait la base des proportions à adopter dans leur construction;
nous avons donc comparé les longueurs et largeurs des soles*
des grilles et des dômes dans les diverses opérations indus-
trielles et nous les avons classées en conséquence comme suit ;
[ pour éviter toute confusion , nous donnons dans lalig. 1' (pl- i )
la position des longueurs L et des largeurs ^ et U ].
Dlgitized by Google
m
m
i
i
m
KO
•< >
^<
a
/ -2
ua
o
5«
C 3
S Jl
3
ce
« 0- m
O O oo
OO
o
o
■M
O'>*oaso — t«> i^aoo»
« o s W'* lO c v; i-.
C X C ^
o
■et
71 "M "M
fi îs
i--; » ^ y co
E
il
c: r>. c© c: w ■««* ©i
(N « -.-ï —
te "«♦WN -«-
9^ S S £ S SS CD «p*
— |'^ *«p <M
le «3
71
an
C
I-: — ^ —
o ^ OS 1^ f, 30
— O O O © — o
H îo « j$ œ*î S
6
O
o
o •
a •
V.
tm
V
« •
E «
o
&A
C
^ s
e
Digitized by Google
FOURS ET FOURNEAUX COMPARÉS.
S « :3
es
c
se
o
o
7^
te
^ s 5
■M 'J
Cl
a
■ 9
U
S
o
fi
D
O
e
8
«
H
H
M
U
es
o
(A
-1!
O
>4
C/5
H
2
M
S
H
U
bd
c/5
M
3
fi
QO
'M
'M^ Ci 1^
9D 00 C
5
à £ g;
Si
"Î5 55 (>P
00
04
£ 2
91
e
QO
10
se» n a?
a
(H
"1
© ^
1 «
(M
94
1 ç
/ 5
OC
co
o
ro
(M
oc
X
mu
ot
1 b"
X
X
X
a"
(M
rjj
E
F ■*
1 *
•*
«a
\ k
\ «
■
e
«o
"a.
Cï
u
.2
"â
es
a
o
>- ea
2u
Digitized by Google
FOURS ET FOURNEACl COMPARÉS. i07
Les résQluts fournis par le tableau précédeai sont assez
remnrquables.
1 ) Ils montrent d'abord dans quel rapport il faut faire croître
la 9oU^ en laissant la grille invariable , afin d'obtenir des tempé-
ratures de moins en moins élevées. Ainsi, on voit que les fours
à griller doivent avoir des soles deux ou trois fois plus grandes
que les fours de fusion , et ceux-ci une sole 1 iii fois plus
grande que ceux de puddlago.
Ils montrent aussi que pour une môme opération, (ainsi,
pour le iraitemeut de la galène) le rapport de la sole k la
10 4
grille peut ^rier de à - . Ces grandes différences doivent
11
influencer considérablement sur le travail. £n effet, on a :
BAPPORT
DE
RAPi'POKT
DE
LA SOLE
RAPPORT
DO
TRAVAIL
LOCAUTi.
LA SOLE
KR
CEKIIM. CARRÉS
COHRUSTIRLE
DES
À
LA GRILLE
A LA
CHARGE EN KTL.
PENDANT 'Ji HEUKES.
A
LA CHARGE.
OUVBIEIt&
Carialhie.
«.6
U^* pour i kil.
8 à iO (1)
Énergique.
Engis.
23 « •
6
ÉQei^qae.
Aiigletem
10
ao • »
Trî's-Jner-
gique.
Si, en Angleterre, on peut traiter plus de substance par
1™* de sole et par heure, (iu{)i(iue réchauffement soit beaucoup
moindre , c'est qu'un travail énergique produit une légère
diminution dans la consommation du combustible. Alors, en
effet, la grande sole inégalement chauffée exige que l'on déplace
la substance sur une grande étendue.
(1) Le nombre exact est 16 de bois, ce qui correspond ù environ
8 de houille.
406 mm BT FOtJBimAinc cdMPAils.
On peut conclu ro que si la soie est très-étendue par rapport
àla!2ril!e, il faut que 1^* travail augmente. D'ailleurs la com-
bustion de la galène produit une chaleur qui permet une ;
grande sole.
%) Le tal)leaa montre que le côté de la grille qui longe la sole
est presque toujours égal à ce côté de la sole, en d'autres termes
que la grille a sa longueur égale à la largeur de la sole. [ Cepen-
dant quand la longueur de la grille doit dépasser à S*,
on cesse de la foire aussi grande que la largeur de la sole. ] De
là résulte que la largeur de la giiUe est à la longueur de la sole
comme la surface de la grille est à la surface de la sole, La grille
est d*autant plus étroite et la sole pins longue, que la tempéra*
ture à produire est moins élevée. Presque tous les lours uni des
grilles de
La forme de la sole doit être telle que le ringard i)uisse
raiteindrc eu tous les Doiuis. Elle doit aussi se rétrécir en se
rapprochant do la clieminée , à cause du retrait que prennent
les gaz en se refroidissant. [ Nous décrirons plus loin le procédé
de Siemens pour rendre méthodiques les fours à réverbère,
nous verrons qu'ainsi perfectionnés ceux-ci peuvent recevoir
des soles d'une étendue double de celle qu'il faut actaellemeot
employer pour une surface de grille donnée. }
3) la sole a une longueur qui est de i à 2,5 fois plus grande
que sa largeur, et cela afin d'avoir une chaleur peu diflérente
aux côtés opi)Osés de rentrée et de la sortie de la flamme. Dans
tous ces fours, tes murs doivent être réflractaires jusqu'à une pro-
fondeur de 30 centiniMres. M. Devillc a trouvé que la substance
la plus réfracUirt; ci la [>lus rrtléchissantc éiaii la chaux vive.
11 remploie exclusivement dans ses fours à fondre le phiiiiie.
La voûte réverhère la chale ur est a une distance df la miU \
de 0^,6 À 1 mètre ; ou devra accroître celte distance vei*s l'en-
trée de la tlaniuio ({uand la sole est très-longue. LatUel Aur-
vwnte la soie de 0*",3 dans presque tous les cas.
Telles sont les rî^gles empiriques généralisées pour les meil-
leures proportions économiques. Nous ne nous occuperons pas
des portes , des soles , des fours à voûte on à sole mobiles, tous
ces détails sortent du cadre de ce mémoire . et nous nous bo^
Digitized by Google
FOURS ET FOrRNP.ArX COMPARÉS* 4W
nerons à dire (|nc In position dos portes dp la sole doiveot
permettre un facile accès sur tous les points de celle-ci.
Dans \e& fours à dômo , la somme des surfnrps de grilie est
beaucoup plus coosidérable que dans les tours à réverb^e,
elles ont de l^SS à 3"*. Gela tient à la forme des fours à dôme.
Ëlant ronds, ayant une sole à claire voie que traverse la flamme
venue d'en dessous , ils peuvent recevoir plusieurs grilles
symétriquement disposées an pourtour. Ces petites grilles sont
pins ildcilefflent soignées ; quand Tune d'elles se diarge , sa
fumée se mêle immédiatement avec des flammes qui la brûlent.
Les fours d'Andcnno, ([ui oflrent cette disposilion , peuvent
chauffer 11 mètres cubes do chambre avec 1 mètre carré de
grille, les fours qui n'ont pas plusieurs petites grilles n'en
peuvent chauft'er que n 9 ( 1 ).
Nous devons donc cunclure, que dans les fours à dôme, il faut
adopter la disposilion d'Andenne , qui est de loger 6 giiiles équi-
dutantes sotis ia sole à claire voie : alors on évite la fumée et on
veut chauffer au rouge 12 mètres cubes d& chami/rey awe i mètre
etarré de QfHUe , e*esi^-<Ure , diaprés ce que nout avons trottvé
ont i , axfec 50 à 100 kiUtsrammes de charbon par heure.
§ 6.
FOURS NON MÉTHOUiat'ES. {SuHe.)
Le solide est en vase clos oa en fours clos.
l^s fours de cette catégorie servctii quand le solide ne doit
pas être sali par la tlamme, ou quand il y a une matière volatile
à isoler. Cependant , quand cette matière volatile peut se con-
(!) Une disposilion, dtfcrile dans la chimie iuilu8lrit;lle de Payi-n , et
tHH^lùycu dans les fours \i calciner les os, {lormel une écononuo de cctTihus-
lible et on échaufTemcnl plus ^'r;ind. La liumnae sorl la b;isii du dùnie
par }< ouverluri's . elle doit alors circuler exldrieuremonl à l'enlour du dôme,
et, r< tt>riue par uQ dùrae extdriour, eUo esl conduite jusqu'au Itaul d'où elle
l^écliappe pour aller s'uliliser dans des séchoirs.
410 mm ET poomiBAux comparé.
denser, comme le mercure, le zinc, le chloridebydriqDe, on
peul employer les fours à réverbère ou les fours à cuve.
Les usaj^es sont donc :
Poui' les vases clos (cornues, mouilles ^ creusets) : la cuisson
du pain, la torréfaction du bois, la fusion des métaux précieux,
la distillation du zinc, du gaz d'éclairaj^e, etc.
Pour les fours clos (fours à parois creuses) : h cuisson du
pain, ia torréfaction, la carlH)nisation de la bouille t la distil-
lation du chloride bydriqoe, du^^z d^édairage, elc.
Il est évident que, pour une môme contenance, plus les
vases offriront de sur&ce à la flamme, plus ils économiseront
le combustible. Nous savons (voir le paragrapbe troisième) que
la quantité de combustible brûlée par beure est proportiouDeUe
à rétendue de ta grille , nous n*avons donc encore qu^ cber*
cher les volumes de vases qu'échauffe un mètre carré de grille,
daas les diverses applications ladustrielles.
Digitized by Google
FOURS ET FOURNEAUX COMPARÉS.
411
I
^ ^ *^ In k C
en
09
M
3
O
06
«9
as
o
«0
K
«9
U
1/3
«S
M
«
S 2 S.
II
^ m «0
M»
i.-5 ^
'A
E
~ -M
1»? »^
6
o
o
I II 1
-• ' oc
l
a o o o 3
9A
» S '»s
SI
(M
_© —
C
— oc
o te
1^
CD
X
'A S- %
o s ^
'M
•^* ^
o
e
• « • '.2 2 • «
13 .a '5 "S. B
3 m 'm • n • â ^ " «
5 « « « ,Tr '2 y
<f yc . (as . » . :H u ^
^-^s 'îj —
Isillell'^î
o
a.
e
.2
'55
s- «
s a
e M
= — t. £ •_ i i. z L. r, -Vr S_ «
.H'S2S = c = â = sÙ3_.3S
6» •» c
c — •
M
•rajwt f M|0 JROJ
- a, S S
2 5®
S
■o
i
o»
."S o
4)
^ 0S
a >
en
m
■g s
i: «*
o
Ci ^
a
4)
"* a
»} O
c
•S •-■
S
o 3
K «
^2
8
FOOBS ET FOlUUlBillX COMPABÉS.
RAPPORT
DU
VOLUME
DU
FOUR
A LA
SURFACE
DE
GRILLE.
o o
RAPPORT
DU
VOLUME
DU
FOUR
AU
VOLUME
DES
VASES
CLOS.
ce lO OO 90
f» • » ^»
91 ^ ^ ^ 0«
f m
s
o
«' • * ^
»>» » (j^
FOUR.
l c;
l u
k Ui
l ^
1 ^
1 o
<£• ^ M M 19
1 <s
1 M
1
r D
■<
B
2î ?. 2 S, !
l'î 4K '
.a -es •« *J .
Q « © P ® ,
«9 i> 1
(W ^ — ©
o Q o » W
^ aB 85 r» Cï :
M M 0« ^
VOLUME
DES
VASES
CLOS.
!>. «s ^ 00 :
a» 00
•» ♦ • • ■
T.
SURFACE
DE
CRILLK.
r*t ^ (34 ;
•t
£ O «
USAGES.
1
g
s Ma,
_ s E N <w _
. S S 1
é Si £ '
LOCALITÉS.
ï Corphalie.
IVieille-Hontagne
1 Silësie.
o
c
<C6
lA
4>
O
t/1
o;
;^
ao
a>
o
>
o
çr
a
s
O
a
Dlgitized by Google
POtlBS BT FOOUiBAUX COMPARÉS. M
Les chiffres précédents montrent combien il est avantageux
d'avoir des vases clos peu volumineux , à parois peu épaisses ,
udiaiu de vastes suifaccs de chauffe. Ou voit eu elVet dans lu
lableaii que \ "** de grille , cest-k-dire 50 à 100 kiioi^rammeii de
cliariioii par iieure, maintiennent au rouge
ou bien 2 mètres cubes de four clos contenant de la iiouille ,
ou 3 mètres cubes de cornue, quand il n*y en a qu'une ,
ou 6 mètres cubes de cornue» quand il y en a cinq ,
on 7 mètres cubes de cornue , quand il y en a sept (1).
Nous pouvons donc conclure qu'il faudra remplacer partout
les murs en briques réfractaires de 7 à 10 centimètres d*épais*
senr , par des parois d\ine seule pièce en terre réfractaire de
S à 6 centimètres d^épaisseur.
Les mêmes conclusions s'appliquent aux fours à coke, à
parois creuses, que nous n'avons pu comparer aux précédents
parce qu'ils n'ont pas de ^'rille. Nous voyons iinv. , [m\v que ces
fours soient très-économiques, ils doivent être formés d'un
grand nombre de cornues en terre réfractaiie, assez rappro-
chées les un«'S des autres, et entre lesquelles biùleioni les gaz
dégagés de la houille. Nous verrons plus loin ({ue ces fours
pourront devenir métiiodiques si on place veriicalemenl les
oomues.
Les mêmes conclusions s'appliquent aux vases pleins de bois
à lorréâer que Ton chauffe à Taide de la flamme perdue des
gnealards.
Une autre source d'économie est obtenue quand on accole les
fours les uns aux autres. Ainsi, à Paris, on a trouvé que la
consommation de combustible pour distiller un hectolitre de
Iiouille était :
Dans on four Dans deux
isolé. fours accotas.
Si on n'emploie que deux cornues . . 31^,5 S3^,S
Si on emploie cinq cornues .... 48*,8
(I ) no«s rcsvoyoAi povr plus do déiûls sor l'Infltionoe di nombre oi de
la position des comnes , 1^ la belle diacnastoa qee M. Gillon t faite des fous
i line dans son conrs de mëiallorgie.
414 FOUKS El FOURNEAUX COMPAKbS.
Aussi , pour le zinc et le gaz d'éclairage, on accole toujouis
quatre fours. Les fours à coke sont accolés en nombre beau-
coup plus grand.
Nous avons maintenant à comparer les substances dont on
peut âdre les vases clos. Nous avons vu ci-dessus qu i] âiUait
préférer les vases en lerre réfraclaire moulés d*une pièce à
ceux en briques. La terre réliaciaire duu aussi ôtre préférée à
la fonte grise, qu'on a d'abord employée pour les cornues à gaz,
cl à la tôle qui a été employée pour la torréfaction du bois , et,
par M. Roland , pour la cuisson du pain. Cette prélureuce est
due à ce que :
1<> Ces vases en terre réfractaire coûtent moins que les vases
métalliques. Ainsi , pour le gaz, le prix des cornues métalliques
contenant 70 kilog. de houille est de SOO fr. , tandis que celui
des cornues en terre réfractaire. contenant 100 kilog. de houille,
ne s*élève qu*à 60 fr,
2* Us durent deux fois plus quand on a pris quelque sois
pour leur confection et pour leur mise en feu. Les métaux
exposés sans cesse k une température rouge , se brûlent vite.
2° Ils n'altèrent pas les substances qu'ils contiennent, tandis
qu^on ne pourrait distiller le zinc dans des cornues métalliques.
Le seul défaut de la terre est d absorber des gaz dans ses
pores pendant les premiers jours de son emploi.
4" La terre réfractaire, étant mauvaise conductrice de la cha-
leur, peut être portée à une température tri s ('levée, elle permet
donc un échaufifement plus intense des substances. Les métaux
absorbent sans cesse le froid qui existe à l'extrémité du vase
exposé k Tair libre, ils ne peuvent s*écbauffer aussi fortement.
La terre réfractaire émet 6 k 8 fois mieux la chaleur que les
métaux.
La terre réflractaire ne doit être rejetée que lorsque les vases
devront être soumis à une pression énergique et à des variations
brusques de températures.
La forme à adopter pour les vases est aussi une chose impor-
tante. On rejette le cercle, parce qu'il offre un périmètre minimum
pour une contenance maximum , le demi-cercle qu*aflectent les
mouilles est préférable. On Ta adopté pour les cornues à gaz
Digitized by Google
rOUBS BT FOURNBAUX COMPARÉS. il5
et pour les cornues à zinc, en Silésie. Nous ferons cependant
observer que les moufles de Silésie, n clant cliaulVés que latéra-
lement t i supéi ieui L'inenl,ont dû être allongés en hauteur. Toute
la partie inférienro nssez éiroile ro[ioso sur un niassiî. Il eut éié
possible de supporter ces nioulles d'une nianirre analogue à
celle employée pour les cornues à gaz et qui permet à la
flamme de passer par dessous. Le cercle a cependant Tavantage
de permettre une dilatation uniforme en tous les points.
Les dimeiuionê ne doivent pas être tellement grandes que la
partie centrale du vase soit soustraite k Faction du feu, elles ne
doivent pas être trop petites, le chargement et le décharge-
ment devenant alors difficile. Cependant, nous verrons qu^en
plaçant verticalement les cornues et les terminant par des hottes
àdouJble fond, il est facile d'avoir un chargement, un avance-
ment et un déchargement mécaniques. Les cornues, dans ce cas,
pourront être très-étroites. Si elles sont horizontales , il faut
admettre les dimensions des cornues à gaz et à zinc qui ont
été trouvées les plus convenables pour réciiauffemeut et le
chai'gement.
VéchmtfJcmfVft peut être aidé par um circutatim aérotherme
lorsqu'il ne faut pas distiller, mais cuire des aliments. Lehairk
et Jaiktbi. (voir la Chimie industrielle de Payen, article Cvissm
du pm) ont inuiginé de chauffer fortement Tair par son passage
dans des tubes réfractaires qu*entoure le combustible. Cet air
monte échauffé dans le four, puis, refroidi , redescend k Tautre
bout pour s*échauffer et remonter encore.
Lorsque la température doit ôtre énergique , il y a économie à
enveioi per vases avec le combustible ardent (1). Tel est, par
exemple, le cas de la lusiun de l'acier dans des creusets. Pour
avoir une comlinstion énergitjue dans toute l'étendue de ce
combustible , MnctiEiiLicn a imaginé de renveloppnr d'une tôle
perforée à Textérieur de laquelle est foulé de l'air comprimé.
(1) M. SiiBte-Clatra-DeviUe tes enveloppe d'un mélanse d'oxygène et
d*bydrogèiie ardents. — La teopëratore qnit obtient ainsi lai permet de
l^n le plaUne en masses assez considérables.
TOME Xi. S7
4i6 POtlIlS ET rOURNKAUX OOMPABte.
Dans ce cas , Il serait avantageux d*adopter les coroues plates
décrites dans les Brev, tCInv, , t. XXVIII, p. SO , pl. I , dans le
Bulletin de la Soci^de Mulhouse y i. 25, p. 31 , et de disposer
i uii\ lu i liai boa et les cornues comme l'indique lu ligui-e
planche 22.
Si de telles cornues étaient posées veriicaiemenl,on i-oui rail
cliargrp et décharger d'une manière continue ei nif^thodiquc lu
substance à traiter et le combustible. On aurait alors un
excellent four pour fondre de Tacier ou d'autres suJt)stances
réfractaires (1)
FOURS NON HfiTHOOiaUES OÙ LB SOUDB EST BEHCft.
USAGE. Us servent pour calciner d*une manière uniforme et
pour griller, oxyder complètement les minerais.
On les emploie donc pour la torréfaction du café, de la chi-
corée, du l>ois qui sert à fabriquer la poudre, etc., pour le
grillage des minerais d*étain, de plomb, de enivre, etc.
APPRÉCIATION. Quand le remuement est mécanique, ces fours ne
sont pas à conseiller, parce que nous verrons qu'en les perfec-
tionnant h gèremcnt on peut rendre méthodiques le ^largement,
(1 ) On pourrait croire qo*n est impossible d'employer poor lâ distitliUoo
de U celamine et da coke des eornaes verUctles, perce qne le lassemeM
s'opposereit en dégagemenl des vepesrs. Mais la pratiqne monUv que celte
opinion n'est pas fondde : HM. AppoU distillent la hoaiUe dans des foen
verlicanx de plus de i mètres de baulear. Gela doit être quand la deacenie
de la substance est méthodique, parce qu'en arrivant, elle se tronve dans
les parties supérieures du four, ob , peu pressée et assez forlemeoi chauffée,
elle commence à dIsUUer. Les pores laissés dans la masse aideront la distil-
lation subséquente. Puis . en avançant, elle trouve une chaleur de plus en
plus intense et clDcace pour volatiliser. D'ailleurs la tension des vapeurs
doit« dans ce cas, ^tre tellement énergique que la pression de i/l d'atmoi*
phère , an plus, qu'exercent les oubstuaoes superposées, peut être oonsidérée
comme négligeable. Un courant de gu rédnclear pottrrail d*aiUeirs aider,
par entratnemeni, à la dialiUatiOB.
Digitized by Google
FOURS ET FOUUNEALX COMPARÉS, 417
le mouvemenl et le déLliargciii^nt. Ldisqu'on remue le solide à
l'aide de r.'khles, on emploie les fours ii rcverbère pr(''C«'(ir'ra-
nieiu décriis , ei nous avons dit (Qu'ils uo pouvaient convenir que
pour des élablissenieiits provisoires.
N")us ne nous appesnnt irons pas sur les divers moyens méca-
niques usités pour remuer le solide et nous nous bornerons à
les énumérer et à les classer comme suit :
. , ( qui tourne sous les dents d'un peigne immobile.
Fours à sole ! . . • i . ^. • u-,
( qui resic ti xe sous les dents d un peigne immobile.
^ qui tourne.
Fours à cyiiudre { qui reste tixe, mais dans lequel tourne un
t agitateur.
M. Tjsson (Technotogiste t t. XIX, p. 32) a proposé à TAca*
démie des cornues tournantes pour les fours à gaz. Les avan-
tages qu'il trouve à ce système sont Tabsence d'encrassement
et la conservation plus longue des cornues; en outre, la distil-
lation plus uniforme de la houille. Nous verrons plus loin que,
dans ce cas, on peut obtenir très-facilement un chargement et
un déchargement continu et automatique.
Les fours à soles tournantes ou à peignes tournants sont
employés en Angleterre pour le grillage ; nous verrons que le
chargement et le déchargement peuvent facilement devenir
automatiques et méthodiques dans ce cas en rendant la sole
conique.
Les fours à cylindres tournants sont emiiloyrs pour la torré-
faction du eafr -, eeux où un agitateur tourne sont employés
pour !a lorréiaciion du bois (jui sert à fabriquer la poudre.
Nous verrons aussi (jue par d(> li'gbres moditicatious on peut
charger et déciiarger mécaniquement.
Digitized by Google
m
FOURS ET rOUBKEiUJX COMPARÉS.
DËUXIÊHË PARTIE.
18.
FOtHS MÉTHODIQUES TRÈS-INCLINÉS OU LE COMBUSTlfiLB EST MÊUjiCÊ
A LA SUBSTANCE A TRAITER.
Ces fours , qai s'appellent cubilots , fours à cuve, fours cou-
lants, hauts-fourneaux , etc. , contiennent de mis las mobiles
descendant par leur propre poids vers le point enflammé.
Ainsi l'échauffement est méthodique, puisque les gaz chauds,
qui montent, trouvent des solides de plus en plu» froids. Cepen-
dant la propriété de Tacide carbonique de devenir oxyde de
carbone devant un excès de charbon , fait que tous les loursà
cuve doivent fournir des gaz combustibles.
Le chargement et le déchargement sont continus et automa-
tiques. Afin de diminuer la hauteur à laquelle il faut élever
mécaniquement les substances, on a incliné les fours de45*à60*.
Généralement, cependant, on les laisse verticaux , parce que
Ton ne gagne par cette inclinaison qu*une faible bantenr, et
que les maçonneries ont beaucoup moins de stabilité.
Usages. Ces fours servent aux mêmes usages que les tas.
On les emploie pour calciner, pour griller, pour réduire,
pour produire des combustibles gazeux. La température pou-
vant devenir très élevée dans ces fours lorsqu'on y injecte de
Tair comprimé, ils servent îi fondre les substances réfraclaires.
La présence du eliarbon réducteur, la grande production obte-
nue ont fait préférer ces fours à ceux à réverbère, dans le
traitement des minerais de cuivre sulfo-arséniés.
On les a employés au grillage des poudres sulfureuses. Alors,
pour aider au passage de Tair, on les a agrégées soit par
chaleur (exemple : le traitement du sulfure de plomb au fonr
à cuve, à Corpballe) , soit par de YargiU (exemple : la fiibri-
cation de Tacide sulfureux avec de la poudre pyriteuse , en
Angleterre) , soit par de Veau et une com^esàon énergique
Digitized by Google
FOURS ET FOURNEAl'X COMPARÉS. 419
(exemple : grillage des pyrites en Suède) (1). A Linz, on opère
aussi Je grillage dniis des fours à eiive , cependant le tassement
doit s'opposer nii romacl de l'air et rendre l'oxydation incom-
plète. Nous décrirons idus loin des fours automatiques qui
nous paraissent pins convenables pour le grillage.
Nous n'avons ici à signaler que les diverses dispositions
adoptées dans les fabrications spéciales, sans CQlrer dans des
descriptions détaillées.
Les PAKOis des fours à cuve doivent Mre sensiblement verti-
cales, afin que les lits de biihstances , gardant partout môme
étendue , n'occasionnent pas d,) vides le long des parois et
soient complètetneut traversés par )es gaz qui n'ont aucune
fausse voie d'issue.
Le SUPPORT, qui doit, îi partir du fond, porter toute la colonne
des solides qui descendent, affecte surtout les trois formes
suivantes :
l^Sous le nom ^'étalage il offre ia forme d'un iù[H> k nverst^
dont la large base part des parois, et dont la base étroite aboutit
au lieu où se produit la combustion.
2« Quelquefois il affecte la forme d'un cône debout au milieu
de la base du four; les substances supportées psr ce cône
doivent descendre vers le pourtour de la cuve et s'échapper par
des ouvraux qui y sont logés.
3» Enfin il arrive , comme dans le grillage, qu'on emploie ,
pour support, une grille qui ne laisse passer que les menus
morceaux et les cendres du combustible.
Les TROUS M! wnm parlent du milieu de la base, ou de points
symétriquement situés sur les parois , ils sont provisoirement
bondiés par an placage , par nn miir , ou par de gros morceaux
de la substance traitée , suivant que la matière qui sort, est
solide ou liquide.
Lorsque ces fours servent à produire des emfnuUbles gazeux,
ils sont fermés au baut par une bùUe à douUe fond^ ou bien il
fiiat recueillir les gaz à quelques mètres en dessous de l*orifiGe
(1 ) toir dw Simihmnmmen te Sthwidm dt M. P. Totm. Fittbcrg
1888. a lA AcAnoloftitep t. XII, |Mige U9,
420 rOURS £T F0URMEA113L COMPARÉS.
supérieur que Ton a soin de maintenir plein de la subtance à
traiter. Les bauts-foorneaux, étant des appareils qui produisent
à la fois des niasses coulantes et des combustibles gazeux ,
doivent ètro munis des appareils qui recueillent les gaz.
FOURS VERTICAUX OU LA FLAMME SEULE TOUCHE LA SUBSTANCE.
Les fours de cette classe oflVent de Tanalogie avec les fours
à cuve décrits ci-dessus, et avec les fours à dôme décrits au i 5.
Le volume de la cuve peut , pour une même grille , être beau-
coup plus grand que celui du dôme, parce que dans ce dernier
la substance doit, dans la position quelconque qu'elle occupe,
s'écbauflTer à une température déterminée, tandis que dans les
fours à cuve la substance s'avauçanl vers la flamme doit né-
cessairement atteindre une hauie température. Un mètre carré
de grille chauflei a donc plus de 12 mètres cubes de cuve ; oa
pourra aller au-deik de 20"" sans inconvénient.
Usages. On les emploie pour calciner le plâtre, la chaux ou
d'autres subtances dont ia blancheur ou la pureté seraient
souillées par le contact des cendres du combustible.
Description. Dans ces fours, les flammes des foyers dé-
bouchent symétriquement sur le pourtour inférieur de la cuve.
Entre ces bouches de chaleur sont logées les ouvertures poar
retirer le solide calciné (1 ).
Péclet a proposé de loger, comme dans les fours à dôme,
le foyer sous la cuve et dMotrodure la flamme par des ouver-
tures ménagées dans la voûte qui forme le fond du four. Lors-
que Ton calcine de f,'ros matériaux, ils peuvent servir à lornier
la voûte (|ui enveloppe le loyer.
Ai»P!5fT.f ATiON. Ces lours paraissent user plus de coiiibustiblcs
que ceux d>; ia preniitM-e catégorie, et il ue taudraii 1rs employer
qu'en cas d'absolue nécessité. Cependant ils oui l'avantage de
(f)le renvois aux Tmitit dê Minéralwffiê, DOtaninent au Court é»
fliimk inituttieUe de Payer, page 356, pour les plent dee roun* cm
Digitized by Google
FOURS BT FOURNEAUX COMPAH^â. itl
u'offrir aucun lit de carbuue à l'acide carhoniijiie qui monte,
et par suite, d'rviter la production de loxyde de carbone. Leur
gueulard ne doit donc pas être coniplitiaé par la présence d'une
boite à double luud et de tuyaux pour puiser des gaz combus-
tibles. Mais cet avantage est peut être compensé par la perte
de la cli.ilcui- rayonnanti" auiDur du foyer, chaleur qui est
entièrement utilisée quand le combusliMe fsi nu'lé au solide.
En outre leur construction ebt [tlus compliquée , les détério-
niiions y sont plus fréquentes que pour les l'ours où ia matière
est iiU-atitiée avec le combustible.
§ 10.
FOLKS OL LA SUBSTANCE EST EN CORNUE VERTICALE.
Usages. Ces fours peuvent servir aux mêmes usages que les
fours à cornues horizontales décrits au § 6, et plus particulitre-
menl à la distillation du bois , de la tourbe, do la houille, de la
calamine (V. la note, ân du § (> ), à la fusion des métaux précieux,
à la caldnation des substances qui seraient altérées par la
flamme, telles que le noir animal, les cartilages, le mélange
producteur du prussiate de potasse » etc.
Malbeureusement rindustrie n'a pensé aux grands avantages
des fours ii cornues verticales, que dans quelques cas spéciaux
pour la plupart desquels des brevets existent encore. Nous
avons indiqué ciniessus toutes les applications nouvelles que
j*on pourrait en faire*
FoBMBB BT DiMBMSioNS. Nous avotts VU par les dimensions
comparées d*un grand nombre de fours non méthodiques, quMl
fallait i"» de grille , et par suite de 1/2 à 1 hectolitre de houille
par heure pour échauffer au rouge :
10 à 18 mètres cubes de four traversé par la flamme,
et6à7 » » » vases clos dont la largeur intérieure
est de 0",2 à 0",d.
Nous pouiTons admettre qu*!'- de grille échauffe ces volumes
de four et de cornues, quand on les charge et décharge en une
seule fois. Mais , quand on charge méthodiquement par petites
Digltized by Google
4St FOURS ET POURfŒAinE COMPARÉS.
portions et qu'on décharge do même , do man!^^e k faire des-
cendre lentement la colonne de substance pour rapprocher
peu à peu celie-ci du foyer, alors, on peut chauffer, par de
bien plus grands volumes, parce qu'on est certain que la
substance atteindra toujours une température très-éievée au
moment de quitter le four.
Ces dimensioDS relatives totales étant conmies, discutons les
dimensions spéciales de la largeur , de la hauteur , de la Ion*
gueur , de Tépaisseur des cornues « de la largeur des cameaux
de cbauffe.
Ce que nous avons dit de la forme des cornues horizontales
peut en partie s'appliquer aux coiiiues verticales; ainsi le
cercle a siu' le rectangle les avantages suivants : !• il est plus
résistant ; 'i"» il offi e une dilatation plus uniforme et moins ex-
pos^-e aux ruptures.
On reproche au cercle d'offrir un périmètre minimum pour
une surface maximum , c'est-à-dire de présenter le moins de
surface de chauffe. Mais cette objection nous paraît peu impor-
tante, parce que une même surrace enveloppée d*an cercle, d*un
carré ou d*un rectangle deux fois plas long que large , offre des
périmètres qui sont entre eux comme 9 : iO : i0,7.
Une objection plus grave à faire aux formes circulaires , c*est
la place qu*eUes font perdre par les intervalles qu'elles laissent
entre elles , les formes rectangulaires , au contraire , sont enve-
loppées de toutes parts de carneaux gardant partout même
largeur.
Lorsque la cornue est rectangulaire , sa largeur doit , coniriit'
celle des cornues horizontales, dépasser 10 ceniiraètres , et eitv
inférieure à 50 cent. On sait que les cornues de M. Jeanncney de
Mulhouse ont 10 cent, de largeur; plus étroites, elles rendraieiu
le chargement très difficile. Mais cette objection n'existe pas
pour les cornues verticales qui se chargent d'elles-mêmes , et
s'il ne faut pas descendre en-dessous de 10 cent., c*est pour
permettre le nettoiement (1).
(I ) Oa a TU qoe les eornaes hftrlwnUiies coBêomneiit deux fois plus de
elwrboik quand allea ont 0",8 a« iiau de 0*,S9 de largear.
Digiti^uG Uy Google
FOURS BT PODRNUOX COHPARÉS.
4S3
La longueur de la cornue pourra être 2 à -4 fois plus grande
que la largeur.
Si ia cornue est circulaire , elle pourra , comme les cornues
horizontales h zinc , avoir lii à 18 cent, de diamètre , la facilité
du chargement permettra même de descendre eu-dessous de ce
chiffre.
La hauteur des cornues verticales , sMl s*agit de calciner ou
de fondre, pourra aller jusqu^à d et même 10 mètres. Mais poar
distiller , il ne faudra pas dépasser 8 à 4 mètres , afin que la
pression exercée au fond , n*y empêche pas la distillation. Les
foars AppoU pour distiller la houille ont 4* de haut.
Vipt^iseiuT devta augmenter avec le diamètre ou la longueur
et avec la hauteur , elle pourra , comme dans les cornues hori-
zontales, être de 3 à 6 cent, quaud ia eut nue sera d'une seule
pièce et en terre réfractaire. La cornue pourra être compo&ée de
plusieurs ti'Oiîçuiis.
Pour diminuer 1 épaisseur, tout eu augmentant la solidité des
parois, on pourra les soumettre, après leur conlection , îi raclion
énergique d'une presse hydraulique. On sait que c'est par ce
moyen que Brunei a obtenu des briques d'une dureté remar-
quable pour son tunnel sous la Tamise.
Nous renvoyons pour Tassemblage des tronçons de cornues
au four Carville décrit d-après ; en ces points de Jonction ,
répaisseur doit augmenter.
Les épaisseurs des parois sont de 0«,16 dans le four Appolt
en briques ; de 0",S0 dans le four de Chenot ; de 0'",18 dans le
four de Puttweiler; de 0",10 dans le four Carville et dans le
four Fouschard.
Voici les dimensions comparées des surfaces de grilles et des
volumes qu'elles chauffent ;
vùxm BT romniEAux comparés.
RAPPORT
DU
A LA
SURFACE
DE
GRILLE
^ ^ 9\
VOLUME
TOTAL
S S
é - 2 «
NOMBRE
CORMCES.
V M ^ «4 M O
( 1
>
s© o t>. ^
- ^ O O -
O
s
s
c
u
a
l
9
»
G
e
\
&
IO
as
0
O
— o
o
JCÎ
O
o
(N
S g
O o
e
I
X
M
«a
%
a
o
O
04
to
O
•o
T3
'5
a
"O
O •
s
O
û. *
a
•O
•
*
o .
liOD
a
•
t> ,
es
-a
u
T3
(S
1
- , C3
a
O
M)
s
« J=
'a
o
73
m
!2
o
a.
5 .
C
«
•«
ë
c
s
%.
a>
•o
c
tà
"o
il
3
«
o
o. •
A
O
■< c«
<o
•o
6.
L.
>■
O t.
9
o
9
De
C8
O
«>
Digiti^uG Uy Google
WWRS KT POimNEArX COSIPABÉS. 4«5
On voit qu'un mHiv rari r de giiiie chauffe un volnmp beau-
coup trop petit, même quand la substance se charge et se
d^'cljarge toute en une fois; nous nvons vu, en effet, qu'un
mètre carré de grille chauffe jusqu'à sept mèires cubes de cor-
Does borizoniales.
Le four dos de DuUweiler (1 ) et celui de Gbenot (2) sont
longés par des cheminées carrées oo rectangulaires de f 0 à
10 cemimètres de e6té.
( I ) Voir la Revue universelle, i. V. Voir aussi ie t. XXV, p. GO, pl. Xlil
des Brevets d'invention.
(î) M. Chenot employa d'abord son foor, non h fabriquer du fer, mais k
produire du gaz d'éclairage, 1» cornue était alors en t6le. Voir la pt. L du
t. XIYlil, p. 178 des Brevets d'invention.
Noos svons démontré dans une nate S 6, la possibilité de distiller la ea>
lamine dans des fiomnes verticales , nous allons signaler tes principnux
tnaiagasde ces cornaes ponr la fabrication dnzinc ei du gaz. i' Lo matériel
MHiiHra moins, les cornues ne seront pas exposées à dos froids brusques,
elles oe s'infléchiront pas comme les cornues des fours liégeois Lu rainerai
n'aident pas à celle inflexion , l'échaufTcmunt uniforme sur tout le pourtour
les détruira moins et l'on snitque la dépense de corniio^ pst très-onéreuse,
2* Le chargement est nn-cîniiquc ci continu, n'occ;»siùnno ni pertes de temps,
ni pt rtfs dp force ou de main d'oeuvre, ni pertes de chalrur, ni pertes de
7inc ou do gaz. ô" Le dècharj^'^menl est mécanique cl oiVre tous les mémos
avaûtages; comme il ?era viio lait, si on rcxécule toutes les.") heures, une
mt^me brigade pourra desst rvir presque tous les fours. On m' tlt,vra d'ail-
leurs décharger chaque fois (pie la partie lo^ce dans la boite à double fond
du bas. i" Des véhicules .«e (i*'f har}r«roQt mécaniquement des .substnnces
traili'. s. "J" I/échanffenienl pourra être méthodique, la substance fronie trou-
vera 4i'S fuz peu cliaud.s, puis, eehautVfc , elle arrivera à des parties roupes
<l«j feu. Toutes les cornues seront éi;aleroeat cbaulTi^es. La bolle à double
fond ûu bas qui sera en-dossous du foyer, échaulïera Tair qui va y péné-
trer avec la clialeur retenue par la subslance traiicie. (!• L'(-[)uisenienl
màhoiiique de la substance par une chaleur de plus en plus énergique doit
âDgmenter le rendement.
Pour la calamine, ia iiuuillo, les pyrites, ele , v,vr..-y croyons qu'il est
avantageux d'employer des cornues légèrement conicjues qui, soutenant la
maticrt; qui distille, diminueront son tassement, forceront les parties du
Centre à venir ver^ les parois, ofl'rironl, aux vapeurs de plus en plus abon-
426 FOURS ET FOL'nNEAUX COMPARtS.
Pour perdre moins de chaleur il faut accoler beaucoup de
cornues dans un môme four, cela permet aussi, ijuand on
fabrique du coke en brûlant les gaz qui dislilleni , de chauffer
le charbon fraichemenl inirodiiit , avec la flamnift des gaz des
fours voisins, alors en pleine distillation. Cependant ((uand ,
dans ce dernier cas , il faut réparer une cornue , toutes les
autres doivent être mises hors feu. De plus , les cornues qui
sont au pourtour bont moins chauffées que les autres, et (luand
l'on chaufl'e avec des grilles intercallées entre les cornues ,
il faut traiter dans les cornues extrêmes des matières qui
exigent une chaleur moindre ou bien il faut les laisser deux
fois plus longtemps exposés à la chaleur qui n arrive que d un
seul côté.
Nous distinguerons raaintf iiaiii deux manières de charger et
de décharger les cornues. La première , que j'appellerai auto-
viatique, consiste vider toute la cornue, puis à la remplir,
réchauffement dans ce cas n'est pas méthodiquL'. La deuxième
manière, que j'appellerai méthodique, permet cet échauffe-
ment en déplaçant peu à peu la substance et la rapprochant
vers le fond, où la chaleur maxima existe; elle charge peu
à la fois , mais souvent , et décharge de même. Pour la fabri-
cation dn coiie avec les liooilles grasses , et peut>être pour la
fabrication du zinc, ce système serait à recommander. Le char-
gement imtomatitfitê de toute la cornue sera préférable quand
on voudra fabriquer du coIlo avec des bouilles demi grasses ,
ou quand on veut produire du gaz d*éc]airage chargé de peu
de goudron , en traitant des houilles grasses.
Nous allons donner quelques détails sur les fours à cornues
verticales proposés jusqii'à ce jour , puis nous comparerons les
moyens indiqués pour fermer le haut et le bas de ces cornues.
Les fours pour calciner la calamine, pour réduire les limo-
(iantes vers le haut, uqc voie de plus en plus lar^^e , el, aux iDoUères du
plu en plus épuisées , un espace de plus en plut éCroit. Il «A fiusile ét fhlrft
les plans d'un four à line d'après ees indtcattoiis. Le fonr Honteftors poor
te Iriitenem des erasses de aine, contient d*anienrs de petites eornves
vertieales de 46 cent, de bavlenr.
Digitized by Google
POORS BT P0UBNKA11X COMPARÉS.
437
iiites (CuENOT) (i), et le four incliné de Duttweiler ne con-
lienneiU qu'une seule cornue en maçonnerie, les Traites de
Chimie el la lievue Universelle , t. V , donnent tous les détails
nécessaires sur ces fours. D'ailleurs ils ne sont pas des plus
économiques.
Le four à distiller la tourbe (flg. 1), de Crouy sur l'Ourcq,
près de Meaux, contient une seule cornue c, chauffée extéricuro-
ment par la flamme des foyers F, F, qui circule dans un carneao
spirique S , S. Pour conserva la chaleur dans œ canieau , il est
entouré d*nn espace annulaire a, rempli d*air stagnant On
introduit la tourbe dans la cornue c, par Touverture o, que Ton
ferme ensuite par une plaque en fonte P , que Ton recouvre de
cendres. Les gaz provenant de la distillation de la tourbe
s*échappent par le tuyau T et se rendent dans nn condensateur
où s^arrètent les produits liquides , puis les gaz non condensés
sont ramenés sur les foyers F, F, qu'ils servent à alimenter en
partie. Lorsque la carbonisation est achevée, on fait tomber la
tourbe par Touverture k, en tirant le régîstre t, dans un étouf-
foir placé en dessous (3).
Les gaz brûlés sortis de S, S viennent au-dessus du cou-
vercle P» et s'échappent par une ouverture pratiquée dans le
couvercle mobile en fonte M.
On peut fîiibriquer le charbon roux pour la poudre dans une
cornue analogue.
Le four à eomues incHnéet de M, Cmpet-DeUim se compose
d'un massif de maçonnerie MM, dans Taie duquel est disposé
le foyer. Au-dessus de celui-ci est un dôme dans lequel s*en-
( 1 ) M. TouRAKGiN , pour le traitement des fers spalhiques (pl LU , l XXV
des Arwclf), emploie une cornue vertieele nelofoe à celle de Cbenot.
M. MAiTiM t avssi pour la mène opération «ne conme MOtbtable ( voir
les Brewto, t. XXIT, p. iti el 137 et t. IXI , p. 8S).
(2) Lefonr de M. Aimé de Marseille potr la ftbrieatien dn gai d*detat-
rage (Breael de novembre 1833» i, XXUU, p. lOS, pl. III) est MmbUbte &
eeltti décrit pour la distillation de la tourbe. C'est aussi le cas du four
de MM. PAUTon et Subtil pour distiller la tourbe (Brevets ^inceiaUm,
t.mi,p. llS,pl.lXVIll).
Digitized by Google
4Sd FOURS BT FOUMNEAOX COMPARtS.
casirent des tayaux rectanifulaire T, T(Ûg. 4) ei T,, T, (fig. 5)
se relevant verlicalemeot par un coude à la partie supérfeare.
A leur partie Inférieure un ajuiage en forme de Z porte un
registre r, qui pemiei de fermer el d ouvrir à voloîitû chacun des
tuyjux. Ces ajutages ploo^Miiit leur hcc dans des t'touftoirs EYJ.
Le four a cinq cornues verticales de i)f. Fouschnrd (fifr. 6 cl 7 ).
offre, enlro chaque cornue, un loyer dont la flnninie reacunlre
à di's inîervaUos de 80 centimMn s des cliirancs iiui In forcent
à chan;^cr do direction. Ces chicanes c, c sont mobiles , cl
chaque chcmiaC'B a une largeur qui permet le passage des
ouvriers réparenrs. Les cornues intercallées ont 6°> de hauteur,
10 cent, de largeur et 1» de longueur, dtacune d*elles est divisée
par trois registres (flg. 6 et 7) en quatre capacités : la première,
à la partie inférieure KL , a un mètre de baut , elle s*oavre au
bas sur deui tuyaux terminés par des couvercles mobiles; les
autres compartiments ont 1", 0*,90 et ^ de bauiear; de Ift
r/^sutte un vide au-dessus de la substance logée dans Tespace
M haut de 1 mètre, lorsqu'on y déverse la substance du com-
Ijarliuii lit supi-ripur pins court de 10 centimètres. Devant ce
vide es[ un trou p, p pour conduire an dehors les matièirs qui
dislilleuL On vide successiveniciU la maiii ro de chaiiue coui-
parliuient dans le «oniparlimenl inférieur, puis on rerernio le
registre, l^a matière s'avance ainsi méthoili(|uenieni vers des
points de plus en plus chauds. Il faut 50 à (iO minutes pour que
la substance logée entre L et M ait atteint la temt)érature ruuge.
On retire 90 litres de chacune des cornues et cela se renouvelle
toutes les beures pour les trois coniues intercallées , et toutes
les deux beures pour les cornues des extrémités (1).
Le four à 12 eomues verticales d'AppoU (S) (fig. 2 et 3) oflfre
des cornues plus larges et plus longues que les cornues Fous-
cbard , parce qu'elles traitent des morceaux de houille plus ou
moins volumineux , tandis que le four Fouschard ne reçoit que
( f ) MM. LTomtST et de DavE de Piris ont pris an brev&t le 18 décembre
|Ki7 pour un Tour rJvivillcr, an^tlo^ue h celui de H. Fouschard. Je reoVûiS
à lu pl. XVII et h la p. )±2 do t. XllI des Brevets d'invention.
(2) Voir les BrweU d'invention, U IXXIU, p.3il 6i328, ^. LetU.
Digiti^uG Uy Google
FOl'lUi ET tÛURNEAlîX CO.MI ARÊS. l29
des grains do noir animal. Les {^az i\u\ distillent des comuos
sortent par les orilicrs h.hj>, el entrent dans les pnrois crous«îS,
où iLs sont bnlirs j)ar de l'air entré \);\v n.a.n: la tlaninie circule
autour des cornues, puis sort par lesclieiniiiées f . c, r. Je coin-
pnrpmi plus loin les systèmes de fermeture du liaul el du bas
des cornues, avec les sysl^'mes adoi)lés dans les autres appareils.
Four à cornut's verticales de M. Car ville , dWlnis fCarH) M).
(Voir les ligures 13 à 28). — M. Carvillo, loii(;tt uips avant
MM. Appolt, avait trouvé tous lesavanlagis (jni doivent n''SuUer
des cornues verticales pour la fabrication du coke , et celle du
Ijaz d'éclairage; seulement il reconnut qu'il fallait faire les
parois des cornues, non eu briques, mais en piatiues d'une
seule piîîce.
« Les briques, dit M. Carville, présentent de graves incon-
» vénicuirt, elles se dérangent par suite dn défaut de fixité des
» des joints , et des brusques alternatives de chaud et de froid ;
» le coke adhère aux parois , et la force qu'il faut employer pour
» le retirer au moment do la décharge contribue encore U
» ébranler et à détériorer la construction intérieure des fours. »
On sait) qu'en effet, c*est là le grand défaut des fours Âppoli
dans la pratique. Le succès obtenu par M. Garville dans le choix
et la préi>aration des ten'es (2) Ta conduit à construire des fours
à coke composés de deux pièces seulement, lesquelles ont
chacune 2»,B0 de long environ, et forment par leur réunion une
longue cornue. Les parties sont comme soudées ensemble au
moyen de joints languetis, et forment un tout parfait, solide,
et hermétiquement fermé. Les cylindres sont un peu plus laiiges
dtt côté de la sortie du coke, afin de faciliter le défoumemeot.
Cependant la pratique a appris à H. Carville qu'il valait mieux
faire les cornues de 3 on i tronçons, ce qui permet de rem-
placer les parties endommagées par ractioo du feu , et en
( i ) Voir les 0ferefx d'intenlion^i. 2o , page 2^)5, planche \LIV. Certificat
a'mldHion Si jMVier 1850.
<2) Celte prâi^nlloa détaillée daiu le brerel eort du cadra d« ee némolrts.
Les dispoaUtoos déeritea , dit M. Calais , eoDt aises en pftliqve avec ua
plein auceto k l'asifie d'Ataia ( Gard).
Digitized by Google
430
FOURS 6T POORNSAIIX COMPAIIÊS.
réunissant plus ou moins de ces tronçons, d'avoir des cornues
de louie longueur, sans devoir les commander d avance.
Les cornues verticales réunies en nombre plus ou moins
fn*and dans un nu)me four, se touchent par chaque bout et par
deux côtés ; pour empêcher les ébranlements, elles sont fixées
el tenues l'une à l'autre par des étoquiaux.
Au bas de chaque cornue est placé un registre en tôle, fonc-
tionnant horizonlalenienl (1) entre deux coulisses, pour fermer
et ouvrir le dessous du cylindre. Une plaque en terre réfractaire
eut fixée au registre. Un trou est pratiqué au milieu de la plaque
et da registre, afin de doDoer au besoin de Tair aux cornues.
Le dessus est feirmé par un couvercle ou une plaque en terre
rêftaciafre qui , par son poids , suffit à cette destination , et qu'on
peut ôter à Yolonté pour charger le cylindre. On peut aussi em-
ployer une tète en fonte boulonnée sur un couvercle ou
tampon v , en fer, tôle on fonte , lequel est garni de terre réfirac-
taire. Les fours n*ayant pas le temps de se refroidir, la coisson
s*y opère en quatre heures.
L*économie de main-d'œuvre à Alais a été d'environ 50 p. 100.
A Textrémité de chaque cylindre , une ouverture est ménagée
pour envoyer, au moyen d\m tuyau, les gaz au récipient destiné
à les recevoir.
La flamme , sortant du foyer, passe entre deux rangées de
cylindres, en chauffe les parois, et, arrivée au bout, elle se
sépare à droite et à gauche , parcourt les intervalles latéraux à
Textrémité desquels se trouvent deux issues. L*échauffement
n'est donc pas méthodique comme dans le four Fouschard.
H. Garviile a imaginé depuis {cerHficat (taddiUm dui9avrUiSSÙ)
de faire circuler la flamme d'abord au bas, puis au haut des
appareils; entre les deux courants existent des cordons saillant
autour des cornues. Ceux-ci , tout en renforçant les cornues ,
supportent des loquets et des plaques de séparation. Mais cette
disposition n'est réellement avantageuse qu'au point de vue de
(1 ) Depuis , dans an eertiflcal d'addition «o date do 19 avril fS80, rokta-
rateor do bas a été ooe porta en far avae chamièra, gamîa da larra réfrac-
taira , nancnvrëe par des leviers a, elglissani le long des conlisaw g.
Digitized by Google
FOimS ET FOURNBAUX COMPARÉS.
431
la solidité, car Tascensioa de la flamme ne produit un écliaufl'c-
ment méthodique que si les cornues se déchargent d*une
manière continue et partielle (1).
Les appareils peuvent se composer aussi d*une ou de plusieurs
sections carrées (fig. 13 et 14), ou cylindriques ; ils peuvent être
percés de trous égaux ou inégaux, à intervalles, si i*on ne
tient pas au vase clos. Des butoirs q. q. réunissent et consolident
alors les tronçons. »
Voici quelques explications pour la complète intelligence des
figures.
fr» tête en fonte des cornnes dans la partie correspondante
aux tayaux de dégagement d et de conduite de gaz.
/, fours ou cornues.
plaque qui soutient le dessous des fours ou cornues.
kl , cadre en fer qui prend toutes les parties inférieures et les
côtés de la batterie.
l , colonnes qui supportent la construction de la batterie.
m, grille et foyer.
0 , autel qui sépare le foyer des cornues ou fours.
p , bouchon fermant les tuyaux de conduite des gaz, et s*enle-
vant pour le besoin du nettoyage.
s , cameaux régnant autour des cornues , au milieu et par les
côtés.
regards destinés à la surveillance de llntérieur de la bat-
terie, au ramonage, etc.
Le four à quatre cornues fferiieates de Jf. LeM , à Atmn ,
présente des dispositions spéciales qui permettent de réparer
Tune des cornues sans mettre bors feu les autres. Il se rap-
proche du four CarviUe*
Le four à une cornue veriicaie de Jf. Karmrodtt directeur du
laborotoire d^essaU pour les protfinces rhénanes (3) (fig. 8), a
( I ) L'un pourrait obu-uii- ce dccLaigcuitnl corilinu par une sorte de vaste
robinet à godet, analoguu à celui que Gay-LusMC a employé dans son appareil
poor mosorer la tension des vapeurs dans l'air.
(2) Voir le DingUr*t PohfUftwûehii Journal, t. CXLVI; le JNitt. Soc,
Sneowrag,, i. LVII, page 778, el le Yerhvndiungvn dtt Venins sur Befor'
dermtg des GtwerbfM», inFrussen,
TOHB XI. S8
Digitized by Google
m
FOUHS Ëï FOURNEAUX COMPARÉS.
été employé pour la fabrication du prussiato de potasse. Le
vase As, chauffé parles gas brûlés qui s^échappent, dég»ge
Tazote du carbonate ammoniqae qall contient. Le four coo*
lant GsK plein de potasse et de charbon est traversé par Tazote
qui sort en e avec Toxyde de carbone produit; il est chaufié au
pourtour par le foyer F: A une distance (S décimètres) en-
doBSOtts du foyur, suffisante pour que la matière logée dans te
ccynue refroidisse avant de sortir, est une plaque Ct glissée
dans les laiiuii i s d'un châssis l'eclangulaire. Ou dit beaucoup
de bien de 1 emploi de ce four.
ModM da feraMtwe de* oannm Mftkaict (1).
Ce qu'il y a de plus important à étudier dans ces cornues
verticales , ce sont les modes de fermeture du haut et du bas.
Au haut les cornues sont généralement fcnnéos ] :ir une boite
à double fond. Cependant, (juand il ne tant pas recuetiiîr les
])r()duils qui distillent, OU quand le cliargcraont» au lieu de
sdlectuer saus cesse i)ar pelju\s perlions , s'effectue tout d'une
fois comme dans les cornues AI'Polt, la boite à double fond
peut ôtre remplacée par un simple couvercle reposant dans
une rainure. Dans le four Chenot et dans le four à gaz de
TscHBiTSCH représenté fig. , la rainure , est remplie de sable,
ce qui permet au couvercle de s*y adapter hermétiquement
XÂ fermetwre pmt um Mie à double fond n*est nécessaire que
quand on charge par petites portions , pour avoir nn dépla*
cément méthodique et économique; elle est d'ailleurs à préférer
quand on veut ne rien perdre d'une substance volatile. Le cou*
vercle supérieur de la boite à double fond peut s*ajuster dans
une rainure pleine de sable (tig. 12), ou s*adapter à Taide d*one
pression (fig. 9 el 10). Le couvercle inférieur peut, comme dans
la boîte dt; Beaukumé, 11^;. 10, se composer d'une valve qui en
( l ) Dans la Revue universelle, dt^cembre l.*>0! , p. ÎK)3, se trouve décrit
an sysicrae do tour à cornuo verticale jvour la fal)ricaUoo du jjax. La Ug. 3,
pl. 4>0, montre que la cornue c6l eniuurcc d'une grille el qu'elle esl fermée
h la partii! infcricuro par qq disquu qu'on peul élever oa alMisseï' j^ax \ic«
ievicrii arlicult^.
Digiti^uG Uy Google
mus «I fovrium» goupaiéb* 43d
lournant w loge m» la boite» «Ion le mouvement lui est
transmis pftrune tige portée dans un tube. D*autree fois, oomme
dans Tappareil de Tschbitbh (flg. 12), et duos les bauts^four*
neattx ( 1 ), cette valve inférieure est oQUique et, en s*élevant, elle
boucbe la boite, ena'abalasant, elle i*ouvre et laisse sortir le
solide qui y a été enfermé. On soulève le cOne à Taide d*une tige
qui glisse dans le couvercle supérieur. U y a avantage ft avoir
des bottes bautes de 80 centimètres^ parce que la substance que
Ton y loge se dessècbe et s*échauffe en attendant qu*on la fasse
tomber en ouvrant la valve inférieure* Dans le four AppoLT(flg.9)«
les couvercles en fonte sont garnis , en dessous , de briques
réfractaires, et munis, au milieu, d'un tuyau en fonte qui permet
de recueillir, si Ton veut, une partie des gaz de la bouille.
La fermetvre de la partie inférieure des cornues devra, suivant
qu'on déchargera par petites portions, ou tout d'une fois, so
composer d'un seul ou de deux obturateurs formant boite à
double fond. Dans tous les cas, ces obturateurs devront êtro
très-solides , et s'il n'y en a qu'un seul , et que Ton charge et
décharge en une seule fois, il faudra commencer par charger
un ' couche de 0'».33 d'escarbiles qui garantira d'une chaleur
Irop forte l'obturateur inférieur.
Lorsqu'il y a une lK)îte h double fond, il est préférable do la
rendre mobile, comme l'a imuginô Chfnot. Celle boîle est
alors le wagj;ou (jui sert à éloutler et à emporter la substance
calcinée. I/obturaleur supérieur de celte boîte à double fond
est seul tixé à la cornue verticale, il peut se composer ou
(Cun reyibtre qu'on avance ( voir iig. 1 , -i , 7 , 8 ) , ou d'une grille
dont on fait avancer tous les baireuux les uns aprbs les autres
(flg. 3'j) et niors toute la colouue de matières étant souienuo
dans la cornue , on ùie 1 obturateur V , et on le remplace par lo
(ouû du chariot que so!!l^ve jusque contre la grille (V. flg, 38)
uue vis V dont la rotation fait monter l'écrou c , et le plateau p»
(I) UhtntMr Mute spéetale des liaiita-roiiroeflut permet depnlMrlM
gaz à une cerUioe profondour ri i^o no pas fermer te gcolanl. Noos renvoyons
à U Hetntê tmivcrselU , t. X , p. Méf ffWt Im Bipyeaf idojrtéS, OOUmUMiU
pour in système fLeiciiEK.
Digitized by Google
434 FOURS ET FOURNEAUX COMPARÉS.
Alors , enlevant les barreaux et faisant descendre le fond du
chariot par la vis , la colonne de matières descend lentement.
Quand le fond du chariot est descendu au bas de la caisse de
celui-ci, on remet les Imixes qui forment la grille, on enlève
le chariot et on le remplace par Tobturateiir.
A mesure qne ces descentes partielles ont lien, on charge
par le haut des substances nouYoUes.
L*obturateur du four Âppolt ne permet pas, comme celai du
four Chenot,une descente partielle et méthodique des matières.
Les figures 29 et 80 montrent qu'il se compose d*une porte à
charnière maintenue par une barre de fer qui pivote autour
d'un boulon au centre de la porte; la barre glisse sur deux
nervures / do 0™,02 d'<^paisseur» saillantes sur Tarète inférieure
des pelils côtés de la porte, et s'engage par ses deux extrémités
dans des espèces de poignées de 0"',03 d'épaisseur, adhérentes
aux cadres en fonte sur lesquels reposent les murs des cor-
nues. C'est aussi à ce cadre qu*est fixée , à l'aide de deux gonds,
la charnière de la porte. La porte a 0",017 d'épaisseur, elle est
consolidée par trois ferles bandes de fer qui s*enroulent autour
de la charnière. L'extrémité de la charnière , du cftté de la
grande face du four, est terminée par une tète carrée et une
pointe qui peuvent s*embolier dans une clef en fer qui sert de
levier pour ouvrir ou maintenir la porte fermée.
Ayant comitaré tous les systèmes de fours à parois verticales;
ayant niujmi: les avantages qui résulteraient de cornues for-
mées de quatre ou cinq tronçons moulés d'une pièce, consolidés
par le système Brunei de la presse hydraulique; ayant dit les
moyens si ingénieux employés par Chcnot pour obtenir un
déchargement partiel et méthodique, il nous reste, pour finir, à
résumer les nombreux avantages qui résultent de l'emploi de
ces fours à cornues verticales. Afin de donner plus d'autorité à
ces assertions, nous extrayerons des Annales des Mines les con-
clusions de M. VÊRiOT sur le four Appolt :
1« Il donne, sans préjudice pour la qualité, le maximum
théorique de rendement en coke.
Digiti^uG Uy Google
FOimS BT FOQRNBAUX COMPARÉS. iSS
2" Sa construction ne coûte que dix à douze mille francs
pour douze compartimcnis , elle n'est donc pas plus coûteuse
que celle des autres fours.
S*» En occupant moins de place que tons les autres fours , îl
carbonise en 2-i heures une masse de 15,000 kil. de houille.
4» 11 se charge et se vide avec la plus grande facilité , mns
o»eun inconvénient pour les ouvriers ^ et offre une grande éco-
nomie de main-d'œuvre.
5^ Il divise la masse à chauffer en petites portions et crée
une surface de cbauffe de plus de 190 mètres carrés. L'échauffé-
ment est uniforme, La perte de chaleur au pourtour est réduite
par là à un minimum, encore diminué par la position des
cheminées et l'épaisseur des parois.
6" La charge ne pèse guère sur les parois du four, et Tabsenco
de vuùtes exposées au feu vient encore ajouter à cette solidité.
?• Le coke du bas est rendu très- compact par la pression
qu'exerce la colonne de substances.
tf Aussi , dit M. Vériot , nous pensons que cette invention de
MM. AppoU fait faire le dernier pas à Tindustrie , aujourd'hui
si importante, de la fabrication du coke. »
Tels sont les avantages d'un des fours à cornues verticales ,
et notons qu'il peut encore se perfectionner 1* en recevant des
cornues comprimées d*une seule pièce en terre réfraclaire
on de plusieurs tronçons disposés comme dans lefonrCarville;
S* eo se déchargeant partiellement et méthodiquement (1)
d'après les procédés de Ghenot ou de M. Pouschard.
(f) Nous avons déjà dit, et noos répéterons dans l68 conclusions da
mémoire , qu'il est des fabrications oii une descente progressive et mélbo-
diqne des ntUèret vers le point le plus chaad, serait trds-ddravorsbie*
(La fin à ta prœkamô Uvraisott,)
imm w u TUiri.
VA»
(5tfif«. — Voir la iivraisoa de mars et avril.)
II. DB U TaEMPB m vniliBs If, ni cCiifiiâL, m siucatbs
BAimtELS 00 umnciELs.
i 11 est difficile d'admettre que les diverses sortes de verre
«soient des oombiDalsons définies. On doit les considérer
» comme des éisiolviUm sotidiU^* dont les principes consti-
«tuants, k rétat liquide, pensent varier de plnsiears ma-
9 nières....... (BBR»Ki.itis , lome III , page 153.)
« U>rsqv*on envisage la multiplicité des proto-silicates, bîsi-
« licates et trisilicates, nettement cristallisés (naturels ou arti-
• Bciels) , il serait , ce me semble, peu rationnel de limiter les
n véritables composés chimiques de la silice à la seule formule
» SiO'BO, et de considérer tous les autres silicates comme
» une simple dissolution d*un excès de silice ou de base dans
» ce silicate neutre. Mais, cette réserve faite, les autres re-
» marques de M. JuUien , sur la nature et les- propriétés des
Digitized by Google
THÉAMB M U TRBMPE. 487
• silicates, sobststent en leor entier et me paraissent devoir
1 soulever peu d'objections, n (L. Grûiier , BuUetin de ia SodAé
de Cindustrie minérate, tome 1", page 604.)
Ëtaut admis que lo prolosilicate a pour composition SiO'BO,
si nous prenons seulement pour base la chaux et la soude qui
soiit , pn oilet , les bases fondamentales des verres à vitres
et ^ bouteilles, nous avons pour équivalents chimiques des
composants :
Méul. Oiysèae. Total.
Silice . . . 877,778 300 5n,778
Cliaux . . . 251,651 100 351,651
Soude . . . 289,729 100 389,729
loit pour 100 parties de sel :
Adde* Base.
Protosilicate de chaux . . . 62,00 88,00
Prolosilicate de soude . . . 59,80 40,20
et, poar un mélange, en proportions convenables, des deux sels:
_ , ... ( silice . . . 60,00 )
Prolosilicate i . l 100
t base • . • 40,00 )
jy . r^, ( «WCC . • . lîO OU 7J )
Bisilicale . I base ... W » Î5 }
m..! i,j *^ ( silice ... 180 » 82 )
• l base ... 40 . 18 j
Si on admet , avec M. Grunbr , que la cristallisation appa*
rente , cliez les silicates , est nn indice incontestable de combi*
oaison « on admettra , nons Tespérons , avec noas , qne les sili*
cau% , qui n'accusent pas de cristaux , mais accusent des pro-
portions de composants autres que celles données ci-de.ssus,
sont des dissolutions, dans une combinaison, d'un excès d'acide
ou de base.
Tout le monde connaît les laitiers do bauts-fourneaux , fours
?i rt'ctiauffer et fours h. puddler lo fer. Or, rjUiind'on recuit entre
quatre murs, à la façon du plâtre , ces laitiers qui sont totale-
ment dépounus d'arètes cristallines, ils se séparent en deux
m
THÉORIB DB LA TRBMPB.
parties dont Tane, invisible, est un excellent agent de décar-
bnration , et dont Tautre, fusible, dépose, en certains points
de la sole de l'appareil , une quantité considérable de cristaux ,
vert olive, octaédriques , qui ne sont autre cbose que le proto-
silicate de fer mentionné par M. Dumas dans son traité de
chimie appliquée aux arts.
Ne ponrrait-on arriver au même résultat en recuisant les
verres à base de soude on de chaux? Jusquici, quand on a
recuit du verre, on Ta converti en une poterie d'autant plus
fiîable que le recuit a été poussé plus loin; ce fait, que nous
expliquerons toutàllieure comme conséquence de la trempe,
pourrait paraître en contradiction avec celui que nous venons
de signaler concernant les silicates de fer. Afin de lever tous
les doutes à cet égard, nous croyons devoir observer que les
cristaux de silicate neutre de fer, mentionnés plus haut, ne se
rencontrent que là ott la sole est naturellement fraîche ou rafhd-
chie par un courant d*air venant du dehors.
Mais, sll n*est pas possible de séparer, par le recuit , le sili-
cate neutre de soude ou de chaux du composant dissout, il est
un moyen facile de rendre apparents les cristaux du silicate
neutre; ce moyen consiste à tremper dans Teau fraîche soit le
verre liquide , soit le verre ramolli par la température. Dans le
premier cas , on obtient les larmes bataviques; dans le second,
on obtient les verres craquelés de Bohême,
Quand on passe en revue les diverses analyses de verre foites
par les chimistes , on remarque que , quand la base est presque
exclusivement compostée de soude et de chaux, le verre àvUreê
contient toujours plus de 60 de silice , tandis que le verre à
bouteilles en contient, au contraire , moins de GO ''.U. La dose de
silice, dans le premier, s'élève jusqu'à 72 % tandis que, dans
le second, elle s'abaisse jusqu'à 45 ce qui donne , pour cent
parties de composé:
Silicate
nenlre.
Gonponnt
dissMt.
Verre à vitres .
Verre à bouteilles
70
75
30
Digitized by Google
THÉOBIB DS U TRBHPB. 439
C'est de ce résultat que nous avons cru pouvoir conclure que :
l"* Le verre h vitres est une dissolution, dans le silicate
neutre , d'un excl-s d'acide.
2° Le verre li bouteilles est uue dissoluUon , dans le silicate
neutre, d'un excès de base.
Laissant intacte la question des bisilicates et trisilicates ,
nous allons démontrer que les phénomènes auxquels donne lieu
la trempe du verre sont de la même nature que ceux auxquels
donne Ûeu la trempe des composés que forment entre eux le fer
et le carbone.
Ed effet, le verre est, comme le carbone, un corps doué
d\io pouvoir rayonnant très-considérable; comme lui, par
conséquent, il cristallise, en se solidifiant, par exaltation du
pouvoir émibbif et de la suriace au centre. Mais quel est le
composant du verre qui fonciiuiine dans ce cas? Est-ce lo
composant (iissoul, silice ou Ousey ou, simplement, le dissolvant,
silicate neutre? Ce qui semble indiquer que c'est le dissolvant,
c'est que :
1* Si, cbimiquement, il y a une grande différence , dans les
proportions des composants , entre le verre à vitres et le verre
à bouteilles, physiquement, il y a identité parfaite entre ces
deui composés.
Quelle que soit la proportion du composant dissout dans
le silicate neutre, le caractère général est toujours le même.
^ Plus la proportion de composant dissout est faible, c*est'
iHiire plus la composition se rapproche de : 60 silice pour 40 de
base, plus le composé est fragile et acquiert la propriété du
silicate neutre de crisialliaer d une manière apparente sous
l'influence du refroidissement brusque,
11 en résulte que, comme les fontes et aciers, ou peut diviser
les verres en deux catt^^oi ios , savoir :
l»Les verres-aciers, dans lesquels la proportion de compo-
sant, dissout par le silicate neutre liquide, est intégralement
soluble dans le silicate neutre solide.
2° Les verres- fontes f dans lesquels ia proportion de compo-
sant, dissout par le silicate neutre, n*est que partiellement
aoloble dans le silicate neutre.
Le verve-acur, pris liquide et trempé vify donne un verre
transparent, limpide et fragile; trempé doux, au contraire, il
donne une poterie translucide anaiogue à la porcelaiuo dure.
Dans le premier cas, il est l'analogue de Vacier trempé ^ c'est-
à-dire une dissolution dans iu silicate ueuirc cn^toWw^, d'un
excès de silice ou de base amorphe. (Ici c'est le dissolvant qui
cristallise « Uiuai:> que dans l'acier trompé , c'est do composant
dissout.)
Dans le second cas, il est l'analogue de Vaàer doux, c'est-
à dire une dissolution, dans le silicate neutre amorpiie ^ à an
excès de silice ou de base également amorphe.
Le verre- foute, pris liquide et trempé vif, donne un verre
transparent, limpide et fragile; trempé doux, au contraire,
il donne une poterie opaque analogue à la terre de pipe.
Dans le premier cas, il est Tanalogue de la fini» àlmiehe,
c*est-à-dire une dissolution dans le HlieatBiimaTêertÊtÊtUâit de
la totalité de Texcès du composant dissout morphe.
Dans le second cas, il est l'analogue de la fiante ^t«^, c*es^Â-
dlr« un mélange de tUice ou taM et de mre acier irempé doux»
Ces quatre composés , auxquels donne lieu une seule et même
substance, en variant les proportions des composants et le
mode de solidification, se rencontrent dans la nature sous les
noms de roches^ laves et granUt, Nous avons le regret de le dire,
mais les minéralogistes ont perdu un temps précieux, non en
analysant les roches, mais en cherchant à leur formuler des
compositions atomiques. Les roches sont, dans les 9/10 des cas,
non pas des silicates définis mais des dissolutions, dans un
silicate, de Tun de ses composants. U résulte de là que, quand
les silicales naturels liquides se solidifient, ils donnent tantôt
du verre transparent, tantét du verre iransludde, tantét du
verre opaque, tantôt de la poterie plus ou moins jaspée suivant
la nature des composants. Ainsi, les tetusf et ^nUe de même
composition chimique, ne diffèrent physiquement entre eux
que parce qu'ils ont été solidifiés dans des conditions difTé-
rentes de refroidissement.
JU lave est du fferrê-finUe bUmehe*
liO granU est du verre-fimie grite.
Digitized by Google
THÉORIE ne LA TRElM* 444
Vollîi pourquoi la texture du granit a lant d'analof^ie avoc
celle de la fonte grise. On peut même ajouter que dans la
plupart d<'s cas, le composant dissout est suscoptibie de cris-
talliser sous riniluence du refroidissement lent , car la cassure
do granit est gént'i-atemeDt à facettes. Or, oomme le silicate
oeiitre y eslà Tétat amorphe, ces facettes ne peuveat être la
conséquence que de la criBlaUisation de Texeès de composant
non disfioui » tandis que , dans la fonte grise , elles sont la con-
séquence de la cristallisation du dissolvant.
Rmarque, Nous avons dit que, en recuisant des scories de
forges, une partie du composé se liquéfie, coule et donne,
sousHnAuence dtin refroidissement convenable, dos cristaux
octaédriques. En outre , comme M. Grûner le rappelle dans sa
note citée au commcncemciu de cet article, on rencontre, dans
la nature, des silicates, à diverses proportions exactes de silice,
nettement cristallisés.
Or, les verres, les laitiers et une infinité de silicates naturels,
pris liquides et coulés sur des surfaces planes, quelque éner-
gique que soit sa trempe, loin d'accuser la cristallisation par
des angles vifs , ne Taccusent que par la cassure vitreuse. Il en
est de même de Tacier trempé chez lequel on ne reconnaît la
cristallisation du carbone qu'il la dureté du métal.
Tout au contraire, les fontes blanches, très-saturées de
carbone, accusent une lesture cristalline très-prononcée; il en
est même qui , au lieu de présenter la texture lamelleuse si
répandue dans les fontes fines , non seulement affectent une
texture cristalline polyédrique , mais encore se détachent ,
suporriciellcment , en cristaux nettement définis. Nous avons
eu des échantillons d'une fonte amciicaine de ce genre, trl»s-
pure, provenant de hauls-luunieaux à Tanthraciie.
Ne peut-on conclure de ces faits que la cristal lisr^tion est
d'autant pins nette et définie que le composant amorphe est en
moindre proportion, et ({uMl faut bien se garder de nier la
cristallisation par la seule raison qu'elle ne se détache jtns. En
effet, quoi de plus arrondi dans les angles que les filets du
laitier qui s'échappent des hauts^foumeaux ; il eo est pourtant
qtii sont transparents , limpides et IVagiles comme du verre à
Digili^uG Uy Google
Uî . THÉORIE DE Ik TIIBII>B.
vilrcs. Alors nous arrivons à juslifier , par une cause, cet
t'iioncé d(ï M. Ciiu.nf.u, à savoir que : Los silicates iietleraenl
cristallisés doivent être dos combinaisons à pj-oi)orlions défi-
nies des composants. En elTet , si ces silicates n'étaient que de
simples dissolutions, dans le prolo, bi ou trisilicaie, de Tun des
composants , les angles seraient arrondis et non vifs. La con-
clusion de ceci est donc que , dans beaucoup de cas, la cristal-
lisation nettement accusée peut être un indice certain de
combîoaison pure.
Gela ne veut pas dire, bien entendu , que la fonte blanche &
cristaux bien accusés est une combinaison , puisque ces cristaux
appartiennent an carbone pur; cela veut dite seulement que là
où la combinaison est possible, on reconnaît, à la formation
des cristaux , qu'elle a eu lieu.
lU. — DE U TREMPE DU BRONZE.
Le brome est un alliage de , environ :
90 cuivre,
10 étain.
Quand on vent séparer les deux métaux, il suffit de maintenir
longtemps le composé solide à une température de très-peu
inférieure à celle de la liquéfiMStion. L*étain filtre au travers du
cuivre et 5*échappe en gouttelettes liquides qui se réunissent
au fond du creuset.
Cette propriété de Talliage est utilisée, dans les arsenaux ,
pour purifier le cuivre des vieux canons. Nous en devons la
connaissance à M. Lassalle, ingénieur.
Or, bien avant que nous la connussions, nous disions ce
que nous allons répéter ici :
Quand le bronze est chauiTé au rouge, bien qu'il conserve
réiat solide, Tun de ses composants, Vétain^ comporte
comme le cartme en dissolution dans le fer solide; il se liquéfie.
Il en résulte que, quand on le soumet à la trempe , ce métal se
comporte comme les métaux or, argent et cuivre pris liquide
etsoumis au refroidissement, savoir :
Digitized by Google
TIItORIB DB iA TRBHPB. 443
Si la treinpe est douce , c*esl-à-âire si le reffoldissement est
lent , rétaln crisUUise et communique au composé sa structure
crisialline.
Si la trempe est vive, c*est-ii>dire si le refroidîasemenl est
énergique, Tétain passe à Tétat amorphe et, comme le cuivre
est lui-même amorphe, si on casse le composé ftoid , la texture
est fibreuse.
Il est si vrai que Tétain est le principal agent des deux pro-
priétés du bronze trempé doux et trempé vif, que, dans la
trempe douce , la texture du bronze est cristalline et de couleur
jaunê'^frun claire t tandis que, dans la trempe énergique, la
texture du bronze est fibreuse et de couleur nmQe^ïnvn fimcée.
Mais, dira-ton, pourquoi le cuivre ne participerait-il pas
aux propriétés du bronze dans les deux cas? Le cuivre commu-
nique au bronze, soit dur, soit «no», sa ténacité. Il n*est pour
rien dans la cristallisation , parce que le refroidissement dans
les moules en s^ble n*est pas suflisamment lent.
Aussi peut-on immédiatement retirer de cette observation
une indication utile :
Tout le monde sait, les ingénieurs du gouvernement chargés
de la fonderie des canons surtout, que, sans qu'il soit possible
de s'en rendre compte, de deux canons alfectant la même
composition , l'un tire cent ou deux cent coups , peu importe le
chiflfre , sans subir la moindre altération , tandis que Tantre
éclàtf ;t h première épreuve.
Cela tient, selon nous, à ce que, précisément, dans le second
canon , le cuivre a participé aux propriétés cristallines du com-
posé, c'est-à-dire a été maintenu chaud suflisamment longtemps
pour cristalliser. La conséquence de cette observation est que :
Quand on coule du bronzo on canons, il faut, non seulement,
que le cuivre soit parfaitement pur, c'est-à-dire ne contienne
pas de substances susceptibles de favoriser sa cristallisation au
nionienl de la solidification, mais il faut que le désablage de la
pièce se fasse aussitôt que le UK'lal est figé. II doit être très-
mauvais de laisser refroidir le bronze dans le& moules, sur*
tout quand ces derniers sont épais.
Le bronze des coussinets et des canons doit être l'analogue
Digitized by Google
444 Tatous DK u tuniM.
de Vacier trempé et recuit , c'est-à-dire un composé dans li (lucl
le cuivre apporte la ténacité et ïélain la dureté sans fragililé.
En désabiant sitôt après la coulée , on n'empêche pas la crisml-
lisation do Tétalu, mais on empèclie la formation des gros
cristaux d'alliage , de même quc^ en recuisant Tacier trempé,
on rompl la cristallisation da carbone sans la détruire com*
plëtement.
TR01Si£MË PARTIE.
G4lé pliiloMiphiqa0 de la théorie «pu ptéoède
U y a, celle année, quairc-viugl-deux ans que Guyton Morvaix
a imaginé la nomonclature chimique ado()téo , d'abord par
Lavoisier et son école, pois ensuite par tout le monde*
A ))artir de ce moment, une lourde tftche incomlm aux cbi-
mistes, par cette raison que la nomenclature ne reconnaissait «
comme composés sérieux, que les combinaisons; les cbimisles
eurent alors pour mission de définir et classer tous les corps.
Inutile de dire qu'ils se sont acquittés de lenr devoir avec tout
le zMe et l*énergie que comporte Tamonr de la science. Le
succès a-t-il couronné leurs efforts? C'est ce que nous allons
<'\:i miner.
Supposons un instant que notre théorie de la trempe est
exacte. Celte théoiie roposanl toute entière, ik h sur 1»î8 pro-
priélcjs chimiqueSy mais sur les propriétés physiques des corps,
il en résulte que la définition et la clussificalion des conipobt'S
n'appartient pas exclusivement à la chimie et que tous les
cflorts faits depuis quatre-vingt-deux ans, pour assujettir tut
exigences de la combinaison des composés qui n'en sont pss,
ont été dépensés en pure perte.
La question , comme on le voit, est excessivement sérieuse,
car il ne s*agit pas tant aujourd'hui de savoir si nous avoi»
raison que d'cmpèchcr des intelligences d*élite de s'épuiser
dans des recherches ioutiles , quand la Inmière est Caile. U est
Digiti^uG Uy Google
TMÉOMft M lA TBBNPB. M
incaniaslable, en effét» qoe» d la dUtoMUm «0lMe ii*6$t pas
m mythe , les ooriis se dlviseni immédiatement en deux grandes
catégories » savoir :
Les combinaisons dont la définition et le classement son» dtt
duinaine de la thimie;
Les dissoLutimts ^ doiu ia déUmùuu et le diib^emeiil soiil du
doiuaiuc du la physiqiie.
Or à qui incombe le devoir de prouver que la dissolution
solide n'est pas un mythe, si ce n>st ?» colui qui pn est con-
vaincu et l'aftirme? Cette troisième partie dcvraii donc ôtre
excittsivement consacrée à la démonstration de ce théorème :
Là oh , après quatr&wngi'dmtx ans de recherches vaines , la
cMmie s^olntine à ne pas (tétamier, ia physique doit intervenir.
Malheureusement, un travail de ce genre ne s'improvise pas
en quelques Jours ; nous le ferons t s*ii nous est donné de. vivre
assea longtemps pour cela. Onant à présent, noas nous conten*
torons d*al)order quatre questions dont Fimportance sera, nous
reapéfoni» , appréciée du lecteur.
I.— DE UNTERYEKTiON DE L'AZOTE DANS U CÉMENTàTION.
1« Une forte chaleur (Pelousb, ùmrs de chimie générais^ 1833)
décompose Camnumiaquei si le tube de porcelaine, dans lequel
on ikit circuler ce gaz est émaillé, il n'y a pas décomposition;
si alors on introduit dans le tube des fragments de porcclaino
concassée, la décomposition recommence.
2<» Quand ou la il |»asscr (Cahouus, § 127) un couiaui de ^a/.
ammoniac sur du cliarbon chauffé au rcuige, il v a ruruialion
de cyanhydrale d aunnoniaque (cyanure d'ammonium) et hydro*
gène mis en liberté :
8<» Quand on l^it passer (Rerzélii^s , tome II , page 96) le gaz
auiiiiuuiac h travers un tube roii^M' , si le diamèire de en dtiriiier
est grand , iiiiu l'orlc proportion du gaz le traverse s;ius être
décumi'Oséc ; mais si on inUuduit dans le tubr du fil de fer, de
çmvre f d'argent , d or ou de platine ( iuéiiuu>),ie gaz se ducom-
146 THÉORIE DE LA TREMPE.
pose plus facilement et plus complètement que quand le tube
est vide. Tous les métaux n^agissent pas de même ; le fer agit
instantanément; le platine, au conijraire, même à une tempé-
rature fort élevée» laisse passer une grande partie du gaz non
décomposé.
4* Quand le métal placé dans le lube de porcelaine (Dbsprs»»
Frémy) , pour favoriser la décomposition du gaz ammoniac, est
du fer, ce dernier absorbe de Tazote en proportion variable et
pouvant s'élever jusqu'à il. 5 p. «/o de son propre poids. Il
devient aloi*s blanc et cas.^aiii..
5° Quand on fait pat^ser un courant de cyanogène (Caholrs,
§370) sur du fer chauffé au rouge, ce gaz est décomposé; le
fer se recouvre de charbou et devient cassant , tandis que de
Tazote est mis en liberté.
M. Bei*zélius relate le même lait sans dire non plus pourquoi
le fer devient cassant.
60 Si on foit passer (Garon) un courant de gaz ammoniac sec
sur du fer rouge entouré de charbon concassé, il y a cémen-
tation rapide et belle du métal.
7« Quand on fait passer (Garon) un courant de cyanure
d'ammonium gazeux, pur et sec, sur du fer rouge, il y a encore
cémentation rapide et belle du métal.
8<» Quand on chauffe au rouge (Caron) du fer entouré d'un
cyanure fixe de jiotassium , sodium, bariuDi , sinintuiDi, q}'^. .
on obtient une cémentation belle, mais moius rapide que da^
le cas précédent.
9° Si on rend le cyanure de potassium légèrement volatil , eu
le pré[)arant par la méthode de Ncivcastle ( voir Cahours, 563)
là ou la réaction a lieu , c'est-k-dire si (Caron) on fait passer un
courant d'air sec sur du charbon imprégné de carbonate de
potasse et servant d'enveloppe à une barre de fer rouge, on
obtient une cémentation magnifique et profonde.
iO" Quand on fait agir un corps carburant (Frêht) sur du fer
rouge préalablement azoté (fait n« 4), il y a génération d'acier;
si le fer n'a pas été préalablement azoté , il y a génération de
fonte (ce dernier fait n'est pas parfaitement établi).
Ces dix faits constituent, nous le pensons du moins, tout
Digiti^uG Uy Google
THÉORIE l>fi Ul TREMPB.
447
Iteenal des principes sur lesquels reposent les théories de
l'acier émises par MM. Fr&mt et Caron. Sont-ils suffisants pour
autoriser M. FrCmt à considérer Vzd&t comme un assoto-carinire
de fer, et M. Caron à considérer Tazote ef les cyanures comme
les véhicules indispensable^^ du carbone dans la cémenLalioii?
Ce n'est pas notre avis et nous allons essayer de convaincre le
lecteur que ces dix faits n'infirment en rien notre théorie de
la trempe.
En etret, voici d'abord ce que nous lisons dans la revue scienti-
fique de M. Figuier (journal toPrme. feuilleton du 13 avril 1861):
« Dans la séance du 1" avril de FAcadémie des sciences , qui
9 a été presque tonte entière occupée par la discussion de cette
» question fondamentale , M. Frênt a lu un nouveau mémoire
» dans lequel il prouve que Ton détruit Tacler en lui enlevant
» Tazote. Il a mis sous les yeux de l'Académie une lame d'acier
B fonda dont une partie seulement avait été soumise à Taction
9 d*nn courant de gaz hydrofz^ène , en maintenant le métal à la
» température rouge. I/opération a duré trois heures, et, pen-
» dani tout ce temps, Tacier a dégagé constamment des vapeurs
s ammoniacales , et probablement d'antres alcalis azotés dont
n la vapeur possédait une odeur de corne brûlée. La partie de
» la lame qui a subi l'influence de Thydrog^'iie (|ni a perdu
«son azote, est entièrement désaciérée; elle s'est transformée
> en fer doué d'une malléabilité merveilleuse, trè&-doux et qui
D ne peut plus être modifié par la trempe; tandis que la partie
» de la lame qui n*a pas été désaztOée , a conservé tous les carac-
> tères de Facier.
» La constituiion de l'ader semble donc établie aujourd'hui,
B grâce aux recherches de M. Frêhy, par la synthèse et par
B l'analyse; on peut dire qu'on acière du fer en l'azotant en
B présence du carbone , et qu'on le démière en le désazotant
» par l'hydrogène. »
Nous avons le regret de le dire, mais ces faits ne prouvent,
absolument, rien et nous sommes étonnés de les voir invoquer
par un membre de l'Institut, professeur de chimie.
H est très-vrai que, sous l'influence de la température, /'%-
érogéne enlève au fei\ comme le fer enlève à fiiydi'ogènc (p . 376)
TOME XI. ._ 29
448 THfiOME DB LA TKBilPB.
Tasote auquel il est allié; sealemeDt, il oonvieni de remar-
quer que , quand il n'y a ni hydrogène pour réagir sur l'azoture
méia!!ifiuc, ni fer pour réagir sur l'ammoniaque , le recuit en
vase clos produit seul le môme résultat.
En second lieu, M. Faémy sait, comme nous, que lliydrogène,
en contact a^cc le carbone à haute tompf'raiure , s'empare de ce
dernier et se combine avec lui. La désaciôralion du métal et
l'odeur de €01110 bri\l('"c n'ont pas d'autre raiiso. On ne peut
considérer celte explication comme sérieuse; aussi, nous n'in-
sisterons pas [ilus longtemps sur ce point et allons aborder la
qucsiioii directement.
Il est incontestable (lue iazole, soit naissant, soil en combi-
naison volatile, soit allié au fer, accélère cousidérablement la
cémentation d»; ce dernier.
Il est égaleuiciii incontestable qu'il y a de l azoïe daiis ]e.^
aciers du commerce. Mais nous ne voyons que cela et souinies
d autant plus autorisé à n'y voir qne cela que , après avoir con-
staté les mêmes laits, MM. Fuémy et Gauon en tirent des con-
clusions diamélralement opposées.
Évidemment, si Tammoniaque était décomposée par le fer
rouge, on pourrait en conclure que i*azoture de fer auquel
donne lien la décomposition de ce gaz, eu présence du métal ,
est une combinaison; que, conséquemment, si le carlM>ne
prend ensuite tout ou partie de la place occupée par Tazote
dans le métal , cela ne peut provenir que d*une plus grande
affinité chimique génératrice d'une nouvelle combinaison.
Mais ce n'est pas le fer qui décompose l'ammoniaque, c'est
la chaleur seule; le fer, en tant que métal , n'agit que mécani-
quement, en faisant disparaître, au Air et à mesure de sa mise
en liberté , un des composants de ce composé et en supprimant
ainsi un des obstacles que rencontre la partie non décomposée
dans sa mardie vers les surfaces rugueuses dont le coniact est
nécessaire à sa d»*coniposition. Ainsi , l'absorption par le fer de
l'azote provenant de la dcconipostion du gaz ammoniac, ne
prouve nullement que le composé qui en resnlte "st une combi-
naison; ce peut tout ae.ssi bien être i.ne fiis.soluti »n. Pour nous,
ce composé est d'autant plus iDcoutu:stablcmcnl uuc diiisolutiou
Digrtized by Google
THÉORIB UE U TREMt»B. U&
qàll en tccnie toas les caractères disUncUfs et qu'il n*aecu8e
anonn de ceux de la combinaison. En oatre, le carbone , en se
sobstitnant à Tasote, démontre même un principe qui n'est pas
à dédaigner» à savoir que :
De deux corps solubles, mis en présence d*un dissolvant
solide , si Tun est fine et l'autre volatil , le premier seul reste
dissout et lo second est éliniinô.
Si M. KnÉMY avait irouv('', dans l'acier, le carijûiio et l'azote en
proportions corros()Oiitlanl au cyanogène, on aurait pu voir,
dans œ cuinposiî, suit un cyanure do fer, soit uue dissolulion
lie cyanogiMic dans le for. Mais, comme M. Bol'ssincai'lt l'a
constaté après M. Fr&my lui-même » Tazote no figure dans l'acier
qu'en proportion impondérable, un cinq millième environ. Sa
présence est donc bien plutôt le résultat d'une évaporation in-
complu de Tazote, en présence du carbone , qne d*une néces-
sité; ce qui semble prouver qu'il en est ainsi , c*est que M. Fr6mt
n*a pas trouvé d'azote dans la fonte, c*est4i*dire dans un corps
beaucoup plus carburé que Vacler. Aussi pourraîlK)n s'assurer
que la présence de l'azote dans Facier est due à une élimination
iDoomplèie, en faisant les analyses comparées d'aciers, les uns
^r^s pou et les autres trî^s-fortement carbures; les premiers
doivt iit contenir plus d'azote que les seconds. Enlin, ce n'est
pas parce qu'il y a de l'azote dans l'acier qu'on est en droit d'en
conclure que ce cumi)osé est un azoto-carburo i\o 1er. 11 y a
du soufre dans les aciers de HiVES; il y a du silicium dans ceux
que l'on obtient en cémentant la fonte dans les oxydes métalli-
ques; il y a du phosphore dans ceux qne l'on fabrique avec
certaines fontes du Périgord; faut-il pour cela conclure que ces
aciers sont des sutforo-carbures , ou des siliceo-carbnres , ou
des pbospboro-carbures de fer? À un certain moment, les
révélations de H* FRfiMT ont pris cette tournure; mais nous
pensons que, aujourd'hui, M. Préiiy lui-même en est revenu*
Il y a de l'azote dans les aciers du commerce; voilà qui est vrai
et expliqne les différences de qualité obtenue suivant le mode de
fobrieation avec le même fer. Or, comme la présence de l'azote
rend le for cassant, il est facile d'en conclure que plu:» l'acier
contient de ce métalloïde, plus sa qualité laisse à désirer.
4o0
THÉORIE DE LA TREMPE.
Mais, va dire M. Garon , comment expliquez-vous Tintervea-
lion favorable du cyanure dans la génération de Tacier?
Nous répondrons d'abord que rintervention du cyanure est
favorable à la cémentation» mais qu*il n*est nallement démontré
qu'elle est âivorable k la qualité du produit. La preuve de ceci,
c*est que celte intervention est connue depuis un temps im-
mémorial et est emi)loyée universellement pour la trempe
superficielle, sous forme de cuir, suie , cornes , eic. Sî donc les
rahricauls d'acier n'y ont pas recours, c'est qu'elle n'a pas donné
de bons résultats pour la fabrication.
Quant à l'explication de celte iiUervcntion , nous la trou-
vons tout au long, dans celle phrase de Beiuèlius (tome lU,
page 99) :
« Le cyanure ferroso-potassique se compose de deux atômes
» (le cyanure potassique et de un atôme de cyanure fen'eux. Par
» la calcination , ce dernier se détruit : il se dégage du gaz
» nitrogène, et il reste du carbure de fer. »
M. Caron .est-il bien certain que, dans le fait n^* 9, qui a
produit une si belle et si rapide cémentation , il ne s*est pas
passé quelque chose d'analogue à cette réaction qui vient,
d'autre part, confirmer le principe de la page 380, relatif à la
dissolution des corps fixes et volatils?
En tous cas, il nous semble que, pour être autorisé k déclarer
rintervention du cyanure indispensable à la carburation du
métal , il faut démontrer que la cémentation est impossible sans
celte intervention. Or, nous l'avons dt-jà dit, nous avons fabriqué
des (luaniités assez considérables d'acier en substituant, soit
dans les caisses îi cémenter, soit dans les creusets, le graphite
naturel au charbon de bois ; nous avons même de fortes raisons
pour supposer que Krupp use largement de ce moyen. La durée
de l'opération et la qualité de l'acier ont été, pour nous, les
mêmes que quand on emploie le charbon de bois.
11 est très-vrai que le charbon de bois, contenant une petite
proportion de carbonate de potasse , doit donner naissance ,
pendant la cémentation, à du cyanure de potassium; mais de là
à conclure que toute la carburation est due à cette intervontion,
il y a loin.
Digiti^uG Uy Google
THÉORIB dB LA TlffilIPS. 4SI
En résumé, quand bien même, ce qui n*est pas, llntenrention
de razote et des cyannres dans la carburation du fer serait
indispensable, dn moment où il n*est plus question d*azoto-
carbure, mais de carbure de fer, cela nMnflrme en rien ce que
nous avons dit de la trempe et il ne reste plus en présence, pour
la définition de Facier, que la théorie de Karsten et la nôtre.
IL " DES F£IIS BRÛLÉS.
Il existe à notre connaissance trois composés ayant , pour
Tun de leurs composants, le fer et dont la texture est à peu
prè6 identique , savoir :
io Uacier trempé vif et non recuit;
2» Lf» for brûh' ;
3<» Le fer allié d'clain.
Vacier trempe vif et non rociiil a le grain fin, blanc lAbrUlonL
Lo /'(';■ brûle a le grain /iw, blanc et demi-mal.
Le fer allié d'élain a le grain fin , blanc et mat.
L'acier trempé se distingue , en outre, des deux autres par
sa dureté sous le burin et la lime. Il est aussi lufiniment moins
fragile.
Le fer brillé et le fer allié d'éiain ont la même fragilité ; une
barre tombant d'une hauteur de 1"',00 sur le pavé se casse en
ijuaire ou cinq morceaux.
Le fer brûlé se distingue du fer allié d'étain en ce que, recuit
en vase clos, pendant 24 heures, il redevient nerveux et tenace,
tandis que le second reste cassant comme devant.
Ces caractères distinctifs donnés, nous allons parlor des fers
brûlés :
Quand on prend des déchets de perles d'acier , c*est<^-dire
des bandes de t(^le de fer décapé, première qualité, ayant
11 à i2 centimètres de large, 50 cent, de long et 1"" environ
d'épaisseur, percées d'une infinité de petits trous représentant
les places qu'y occupaient les perles avant le découpage , puis
qu'on assemble une trentaine de ces bandes avec des liens en
fil de fer de manière à composer un paquet de 4 pouces de côté ;
ce paquet , clinulTé suant dans un four à sonder, retourné plu-
sieurs fois dans ic four et étiré au laminoir, en rond de 18 à
Digitlzed by Google
i6î THÊOIUE DE tk TREMPB.
fStm de diamètre , donne le fer fragile dont noos avoDS parlé
plus haut.
Ce fer , cémenté pendant 1S hoaras dans da cbarbon de bois,
ou recuit pendant S4 heures en vase dos » redevient au moins
aussi nerveux que .celui qui a servi à fiibrlquer la tôle à perlas
d'acier.
Kausten a oblcnu le même résultat (tome I*% § 126) en dou-
naiii à ce fer une chaude suante» hors du contact de Tair, et il
a choisi pour cola un bain de laitier.
Le mf'me autour (§ !5o) , nu soupçonnant pas la dissolution
dos gaz par le for, alli'ibuo la mauvaise (jualilé du fer brûlé à un
changement de texture provoqué par l'oxydation à la surface
des facettes qui se forment dans la masse , et il ajoute (§
« Le fer dit brûlé ne m'a jamais donné une trace de carbone. »
La définition que cet illustre métallurgiste donne du fer
brûlé provient de ce qu*il a seulement constaté son existence ,
mais ne connaissait pas le moyen de le préparer instantané-
ment. Les fers brûlés, par accident de fabrication ou en service
au feu, sont, en effet, à facettes mélangées de grains fins; mais
ces facettes ne proviennent pas de Faction des gaz sur le métal;
elles sont dues à la température prolongée qui produit la cris-
tallisation du métal du contre à la bUiiace (page liS).
M. DoussiNGAULT a bien voulu rechercher l'azote dans un
échantillon de fer brûlé que nous lui avons remis; il n'y a
trouve que 77770 «le ce gaz.
Qu'est donc le fer brùlo ? Esi-ce une dissolution d'oxygène ou,
simplement, une dissolution de protoxyde de fer dans le métal ?
La facilité avec laquelle l'oxygène attaque le fer, à haute
température, pour le convertir en deutoxyde, c'est-Mire, selon
les chimistes, en mélange ou combinaison de protoxyde et
péroxyde, autorise à suiiposer qu*une partie du protoxyde formé
se dissout dans le métal. Mais Févaporatton du composaot
dissout sous rinfluence du recuit, autorise aussi à supposer que
l*oxygène est là à Tétat de simple dissolution.
Que le fer brûlé soit une simple dissolution d'oxygène on
une dissolution de protoxyde de fer dans le métal , dans les
deux cas, c'est l'oxygène qui communique au mcUi sa fragilité.
Digiti^uG Uy Google
THÉORIE Di: LA TIIEMPE. 453
T.(> rodinfîedorarf![eiit (Camocrs, ^ pourrait, jusqu'à un
certain point, jotcr du jour sur 1rs conséquences du conUict fies
métaux avec l'oxy^'r-ne do l'air à liauio. icmpt-i-almo. l'n elTet,
l'argent, inoxidable directement, mis en fusion , dissout jusqu'à
22 "/o de son poids d'oxigîine, emprunté à l'air ambiant, puis,
quand il se solidifie, rejette la loluliié de ce •^.u. Ce qui est
principalement remarquable c'est qu'il n'absorbe pas d'azote.
Quand on fond du vieux plomb, c*est-à dire du plomb terne
superficiellement, ce métal retient en dissolnllon une forte
proportion d'oxygt'^ne pur ou combiné. Il suffit, jHïur s'en
assurer, de [donger dans le bain nne feuille de tôle de fer
parfaitement décapée; on la retire toute oxydée.
SI du plomb nous passons au fer, métal éminemment oxy-
dable, il semble tout naturel que le métal absorbe soit de
Toxygène, soit une partie du protoxyde formé à la surface
pendant le cbauflflige à haute température. Si, surtout, on
observe que le fer brûlé se produit toujours là où la température
n*cst pas assez élevée pour donner naissance à la batiture
liquide, c'est-à-dire quand le chauffage est sec, on arrive à cette
conclusion à savoir que : quand la température est insufllsante
pour donner naissance à du deutoxyde, insoluble dans le métal,
mais suffisante pour donner naissance aux colorations du
recuit, l'oxygène réagit sur le métal , srit par atlraetion molé-
culaire , soit par alTmité et s'y dissout oui- ou combiné, c'est-k-
dire , dans ce second cas , sous forme de iiroioxyde.
Les colontions du recuit et le fi'i* biùlé scni donc non seuie-
raent les effets d'une même cause , mais encore plus que proi)a-
blement deux effets ideniiipios. Maintenant est-ce roxyjïèno
pur qui se dissaut dans le métal? est-ce, au contraire, le pro-
toxyde? Voilà la (lueslion.
Quand ou soumet une lame de fer décapé à 1 aeiion du calo-
ri(|ue croissant , celte lame prend successivement les colorations
jaune, orangé, rouge, violet, indigo, bleu, vert. Si, h chaque
couleur atteinte, on retire la lame du feu et la laisse refroidir,
la coloration persiste. On peut donc déjà dire que les colora-
tions du recuit sont des indices d'altérations superficielles du
métal différentes les unes des autres ou d*une même altération
Digitized by Google
454 THÉORIE DB LA TREMPE*
croissant avec la températare. H ii*est pas admissible qu'elles
proviennent de 7 degrés d*oxidaiion différents; il est plus ad-
missible, en cas d*oxidation, que les colorations senties indices
du plus ou moins d'alléraiion produile par la combinaison,
c*est-à-iiii e (iu plus ou moins de molécules du métal aileinles
par roxyg»ne.
Quand on admet comme nous que le phosphore el le soufre
en dissolution dans le métal ne peuvent y figurer qu'à l'état de
phosphure ou de sulfure, il est rationnel d'admettre aussi que
Toxygène n'y peut figurer qu'à Tétai d'oxyde. Cependant voici
un fait qui, en ce qui concerne les colorations du recuit» est en
opposition avec cette conclusion :
Si on plonge dans de Yaelde tfUfureux gama. et see une feuille
de tôle polie et colorée par le recuit, même en bleu, les colora-
tions disparaissent instanlanément sans trace de résidu apparent.
En admettent que , dans ce cas , il y a formation de sulfite de
protoxyde en quantité impondérable, il devient alors nécessaire
de trouver des explications plausibles pour la décoloration des
matières organiques et surtout des fleurs de dalUms , par
exemiile , par ce môoie acide sulfureux. Il n'y a pas de sulfite
admissible là; il n'y a d'admissible qu'une absorption d'oxygène
en dissolution par l'acide sulfureux avide de devenir acide
sulfurique.
^'oilà pourquoi nous avons toujours considéré les colorations
soit du reçoit, soit des plantes, etc., comme produites parla
dissolution superficielle de l'oxygène , et cbaque coloration ,
prise en particulier, comme l'indice de la proportion d*ozygâne
dissout. Celte explication a cela de plausible que , précisément,
les colorations les plus rapprochées du vert, dans certaines
plantes , comme cbez certains oiseaux , ne s'obUenn^t que
dans les pays chauds; qu'en outre, les fleurs venues dans les
caves sont blanches.
Il faut donc , de toute nécessité , admettre que les colorations
du recuit, comme les colorations des plantes, sont le résultat
de la dissolution supei liciclle de l'oxygène. Quant au fer bnllé,
il y aurait peut-être un moyen de s'assurer s'il en est de même
de lui que des colorations du recuit. Ce moyen consisterait
Digiti^uG Uy Google
THÉOltlB DB LA TRBim. 455
à convertir en tôle fine une barre de fer brûlé ou mieux à passer
direclemenl , au laminoir à tùlc, le paquet de fer brûlé sorUiit
du four, après l'avoir serré en deux ou trois passes à un dOgros-
sisseur plat. Il est possible que cette feuille , plongée dans un
ballon rempli d*acide sulflireax sec, perde sa fragilité au bout
de quelques instants, si Voxygène n*y est qu^ Tétat de simple
dissolution. Si, au contraire, Toxygène y est à Tétat de pro-
toxyde, l*acide snlAireux doit être sans action sur elle.
Rappelons qu'un simple recnit en vase clos suffit pour faire
évaporer Toxygène du fer brûlé ; il est peu supposable que le
protoxyde de fer en dissolution dans le métal se décompose
sous riniluence du recuit à la température rouge.
Le fer n*est pas le seul corps qui, mis en contact avec
l*oxygfene sous Tinfluence d*une temp^ture modérée, revêt les
colorations du spectre solaire. Tous les métaux se comportent
comme lui d'tine manière plus ou moins apparente; Tun des
moins oxydables, for, est un de ceux où les colorations du recuit
sont le plus palpables, par cette raison môme que le contact de
Toxigène, à haute température, n'engendre pas la combinaison.
Sans parler du pourpre de Cassius où la coloration est exclu-
sivement due à la dissolution de l'oxigi ne dans lor, il y a la
coloration propre du métal tel qu'on le connaît, qui autorise à
supposer que, pur, il serait blanc. En cfTot, l'or qui a été fondu
avec le salpêtre , corps éminetnnicnt oxydant, est do couleur
jaune orangé ; quand . au contraire , il a été fondu avec du borax,
corp.s émineninient décapant, il est jaune paille.
L'oxyde de zinc, chaulic au contact de l'air, prend successive-
ment les teintes jaune paille et orangé qu'il perd au bout d'un
certain temps, quand il est redevenu froid.
Le protoxyde de plomb , chauflé au contact de l'air, aflectc
successivement les teintes jaune, orangé, rouge, violet, avant
d^aflfecter celle qui est considérée comme carastéristiquc de son
péroxyde , dit oxyde pure. Ces colorations sont dues incontes-
tablement à Toxygène; on admet qu'elles sont les couleurs des
combinaisons qu'il engendre avec Toxygbne; nous ne nions pas
les combinaisons mais nous constatons que les colorations qui
accompagnent ces combinaisons sont tellement analogues k
THtonm DB L\ TBKMPB.
celles pn'rcMemraent citrcs, qu'il paraît dillicile de no pas leur
affecter In même orij^'ine. Ce f|ni est parlieulièremeiit remar-
quable et doit donner à penser aux cliimistes c'est que l'oxyde
de zinc, qui est la seule combinaison connue du zinc avec
Toxyg^nc , ne conserve pas les colorations du recuit, tandis que
les oxydes de plomb les conservent.
Pour la mailtre organique , la coloration par 1*oxygl^ne en dis-
solution n'a pas besoin d'être démontrée, elle est incontestable.
II suffit de passer en revue tous les composés de la chimie et
s*arrèter à ceui en faveur desquels les auteurs emploient cette
phrase $léréotyi)ée t les composés que forment entre eux
et le .... n*ont pas encore été suffisamment étudiés.... ponrèlre
certain que là se trouve un composé rebelle à la nomenclature
et, par conséquent, une dissolution solide. Nous ferons notre
possible pour aborder un jour le travail ^ri^rantesque de IV'limi-
nation des dissolutions solides qui font triste n^'ure au milieu
des combinaisons avec lesquelles on veut les forcer à vivro.
m. * SUR LA NATiÈRË ORGANIQUE.
Nous avons dit (page 155) que, quand nn romposi^ est
dissolution , il y a réaction sur toutp la masse de l'un des com-
posants, si le réactif a sealemenl un point de contact avec le
composé et si le composant atlaqu»^ est doué de la mol)iliit^
atomique. Si, comme nons le prétendons ( page 1 i9), ia uiaii(>re
organique n'est autre chose qu'une dissolution, dans Veau solide
amorphe, d'oxygène, hydrogène, azote et carbone, libres ou
combinés, soit dans leur état naturel , soit dans leur état allo-
tropique , la médication Intérieure peut être remplacée par la
médication extérieure , pour tontés les substances qui , en dé-
truisant un mal , sont susceptibles d*en communiquer un autre.
En effet, tous les médicaments internes sont des composés
solubles dans Teau on susceptibles de donner lieu , après leur
administration , à des composés solubles dans le sang. Le sang
est considéré comme le véhicule chargé de les déposer là oiH se
manifesta un phénomène nuisible à réconomie animale. Or, le
sang est un dissolvant liquide; si donc la cause du mal est un
Digrtized by Google
THÊonE BB ik mmB. 457
des composants du sang, il suffit de réagir en un point de la
drculâtion de ce dernier pour le satarer intégralement. Mais,
comme la réaction en un point da corps seulement est infini-
ment plus lente que sur toute la surCEice, la conséquence k tirer
de ce que nous venons de dire est que la médication interne
peut être remplacée par des bains composés, toutes les fois
que les médicaments sont k la fois salutaires et nuisibles.
Jusqu'ici on a considéré le bain comme remplissant son but,
lorsque le malade y est resté une ou deox heures. Ce n*est pas
ainsi, à notre avis, que le bain doit être administré pour op^^rer
son effet; il doit être continu jusqu'à Textinction complète de
la cause du mal.
11 y a, comme en chimie, trois modes principaux d'action
des médicaments, savoir : la iubiUtuiion , la saturation et la
décomposition.
Certf'S , qnand la cause du mai est localr el insolulilo dans le
sang, comme les uiborcnles, par exemple, quelques nîactifs
qu'on emploie h l'exlérieur, on ne la détruit pas. Mais si,
comme dans les tubercules précisément, le prijicipe de la
génémiion du mal est en dissolution dans le sang, la n aciion
cxiérieurc a pour effet, mion de détruire le mal lui-môme, du
moins d'arrêter ses progrès.
Or, il convient de remarquer que toutes les maladies, à de
tW's-i'ai'Cs exceptions près, ont leur source dans le sang. Si
donc, par la médication extérieure, on a accès jusqu'à ce
dernier, il suffit de réagir, au moyen de bains continus, sur
tous les éléments nuisibles que ce dernier tient en dissolution ,
l)our préserver te corps de maladies*
Mais, dira-t-on, quels sont les réactifo qu*il convient d'em-
ployer? D*abord tous ceux dont on fait usage aujourd'hui;
ensuite ceux que ce genre de médication fera découvrir. En
effet, il est bon de remarquer que par la médication intérieure
la médecine n*est pas, comme la chimie, une science quia
pour but de produire une réaction déterminée mais simplement
une science de constatation d*effets dûs au basard c'est-h-dire
une science qui fait de la chimie sans le savoir. Il n*y a guère
qu'un cas oii la médecine fait de la chimie en le sachant. Ce cas
458 THÉORIB DB LA TREMPE.
est celui de la gastrUe ; encore est-ce un chimiste , H. D^AncBr*
qui, atteint de cette maladie, a démontré que TeaudeVicaT
n'avait d*aulre effet utile que de saturer des acides.
Or, pourquoi la médecine est-elle aussi arriérée? C*est parce
qu'il lui est interdit d'analyser les résultats des réactions qu'tlle
opère. Elle sait que tel réactif est favorable ou nuisible, mais
elle ne sait pas à quel composé il donne naissance.
Si donc, ail lieu do procéder par r<^action directe, comme
quand on a atTaire h des combinaisons, on procède par réaction
superlicioUe , conséquence rationnelle de la dissolution, tous
les produits (U la réaction^ ou restent h Tétai de dissolution
dans le bain, ou se déposent ft la surfacç du corps et alors il est
fiacile de déterminer par l'analyse quelles sont les réactions
qu'il est utile ou nuisible d*opérer , sachant les composés quil
iàut obtenir ou éviter.
Ce que nous essayons de démontrer ici est-il bien nouveau!
Non • certes , car jamais à aucune époque on n*a autant usé de
la médication extérieure qu'aujourd'hui. Elle s'opère sous toutes
les formes; paiiaiit de ce principe, que la cause de toutes les
affections est dans l'inflammation locale, elle se propose de
détruire cette dernière îi l'inléricur en la généralisant h la
surface, comme la médecine allopalhique fait à rinlériciir on
réagissant sur les intestins. Telles sont les méthodes qui ont
pris les noms d'hydrothéropie , hydro-sudolhérapie , bains
russes, bains de vapeur ^ douches, ventouses, frictions, bains
aromatiques, etc.
Sans contredit , ces méthodes sont aussi rationnelles que la
médication intérieure ; ce qui les a empêchés de se généraliser ,
c'est l'absencè de justification théorique. Eh bien , cette justifi-
cation nous venons de la donner; seulement nous allons plus
loin que les excitateurs de la peau ; nous prétendons que cette
dernière, non seulement est destinée ii dériver les inflammations
intérieures, mais encore est le rendez-vous naturel des réactifs
et des principes morldliques.
Parmi les médicaments internes, celui qui est peut-être ic
plus employé et produit les effets les plus désastreux est . sans
contredit, le deulo-ciilorure de mercure. Ce réactif s'adresse au
Digiti^uG Uy Google
THÉORIK DË LA ril£llPE. 459
sang ou mieux à Tuu de ses composants qu'il s'agit d*éiiminer.
Que i-oD plonge le malade pendant huit, vingt, cinquante jours
s'il le faut dans un bain de ce réactif et il en obtiendra, sans
co/iséquences nuisibles , tous les effets utiles. On peut objecter,
il est vrai , que la peau est non seulement un exutoire, mais
encore un absorbant. Nous ne le nions pas; mais qu'importe
s'il y a absorption nuisible par la peau, pend.uii l'action bien-
faisante (lu ivaclif; refll't de celte absorption sera loujuiirs
moindre (pie (piand il y a ingur^iliUioii du réactif lui-mùme.
l'n lait (jui vient à l'appui des méthodes précitées, i)0ur dé-
uioutrer que l'expérience est d'accord avec notre théorie, est la
création d'un journal intitulé : VUroscopie ou journal de la
médecine fondée sur l'examen chimique des urines, c'est-à-dire
de ce que nous avons appelé plus baut : les produits des réactions,
L*analyse des urines est, en effet, pour la médication interne,
le seul moyen de constater rationnellement le résultat de Tad-
ministration des médicaments; car ce liquide contient tous les
composés solubles qui ne restent pas dans le sang. Mais cette
méthode ne peut prétendre , comme la médication externe, à
la constatation des composés insolubles , si , toutefois, il y a
lieu d'en {)roduire.
Il parait, du reste, que cette méthode n'est pas nouvelle et
que, (juoique très-ratioiiuf^ile, elle a beaucoup d'euiipmis. En
eiiel, les premiers numéros du journal précité contiennent une
lettre d'un médecin de Lyon , le docteur Séyin , dans laquelle
ce dernier se plaint du peu de succès qu'il a obtenu pendant
sa longue carrière , aupri;s de ses confrères, en prônant cette
méthode adoptée aujourd'hui.
Nous sommes obligés de dire à M. SfiviN que d*abord le sic
non voinSj de Virgile^ n'a pas cessé d'être à Tordre du jour;
ensuite , que Kobfler , qui connaissait par cœur son contem-
porain, publiant ses magnifiques découvertes sur l'astronomie,
les a fait précéder de la préface suivante :
u Le sort en est jeté, j'écris mon livre; on le lira dans l'âge
• prést-nl un dans la ])Ostérité , peu m'importo; il pourra attendre
» M»n lecteur. Dieu n'a-t-il pas attendu six. mille ans un contem-
B plaleur de ses œuvres, d
460 THÉORIE DE LA TREMPE.
Que, enfiOt Alphonse Karr a dit dans sa poignée de vérilés :
« Lo second cas oh Ton fait voiomien l'éloge d*un bomme
» c*65l quand cet homme est suffisamment mort et quand son
9 éloge sert à rabaisser les vivants. ■»
11 faut donc prendre le contemporain comme il est et se
préoccupor peu de lui, quand on émet une Idée utile. Mainte-
nant nous ajouterons qu*il ne suffit pas, pour obtenir le succès,
de conslaler un fait; il faut encore le Justifier par une ihéuric.
Quelqu'cxaclc (juc puisse être celle, que nous avons émise il y
adixaiiîs, elle est, presqu'à coup srtr, ineouiKi*' des iK^miucs
ofliciellcuient compétents i)Our lapprécier. Que faire ii cela?
écrire ei attendre; c'est ce que nous taisons; que M. Seyin fasse
comme nous.
Remarque. Avant d'être végétal ou animal , la matière orga>
nique est d'abord germe. Or, pour qu'il soit possible d'admettre
qu'elle ^a pour principal composant Teau solide amorphe, il faut
que le germe jouisse , par rapport à Teau liquide , de la môme
propriété que la cbanx vive , c*e8t-à*dire que , en contact avec
Teau liquide, le germe la dissolve en la solidifiant.
Mais , s*il en est ainsi , comme 1 kil. d*eau émet, à Tétai sen-
sible, en se solidifiant, 75 calories, la germination, soit végétale,
soit animale, dans la tenc^ dans Veau, dans Vœufei même dans
le corps de l'animal, doit engendrer du calorique.
Eu csl-il ainsi ?
Kii ce qui cuucerne la soUdiiicalion de l'eau , il est inconlcs-
Lii'ïr ipl'uue (p-dinc, mise dans la terre afTectaiil une température
conveiiablu et sullisaunneut liuuiitle, |)iMii()e de l'eau liquide,
augmente de volnuie et au l)out d'un temps plus ou moins long
80 présente sous forme solide, &uaDt, il est vrai, l'eau liquide
par tous ses pores,quand on la coupe, mais ayant les enveloppes
de ces pores solides et centuples de ce qu'elles pouvaient être
dans le germe*
En ce qui concerne le développement de caloriqne qui doit
être ta conséquence de la solidification de Teau , il est, nous le
pensons, incontestable qne la germination, mémeàrabridu
contact de l*air, engendre du calorique.
11 résulte de cette manière de voir que la matière organique
Digiti^uG Uy Google
THtOllB BB U TllBMt>B. 461
se lecrnid à la fois daae Teau et dans Tair , c'est-à-dire dans les
liquides et dans les gaz et qoe les mati^ras inorganifiues, que
Ton y rencontre insolubles, y ont été apportées pai* des compo-
sants soloblcs soit dans Tun, soit dans Tauire des fluides
nutritifs.
Il en résulte également que les composants insolubles, devant
être le résultat de la renoontre et de la combinaison , dans le
curps , de composants solnbles dans l'un des deux fluides et
insolubles dans Taulre, toute matière organique qui ne se déve-
loppe que par Tabsorptiou de l'un des deux fluides , eau ou air,
doit nécessairement ailbcter une composition autre que celle
qui participe des deux genres de développement. Bien plus ,
on peut aftirmer que celle qui se développe exclusivement
dans l'eau est presqu'inléjrralcraent composée d'eau solide
amorphe, tandis que celle qui se développe exclusivement dans
l'air est presqu'intégralement composée de carbone , oxygène
et azote.
IV. - D£ LA UÂTIÈRE EN GÉKËRAt.
ia maUère peut-etle être amMeuire ou e&l elle nécessairement
postérieure A la présence du calorique î
Nous avons dit que, quelle que soit la théorie à laquelle donne
lieu l'observation de la transmission du calorique, ce dernier,
en présence du corps , se comporte comme un fluide impon-
dérable, il est vrai, mais moléculaire et constituant , avec ce
dernier, des composés qui présentent tous les caraciferes de la
combinaison et de la dissolution et, par conséquent, doivent
être assujélîs aux mêmes lois que ces états cbimiques.
U résulte de cette manière de voir que Tôlat liquide est le
résultat de la combinaison de Télat solide avec le calorique et
rétat gazeux est le résultat de la combinaison de Tétat liquide
avec le calorique.
De là celle question : l'état solide est il primitif ou , comme
les étals liquide et gazeux , le résultat de la combinaison du
calorique avec un état antérieur qui nous est inconnu et qu'on
peut désigner sgus le nom de néauiï
Digitized by Google
THÈOIUE DE LA TREMPE.
Eu égard à ravancemeut actuel de la science , nous nous
contentons de définir : corps simples , les corps qui , soumis à
Tanalyse, n*ont pas encore pu être décomposés. Laissant de côté
tous les corps composés pour ne plus nous occuper que des
corps simples, voyons s*n est possible de pressentir ce qui
advient quand ces corps , soumis au refroidissement, finissent
par abandonner les dernières molécules de calorique qulls
tiennent en dissolution.
Il y a deux hypothèses possibles, savoir :
Ou le corps reste intact après l'abandon des dernières par-
celles de calori(iiie dissout ;
Ou le corps commence à émettre à 1 état sensible du calorique
latent et se décompose on sps éléments.
Dans le premier cas , non seulement la matière se trouve
avoir été, à son origine, le produit d'une fabrique dirigée par
la Providence et située en un point quelconque de i*espace,niaîs
encore ce qui pour nous est composé, devient pour cette der-
nière élément , car il n*y a pas de raison pour que le corps solide
composé se décompose en ses éléments simples au moment
où le calorique Talondonne, sans quoi le refroidissement pro-
duirait la décomposition, tandis que c*est, généralement,
réchaufTcment qui la produit.
Dans le second cas, au contraire, dès que le calorique dispa-
raît , la matière disparaît aussi et il ne reste plus qu'un de ses
éléments qu'on peut siipi)oser composi'» de diverses espèces
d'atùmes ou mieux d*une sriilf espr-ce dalônies susceptibh'S de
se combiner avec le calorique en diverses proportions el d'en-
gendrer ainsi les véritables corps simples.
Bien que depuis longtemps la science ait renoncé à s'appuyer
sur des hypothèses, il n*est pas inutile, quand il s*en présente,
d*en sonder toute la profondeur; car si leur étude ne conduit
pas au but, elle peut contribuer à mettre sur la voie qu'il faut
prendre pour y arriver.
L*bypotbèse de réterntté de la matière et de son départ on
ne sait d'où , qui est la base de la physique moderne , est bien
pauvre en résultats; aussi, quelqu'ingénieusc que soit la théorie
de LAi'L.vcfc. bur la génération des planètes, cette théorie ne
Digiti^uG Ly GoogI
TUÈORIË UE LA TREMPE. 463
peut servir qu'à expliquer commeut la matière , après sa géné-
ration à rétat gazeux » s*est divisée , puis subdivisée avant de
se refWùdir et arriver k Tétat od on la trouve aujourd'hui.
Supposer que la nébuleuse , dont le refroidissement a produit
les planètes , est de même essence que le soleil qu'elle enve-
loppait, c'est matérialiser immédiatement tous les globes
InmlDeux , sans que rien , dans leurs rapports avec la matière ,
y autorise. Le soleil peut tout aussi bicu être considéré, malgré
h > 1 I ilyses speclroscopiqucs, comme unélecUo-calorifique que
coniiiic une matière incandescente se refroidissant tous les
jours; nous (lirons même que, loin de se refroidir, le soleil iiénô-
rateur du calorique, pour les plunMes qui reniourent, en doit
êiTL' également le centre attracteur. Dans cette hypolbèse, assez
eu rapport avec ce qui se passe depuis que le monde existe,
le calorique se trouve alors, par rapport au soleil , ce qu*est
l'atmosphère par rapport à la terre, c'est-à-dire un fluide rela-
tivement pondérable.
L'tanivers se résume alors en deux fluides élémentaires,
savoir :
Le calorique , représenté par les globes lumineux générateurs;
Le néant , occupant les espaces non compris dans les atmos-
phères calorifiques.
La génération des aérolilhes serait alors la conséquence du
contact des deux iluichs dans certaines circonstances qu'il est
inutile d apprécier pour le moment.
Voyons donc si , parmi les phénomènes qui se passent sous
nos yeux, il en existe qui viennent à Tappui de cette hypothèse.
£n premier lieu, nous remarquons que, dans la majeure
partie des cas, quand il y a combinaison entre deux corps, il
y a également génération de calorique. Or, cette génération de
calorique ne peut provenir que de deux causes, savoir :
Ou le volume du composé est moindre que la somme des
volumes des composants et il y a condensation du calorique
dissout.
Ou le volume du composé étant exactement le même que la
somme des volumes des composants , il y a calorique latent
leadu sensible , c est-à-diie abaudou par Tua ou l'aulic des
TOXE XI. 30
454 THÉORIE m LA TKEHPE.
composants d*(me partie du caloriqQe combiné générateur de
son état physique.
Exemple. — Un volume d*oxyde de cari»one contient, dit-on,
(Cahours, SM):
i/2 volume d'oxygène.
1/2 volume de vapeur de carbone.
Si le fait est exact, en ce qui concerne le carbone, la combi-
naison a eu lieu sans condensation des volumes des composants ;
il n'y a donc pas eu condensation du calorique dissout. Il v a
môme Heu de supposer que, pnr la conversion du cari)oiic
solide en carl)one gazeux , il y a eu calorique sensible rendu
latent; mais admettons qu'il n'y en a pas eu.
Ciomme , on définitive , la génération de Toxyde de carl>one
produit du calorique sensible, Il faut nécessairement admettre
qull y a du calorique latent qui a été rendu sensible. Qui a
fourni ce calorique? Ce peut être Toxygène , si ce n'est pas le
carbone solide, attendu que Toxygùne gazeux contient à coup
sûr du calorique latent. Cela signifie alors seulement que la
proportion du calorique combiné nécessaire à la génération de
roxyde de carbone gazeux est moindre que celle qu'exige
l'oxygène affectant le même état physique.
Prenons im autre exemple :
Lorsqu'on triture (Cahours. § 890) dans un mortier an ra(''-
lan?e de \ partie de soufre et 2 parties de cuivre provenant
de la réduction de l'oxyde par ^hydrog^ne à la plus basse
température possible, la coniliinaisou s'effectue ([uelquefois
avec uoe production de cbaleur telle que la masse devient
rouîrc.
Ce fôit est plus net que le précédent; les composants sont
solides, le composé est solide, on ne les a pas chauffés; si donc
le volume du composé est égal à la somme des volumes des
composants, le calorique en dissolution n'a pas cbangé de
volume et n'a pu contribuer à l'élévation de la température; i!
faut donc alors que le calorique rendu sensible ])rovie8ne
directement du calorique combiné, c'esi-à-diro de l'un des
éléments des deux composants solides.
Ur, oii a ( LtiizKLiDS , 1. 1 , page 170 , l. Il, pages iiiiO cl 'ooi)
Digiti^uG Uy Google
THÉORIE DE LA liŒMPE* 46ii
Oeasitédu soufre S,0454
Id. du cuivre 8,95â0
Id. du sulfura de cuivre, Cu'S. . • 5»7900
Gomposilloii du sulftira de cuivre :
Cuivre 79,73
Soufre 20,27
lOO/K)
D'où les» proportions :
2045,4 mj : x (H^fiQ
: 1 7973 ix^O ,89
Total, 1 ,88
l*S88 : 10000^ :: i»" : s 5310^
Ce qui donne, pour densité du suliture de cuim, sans con-
densation des volumes des composants : 3,31.
M. BBftZÊLiiis dit : 5,79 , par expérience.
Toute la question est là; le calcul que nous venons de faire
pour le sulfure de cuivre peut se faire pour une foule d*autres
combinaisons solides provenant de composants solides.
Si les densités servant de base aux calculs sont exactes; si la
densité du sulfure donnée par Berzêlios est exacte , il y a eu
condensation des volumes pendant la combinaison , et le calo-
rique accusé peut n'cHre que du calorique dissout et condensé.
Mais s'il est prouvé, lût uu Laid , qu'il n'y a pas eu condensa-
tion des volumes des composants, ce que permet d'espérer la
petite diiiV i ( nce existant entre 5,31 et5,79,aIors il est radicale-
ment démon iiv que :
1® L'état solide des corps contient du calorique combiné ;
calorique est un des éléments constitutifs de la matière,
3<> La matière est, nécessairement, postérieure à la présence
du calorique.
Bemar4fue, La quantité de calorique combiné que contient
un corps , étant plus considérable dans Tétat liquide que dans
rétat solide , et dans Tétat gaseux que dans Tétat liquide, il
s^ensuil que le calorique latent, rendu sensible par la oombi-
Digili^uG Uy Google
m
THÉORIE DE LA TREMPE.
naison.cst plus considérable, quand le résullat de ia combinai-
son est liquide que quand il est gazeux , et quand il est solide
que quand il est liquide.
£q effet , quelle que soit la quantité de calorique latent rendu
sensible par la combinaison, il est évident que si le composé
qui en réôilte est gazeux , il conserve, à Tétat latent, toute la
différence qui existe entre ce qu*il en faut pour le constituer à
cet état et ce qu*il en i^ut pour le constituer à Tétat solide. Ceci
explique pourquoi la combustion des métaux, qui donne des
produits fixes , développe une température supérieure à celle
que produil ia tumbustioa du caibune dont les produits sont
gazeux.
{La fin au prochain iV^)
Digili^uG Uy Google
APPAREll.
FOVK
Auunn m rmm bis iMoionns
i'MUANT QUE LE XilÂiiN EST EN MARCHE,
PAK
J. AAMSBOTTOM,
La planche SO-St représente Tappareil inventé par M. Hams^
bottom » chef de la traction sur le chemin de fer du Nord Ouest
k r.ondres. Cet appareil ingénieux nous paraît présenter une
grande importance à une époque où le temps est devenu si pré-
cîeux , surtout dans les voyages par voie ferrée.
Dans le but d'éviter les retards qii'apportaicnt au service de
la poste , entre Londres et DubHn , les arrôls des convois pour
faire de Teau, M. Ranisbottom s'est ingénié à découvrir un
moyon par leqiinl le tcnder pourrait s'alimenter pondant la
marche même à grande vitessp. I! y est i)arvenu en plaçant sur
la voie, entre les rails, une auge à eau , et en adaptnni sous le
tender un tuyau puisnur mobile. Ce tuyau se lei mine par un
hpç qui agit à la manière d'une écopc pour puiser 1 eau ; et la
vitesse du train force l'eau à s'élever dans le tuyau el k venir
retomber dans le tender. L'idée est simple et neuve et a été
réalibi u avec succès.
La lli^ure 1 représente une portion de locomolive et de Icndcr,
ce dernier en coupe, muni de l'appareil de M. Ramsbottom ; la
Digitized by Google
468 CBBHIN8 AB PBft.
fi^'urc 3 est une élévation du tender. Le tuyau alimentaire A ,
peut t'ire fixé au fond du tender, est légèrement courbé sur
toute son (''Kniduo; à la partie supérieure, il s'évase de façon à
acquérir une section dix fois plus grande qu au bas , afin que la
vitesse du rourant d'eau diminue ^graduellement ; enfin, il se
termine au haut par un coude qui permet à l'eau de retomber
dans le tender. En dessous se trouve le tuyau puiseur mobile B
recourbé vers l'avant dans la direction du mouvement et agis-
sant comme écope. Un mécanisme spécial permet de relever ce
tu^^u pour le mettre hors des atteintes de ce qui pourrait se
trouver sur la voie » et aussi pour régler la profondeur d*immer-
slon dans Tauga G. Ga mécanisme peut, comme dans la figure
mentionnée , se composer d^un tuyau en télescope ou à fourreau
qu*on mancravre au moyen d*an jeu convenable de leviers. La
ligure 3 représente en coupe la même disposition. A l'entrée
de l'auge , le niveau des rails s'abaisse de quelques pouces
pour permettre au puiseur de pénétrer dans l'eau sans en
heurter la paroi transversale ; et pour une raison analogue» ù
l'autre extrémité du réservoir, le niveau des rails s'élève de
quelques pouces ; entre ces deux points , ce niveau est
parfaitement horizontal. La figure donne une idée de cette
disposition : a représente le réservoir, qui peut avoir environ un
quart de mille de longueur (400 mètres) ; ù,ù^ la surface des
rails ; c, c, les deux petits plans inclinés pour l'entrée et la
sortie du puiseur ; le fond du réservoir est également incliné
aux mômes endroits. La figure 5 représente un autre méca-
nisme pour relever le tuyau puiseur. Ce tuyau est formé de
deux parties réunies par une cbamière f», comme on le voit
flg. 6. Une vis g sert b régler la profondeur à laquelle on veut
laisser plonger le tuyau. La partie mobile du tuyau se manœuvre
au moyen du levier équilibré D assemblé h la tige E. Les
figures 7 et 8 donnent une autre disposition analogue. La fig. 9
moiiue comment on yeul encore, dans le même but , employer
les tuyaux flexibles ; dans ce cas , contrairement à ce que nous
avons vu précédemment, le levier 0 forme système rigide avec
récope. Outre le jeu de leviers qni servent à relever le tuyau , il
y a un mécanisme spécial destiné à régler la profondeur d'im-
Digiti^uG Uy Google
CHEMINS DE FEB. 469
mersiOB da pviseor : dans ies fig. 1 et 9 , c'est un excentrique
(représenté en coupe fig. 10) qui porte Taxe du levier G; de la
sorte, en tournant cet excentrique le point fixe du levier se dé-
place en montant ou en descendant, ce qui élève ou abaisse le
bec du puiseur. Cette disposition a été adoplée dans ces deux cas
parce que Ton ne pouvait , comme aux fig. 5 , 6 , 7, 8 , employer
des vis. Dans la û*^. 1 i , les doux luyaux sont riuinis en ua seul
qn'on roli ve au moyen d'un i»ii^nou engrenaiii avec une cré-
maillère tixée à l'exti-rioiir du tuyau. Cette dernière disposilioa
présente cet avantafje qu<* Ton i)l'uL tourner le puiseur pour
l'ac'ioninioder à la direction do la marche du tender. Dans les
tig. 12 et 13 , on voit, en coupe et en élévation de lace » une
combinaison de deux tuyaux dirigés en sens contraireb de façon
qu'il y en ait toujours un qui agisse, quel que soit le sons de
la marche du convoi. Chacun de ces deux tuyaux peut être
soulevé ou abaissé par un mécanisme indépendant de celui
de Tantre.
La cuvette, en fonte, est formée de parties ajustées bout k bout
et boulonnées aux billes, fig. 14, les jointaétam hermétiquement
fermés an moyen de caoutchouc vulcanisé , fig. 15. Ce mode
d'assemblage prévient les avaries provenant de la dilatation du
tassement de la voie ei des vibrations délermiuées par le passage
des trains.
Le niveau de l'eau dans la cuvelle est onvii'on de dettx jiouces
pins élevé que celui des rails. Le niodc d'alimentation du
réser\oir est tout-à-fait subordonné aux conditions locales. Le
réservoir est muni d'un tube de trot> plein ; en outre, pour no
pas perdre d'eau et cependant maintenir un niveau convenable ,
on emploie un régulateur d'eau tr^s-ingénieux , représenté
fig. 16, 17, 18. Il se compose d'un bassin divisé en deux com-
partiments A et B. L*eau arrive par te tuyau C\ dont Touverture
est réglée par le papillon I mis en mouvement par le flotteur
que Ton voit dans le compartiment A. Du compartiment B Teau
se rend dans la cuvette G sur la voie par le tuyau G*. Son niveau
est le même dans le compartiment B et dans la cuvette C. Dans
la cloison qui sépare le.> deux bassins est pratiquée une ligne
d'orifices par lesquels elle pa.^se du compartiment B dans le
Digili^uG Uy Google
470 CHEMINS DE FER.
comparliment A , lorsque le niveau dans la cuvette est k la
hanteur voulue. Dès lors, le niveau s*élevanl dans A, le floUenr
se soulève el ferme la valve l. Au fond du compartiment A se
trouve un trop plein D qui n*a qu*une petite ouverture, de
manière que, lorsqu'un convoi passe et qae le niveau s'abaisse
dans le compartiment B, le trop plein D vide le compartiment
A, le flotteur retombe et ouvre le tuyau G^.
Pour compléter son invention, M. Rarosbottom y a ajouté
un instrument destiné à briser ia ^lace qui, en hiver, peut sa
former dans la cuvette. C'est une pspt'ce de socle de charrue,
fig. 19, uiontt'' sur quatre roues que Ton. traîne en le faisant
pr'ni'trcr d'abord sous la glace ; ce socle, ayant deux versoirs,
divise la glace en deux portions qu'il rejette de part et d'autre
de la voie. Un appareil de ce genre a fonctionné près de Couway,
sur la voie de Chester à Holybead, pendant lliiver passé qui
était fort rigoureux , et les essais ont été couronnés du plus
grand succès.
D*après les expériences qui ont été faites, on a reconnu que
ce mode d'alimentation peut fournir de i,000 à i,SOO gallons
{l'^'A À 5»',25) d'eau pour des vitesses comprises entre 50 et S9
milles à Theure ( 80 à 40 kilomètres). La dernière limite prouve
qu'on peut appliquer ce système d'alimentation aux trains de
marchandises qui, luui c liant lentement, sont obligés de s'arréler
souvent pour alimenter le Icudcr , oi parfois de se mettre hors
de la voiti pour laisser passnr un train de voyageurs. Comme la
cuvelie doitùfre placée en des points oîi le trnin est en pleine
vitesse ot où le niveau de la voie esi peu élevé , on conçoit la
possibilité d'utiliser, sans devoir établir des pompes, des
sources d'eau trop éloignées des stations pour que Ton eùi
songé autrefois à les mettre à profit.
V. DWKLS.
Digiti^uG Uy Google
svi UN mmm smHi m vom k mu,
■
APPLIQUÉ AU 1I6KU CHARBON DU STAFFORDSHIRE.
fAB
H. ALEX. B« COCBBANB.
On a successivement imaginé, en vue de réduire les frais de
fobricaiion da coke , un grand nombre de fours dont les succès
ont 6t6 plus ou moins marqués. Tout récemment encore des
tentatives ont été fitites pour perfectionner les fours à sôle
réGbauiTée, essayés, diss Tannée 1853, par M. I>unniDg,et qui
ont été firéquemment repris depuis lors, sans aboutir toutefois
à un résultat décisif.
La fabrication du coke présente , pour les chemins de fer
suriout, une importance considérablt' ; et s'il était possibit; de
produire ce conihnstible à un prix plus voisin de celui du -^ros
charbon que ne le permet le système oi'dinaire dt; carbonisuiion,
où l'on a un peu plus de 50 % de l'endeuHmt, il conviendrait do
recherclier s'il n'y aurait pas lieu de revenir à remi)l()i du coke
pour le chautiage des locomolivcs , et, selon toute probabilité ,
sa substitution à la houille serait jugée avantageuse. Dans le
système ordinaire de fabrication le four constitue une chambre
circulaire présentant , ainsi que le montre la fig. 7 de la pi. â4,
dix pieds {^M) environ de diamètre intérieur, et dont la sôle
incline légèrement vers la porte. La voûte qui le recouvre prend
sa naissance à quatre pieds (l",S!t} au-dessus de la sôle et pré-
sente k la clef une bauteur double. Elle est percée en son centre
d*un orifice de chargement qui, dans la forme la plus simple des
fours , sert en même temps de cbeminée ou d*entr6e dans le
Digili^uG Uy Google
M FOQBS A CÛXB.
carneaucommnn d*Qne série de foars ayant une seule cheminée;
on retire le coke par la porte ménagée dans le front de Tappa-
reil , <H nart'uis ou charge aussi , par cet orifice, le cliarbuu à
carboniser.
Dans l'un ou l'nmro do cos fours, la caibonisation a d'abord
lieu k la parlio supérieure de la charge, puis rîle drsrrnd
successivemt'Mi dans les coudips iuiï'ricnres jusqu'à hi sùlo.
MaisTopération ne pourrait se continuer sans radmission d'une
forte quantité d'air, durant une certaine période au moins de
la carbonisation ; il en résulte que celte dernière ne s*achève
qu*aux dépens de la combustion d'une proportion de coke que
le charbon chargé aurait dû donner. Si l*on cherchait à s*op-
poser à cette admission de Tair dans riniériear du four, Topéra-
tion serait bientôt enrayée ; aussi remarque-t-on que la marche
des fours est sujette à de grandes irrégnlarîlés, lorsque les
conditions variables de l'état atmosphérique amènent un tirage
ïm|>arfait. Dans ces circonstances, loin de se poursuivre comme
à l'ordinaire, l'opéraiion réclame parfois un jour de plus et
môme davanta;*e pour se parfaire, et, si l'on décharge, on
trouve que le coke litéscute un aspect qui en accuse la qualité
inférieure et '^sidueà du charbon incomplètement carbonisé.
On est parvenu à corriger jusqu'à un certain point ce défaut
capital en affectant à une série de fours cheminée commune
assez élevée ; mais on tombe alors dans un autre inconvénient.
11 est, en effet, difficile de faire sentir Tinfloence de la cheminée
dans tous les points d'une longue série de fours ; aussi l*ancieD
système prévaut^il encore dans certains cas.
On a reconnu que la disposition la plus convenable d'une
série de fours à cheminée commune était celle qui présente
une double ligne de vingt-quatre fours adossés, entre lesquels
s'étend un cameau général allant h la cheminée établie au
centre du massif. Mais , dans une telle disposition même , où le
four extrême n'est sépaiû de la cheminée que. i nr onze fours
intermédiaires, on a eouslaté riinpoï>sibilité de pu vi nir, d'une
part, l'accélération de la niarelie du four le plii^ v i^in delà
cheminée, et, d'autre part, le i-alenlissement de la carbonisation
dans celui qui ou oui le plus éloigné ; les fours inlormédiaires
Digiti^uG Uy Google
FOORS A COk£. 473
Yariani d'aiUears dans leur régalarité» suivant leurs positions
respectives.
On admet que la carbonisation pent s'achever dans les foarsda
centre sansadmission intentionnelle de i*air qui, dans les antres,
peut pénétrer grftoeà la fermeture incomplète des portes; mais
le fait est que le tirage de la cheminée , s'exerçant avec sa plus
grande intensité sur le four le plus proche , y entraîne par les
joints imparfaits de la porto cl de la maçonnerie, tant intérieure
qu'extérieure, une certaine quantité d'air ({iii , pour être iuipor-
ceptibla , n'en est pa*^ uiuins certaine, et chaque four dcmaude
appareil] meut d'autaut plus d'air qu'il s'éloigne davantage de
la cheminée.
Selon l'auteur, on a cherché , il y a quelques années , à la
station du chemin de fer de Gloucester , à obvier à cet inconvé-
nient en disposant en cercle» autour d'une cheminée centrale «
une série de fours ordinaires ; sans aucun doute, on a dû vaincre
par là la difficulté relative an tirage ; mais ce système a dû
présenter d'autres Inconvénients qui l*ont fait abandonner. Une
teiie disposition cependant constituerait certainement une
amâioratiOB importante , au moins en ce qui concerne ia régn-
iarité du tirage; mais, appliquée h des fours de la nature de
ceux que nous venons de décrire , elle eiiuaiiieiail au sacrifice
d'une bonne partie de terrain.
Le rendement des tours à coke ordinaires dépasse rarement
50 à 52 «/o.
Les expériences qui ont été faites pour ^nhiéraliser l'adoption
des fours à gaz ont appelé l'attention sur l'importance de l'em*
|)loi de la chaleur perdue des fours à coke ordinaires , pour
venir en aide à la carbonisation elle-même. Tons les fours
gaxeux ont en effet un objet commun : faire circuler les gaz
perdos soit sons la sôle seulement, soit sous la s6Ie et en même
temps le long des parois et de la tète des fours, dans des
conduits particuliers où ils sont brûlés par un appel d*air con-
venable. Ainsi qnll était aisé de le prévoir, la carbonisation
s'achève beaucoup plus tOt, et le rendement augmente considé-
rablement, parce que la charge se trouve soustraite à l'acliou
de l'air; maib l'usure et les dégradations qu uprouveut ces fours
Digili^uG Uy Google
474 FODRS A COU.
sont excessives. Dans ces circonstances , les frais d'enlrctieii et
de réparation ne s'élèvent nas à moins de G deniers (62 cen-
times) par tonne de coke in (t luiie. D'après l'auteur, un système
de four r^'-rent et basé sur les mêmes principes ne semble pas
devoir promettre pratiquement i)kis de succès, en raison des
réparations fréquentes qu'exigent les carneaux sous la sôle.
La disposition de fours à coke qui forme le sujet du présent
Mémoire, et dont l'invention est due à H. Henry £atOQ, de
Bordeaux , paraît devoir remplir plus complètement qne les
appareils ordinaires ou à s61e cbauffée les conditions requises.
Vers le milieu de Tan dernier , Tauteur ayant à décider da
système de fours à adofner à sa houillère Tnrsdale, située dans
le comté de Dnrliam , se détermina , après un examen soigné
desm<'?rites relatifs des divers systèmes, à construire pouressai,
dans sa fabrique de fer de Woodside, à Dudley, un massif de
douze fours du système Eaton ; son intention était non-seule-
ment d'éprouver la valeur de ces fours dans le traitement du
charbon du Nord : mais aussi de rechercher ce que pouvait
donner le menu du Stafl'ordshire dont on ne tirait aucun parti ,
et qui jusqu'alors avait été rejeté en quantités considérables.
L'expérience fut couronnée d'un succès tellemeni complet
qu'on adopta le système des foura Eaton à la houillère Tursdale,
où Ton compte aujourd'hui deux rucltep en activité et une troi-
sième en construction , en même temps qu'on en érigeait ft
Woodside une seconde qui marche depuis environ deux mois.
Ces nouveaux fours sont représentés dans la planche 84. Les
fig. 1 et 2 montrent une élévation générale et le plan d'une
ruche; la fig. 3, une section plane faite à une échelle plus
grande; les hg. 4 et 5 sont ks sections longitudinale et trans-
versale des fours. Ceux-ci , au nombre de douze , sont , am.si
que le font voir les fig. 1 et 2, disposés, autour d'une haute
cheminée centrale, en un massif cirridTire de 44 pieds (IS"»,*!)
de diamètre. On obtient par là un tirage uniforme j^our tousics
fours , et une égale régularité dans la formation du coke.
Chaque four A (fig. 3 et 4) s*ottvrc à l'arrière par un cariieau
dans le régulateur B, d'où un second cameau plus étroit con-
duit à la cheminée C. La section de ce passage qui » à sa jonction
Digili^uG Ly Google
FOURS A COK£. 475
ftvec le foar , est on carré de 18 pouces (0"',45) de côlé environ,
se réduit à 7 pouces (0"*,8) au régulateur B et à 6 pouces (0<",i5)
au pied de la cheminée.
Le régulateur B est une chambre rectangulaire recouverte
d*UDe laque mobile perforée de trous, pour permettre à. Pair
de brdler les gaz dégagés dans Topéi-ation. Quant à la chemi-
née , elle est carrée et divisée à sa base par des cloisons
dia-joiiales D (11^. 3) s'î-levant un peu au-dessus des rampants,
ei dont l'effet est de répariir uniformément le tirage sur les
douze fours que i'oji a dispoîirs pai' trois ou quatre séries.
Les carneaux n'abou tissent pas à la cheminf'r au mémo niveau*
celui du four central de chaque série s'cieve au-dessus des
rampants des fours latéraux , ce qui permet de réduire la sec-
lion de la cheminée à sa base.
L'ouverture intérieure de la cheminée, à son sommet, est un
carré de trois pieds (0»,9Û); mais ces dimensions sont plus
fortes qu'il n*est nécessaire, et S pieds 7 pouces (0",78) suffi-
raient. Le revêtement intérieur est en briques réfractaires sur
une hauteur de 13 à 13 pieds (3",60 à 3",90) à partir de la base,
afin de protéger la maçonnerie ordinaire contre Tintensité de
la combustion qui a lieu en cet endroit. On verra aussi que la
disposition d'une cheminée centrale , et sa division à sa base
par quatre cloisons de sépaiaLion , créent un Uiaj^a- beaucoup
plus uniforme dans chaque four de la ruche. Cette uiiifurmiié
constitue Tun des éléments les plus importants parmi ceux qui
asslirent b- succès de l'oitération.
La cheminée et b^s fours reposent sur une fondation E (fig. i)
faite de cendres et de décombres secs, privés de toute malièro
combustible , parfaitement damée pour en assurer la solidité,
et sur laquelle se trouve étendue, sur une hauteur de 9 pouces
(0"*,i3), une couche de béton. La ruche entière des fours est
contenue par des murs en briques reliés par des tirants et des
brides de fer; ces dernières, en embrassant les chftssis des
portes, les maintiennent en leur place.
Chaque four est recouvert d*uue voûte que montre la coupe
transversale ligure 5 , et dont chaque section est un arc du
même cercle.
476
i ULHS A COkE.
On a reocontré quelque diiliculté à ot^érer le cintrage de U
voûte de façon à en assurer la stabilité, mais on y est néan-
moins parvenu d'une mani^^c satisfaisante en agissant comme
suit : Pour obtenir une exécution parfaite de Tintrados , il eût
fallu que Tangle, suivant lequel la voûte repose sur les mun
de séparation, variât en chacun des points de ces derniers en
raison de leur divergence, puisqu'ils partent tous du centre
du massif. Mais on a trouvé plus avantageux d'adopter dliD
bout à Tautre un angle moyen et de couper les dernières
briques des assises du boulissant de la voûte de chaque côté
du four , de liiaiiicre à les mettre proprement en place. Lrs
autres rangées sont disposi'îes suivant des i)lans parailèle.s ii
une ligne centrale passant par le milieu de chaque four , de
sorte ([ue ces plans, en s'étendant et se rapprochant du centre
au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de la partie obiiriue ,
finissent par laisser entre eux une bande parallèle à la lon-
gueur totale du four, et la voûte peut être £acliefflent fermée.
Le cintre étant fait de trois pièces mobiles, on peut l*enkner
aisément par portions et le retirer par la porte du four.
Lorsqu'on ne foit usage que d'une seule qualité de cbarbon on
en opère le chargement au moyen de waggons de 10 cwt (607*)
roulant sur un chemin de fer circulaire F (fig. 4) établi sur la
plate-forme de la ruche. Le chargement opéré, on retire la
trémie G et l'on ferme Touverture correspondante au moyen
d'une grande plaque lutée sur sou pourtour, pour empêcher
l'accès de Tair.
S'il est nécessaire de ni-'-l^niier diverses qualités de charbon,
il vaut ordinairement mieux de charger par la porte. Le plan
(lig. 2) montre un massif dont une moitié est munie de l'appa-
reil de chargement et dont l'autre en est privée.
Un regard ménagé à la partie supérieure de la porte de chaque
four et que Ton bouche au moyen dtin petit tampon d>rgile
permet de suivre en tout temps les progrès de ropémtion. La
disposition radiale et divergente des cloisons de séparations
des fours facilite beaucoup ledécfaai^ment du cote. Toutefois,
avant de t>rocédcr k crtte opération , on rafraîchit le saumon de
la manière suivante. Une conduite d'eau H , vue en section dans
Digiti^uG Uy Google
la fig. 4 , entoure le massif et présente des supports couve-
uaMes auxquels vtenneiit s*adapier des tuyaux élastiques.
Ceux-ci sont terminés par un long tube qu^ou introduit dans
l'intérieur du four et que Ton meul pour asperger d'eau le
saumon de coke obtenu.
Alin de faciliter la manœuvre rte ce tube, ainsi que le travail
des employés dans le défournement, on a établi une
petite grue ]iortalîvc !, fl^. 1, que deux lioniines peuvent
déplacer et qui porto un double crocliet à rouleau (lig. 6), sur
lesquels glissent aisément les ringards.
Pourmeiire ces fours en marche, on commence par les dessé-
cher, ce qui se fait à la manière ordinaire; cette opération prend
de4à 6 jours à partir de la mise en feu. Lorsque la température
est suffisamment élevée , on relire les cendres des fours uf* i ,
1, 7 et 10, puis on leur met une première charge, en entrete-
nant la chaleur dans les autres fours jusqu'à ce quMls soient
chargés à leur tour. Le ]our suivant , on agit de même pour les
ftmrs n** 2 , 5 , 8 et 11 , et , enfin , le troisième jour, on procède
au cbar^emont des fours restants , 3, 6, 9, 42. De cette ma-
nière , la cbaleur des fours 12 et 2 vient en aide à la carbo-
nisation qui conimeuce h s'effectner dans le four intermédiaire
n" 1 ; la même cliose se reproduit pour le^ n^* 4, 7, 10, qui sont
chacun entre deux fours portés h une hnute température.
Dès lors, les n"* 1, 4. 7 et 10 ont, pendant 24 heures, l'avantage
de la chaleur adjacente , et comme ils ont acquis pendant ce
temps une température suiTisante , on peut opérer sans incon-
vénient, an second jour , le déchargement et le chargement à
nouveau de la série des fours n"" 9, 5, 8 et ii qui leur sont
ooatigus. Les mêmes remarques sont applicables au charge-
ment des fours effectué pendant le troisième jour , et ot la
earboDisation est fticilltée par Taclion de ceux qui ont été mis
en train les deux jours précédents. Ceux-ci réagissent l*un sur
Tantre pendant 24 heures , tandis que les fours du troisième
jour sont avancés à un degré qui pcnnci d'exécuter le «jour
suivant le défournement et le chargement à nouveau des
n" 1, i, 7 et 10.
Uaub 1 application que Ton fait de ce nouveau syi>lèmc de
Aia FOOKS A COKE.
foars, aa trailement do menu diarbon da Staffordshire, on mêle
ce dernier soit avec du menu bitumineux provenant du midi
du pays de Galles , soit avec une portion plus faible de poix ;
celte addition tôt indispensable pour communiquer au menu du
Staffordsliirc cette qualité collante dont l'absence avait rendu
impossible la coiivpi'sion en coke de ce combustible , dans tous
les syslèDU'S de fours employés auparavant. On obtient aujour-
d'hui, dans l'un et l'autre cas , cette propriété nécessaire, cl
Ton produit uu coke en gros morceaux qui, pour les hauts-
fourneaux notamment, présente une valeur partii ulu i e.
Le rendement régulif'rement obtenu dans ia première ruche
de Woodside avec un mélan^'e de 45 «/o de menu du Slaflbrd-
shire et 55 °/o de menu bitumineux du pays de (ialles, s'est
élevé de 1)0 h 60 "'u. Avec une charge composée de 75% de
menu du Statl'ordshire et 25 «>/o de poix , on a eu 50 à 53 "k de
coke. Ces fluctuations dans le rendement proviennent de varia-
tions dans la qualité des menus traités , qui sont de localités
différentes, et dont quelques-uns réclament, pour leur liaison,
de plus fortes <niantités de matières biluminenses. Quand cette
liaison n*est pas parfaite, le détournement donne lieu à des
pertes notables.
Afin d*obvier à cet Inconvénient on a entrepris récemment
quelques expériences d'où il résulte qu*on obtient un rende-
ment régulier de 00 à 65 */• de coke, en traitant un mélange
composé de 44 de menu de Staffordsbire, 44 de menu du pays
de Galles et IS «/• de poix.
Cependant les charbons qui contiennent une proportion de
matières bitumineuses suffisante pour assurer la liaison du
mélange, sont aussi , comme il est aisé de le supposer, ceux
qui fournissent les meilleurs rendements. Telles sont les
houilles bitumineuses on collantes de Durham , de Newcastle
et du pays de Galles sud , qui donnent régulièrement 67 Mi à
70 "/o de coke, dans les fours du systt rae Eaton. Ces résultats
ont été obtenus avec los liouilles provenant de Brithdir dans le
sud du pays de ('.ailes, ainsi (jue de Peace*s West et delursdale,
cbarbODuagcs du comté de Durbam.
(La fitt au prochain J
Digitized by Google
£C0K0MIUUË, ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE
DES MINES ET DE U HiTAUliRfilE FRANÇAISES,
PAR
L. SIMONIN,
L
PARTIE ÉCONOMIQUE.
lanflbaoee» sur quelques chemins de fer, du matériel destiné ans
transports. — Utilité d'une voie ferrée littorale de Cette à Marscillu. —
Adjudication de nouvelles lignes. — Nécessité d*un abaissemeni des frèts
par navires français. — Les voies de eomnanication et la conmissios
do Imdget.
Nmis avons moniré dans notre précédent article (voir le
de la Revue universelLe mars et avril 186â) combien il y avait
encore 4 faire en France pour donner satisfaction h nos mines
et à nos usines en ce qui concerne réconomie et la facilité des
transports. Noos ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà
écrit à oe sujet , surtout pour ce qui a trait à la nécessité d'^ne
réduction des tarifs sur les chemins de fer, l'amélioration des
rivières et canaux, la création de nouvelles voies navigable,
la suppression des droits de navigation intérieure. Ces premiers
pointsontété traités d*une manière complète; nos lecteurs, sans
doute, ont accepté nos concluions , et il nous faut maintenant ,
TOME XI. 31
4^0 REVUE ÊCONOlUQUË,
cxaniiuaiil luujour.s la question dos transports, \H)vU-r min^
attention sur dos sujets que nous n'avons jias ciRorc ituichrs.
Fn prnmior lieu, signalons l'iiisiiHisnuce du nonibir de uos
ciiemins do for, du maK'TÎol destinr au transport des houilles.
Celle insufiisancc s'est lait surtout sentir sur la ligne de Paris
à Lyon et lu Méditerranée , Tune des plus importantes de noire
réseau. Les bassins hoaîUers que dessert cette ligne , ceux de
la Loire et de Saône-et-Loire , les plus productifs de la France
avec le bassin du Nord , ont manqué de vaggons pendant plus
de quatre mois sur la fin de Tann^ dernière. Il en est résulté
une diminution notable dans la production des mines lésées el
par suite un grand état de gène pour la population ouvrière
attachée ces mines. Les grandes usines qui comptaient ssr
leur a jjiirovisionnenaenl régulier en combustible, n om pas eu
moins à soulVrir, el de toutes parts les plaintes se sont produites.
Ou cun< iiit ([u'un le! état de choses appelle la sollicitude de
l'Ëtat. Malheureusement le i-enii de ne jiaraît pas se trouver ioi
on on le cherche et ce nV sl pas en loiranl les compagnies des
chemins de for à aii^'nienter leur niatt'riel roulant, à tenir tou-
jours un certain nombre de waggons à la disposition des pro-
ducteurs ou des expéditeurs de charbon , en défendant enfin à
ces compagnies d*user envers qui que ce soit d'aucun passe-
droit, d*aucune faveur ou préférence , que Ton pourra conjurer
le mal. Ce n*est pas davantage en forçant les exploitants de
houille à avoir chacun leur matériel » ce qui est pratiquement
impossible , vu les grandes distances auxquelles la houille est
transportée en France et la grande variation des poids trans-
portés avec diverses saisons de Tannée.
Si donc le remt'de ne se trouve, ni dans les compagnies de
chemins de fer, ni chez les grands producteui s de cliarbon, où
donc oxisle-t-il réollomcnt Nous devons, sur ce point comme
sur beaucoup d'autus, aller ih'niandrr des inspii'alions à nos voi-
sins les An^dais qui sont cerlaincnieiil nos maîtres, avnnoiis-ie
onlir nous, en industrie aussi bien qu'en i)olitique. Lh bien!
eu Angleterre, la mulliplicilo des lignes de chemins de fer est
telle que partout elles ko croîs<uit ou marchent l arallMenieiit.
Les canaux vont aussi de compagnie avec elles , et sur le» plu»
Digiti^uG Uy Google
ADMINISTRAtlVB ET JURIOIQDB. 48i
petits districts indostriels noQS avons va ainsi les voies de
transport se faire utilement une continuelle concurrence.
Par suite, ralimentaiion des usines est assurée , le monopole
des grandes compagnies decbemin de fer tombe,ou du moins les
inconvénients eu disparaissent complètement ; enfin , plus d'abus,
plus d'arbitraires dans les tarifs, par suite de la facilité qu'ont
tous les industriels de s'adresser, sur le même point, à tant de
compagnies rivale?.
Sans doute, on nous répondra, et la reuiariiuc un a déjà été
faite bien souvent, qu'en A nf^Mcierre, aprt's tniu, les frais de
lrans[)ort d''S matières premuTCS , notamment de la bouille ,
soul aussi élevés qu'en France, sinon plus chors. L'observation
est juste et nul ne peut la contredire, mais en Angleterre les
paicours sont de beaucoup moins longs qu'en France et partant,
si les prix de transport rapportés à l'unité de dislaiice sont
souvent plus élevés que chez nous, la somme totale à payer est
moindre dans tous les cas; si bien que, comme le fait observer
fort judideusement M. Burat » la question des trausporls , qui
reste secondaire en Angleterre , devient en France nne question
vitale (1). Les Anglais ont aussi Tavantage de n*avoir pas adopté
exclusivement des tarifs proportionnels, c'est-à-dire que le prix
da tonnage ne reste pas le même pour Tunité de distance,
quelle que soit la quantité transportée; ce prix peut décroître
à mesure qu'augmente la quantité que Texpéditenr s'engage à
fournir dans un temps donné. Ces tarifs peuvent aussi varier
suivant les distances paroonrues, enfin des traités particuliers
peuvent être conclus entre les compagnies et les expéditeurs,
sans que l'Ëtat ait rien à y voir.
Chez nos voisins, c'est toujours la liberté qui domine, chez
nous, toujours la réglementation. Grâce à la centralisation qui
nous régit et qui passe de plus en plus dans nos mœurs, sans
que nous paraissions nous en douter, le Gouvernement, dont à
chaque instant nous réclamons la tutelle, croit bien faire en
vonaiit largement à noire aide et, par une proteelinn trop efficace,
n apporte toujours que des cntraveî» ausk. forcer productives du
pays.
( 1 ) Situation de I tuduni u houiiiete en f an», Lachou, 16l>2«
Digitized by Google
482 HËYIE ÉCONOMIUI K,
Nous avons dit qu'en Angleterre les ligties de chemins de
for se croisaient , marchaient parallèles , au grand avantage des
compagnies , des producteur» et des expéditeurs. £n France, il
n*en est pas de même, une ligne concédée est une arcbe sainte
à laquelle non-seulement il n*est pas pennis de toucher, mais
encore qui ne soufiïe aucun profane à une distance donnée.
C*est le cercle de Popilius , c*est la ligne de ce roi du Nord qui
disait à la mer, en délimitant son rivage : tu niras pas plus loin.
Ces réflexions nous sont suggérées par le souvenir d*une
discussion qui a eu , il y a un mois à peine, un si grand reten-
tissement dans la presse parisienne et de là en France et dans
toute l'Europe. Nous voulons parler de la fameuse ((uereUe
entre la ligne du Midi et celle de Paris-Lyon-Médilerranée.
On a vu avec (juclle ardeur le chef de la ligue de Lyon s'est
opposé à 'rétablissement d'une gare rivale à Marseille. Sulua
lui , la Conipaguic de Lyon seule avait le droit de desservir ce
port de mer. Son concurrent n'avait-il pas assez du port de
Cette? et puis, son tracé manquait de bon sens. Aller passer par
les embouchures du Rhône, desservir la Camargue, c'était
courir vers des contrées où le transit était nul. Les immenses
tourbières de Fos , les nombreuses salines du littoral , les
grandes fabriques de produits chimiques disséminées autour
de TEtang de Berre , depuis le commencement de ce siècle • et
les premières où Ton ait mis en usage Pingénieux procédé de
Leblanc pour la production de la soude, tout cela n'existe pas
pourlaligne de Lyon. Les usines raétallurgi(jues de Porl-de Bouc,
de Caroiilc, oi^i Ton a cru un moment pouvoir faire concurrence
à Swansea , el M. Leiilay lui-même fut de cet avis, n existent
pas davantage pour le chemin di' fer de Lyon. Et cependant, si
ces usines ont été jusqu'ici soumises à une marche douteuse,
chancelante , pleine d'arrêts , ce n'a été que faute de moyens
de transports économiques que le canal d'Ârlc à Bouc, le port
inhospitalier de Bouc et le canal encore trop étroit, ou du moins
trop peu profond, de Caronte n*ont pu encore leur procurer.
Sî un chemin de fer traverse un jour ces contrées industrielles»
M les charbons des bassins de Oraissessac ut de Roujan , dans
l'Hérault, y sont transportés à bas prix, qui peut dire à quel
Digiti^uG Uy Google
ADHINI8TRATIVB ET JURIDIQUE. 483
degré de prospérité atteindra ce petit coin de notre Midi ? Il
est admirablement placé pour concentrer sur le bord de la
mer le trailement de loiis les minerais si riches du bassin
méditerranéen : ceux de fer de File d'KIbe, de la Toscane , de
l'Espagne, de la Corse , de la Sardaigne et de TAfriciue; ceux
de plomb et d 'arguent , ceux de cuivre , de zinc et de mercure
des mêmes contrées. C'est non-seulement à Swansea , mais
encore au Pays de Galles tout entier auxquels nous pouvons
faire concurrence chez nous , et quoi qu'en dise une certaine
école d'économistes , il est bon , par le temps qui court ,
qu'un pays se suffise à lui-même, au moins dans la grande
fiibrîcation industrielle. Quand le chemin de fer de Cette à
Marseille, tracé le long du littoral , sera construit , quand les
embouchures du Rhône auront été améliorées , on plutôt
quand le canal de St-Louis aura ouvert une voie navigable
constamment abordable , la Camargue sera transformée, et an
lieu d'être une simple région agricole comme elle l'est aujour-
d'iiui, elle deviendra aussi une région industrielle des plus
imiioriantes , cii des grandes usines élaboreront à bon marelié,
non-seulement la fonte , !c fer et l'acier, mais encore les autres
îTii'taux usuels, notamment le cuivre que la Fi'ance ne produit
pas, se bornant à rafliner des produits étrangers, et le plomb
qu'elle fournit en si petite quantité.
En Angleterre , aux États-Unis , de pareilles questions eussent
été vite comprises et il y a longtemps qu*on chemin de fer
direct nnirait Cette à Marseille , car, outre l*utilité industrielle
que nous venons de faire connaître , ce chemin offre aussi une
utilité commerciale et politique que Ton ne saurait passer sous
silence. La nouvelle voie n*unirait-elle pas TOcéan li la Méditer-
ranée d'une manière encore plus profitable que le canal de
Riquel, ne traverserait-elle pas cette région de l'Etang do
Berre, où Napoléon entrevit un moment la possil)ilité d'abriter
tout une flotte et de créer une ville dont il eût fait la reine de la
Méditerranée. Sans vouloir donner suite à ces rêves qui pour-
raient tien toutefois devenir un jour des réalités, signalons de
nouveau rheureiisc siiualion de Bouc, comme futur centre mé-
tallurgique du bassin méditerranéen, et faisons des vœux pour
484 REVUE ÉCONOMIQUE,
({MO ia qupsiion toujours iicndanto de la li^ne de Cotte Mar-
seille soil ivsolue en faveur de ia Compagnie du Midi» pour
laquelle, du reste, s'est prononcée toute Topinion publique
avec un si remarquable élan. Si la ligne de Lyon tient à Gons«
truire de nouvelles voies , elle peut entreprendre parallèlement
au Rhône une deuxième ligne de Lyon à la Méditerranée. Les
centres industriels qu^elle traversera produisent le fer et la
bouille, et une matière de grande utilité aussi :]asoie. Ces
régions, jusqu'ici abandonnées de voies ferrées, béniront la
CoDipa;!nie qui sera venue en aide è leurs intérêts et font ira
pour le mieux li la salisraction générale. En temps de diselio,
on ne verra plus le pays douter un moment de son alimenta-
tion; on ne verra pas non plus le transport des blés arrtMor,
faute d'un matériel suilisant ou de von s ;i^sez nombreuses, le
transport de la bouille, et créer ainsi un mai pour en prévenir
un antre.
Si nous n'avons pas encore à annoncer à nos lecteurs ia bonne
nouvelle de rétablissement de ces grandes lignes, au moins
pourrons-nous donner ici connaissance de la prochaine adjudi*
cation de trois nouvelles lignes de chemins de fer,
1* Celle de Napoléon-Vendée à la Rochelle» Rocbefort, Saintes
et Angouléme.
S* Celle de Libonme à Bergerac.
3<» Celle de Dnnkerque à la frontière belge.
La dernière de ces lignes manquait jusqu'ici au département
du Nord, le plus industriel de tous les départements de la
France, après celui de la Seine, ; les deux autres lignes, eu favo-
risant le transport des combustibles minéraux sur des points
oii jusqu'ici ils ont eu peu d'accès, dévelopi^oront rcx|iloitalion
des bassins houillers de la Basse-Loire d une part, et de ia
Corrèze de l'autre.
Ajoutons k la mention de ces concessions prochaines celle de
la double concession faite tout récemment à ia Compagnie do
Nord , par S. E\c. le ministre des travaux publics :
1* Du chemin de fer de Lille à Tournai , qui met le chef^iea
du département du Nord en relation plus directe avec le réseau
ferré et surtout avec les houillères belgest
Digiti^uG Uy Google
AOMINISTBATIVB ET JDMDIQUB. 485
2^ Du chemin de fer de Wiloncicnnes à Landrocis, Avosncs
Cl Hirson , preniior U'oiiçoii (}ui s(;ra la trie de ligne de la fraude
voie devant relier plus tard Lille à Saasbouij^.
Terminons ces nouvelles sur les voies ferrées eu rappeiaui
t(ne kl Ctianibi'c de commerce de Bordeaux a «'•mis non-seule-
menl un avis favorable sur le chemin de 1er de Cette à Marseille,
mais encore sur celui de Montpellier à Uhodez, qui intéresse à
an si haut point ie ricbe l)as&in bouiiier d'Aubin et de Cazeville.
Il esi à désirer que cet embranchement soit aussi bientôt
concédé.
Ck>mme on le voit, Tachèvement de notre réseau et la créa-
tion de lignes nouvelles font tons les jours quelques (irogrès ;
mais il faut que ces progrès soient encore plus rapides , car il
y a urgence à ce que nos houillères soient promptement mises
en relation avec tous nos principaux centres de consomma-
tion : Uâiuêb niétailui^U|ues , fabriques, manufactures, grands
ateliers.
Mais la France n'est pas seulement un pays où les transports
s'exécutent par terre. Les lleuvcs, les rivières, les canaux, dont
noua avons déjà parlé, réelameul les mêmes améliorations que
les cliemins de fer , et ici malheureusement ie progrès marche
plus lentement encore. Enfin , la France, baignée de trois côtés
par la mer au nord , à Touest et au midi , a aussi le plus grand
intérêt à ce que les transports maritimes soient pour elle le
moins onéreux possible; et Fenquôte sur la marine marchande,
ouverte k cette heure auprès des Chambres de commerce par
M. le ministre de Tagricutture , du commerce et des travaux
publics, nous offre une occasion naturelle d'aborder cette ques-
tion. £spéroDs que de cette longue enquête sortiront enfin des
mesures favorables à notre navigation maritime.
Les frèls sur nus navires sont cneore fort élevés ; il en est de
mèmedes armements; enli!i nos bàiinienls coûtent plus cher que
ceux des autres nations, toutes causes <p]i augmentent encore le
prix (lu frèl. Une protection plus libérale accordée à nos ports
de mer, des facilités pins i^randes données à nos gi'auds cons-
tructeurs de navires rélablironl, il faut i'espérer, l'équilibre.
Nos mines, si riches et Jusqu'ici si peu exploitées, de la Corse et
Digili^uG Uy Google
486 RBVOE fiCONOnODB ,
de TAIgérie, mines de fer, de cuivre, de plomb, d'argent, de
mercure, de ziuc et d'auiimoine, mines même de charbon en
Corse, peuvent invoquer, entre autres raisons, à l'appui de leur
état si peu prospère, si languissant, la cherté des transports
par navires français. Nous disons entre autres raiscMis, car la
manière lente et pénible dont sinstrulsent les demandes en
concession de mines et en autorisation d'usines métallurgiques,
inconvénient sur lequel nous nous sommes déjà suffisamment
étendu dans notre précédent article, la difficulté de transport
intérieur plus grande encore en Corse et en Algérie que sur le
continent français, enfin Textréme cherté des combustibles,
surtout de la houille, sont autant de nouveaux motifs qui para-
lysent tout essor de nos industriels dans les deux pays précé-
demment cités.
Si tant d*entraves disparaissent enfîn , les ports de Bouc et de
Marseille, en traitant les minerais méditerranéens, ceux de la
colonie et des départements français, comme ceux de tous les
autres pays bordés par la mer intérieure , arriveront à un état
de prospi^rit^ mélaliurgifiue auquel ils ont vainement jusqu'ici
essayé d'atteindre. Mais là ne se bornera pas le progrès pour la
France, car h s ports de rAllanti(iue et de la Manche, noiam-
menl ceux de Bordeaux , IS'anies et le llàvre , en relations
suivies avec le Chili , en traiteront les minerais de cuivre et
d'argent qiî'ils pourront apporter à bas prix , et ne se 1 (orne-
ront pas à raffiner simplement, comme aujourd'hui , les ( nivres
noirs ou rouges et les cuivres rosettes qu'expédie la iomiaine
république.
Du cûié de nos transports maritimes, comme du côté de nos
transports par voies ferrées ou fluviales, il y a donc d'égales
améliorations à poursuivre, et l'on y arrivera certainement,
surtout pour les transports maritimes, par des mesures de
liberté tempérée, s*il est nécessaire , par une intelligente pro-
tection , plutôt ({ue par une réglementalion sév^ qui ne &it
raf&ire que d'un petit nombre et froisse toujours rintérèt public.
Disons tout de suite que la commission législative chargée de
préparer le projet de loi relatif au budget du prochain exercice
s*est montrée très-favorable au développement de nos voies de
Digrtized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE. 487
commuflicaUon de tonte espèce, qai intéresse à un si haat point
et nos exploitants de mines et nos métallurgistes.
Une part assez large , que malheureusement on a été obligé
de rogner un peu, par ce temps d'économie qui court, a été
dite à nos travaux publics , et voici m quels termes s*expliqiiQ
là-dessus la commission législalivc.
Nous extrayons ce qu'on va lire de son rapport publié ^jar le
Moniteur.
« Dire que les grands travaux d'utilité publique, et particu-
lièrement rétablissement des chemins de fer, sont une des
questions les plus vitales, une des préoccupations les plus
instantes du pays, c'est ne proclamer qu'une vérité banale.
Nous savons tous quels sont les besoins, quelles sont les
attentes des populations, et combien importent à l'activité,
comme à la richesse du pays, ces voies de communication
rapides, économiques, qui ne sont pas seulement des agents
matériels, désormais indispensables, mais des propagateurs de
la civilisation et du progrès. Nous savons tous le rôle des
routes , des fleuves, des canaux, des ports, dans la vie de notre
industrie, de noire commerce et de noire agriculture; cl le
programme du 5 janvier 1860, comme les nécessités du traité
dp ronimeroR, sont présents h nos esprits. Nous nous rappelons
laccut'il unanime fail à la loi du 2 juillet 1861, et les promesses
qu'elle renfermait aussi bien que les espérances qu'elle a fait
naître. Nous avons donc cru répondre au vœu de la Chambre
et du pays en conservant aussi intacte que possible la dotation
des grands travaux d'utilité publique. I>'ailleurs , l'œuvre des
Compagnies doit se continuer, et nous recommandons plus que
jamais au gouvernement de veiller strictement à ce que les
lignes concédées soient exécutées dans les délais fixés. »
Nous ne pouvions terminer plus heureusement que par cette
citation le premier paragraphe de noire revue, tout entier con-
sacré aujourd'hui à la question économique des transports.
i8$ REVUE ÉCONOHigtË,
IL
PARTIE ADMINISTRATIVE ET STATISTIQUE.
Sitiialion de l'indur^lric hmiîllèrc en France do h iSfil. — Pindtirfioo
t'I corisommatiùii. — hnporlaiiuo til rxp irtalion. — Admission de huiii 11
françaises d^ns les fùurnilures de la oiaiine impériale. — Produclion
miriûi-ai de Tor. — Fabrication de la fonte et do fer. Autres métaux ~
Notre iofciriorité dani leur production.
L'adiiiinislration des mines sY-tanl enfin dt'eidée îi publier,
dans le dernier inniesire de isiil, le lU'smnd des travaux statis-
tiqiies qu'elle nous promenait depuis iSrii (mieux vaut lard que
Jamais) , nous allons jeter un coup duiil sur cet intéressant ei
volumineux documeul.
Ce résumé donne, pour les sept années de 185d à i860, tout le
détail du mouvement des industries minière et métallurgique
et il est curieux à consulter k plus d*un titre. Nous n'aurons
rien perdu pour attendre , et étudiant les sepi années à la fois ,
nous pourrons faire d'utiles comparaisons.
Résumant d*abord les faits relatifs à Tindustrie houillère,
nous voyons que le nombre de mines exploitées est toujours
allé cro;:;sanl de|)nis [Hyi. Lli [u uduction houillère jusqueu 1857
a marché dans la même proportion et les années is.-id et i857
ont été même lorl brillantes (près de 8 millions do loniuis.}.
L'extraction de nos houilières fut alors encouragée par l éléva-
tion des Irèls maritimes occasionnée par la {guerre d'Orient el
repoussant les houilles étrangères de nos marchés intérieurs.
Dans ces deux années, et même dès , les prix atteignirent
des proportions inusitées et nous nous rappelons qu'au plus fort
de la guerre décrient, à Marseille, où la consommation da
charbon arrivait alors à près de 900 tonnes par jour , chiffre
bien dépassé maintenant, les prix de la houille étaient cotés
h 60 et 70 fr. hi tonne et le prix du coke monta un moneot
jusqu'à 100 fr. !
Digiti^uG Uy Google
ADMINlSTRAnVB BT IDRIDIQCB. 489
En 4868 et 1889 la production des houillères françaises s*e8t
abaissée au chiffre qu'elle atteignait en 1855 , soit près de 7 iflt
millions de tonnes ; mais elle n'a pas tardé à remonter bien vite
et d'après l'i^xposé sur la situation de l'empire, présenté au
Corps législatif à Touverture de la session de 1862, la produc-
tion dans les années qui viennent de s'écouler aurait été :
En 1800 de plus de 8 millions de tonnes.
En 1861 de près de 8 1/8 i »
En dix ans la production a presque doublé en France, carelle
atteignait à peine , en 1851 , 4 1/2 millions de tonneaux (1 ).
De ces chiffres il résulte deux faÂis : premièrement , que la
prospérité industrielle de la France va toujours croissant ;
secondement, que la prédiction d'une complète invasion des
houilles (''Iran gères, faite par les adversaires du traité de com-
merce, ne sïsl pas réalioée , et qu'au contraire , nos houillères
ont toujours fourui pour une part plus large à la consouiioation
intérieure.
Cettfî consommation est allée toujours croissant depuis 1852.
Klie a seulement un peu W'cïù en 1858, où elle est reiuuruée
au cliiffre de 56; eu 185!», elle a atteint 13 millions de tonnes,
ou k très-peu près le chiffre de 37; mais dès 18fiO , fi après
l'e^cposé de la situation de TEmpire cité plus haut, elle est
arrivée à 1 i millions de tonnes et en 1861 à 15 millions.
Sur le chiffre de la consommation totale* la quantité fournie
par l'importation entre pour un peu moins de la moitié (6
contre 8 1/f en 1861 ), et cette importation est le lot de la
Belgique, de la Prusse et de l'Angleterre , la première four^
nissant un peu moins des trois cinquièmes, les deux autres
chacune un cinquième II peu près.
Quant à l'exportation de nos houilles elle est insignifiante»
ne diminuant que très-peu l'apport de notre production dans la
(1) Ed recberchftot la loi w wiu ét liquelle progresse ia prodoetion
hoBiltèis en FMaes, on rMonoatt qae depuis 181 1 la prodecUon a doublé
ravtrou Une les 13 eut. La coDaonniaUoii a marebé pies vile encore ei de
1817 à 1887, elle a ddoupld. Ces «mes reoaelgaemMia nous sont fouraie par
les liUeta italIsUqnea publiés par radninistralioa des a»iues.
490 RBVUB ÉCONOMIQUE,
coQSomiDation intérieore totale. Ainsi , en i859, Texportation
n'a pas dépassé 178,000 tonnes, nn peu plus du centième de
la consommation. Les seuls bassins qni ont pris part à TexpoN
tation ont été ceux de la Loire, du Nord « du Gard, de Roncliamp
et de risère. Les pays frontières de I*£st Jes contrées baignées
par la Méditerranée sont les points vers lesquels s*est dirigée
cette exportation.
Dans tous les cas, ce qui sort de chez nous en charbons indi-
gènes n'est qu'une quantité minime en comparaison de ce qui y
entre en charbons étrangers, et le rôvc de beaucoup d'écono-
mistes d'équilibrer noire consommation par notre production
seiTi loiif^lomps avant d'èlrn réalisé.
il est îi rfiiiarqucr que seule j'iniiiorl.Hion du rombustihle a
toujours été oroissaul en France, alors nur notre production et
notre consommation subissaient un abajsseuieuleu 18.'i8 et 1S59.
De plus Je déllcit entre la production et la consommation est tou-
jours allé aussi en croissant, de telle sorte que l'au^^mentation
de notre production n'a jamais répondu à l'augmentation de la
consommation. Les facilités, le bas prix des importations rtcan-
gères et les difilcullés de toutes sortes qui grèvent les transports
intérieurs compriment la production indigtine , l'empêcheront
de longtemps de suffire à tous les besoins du pays; mais il faut
espérer que si jamais une guerre européenne nous privait de
l'appoint que nous tirons de l'étranger \ïOVLr les nécessités de
notre industrie nationale, la France, dans un de ces élans
énergiques dont elle a déjà donné tant de preuves, saurait se
suffire à elle-même comme dans les grandes guerres de la pre-
mière république, où elle put tirer à la fois de son sol le plomb
qu'elle n'exploitait plus, le salpêtre qu'elle n'avait jamais ex-
ploité, la soude dont le beau procédé de Leblanc, que la néces-
sité fit découvrir, dota le pays d'une fobrication nouvelle et fit
It jamais disparaître le monopole des barUles espagnoles.
La consommation de la liouiiie en France a été étudiée dans
le Résumé des travaux statuiiques , au point de vue du genre
d'emploi ou mieux des établissements qui font usage de com-
bustible minéral. En prenli^re ligne se présentent les usines,
les ateliers industriels, les manufactures , la fabrication du gax
Digrtized by Google
ADHINISTRATIVB BT JURIDIQUE. tôt
qui réclament à peu près les deux tiers da chiffre de la consom-
mation totale; puis vient Téconomie domestique, le chaufiEs^
des habitations et établissements publics pour le sixième envi-
ron de ce chiffire ; les chemins de fèr et tet navigation pour un
peu plus du dixième; enfin les mines, minières et carrières
pour le trentième seulement.
Toutes les variéics de charbon minéral «les anthracites, les
houilles sècbes, collantes, grasses, maigres, enfm les lignitcs et
les tourbes (i) se retrouvent dans les bassins français , mais les
variétés qui dominent sont les houilles grasses et maigres,
justement celles dont l'industrie fait le plus grand emploi. £Ues
forment plus des deux cinquii"^n]es de la production.
Le prix moyen do venlc de toutes ces vari»''t<'s a été, en ISGl,
d'après l'exposition de la situation de l'empire , ûe HY'^iO la
tonne sur le carreau des mines. Le prix était de 11 h 12 fr. dans
les années précédentes.
Le nombre des ouvriers employés a toujours été naturelle-
ment croissant avec la production, il atteint aujourd'hui le
chiffre de 60,000 , et le salaire mo^cn de la journée de travail
est de p^^s de 3 fr.
Nous ne voulons pas terminer ce qui a trait à notre situation
houillère sans annoncer une bonne nouvelle à nos lecteurs ,
que la plupart sans doute connaissent d^à, c'est celle de
Tadmission de nos houilles dans les fournitures de la marine
impériale. Le Comité des houillères ihinçals, dont les publica-
tions ont toujours défendu la production nationale , n'a pas été
sans doute étranger à l'adoption de cette mesure , car il avait
depuis longtemps signalé le mal. Voici comment M. Burat ,
dans la dernière publication du Comité, résume la question.
(I } il est juste d« n'oabH«r personne , et les hniiibies «ni droit h «no mon-
Uon comme les grands. A ce titre, nippeloos que le cbilliv de prodvcUoB de
nos tourbières s éld en de Ô60,(I00 tonnes pour tons nos départemenis
pruduetcars réunis, U Soninn et le Pas de Calais en tèlo. llnllienreusumcni
IVxtniction a totgonrs été décroissante depuis la9^' oîi elle 8tteîgoailiUi,0U0
tonne*.
49â HBYU£ lEGOrtOMlUUB,
r^ous ne saurions mieux foire que de lui céder la parole sur un
sujet qu'il connaît si bien :
tt On sait, dil il, quels préjugés ont existé ot existent encore
clit'7, hpaucoiip de consommateurs conire les houilles françaises
ei cil lavi'iir (1rs liuuilles anglaises. Ces préjugt-s soiil tels iiu»'
nus tharboïis sont eiicoie i('|ious>f's dans certaines adjudica-
tions (nolammeni celles dv. rassislance publique ) ymr les-
<|uelles on prescrit que les louruilures devront avoir lieu en
charbons étrangers, anglais ou bel^'os.
» L administration de la marim* iiuftt riale a longtemps par-
tagé ces piévcnliuus ; elle doiiiiail la j* référence aux charbons
anglais d'uae manière exclusive, tl les tableaux des douanes
des dernières années accosenl une moyenne de 140,000 tonnes
admises annuellement pour cet usage.
» Telle était la situation lorsque la guerre d*ltalie, en faisant
entrevoir que la houille serait, dans certains cas, considérée
comme contrebande de guerre, Ht surgir la pensée que la ma-
rine pouvait s'alimenter parles houilles françaises; qu*il y avait
lieu de procéder à des essais dans le but d'affranchir la marine
impériale d'une dépendance regrettable , et de réserver aux
établissements nationaux des fournitures qui pouvaient en
même temp8 encourager leur développement.
B L'accomplissement de cette pensée nationale fut confiée,
par le ministre , k des oniciers qui se sont dévoués h une tâche
diftlcile. Ils avaient à combattre des habitudes prises et des
préjugés qui existaient d'une manière à peu près générale dans
les ports. Il fallait , disait on , |ionr employer les houilles fran-
çaises, changer les grilles, changer niènic les chaudières des
navires; le personnel des chaulVeurs ne pourrail siillire au
service; la vit('s^e ei !a régniariié en sonilViraieni, les charbons
français n'ayaiil ni le poiivnir caloriliiiue , ni la pureté, ni la
cohésion des charbons de Newçiisile itu de Cardiff.
n Des essais innllii-liés furcul entrepris à Toulon, à Lorieul,
à Indret, à iirest, à Cherbourg, etc., d'abord à terre avec des
chaudières spéciales, puis sur des bàlinieuts de transport, puis
euliu sur les pa(iuebots et sur tous les bàtimeuls de la flotte.
» Le résultat de ces cssaib lut tel que depuis dix-huit mois la
Digitized by Google
AUHINISTBATIVB ET JURIDIQUE. 493
marine française n'a plus acheté de houille en Angleterre, et
qtt*elle a constamment marché avec les charbons des houillères
françaises.
» Ce fait est de la plus grande importance.
• Il a démontré» sans que nous nyons à entrer dans le délai!
de ces nombreux essais, qun la France possède en charbons de
grille, des qualités comparables, sous tous les rapporls, à ceux
do iNowcasile et de Cardilî', rt boaiicoup d'autres qui , sans les
é^aior tout-iVfait, peuvcnl faciloiinMil lussuppléci-. Ils ont encore
déuiontiv fjne pour l'usage des ateliers, les hoiiilics ilr lorge
et 1rs liouilies à citke de la Loire avaiont une supériorité mar-
quée sur les houilles anglaises similaires.
» Enfin le ser\'ice par les charbons français est aujourd'hui
tcllcHK-nt complet, que les dépôts de la marine dans les ports
de nos colonies et de l'étrauycr sont exclusivement approvi-
sionnés comme les ports de la France elle-même.
> La marine consomme aujourd'boi , en temps de i)aix ,
environ 170,000 tonnes de charbon.
• Les houilles irangaises étant en général d^un prix pins
élevé que les houilles anglaises , on peut croire que te service
actuel est très^onéreux comparativement à Tancien système.
> Gela est vrai pour les ports de la Hanche et de TOcéan, qui
s'approvisionnaient au prix moyen de 38 francs la tonne, tandis
qne les charbons fiançais transportés par chemins de fer lenr
sont revenus de à 48 francs.
B Mais cette différence sera diminuée lorsque les transports
des charbons du Nord et du Pas-de-Calais auront pu être orga-
nisés par Dunkerïiue, et par le cabota^'P sur Cbr rhotirg et Brest.
Ces charbons ne reviendront pas alors à plus de 35 francs.
» De plus , la perte qui résulte de ce service pour l'I-'iat est
plus que compensée par le meilleur marché des charbons
français dans les ports de la Méditerranée. Ainsi, le prix moyeu
des charbons français livrés k Toulon n'a été que de 3t fr. 50 c.»
tandis (|ur le i)rix moyen des charbons anglais avait été de
48 fr. la !"!Hm'.
I) C'esi line dillViiMiee de 10 à 17 francs pat tonne. Or, le port
de ioulon luusouime à lui :>eul pluh de la moitié des charbons
Digitized by Google
494
REVUB ÉCONOMIQUE,
nécessaires à la marine, c'est-à-dire 80,000 touues; l'économie
a donc ù\ù de 13 à 14 cent mille francs.
» G est une somme suffisante pour compenser la perte faite
sur environ 70,000 tonnes consommées par les ports de la
Hanche et de Ja Méditerranée.
» En résamë, les opérations de la marine impériale ont été
conduites de telle sorte que le service fait en 1864, par des
charbons excinsivement ihincais, n*a pas été plus coûteux que
le service des années précédentes pendant lesquelles on ne
consommait que des charbons anglais.
f Ce point important une fols acquis, est-il bien certain que
le servira ait été aussi satisfSsiisant, c*est-à-dire aussi sûr et
rapide qn% l*époque où ce service était fait par les charbons
anghiisî Sous ce rapport, les expériences ftites ne laissent
aucun doute.
» La régularité et la rapidité de la marche dépendent du
pouvoir calorifique des charbons employés , et l'on admettait
que celui des charbons anglais était supérieur. Ainsi , les essais
pratiqués à Toulon accusaient pour les quantités d'eau vapo-
risées par kilof^ramme de charbon brûlé :
qiiaiiuiés qui ont souvent effrayé les exj loilaiits français et les
ont empêchés de se présenter en concurn iice. Mais, d'une part,
la chaudière d'essai dont on lait usage à Toulon est très-favo-
rablement disposée pour les essais; d'autre part, les essais faits
sur les cliarh.ms français qui se sont présentés au port de Toulon
ont démontré que les bassins de la Loire et de Graissessac
pouvaient fournir des charbons comparables à ceux de Cardiff,
et que le bassin du Gard renfermait des qualités analogues à
celles de Newcastle et de Snnderiand, Les chim^ de vapori-
sation précités ont également été atteints et même dépassés par
des charbons agglomérés , fabriqués avec des menus lavés.
» Les ports de rOcéan ont été alimentés en 1861 par les
charbons de l*Aveyron livrés à Bordeaux, et par ceux de la
Loire , de Saône-et-Loire et de TAllier livrés à Nantes. Par les
Cardifi\ .
Newcastle.
Sunderland
9 litres 95
7 85
7 00
Digrtized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIOUB. 49$
soins de radministralion des ponts et chaussées, le canal de
Nantes à Brest, longtemps abandonné, a été remis en état de
navigation, et ce canal sert aujourd'hui non*seulement au
transport des charbons iLorient et è Brest, mais aux transports
des engrais, des bois, de la c\m\\ et des matériaux de con-
struction , dont le commerce s'est ranimé dès que la navigation
a été remise en activité.
» Bans un avenir prochain, le chemin de fer atteindra les
houillères d*Ahun et livrera sur le marché de Uoeliefori des
charbons français à des prix peu dififérents de ceux des houilles
anglaises.
» Lf'S charbons livres dans les ports ik' l'Océan par les
houillères de la Loire , de Saùne-ft Loire et de l'Allier, ont clé
comparés aux bonnes moyennes de Newcastle et de Sunderland,
et ont imprimé à toutes les parties du service les vitesses aux-
quelles on était liabitué ( 1 ).
» S'il y a eu quelques tâtonnements, s'il s'f si i)roduii ([uel-
ques réclamations basées sur la nature un peu friable ou par-
fois im|)uie de (piebiues livraisons, ces faits, qui se produi-
saient aussi sous le régime des charbons anglais , ont été
exceptionnels et disparaîtront par les précautions spéciales
qui ont été prises depuis et par l'emploi des charbons agglo-
mérés qui présentent plus de cohésion , de pureté et de régu-
larité que les charbons ordinaires.
» Enfin , les ports de la Hanche ont reçu des houillères du
(I) En conflrmatioD des assenions de N. Bural, qu'on iiODS pemielle
de cUnr IVxtrail suivnnt du Cmirrier de Lorient, tfo» noDS trouvons dans
le Constitutionnel du Kijuin lS(i2.
« Lti charbon français a complclêuteni rempluct; le churbuQ anglaiâ dans
la mariae de TÉlal. Notre port reçoit chaque jour plusieurs chalands de
coBbusiiblo des mines de la Loire, qui arrivent par les canaux el les
rivières jusqa^à Lorient, sans avoir recours an Iransbordcnient. Ainsi,
le prolrfènie tant controversé de rapprovisionnement de notre narine esl
résolu à l'avantage des charbons rranr.iis qui peuvent, avec quelques
inodincalions dans les appareils de chauffage , remptncer dans tontes les
condition': le combusiible que nous tirions d'Angleterre, •
TOME XI. 3â
Digitized by Google
id6 MEVUE ÊGONOmOUB,
Nord ei du Pas-de-Calais des GhariMiis qui ne le obdent sous
aucun rapport aux meilleures qualités du pays de Galles.
n L*eiu>embie des résultats obtenus par la flotte et les arse-
naux , depuis dix-huit mois que leur alimentation est fournie
par les houillères françaises , n*a laissé subsister aucun doute.
Grâce aux efforts soutenus de radmlnistration de la marine ,
tous les préjugés sout donc effacés , et nos houillères assurent
les services du pays, quelles que soient les éventoalilOs de
ravenir.
» Lu pareil résultat si peu connu, et Ton peut dire s! peu
attendu , est un succôs doublement heureux pour l'administi-a*
tiondela marioe qui sut l'organiser, et pour les houillères
françaises qui y participent.
» La marine transforme successivement ses bâtiments à voiles
en bateaux à vapeur» et Ton prévoit l'époque assez prochaine
où ses consommations exigeront fOO et 300,000 tonnes de
cliui bon. Dès îî [irésenl, on peut dire que !*s houillt>rcs fran-
çaises sont prêtes à livrer ces quantités, t*t qu elles se disputent
riioniiedr des li\ raisons, quelquefois un peu stérile ;îu point de
vue liiianeici , mai.s qu'elles savent apprécier comme une re-
coinmamlation acquise auprès de toutes les autres clientèles.
n La iiia line impériale a encore rendu un autic service aux
houillères franeaises, elle a su mettre en évidence le parti (jue
la navigaliun peut tirer des charbons agglomérés, et elle a
indiqué aux exploitants comment ces agglomérés devaient
être £ibriqné6.
n L*usage des agglomérés 8*est rapidement développé pour le
chaufflige des locomotives , et paraissait , au contraire , devoir
être très limité pour la navigation. Les premiers essais faits par
la marine impériale étaient peu favorables; les équipages
avaient été incommodés par Todeur que répandaient ces agglo-
mérés, chauffés k 60 et 80 degrés dans les soutes, et cette odeur,
qui se propageait dans toutes les parties des navires, avait même
déterminé des passagers à se faire mettre à t^re. Enfin , dans
plusieurs circonstances, les briquettes ramollies s'étaient collées
entre elles et ne formaient plus dans les soutes qa*une masse
impossible à dégager.
Digitlzed by Google
ADMINISTIUTIVE BT JURIDIQUE. 497
» De pareilles expériences devaieni avoir poar résultat uae
grande défiance pour les charbons agglomérés. L*administration
de la marine a , dès lors , fait remarquer aux exploitants que
l*on pouvait fabriquer les agglomérés non plus avec des brais
gras, c'est-à-^ire contenant encore une partie des huiles lourdes
du goudron , mats avec des brais secs , moins fusibles et à peu
de chose près dépourvus d*odear : elle en fit même préparer
avec des résines.
» ^expérience de la marine a démontré la nc^cessité de n'em-
ployer «jut' des brais secs ou résines pour la fabrication des
ag({ioméréâ qui lui sont destinés. L'industrie pouvait se trouver
embarrassée pour la fabrication de ces agglomérés, en présence
d'environ cinquante brevets qui ont tous eu la prétention de se
réserver le mo!io{:oîe des principes de cette fabrication. Mais il
y a pîiis (le npLix ans , le Comité des IiouIIUtcs a ^;ignalé la
l)alo)ite «le Samuel Dobré prise en Angleterre en ISii et nijoiir-
<riiiii dans le domaine publie , comme le point de <!é[)arl (pie
ks exploitants peuvent adopter pour fabriquer des agglomérés
au brai sec. »
A ces judicieuses oiiseï valions de M. Burat nous n'ajouterons
qu'un mot, c'est qn il sera d'aulaiit plus aisé à nos houillères do
fabriquer de bons agglomérés avec ia méthode anglaise, que ces
agglomérés sont aujourd'hui presque exclusivement employés
par les Anglais dans leur grande navigation à vapeur , et nous
avons pu nous assurer nous-mème par nombre de voyages
effectués sur les steamers anglais , et entre l*ttn et Taulre tro-
pique, que les agglomérés ne dégageaient aucune odeur, malgré
rétévation de la température si générale sous ces brûlants
climats.
Si la production houillère de la France a été à tons égards
en voie de développement et de progrès dans ces deux der-
nières années, il en a été de même de la production de nos
usines métallurgiques, surtout des usines à fer, et là-dessus, la
statistique administrative va encore nous renseigner utilement.
Les mines et minières de fer occupent, par leur nombre, leur
étendue et leur production , le second rang parmi les mines
fruDçaises. De 1853 k 1856, ie chiffre de l'extraction est totyours
Digitized by Google
498 REVUE ÉCONOMIQUE,
allé croissant; pour 1856, il dépassait 4,600,000 tonnes. Mais
en 1857, 18oS et 18o9, sans douio i)ar suite de l'iiinnence de la
crise linancière aairricaine, (jui a eu un contre-coup si prononcr
en Europe , la pioductiou a toujours été on diminuant cl n'attei-
gnait en dernier lieu, c'cst-à-dirc en ls5f>, que la moyenne de
la production des deux années 1 853-1 8o4, soit un peu plus de
3,500,000 tonnes. Il est probable que Tintroduction des minerais
étrangers, tels ({uc ceux de l'île d'Elbe, de la Toscane et de
l'Espagne, que consomment depuis 1856 nombre de nos hauls-
iourneanx du Midi et des départements riverains du Rhdne, a
contribué aussi à abaisser le cliilTi'o de production des mines el
minières indigènes. Enfin, la difiicuUé des transports intérieurs
entre ici, de même que pour nos houillères, comme un élément
défavorable limitant notre extraction.
Le prix de vente du minerai brut sur les baldes de la mine et
celui du minerai vendu aux usines varie souvent de 1 à iO , et
toujours au moins du double au triple. Dans les Landes , par
exemple, il est sur le carreau de la mine de fr. 9,10 la tonne,
et enrichi par la préparation mécanique et rendu aux usmes,
de fir. 33,40. Dans le Bas-Rhin , le prix du minerai brut est
de Tr. 3,^16 sur le carreau de la mine, et de 36,70 au pied des
fuurneaux.
La labi ication de la fonte est toujours allée croissant de 1853
à 1857. En 1858, elle a commencé k décroître sous l'influence
de la crise qui a ])esé sur louies les places commeiviales du
nouveau el do l'ancien monde, et n'a guère dépassé 871,000
tonnes, un peu idus que la production de 4855. En 1859, la
décroissance est encore plus grandi» et le cbiffre de la produc-
tion n'atteint plus que 856,000 tonnes ou à très peu près le
cbiffre de 1855. Mais, suivant l'exposé de la situation de TEmpire,
la production s'est considérableraenl relevée en 1860, oii elle est
arrivée au cbiffre de 880,000 tonnes et,cni£61, on espérait
atteindre 900,000 tonnes. Ce chiffre est encore loin de celui de
4857, le plus élevé auquel nous soyons parvenu , soit 99i»000
tonnes : toutefois , devaot la progression croissante des années
1860et 1861, comparéeaux années 1858 et 1859, on ne saurait nier
que les craintes qu*avait fait concevoir rappiicaiton du traité de
Digitized by Googl(
ADMINISTRATIVE KT JtRlUIQLB. 499
commerce étaient au moins exagôn'îGs, et si hoUl^ production
n'a p!uR atteint celle de noire meilleure année, 1857, c'est pro-
bablement p;irœ que la plupart do nos ^^randes lignes de che-
min (le ler sont nnjourd'hni aclievLt's cl ([ue les commandes
énui nie'.s h Inquelle a donné lieu leur construclion n*out plus eu
de raison de se jn adniro (1).
Dans tous les uas, noire production do IStîl , comparée à celle
de 1851, est juste le double, cl parlant comme pour la produc-
tion de nos houillères, celle de nos usines métallurf;i(iues a
doublé en dix ans. Ces chillVes ont leur élociuence et ténioi-
giienl avant tout d'un fait, c'est que la situation industrielle de
la France, au moins pour ce qui concerne la production de la
bouille et da fer , ces deux grands agents de tout progrès maté*
riel , D*est nnllement désespérée , comme voulail nous le fsire
croire une classe drt pessimistes.
Les chiffres que nous avons indiqués pour la production eu
fonte de nos usines sidérurgiques comprenueni aussi bien la
fonte de moulage que celle de forge , la fonte au bois que celle
au coke. La production de cette dernière tend à augmenter , .
tandis que celle de la seconde diminue ou du moins reste
stationnaire , limitée par les ressources forestières du pays.
La proportion actuelle de Tune et de l'autre fonte dans le
chiflie loia) de la fabrication est d'environ 2 de fonte au coke
pour 1 de fonte au bois. Autrefois, c'était la fabrication au bois
qui l'emportait. Ainsi, en 1S47, nos usines à fer produisaient
environ 7 de fonte au bois pour 5 de fonte au coke. C'est à
partir de 1^52 seulement que le chiffre de la production au
coke a ijrûvaîu.
Les prix de l'une et lautre fonte ont toujours été détlinant
depuis lHnr> , ^au^ quelques variations , et ils étaient moyenne-
ment en iS'o'J du fr. U,73 le quintal de 100 kilog. pour la fonte
au bois cl fr 11,21 pour la fonte au coke.
En consullanl les difiérciits tableaux puMIrs par le ficsumé
(I ) Dans le chiffre total du poids des fers produits la houille, chilTro
qui M.ra d inn ' [ilus loin , le poids des raiis entre au moins pour le liera el
parfois pour plus d« la moilié.
Digrtized by Google
500 RBVUE ÉCONOMiaUE*
des tnmvsc ftatUUques ^ on voit que la production de la fonte
en France s'est accrue en 40 ans, de 1819 à 1859, dans le rap-
port de 1 à 8; la progression a tonjoui's été croissant et il n)i a
eu de diminution qu'aux époques de crise politique , oomme
en 1830 et 1848 » ou aux époques de crise commerciale, comme
en 1857-58.
Le mouvement de la production du fer a naturellement suivi
celui de la production de la fonte. Pour ne s'en tenir qu'à ces
dernières aiiiit'r's. 1 a s-nns cesse augmenté df lsi»3 à IN.Mî et
diiiiiiiiK'' toujours ilavantn^'e de 185«Jà 1X59. Dans celle deruirr»^
année, le chiffre n'iliiii que de h20,OUU loum-s; niais , d'aptr-s
l'Exposé de la situation de rEni|)ire, la faln-iealiuH en 18(»() y
atteint 560,0OU tonnes et en 1861 , 573,000 , nn peu pins (]u'en
l'année jusqiie lîi la plus florissante, celle de Dansées
chiAres sont compris les fers de toute sorte ; fer marchand, fer
pour acier, tôles, rails , etc.
Le prix du fer au charbon de bois a augmenté de 1853 à 1856;
il est ensuite toujours descendu et il n'était plus en 1859 que de
fr. 43,40.
Le fer aux deux combustibles a suivi toutes les variations du
fer au charbon de bois . et s'en est d'ailleurs très-peu écarté
pour la prix qui était en 1859 de Ar. 41,03.
Les fers k la bouille ont vu leur prix aller en progression
croissante jusqu*en 1856, époque où ils ont commencé à baisser.
Le prix moyen n*était plus que de fr. S7,91 en 1859.
Aujourd'hui 1/8 seulement de la fabrication a lieu au char*
bon de bois i/16 par la mrihode mixte (houille, coke et
charbon végétal); tout le reste est fabriqué au coke et la
houille. Dans tous les cas , noire production plus que doublée
en 10 ans . et le chiflTre de la labrieation dépassant, en IsiJl,
le maximum atteint jusque là, sont des arguments vielorienx
que roii peut opposer à ceux fjui prétendent encore que la
France ne peut voler de ses propres ailes, eii industrie s'entend,
ei que le traité de ronimcrce doit amener la ruine inévitable
de toutes nos usines sidérurgiques. S'il y a eu quelques blessés
dans la lutie, si quelques établissements se sont trouvés lésés,
nous en avons donné les raisons dans notre précédent ariicie,
Digitized by Googlel
ADMINISTRATIVE ET JURiniQLE. 801
ot dans tous les cas, il n'y a de progrès qu'à ce prix. Oii en
spiaient les cliemins de fer, si l'on eiU écoulé les maîtreii do
[ii tsie, les entrepreneurs de diligencos, eî le chœur de messieurs
les hôteliers et aubergistes? Où en serait la navigation à vapeur,
si l'on eiU donné raison aax caboteurs et même aux niariiis
de long cours. C'est une loi fatale , et il faut s'y résigner : le
bien de tous ne se fait pas sans le mai de quelques-uns ; heureux
quand on peut largement indemniser ou reporter utilement
ailleurs ceux que la mardie brutale du progrès a violemmeni
rejetés de l*ornière où ils s'endormaient avec trop de confiance.
La production des métaux antres que le fer« c'est-à-dire le
cuivre , le plomb, Targent et accessoii'ement Tor, le zinc, enfin
rétain , l'antimoine et le manganiïse dont les minerais s'em-
ploient le plus souvent à l'état naturel , ou après avoir subi sur
place un premier traitement, n'offre pas pour la France un
tableau aussi satisfaisant que celui de la production de nos
houillères et de nos usines sidérurgiques. Cependant la produc-
tion du cuivre et celte du plomb et de Targeni va toujours en
progression ascendante. Pour te cuivre, la plus grande partie
nous arrive du Chili à Pétat de minerai exceptionnolleniont
riche , ou de métal brut et matte que nous fondons et aiTiuons
avec de vieux cuivres , pour entreprendre ensuite le laminage.
Quant au plomb et h Targeni, nous recevons également b s
métaux et les minerais de l'étranger, notamment de l'Espagne,
mais nous avons en Ki ance les mines de Largentière, dans les
Ilautes-Alpes ; Viziile, dans Tlsî^re; Canioulf-s . dans leCard;
Vialas, dans la Lozère; Pontgibaud, ilaus le Puy de Dùme;
Poullaouen oi Uuclguel, dans lo !• iuihi<'re (on peut en donner
la liste complète, elle n'e>t [vas trop longue) , iiui contribuent
pour une certaine part à la cuu^oinmati'jii indigène.
L'or est tiré des minerais de plomb qui le contiennent avec
l'argeni; on l'extrait aussi de quebjues sables de rivières, prin-
cipalement ceux du Bhiu, mais c'est une industrie qui diminue
de jour en jour et Torpaltleur passe de plus en plus en France
à l'état de type légendaire.
^ La production du minerai de manganèse, qui sert, comme
pn le sait, dans les fabriques de produits chimiques; celle du
REVUE ÊCONOHIQOE,
minerai d*amimoine dont le métal, entre autres usages, pst
allié au plomb pour les caractères d'imprimerie , enfin celle du
zinc qui, depuis quelques années, a pris en Belgique el en Espagne
une si grande extension, mais qui se limite aujourd'liui en
France à un seul déparluinent , celui du Gard, complètent le
bilan de notre production en métuux autre.s que le fer. Les
quantités produites de tous ces métaux, hormis celles du i)lomb
et de l'argent, sont très-faibles; elles se résument aiusi , en
nombres ronds, pour 1859 :
Plomb et litbarge, 410,000 q. m.
Cuivre, 88,300 » »
Minerai de manganèse, 67,200 » é
» d*aDtimoine, 6,700 » »
Zinc, 1,700 » »
Or fin , grammes, 76,600
Argent, kilogrammes, 46,600
La production du zinc est toujours allée décroissant depuis
i^T; elle était en 18S6 pres(iue triple de ce qu'elle est aujour-
d'hui. La fabrication dans le département du Gard ne date que
de 1855. Autrefois, on produisait ce métal dans l'Isère, aux
usines de Vienne, avec le minerai de la localité.
Re.wmé des travaux statistiques hi^uale une mine dViain
exploitée dans le Morbiiiau , mais ne dit pas ce que devient le
minerai.
Quant à l'antimoine, les principaux départem^nis prodiic-
iPiirs sont la Corse, le Cantal et la llaute-Loiie. Dans ces deux
derniers, le minerai est fondu sur place dans des pots, par la
vieille mélhode. En Corse, on préfère l'expédier à Marseille où
on le traite dans une usine, autrefois très-fiorissante. il y avait
aussi à Mais, en 1852, une usine marchant comme celle de
Marseille et traitant le minerai de la Lozère.
En somme, bien que la production des mines métalliques
françaises ait plus que doublé depuis dix ans , la France doit
toujours demander à Tétranger la presque totalité des métaux
usuels nécessaires à sa consommation. Elle ne peut se suffire
que pour le fer. Cette infériorité s*expHque-t-6]le bien, comme
)e dit M. le ministre des travaux publics dans son rapport à
Digitized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE. 503
l*Empereur, en lui présentant le Résumé des travatix statUliques
relatifs à Tindustrie minérale, par la situation et le mode de gise-
ment de la plupart de nos j;îtes mélallifîîres qui rendent l'exploi-
laiion tout li la fois difficile rt coûteuse? IS'est-ee pas lîi, au
contraire, le cas de toutes les mines métalliques en Europe commo
m Asie et en Amérique, et Texploitation d'une mine de métanx
ne se piésente-l-elle pas immédiatement aux yeux de l'homme
le plus ignorant comme située en pays de montagnes, sur des
points isolés, d un accès difficile? C'est là, en eff'et, la vérité
et nous ne pourrions être mieux partagés en France dans la
position de nos mines métalliques. Le soulèvement des grandes
chaînes de monla^ncs, l'apparition des roches éruiuives ont
produit dans le sol des- tissures où les liions métalliques se sont
déposés et partaut ces filons doivent toujours se rencontrer,
sauf de très-rares exceptions , en pays montagneux et agrestes.
Aq point de vue de la richesse de ces mines , de leur mode
de gisement, nous sommes égalemmil dans le même cas k peu
près que tantd*autres pays métallifères, TAIlemagne, TEspagne,
ritaiie. Si nous n'avons rien foit chez nous, ou presque rien ,
c'est faute de courage et de patience , foute aussi d'une bonne
organisation de nos Sociétés industrielles (1 ). Mais il y a aussi
beaucoup d'autres raisons qui ont également paralysé Texploi-
tation de nos mines métallifères. Ce sont, comme on le sait,
les entraves apportées par la loi, au libre développement de
notre industrie minérale, la difficulté des transports, etc.
Dans un prochain article nous reviendrons d'une manière
complète sur ce sujet, nous voulons dire Texploitation de nos
mines métalliques , que nous n'avons pu qu'effleurer jusqu'ici ,
à cause de l'abondance des matières quil nous fallait traiter.
(!) Ë(i juillet Ibim, le gouverocmcnl , pour meure un freïD au déborde •
nent de» SociéMa de tous genres, fli la loi que l'on connaît sur lei Socidtda
en comnandile. Elle a arrêté le mal , mala ansai aiofultèremant panlyaé
l'essor des grandes entreprises. Aojonrd'hnl , pour redonner «n peu de vie h
rindostrie française, on propose les Sœiitis à responsabilité limitée , qui
limitcronl si bien que personne n'en voudra. Toujours la réglenientation ,
l'excès d'entraves . su lieu de la liberté qui an demeoranl est moins dange-
reuse qu'on ne croil.
RBVUfi ÊCOMOinQCB ,
in.
VAiiïïE JURIDIQUE.
Des ïDdecuniiéti de Murl'ace. Jurisprudence des cour:» de Lyuo vi de Grenoble.
— De h nouveUe loi Mr l«t bm«t».
La question des indemnités de surface que nous avons com-
meneé de irailer dans notre précédente revue, formera encore
le sujet principal de notre partie juridiciue.
En dépit d'une interprétation contraire, pendant plus de qua-
rante ans, de tous les tribunaux appelés à appliquer la loi des
raines, on veut maintenant faire payer au double de leur vâlour
les dommages involontaires causés ii la surface par l'exploi-
tation, tandis que ta loi n*a réservé la double indemnité, comme
Ta toujours fort bien fait observer le comité des houi^^res, qu'à
Texproprialion résultant de la volonté ou de l'initiative de
Texploitant.
La iutte engagée entre les concessionnaires de mines et les
propriétaires de la surface a pris, on peut le dire, naissance dhs
les premiers jours de la p) oniulgalion de la loi dos miiu s. Des
proct's nombreux ou ont ùlé la conséquence , ot toujours il avait
l'ic n'<,'lr que les domniii^( s provouanl du t'ait de lexposilion
souterraujo sor;iioul p:iyôs à li-ur simple valeur.
Récemment encore, la loi a été interprétée dans le sens (}ue
toute notre magistrature sans exception lui attiilmait depuis
quarante ans (I), par le Triltunal de Saiiit-l''liontie et par la
Cour de Lyon , à l'occasion des dommages éprouvés par le sieur
T*ras, propriétaire de la surface sur le périmètre concédé îi la
Compainiie anoiiynie des Mines de la Loire , et exigeant que
cette Compagnie fit l'acquisition de ses proi^riétés endommagées
et qu'elle les lui payât au double de leur valair.
(I) Ce n'esi que du Isîs que date la divergence d'opinion de notre
magistrature ^av l'nuerprctation do» ras de double et de einiple tadennilé.
Digrtized by Google
ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE. 80S
La Cour de cassalion , liée par un précédent regrettable, a
cassé Parrèl de la Cour de Lyon et renvoyé la cause devant celle
de Grenoble où elle a été de nouveau plaidôe et jugée dans le
même sens.
Nous transcrivons ci-après les principaux considérants de
l'arrêt de la Cour de Grenoble , rendu le 20 mars 186! devant
les Clianihi es civiles réunies. Ils résument in's-npttcment les
droits cotjcr'dés a«ix exploitants par la loi du iM avril ISlO.
0 Attcniln que 1rs articU'.s 138i et 1119 du Code .Napo!Ao:i,
en distiosani ijue tout fait iiueluonque de l'Iiouinie qui cause à
autrui un dominrii^e oMi^^e celui par la faute dmiuel il est arrivé
à le réparer, et que les doumiages-intcrèts dus sont de la perte
éprouvée et du {^'aiu dont on a été privé, ont erré une règle
générale de droit qui ^'aranlil la réparation couiplMe du préju-
dice causé , et qui doit être suivie dans tous les cas uù il n'y a
pas été dérogé par une convention ou une loi spéciale;
.... 9 Attendu quHt n*est pas douteux que la loi du 2i avril 1810.
concernant les mines, les minières et les caiTières, est une loi
spéciale, et que les obligations imposées au concessionnaire
d*nne mine, par les articles 43 et 44 de cette loi. de payer au
propriétaire de la surface le double du revenu , et même d^ac-
quérir cette surface en en payant au double sa valeur, ne soient
des obligations exceptionnelles, exorbitantes, en dehors du
droit commun, et qui, par conséquent, doivent être restreintes
et non étendues;
» Attendu que les termes des deux paragraphes qui compo-
sent l'article 43 expriment de la manière la plus positive et la
plus claire qu'il n'a en vae que les travaux faits sur le terrain ou
la surface du sol et les indemnités dues aux propriétaires de
^ette surface pour les dommages causés par ces liavaux ;
» Attendu (iiie toutes les expressions de l'article tl , qui n'est
(jue la suite et le corollaire de l'arlirle m . ne sont ni moins
claires ni moins formelles pour démontrer (|n'il ne s'applique
qu'à l'occupation de la surface, à la privation de la jouissance
et du revenu de cette surface et aux travaux qui en empêchent
la culture ;
» Aueudu , eu outre, que, soil dans l'ariicle 45 de la loi de
$06 REVUE ÉCONOMIQUE ,
1810, qui ne soumet de-ix concessionnaires voisins qu'à Tin-
demnilé du droit commun; soit dans le laii que le propriétaire
du dessus, qui cnnse les dommages au propriétaire de la raine,
n'est tenu que de cette indemnité , alors cependant qu'il devrait
y avoir réciprocité , on Irouve une preuve de plus que le légis-
lateur, pour les dommages causés par les travaux souierralns,
n'a pas voulu déroger au droit commun ;
» Attendu que, s*il est vrai, comme Tout dit la Gour de cas-
sation et les Cours impériales, qui ont appliqué Tarticle U aux
dommages causés par Fexploitation de la mine, qu'il y a dé-
possession dans ce cas comme dans celui de Toccupation de U
surface, il ne saurait être également vrai qn*il n*y a pas lieu de
distinguer , comme rajoutent ces Cours , qu'autant quil serait
démontré à priori que le législateur n*a pas distingué, et quil
est permis d'étendre le cas qu'il a formellement prévu à celui
qu'il n'a pas prévu; iiiais (}Li\uaiL au tuiiicaire démontré et
recoîiiju qu'il s'agit ici do rai)|)lieaiioii d'une loi spéciale qui
doit être restreinte, non-seulement [jurce que son extcii.MOu
est défendue par le droit d'une manière absolue , mais ciu ore
parce que cette loi spéciale renferme des dispositions qui
prouvent qu'elle a distingué elle-même, les principes les plus
certains autorisent k dire , avec le respect dù aux décisions de
la Cour souveraine, que c'est conlrairenienl à ces princii)es et à
la loi qu'elle n'a pas admis une distinction faite par la loi
elle-même ;
» Attendu , enfin, qu'il n'y a rien, dans les discussions qui
ont préparé la loi de 1810, qui soit contraire à cette solution;
que la manière dont elle a été généralement appliquée et
exécutée pendant plus de trente ans, et qui a été cause, sans
doute, que Pras n*avait pas d*abord réclamé la double indem-
nité; que la manière dont elle Test en Belgique, o(h elle a été
adoptée, sont autant de puissantes raisons pour décider que
cette loi a distingué , et que la distinction qu'elle a faite enue
les travaux à la surface et les travaux souterrains est tout
îi la fuis dans lu lettre et l'esprit de cette loi;
« Par ces motifs , etc. »
L'arrêt de la Cour de Grenoble a^ani été déféré par le sieur
Digitized by Google
ADMINISTHATIVe ET JURlltlUlK. 807
Pra.N à hi Cour de casiatioa, lalFaire doit être porléo pai- la Cour
souvoraiiio Jnvant les Chambres rt'uniHs. Nous laisoiis des vœux
pour que la décision qui va tixer la jui isprudence d'une manière
définilivc donne satisfaclioii aux réclamations et aux intérêts
des exploitants. Une solution contraire à celle des arrêts des
Coup de Lyon et de Grenoble exposerait nos houillères à des
sacrifices incalculables et limiterait et rendrait incertains tous
leurs travaux.
Les exploitants des mines de la Loire ne sont pas seuls Inté-
ressés, du reste , dans la question ; tous nos exploitants le sont
également, et tout récemment la Compagnie des fonderies et
forges d*Alals s^esl pourvue auprto de la Cour de cassation
contre un arrêt de la Cour de Nismes qai, jugeant contrairement
è la jurisprudence des Cours de Lyon et de Grenoble, mainte-
nait la double indemnité dans tous les cas.
Nous avons indiqué dans noire précédente Revue quelques-
unes des observations si saisissantes préscnircs 5 la Cour
suprême par M. Paravey, ancien conseiller d'État, l'un des
administrateurs de la Société des fonderies et forges d*Alais.
Nous espérons avec lui que la Cour de cassation révisera sa
prfmière jurisprudence, et donnera enfin raison , non-seule-
ment aux exploitants, mais enroro h la magistrature, au bar-
reau , à l'administration , à Topinion publique rntin (|ui se sont
prononcis eu leur faveur avec une imiiosante majorité.
Il est une autre (piestion qui, uon moins que eelle de la
double indemnité, préoccupe nus exploitants do mines et en
général tons nos industri* Is : c'est celle des ijrevcts d'inven-
lion , et à ce litre nous devons en dire au moins quelques mots
dans celle partie de noire Revue. Nous ne aavoiis ce que nous
préparc la prochaine loi sur les brevets, qu'on élabore en ce
moment , mais nous savons que la loi actuelle est fiscale , im-
morale ( disons-le franchement), et ne garantit les intérêts de
personne. Elle est fiscale en ce qu*on ne demande & Tinventeur
qu'une somme d*argent en retour de laquelle on lui délivre un
brevet, sans même prendre connaissance de ce qu*ll a inventé,
et s'assurer s'il est bien ou non inventeur, comme il le dit;
elle est immorale en ce que le public qui n'y connaît rien et dont
iM)8 RSVUB tSXAmWHffX,
rédocation n*est pas faite au point de vue de Télude des lois,
est toujours trompé par la vue d\in brevet, et sans s^arrèter au
cabalistique s. g. d. g. , regarde toujours un inventeur comme
un homme de génie , sacré et reconnu par l*Élat. A cet inven-
teur le bon et crédule public remet queIqu<«fois sa fortune, et
s^étonne de ne pas ia voir décupler dans Texploîtation du nou-
veau procédé. Enfin , nous disons que la loi actuelle sur les
brevets ne garantit les intérêts de personne , pas plus ceux des
inventeurs sérieux qu*eUe lèse la plupart du temps , en ne les
protégeant pas efficacement contre les plagiaires . qun ceux des
Compagnies industrielles atixiim ltcs le corps des brevets vient
souvent à tout propos susciter des procès sur telle et telle opé-
ration dont ils prétendent avoir le monopole, alors que depuis
vingt et trente ans , et quelquefois depuis des siècles, «Ile est
tombée dans le domaine public.
A Dieu ne plnisr que l'on pùl croire (|ue nous venions rions
élfiver i( i contre tous les inveiiti nis. Nous croyons que la pro-
priété d'une invniion est iuh' |>i'upriété comme la propriété
littéraire ou arli5ti(iuc; niais d iie propriété demande à être
étal)! il! sur d'autres bases qu'elle ne l'a été jusqu'ici.
Depuis nombre d'années . avec le progrès industriel qui
caractérise notre époque , une foule de gens sans éducaiiua
scientifique préalable se î-oni, de leur propre autorité, déclarés
inventeurs : ceux-ci ont imaginé des procédés nouveaux pour
febrlquer Tacier, cenx-là pour préparer le coke, ou bien encore
les agglomérés, ceux-ci ont inventé une nouvelle machine St air,
à gaz, ou le moyen de briller économiquement la fumée sous
les chaudières à vapeur. L*Ëtat les a tous patronés , tous dé-
clarés hommes de génie en leur délivrant leur brevet dlnven-
teur. Et ces messieurs s*en sont allés le nez au vent, flairant
les industries auxquelles on pourrait faire des procès de
contrefaçon et qui composeraient avec eux pour s*éviler des
désagréments.
Encore une fois ce n'est pas lù te cas de tous les inventeurs ;
mais, nous ne craignons pas de le dire, c'est le cas du plus
grand nombre, et il serait temps, au nom de la moralité pu-
blique, au nom de la sécurité des industriels, de la sauvegarde
Digrtized by Google
ADMllilSnUTtVB ET JOIUDIQUK. jH)9
môme des inventeurs de talent , qu'un pareil étal de choses eût
une fin. La loi que Ton rirépare fera-t-elle cesser le mal, nous
osons l*espérer. Dans tous les cas , les inconvénients que nous
avons signalés existent, et plus d'un étt ceux qui liront ces
lignes, industriels, fabricants, manufocturiers, pourraient, au
tiesoin, confirmer les faits que nous venons d'avancer.
La propriété de Tinventenr n*est malheureusement pas une
propriété aussi facile à établir que la propriété foncière; de
plus, ni Archimède pour sa vis, ni VVati pour ses merveilleux
perrcctionnenienls apportés à la machine à vapeur, ni notre
grand Se<(uin pour sa chaudière tubulaire, ni Stephenson pour
son jnt de vapeur , ni Daguerre pour son admirable inveniion ,
n'ont jamais élé brevelés. Mais nous voilà dans un ordre philo-
tophiqao d'idées qui sort du cadre de cette Hoviie, et comme
nous n'av(»ii< pns voix dfMibf'Tnlivt"^ au conclave, nous laisserons
à la conimiision cliarjat'c de pi éparei- Ir nouveau projet de loi
sur les brevets le soin de jn^'er eu deiiiicr lessort, et de
réM)U(lre, au mieux des intérêis itu ipio(iues du public et de
rinventeur, la diilicile question qui vient de nous occuper un
moment.
RiiSUMÉ.
Avant de cidre ce second article, résumons rapidement ce que
nous avons dit.
Au point de vue économique des transports nous avons dé-
montré rinsuflfisance sur quelques chemins de fer du matériel
destiné à la circulation des houilles. Le remède le plus certain
à ce fâcheux état de choses est la suppression des larift de navi-
gation et Tamélioratlon des voies navigables, pour opposer
utilement les canaux au chemin de fer, les mettre les uns et les
antres en concurrence pour le transport des matières encom-
brantes et abaisser partout les tarifs des voies ferrées.
Nous avons signalé Tadjudicatlon et la concession de nouvelles
lignes, la création prochaine de nouveaux embranchements,
en nn mot Tachèvement successif, bien que toujours lent.
510 REVUE ÉCONOMIQUE, AUMIMSTRATIVE ET JLKlDiQUB.
de noire réseau. Nous n'avons pas oublié les transports mari-
times qui intéressent également noire industrie minérale , et
nous tiendrons nos lecteurs au courant, dans nos prochains
articles, des résultats qa*aura produits Tenquète sur la marine
marchande.
La partie administrative de notre Revue a été cette fois presque
toute statistique. Le Résumé des travaux publics par Tadminis-
tration des mines sur Tindustrie minérale du pays , résumé que
nous avons commenté, a démontré que nos houillères et nos
usines sidérurgiques étaient en progrès constants, même depuis
Tapplication du traité de commerce.
Au sujet de nos mines indigènes, nous avons signalé un acte
de justice qui s'est fait peut-êti'c un peu Uup uUendre , celui de
l'admission des houilles iranyaises dans la lourniLure de la
marine impériale.
Abordant enliii l'étude statistique de nos mines métalliques,
nous avons , tout en rappelant le progrès accompli pendant ces
dix dernières années , indi(jué notre infériorité navrante dans
la production de métaux usuels autres que le fer. Nous revien-
drons sur celte question comme sur beaucoup d'autres et
étudierons les moyens de donner un peu de vie et d'activité à
nos mines métalliques qui furent jadis si productives.
Passant de la partie administrative et statistique à la partie
juridique, nous avons traité de nouveau la question des indem-
nités de surface , heureux de faire connaître à nos lecteurs la
jurisprudence de la Cour de Grenoble fevorable k nos exploi-
tants de mines.
Quelques considérations sur les brevets d'invention en vue
de la nouvelle lot que Ton prépare sur la matière ont terminé
cette troisième partie.
Nous ajournons nos lecteurs de la Revue ^ notre prochain
article , et prions encore une fois les exploitants de mines et
d'usines de nous .sij,iialer les abus dont ils demaudeni le
redressement, et d éveilier notre attention sur tous les points
qui , de près ou de loin , intéressent la prospérité de notre
industrie minérale.
Pans, 18 juin ISai. L. $
Digitized by Google
KBVIIB S8HBSTIIILLB
DfiS TRAVAUX D'fiXPL01XÂTI0i\ DES MLNfiS , DE MKTALLURGIB
BT DB CONSTRUCTION ,
PAR
ED. GllATEAU,
SOMMAIRE.
I. ExPLOiTATroî». — Formnlioii tL's filoiii^ aitrifîîrcf!. — Mines d'or de la
Nouvclle-Écosse. — l'erforalour Lisbcl. — Sur les lampos de sûreté. —
f.tudes sur la venlilaliùn. — Nouvelle raîirhine d'c.Mryciion.
II. METALLtHOiE. — Puddlago de la foule suUureusc. — t'uJdleur iuéciiiii«iuc.
— Romtltf adthode de piuldlugo. — Expérience» ear 1« eonslilatloa de
reeier. ~ ProducUon du cttivre de cdment m moyen de rëiwnfo de Tur.
III. ComiMTCTiev. — Mens tgglondrds. — Béton biloaineox. — Des divers
systèmes de eouvcrturo. — Sur la con&lrucliûn des cltctninées d'osines.»
Nouvelles formulus pour le calcul des dimensions des voûtes» — Recons-
truction du pont Louis Philippe à Paris.
EXPLOITATION.
FORMATION DBS FILONS ADRIFâRBS.
Lo mode de formalion des roches diverses qui composent la
croûte terrestre a exercé de tout temps la sagacité des gûo-
TOME XI. 33
5iS BBVVB SBMBSTftlBLLB.
loguGs. Mais ia géogénie rationnelle esi nôe d*liier seulement,
Gt, malgré les travaux considérables auxquels elle a donné lieu,
elle est encore loin d'être une science positive. Los hypolh&scs
los pins plausibles sur Toriginc des rociiis el des liions métal-
lin rcs Fr>nt dncs II res|)i-it ingénieux de M. Ëlie de Beaumont»
mais elles demandent à être appuyées de faiis qui les corro-
borent ou en démontrent la généralité. Les étude» géologiques
entreprises dans cette voie sont donc de la plus grande utilité ,
t;int au point de vue de l'histoire îinturclle des corps inorga-
iiiipies qu'à celui, tout industriel , des règles ou des «It'diM iions
qu'on on jmnrra tirer pour {.'iiiiler los recherclies du mineur el
faiiliici r<'\[)loilalion des minéraux utiles.
il uuus a donc paru utile do résumer rapidement les l ésultais
i consignés par M. Laur, ingénieur des mines, dans un long
ménioiic (1) inséré au Monileur utni'ertiel ot présenté à l'Aca-
démie des sciences, mémoire qui liaile particulièrement de
l'origine des roches aurifères de Californie.
Les mines d*or de la Californie sont situées snr le versant
occidenlal et toat le long de la Sierra Nevada californienne ,
qui est le prolongement^de la chaîne des Andes,
Le côté opposé au grand versant californien se oompote sur*
tout do roches éruptîves modernes : tracbytes ampkibotiques
et micacés non quartsifères, pbonolitbea, basaltes, ampbtbo-
lîihes, obsidiennes, ponces; enfin la dernière période de ces
phénomènes émptifs se manifeste acluellemeni pur des émana-
tions gazeuses et des sources d*eaux minérales bouillantes.
Bien que le versant californien ne présente pas la même
allure de formaiion récente , les deux régions offrent le carac-
tère commun do la présence de quartz auriUres.
Une observation alleniive des sources minérales el parlicn-
lirrcniont de celles de Steamboal- Valley, qui émergent presque
au piod do la Sicna Nevada , a moniré à M. Lai r qu'elles
sortent Uu granité en un point corrcspondanl à une formaiioo
< f ) ObservaiUm iur l'origine €t l» di$triimUo» l'or ions Us terrûiM
4e la Californie
Digrtized by Google
ABVUf SBMBSTiUELLB. dld
basalliiiue qui s*eslfiiit Jour à travers le graniie, en y proditisant
plusieurs syslèfllos de crevasses ou fmoturès.
Ces crevasses amènent au jour des eaux bouillantes très-
akalineë, qui abandonnent sur Inirs parois et leurs bords esté-
rieui^ des dépôts de soufre , de silice et d'oxyde de fer, formant
des masses cariées à structure rubanée.
Dans un deuxième système de fentes, qui sont également le
résultat de fissures dans les roches basnllii|ncs, on nn irotivo
plus (jnn do loin en loin des jels de vapeur d'nn. Ces fentes
sont froides et obstruées par de la silice rubanée métallifère,
dans laquelle se irouvciit les pyrites do fei* et de cuivre et l'or
natif. De plus, les depuis siliceux aurifères forment des épan-
chements considérables des deux côtés ries crevasses.
De ces observations, M. Lauh a conclu , avec toute apparence
devéHté, que les fdons de quart?, aurifère aMcfcws, qui sont
refroidis et dépourvus d>aux ihormales, ont été formés et rem-
plis d'une manière analogue à ce qui se passe de nos jours
pour ceux de Steamboat Valley.
Par snîte,toat porte à croire qu'à divel*^ époques géolo-
giques, dont la pins ancienne femonlerait à rapparition des
tracbytes , For aurait été amené du sein de la terre pai* des eaux
IHermales alcalines, qui imprégnaient les terrains qu*elles tra-
versaient et Y déposaient une partie des substanceit dont elles
étaient chargées , et particulièrement Tor.
Ces phénomèties ont été continus depuis Torigine Jusqu'à nos
jours, mais avec une intensité décroissante, et ils sont actuelle*
ment à leur dernier terme,
L*érosion des filons anciens a ensuite suffi pour (Constituer
les sables aurifères.
4
Ces fail&, très-remarquables, confirment d'une manière écla-
tante les vues élevées développées par M. Élic de neaiimont
sur les rapports qui existent entre les sources iliermales et la
fui maliun des liions T^étailifères, et sur le lôle de Toau comme
agent miuéraUsateur.
5U
UËVU£ SEMUbTRlELLE.
MIMES D'OR DË U liOUVfiUiE-ÉGÛSSB (1).
L'inlérèl qu'a excité la drcouverte des gisements aurifî'res de
la Nouvel le-Écosse donue de i opportunité aux détails relatifs à
leur modo de gisement.
I)'ai)iî's M. D.wvsoN, prinoiijal au collège de Mac Gill, l'or
doit se trouver dans toute la cùtc du diilricl métamorphique de
la .Nouvcllc-Écosftc. 11 se rencontre principalement en veines
traversant certaines couches minces d'ardoises • ou les roches
quarixeuses de cette région , lesquelles sont reconnaissables à
leurs caractères minéralogiques et leurs relations bien définies
avec les antres formations locales.
M. Marsh , du collège dTale, pose eu fait qu'il y a une celn-*
ture de roches métamorpliiques s'étendant tout le long de la
province de la Nouvelle-Écosse, variant en largeur de dix à
cinquante milles, et qui est principalement composée d*argite
schisleuse et de quarizite remplacé dans certains points par des
schistes micacés, des gneiss et du granité. Cette formation
appartient, selon M. Dawson , aux terrains siluriens.
AujL mines de Tangîer, IcscoulIk s qui renferment Tor sont
des argiles schisteuses, traversées de veines compactes de
(juariz. La stratification est fort bouleversée. On n'y a pas trouvé
de fossiles, sans doute parce que les traces en ont été détruites
par Taclion métamorphique de la chaleur. On a cependant
récemment trouvé des fossiles complets, dans !e schiste argileux
près de .St-.Ioiin (New-Brunswick). L'or de Taiigier se trouve
exclusivement dans les fiions de quartz. On en a aussi trouvé ,
en quantité notable, dans le lit d'un petit torrenl voisin des
mines.
Parmi les échanlilloasd ur recueillis, M. Marsh a signalé IroiS
cristaux isolés, rappelant, par leur aspect , ceux qui viennent
de Calit'oi nie.
Les mines do Tangier sont sur le territoire de 1 £tat. Une
( i ) Scientific american. — SilliœaD : American journal of science and
art.
Digrtized by Google
REVUE SEMESTRIELLE. 8l8
concession de 30 à 33 pieds se loue 30 dollars par an , et 700
bommes étaient occupés à ces travaux au mois d^août dernier.
Hais les moyens grossiers employés pour l'extraclion de For en
laissaient perdre au moins le tiers. On employait un appareil
composé de deux larges blocs de granité attachés par de courtes
cordes à une fièche borlzontalc traversant un arbre vertical ,
et entraînée par deux chevaux comme dans Tancien manège.
Le (juaitz ûtaii ('tendu sur une aire pavée, maiiUeiui mouillé,
et écrasé par le passage dfs l^Iocs.
A Lunenburg, l'or se renroniro aussi en filons quarUcux,
Iraversanl le schisle argileux. Ces mines» situées sur les bords
de la mer, ont fourni de grandes quantités d'or a ver peu de
ti iiv^il. Le iiiispickci est abondant, et sa présence rend io lavage
de iVr dirticile.
L'or de Tangicr a une densité de 18,95; M. Marsh l'a trouvé
composé de 98,13 d'or, 1,76 d'argent , el 0,05 de cuivre, avec
des traces de fer. L'or de Lunenburg présente une composition
semblable. On n'a point commencé à employer l'amalgamation
pour extraire l*or, ce qui fait que toutes les particules les plus
fines sont perdues.
Selon M. J. A. Prillipps (1 ) , le plus remarquable des gise-
ments d*or reconnu à la Nouvelle-Écosse est celui qui a été
trouvé à LaidlawVFarm.
Le quariz auriCbre se trouve au sommet d'une montagne
composée de schistes métamorphiques durs, et des puits creusés
en plusieurs endroits ont rencontré, à la profondeur de quatre
ou cinq pieds, un banc de quartz contourné et plissé, épais de
huit dix pouces. Celle disposition lui a lait donner par les
nuiH'uis le noni de barrel qiuulz- (quariz à cuves), parce ([ue
la l'uriuatiou préseale luie eerlaiue auulo;;ie d'aspect avec une
série de petits tonneaux qui seraient posés les uns à côté des
autres , et bout h bout.
La roche qui recouvre ce filon rernar(iual)Ieest cxcrssiv.unent
dure, mais îi quelque dislance en i)rofondeur, elle devient plus
tendre et quelciuelois plus ILssile ([uc vers la surface. Le quartz
est lui-môme exfolié parallèlement à la courbure du filon, et
( 1 ) Mining and Smeliing Magatine,
Digitized by Google
616
RCWB BBMBSTRIELLB.
tend h se clivor suivaiil des directions en rapport avec, les on(\\i-
lations du tïîstîiucnt. La partie supérieure des pliiseuioiils est
généralement recouverte d'une iniuce couche d'oxyde de fer,
reafermant souvent des pépites d*or natif > et le quam, dans le
yolsinj^ge immédiat de ces couches fenragineases , estlai-nième
sotivenl très-aunfèri9,
En ontre de Tor, les 0|oo8 aarifères de la Kouvelle-Éeosse
renferin^ni des quantité^ GOnsidéraI)les de fer pyritent, de mis-
pickel, de galène, de blende, et plus raremeni de petites
quantités de sulftir^ jl§ cuiTra argentif^.
PErxFûiUTEUIl LISBET (1).
On a h\t bien des tentatives pour remplacer le travail lent et
pénible du mineur , dans le forage des trous de mines , par
i'aclion énergique et rapide des machines. Mais les essais ont
presque tons échoué soit par la complication des appareils, soit
par leur manque de solidité ou rincommodité de leur manœuvre.
La question néanmoins acquiert chaque jour plus d'importance,
à mesure que se fiait sentir la nécessité de rendre plus éconO'
mique et plus prompt l'abattage de la houille, des minerais ou
des roches que traverse un souterrain.
Un nouvel outil perforateur a été essayé avec avantajre , il y
a quelques mois. 11 est dû h M. Lisbet , ingénieur des mines de
BuHy-Grenay (Pas-de-Calais 1. qui lui attribue une économie de
temps des neuf dixièmes, sans augnieiiialion de personnel.
L'appareil de M. Lisuet se compose de trois parties princi-
pales :
l"" Un cadre à longueur variable, formant le point d'appui du
perforateur ;
2« La boite porto-outil ;
8^ Le fleuret.
Le cadre rectangulaire présente , suv les ftM»s Interoes de ses
grands c6tés , des rainures longitudinales ea forme de queue
( 1 ) BufUtin 4e la Société i» VlnâwttrU ffilfi^!^»
Digitized by Google
lUmn SBHESTRIBLLS. 517
(i'hiionUe, dans lescjnelless'cneageul les branches d'une fourche,
termin<^e à sa paiiio supérieure par une griffe en forme do
croissant, et comme celle que l'on remni'quo dans les crics.
Les longs côtés du cadre sont eiilaillés en créiuailll'res , et
réunis par deux traverses. La traverse inférieure est armée d*un
sabot ou griffe. La traverse supérieure supporie un pelU engre-
nage conique et un pignon qui servenl i serrer fortement la
griffe supérieure contre le rocher , par une manœuvre de cric.
On assure 9iiisi au système une rigidité et une stabilité suffi-
santes , lUmportant étant, en effet, d*avoir un support inébran-
lable pour l'outiU
Le porte>outil est Corné d'une botte en tôle , d*une lar^ur
égale à l*écartement interne des longs cOtés du cadre, il peqt
ôtre placé sur les crémaillères à une hauteur quelconque, et
prendre une inclinaison variable sur i'axe du cadre au moyen
de tourillons.
L'oulil se compose d'une barre d'acier de O^.OOT d'épaisseur
et 0"',035 de largeur , conlourm'o suivant une spirale dont le
pas a 0'", 035. I.e diamant est iriaii^'ulaire et a ses extrémités
légèrement relevées dans le sens de renlaillemeiit. Les débris
de la roche sont enlevés par l'action même de ce Ikurct
rnbnnné, qui st? comporte à iteu près comme la vis d'Archimède
pour l'élévation des liquides.
L'outil peut prendre quatre vitesses d(^ rotation différentes ,
d'après la dureté de la roche à forer, et suivant que la mani-
vcliç qui lui transmet le mouventciil est appliquée à dus arbres
d'cn{{renaj$cs différents.
Des expériences trèsHsaUsfklsantes ( l ) ont été faites avec cet
( I) Dau élablissenentt belges , la Sociâid tfontigny emsSambro et celle
des haute fourneaux d'Ougr^c , ont fait l'e?sai (!c roi appareil pour Tcxploi'
Irition do la couche d'olipislo de Vi zin itmvince lio Naimir, et pour h m'rco-
luenl de» galeries qnt' l'un conslruil dan» celle localiltV Les résuUals d« ces
essais ont élë si peu tavurables qu'on a élé obligé de renoncer à l'emploi de
l'appareil. On a trouvé que dans les scbistea tendres il ne procurait aucun
avMiag»! et tau tes grto «t le nlserai son-sentsnent la perceneat était
moins rapide qne par la mâhode ordinaire, maïs la fatigaa pour l'ouvrier
tftail beaucoup pins grande. L. T.
Digitized by Google
5ld Revue SEHBmiBLLS.
appareil dans une galerie h iiavcrs banc de la aiine d'Annezin,
L'oulil sur lequel on a cx[>4^i-iiueQté pesait 60 kil. Les fleurets
étaient eu acier corroyù ordinaire. La galerie à travers banc
avait 1<",60 de haaieur sor autant de largeur.
Dans des schistes dors , on a obtenu les résultats suivants :
Pose de rapiiarrit . 3 minutes.
Fora;,'e de 0"',yO avec le premier outil. . 1 1; i id.
Changement du llcuret 1/2 id.
Foi âge de O-^.SO H/4 id.
Hésuitat : avancement de 0",6Û. . . • 6 minutes.
Le trou était horizontal , et la vitesse de la manivello de
1,33 tour par seconde.
Un deuxième essai , dans un schiste plus dur, a donné les
résultats ci-dessous :'
Pose de Tappareil S 1/8 minutes.
Forage de 0»,30 H/SI id.
Ciiangement d*outil 1/8 id.
Forage de 0'",30 il/4 id.
Changement d'ouUi 1/3 id.
Forage de 0'»,35 31/4 id.
Total : 0"', 93 en 81/2 minutes.
Dans la dernière période, ou a traversé un uerl de fer car-
bonate de 0™,05 dV'paissnur.
Trois auires essais analogues ont été faits dans un j^rès à gros
grains, do dureté ordinaire, et dans un grts excessivement
dur. Dans ce dernier, ravancemeut a été de 0'",20 en 11 minuleà.
£n résumé, ces cxpérienc(!S ont démontré la solidité, la
facilité de manœuvre du perforateur Lisbei, et elles ont constaté
réconomie de temps résultant de son emploi , la régularité
du trou foré , la possibilité de pratiquer un large fourneau au
fond du trou, et d'employer Tappareil pour Tabattago de la
houille.
Le prix de ce nouvel appareil est évalué à 8 Dr. bO le kilogramme.
Digitized by Google
REWB SBMBSTniBtlB.
S19
SUR LES LAMPES DË SURËÏË ( 1 ).
Pour satisfaire aux réclamations des mineurs sur le peu de
clarlé dns lampps do sûreté, la compagnie houillère \Ycstfalia
(distiicl de rioclmni) a donné au cniivprclu supérieur du ré-
servoir d'huile une cuuri)ure trrs fortement convexe, afin do
réfléchir au deliors les rayons luminens. 11 iiaraîl cependant
douteux que la clarlé de la lampe soit réellement accrue par ce
moyen, parce que , à l'usage, il n'est jamais possible d'éviter
complètemeiu le renversement d'un peu d'huile par le porle-
méche, et par suile, le couvercle se recouvre d'une couche
d'imllù qui atténue notablement sou pouvoir réflecteur, ou même
l'annule complètement. Ces lampes sont au reste munies
comme à l'ordinaire de cylindres de cristal et de tissu mé-
tallique, mais elles se distinguent de celles employées jusqu'ici
en Westphalie pour réclairagc par la forme du oouverclo du
réservoir d*huile.
Le type de construction employé pour la première fois dans
ia lampe d'UPTOK-RosERTS, et plus tard dans celles de Gohbbs
et d^HEROLD , avec des canaux dans le rebord extérieur du réser-
voir et une toile métallique placée borizontatement au-dessus de
l*oriflce intérieur, est ici impraticable; c*est pourquoi on a
placé au*des8us^dn réservoir un anneau séparé , de forme légè-
rement conique, et servant en même temps de support au
cylindre de cristal , et on Ta percé soit de petites ouvertures
d'une section totale équivalente à celle des mailles du treillis
métallique, comme dans la lampe de Boty , ou d'orifices circu-
laires plus grands alternant sur deux rangs, et qui sont protégés
par une bande do tissu métallique serré à l'intérieur de l'anneau.
Cette dernière dis[)os!tion rappelle la lampe d'Ki.oiN , qui porto
dans le rebord du récii)ietit d'huile six ijrandes ouvertures
rectangulaires , recouvertes do treillis, et qui est, eu tout cas.
( I ) ZHtnhTtft fûr Berg'hAHen'iind SaMnenwemt in dm pmusitckm
SkuH, von Carvall. 1861.
SSd RSTUB SBMESTlUiLU.
plus r:ili«>!in( llo qup !a premirre , dont PONSON a d(''jîj sipialé
Ims drlimis ; il faut donc une cxiH'i'ii'Uce plus proloii^^-'-e pi>ur
d<'nn)!Uier si, coiiiinn O!) rnlVirme, la toiie niéiallique de cliaque
01 ilK e se bouche moins proniptenif nt par la poussière, etc., et,
]>ar suite, protège mieux l'enlrée rc^uli^re de l'air, que les
treillis placc^s horizonlalenieut dans l'inlérieur des lampes avec
admission d air ^ travers l'huile dt'roulant de la mèche, coiiimo
dans la lampo Upton-Uoherts. (iuanl aux prix , la mmveUa
lampe avec prise d*aii- pnr ouvertures rectangulaires est on
peu au dessouf de celle d'iiÈROU> gônôralemeot usitée eo
Weslphalie (1 ).
ÉTUDES 8tm U VBNTiLiinON {%).
H. le général Morm a entrepris , au Conservatoire impérial
des arts et métiers, une série d*expéricnces sur la ventilation,
dont nous ferons connaître les résultats principaux , au fur et
à mesure de leur publication.
Les ventilateurs sont employés à des usages très-divers,
aéinge des mines , insufflation d*aîr dsns les feux de forges et
les foyers m6lallurgi(iues, enlèvement des poussières , assai-
nissement dos lieux habités, etc. Les types proposés sont fort
ïiOiabîcLix , mais on possède peu d'ex[u»rieni i'.s soi^Mioiisemenl
faites , qui |k luiellent i] apprécier lu valeur relative et lô
reudenu.'Ul iéitl de c< ;> upi)ai i'ils,
Les premières études laid s dans ce sens par M, le général
iVIurin portent sur le vcutilatcur à hélices de M. Guérin. Gel
appareil peut , selon le sens de sa roiaiion, servir pour l'aspi-
ration comme pour rin&ulUalion de 1 air.
(1) Nous ferons observer qu'en Belgique Ton emploie 30 à 40,001) lampes
Mneseler et que. à ctU de ia sécorlté qu'elles prdseDteol, od ne se plaint
du déliât de clarté ni de robstraction des totlea. A l'exception d'an earliia
sombre do lanpea Boly et Davy , aucune entre n*t été adoptée par lee éo*
blieaementa belgf». i*i T.
(2) Ànnalu rfu Conamolotre impiriai dêt arU al mitim*
Digitized by Googl(
BBVin SBMKSTMBLUI. SU
De rensemi»l6 d*an grand nombre d'expériences faites dans
U» conditions convenables, on a tiré des conclusions impor-
tantes à noter.
D*abord , les ventilateurs à bélices sont d'un emploi beaueoup
plus avantageux quand ils fonctionnent par aspiration que par
Refoulement. Cette infi&riorité , dans le cas de rinsufiOation ,
tient à ce que rhéliçe agit comme une vis qui se meut dans un
écrou fluide , et qu'une partie du fluide échappe à son action ,
tandis qne Tautre reçoit un mouvement de translation longi-
tudinal. Mais, outre ce mouvement , Tair reçoit de rhéiice un
mouvement de rotation autour de Taxe de la machine, d'où
résulte un dt'velopi)oment de forco contrifugn, qui rejette les
molécules d air de l'axe vers la circonférence. I*ar suite (\\u-\ que
soit le sens du mouvemout du ventilateur, il se produit vers
TaKC une diminution de pression tn^'s-spnsible , el ali contraire,
une augniontaiiun dépression vers la circonf<^rcnee. Quand le
veniilalf ur aspire , cet effet est jdutôt favorable que nuisiliîeà
son action , parce r|u'il aide h l'échappement de Taii' aspiré
dans l'espace. Mais, quand l'appareil agit par insnlllaiion ,
racliuu du la force centrifuge rejette sans cesse à l'exléritsur de
Tenveloppe et par son orifice môme d'introduction une partie do
Tair admis dans le voisinage de Vw, ce qui contribue à
diminuer notablement le volume d*air insufflé par tour de la
machine.
La force centrifuge produit, dans les ventilateurs à bélices .
un autre efSéi non moins fâcheux au point de vue de |*utilisation
du travail moteur , quand Ils marchent pour insuffler de Tair.
Elle détermine, en effet, des mouvements giratoires, d*où
résultent des pertes de force vive et raccroissement des résis-
tances passives.
En cherchant le rendement de ces appareils , on a ti ouvô que
si les hélices ont une longueur h peu près double de leur
diamètre et forment deux demi-hélices , le rap))ort du volume
éWr aspiré au volume Q' engendré par l'hélice est
§ = 0,570.
L'emploi des ventilateurs aspirants à bélices, bien propor-
Digltlzed by Google
ÎHt REVUE SEMESTniEI.LE.
tiûiniéî», ne j»ornirl ç^uhro d'ulilisor plus do i),OS:i du travail
moteur, ou mesurant l'ellct utile par la demi lorcc vive impri-
niôe à l'air.
Les veiililalr-nrs ^ li(''liors employrs h riiisniUntinii avec un
Inyau de riToulumcnt d'uni' rvrtuino loii-uriir ' '28 niMros, par
exemple), et compl^temenl ouvert, ne ftMiriiiiheul j^iuro qu'un
volume d'air égal à 0,337 du volume engendré par leur hélice.
Enfin, dans ce cas, le rendement de Tappareil, mesuré par
la moitié de la force vive impriniée à l'air, n'est que 0,039d da
travail moteur.
Les ventilateurs à palettes courbes constituent une antre classe
d*apparei]s d*aérage. On leur reproclie ordinairement le ron-
flement quMls font entendre et dont Immensité crott avec leur
vitesse. M. Lloyd a cherclié à éviter cet inconvénient dans un
ventilateur qull appelle, pour cette nâson , noiseteu-fan.
Cet appareil se compose essentiellement d'un double tronc
dec6neen t6le, dont les deux grandes l>ases sont opposées
l*une à Tautre, séparées ou non par un diaptiragme, et dont
les deux troncatures sont ou peuvent être ouvertes pour rialro-
duction de l'air. Dans riiilérieur se meuvent des palettes en
forme d'anbcs courbes trapézoïdales. Cette disposition géné-
rale est d'ailleurs un peu modifiée suivant (lu'il s'agit d'un
ventilateur aspirant ou d'un ventilateur insufflant.
En conipnraiîl !o volume d'air n aspin' par un vculilatiuir
Li oYo au volume d'air Q, engendré par les ailcltcs de l'appareil ,
on a trouvé :
i -140
On système présente donc, dans l'aspiration, une grande
supériorité sur le ventilateur à hélices , pour lequel on a vu
ci-dessus que ie rendement était de 0,573.
Pour un ventilateur Llotd fonctionnant pBv insufflation on a
trouvé, pour le rapport du volume d'air refoulé au volume
d'air engendré par l'appareil :
1 = *^.
Digitized by Google
RBVUB SEMESTRIELLE. 533
Co résultat trlss-favorable doit» comme le précédent, être
attribué à Taclion de la force centrifuge.
En somme, on voit que les ventilateurs à ailettes courbes
sont supérieurs h ceux à héliceSi cl qu'h Tinverse de ces der-
niers, leur rendement est plus considérable dans Tinsufilation
que dans Taspiraiion.
Les expériences dynamométriques oiu de plus démontré que
le rendement mécanique dos machines Li.oyd s'éli'^vc , eu
moyenne, h 0,160 du travail moteur, dans le cas d'iiisuÛla-
tion, el 0,4'20 dans celui de l'aspiralion.
Les mûmes sii ies d expérieiiees ont porté sur un veiitilaleur
à palettes planes, et on eu déduil, pour le rapport du volume
d'air insuiUé au volume engeudré ;
-1,022.
Ce nombre comparé à celui <pic donne le ventilateur insuiiiant
de Lloyd laisse tout ravanla^e à te dernier.
Le rendement mécanique moyen a été O.l-il du travail
moteur. Sous ce rapport , le ventilateur à ailes planes est très*
supérieur aux ventUateui-s à hélices , et un peu inférieur aux
ventilateurs à aubes courbes el à enveloppes de Lloyd.
En expérimentant sur les mômes ventilateurs à aubes planes
avec des orifices d'écoulement plus petits que la section trans-
versale du tuyau , oo a reconnu que pour chaque ouverture
d*orifice les volumes d'air insufflés sont proportionnels aux
nombres de tours du ventilateur, et aux volumes engendrés par
les palettes ; mais ces deux rapports décroissent rapidement
avec Taire de Torifice, de sorte que le ventilateur fournit
d'autant moins d'air par tour et pour un même volume engendré
par SCS palettes, quel'orilice dïcoulcment devient plus petit.
L'ensemble do toutes les expériences dont les résultats
viennent d'être exposés, peut être résumé par le tableau suivant:
m
laVOft SSItt8TBlBLU<
RtNDEMENT
MODE
i»rs
DÉSIGNATION DK8 APPAAKILS.
VKM II.
n FJIH.S.
D'ACTION.
EN EFFET
1 DTILB.
1
Aspirant.
0,081
▼efttliiit«iir à iiéliees de M. Gnérifl. |
In&ulllaul.
{),(»5y
1
Aspiraot.
l,i()0
o,iiio
Voiaib leur Lio) li , a palelUiS courbes 1
3,000
0,100
1
VenlilAlear à palettes avec jeu de
lOBiifflaot.
Rafoulaol.
f,Q60
0,461
Ainsi , dans tons les cas éluilic's , les ventilaieurs à hélices
sont inforifurs aux vciitilalcurs li paletlrs courbes, pour l'aspi-
ration coninic poiir le rflbulonicnl , et, dniis cr flmiicr ras , In
simple venlihih'iir à ailes jiknirs im'férable an ventilateur à
hélices , cositraii'ciucm à imo opinion assez répnndue. Les ven-
tilateurs îi ailes couiImîs, iiniiqnrs par M. CoMtJKS dès 183H, ont
une supériorité réelle pour linsufllation de l'air; mais, en
général, on doit recdimaitre (pie les vetililalcins ne sont pas
des appareils avantaj-eux au point de vue de l'utilisation de la
force nioli'icc.
NOUVELLE MACHINE DmRAGTlON (1).
M. Lemibllb s*est proposé d'éviter, dans les machines d*cx-
traclion pour les mines, rinconvénient de l'enroulement des
cibles «nr les bobines ou les tambours. On sait , en effet , que
c'est la cause la plus active de la desirucUoo des câbles , el le
( I ) Arhbkcaod : Géttk indiutricL
Digitized by Google
REVUë SËMËbTlilKLLB. 525
mal augmente à mesure que croit la nécessité d'exploiter à des
profondeurs plus grandes.
Le système d'extraction de M. Lemiclle se compose d*une
corde sans fin reposasi, par une portion de sa longueur, sur la
gorge d'une poulie qui reçoit le mouvement de la macliine mo-
triceet qui, entraînant le cftble dans sa rotation , fait monter
un train tandis que Tautre descend.
L'adhérence de la corde k ta poulie est produite par son
propre poids et par celui des engins qu'elle supporte.
Dans ce système , il n'y a donc pas d'enroulemenr« Pour rap-
pliquer à une machine ancienne il mfUi de donner à une bobine
ordinaii'C un moyeu d'un dianirtrc lixc et de graiuloiir conve-
nable pour qu'elle remplisse roflice de poulie niolriec; aloi*s
les deux brins de la corde se rcndciu au puils par l'iiiiermé-
diaire des molettes ati lieu d'y aboutir direclemoul.
La niacliine iuijcuuiiue dans un sens pour faire monter la
c;iL;f ou la beune ])loino, et , en sens contraire, pour la faire
rodcseendre. Il en ri'sulie ((u'une moitié seulemeiil fie la lon-
gueur de la corde vient en conlaei avec la poulie, tandis que
Tautre moitié ne fonctionne que par son i>oids, et demande
moins de solidité.
Malgré la simplicité de ce système, on peut se demander si
Tadhérence sur la poulie sera assez grande pour permettre
d'élever, à une vitesse notable, une charge de 1000 à 1500 kilo-
grammes. SI Ton devait sacrifier une partie de Tcfiet utile de la
machine aa désir d*éviter Tinconvénient de renroulcment et
du déroulement snccessifis du c&ble sur la bobine, on serait
obligé de multiplier le nombre des ascensions pour une même
eitraction, et le système perdrait tout son avantage, fféan-
raolDs , IMdée mérite d*ètre examinée de plus près et soumise
k la sanction de Texpérience.
m
REVUE S£aifiSTBlELI.B.
IL
MËTALLUR6IE.
PUDDUGB DE U FONTE SULFUREUSE ( 1 ).
Bien des moyens ont 6{é proposés pour atténuer les etieis
nuisibles du soufre dans rafliiiaye de la fonte , mais aucun ne
parait avoir complMement aiieiiit le but. Le bioxyde de mau-
ganèse , dont Femplui s'est assez répandu , réussirait bien s'il
éiaiL lusible ei se mêlait iiitinienient à la fonlc liquéfiée , mais,
malgré le brassage , il n'exerce tju'unc action oxydante locale ,
ei souvent il renferme du cuivre dont la présence rend le travail
du fer presque impossible.
Celte observation a conduit M. Robert Bichter , professeur k
Lcoben ( Styrie ) , h substituer au bioxyde de manganèse un
oxyde fhsible , et il a fait cboix de I*oxyde de plomb comme
désulfnrant de la fonte.
Les expériences ont été faîtes à Frant-Schacb , près de
Wolfsegg , en Carintbie , à l*usine de M. le comte Henckel de
Donnersmarlt. Elles ont porté sur du fer si fortement sulfbreux
qu'on n*avait jamais pu le laminer entre les cylindres dégros*
sisscnrs.
Le puddlagea eu lieu dans des fours doubles au bois. Chaque
chaude se composait de 392 kil. Deux expériences comparatives
ont élô faites, et afin d'exagérer les conditions défavora])les, on
a introduit avec le Ter de Tune d'elles i^M de sulfure et Û'',i28
de phospluii'e de fer. Après fusion complète de la matière , on
a ajouté 1^,680 de litharge , et on a brassé vivement. Le plomb,
qui se réduisait , s'oxydait de uouveau au contact de l'air , et
son action était ainsi régénérée. Puis il se forma une scorie
plombeuse ([iii coutiiuia d'agir sur la fonte. Une heure et demie
apris riutroduciion de la litharge, on a formé et cinglé les
balles, puis ou les a laminées en barres brutes.
( t ) Berggeist.
Digrtized by Google
REVUE SEMESTIUELLE
527
Daus l'autre opération, elTeciuée sans le secours de la
litbarge, les balles ne se sont formées qu'au bout de deux
heores et demie ; il a fallu beaucoup de soin pour ne pas les
écraser sous le martinet , et on n*a pu les laminer.
Le déchet de ce puddlage ordinaire a élé de 18 % tandis que
celui de Topération exécutée ayec la litbarge n*était que de 11 «/o.
An lieu de litbarge, on peut employer du plomb, qui s*oxyde
rapidement pendant le puddlage ei produit le même eflfet.
PUDDLEUK MÉCANIQUE.
On cberche aujourd'hui k remplacer dans toutes les industries
la force de lliomme par celle des machines , et à donner à Fou*
vrier un rôle intelligent, au lieu de le réduire à développer de
purs efforts musculaires. Une tentative intéressante dans ce
sens a été faite récemment dans In domaine de la métallurgie.
MM. DuMfiNY el Lemat ( 1 ) ont invt uic un puddleur mécanique,
qui a Oiù essayé par oux aux forges de Closmortier, el qui permet
un travail plus rapide cl plus complet de la fonte, d où il résulte
économie dans la fal)ricalion et ainùlioration de la qualité, tout
en diminuant la fatigue du {iuddleur.
Le problème jiaraissait difficile îi résoudre , eu égard à la
variété de mouvements que le puddleur Imprime à son ringard
dans toutes les parties du four , et on Ta horné au bramge de
la fonte.
Un four ordinaire se prête bien à rapplication du nouvel
appareil, et Toutillage n'a nullement besoin d*ètre modifié.
L'appareil est installé au-dessus du four de manière à n'en
point gêner l'abord. Le puddleur le commande ou Tarrète à
l'aide d*un tendeur. Un balancier suspendu à la charpente pend
au devant du four, et on attache à son extrémité les crochets et
autres outils. Le balancier reçoit d'une bielle et d'une coulisse
(!) Cnditnânief,
TOME Xk
34
5S8 RBVIA 8EHBSTRIBLLB.
direclriee un mouvement oompleie d'oadllation dans an plan
qui oscille lui-même à droite et à gaoclie de Taxe de la porte.
Ce double tiiouvement permet ^ l'ouiil de parcourir toutes les
parties du Tour, conime sMI était guidé par la main de l'ouvrier,
mais en produisant un brassaffe plus énergique et plus continu.
Quand le fer a pris nature, on arrête la machine, on détaunte
le balancier, et le puddleur oontinne son travail à la manière
ordinaire.
L'emploi du puddleur mécanique permettra d'augmenter la
capaciK^ des fours à pudd 1er, et, par suite, de mieux utiliser
la chaleur. On peut alors lui faire mettre en niuuveniL'nt plu-
sieurs ri n Isards à i i lUis, intruduit.s .sur la sole par des ouver-
tures multiples, taudis qu'une porte de travail reste libre i)onr
permettre à l'ouvrier de surveiller les progrès de l'opération.
NOUVBLIiB MÉTHODE Dfi PUDDLAGfi (i).
M. n. OsTUM), en Sul'de, a imaginé une méthode de puddlage
qui préseute de l'analogie avec quelques pi océdés déjà connus,
mais qui s'en distingue en ce que le courant d'air est amené
au-dessus de la snrfaet^ de la fonte on môme temps qn'im cou-
raul d'oxyde de carbone, dont la combustion produit la tempé-
rature voulue , et en ce que l'appareil de Ostllm» permet le
hallage de la matière pâteuse comme dans le puddlage ordi-
naire. tandis que l'appareil de Bessemer réclame la Iluidilé
dcb liialières.
Dans le four Bessemer , le vent est surtout destiné à faire
prendre nature au fur; il sert, dans l'appareil Ostluud , presque
uniquement pour brûler les gaz, et les conditions de fonction-
nement sont à peu près celles du foor à puddler.
L'appareil comprend un générateur de gaz et un creuset oli
le fer se produit Ce creuset est muni d*oa mécanisme propre
(1) B0K2IBIIAII1I et KfiBL : Berg-ufid kùUetmaimische /«Hmf.
Digrtized by Google
REVUE SEMBSTRiELLK.
à le mettre en moaTement, en lui imprimanl une rolatian autour
de son axe. On le garnissait intérieuremeat d'un lut formé de
quartz et d*argile » mais on y a solïstîtaé une couche de
scories provenant du Imllage.
Le gaz du générateur arrive dans le creuset par un tuyau de
4 pouces de diamètre , et Tair qui doit lui servir de oombu-
rant par un tuyau de 1 1/f pouce.
On ii Hi[u»duil la foule dans le creuset qu'après l'avoir chauffé
de manière à produire uu ramullissement des scories , ce qui
exige 1 h. 1/2 avec le pz.
Quand on euiuaH*iit<' à introduire le ^jaz, il faut avoir soin de
placer dans le creuset quelques charbons incandescents ; si
maigri' cela le gaz sëleinl , on rallume avec une flanmie. Le
générateur est muni d'un registre pour ré^der l'arrivée du gaz.
L'opération comprend trois périodes : i« élévation de la
température jusqu'à rébullllion ; S» ébuUition ; 3'' fin de i*élittl«
lition et J)ailage.
Après qu'on a introduit la fonte, on verse dans le creuset
5 à 3 pelletées de scories , qui abaissent la température et
rendent le fer p&teux « en produisant une vive effervescence ,
tandis que le creuset tourne avec une vitesse de 30 à 40 tours
par minute. Ce mouvement de rotaUon facilite le travail
d'affinage.
U fiiat , comme dans le puddlagc ordinaire , surveiller soi-
gneusement la température du creuset et de la fonte. Une
température trop élevée et de la fonte trop fluide relardent lo
commencement de l'ébullitioii et en i)roloni,'enl la durée. Une
lcnn)éraluic trop basse laisse liyer une i)ai lie de la niaiu le qui
se colle aux parois. Uiiand tout est bien réglé , rébullition
commence environ cinq minutes après Tiulroductiou de la
fonte et dure à peu près dix minulc:>.
S30
BEVOB SBMBSTRIBUB.
ËXPËR1E.NCES SUR LA CONSTITUTION DE L'ÀGIER (1).
H. C. BwKS a enlrepris vous série d*expérienoes, analogues à
celles de Saunderson, sur la &brication et la véritable composi-
tion de racler, et a été conduit à des résultats importants qui
sont relatés ci-dessous.
Les essais ont porté sur du fer soumis à différents réacUGs à
la chaleur du rouge vif, comme dans les caisses de cémentation.
Ces recbercbes ont conduit M. BiNKsaux conséquences suivantes:
10 Une petite barre de fer enveloppée de charbon de bois de
buis, dans un tube de porcelaine fermé et maintenu au rouge
vif pendant douze heures , n*a présenté , apriis la trempe, aucune
surface dure d'ader, et chauffée à différentes températures, n*a
poini montré la succession des couleurs particulières à Tacier
véritable. Elle était restée fer malléable.
S* Mais quand l'air atmosphérique est admis avec précaution
et en quantité telle que le carbone reste m excès , la surface du
fer d'abord, et enfin, par un contact suffisamment prolongé,
la barre loiU entière se convertit en acier.
3" L'emploi de l'azoïc ne donne pas d'acier.
i° L'oxyde de carbone ne transforme pas non plus le fer en
acier.
5^ l!n traitant le fer dans le tu}>e par un courant d'un hydio-
carluire, tid que le j^az oli'fianl, ou en plongeant la bai rc ruii^u
dans de l'huile déjiourvue d'a/oto, on ne produit pas d'acier.
6" Mais l'emploi d'un aiélauiiu de ^az oléfiant et de ^'a/. aia-
moniac ou celui du cyanogène, produit de l'acier aussi bien tjue
rimmorsion du mêlai rouge dans une huile azotée ou dans de
la j^iai.^hC.
T"» Le fcrrocyanure de potassium produit de Tader, comme
on le sait depuis longtemps.
( I ) Scientific omerieo». — Le travail de M. Binls a ëlé publié «n enller
dm le knne V de le Metw umiwmUes nom eroyone lontefois devoir eon-
eerver ee résvmd poar eeitx de doe ebonnée qei ne posaideet pas les livrai-
sons de I$!i0.
Digrtized by Google
IkETCB SBKBSTRIELLE.
m
8^ Il en est de même de remploi du simple cyanure de
polassium.
9« On n'obtient pas d*acier en traitant le fer cbaud par la
potasse ou la vapeur de potassium.
10* Avec le fer doux, qui ne renferme pas de proportion
appréciable de carbone, remploi da gaz ammoniac ou du
chlorbydrale d*ammoniaque ne produit pas d*acier.
il* Hais le gaz ammoniac ou le chlorhydrate d'ammoniaque
transforment en ader le fer qui renferme une forte proportion
de carbone , 5 »/• par exemple.
Ces résultats , avec la composition chimique des réacti£B,sont
résumés dans le tableau suivant î
i* Fe -h C en excès , sans intervention d*autres éléments, fer.
2o Fe + G en excès, avecadmission d'air atmosphérique, acier.
3" Fe + Az azote fer.
4* Fe+Co oxyde de carbone fer.
5^ Fe + G< H* gaz oléfiant fer.
6* Pe 4- G' R* en excès 4- Âz gaz ammoniac . . acier.
7* Fe 4- G* Az cyanogène acier.
8« Fe+K' FeCy' ferrocyanure de potassium. . . acier.
9* Fe + KGy cyanure de potassium acier.
10» Fe -h Ko potasse fer.
1 1° I<c -\- K potassium fer.
12" Fe -h AzlP gaz ammoniac . fer,
130 Fe + AzH* Cl. chlorhydrate d'ammoniaque. . . . fer.
L'auteur conclut de ces faits expérimentaux que les substances
sasœpiibies de convertir le fer en acier renferment de Tazote
et du carbone, ou que Tazote a accès pendant l'opération, et se
trouve en contact avec le fer.
Le carbone seul est impuissant à aciérer le fer.
Il en est de même de Tazote seul.
Mais il est essentiel que ie carbone et l'azote agissent en-
a- K + 83*2 ammoniac acier.
18^ ^ ' , -i- AzH* Gl chlorhydrate d*ammoniaque. acier.
Digitized by Google
S3S REVUB ffiMBSTlIIBLLB.
semble, et on ne peut citer aucun cas d*aci6nition où ces
élémi'iits ne se soient pas trouvés tous les deux en présence
du fer.
L*azote et le carbone coexistent dans Tader après sa forma-
tion, et c*est leur présence qui dlfTérentie les propriétés de
racler de celles du fer, dans lequel ces éléments ne se
trouvent paSé
Il est présumable (mais non démontré) que Tétat de combi-
naison n*est pas celui du cyanogène, quoique ce composé joue
un rOle imporlant dans Taciération , mais qu'il se produit un
alliage triple de fer, de carbone et d'azote. De nouvelles expé-
rinncos sont n<'^cpssaires pour élucider ce point , f l dr torminnr
les propomious relatives des éléments dont la réunion constitue
Tacier véritable.
PRODUCTION DU CUIVRE DE CÉMENT AU MOYEN DK L EPONGE
DE FËR(l).
D*aprto une communication de H. Stalsbers, Il a été pris
récemment un brevet par Ad. Aas« de Thydal (Norwège) , pour
un moyen de précipiter le cuivre des liqueurs cuprifères au
moyen de Véponge de fer.
Pour cela , on grille ensemble de la pyrite de fer avec un peu
de pyrite de cuivre et au plus 2 à 3 <>/• de enivre; les grains sont
séparés de la couche d*oxyde, ensuite lavés, puis grossièrement
pulvérisés, mélangés d*an peu de menu cbarbon , et réduits au
moyen d'un générateur de gaz, où se produit du fer spongieux,
qui précipite rapidement le cuivre d*une dissolution un peu
chaude.
Pour la régénération de l'éponge de fer , il n'est besoin que
d'un peu de combustible, cl son prix de revient est de beaucoup
inférieur k celui de la fonte. Pour pn^'cipiior 100 livri-s de
cuivrr dr cj'-nioTU h 30 de cuivre , on consomme 2 1/2 à 3 fois
son poids d'éponge de fer.
(1 ) BoaatiiAiiii et Kibl : Berg-md hMmimaiiu»lHhê Ifi'fwv.
Digrtized by Google
RBVUB 8BHBST1UEULB. 893'
Ge procédé présente sur la méthode de prrci;>itation du
cuhre de Simmiig , aa moyen de l'hydrogène aulfUré gazeux
suivie à Foldal , l'avantage d*ètre éGonomique et d'éviter Taffi*
nage toujours difficile du suUùre de cuivre précipité. Dans ce
dernier procédé , on distille le soufre dégagé des pyrites cui-
vreuses à l'éuit gaaeax sec , et le résida est passé au four à
manche pour matte crue avec les fragments faiblement grillés ,
et œlle-d fondue pour cuivre noir, ou l>ien le sulfure de cuivre
débarrassé du soufre libre est soumis à nne fonte crue , et le
produit rôti et mélangé avec des minerais ordinaires grillés à
mort est fondu pour cuivre noir. La matte riclu' provenant
nniquement du sulfure de cuivre ne se laisse griller que diflfi-
ci If'mcnt, et occasionne des pertes de cuivre très-fortes dans
les opérations ultérieures.
On doit faire à Foldal des essais comparatifs de la méthode
d'Aas et de celle de Sinding.
CONSTRUCTION.
SUR LES BÉTONS AGGLOMÉRÉS (1).:
M. François Goignbt s'est beaucoup occupé , depuis plusieurs
années, et non sans succès, de trouver des applications au
produit ({uMl désigne sous le nom de Mtons agglomérés. Ces
matériaux de construction artificielle se composent simplement
de sable, de chaux, et dune faible ((uantité de ciment; ils sont
préiian'-s presque à sec, parftiilcmcnl triturés et vigoureusement
comprimés. Il en résultf» une pàlr de pierre , faisniit prise
rapidement et ronstitiuint, nu bf»ni de (pielques jours, une cou-
slruetion monolithe d'une grande diii>et(^.
Tout récemment , Tinventeur des bétons agglomérés a appelé
( t) ^rmt HkutSIiiqfÊâ âêt AnuiJfoWb».
Digitized by Google
534 REVUK SEMESTRIELLE.
l'atlention sur un noiivol f'niploi qu'il en proposo, et bien qiril
soit difiicile de se prononcer à priori sur la valeur de la méthode,
ridée mérite d'être prise en considération et Texpérience pourra
être tentée. 11 s'agit du cuvelage des puits.
Le principe de cette application réside dans l'imperméabilité
du béton aggloméré et dans sa résistance à Técrasement. On
procéderait, comme dans le muraillement des puits, par anneaux
successif^ de maçonnerie, construits au jour, et qui &*enfonoent
par leur propre poids quand on vient k draguer rintérieur du
puits. Le tout serait supporté par un soc drcalaire en fonte , et
ranneau de béton pourrait avoir une largeur de soixante centi-
mètres et au-delà.
Les diverses assises de béton se soudent parfaitement et l'on
réalise la condition avanlagcuso de n'avoir aucun joint k rendre
étanche.
La sinfacc cxtérienre du tube de béton peut , pnr un simple
lissa^îO il la truelle, devenir beaucoup plus polie (pie celle d'un
cuvelage en fonte, et présenter une moiiidie résistance à la
descente. Le poids [)lus considérable du bûlon , eu égard à son
épaisseur, lacil itérait encore renloncement du tube. Cependant,
nous ne pouvons partager toutes les convictions de l'inventeur
sur la possibilité de descendre aisément un pareil tubage à de
grandes profondeurs. L'énorme pression des terres , agissant à
la manière d'un étau , sera toujours l'obstacle principal que
rencontrera une pareille opération.
Quant à la résistance à Técrasement, elle est très-considérable
dans le béton aggloméré , et ne serait certes pas surpassée par
le poids d'une colonne d'eau de cinq cents mètres de banteur.
Le béton présente sur remploi du bois et de la fonte pour
cuvelage Tavantage de ne pas se pourrir comme le premier, ou
8*oxyder ou se sulittrer comme le métal. II est moins coûteux
que la fonte , et le mode de construction est fort simple.
Toutes ces considérations ont conduit M. Coignkï à suggérer
l'idée d'employer les bétons agglomérés au tubage des puits de
mine. Il resterait à dénionii er ((ue la cobésioii de la matière est
assez considérable pour résister aux eflbris de glissement d'un
terrain coulant, car cette propriété n est pas complètement en
Digitized by Google
REVUB SBMBSTBIBLLB. 535
rapport avec ]a résistance h récrasement. Quoi quil en soit , et
dans des drconstances ordinaires, ce système pourrait être
appelé à rendre des services , et demande à être étudié par les
ingéuiears compétents.
BÉTON BITUMINEUX (1).
L'importance des applications du bitume depuis une vingtaine
d'années a conduit îi essayer d'en faire un nouveau béton destiné
à renn placer , au moins dans des cas spéciaux , les bétons de
chaux hydraulique, cl qui leur est préférable pour certaines
constructions. Dans rétablissement des chaussées en asphalte
comprimé , qui ont été essayées dans plusieurs rues de Paris ,
on a effectivement reconnu que les bétons de chani, à ce point
de vne particulier, présentent IHnconvétiient d*ètre très-longs à
prendre et de ne pas offrir un degré de solidité et de sécheresse
suffisant, quand on doit les recouvrir de Fenduit bitumineux.
De plus, ils sont dépourvus d'élasticité, se gonflent par la gelée
en brisant la couche bitumineuse, ou lui font des soufflures ,
quand il reste des parcelles de chaux non éteinte.
M. Gannal a proposé de remplacer ce béton par un nouveau
béton bitumineux, sappliquant à chaud par pilonnaj^e et com'
prPs«;ion. Ce héton se compose de sable aggloméré par une
sulistauce liitiiiiiiricuse qiielcoufiue , telle que bitumes naturels,
hrais de f^.u , de schiste , de résine , résidus d't'-puration
des bitumes naturels, molasses bitumioeuses, gros bitumineux,
vieux mastics asphaltiques , etc.
La dépense en bitume varie avec la richesse du produit
employé, mats ne s'élève qu*à 5 ou 6 «/« de la matière bitu-
mineuse pure.
La préparation du béton bitumineux se fait de la manière
saivante:
Sur le sable, préalablement chauffé à i80 on 1$0<*Gm on verse
la matière bitumineuse en fusion, et on mélange le tout avec
S36
IIBVUB SEVESTRIBllB.
un ringard. La masse prend peu à pea nne consistance grasse ,
mais garde l*état grenu , parce qu*elle ne renferme pas assea de
bitume t)oar fondre.
Par refroidissement , le produit donne une masse poreuse ,
peu rt'sistantP, ; mais si on Inappliqué qaand la température est
encore de 110 ou ISO» G. , et qu'alors on le pilonne fortement ,
il acquiert en qiielqnes minutes une grande dureté et une
imperméabilité complète.
Ce mode de fabrication du béton est économique en oe que
les niaiières bitumineuses y entrent eu faible proportion ot sont
des ri^sidiis pn^sqne sans valeur, tels que les débris de vieux
masijcs,(|ui irouvcnl airi-i i ôire avaiuagcusement employais.
Le irnvail est facile, el tieux hommes peuvent aisi'rment
préparer % métrés cubes de hétou dans une journée de 10 heures.
DES DIVERS SYSTÈMES DE COUVERTURE (t).
On f'ntend \)[\v covvertiire ra.ssemblage de malériaux divers
qui rf^coMvn^ rfxtf'rifur drs combles, el dont le but est de
rejeter en drliors des coii.'ilriK liniis la pluie, la neige ou la grôle.
Ces matériaux doivent salistyiie à des conditions coraplexi^s
de résistanee , de li'jîî'reti^ , de lacililr de travail , d'aspect et
dYeniuuiiio. i.fiur choix est en outre lié direcleuicnt à la forme
el à riiiclinaison du comble à revôlir.
Le chaume fut d'abord employé, mais il se retrouve à peine
aujourd'hui dans les campagnes. Il présentait Tavantage d*6tre
d*un emploi facile , d*un prix modique , d'un faible poids ,
d'une durée relativement longue ; mais il fiivorise éminemment
le dévelopi>ement des incendies.
L'emploi de bardeaux en bois de merrain fut autrefois
presque général dans les grandes villes pour la couverture.
Ils ont été abandonnés par le même motif que le chaume, et
aussi parce que le bois convenable est devenu rare et cher.
( t ) Revue gitliraXâ d« l'oreMlMfur» êt du tnomm pMict, poblitf» ptr
Digrtized by Google
REVUE SEMESTRIELLE. 537
On ne les retrouve pins que dans certaines contrées , telles giie
le Tyrol , où ils sont d*an usage traditionnel.
Dans ces derniers temps, on a beaucoup employé le papier
ou carton bitumé sur une ou sur les deui faces« Cette couver-
ture n*oppose qu*une résistance insuffisante à la force des vents;
elle est altérable par les intempéries des saisons , combustible
Cacilement , et ne convient que [lour des abris provisoires.
Les papiers bitumés forment des rouleaux de 0™,80 de lar-
geur sur une loii^^ueur iiidélermiiice. On les étend sur les
solives, par raîi^^s horizontaux, en commençant parle bas de
la toiture, avec recouvrement de 0™,05 à chaque joiiii. On les
maintient en ]>laco pnr des liteaux do bois, espacés de 0"'.3r> h
0"',40 suivant les lij^urs do plus gi-andc iicnte du comble.
Le tout est enduit d'une couche de fîoudron de fjaz.
On emploie encore, pour les hangars, appentis et autres
constructions légères. Je carton bitumé et sablé, le carton pré-
paré avec un enduit à base métallique , le bitume laminé sur
du papier ou sur toile.
Dans ces dernières années, on a proposé une matière qui
parait préférable aux précédentes, le carton-cuir, &it avec des
matières solides, de vieux cordages, et impréjcné d^un enduit
bilttmineux et sablé. M. Despaiix, fabricant de ce carton, le
fournît, tout posé, à Paris, au prix de ft, 4,25 le mlitre carré.
La couverture en tuiles , employée dès Fantiquité, est aujonr*
dlittî d'un usage général. La terre cuite convient en effet très*
bien à cet emploi par sa résistance, la facilité de sa préparation,
sa durée et ses propriétés isolantes. Le reproche que l'on peut
idivc avec raison aux tuiles consiste dans leur poids.
Les mues plates sont les plus répandues dans les pays du
rvtti «i , tandis que la tuile creuse , destinée aux toits à faible
pente, est principalement usitée dans le Midi.
Les tuiles plates peuvent se classer en deux groupes . en
pr<'nant pour types le grand moule et le petit moule de Bour-
gogne; ce sont les plus estimées en France. A Paris, on n'em-
ploi<B que les miles grand moule de Houi-^o^^ne et de Monterean.
Les tuiles de paya^ à peu près égales en dimensions à celles
petll moule de Bourgogne , leur sont de beaucoup inférieures
ea qualité.
588 REVUE SEMESTftlELLE.
Leurs dimensions sont les suivantes :
GraDd moule . « • . Q^,dO x 0<»,25 Poids : 2^,400.
Petit moule 0»,S4 x 0",19S — Poids : 1S380.
L'épaisseur commune est d*environ 0<",015.
Les tuiles plaies s'accrochent sur le toit à un lattis disposé à
cet effet. Elles forment des rangées horizontales qui le recoa*
vrent de la base au faite, à joints alternatifs, en laissant ao
pureaa une largeur de 0"", 11 pour le grand moule et de 0<»,0S
pour le petit.
Les pans d'un comble couvert en tuiles plates se raccordent
avec le faitage au niuycii dis tuUrs fait ivres qui présentent la
forme d'un demi cylindre. Ces fiiilcre^ se posent sur des
luileaux , en les espaçant les unes des autr.'s de 0"',05. Elles
sont reliées h la toiture par des /^/?/^fl?v ?// < .s , rt entre elles par
des crêtes , c'est-à-dire par un remplissage en plâtre.
Pour éviter ces crêtes, qui se dégradent rapidement, on se
sert de faîtières à bourrelet, dont l'assemblage se fait par em-
boîtement. Elles ont Û<",3â de longueur , plus le bourrelet, sar
0",29 de largeur en plan, et coûtent 0^^,60 pièce.
La faîtière ordinaire , grand moule de Bourgogne , a 0",36 de
longueur et vaut Or ,55 ; la faitière, petit moule, vaut 0r,45.
Les tuiles creuses fabriquées en Bourgogne , ont , après lenr
développement sur un plan , la forme d\in trapèze de 0",37 de
hauteur avec des bases respectivement de 0",25 et O^^^O. Elles
sont courbées do manière à figurer une surface conique de O^tOfi
de profondeur à un bout et 0*,0$5 à Tautre. En projection hori-
zontale, les largeurs intérieures sont 0'",19 et O^.IB.
On les dispose sur les couver turcs en formant d'abord des
ligues de tuiles placées par leur côté convexe suivant la ])t'nte
du toit, avec recouvrement au\ joints de 0™,07 ù 0'",12. Puison
recouvre les vides (jui séparent ces rangées par de nouvelle
tuiles post''(^s en sens inverse, c'est-à-dire leur surface convfXi'
en dessus. Ce système a l'inconvénient d'ol)lit;er à un rema-
niement assez riv(|uent, parce que les joints horizontaux se
remplissent de mousse qui permet l'intiltration de l'eau dans
la couverture par une action de capillarité.
Le principal défaut de toutes les anciennes tuiles est leur
Digitized by Google
REVOB SEMESTRIELLE.
539
poids cojLsidtTable. On s'est donc i)i ('occupé, dans ces derniers
ten^js, de le diminuer, et aussi (ruiiliser une plus grande sur-
face, car la luile plate ordinaire ne présente en surface décuu-
11 S
verte qae les ^ de sa surface totale , et la tuile creuse les ^ .
Les tuiles nouvelles peuvent se distinguer en rectangulaires
et losangiques.
Les premières sont de deux types :
i* Tuiles rectangulaires à joint vertical continu. Elles ont été
Inventées, en 1847, par MM. Oilardoni frères, d'AltUrcb
(Haut-Rbin).
La tuile Gilardoni n« î a 0",38 sur 0",23; elle utilise, en partie
découverte, environ les 3/4 de la surface totale. Elle présente à
gauche une cannelure large de 0«,015 et de la même profondeur,
creusée entre deux légers rebords en saillie sur la face exté-
rieure de la toile. A droite , se trouve un couvre-joint portant
en dessous une nervure qui s'emboîte dans la rainure de la tuile
voisine. Une nervure médiane renforce la tuile suivant sa
longueur, et se termine à ses deux extrémités par des saillies
qui constituent une espèce d'agrafe; en haut et en bas sont des
rebords à liaut relief, le premier en dessus et ie second en
dessous , formant le joint horizontal.
Ce ty]te a été perlectionné dans la luile n"3, et imité par
M. Fox , à St-Gcnix Laval , pr^s Lyon.
On range dans la même classe les l >')îicsdeMM.Maret KeprevosI,
h Bourbonne-les-Rains , coniiios'es de deux larges caiiiielurt.s
denii-circul;iires , réimirs [.ar une forte baguette, et aussi les
pamii'n et la luile holîimdaisc de iM. Mossclman (Si-LA).
2" Tuiles rectangulaires à joint vertical discontinu , s assem-
blaut par chevauchement.
La tuile Gilardoni d<> 1 appartient à ce type. Elle a été imitée
ou modifiée parun grand nombre de fabricants, particulièrement
MM. Martin frères , à Marseille, Guével frères, près Nancy, etc.
Dans la classe des tuiles losangiques , on comprend toutes
les tuiles s^assemblant entre elles par joints obliques , tandis
que les précédentes n'admettent que des joints borizoniaux et
verticaux.
Digitized by Google
840 nEVOB SBNBSTRIBUB.
Ces tuiles se prêtent surtout à roraeme&tation et fournissent
des effets souvent trè&fatisfaisants, par la combinaison de
couleurs diverses.
On connaît les tuiles losangîqnes régulières de M. Courtois
(Paris), exactement carrées, unies sur les deux faces, avec
crochet d'attadie et talons de relevée à l'angle de tète, et talons
de retombée à Tangle opposé. LUnconvénient de ce système est
de présenter des lignes brisées à récoulemcut de la pluie, au
lieu de la laisser couler suivant la ligne de plus grande pente ,
ce qui facilite le rejet rapide des eaux.
Les tuiles losangiques de MM. Ducroux, à Homamèchc , sont
plus hautes que larges, ce qui ('^t i)Ius satisfaisant pour Teflet
que les précédentes. Celles de MM. Mar ol Lopré vosl f Bonrbonne-
les Bains) sont hexagonales; elles sont d'un aspect agréable.
Les tuiles losangiques irrégulières sont principaleineut lalu i-
(|uées par MM. iosson et Drlani^Ie à Anvers, et MM. Deminuid,
à Paris. Elles se prêtent h rorueuieiilatiuii.
Aux tuiles arcliilociurales, il convient de joindre les tuiles
vernissées , dont l'usage i'M encore rare eu Fraiicc , mais qui
sont fort employées eu Bavière.
DE LA GOiNSTIlUCTlOiN DES GHËÎdliNÉES D'USINES.
Les ingénieurs qui ont k éiablir des projets d'usines manquent
tiéijuenHiicnl de lernics de eoni[)ai ai.s>tii o'.i ilfMionnées pour
rexécdtion des ouvvni^es de détail, ipielon regarde trop souvent
eomuie ai'ies>()iies. l/ini|)oi'laîiee des rheminées industrielles
et les dilliiaillés que préseuletii leur calcul théorique et leur
construction ont amené M. M\iuifi;(1) k résumer dans une
Etude les principes qui doivent présider à rmstallaliou de
maçonneries qui oui une si grande influence sur le rendement
des appareils à vapeur et des foyei-s métallurgiques. H a paru
( f ) Annale* de construction. d'Omuunc. f 861.
Digrtized by Google
REVUE SSMESTRiELLE. 541
Utile d^eitnire de ce travail , pour les lectears de la Bmme
nuiverseUe , la suite des r^les auxquelles on doit se conformer
en pareil cas.
On rappellera simplement les formules qui servent à déter-
miner les dimensions des cheminées , parce qu'elles se trouvent
démontries dans plusieurs ouvraj^es spéciaux.
LVft'et quo doit produire la clicniiiii'e est donné par lu (|U( s-
lioii, car il bc réduit à efl'eciucr la coiububtiou d'un poids connu
de combustible dans un certain temps, ou à appeler, daus le
mèmp temps , un volume d'air donné.
H laui donc connaître :
La quantité d'air nécessaire à la conibuslion : elle est » en
pratique, plus considérable que celle que l'on détermine théo-
riquement, car il échappe à la combustion une quantité d^air
qai varie de un demi St un tiers. M. Pêclkt a dressé des tables
qui font connaître les quantités d'air théoriques et pr iti([ues
nécessaires à la combustion de 1 kilogramme des principaux
combustibles.
Le volume de gaz passant par la cheminée. On le déduit
de la composition du combustible, car le volume primitif est
augmenté de la vapeur d'eau dégagée par le combustible et des
gaz autres que Toxyde de carbone. H. Péclet a également
calculé les résultats correspondant à plusieurs combustibles
usuels.
La puissance d'une cheminée dépend de sa hauteur^ de la
kmpéralure moyenne (jue les gaz y conservent, et de ba 6ecliQn,
La hauteur et la vitesse sont liées par la iui mule :
" V b+S^K(L4-Nj'
dans laquelle :
V = vitesse de ia lumée ;
(J =- 9,8088 ;
H hauteur de la cheminée;
û = 0,00367 coeflicient de dilatation de l'air ;
(' <= température moyenne de l'air dans la cheminée;
I -» température de l'air extérieur;
542
£ SEIl£STfU£LLE.
L » développemenl du canal de fumée, depuis le foyer jusqu'au
pieddelacbeminée;
D — diamètre de ce canal , que Ton suppose être aussi celui de
la cbeminée;
K -= coefficient constant pour une même nature de cheminée :
0,0127 pour les cheminées en poterie; 0,005 pour les
cheminées en tôle; 0,0025 pour les cheminées en foule
ou celles tapissî-es de suie.
L'expression précédente peut se mettre sous la forme
G « tant lin nombre conblaiiî [>uiu- une cheminée donnée, cl
fonction de sa nature, de sa forme et de ses dinu-nsions.
Le volume d'air V écoulé en une seconde par une chemiuée
carrée dont le cOtô est D est :
En supposant V « 300» et f » 12« , Teffet maximum produit
par le tirage est :
La section d'une cheminée dépend de toutes les résistances
que la colonne d*air cliaud doit vaincre dans son trajeL ii font
d*abord évaluer celle qui résulte du foyer.
La résistance du foyer à Técoulement des gaz peut être repré-
senlée par Teupression
dans laquelle :
R «■« coefiicient expérimental ;
K » nombre constant pour un même état du canal ;
V » vitesse d'écoulement de Tair à la partie supérieure du
conduit.
par suite le poids P de ce volume d*air est :
11 Ki/»,
L/iyiii^ed by Google
neVUE SEMESTRIELLE. $4S
La rôsisloncc oppostc par la circulalion dans le canal elUaus
la cheminée est de la loriue
KX ^,
L élanl le parcoiirfi total de la fumée cl I) le diamèlrc du luyau
ou le côté du canal , bi lu cheminée est canée.
On a donc :
P étani la pi'essîon qui produit rôcoulcment des gaz el p étanl
la pression qui produit la vitesse efifecttve v à la sortie du tuyau.
On en déduit :
V
En prenant K s» 0y00S5 (cbeminée qcq. tapissée de suie),
etR — 0,61,ona:
Le volume d*air chaud qui doit s*écou1er en une seconde est :
3.600
V ,
oCi Y, ^ volume d'air frais nécessaire à la combustion de i kil.
de combustible.
En supposant la cheminée carrée ,
VM13D + 0.0SL)
Quand on construit une cheminée commune à plusieurs four-
neaux, on lui donne généralement une section égale k la somme
des sections des cheminées partielles qui correspondraient à
chaque fourneau, ce qui conduit k une section un peu trop
grande.
TOUE XI. 3S
544 REVDB SBMBgrniBLLB.
Quand los cliemiuées doiveni desservir des fourneaux , elles
soul pruinplcincnt Uipissées de suie, et alors dies se coin itorteat
de la môme niaiiiiîre« quelle que soit leur nature. On peut donc
employer dans leur construction le métal, la brique, la ma-
çonnerie parementée de brique, ou ia poterie.
Pour les cheminées en métal , on a essayé remploi du cuivre,
mais on y renonce à cause de la rapidité de son altération ,
surtout quand on brûle de la houille. Le fer et la fonte valent
mieux, mais on préfère généralement la tôle, enduite exté-
rieurement d'une couche de chaux ou de goudron. Si Ton n*a
pas à craindre une trop hante température, on emploie très-
bien la tôle galvanisée (recouverte de zinc) ou peinte avec un
mélange de fer et de zinc. On ne donne guère à ces cheminées
plus de 12 à 15 mètres de hauteur. Leur prix de revient,
compris le montage , est de 0^75 à 0^80 le kilogramme.
La section la plus convenable pour les cheminées en briques
et en maçonnerie est celle qui offre le périmètre mini-
mum , c'est à-dire la section circulaire ou polygonale à côtés ,
nombreux.
L'épaisseur de la maronnnric, au somniei, est de 0",11 ,
laideur d'une brique ordinaire. On prend 0"',OI5 ;» 0"',018 par
mètre couratu pour le fruit intérieur m, et O^^Oi^ à O^'fOdO pour
le Iruit extérieur m'.
D'après cela, on a les relations :
D « + 2 H m,
^ (c{ + 0.22) + 3 U m' ^ 4f + 2 U m',
dans lesquelles R est la hauteur de ta cheminée ,
(l le diaiuîU'c iulériuur au sommet,
W \o (liamMre extérieur id.
D le diamètre iulcricur à la ijase,
D' le diamètre extérieur id.
A Paris , le prix du mètre rul)o de niaeonnerie de })riqiies do.
iJmirj^oyne, pour chemiiiiTs , t>si de 7!S à 80 francs. Le nictm
cube de raaeounerie en Iniques de pays , non compris lo
rejo-mi)i<Maent , coûte de 50 ù 55 francs. Le mètre cube de
bnqueb réfraclaircs vaut liU tiaucs , et le mùlre cairc de rejoiu*
i
Digitized by Google
HEVCE SEItBSTRlEU£.
545
toiement se paie Os7$. Les constructeurs do Paris se chargent
aussi de monter les cheminées dont on leur fournit les maté-
riaux , à raison de iO à 15 francs de main-d'œuvre par mètre
cuiie.
:«IOUYELLES FORMULES POUR LE CALCUL DES DiMEiSS10i\S
DES VOUTES (1).
M. Marguet, inp/'niour en chef dos ponts et cliaussces, et
proie.sspur à l'école spéciale de Lausanne , a chercht^ h fHablir
des formules simples et pratiques pour le calcul de Tépaissour
des culées dans les voûtes en pi^-in cinlio, en anse do panier
et on arc de cercle. 11 a paru utile de reproduire les principaux
résultats de ce travail, qui s*écartent quelque peu de ceux géné-
ralement admis.
L'auteur a adopté, pour déterminer l'épaisseur £ de la voOle à
la clé, la formule de M. LfivsnxÉ
R étant le rayon de l'intrados du berceau.
Ceci posé, cl on aihui'Uaiil, coninio on le fait d "ordinairo, que
la section de rnplure lail un angle de 30<* avec l liorizouiale , le
rayon H' de l'extrados de la voûte en plein cintre se calcule par
la relation
H. Marguet prend ensuite pour valeur de Tépaisseur de la
culée à la naissance
R'«
R
où les lettres ont les significations suivantes :
. ( i ) Nimcélkt ofWMfof d» cMUfUfitUm, <I'0phbuurii.
I
S46 REVUE SEMESTMELLe.
S, surface de la voûte;
G, distance de son centre de gravité à Taxe horizontal mené
par le centre dlntrados;
H t ordonnée du point dintersection de Textrados circulaire
avec te rayon à S0«, en prenant la longaeur du joint suivant ce
rayon égale an double de Tépaisseur à la clé.
Le calcul et les résultats d*expériences ont conduit H. Uarguet
h des formules pratiques d'un emploi plus simple. Il a reconnu
que pour des ouvertures de 1« à 8» les épaisseurs des culées
peuvent être obtenues, plutôt par exc^ que par défaut, au moyen
de réquation linéaire
en niellant jinur x l'ouvi rlure de ia voille diiiiinut-e d'uiio uiiilé.
De S"* à 40'" et au-delà , les épaisseurs des culées sont rcprc-
scutées par
y = 0,i'OG X -12,
en mcltant pour x rouvi'rlurc de la voûte diminuée de 8 uuiuîs.
Pour l«^s voûtes ellipli«iues ou en aii>e tlo luiuirr, M. Mar^'uel
adopte uu extrados circulaire , et picud pour ('iiaisscur delà
voûle à ia clé celle qui rrsulU' de la l'oriiiule rrhiiive aux vnùies
en plein cintre, en remplaçant le rayon d'intrados par le demi
graud nxc.
L'cpaisseur maximum de la voûte vers les reins coj'rospoud
au point de rellipbc ayant même abseiî-se que le foyer, et elle
est prise éj^ale au double de l'épaisseur à la clé, en la mesurant
suivant la normale.
Lepaisseur de la cuIéc se déduit approximativement de
réquation
y = 0,^5 X ~f .i,0:i ,
en mettant pour .r louverture de la voûte diminuée de 15.
Les voûtes en arc de cercle présenietit de grandes variétés
suivant leur an^de au centre, c'est-à-dire suivant ia relation
existant entre l'ouverture et la montée.
M. Maiu;l"F.t prend, [lour ces voûtas, lépais-seur à la nais-
sance, mesurée suivant le rayon en ce poinl, éj^ale au double de
celle à ia clé délcimijiéc comme pour les autres voûtes.
Dlgitized by Google
REVLK SF.MF.STIUi:Ll.i.. 517
LV'^paisseur des culi'ns dri^eiul do l'aigle au ccnlrc, pour une
même ouverture. L'auicur douuo, pour la calculer, les formules
em|)iri(iucs suivantes :
l'' \'oûics en arc de cercle dont l'angle au centre est de 60\
Epaisseur des culées :
y=0 . 3675«4-3,80,
X élanl Touverlure diaiinuùe do 10 mèli'cs.
2« Vonios en arc de cercle dont l'angle au centre est de 9Û\
Epaisseur des culées ;
y «0.351 je+3.65;
X est Touverture diminuée de 10 mètres.
Voûtes en arc de cercle dont Tangle au centre est de 120*.
Épaisseur des culées :
y = 0.3l5x+1,80.
De roQverlore on reiranclie 5 mtitres.
Toutes les formules qui viennent d*ètre indiquées, si elles ne
donnent pas la précision dont on reste encore si éloigné par
les calculs les plus laborieux, ont Tavantage de fournir rapide-
meni des résultats utilisables 4ans la prati(iue.
UEGONSTRUGTIO.N DU PO.NT LOUIS- PHILIPPE , A PARIS (1).
En 1833, on avait coiisiruit un puni Mis[)on(lii pour francliir
les doux' bras de la Seiin^, \\ roxlivinilM occid.'iitalo do l'île
St-Louis. Ce pont, appelé pont Louis-Philippe, présentait des
imées de 72"' d'ouverture , suspendues par douze ciiblcs en fil
de fer, passant sur une pile élevée à la pointe de l'île St-Louis,
el amarrée dans les culées. Il vient d*ètre remplacé par deux
nouveaux ponts , Tun en pierre, Fautre en fonte , situés un peu
en amont de l'ancien pont, construit sous la direction de
( I ) Portefeuille des conducteurs des ponts et chaussées et des garde-
mines.
m
REVUE SEMESTEIELLE.
MM. Uoinnny, ingi'iiintir en chef, ei Savarin , in^'rnicur ordi-
uairc. Lo^ Uavaux uni ctû uiili cpris par M. (iaiiuieliet.
Le plus grand bras de la Sein*^ , celui de VEsîacade , oftVo on
cet endroit une largeur de plus de 100 mètres , cl il esi Iranchi
par un pont en pierre, composé de deux arches de rive de
30 mîîlres d'ouvertures et d'une arche marinière de 32 mètres.
Le second pont est formé d'une seule arche en fonte de 6i mètres
d*ouverture , sur le bras séparant les tles St-Louis et de la Cité.
On a dragué la rivière, pour les fondations , jusquà 4"*.lO
au dessous de Tétiage , profondeur à laquelle on a pu établir la
maçonnerie sur une couche de sable incompressible.
Les fouilles terminées, on a procédé au montage et à
récbouage des caissons sans fond de chaque pile, construits en
cbéne, à Texceptlon des deux cours de moïses supérieures, qui
sont en sapin. Les palplanches formant les caissons n*ont pas
été battues jolntives, afin de permettre Técoulement des lai-
tances pendant te coulage du béton. Cependant, afin de pouvoir
épuiser intérieurement , aprbs le coulage du béton, pour exécuter
à sec les premières assises des piles, on a fixé à la paroi interne
des caissons un bordage en planches de Lorraine.
Pour empêcher ia déformation des caissons pendant leur
écbouage, on avait placé, dans le sens transversal , trois croix
de St-André.
L*échouage a été conduit avec les plus grandes précautions ,
afin que la position des caissons filt cxanement repérée, et le
béton a été coulé au moyen de boîtes fermées qui ne s'ouvraient
que sur le point môme où elles devaient déposer'du béton.
Le reste de la construction du pont n*a présenté aucune par-
ticularité remarquable.
Digitized by Google
B VLt.ETIlV.
BREVET D'INVENTION.
CiBRB A SCIES YERTIGALES, A MOmTElIBMT OBLIQUE,
PAR L. P£RA&J),
COHSTSUCTBVK A LIÊGK»
Noos nvons annoiic«$ dans le Ballelin du n* précédent, p. 2<0, le brovot
qun M. Pcrard, iogi^aieur honoraire des mines, conslruclcur de inachinos a
Lii^ge , a pris poor 011 €«ilreà scies verticftles & mouvement oblique , propre
i trancher en coin le bois suivant son SI.
Nons donnons, pisnehe 25, le dessin do cette scie : la Hg. 1 est one vue
de ftiee , la flg. 3 une vno de eOtd , et les flg. 3, 4 , B représentent les détails
du moiiveninnt oblique.
l"n des deux sahols A, qui lerrri<ncnt b Iraverse supi'rifnrp du crxlrf^ nu
chJissis de? prifs , cmijorii' un lovii-r nriiciilr- ABC. Ce ilt-niii i' transmet son
Diouveaienl à un sccoiui levier A'IîHi', àilituld en B', lixé sur pivot C et
porlaut un rocbci il. - La position du point A' utaol variable au moyen do
la vis VS, le rocbet poamt prendre, après chaqne trait de scie, an nombre
de dtmts pins on moina grand suivant les besoins.
,I.a rone à rocbet H' entraîne dans le mouvement de son axe les e6ncs
dentés et D'; par suite les suivanis et D' et euAo D* et IH.
L*arbre GG' passe h frottement doux dans les cônes D' et D% et sait le
mouvement vertical alleroatif du cadre.
L'axe de D" porte deux vis sans fin F et E' eritrntnnnl dans leur monvemenl
respectif les deux roues F et ¥' et leurs axes HK ot ll'K', dont tha«;un poric
natipaiiif» fil^-tée LM, L'M'; les lîci'ous respectifs de ces filets font partie
chacun d'un chariot M, N' roulant sur la traverse supi^ricuru du cadre. Ces
ebtiiots sont à jonr et portent les montures supérieures des tsmfs. Los
Digitized by Google
850 ItlLLETIN.
uionluros inf(iri«'tirf»s sont alla<-hi'i s à (lis chariots st iuLliibles , roulaol en
dessous du ia itaveiéc inriiriuutc du cadre, tl ruccvuui ic même mouveincnl
par llRtermédisire de Tarbre mODUnt GCK Lq nooibre du laues est
facnllairr.
Las deux cbariols N et !!' se rapprocheroni on s'éloigneront avivant la
position iloonée an rocliet A , el avftc ane vitcsso qui dépendra da nombre
des dents de la rouo H', eni^agées k chaque coup de scie.
Ce mouvement des chariots aura pour elfet l'obliquild des (rails de scie
piniiaiu que le traîneau portant la p'u co do bois marche iongitttdinalementt
et |jar coasdciuent celle-ci sera cou|)eo en coin.
Si l'un sui>()end l'aoliua du rooiit l, les scies marchent droit comme daoa
loùn les autres cadres déjii connus.
Lorsque les arbres sont lrès*torloeax «t qu'il oal néceasalre néanmoins
d'obtenir des planches parfaitement dans le fli de bois (par exemple pour lea
constrnetions navales), on peat ajonter an mécanisme ci-dessns décrit, le
suivant , indépendant du premier, de sorte qu'on peut se servir des deux à
la fois , suspendre raclion de l'un ou de l'autre ou de tous les deux à la foia.
Il consiste à placer sur le traîneau et vers l'cxtrëmilé un support Irans-
versnî , 't vis sans fin avec écrou , ayant pour effet d'incliner à volonté la pièce
de bois par rapport à l'axe du traîneau, suivant la forme qu'elle présente.
Ce mécanisme, aytint pour objet do suivre hs cajiricfis de la V(îgë!ation,doil
6tre (ividcmmetit a la disposition du scieur : celui-ci le met en oeuvre quand il
le faut à l'aide d'une manivelle on d'un volant à main placé à sa piMte i
nn Ai li ptomb suspendu sur la ligne centrale de l'arbre sert de repère pour
guider le mouvement latéral du support.
La disposition latérale des chariots N et montre aussi que, arrivées au
sommet de l'objet de l'angle du coin , les lame.s qui se sont rapprochées se
suivent dans le mémo trait, tandis que les deux suivantes contiAuenl à se
rapprocher : c'est la tin du sciage.
DESCEIVTION DU TRAVAIL DANS UKB USINE DE BRIQUES
RÉFRACTAIRES»
C. KENNIS,
ftLfeVB ai LA i*- ANNÉE DB L'ÉCOLE DBS ABTS ET MA!fUrACTVRES.
Cptto iisiiu!, situL^e sur les bords du canal du 3Ions Cond(! , pr^s du pont
conduisant au chemin de fci- de l'État bolge» près des exploitations de terre
Digitized by Google
réfraclairû de Baudour, et des carrières de sable de la Hamaïde, nous a
part préa«nter les conditloni» tes plus avantageuses sons les divers rapports
de Psdoiifiislratioii itttdrieare et du mode partlcolter du Iravail et de
renplaeement.
La matièn des produits réfraetaires est en majeure partie eelle argila
plastique noirâtre qui se trouve à la base des terrains secondaires dans
nolro pnys, et sur roriglne do laquelle les g(?ologiies ne ?firit pas d'accord ;
les 'Av--. lui accordent une origine nc'ptunicnno , cl la font correspondre nux
Siiries Wealdieones, situées h même hauteur dans l'Jchclle guoluj;iquti da
l'Anglelerrc ; les autres la coui>idèrenl coninne des irruptions boueuses,
venant de l'intérieur el se ddposanl dans d'dnormcs poches. Dans tous les
cas, il est on faltaeqnis k l'expérienee, c'est que la grosseur de l'élénent
sable , varie avee la position dans le sol ; c'est aiiid que rargile aux grains
de aablè les plus gros ss trouve an fond de la poclie, que ce grain diminue
à mesure que l'on remonte, et qnll arrive un point ob il est tellement
fln que le prodoit n'est plus que très peo réfiractaire, parce que la division
de celle silice est telle qu'ajoutée aux silicalcs, qui constituent rargile,
elle fait passer ceux<ci dnns la série des silicates fusibles de Dcrlhier.
On demande toujours pour la construction des chemise» de haut-fourneau
des matériaux pureux ù gros grains , tandis que pour les fours à coke on
réclame les pâtes les plus serrées ; ces deux exigences se justitlent, au point
de vue physique, par lofait que la pàie h gros grains dtsat plus poreuse,
les moldcules ne seront pas aussi contrarides dans les dilatations et
relrslls provenant des variations de température, condition qui n'est pss
indispensahte pour les fours ft eoke, où la pftte plus dense tiendra mieux la
chaleur; mais, au point de vue chimique, il me semble que c'est faciliter la
fusion que de mettre celte pâte, "i Vêlai poreux, en contact avec les ma-
tières mélalliques. Il est vrai que les inconvénicnls de la ruplurp des
briques SL-ront plus gravf s , en ce que par là elles pourront èlrc allaquiîes
sur plus de laces , ce qui diminuerait la durée de la chemise. C'est là
d'ailleurs une quesUco dans laquelle l'expérience est le dernier juge.
L'extraction de l'argile plastique se fait h Bandonr par puits circulaires
d'environ 1,80 b 2 mètres de diamètre, s'dvasant vera le bas et prdseninnt
un tronc de cdne assis sur sa grande base. Le sonlèoemenl se pratique au
moyen do Cercles et de brsnchagcs . comme dans les minières de fer. Dana
l'extraction au moyen d'un treuil à 2 manivelles mues par deux femmes,
un panier remonte plein pendant qu'un autre descend vide.
(".e.s pui(;> ont gi^néralemenl li';i\xr.sé des subies Lnridciini( ns supérieurs,
les marnes el les argiles verles du lerr;iin nervieji (craie chlorilée) , puis
on rencontre une terre argileuse unie, remplie de lignite en petits morceaux,
559 BULLETISI.
do «perkisfl en nameloos préientanl de la neUniine daos \t» trwx, enfta.
l'argile floe des potière, et eueeessiveiDent dee argiles I graiDS de plas eo
plus gros. La proroadeor de ces puits Tarie de ft 28 ntlres à casse de
l'inclinaison vers le :>ud de lous les terrains. Ces lenains se seutieaoettl
lellement mal qu'il est impossible de marcher en exploitation souterraine;
d'ailleurs les di'btrcis h rlIVritrcr ni; se comppnscraienl pas par l'extraction
do l'argile. Oa a tiwiic itcunim qiift le mode ].■ j>Uis convenable, le plus
économique el le plu» bin- ilail de remblayer l'un des puits par les rembUift
do puili en eorooceroeoli ce» puits sont distaoU de 5 à 4 mètres , ce qui
fait qu*on «si obligé d'abeodonoer tout le msasif compris ealre ies divers
poils, jiisqu*!! ce que les terrains se soieot salBsaniDeot tassds, ce qui
arrive généralement au bout d'un an. Celle eKlraetton est très-économique,
elle se fait au milieu du bots de fiaudour, appartenant i Bl. le prince de
Ligne. Une grande partie de la population ouvrière se compose de femmes.
Les reuscigrti^mcnts qii" j'ai rocutillis m'ont été fournis pendant l'une des
viriiles que M. Botu h r r;ii>ailà ses exploil.itions. Ces visite? sont trrs-
frcquentps; on coiiii-reii'i loul l'intérêt du fabricant du ino luits réfraclaires
à contuiiiru cx.'^cii'mciu la nsiure de l'argile qu'il emploie, duot le meilleur
iodiee lui est donné par la profondeur d*oîi on la tire.
L'argile, quelque réfraclaire qu'elle soit, ne peut servir à la confection
des produits réfraelaires, il faut qu'elle soil suspendue dsns un squelette
do matière infusîble, qui arrête tous ies effets mécaniques de la cbaleur, en
empêchant le fcudillemenl , auquel rergile est exposée, de sp. propagt.r S
tnvers toute la ma^se, et pei mette aussi aux diverses particules do subir
Irur tf trait sans bcaucuiip alt4ir.r !fs dimensions. Ce Sf|!it^loU(! , du mnti(»re
iu[uaiiiie, est (•l4<-nu par l'introduction dans la pâte du l'eléiueni (|ii'on
ap[ olk- cj.ueui, ub tenue de métier, parce qu'il y produil une partie des
eiT' ts qu'il délcroiine dans les mortiers hydrauliques. Co ciment t-sl composé
quelquefois d'anciens matériaux rélrsctaire» broyés et classés par grosseur,
mais, pour procéder de lo sorte, il faalqve rélabllssemeal se trouve an
milieu d'un centre de consommation, de manière que les transports par
retour no soient pas trop onéreux, ce qui eut rendu impossible l'établisse'
m<!nl de Tusino, à Tendroit où elle se trouve, emplacement qui lui donne
de si ((rands avantages a d'autres points de vue. Si donc à l'étublissi nn nt
de M. Houchpr on rmploit^ Ich vieux matériaux, ce n'est que par cxccplinn ,
son (-liju'iii liabituet est uu aable à gros grains , ou [ilulùt un ^'ihvut qui se
trouve il la base des séries Landenniennes, et qu'on exploite à 20 minutes
de rAabllssemenl, è la Hamaîde. Ce gravier présente des grains d'au moins
1 millimètre de diamètre , il est d'une blancheur delatante ; lorsqu'il a été
lavé, il crie fortement entre les doigts. 11 se trouve an pied de la carrière
s
Digitized by Google
BOUSTtlI.
qni occupe environ t beetora d'étendue ; les parlics supérieures sonl cxtrailcs
•onne stbie i bftUr et paver. Les parties iorérleares sont lavées dans des
fosses, oîi Ton conduit dos eaux daires au moyen de vis d'Arehiiaède ; deox
ouvriers renneni, h l'aide de rftbles, sous Taetion de ce conrani d'ean.
Ce gravier esl foami t l'usine à raison de S fr. le mètre eobe« iransporl
eonprîs. Par contrat passé aveo rexlracleor, ce gravier est fourni exclusl*
vemeot à l'usine.
La fabrirntion h Sl-Ghiâlain , entièrement différente dos proct^<IrS ordi-
naires, priit^tuio lies avant3{?es ÎDConteslabIcs. Généralompn! , l' nvilo ri le
ciment sont tiuasToraitis en [lùie a»:iez fluide, pour preixliù éx^ctumenl la
forme du moule. La dessiccation dus objets moulés doit se faire au séchoir,
ee qui demande de grands espaees, «ne mise de fond asset importante,
pour la eonfeetion des claies el un temps très-long pendant lequel dorment
loutes les avances faitea, en matières premières et en main*d*cenvre. C'est
après ce long terme qu'on peut seulement livrer les produits è la cuisson.
Dans le mode de travail dont il s'agit ici , et qui n'est ((u'une application do
procédé employi? en France, pour la constnicUon des pierres arlincielles
et de la conslrmction en pisé, les niaiières sont parfaitoni'^nt mf^lmcrf^fî et
a^rgluliiiées par des cbocs successifs friisnnt p<*n^lr('i- loni le niin iii t aire
les interstices île la pâte. Ce procédé, outre le^ avantages écurtoiiii<|iies qu'il
présente, et que je citerai eo décrivant le travail, se recommande encore par
la qualité supérieure des produits. Bn eflbt, la compacité qui en résulte
diminue de beaucoup le retrait, ce dont je me sois assuré par une expérience
que Ji* Boucher n bien voulu faire avec moi. Nous avons fait Imbriquer une
brique dans les conditions ordinaires , on l'a enruurnéele tendcmuin, avec
une autre cuisson, et viugt-quatro heures après le défournement, la brique,
loin d'.'ivoir subi un retrait , avnit peine à s'iiUroduiro du nouveau dan» le
moule (jui livai! servi ii la confection et que j'avais soi/neiiscmfnt marqué
pour éviter loute erreur. Ce n'est qu'à l'aide de plusieurs coups de maillet
qu'on y est parvenu.
Cette expérience était concluante h canne de la nature métallique du moulot
qui, certes, n'a pu, en séchant, donner lien an phénomène qoe j'ai relaté.
Je n*ai pas en le temps de faire rexpérience avec une pèle moulée , è la ma>
nière ordinaire, mais d'après ce que j'ai vu dans d'autres établissements,
j'ai pu parfoitemont conslalerun retrait considérable. J'attribue ce Tait » la
grande quantité de silice en grains, qu'on parvient à iotrodoire dans Is pèle
par le proci'dd employé.
I.a terre plastique , en arrivant dans l'usine , e-^t etnni;i^:asini'p ilans une
halle couverte , mais dont \fs mur» lal<iraux piuiscnlenl iliis oiivi-rtiires , nfin
de dessécher la terre en donuanl i2»sue à la vapeui* d'eau produilu par l'éva-
Digitized by Google
BULUTIN.
poratlon spontaotfc. Cette terre, en bontde qaime jours à troie eemsiees, est
errivée eu degr^ de siccitë cooTenabte et on a soin d'eeimageslner tous les
jours, de manière à retirer la terre la plus ancienne pour ta consomaialiojl*
A cel état , b tort ? supporte l'aciion du Uroycur et ne s'aplalil pas sur les
cylinih 's, au sortir desquels elle est nitMan?(*o en proportion convenable,
avec le gravier qu*on tftchc d'introduire à la plus grande dose possible, ce
qui produit l'avantni^c d'une diminution dans le prix de rcvieut, el de donner
au produit une plus grande infusibilild. Ou est parveaa à obtenir encore de
bons prodaUs avec 40 de sable; an*delii de ce ch1(n«, la quantité réfrac*
taire augmente, mais les produits ne sont pins aussi beaux, les arrêtes ne
s'obtiennent pins facilement.
C'est le mélange ainsi formé qu'on place dans des bacs, devant la tabla
du mouleur. Celui-ci reconnaît te hon dosaj^'e de la matière, lor&que, prise
d:<ii.s lu main et comprimée forU nu iil, clic se prend en masse; dans le cas
cotiiraire , il fait modifier ta quantité de sable ajoutée
Les iiiouhnirs sont au nombre de lenrs outils se cniDijusont :
i" Û'UQ nioule formé d'un grand riii:langle en fer, dans lequi'l on peut
produire toutes les formes demandées, en y eocadlraot des tasseaux en fer
bien polis dont il suffit de faire varier la forme et les dimensions ; an milieu
du rectangle et sur le fond se trouve un petit prisme, qu'on pent tenir de
forme invariablo ainsi que de position, mais qui, lors du démoulage, pousse
un plateau en tôle, reposant dans le creux du moule, oii un garçon vient le
prendre. Pour exécuter celte manoeuvre, qui se fait en moins de temps qu'il
ne faut pour le décrire, l'ouvrier, d'un^ nialn , détache la clavette, ot de
l'autre, il ngft sur tin Irvicr dfstiné Ji élever le prisme;
2» D'une patelle en fer avec nuintlie ca bois, qui gi'rt ;i acp:)omérer la
matière placée dans le moule; ce travail se fait comme suit : l'ouvrier, apr^s
avoir rois dans le moule plus do terre qu'il n'en Taut pour le remplir, frappe
k coups secs répétés vivement sur le petit mont qui dépasse et dès qu'il
reconnaît que la pAte ne s'altiiisse plus, il coupe, è l'aide du tranebant de la
palette , opposé au mancbe, tout ce qui dépasse le moule et obtient ainsi une
tranche bien lisse, puisque ce tranchant décrit un plan déterminé par les
bords horizontaux du moule sur lesquels il s'appuie. L'objet dans cet étal est
complètement moulé, cl l'ouvrier y marque nlon^ la firme de la maison avcc
une planchette portant des lettrr s on fonte en relief.
Les mouleurs sont payés à raii>()n dv 'j,."-!' piniri (Hi on 7; (t brique», s«iv;<nt
la nature de la pâte, et la deslination îles produits; ils Iravuilleul à la picce
pour toutes les dimensions qui ne sont pas courantes. Les serveurs de terre,
an nombre de 8 et qui surveillent en mémo temps le broyage, sont payés à
la journée à mison de fr. i-fHH. L'un d'oux pourrait être remplacé par un
mélangeur vertical.
Digitized by Google j
I
BULLETIN. 555
Les briqaas moulées soni succMsivemeQt prises par des garçons, qui les
plscsnt dsas do pelits chariots à 3 roues, pouvant circuler outre les tas de
briques prôic^s l\ ôtre enfournées. Ici se montre iâ grande économie du mode
du Tabricalion, les briques obtenues étant très-solides au sortir du niuulp, on
l^rul on placer jusqu'à i"» rangées l'une sur l'aulrc , snn? qu'elles s'écrasent,
01 sans qu'elles coUenl l'unt» n rtititre, et l'oa évite ces énormes bftiimcnls,
et cette? prandfi dépense de cl;iius sur lesquelles les briques séjournent quel-
quufuis un mois, lursquu l'étui hygoométiiiiue du milieu n*cst pas favorable,
ce qui peut arriver, même dans un sdcboîr, ck le tirage pècbc par i'aoe
ou Tautre circonstance.
L'établissement possède 7 fours I cuire les briques et les produits ré*
fraclaîrea ; ils peuvent contenir jusqu't ëO,(IOO briques , qui y restent 2 ii 3
jours, et consomment environ Ty.i kilo^ de charbon aux 1000 briques. L'en-
fouroement de ces mâmes 1000 briques demande 1/4 de journée d'ouvrier à
2fr.
Le di reuracmeoi demande la môme main-d'œuvre ; le prix de cuisson do
iOUU briques se résume donc ainsi :
Main-d'œuvre d'enfournement et de défouroement. • . . l,(Hifr.
Combustible 0,<î;
Amortissement inlércls des avances faites jusqu'à la cuisson O.ÔO
Prix de cuisson pour lOOO briques 1 ,75
Les cornues réfractaîres se moulent de la m6me manière , en pilonnant la
matière entre 2 cylindres, dont l'intervalle dessine la paroi de la cornue. On
les élève par tronçons successifs, et pour avoir bonne liaison, on termine
chacun d'eux par un plan oblique, sur lequel le tronçon suivant vient s'ap-
puyer. Ces cornues restent un jour dans leur moule, puis un autre jour sans
munie, et ne sont enfournées que le Jour, s\ l'on est |iiessé, mai» le plus
souvtuit elles attendent l-> jours; alui» on tuciua une tournée spéciale pour
les cornues, et pour ne pas perdre la place laissée libre à l'intérieur des eoi^
nues, on les remplit, lorsqu'elles sont dans le four, avec des briques ou
autres matériaux de petites dimensions* On voit que tout dana cette usine
tend à utiliser le mieux possible les capitaux immobilisés. On a de plus
remarqué que la dépense de combustible n'est pas plus considérable en rem-
plissant les cornues, et que l'état de la cuisson n'est pas moins avancé;
seulement on est ob'ipd d'nttcndro un jour de pins ponr dtfuurncr ce»
énormes m:isscs. L;i maiHeuvre de reniourtif^m^^nS < i ilii d(>Unirni nif nl se fait
avec h plus grande rapidité, sans dsinger de brio, .« l aidu de l'appareil re-
présenté plaucbc 27. C cdl uu chunoi ù 5 roues, celle de devant, pouvant
pivoter librement autour d'un uxe vertical cl servant à diriger les deux
Digitized by Google
51^6 BULLETIN.
ftuires; deux châssis verlieaax, comme Hoilîqae U Sgura 2, reliés |>ar des
tirsDis en fer, portent en 0 des gonds permetlnni ttt plan AB de bnsenler
dans le sens des flèches.
Ce plan AB est mani à sa partie inférieure B d'un pUtean un peu incliné
en avant ei|servani ù porter la comne fpii est fixée à Taide de cenrroien. Tont
ceci se fait pendant que la corane est encore verticale : pour manœuvrer le
8yi>lèmc et le conduire au four, on renverse le plan AB , à l'aide de la nani*
voile & commandant pignon et roue dentée aa.
Il sudlt do rouler tout le chariot jusqu'à rinlérieur du four, là l'ouvrier
r«'|)!;JC(; I;i cornue dnns In position A' IJ' . l'cnîôvo du chariot pour l'iDclincr
ensuite cl ia coucher Ijori/.ontalcmenl . position dans laquelle elle rt-çotl les
eflV'ls de la cuisson. (>e vanAa do ciiaivît iiunl el cL- iriinsp-irl prcseûie un
avantage, au point do vue iiiL'oaiiiqiic , c'est que lu mttxiuuuii d'elfort uéces-
sairc pour inclinf'r la ( oi niic doit se faire au commencemidni du renverse-
ment, que cel cllMil dimiuuu i< mesure qu'où arriva plus près du momont*
où le plan A'K' sera couché suivant AU.
Il a fallu calculer cxaclcniuil coUo inclinaison, pour que lu verticale
du ceiiirc de gruvilii du syslcme raohile ne passe pas au-delà du point 0,
auquel cas l'ouvrier devrait faire on effort en sens contraire pour éviter ao
choc de A'B' sar AB , ce qni amènerait infailliblement le bris de la corane.
U faut cependant, pour ta slabililé de réquttibro. qu'elle le dépasse un pei i
la fin de la manisnvre. L'établissement de 5l-Gbislain présente encore en
mode de jonction particulier pour relier la cornue i sa tète* U est repréaenté
figure 3.
C'est cet établissement quille premier, a pn réduire , ft Taide de la bonne
qualité de sa pftte, l'épaisseur des cornues à 0,03S même 0,05.
La dimiaution qu'on a pu effectuer dans cette épaisseur est très-impor-
tanie pour les uHînos à gas} car non seulement elle donne une éconosue
dans lu prix de la cornue, mais elle permet de déterminer les effets calo-
rifiques à l'intérieur de ce récipient avec une dépense de combustible
beaucoup moins con>itidrable. On sait que d'ordinaire le chauffage des
cornues se fait k l'aide d'une grande partie de menu coke qui , avec les
anciennes épaisseurs de cornues , ne pouvait sufllsammenl élever la tem-
pérature de la houille.
Digitized by Google
BULLETIN.
557
NOUVEL APPAREIL DE PRÉPARATION MÉCAKIQCE.
La pré|>ariiUoQ niooniiique des ntinciaii» hurié aucun dotMo tuiu duâ
l>:<rlies tes plus iiU€re4Srini(>8 de l'art des mines ; séparer |i.u- 1;» ditlV-renco
ài- pe>;i(itaur spécifique, la p:iriie mélallifore plus lourdi; du lu paritu pier-
reuse ou stérile désignée sous tu nom de uanj^nc, qui est plus K^^rore . U-l
est le principe sur lequel s'appuie cette opération. C'est à rAUeniagnc qu'où
a dû longtemps l«t progrès les ploB Importftftkt de cet trtmei compliqué
dtosses appUettloDSj et ftvûoQi^'hiii encore on n cherchi^r des nodèlce
dans le Hartz.
Chaque fragaient de minerai , au aortir de la mine , renferme presque
lonjonrs des parties nétallifères adhérenles à des parties stériles, il faut
donc les concasser pour les détacher. Ce travail se fait h la main avec des
fliarteaux; on sépare las morceaux de minerai pur qu'on recueille et on
rejette les fragments stériles; msis il reste encoro des morceuux mélangés
qu'il iant ooncasser de nouveau « on srrive ainsi bienlAt b une division en
fragments trop petits pour que l'on puisse continuer avec avantage le triage
à la main dit t9h0iâa9$i on est conduit ù faire usage des moyens mécaniques
pour opérer cette séparation. C'est ici que commence ta préperalion méca-
nique proprement dite.
Lorsque les matières À traiter ont été rn menées à on volume convenable,
ni trop gros ni trop Hn . soit par des bocai-d^ , ou par des cylindres brojeiirs
ea fonte , tournant l'un vers rau)re à la niaiiiv :e dis laminoirs, on fuit usage
généralement atot*;;, pour la séparation par ordre de dcii^Kc du crible à
stM'oussc ou du crihitî à ]itslon , qui m Psl uni' moililicalion jk'i recliouncc;
mni> ;)vanl cela il est indispensable de ■ !:j<.<or , suivant dos volumoi aussi
unifurmos (juc possible, ces «riblcs . qiii sont à l'état naturel do L'fo«.scurs
intigalos. Il csi évident, en t-Ht l, pi iir (juc l'aclion résuHanl de la ditlérenco
de deubilé puifse s'exercer uiii' nn ni , (|u'(! est de toute nécessité qu'»>iant
lUiiiargés el soumis a l'ijtlion d'un ((Mii^ini d'eau constant uu alteiaiilif ,
ils uLéi:»^enl u ta loi de griivitt- eu raison de leur pesanteur, cl aient des
dimensions sensiiilciiujil ci^alcii.
Tel est le principe fondamental sur lequel repose la préparation mécanique
dos matières minérales.
Ainsi, briser ou CMcasser les fragmenta des sabetaoMS mélangées te
gangue et de partiea'métallifères. les classer par ordre de grosseur et les
séparer ensuite par ordre de densité , forment la succession des opérations
que ToD doit faire subir aux matières à préparer.
558 BULLBTUl.
Cm éivenet opA^Mie fontgtfiiéraleiDantà bras, a« noins poor la
séparation par ordre de petantear spédAqoe; on donne la prtfi^nce an bac
« piston qnî fonmilla division la plus parbile. Ce travail, asaet l«ol, exige
vne grande babilelé de lenr de BMin et le peraennel nombrenx qui esl néces*
•aire se forme- lentement cl dillldlenient. Dans des contrées neuves en
parcîllo industrie, l'iibsencc d'un personnel convenable est souvent un
obsl?iclc prcsqnc in.surmonlabic au dL'veloppenicnt d'un grand nombre
d'exploitations. Partout l'établissemcat d'une bonne préparation mécanique
est toujours nno difllculté sérieuse.
Depuis lungtemps on cherche le moyca de rendre la préparation des
nalièrss minérales Nellemeni mécanique et pouvant s'effectuer pur «a
travail continu; il s*agtrail de trouver un instrument, on appareil « mu par
la force irrésisUbte de la vapeur qu'on peut se procurer partout , auquel on
livrerait le minerai venant de la mine, ajfant subi un simple triage b la main
etqui secbargerait, en réalisant les opérations indispensables de broyage,
déclassement par grosseur et de séparation par ordre de densité, de resti-
tuer d'un côté le minerai enrichi , propre h la fondorlc, et rte l'autre rejplcr
les parties stériles cnlièreaienl dépouillées do substance métallifère utile*
Voilà quel serait le dernier mot de la préparalion mécanique :
Dca essais nombreux ont été faiu eu Mlcoiagne, iaab ces deruiers temps,
pour rendre continu le travail du bae à pisloa. Ce problème a été résoin
dans le travail de réparation on du lavage de la bouille, par l'appareil
Bérard, maia ici la solution éuit plus simple; il ne s'agissait, en effet, que
de la séparation eo deux catégories par la dillérence de pesanteur apéeiflque,
savoir: les matibres lourdes à éli miner, scbistea boaillers. sulfure de fer,etc.,
de la partie légère qui est le cbarbon pur; celte séparation étant effectuée,
le travail ei^l accompli,
Dans la préparation des niaiiurcs minérales, le problème est plus com-
plexe, non seulemtTit il faut élinîinor la f;angue ou partie slc^rile et recueillir
la partie métallifère pure; mai:^ il reste, en outre, une couche lutcrniédiaira
composée de fragments dana lesquels sont enemre «nies des parties miné*
raies utiles avec la gangie; ces fragments doivent être rsenellUs b part
pour rsvsnir au travail et subir b nouveau le broyage» le elassem«it par
grosseur et la aéparatioa par ordre de densité*
Le nouvel appareil deM. Bérard, exposé en es momenf d£oiuires(l}, semble
fournir la solution de la séparation incessante et continue en trois catégories
dos matières minérales , préalablemenl classées psr ordre de grosseur. La
( 1 ) Cul appareil a obtenu la médaille.
Digitized by Google
UiJLLbThN. ÔâU
matière livrde celle Dinchinc fournil sans intorrupCiott, savoir : U pnrlie
stérile dt^ponillde do tout m<îlnnge îm'tallifore û'nnc |»nrl, la matière mdlsil-
lifcrc;i peu près pure d'autre pari, cl tnllii la pnrliu mclmiyée, devant rcvinir
au travail, est obleouc séparément. Ce réi^ullal cal réalisé à l'aide •l'uiui
combinaison de vannes cl de contrevannes, qui fait que lorsque 1 iii^irumoiil
e«l niglé d'ai\rès la nalore du minerai, il conUoneà foncUoooor sans le
seeonrs 4*aucim oavrier.
Un appareil eomplel se compose de qvalra paires de cyUndi«a<broyeani«
de trois baee de classement par grosseur, d'oa système noarean , et de cinq
bacs de classement par ordre de pesantenr spécifique.
Le minerai, arrivant de ta mine et tel qa'il est habituellement trié ei con-
cassé grossièrement est livré à une première paire de cylindres-broyeurs
convenablement écartés pour opérer un concnssagt; un peu plus réduit. La
matière qui a pa^sé dans Ich cylindre.^ lomlm dans une losso au buâ du
laquelle trouvi- une vanne do réglemcnlalioii.
Une chaîne à godets sans fin puise le minerai au bas de la fosse, l'élcvc h
nne certaine banleur et le déverse sornnc grille & secoasse; les fragments
trop forts pour passer an travers de la grille se rendent « par an conduit
inditté, entre denx antres cyllndres-broyeura nn pen plus rapprochés que
les précédents; Ih, ils se rédaîsenl en fhigments d'nne dimension moindre,
retombent dans la fosse pour être repris à nonveaa par la ebatne à godets.
La partie des matières qai a pu passer au travers de la grille à secousse
se rend de son cMé, par un plan inclim'. dans un premier bac h eau de
classempiit |)ar ordre de grosseur. Ce travail fournil un premier numéro de
sable qui aliuienle un bac de .séparation par ordre de densit»': les matières
Pdtibûcs au travers de la pluquo du bac de classement pur grosseur sont
reprises par une cbaiae et versées dans un autre bac semblable qui fournil
deux numéros de grosaear alimentant deux bacs de séparation par ordre de
densité.
Dans chacun de ces bacs de séparation par ordre de densité, les matiiros
sont classées, comme nous l'avons dit, en gangue stérile formant la partie
supérieure, rejetée à la décharge } la matière métallifère pure formant la
couche inférieure recueillie; cl la matière mélangée ou intermédiaire Celle-
ci tombe, par un plan incliné, entre des cylindros-broyeurs très- rapprochés
qui les amuncnt u un {>\n:> j^rand (ilat (ie divi-^iun : elles sont n-pri^c-*; ù
nouveau par une cbaiiic a gudclt., pnur èli i; classci-s p;ii- j^ros&cur t*l :si'jiarces
par ordre de pesanteur spéciitque Uati.s dus appareiU uu bacs seiublablt^ aux
précédints; ici deux nouveaux bncs de séparation par ordre de d«nMté
salliitetit.
Le promii-r groupe «cri vu quelque sorte » In cuncentrstiuo dei> matierct» ,
TOME Xi. 3u
Digitized by Google
560
BULLETIN
le âticubd achevé le Iravail do la cottcke wienuédiairc et petit être cooaidéré
comme la bailcrio d'épuralion.
Toutes ces opérations s'eiichaîncnl d une manière toiitinue sans qu'il y
ail d'autre maio-d iBuvre que ct lU; nécessaire pour amener les matière et les
expédier ; ce transport se fait eu waggon et U machine opère mèiae le
chargemeau
Dans ce système « l'inventeur espère réduire la proportion des scfalamms
aa niaimuit à 8*/» de )t wiiMe sur laquelle on opèni une dispositioB
spéciale, 4t*it n*a pas représentée k Leadres» doit psnMttfe le MUêêbêH
de la qiaatitd prodaite par im itoyen égalcnoit cofllHii.
Cet appareil a été coostrait pour le HaiteneDl de iOO teaaee de nu'serti
et 10 benree de travail eftetif ; il a^exife qae deu owrrtan pear la sar-
vflillaiiee et reatntiea , iBddpeadaaaml da pefsoBMl pear l'a^pravi»
sioanement des aiatières. H. Bdrard esliae lea frais de l'optfialieB à 78 cF*
par tonne de niaerat brnl traités ail idallfe ses piaataMga , il aara Mitai-
aeawnt apporté an grand perftoetlonnoMnt à la préparaiion «énnJfnn des
inbetanees nlnéralte*
mam m uom<xm d).
Après Isa Innaz giganlaïqnes par leaqaela Ilirt des ehsaina de fer a
snrtteald des diflleiiltée asna essae reaalssanles , en faisant lk«ncfeir ans
locomoiiTes des raaipes tengaes et rapides, en Jelaat, sarde larges terrante
et dse bras de aier, des ponts avee des pottdss însi|tt*alem ineonnnes, Il
restait b résoedra la traversée des Alpse.
L*étade des Ingénisnrs a été dirigée éans ses dimièfaa aanéss vers eslle
Isportante qnestiea, mais de Ions les prejela qai oot été soutenos par des
bommes d'un grand renom, celui du percement du Hont-Cenis, destiné è
réunir les deux branches du chemin de fer Victor Emmanoel , présente aa
intérêt psrticatier, tant à cause de la hardiesse de plan, que des moyens mis
en œuvre dans Texécotioa, On sait que le chemin de fer s'arrête h Sose efl
Italie cl à Modane en Savoie, et qu'aujourd'hui la traversée des Alpes entra
ers deux stations se fait par la rouie f^n Monl-Cenis qui franchit le Col à
une hauteur de (iâ-iO pieds. De .Suze à l'eniKi*^ tin tttnnel en Italie, le railway
ne pf\H pa^ «nîvre vvMc. route , mais il sa dirige vers le sod-onent par la
valléttde laDura. et quittant m villajîc d'Oulx la ronto qui conduit en France
(Briançon) par le Monl Goncvre, il tonrnc vers l'est cl continue par la vallée
(I) D'aprcâ une notice de H, le |>i-oiesâtiur Uuhluiaan de ttauovre»
Digitized by Google
BUUBTIN. M
du Tbabor jusqu'à liurdoooùcbe. Là, la vallée te tei'mine par des gorges et
dus ravins , ui la voie fci-rée doit traverser les rocbes alpines dans la diree-
tion nord pour aboutir à Modanc.
D'Oulx à Bardonnècho , la n:ilure prc-sente un aspect sauvapr ei aride, el
à l'approche do tunnel, les roche» sont [ilus heurtées et plus escarpées.
Celui-ci ti'ouvre en uo point ou 1 hiver comoicucti uu mois de septembre,
et ne flatt qv'an bm^ de juin , ei ok les klempéries vieoneal doubler les ob^f-
Uelet à vainera. AnssI rétaUiaaeaMst des naeliioes ai la coaslroetion des
MliaieDls oDl-Us rencontré des dtfflcaltds énormes dans cea lieux déserts,
d'an iooèa dea pliia dîffleUa» at oti il a falla monlar tons lea ateliers
néoessaires.
Comme l'indiqua la aarto n* 1 pl. 20, renlrt'cdu tunnel, à caosedu relief du
sol, se trouve à une aartaiae distance de Bardoaoèclie, à lS5{i» aa-dessos
du niveau de la mer.
D'ei I s les chiffres inscrits sur la coupe longitudinale, tig. 1, sn longueur
loialij est 12220 mètres. La pente, a puiin de l'extrémité pud (Iiiilie) cl
juaqa'aa milieu, c'est-à-dire sur une longueur do (il 10 mètres ol de ù"'fi'i
(ttûi) ou 0,îi pour mille, uniquement ce qoi est nécessaire pour obtenir
an éconlemenl convenable des eaux qui peuvent s'y amasser. Hais depuis lu
point mlliea jusqu'à l'extrémité Nord (Savoie) , la pente sera beaucoup plus
forte laU"»,€0 sur 6110»", c'csl-à-dire il ou 22 ponr mille, afin de procurer
nn écoulement plus rspide aux eaux qui y sont an plus grande quantité.
Le milieu, qui est le point la plus élevé du tunnel , se trouve
aO'daasus du nivMu de la mer. te sommet de la monlsgue, qui correspond
k peu près au point milieu , a une Itauteur de 89i9%1G ; de sorto qo^au-dessus
du niveau du tunnel 11 restera une massa da rocbes de !niO'",73 de hauteur,
dans laquelle on n*a pu songer ù percer des poils de service (1).
Pour assurer la rencontre des deux galeries au point miliru, on a com-
mencé par dcUemiiner un plan vertical passant par l'axe du tunnel , puis ,
duûs ce plan , on a mesuré Ia sommet le plus élevé, et de là on a déterminé
des points trigonométriques jusqu'aux deux entrées. Aux trois points princi-
paux, le sommet et les deux extrémités se trouvent dea stations avec dos
théodoUtaa fixes, afin da maintenir constamment dans un même plan vertical
dea pendulaa que l'on auspend de diataneo en distance , suivant Taxe de la
galerie, tl eat i remarquer qaa la tminel D*eal pas percé à travers la grand
(1 ) Le puiu de Cl nre le plus profond de l'Europe est un puits de SJ2t>",
constrnit pour le cheima dâ fer iuiluâlriul du Jura (Neucbalolà La Chaux
de Fonds^le-Loclc) qui ne se compose presque que de tunnels, at dont le
niveau le plus élevé eat i lOM mèttea an-dassua du niveau da la mar.
Digitized by Google
î>«* nULLETlN.
Mnin-Cenia, mats sous le col de Fr^us qui est sUutI à environ iiOUO"* S. du
premier.
Lis rotins (|tir |,; lunnol iloil iravcrseï* suûl iiriucipalemcnl d* > ( jlciiin.s
scltiàlcux qui , vur& ia 8avoiu, sool Iravcrs^âs par de nombrcu^oi» vutuc-6 do
quarte el qui De présentenl pas grande résisUwco «u travail. Très des deux
entrât ta roche n'eet pas asaei ferne pour se soutenir d*elie-in6ine, el l'oii
u dû oouBiraira un murtillesieiil, qui aura iOOQv de longueur, du cdld de
BardoaDèehe. Le profil du iDDnél eo PiéflMWl est représenté par ta figure 3 à
récliclle de
L'installalioD dc« macbincsû Bardonnècho comprend deux groupes de 00B«
slruclioDS disposés ubliqucrnenl l'un au-dessus do l'autre. Le groupe supé-
rieur renferme les réservoirs v, V (Sg. 3), dont le conduit il( suit à l'air libre
les contours de ia montagne.
Les bàlimcntji iufcrieur» coni))ixnnciU nuichincs à comprimer l'air
abcdghi, les alclicrs de réparaltun , el ies magasins d'ouliis et d'objets
adeessaires au moulage et à ta pose dss tuyaux « etc. , etc.
Quant an moyeu d'utiliser ta force moirice naluralle qui est d'au moins
d'eau par I" avec ooe liauteur de chute de 26", dtaUuee verticale entre
le niveau des réservoirs v et le point h, le croquis représeale un sppsreil
compresseur.
Le réservoir en maçonnerie m qui reçoit les eaux de plusieurs torrents
derrii're Rardonncclie, communique par le conduit o avec le second n'ser-
voir l qui esL niani de tous les moyens nOc* suaires pour régler la di^-trihu-
lion fie l'eau motrice qui arrive pnv le tuyau k. Eu » et h sont dt'ux soupapes,
lu première est une soupape cylindrique à coulisse et la seconde une soupape
à double siège, i sert à ouvrir ou fermer la communication de k avec g, el h
k révacoatloD de Tean qui, après avoir utilisé sa force vive à ta eomprsssIOA
do Tair dans le récipient a, se rend par le tuyau r au bassin c. L'air exté-
rieur afflue dans la partie verUcale 9' du tuyau g par les soupapes à clapet f
«'ouvrant vers l'inidricur; et au sommet de g' est une soupape sphériqae e
\)}ucro dans une boUe d qui est réunie, par un tuyau c, avec le dôme b de la
ciiauiiiére a. Otte chaudière a O"" île longueur et J"\() tie diamt'lre, t-i sert
de récepteur à l'air comprimé dont la distribution se fait par le conduit
Aiin (io maintenir constante la tension de l'air (*i atmosphères) dans la
chaudière u, uialgru les pctiles inlerrupliuns produites par le Jeu des tiroirs
dans les perforateurs , ou a mis la partie inrérieure de celle cbaudiôro en
communication par un conduit p avec un réservoir supérieur n dont le ni-
veau r pevtosciller^ suivant le travail des machines, sans »e perdre. Ce n'est
qu'il de longs ioiervolks qu'on doit introdoii'c de la nouvelle eau dau!» ce
re^voir dont la distance verticale ù Taxe d« la chaudière est de IH) mctrrs.
Digitized by Google
OULLETIN. 563
Pwtt neltre l'appareil en jeu , on comœenee |iar compriner Tair dans la
cliaudîère na moyen lUi i L'Scrvûir n , afin do faire marcher une pelUe machine
à colonne li'eLiu, construite coaime une machine a vapeur à balancier. €'csl
celte machine qui ^ert à la manœuvre des «oupapes • el M, tant au comucn-
cernent que pendant la suite da travail.
Pour bien comprendre le jeu des appareils , suppoitons les tuyaux cl les
eapaeitte i, h, g', d, b jusqa'w a renptii d^lr h la preaaiaii ataaoaphérique.
La aoopape d'ataiasion i s'ouvra « Paan sa prédpile par le layan k de
I vers 0', en ponaaant cal air devant elle. Les elapela f ae fermeot, la soa*
pape aphdriqne c a'onvre , el l'air eat ebaaed el comprinid daas la cbapdi^ a.
A la fin de cette pdriodc, la soupape t se ferme, la soupape h s'ouvre et
l*eaa qui s'est élevde jusqu'en f s'échappe par /t et r dans le réservoir f.
Pondant celle évacuation de l'eau qui a Iravailld, la soupape e se ferme,
et les clapets f s'ouvrent sous la pression almosptjt^rique pour admcUrt» de
l'air frais dans lu tuyau gK i buuvrani do nouveau et h se fermant, cet air
frais est comprimé et poussé dans la chaudière.
Lo travail mécanique ou la puissance vive que l'eau possède à chaque coup
delà maebine ( f ) comprime de plus en plaal'air iBtrodaltdanalaebaadtèrea,
et le chemin qu'elle parooart diminoe au fur et k nesnre que le teasiou de
l'air eompriaid angotente.
Après na eertain nombre de coope , l'air eompriné en a aeqniert ane
tension telle qu'il faut , OU ouvrir le conduit de distribution g , ou arrêter la
marche de la machine.
Dès qu'on utili^r Tnir comprimû, v.u coniinuanl le jeu de l'appar. il com-
presseur, il faut aussi luiro iuucliunaet' le régulateur ou bassin manoniL-tri>iuo,
on mettant en communication l'eaa contenue en a avec le bassin n , par le
conduit p.
On déduit heilement de ee qui prtfcède que la pression de l'air dans ta
ehauditoe peut, à eaose du mode d'action de l'eau (comme dans le bélier
hydranliqne), dépasser la pression statique (9).
Il y a dans le mAme bâtiment dix appareils, semblables b celui que nous
( 1 ) La quantité d'eau arrivant élant de 1"** par l'S on a pour la chute
do 25", le travail
1000 . 2S » SSQOUk» ». » SîS<->>
réduisant l'ofTct utile à '^U'/q, il resiu une force do ititi chevaux au moini».
{H) D'api-ès le travail do M lo professeur Rkuuuux {Stkweiseritehe
pnlyieeHniiche Ztituhrifi , p. Id'S, i8î)7), la tension maxima qu'on prut
obtenir avec nne colonne d'eau de Sfj* est de atmosphères.
Digitized by Google
564 BULLETIN.
venoos do d/eriro, plaed» k cM les nas des aNtiM , et d'où paHost 10 ooo*
duiU dislrilMitcun » qui vtanooat aboutir daaa le taaael aa fnni da Iravail.
Cikscaa de cea coadaila «a foaia aa coaipoaa da troncMs da 9» da loog *
do CJ>",2D de dian^tre ai 10»* d*dpaiaawr , aaaaaililda au moyen da edlaia
boaloonës. Les collets porteat une raiauni dans taquelle oa iolrodail, avaat
lo serrage , un cnnloo de caoutchouc pour rendre los joinis bien ^tanches.
Vmr comprinjc, anuMii' par ces conduiU prûs du front de la galurio, passe
<\uu> Us {terforateurt» par des tuyaux on cnoulcliouc garnis de ressorts, el
Lut iitarciier les fleurets ayant un tranchant do ii centimètres. I.eâ trous de
mines étant for<is, on fait sauter la poudre comme dans les umus» ordi-
aairea. L*air qui a travailld anr laaperlontMirs coasarva aneofo «ne oortaina
teoaiOD qn'cm utfUaa pour l'adrafe.
Les perforataura reaaeaiblaBt i dea pelitea pompea à vaponr d'na aaaga
aujoard'hoi «i général. Conma caltea-ci > oUaa aoat naaiaa d'au tirair» Maia
la difltirt'nce consiste en Ce que la fleurai, agisaani par pereaaaion, aat
soumis simultanément ù an mous'omenl de va el vient et à un nonvenant do
rooiion, ([ui sont coniplolcmenl indépendants l'un de l'autre.
On ne ir:ivailio paë à coups de mine sur toute la section de la çrnlrrip , on
fait .«euit'inent une petite jïRleriedilc de direction dont la section l'.-'ciun^nil lin*
a de côte ( ^i"*^,(Hi}. Lt;s perfuratL'ur:> agl»^iilll simuUuntioieQt au uombru
do 8 D 10, ioot porté» par un ebariot en fer forgé de $",3 de longueur,
de hauteur al da largeur. Ce chariot rapoaa aar deux pairea de
roues, dont lea axe» sont écartés de 4*, et roule aar dea raila ordiaaîraa
établis depuia rentrée de la galeriaiaaqn'an chantier de traYaiU Pour la Axer
sur le» raila de manière à donner an point d'appui aux parfonlanrs» nn fort
frein en boia placé entre les roues virnt , au moyen da naaivftUaa, da via at
û^i leviers, presser contre la tôle des rails.
I,f rorpp dn chariot est divisé m plusieurs otages parallèle!^ et superposés,
sur Ic'jBijutls ks p«riorutoiirs sont eliililis :i diverai^s haotetirs , de manière ù
ce que los fleurets puissent uitaquut- U roche, non seulemeul duaé lu directioQ
de Taxe du tunnel , mais encore dans une direction oblique.
Derrière ce premier diariol on en placo nn second, également fixé aux
rails par un frein , «t qui porte an réservoir d'eau da 4 mètraa da longnenr,
d'une construction analogue à celle dea chaudières è air compriaié. Cetia
eau , qu'une petite machine à air (do ^nre dea pompea ditea da Caraffe)
luncc dans lo<; trous de mine, lave continuellement eeux-ci, et ce n'eat
qu'.npn^s leur nch(<vement qu'on lea sèche avec 4a i'éloupa, pour y isiroduira
anssilt'il l<>s rsirtoiiches.
(>oniiii.' r;ijiiii|iie il) iracé, pl. 2(î, IVnlrt'e du tunnel en Savoie. pl:ic('e à
mèires-au dessus du niveau de l'Arc, communique par un plan incliné de
Digitized by Google
BULLCTIIf. 865
Mnrice avee les alelicrs ëiablis au villsfre do Fourncnu; \e chi;niiii iic> Wr,
pour y arriver.doit lournor autour do Modano.On ne dispose pas ici, comme
k itardonnèche, d'une forte chute d'oau i)Our compriiricr l'air alniospliérique.
Les pompes à comprimer sont mises en mouvement par six roues à uubcs,
d*lt1ie forco totale de chevaux, établies sur un canal qui dérive l'eau de
l'Arc. Lu iiavail intérieur de la galerie se fail comme à Bardonnèche, mais
OD y rencontre one pierre plos dure et des veones d*eaQ beaucoup plus fortes.
FEE GAmmsÉ POQB PUQOBS DE BUNBAGBS.
Btiis un ménoire ta i ta Société littéraire el selentificiiie de llanchester,
M. Craoe Galfert, après avoir rappelé les reeberchus qall a foiies sur ta
eonposlttan ciitoili|ne des bols eaiployés daas les eonstmclions navales,
tait eonnaltre qae dans ans visita à Tarsenal de narlso, Il a constaté qoo les
plaqaes ds blindages , appliquées direetenenl sur des bordages en bois de
Teali, étaient naintonnes par des boulons traversant les nervums qui étaient
ea cbèno. Bans ta but de remédier aux inconvénionta qui devaient résulter
do raetiOB du cbdne sur ta fer» Il a proposé l'emploi de boalons en fer galva-
nisé, at tt a entrepris h ce sujet ane série d'eipériences dont voici les résut*
tais prineipaos.
Dans la premlèr« s^rie d'expériences, on a enfoncé dans de fortes pièces
en bois do chêne des bouloDs en fer non préparé el des booloos en fer galva-
nisé, puis on a immei^é ces pi^es dans de Tean douce et dans de i'eao do
mer, pendant trois mots. On a reconnu que le zinc du fer galvanisé n'avait
pas dit* enlevti par le frottement; que dans les pièces portant des boulons
jçalvanisés, ni le bois ni les boulons n'<Uaienl aHdr(%, tandis que h-s boulons
non prépart^s étaient couverts de rouilL-, et le bois ealiàremeol OOirci par la
formation de tannale et de gallate de peroxyde de fer.
Les eaux des bassins étaient changées toutes le.*; ^t^mnioes, celles des
bassins dans lesquels se li iuivoit le fer galvanisé ne paraissaient aucunumeul
altért'cs . tandis que les auii cs prcseutaienl une leinle d'utt bleu fûDCé résul-
tant de ia formation de gallate et de tanoalc ferriques.
La seconde série d'expériences se rap[iorto à la coin parai son des actions
lie l'cjiu douce el de 1 cuu du mer sur le ter ordinaire el le fer guivunisé en
contact avec le chône.
Dee plaques de fer galvanisé de IB pouces de surface , après avoir été
immergées pendaM tlota mota aat perdu te poids suivant :
!i66 DUUUETIK.
Eaa doace. San de mer.
PlaqM B*l 0,m.
^ ii*2 0,007.
GraaaM.
— n«3 o.ooci
— no* O.OOrJS
Da sembUbleB pUqites en for non préparé et daoB les nftines circoni*
Lances :
Eao douce. ^ £aa de mer.
Grammes.
Plaque n» 1 0,07!UÎ.
— n°2 0,mi
Grammes.
~ n» 0,1 "Mi
— n" i oa:u\
Il ne peul (Irmc y avoir de doute sur les avantages que présente le fer
{^alvfjnisiî sur le fpr ordinaire sous le rapport do rKolion do Tcau; en outre,
le fer yalvaniac ciaiU dans la cùjidiliuii olcclri(juc la plus favorable pour
résister à rnctioo do loxigènc, son emploi pour les plaiiucs de LliaJagc et
Iflg balcaux CD fer parait égalcmcol devoir £lrc recommande. Il est à espérer
qaii les conslmcteurs de navire tiendront compte des expériences du ciiimistc
anglais et les répéteront sur une plus largo échelle.
{Journal of Society of Arts , a* 490. ^ OS).
NOTICE SVR LES FABRIQUES DE PHOÏÏUITS CHlMIQtlES
DU LAISCASHIRE MÉRIDIONAL.
Acide snlfuTiqup. — Les applications nombreuses de cet acide dsns
rindnslrie font de sa production économique une question de la plus haule
importance.
dans ce but qu'on a substitué l'emploi de pyrites an aourre peut
sa fabrication anr une grande échelle. Dans le grillage de pyrites, on perdait
huit à dix parties de soufre qui restaient unies au métal , mais H. Spea«»,
de Hanchester , a rédoit celle perle A deux pour cent. L*in(rodoclion dos
pyrites d'Espagne et du Portugal a donné naissance une nouvelle braaelie
d*indnslrio par l'extraction de la petite quantité do cnivro contennc dans m
minerais. Dans le procédé de Hill pour pnrifier le gas d'éclairage, on empleie
Digitized by Google
BULLETIN. 667
l'oxydu ferrique hyJralé au lieu do chaux. Quand ci l oxydi ne peut plus
servir à la purilkalioii , ûu trouve iju'il cunlienl du soufre, doiU M. Speucu
s'est servi pour la fabrication de 'l'acide sulfureax, et d'une tonno de celle
malière, il a oblenu 1 5/^ tonne d'acide sulfuriijue bydrAlé. Lefbur à sottflre
de M. Isirrison Blair prtiseute une amélioration d'ane importance tonte
•pédala an point de vue de réconomie d'espace qu'il permet de rteliaer daat
lei chambres, en emptehant l'acide avlAiraix de se dilner dans une trop
gnnde qnantité d*air, eemme c'est le cas dans les foors ordinaires. Dans
ce district, on a*«et sorioot appliqué h augmenter les dtmensiona des
chambras d*acide^lfarique, pins grandes ayant 112,000 pieds cubes ,
soit Si. 121 mètre* cubes. Plusieurs fabricants emploient le procédé de
Gay*Lussac pour économiser l'acide nitrique , et qui réduit de plus de
SU pour cent la dépense de nitrate de sonde; mais le bas prix auqne! on
peut se procurer ce nitrate, 300 fr. par tonne, fait que cette économie ne
couvre guère les frais qu'occasionne ce procédé pour réunir et absorber
les restes d'acide bypo-asoUque.
L'usage de vases de platine pour la concentration de racide salfarique est
presque entièrement abandonné maintenant; ils ont été remplacés par des
cornues en verre de grnndeor et de quulilé supérieures à celles dont on se
servait précédeniment La production Lebdomadairo d'acide su trarique d'une
pesanteur spécifique do 1,85 est de 7U0 tonnes, en detiors de ce qui est
employé dans la fabrication du sel de soude.
Soude. — C'esl encore lù une fabrication importante , mais elle n'a gucru
élé modifiée dans son principe pendant les dix dernières années cl les points
( s^enliels de la méthode primitive de Leblanc, 1708, sonl encore généralement
suivie. La production de cet article s'est considérablement îicrruedoptiis fs;>l;
ell.' a Aliotnl en Arii'îltiiiTre une valeur annuclU- de '.>'>•,{ (><',»;;'(i fr. , la moitié
diiDs, k* Latic;i^ljii 0 méridional et l'nutrr d;uis le ili.?lricl de Newcastle. Lu
sfntiftiquu suivante s'applique au cutumercc hebdomadaire d'alcali, du
Lancusbirc méridional, pendant l'année IStîl. — Chlnmre sodique ^\écum■
posé par semaine, i(W'l) tonnes; aride sulfuritiur Lin|i!(iyé, ."ilKi lonnes;
acide chlorhydrique piuduil, ôiOC lonucs; sel de ^oudc vendu jjar isumaino,
tonnes; sxiîfate de soude iUcui , ISO tonnes; cristaux de soude idem,
170 lonnes; bi carbonate de soude idem, ^25 tonnes; soude caustique id.,
90 tonnes. — Lo commerce d'alcali do Lancasbire méridional a plus que
triplé depuis iSÔ'S. La grande quaulilé prodoite actuellement est fabriquée
dans environ 25 usines, situées la plupart k StrHelens, Runeorn-Oap,
WidnoS'Dock, près de Warriugton^ dans le voisinage de Bollon, et à Newton-
Healb. Aucune des patentes pour perfectionnement dans la fabrication de
l'alcali n'a eimngé, quant au fond, les procédés suivis. Mais des amélio-
SÔ8 BOLLETIN.
ratioDU de détail ont ëté ialro4aiil«t depuis 18SI . Elles comprennent : 4« TaU
tcntion plus grande qu'on aecorAf h l'éconotriic du travail dans toutes les
branches de a iio 'widn^iric; '2^ le lessivage plus complet de la soude bruld
oblenu par I i i s| ■ iU.on de M. Sohanks; 3« dans quelques fnbriqnps, la
lioude brute cm iaite pat- lu travail de machines; dans d'autres, elle est
enbtUtfe néeaaiqiieneot dtns des birils.
Oepnis t88i, ut nonwUe Imnolie d1n4islrle • ëlé iotrodilte pir la
prtffMurttioii de la loade eaattique solide est experlde en graade qaaailté
en ADidriqee al ea d'aatras paya par Evans et M'Bryde, etRobwls, Dala el Q*,
Lldée réeeiBBient dnise par M. Kahtaan , d'aaipl<»yer|pa aiarea da acNida
en guise de eimeal, avait d^jà dté misa an pratique par M. Deacon pour la
confection des pavements il y a douze ans. Enfin , il faut mentionner lo«
addition!» iniporlaules faites par M. Gossage ù la ihéovia de la fabrication de
la isuuii<'.
Poudre de blanchiment. — On labnquo envirou VJli tonnes de cette
poudre dans le dîslricl do Lancasbire. Le seul point remarquable qoe pré-
sente eette fabrication , coaaista dans un procddd lagteian poar préparer
dtt chlora, sans Aire naate do aaroxyda naafaniqna, tewatd an 18S8 en
favenr da M. ScJianka da St Hélans, et dans la régénération da calla matière
au moyen das résidus de la Ikltriestion du alilore,
fMorale potattique. — La proiluclion par semaine s'élève à environ
4 à li tonnes qu'on emploie îi la fabrication des allumettes chimiqncs.
Hyposui^te de soude. — On en lait trois tonnes par semaine, el les fabri-
cants de papier, les photographes el les blanchisseurs s'en serrent comme
d'anticblore.
Silicate todique. — Ce composé sert à remplsoer la bousse de vache dans
l'intpressIiM du calico, at lea réainatei dont on fidaait naaga précédemment
dana la fabrication do aavon. Sa production a'dièva à environ tO tonnea par
semaine.
ArsdniMe Mdiqiia- — > Ce «al romplaca dgalamani la bonaaa da vaeha dana
l'impression du calicft; aoua m rapport il est préférable au silicate sodique ,
parce qu'il n'attaque pas autant lea mordante d'alamine. On en fabriqua
envirn 11 'f^ h Ii tonnes par semaine.
iiichromaU polaisique. — La fabrication de ce sel ne présente rien de
nouveau, cl s'élève à environ I i tonnes par semaine.
Prussiate de potmse. — Ce district produit environ i à j tonnes de priis-
siate jaune et 1 tonne de prussiate rouge, par asmaina*
Perphosphalê da thuw. — La production da ea aat aMIbva * MOO tonnas
par aamaina*
àhm, — Avant 1849 la patila quantité d'alun rabriquda dtaH «traita da
Digitized by Google
BULLETIM. 569
la terre I pipe , \c complémenl livrd en plosgndde qvaniUë h ia consomma*
lion pi'ovenail de Whiily. Par l'ancien pi-océdé (M tonnes de &chistc oolilhiquc
d« Yorkshire fonrnissaienl i lonne (J'alnn de potni«î«e et i tonno do .<cl d'An-
gleterre. Lt' procédé do M. Speuco iH i nit i ci ol»iciiir 6") tonnes fi'aliin ammo-
niacal de VA) toune£ de schislo. M. Sp^^ncio fuit usage du srhisto qu'on trouve
dans ce district sous les couche du liuuiUu. £n liU>U-<il il fabriquait hebdo-
mdtifnDMl 90 tatam éè tù ptùMu letMUwnwl oetio qvntllé t'est tflevéo
à HO'touM, e*4Nrt^lre k It noitié environ de It predoctkm loUIe de
rAnglcterre.
Mfaiê fêmum. Oe eel , fiilurl^Qé en grande qnanUlé dana ee dîalHet,
eal enrUml employé par Im telnlnrlirs: aa ptodncUon a'dlève à HO tonnea
par semaine.
Aride pyrofjgnmx. — La sente amélioration qu'ait stibin h fribricntion
de col aride dfipuis quelques années consiste ili.ns la siil»siitiiiion de ia
gcimv au bois dans le procédé de dislillalion dosduclivo. On fabrique heb-
doiuadairement h Manchester 12,(H4) (gallons du cet acide, ^oit 'in,.>'JO litres,
contenant environ i pour cent d'add« glacial. La valeur de cet acide tst
de 75 ff, par tonne, tandia que «elle dn goodron eat de 1<10 fr. h fr. 1 tS,^.
CïHiipoffif dVfatfi, ChUmuM d'dfoiii. — La qnantUd de eea eoroposda
(eatinéa eomme protoehlonure d'tfiain eriatalliaé) fabriqndtt dana ce diatriel,
a'élève è eaWvon 16 loanea et demie par aeaiaine.
Stanate 4» soude. — Ce composé a dtd pendant quelque tomps aaaei
gënéraleateot employé pour la prépamlion des calicos deaUnéa à llmpraa^
slon dos couleurs dites à la vappur.
SuJfniv (le h'inite. — La fabrieaiion, par précipitation, de ce sel commu-
nément vendu ^:uus nom de blanc Use, s'élève à environ deax tonnes par
semaine dans ce district.
Acide nitrique» — On emploie hebdomadairement daaa ee diatrlet
48 tonnes de nitrate de aoude poar la fabrication de cet aeide ; le poida
de l*aeide obienu correapond à oelnl da sel employé. On ae aert de Tadde
oitriqno poar Aibriqner lea nitrates de enivre, de plomb, d'alomine et de
fer, poor oxyder l'étain , pour la gravure à Tean forte et, daaa ee dernier
tempe , poor faire de ) '.• n i i i n u .
Acide oTYiW/jrti^c. — L'un de? nouveaux prorf'di^s qui préspnto le plus
d'importance cl d'inli^rèt pour la fabrication dn cot acidr est celui inventé
par MM. RoluM ts , Dalo et et breveté en faveur de ces industriels, h qui
on est rcdtivablti de plusieurs procédés pratiques , Ir^s-ingénieux ot très-
utiles. La quantité fabriquée hebdomadairetneot par HM. Roberta, Dale et C«
a'dlbve & 9 tonnea et peut fttre augmentée au-delà de 1S tonnea. Povr donner
nne idée de l'effet qne llnlrodneUon de ee proeédé a en anr te matehé ,
570 Bi;UETIN.
il Burtit de menlîonncr quo le prix ùa la livre, suit 0>,Î4';, qui, en coulait
fr. !-'iO à 1 W), est ramcnce ntaintcnnnl a fr (i->() a 0-ÎH). L'aridn oxnlique
est d'un u&agb très-rf^pnndti dicis riMipri'.i^iuu d<^> caliros cl des laines, dans
la tfinlurfi d<»s Itiincs ut d. ^ r-oic- ii;ir drs (.■huU'UI-ï; (.Mraitcs du Luis , dons
lu bUncbisÀîigc du lu paille el dans la lalji'icalioa du biuûxalale de poltt»»u,
dit sel de citron.
Ànnidan et gommet aiti/lciellM. — Ce dUlrict prodoit par semtiad «aviron
SO tannes d'unidon «l Si tonnes de produits gommenx qu'on obtient en
firillant de la farine et d'antres espèees d*amidon.
Pwrifieatiim de 14 ràtne. <~ Plusieurs procédés très-intéressants et très-
heun ux do puriflcation do la rdsino ont éld dcrniërenenl brevetés en faveur
do un. Ilunl et Pochin de Salford. Le but de ces messieurs qui se :>ont
occupée de ce sujet deptiis longtemps et «"jvet' hpnucoup de zt;le, est de pro-
duire une rébine brillanic, presque incolurr- , >olid>' t t fragile, au omyen de
la malièrii impure et de couleur foncdu, qu'on liuuve dans le caaimerco.
Environ (iO tonne:» de celte rdsine clarifiée sont maintenant fabriquées par
senaine dans ce district , coaronodment k ce brevet.
MaHint co^oroiMes orgoniquet. — Il y a peu de substances plus inpor-
tantes pour les fabricants de ce district que celles employées pour teiudre
les divers produits qu*on y fabrique , el surtout le colon. La plupart de ces
substances proviennent du rùgno animai ou du règne végétal.
En elTet, à l'excoption de l'oxyde de fer fcl du chromale de plomb , pou de
matières mindrrdcs 5ont arltieltcmprit employées sans mélan^îe pour la tein-
ture ou riinprL'S>inii des élulies. La furct, la beauté et la variëlti des couleurs,
composoLS en tout ou en partie de maiiiirui» organiques, leur fait donner la
préférence, el une habileté plus grande et une connaissance plus profonde
des principes scientifiques, du la part des teinturiers et des imprimeurs
d'étoffes, les ont fait employer sur une plus grande échelle.
On peut se former une idée de llniportance des intérêts dépendant de
remploi de ces matières, en considérant que la quantité de bois de teinture
(bois de Camptebe, bois rouge» bois de safran, sandal, fusiet, écorce
de quitrciiron), eonsomméo par semaine par les leinluricrs de co district
esl de .KM) ;i i(M) lonncs ; que Ips im[)rim*'urs de colon on cnnsonimenl environ
tîH tonnoî? par semaine ; que r ();i 2<)i) tonnes suai converties en exif.iits
pendant le mômo temps ; que l.'*î' toiin, ilr t;;<r;ini:e sont consommées par
st^maine, en dcbors de ce qui sert a l'aire do la garaiicine, etc. Â re\,ceptiun
«l'un Qouvetia procédé employé pour réduira l'indigo au moyoo de métaux
finemont divisés, et breveté en faveur de Ldonbard« nous ne connaissoos pas
d'améliorations importaotee introduites dans cette teinture.
La garance joue un r&le moins important dans la tcinluro , bien qu'elle
Digitized by Google
DULLETIS. 571
4ûit eiDploy<to il former les couleurs rouge pourpre et noiro les plus dumblcs.
Des oonbreux pcrfeetJonnonieDls propostis pour les proeddés <lo leintore, H
eu est peu qui aient une valeur nSellement pratique. Ces procédés peuvent
se diviser en deux clssses : ceux ayant pour but d'uiiliser la plus grande
(|u:inlild possible de roalièru coloranlu et ceux lendanl h produire des cou-
leurs plus durables ou pUiî? helle.s. Le pr'^mier bul semble alteinl en conver-
lissaDt la garance en garaocioe par l'action d'un acide et ce moyen se
généralise do plus en plus.
Couleurs d'aniline. — Les matières colorantes arlUicielles provenant de
ranlline et d'autres bases ont beaucoup attiré l'alteation dans ces derniers
temps, et Ton a proposé diverses manières de les produire. Le procédé
ordinaire pour obtenir le pourpre d'aniline, appelé mauve, consiste &
soumettre une solution aqueuse de sels d'aniline h Taetion d'agents oiidants
tels qtrc les cbromates» tes permanganates ou les peroxides de manganèse
cl de plomb.
Di'xinfrrfanls. — La fnl;rio;ai'»n des Hf'«infec(:inls osl muirilonniit rdp;tili»'re
cl const;inlP , el grficc aux rcclicrclios failcs par M M'Dougnll , leur emploi
a beaucoup .hi^'hiimiIl'. M. M'hon^iill faln ifjnp , près do Oldham , une pondre
dcsinfeclante, dans laquelle on uliliso les jiropriélds de l'acide carbonique
et de l'acide sulfureux. Elle sert à empècbcr la dëcotnposilioQ qui se produit
dans ]«s écuries, les étabtes, dans les accumulations de matière putrescible
et généralement la décomposition des (bmicrs. On prépare aussi un liquide
avec l'acide carbonique et l'eau de cbanx qui sert h empêcher la décompo-
sition qui s'effectue dans les égoftts* On peut ainsi désinfecter des villes
entières, en eRip>^chnnt la production des gax daos les eaox des égo&ts OU
dans les amas d'excrémcnls animaux.
On 50 scrl encore de pf liquide pour empêcher la docompositinn di s rna-
liiTcs aiiininlcs dont on ne pcul pas faire un n«n£ro inmiédial, !>urloul
lor&qu il s a^ii de viande apportée au marché ou d'animaux morts dans les
champs. La solution do celte poudre a aussi été employée dans des cabinets
on salles de dissection , où elle détruit Immédiatement toute odeur nuisible
ott désagréable , et débarrasse les doigts des opérateurs de l'odeur nauséa-
bond» qui s'y attache si souvent. On l'a aussi appliquée nlilement an
traitement des plaies et de la dysscnterio. Bl. JJ'Doogatl a employé l'acide
carifOlique pour la destruction des insrcics parasites des brebis et dans
l)«MUcou[» de districts il a remplace les préparations d'arsenic pur cet acidi;
nH'Ianj^é à des suljstaïu-t irntsscs. Les bn bis. i|ui y oui été ploir^t t;.s ne
sont pas sujettes a tUu alUiquees |iar la Im|ui; . iiièun: li.r.';qu'i.'n Irs e
pendant plusieurs uiui^ parmi dc^ aniuuux qui eu t otii lolV^tt C i f'l catuic
un romede cftlcace contie lu carie et plo^iiaura aiiti niulaUità de lê race
ovine.
572
BULLETiR.
L'aUenlion des construQl^ors dlanl dirigc^c vcr^ les moyens de CODdcDsa*
lion par stirfaco , las obs^ervations ci après <uv la siuface tuLulaire oiaxima
(lii Mii p. Ht olii( riir daus 00 espace doao({, ooos paraisscnl prcsenlcr quel-
qu'iiitcriH. Appelons
X le tliametre des tubes, diamètre extérieur pour la surface extérieure,
diamètre intêtitnr poar la surface intérieure.
A la (tistaoee entre deox tabcs : pour la sarface oxlériGore, cette distance
est meenrde de rextériear k l'extdrieari ponr la sarfiice inl^icnre elle se
mesure de l'intdrjenr i llntérienr.
X
r B — , « ss ra.
a
Dans on espace donné , le nombre des tubes sera proportionnel à '
el it tvrfkoe tabulaire a , —
X
Cette surface tabulaire sera donc un maximum lorsque — ; — -, sera un
tnuxiii.uiu ou lui'.-ijiie le premli r coi.nicir'iil difTérenliel de cl'Ui.'. (|u;mlilu &uru
mu. 61 uoui iitiiuMous a couistaul, cl a; vuriable , le prciutvr cooUicieot
différentiel de - — ; — -, sera , — ; — - =« 0,
(x-fo)«
a — j; — o
La plus grande surrace possible est dùnc obtenue lorsque ie diamètre du
tube est dgal ix la distance entre les tubes.
y
Exemple» . Si l'inlervalie entre les tubes est n = de ponce, et l'épais*
o
1
seur dm tubes = ~ , ta surface extdrieure maxima iKn<t obtenue avec des
tubes dont le diamètre extérieur » r de ponce et la surbce maxina
intérieure avec des lubos de ~ de diamclrc extérieur.
o
H
Le maximum de eurface tabulaire sera un mnlUple de et la surface
iul>tiiutru ayuiU un dianioUc qucicuiiquc de lubca, ociu le uièmc multiple
Digitized by Google
BOLIATIN. 573
fa f*a a
de . — i Donc , , . : j—^ expriineni le rapport eolre la sur>
face lebelaire aclD^la «4 la valeur MStsa. La rétectton de ce qnoUcat donne
if
,, ■ et l'oa trouvera le rapport entre la surface lubulairc actuelle et
SOD maxioiam par la règle suivante : divisez lo diamètre du inho par la dis-
tance entre deux tubes, mullipiioz ce quotient pnr i H divises ce prodoil par
le carré do binôme qu'on obtient en ajoulanl 1 à ce quotient.
La dislance entre les tube» doit ôtre mesurée d'après la déCniliun de a.
Sxmjfk : Oa donne llnlervaUe entre deox tubes = ^ pouce, le diamètre
.... 7 I
extérieur des tubes s g, et l'épaisseur de tube ^ , quoi rapport
oblientron poir le nazioinm de tnrfice intdriearet
6
♦ X?
5 ^4Xy 120 .
" ■ — — ~ — -B sa» la rapport clierdid{ ce rapporf montre ifoe
st le madmim desHrftice esl obtenn avec ifes tabès de ^ de ponce de dla-
nètre eitérienrj des tubes dont le diamètre serait do • de pouce plus grand
V
ne lénietti pas perdre 1 */» de sa surface.
Voyons ob l'on airiveitil aveo des tnbes de 1 ponee do diamètre extérieur,
m conscrvini ko nntret dimensions ei-dessw s
7 '^6 StôXiî liW
f = - » «a ■ ^ = SS(0.97S2.
0 I j ^ 7y ii* iU *
Avec des lubes de 1 pouce de diamùlre extérieur et un intervalle de 1/2
pouce , nous obtenons 3 % moins de surface intérieure, diuts le même
espace, eomperatlvement à eo qne donnent des tebes de 5/4 do ponce de
diamètre oxtdrioari mais ane des tobes pins diroils les joints aagmenieronl
doôS*/*.
Dlgitized by Google
BIBLIOGRAPHIE.
UÉTALLOAGIE DU ZINC. — NOUVELLE MÉTDODE DE
TllÂlTËMEM DIRECT DES MIKEKÂIS DE ZIMC»
PAR ADRIEN HULLER,
A»CIEN iULVE DE L LCuLE CEKTBÀLE.
H. Adrien Moller s'ocenp« depois quelque temps d^è et avec eue pcreé-
viSrance de bon augura, d'un problème mdlaUergiqve qui, k plosioars re*
prises, u fuit l'objet des tStudes d'hommes spëcianx; noos voolons parler de
ta réduction des minernis de zinc dans les fourneaux :i cnve. H. Ai!<i1phe
Lcsoinnc. le r('frrolt<* professeur de mi'lallurpf fi TÉcolc des mines <i(' I,ir}4e,
est le premier nu'[ririiirç:i?te q«i fil œiivre de celle idée rl qui iliciilia le
passage par ou ccUe vue théorit]U(: jioHvail élre introdniie ilans lo travail
industriel Des essais dans celle niûtue voie ont élé Icnlés en âilé:iie; maintes
difllcullés pratiques se sont présentées, tant au point de?ne de lacottsom-
matiott (rop grande de combustible « que de rdcarl et de ia qualité des
prodnila.
M. littller dtadie assidAmenl cette question. Il annonce dana la broebnre
qtt*il vient de publier , que les résultats obteoos par les expériences qu'il a
poareeivies à l'usine h 7.inc de Rergisli-Gladbach ne laissent aucun doute
non-seulement sur la possibilitd du irniifm'Mit des mincralî- do zinc d:ii;s un
fnnr ;i cuve, à travail continu, m.iis pncore sur l'appiicMlion indu.strii Ut' de
Cl' jirxt'idé. Nous verrons avec briiuconp de salisfaclion l i [uiblicriiion .ivs
diitails de ces expériences, donl l'examen pourra servir de bîise h i apprécia -
Uon des bommes d.tt métier.
Le brochure de li. Hniler s'occupe 4e pointe théoriques. La question in-
dustrielle ne pent manquer d'avoir prochainement eon tour. La consomma-
tion du combustible et le rendement du minerai sont les bases du prix de
revient, les éléments essentiels du travail d'uaine, et Ton ne peut manquer
du suivre avec un vif inlérèl Ivd rcuseigncmonls du cet ordre que les travaux
do M. Muller duivciit dôjâ lui wvuir tuuini cl qu'il ne lardera pas. nous
l'i:&)tcj'uui> , a uivllrc tous kb ^vux du public. A. G.
Digitized by Google
I\BLE DES MATIERES.
TOME ONZIÈME.
MINES.
Notice sur uuc muehinc ù scier les roches tendres « employée au\
carrières de Pyritnoiit (Savoie), par A. Lebrun et Ce. Demamet,
élèves ingénieurs des mines tii
Paraclintc à friction pour cages de mines , montc*cIiargcs , etc. , par
Frédéric Nyst 24(>
MÉTALLURGIE.
Note sur les usines de fer du Pays de Galles, par E. RoLiw, élève
io^rnicur do luinc^ ( IS()0) 1
Note sur les mines de sel et les salines de St-Nicolas-Varangevillc,
par L. BRpyxE, cK'\ c iiigriiicur dos mines (1861) 2tS
BrcN cl (l'in\ ciitinii pour tlc> [x'i fectitJiiiiriiioiits apportes au li"iik'iiK'iit
des minerais de fer dans les hauts-fourneaux^ par MM. EuGÉWE
Boulanger et Jules Dulait, inccnicurs civils .')7
Thc'oric do la Irt-iiipc, pnr C. E. JuLLiEX, ingénieur. ■ . . \ cl iZii
Aolicc dcsoriplivc d'un pi ojcl de falu icatiuu do tiouchc» à feu en aoier
fondu^ par F. Bertrard^ maître de fabrication d'aciers et de limes
& rétablissement de Truvia ( F.spgnc) 177
Appareil à chaulTer Pair en utilisant les gaz perdus des hauts-four-
ne.iux, par W. Dissius 217
Fours de calcination , par U. A. F 2ji
Nouvelle méthode pour suspendre les tables à secousses, par U. José
DE Morasterio 2^)6
Notice sur la fnl>rication des rails d'acier et dos plaques d'armure, par
M. JoHx nittivvjf . . . . . . . . , . , . . . . . . 2fi0
Cuiidcnsation des fumées plombcuses, par M. Armakd Faluze, ingé-
uii'ur dvil. . . . . . . . . . . - . - . . . 3liii
Sur un nou\ eau système de fours à cuLc, appliqué au menu charbon
du Staffordsliire , par Alex. B. Cochra»e i7l
TRAVAUX PUBLICS. — GHEMIH DE FER.
CONSTRUCTIONS.
A]>pnreil pour alimenter les tcndurs de loi omotivc pendant lu marche
dc> triiins. it>7
lU^lL XI. 37
576 TABLE DES MATIÈRES.
ARTS CHIMIQUES ET PHYSIQUE INDUSTRIELLE.
Nolo sur 1,1 ivliiLion entre l«!.s accroiNScmoiiLs tic la surface fie rli.niffc
et les aecroi.ssiniients de la quanlit<f d'eau vaporisée, |>ar P. Havrez,
iii}:;ônicur honoraire des mines 39
Ëcluinigc au gaz : parallèle avec les autres moyens dV'clairagc arti-
licicl ; discussion des perfeclioouemeuls , par Samuel Bogues ,
in<;énieur civil 68 et 198
Pcranalyscspcctroscopique.EUidcsur la nouvelle méthode analytique
do MM. Buuscii cl ivirchltolF, et résumé de leurs recherche;; Âur le
ca'sium et le ruhidium^ par Fr. Dewalqoe , rcpélilcur à récolc
des mines de Liéf^e 88
Fours et fourneaux compares au point de vue de réconomie du
comhuslible , de la main-d*œuvre , des frais d*inslalIalioQ et
d'entretien , par P. Havbez , ingénieur honoraire des mines. . . 383
ARTS MÉCANIQUES.
Emploi du marteau pilon pour la confection des petites pièces. . . 281
CuAUDit;uËS ET MACHINES A VAPEUA : Chaudicrcs marines avec appareil
surchaufieur de MM. HoRTOif et Kbndrick. — Chaudière de Bubch.
— Chaudière de M\tb£son. — Chaudière à vapeur surchauffée de
RiBLEY. — Appareil de Newall pour chauffer l'eau d*alimcntation.
— Appareil de Davies et Allen, pour prévenir les explosions de
chaudières. — Coulisse d'ALEXARDRE Allan. — Machine d'HmiPHRT,
à deux cylindres. — Machine h vapeur perfectionnée de M. A.
WiLLiAHSON et L. Perkins. — Chaudière h vapeur à haute pression
de BENSOif 221 à
MINÉRALOGIE.
Mémoire sur quehiues espèces minérales du Chili , pai' Fréd. FlELD. 2Ci
REVUE ECONOMIQUE, ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE
DES MINES ET DE LA MÉTALLURGIE FRANÇAISE,
PAR L. SIMONIN , INGÉNIEUR CIVIL DES MINES.
pAbTîK ÉcoNQMigr E — Xéccssité de l'abaissement du prix des trans-»
porl-s par la rétlucUon des tariis :>ur les chemins de fer, la suppres-
sion des droits de navigation, rachcvement des voies ferrées,
l'amélioration des rivières et dca canaux. Le liisilû de coiumcrcc
et les usines sidérurgiques. Causes du malaise actuel . . . 278 à 286
JnsulHsancc, sur quel(|ues chemins de fer, du mtlériel destiné aux
lr:uis[>orls. — Utilité d'une voie ferrée liUoralc de Cette à Marseille.
— Adjudication de nouvelles lij^'ues. — Nécessilô d'un «Uaissemcnt
des fi els {Kir navires français. — Les voies de communiculiou ot la
Cumuiisbion du Budget. à ^7
TABLE DES MATIÈRES. 577
PABTiit Ai)MiwisT»ATiv£. — » l/alionncmcnt aux redevances; utilité de
la rcduclion de cet impôt ; quel doit Hrc sim emploi. NtH-'cs^ité <lu
lu rcmiion des conco^sious; «vaiitai;c.s quelle présente. •— Dc;>
rcfuiiuca à inlroduirc il;ata riii->tnu Uuii tics dciuaiulcs en cuuce{»>
sion de mines et eu autorisation d'usiues métallurgiques . . 2{j4> à 2tl7
Situiitiou (le riiiduslrie liouillèrc en Kranco de 18î»5 ù iHlil. —
Production et consommation. — Importation et exportation. —
Admission des houilles françaises dans les fournitures de la marine
impériale. — Production du minerai de fer. — Fabrication de la
fonte et du fer. — > Autres métaux. — Notre infériorité dans leur
production 4S8 i BOi
Pa«ti» wumqob. — » Comment doivent être réglés les donnnn}j;es
occasionnés à la surface par les travaux souterrains. — De la rcs-
pon-saî»ilité des directeur?; de mines et de ses limites. — Inconvé-
nients de rinterven lion des ingénieurs de PEtat; avantages de la
liberté tndimtriRlIfl 297 à 510
Des indemnités de surface. Jurisprudence des cours de Lyon et de
Grenoble. — De la nouvelle loi sur les brevets. .... VOi à B09
REVUE DES SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE ET DB
L^INDUSTRIE FRANÇAISE.
PAR M. AHDUÉ DOOCARD , INGÉNIEUR CIVIL.
Di-ciitivcrtos de MM. KirchliplT et Biinson. — Thôoi ie des filniis. —
Junuence de Pessence de thcrchcntine sur la santé des peintres
et des porsonnos qui linltitent un ;i]ip.'irtonu'nt noineHenicnt !)âli.
Nouveau procédé de dosai^c du soufre cnnU-nu diins les )>yi i(f^ de
fer et de cuivre. — Existence de divers mollusques et zoo[diytes à
de très-grandes profondeurs dans la Méditerranée. — Dosage du
pl.-^tine.— Préparation de Phydrate bleu de cuivre.— Puits arté^^irn
de Pasbv 5U & 552
REVUE SEMESTRIELLE DES TRAVAUX D'EXPLOITATION
DES MINES, DE MÉTALLURGIE ET DE CONSTRUCTION.
Exploitation des mines. — Formation des filons aurifères. — Mines
d'or de la iNouvelle Ecosse. —Perforateur Lisbet. — Sur les lampes
de sûreté. — Etudes sur la ventilation. — Nouvelle machine d'ex-
traction
578
TABLE SBS MATIÈBBS.
MÈuuoMUB. — Puddtoge do U fonte sulAireiue. Puddlcor nm*
oi<pi«. ~* Nouvelle m^tbode do puddiagc. — Expcriottoes sur !■
eoDstilalioa do roder. Produetion da cuivre de eéowDi m
moyen de Tépongc de fer
CoiSTnrcnoH. — IMtoos ogglomërês. Bétons bitomineux. — Des
divers sptèmes de eoavertwe. — Sur le oonstruetlou des chemi-
nées d*usines. — Nouvelles formules pour le cdcul des dimensions
des vofttes. — 'BoeonsCmelion du pont Louis^Philippe â PM-is. 811 & 848
BULLETIN.
fiitaotioD doPIndustrie minérale en Autriche. — Filtre à air dn docteur
Stbnhovsi, — Viedne de Heningle, dans la Nouvelle Galles du
Sud i24 à 142
Analyse? et p«;>ais dociniastiqiics faits au laboratoire de l'Ecole des arts
et iiiaimfaclures et des minrs fie Lif'^c. — Fabrication <li™ ffuilles
de plomb continues. — i\icthod( ^ ra[ uîr^ pour le dosage du soufre.
— Emploi des marcs de soude et des résidus de pyrite grillée. —
Acier Bcssemer. — Trempe des outils et des instruments. — >
Préservation des poteaux téléf;raj)lutjues et de barrières. — Cous-
sinets des essieux de waggons sur les chemins de fer prussiens, —
Nouvelles expériences de 31. le chevalier Sella, sur le froUtineut,
— Sderie mécanique. — Composition des jurys de PExposition
intenniionele de Londres 332 i 388
Cadre i scies verticales, à mouvement oblique, par L. PtiABo,
eonsCmcteur ft Uégs, — Description du travail dans une usine de
Ivlqnes réfractaircs , par 6. Kmms, élève de I^oole des arts et
manubcture de Li^ge* — Nouvel appareil de préparation mécanique.
— Tunnel du Mont-Cenis. — Fer galvanisé pour plaques de
blindages. — Notice sur les fabriques de produits diimiques du
Lancasbire méridional. Condensation par surfaoe • • . 8éO à 878
BIBLIOGSAPHIS.
Annales du conservatoire impérial des arts et métiers . • • • . 3^)9
fierg und hutten-mânnii^che zeitang • . 381
Nouvelle mclbodc du traitement direct des minerais de sine» par
AoAUUi MuLLsa fSU
utei. — urtiHUOB HE j. nnon.
Digitized by Googl(
Digitized by Google
Digitized by Google
Digitized by G( lOgle
Digitized by Google
1
Digitiz
e<|by GoogU
-Sigitized by Google
Digitized by Google
Digitized by Google
Digitized by Google
T
Digitized by Google
■
I
Digitized by Goc gle
ci by Google
Digitized by Google
Digitized by Go
/
Digitized by Google
Digitizedby Google
Digitized by Google
Digitized by Google
li,. -2ii
Mrûkiat' fm/qtrhttir /'air ffiftif Jtutr nm/Wtfr /-.»• />rr/itftt/fnrjt.
Digitized by Google
Digitized by Google
Digitized by Google
Digitized by Google